Monsieur le président et distingués membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui pour vous parler des défis liés à la sécurité et auxquels nos trois pays font face, c'est-à-dire la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine.
Je suis au courant des contraintes de temps, alors je vais passer directement à ma déclaration.
J'oeuvre au sein du service diplomatique depuis 30 ans et, pendant ces 30 années, j'ai été témoin de sept ou huit guerres et conflits dans notre région — en Abkhazie, et Ossétie du Sud, en Transnistrie, dans le Haut-Karabakh, la guerre russo-géorgienne de 2008, l'annexion de la Crimée et les actions militaires dans l'Est de l'Ukraine —, et tous ces conflits, mesdames et messieurs, ont été initiés par la Russie ou encore la Russie y a participé et continue d'en faire partie.
Ces conflits constituent le principal défi et l'obstacle le plus important pour des pays comme la Géorgie, qui cherchent à resserrer leurs liens et leur intégration au sein de l'OTAN et de l'Union européenne. Les conflits sont des instruments entre les mains de la Russie, qui les utilise pour tenter de maintenir les prétendues sphères d'influence dans la région.
Ces conflits ne sont pas des cas isolés. Ils évoquent un modèle de comportement russe, et il est important de voir la tendance afin non seulement de composer avec les défis actuels, mais pour éliminer les menaces que la Russie peut poser à l'avenir.
Malheureusement, les dirigeants russes pensent encore en fonction des sphères d'influence. En fait, le Kremlin a toujours considéré la fin de la Guerre froide et la dissolution de l'Union soviétique comme une défaite humiliante pour la Russie. Personne n'a rendu cette mentalité russe plus claire que le président Poutine, lorsqu'il a dit que l'effondrement de l'Union soviétique était la plus grande catastrophe géopolitique du siècle. Nous sommes témoins des efforts accrus de la Russie pour réparer cette catastrophe. Ces actions agressives peuvent cependant aussi être interprétées comme un acte de désespoir à la lumière du déclin de son influence dans les régions postsoviétiques. La raison de ce déclin, c'est le caractère peu attrayant du modèle politique antidémocratique que la Russie a à offrir.
Afin de comprendre l'attitude de la Russie à l'égard de la Géorgie — et, de façon générale, à l'égard des pays voisins — il est important d'avoir un point de vue historique. La Géorgie a 3 000 ans. C'est un royaume européen possédant sa propre langue et ses propres traditions. Elle compte la famille royale la plus ancienne de l'Europe et affiche un état d'esprit et une culture politique européenne. Après avoir passé près de 100 ans sous l'emprise de l'empire russe et vécu une courte période d'indépendance après la Première Guerre mondiale, en 1921, le pays a été intégré de force à l'Union soviétique. Cet historique est la raison pour laquelle, après avoir récupéré son indépendance en 1991, la Géorgie a très naturellement déclaré que l'intégration à l'Europe et à la zone euro-atlantique était sa principale priorité en matière de politique étrangère.
La réponse de la Russie a été rapide. Elle a commencé à armer et à séduire les séparatistes dans deux régions de la Géorgie, ce qui a mené au conflit militaire de 1992-1993 durant lequel la Géorgie a perdu le contrôle de ces deux régions et reçu des centaines de milliers de personnes déplacées victimes d'un nettoyage ethnique auquel a participé l'armée russe.
Dans les années 1990, la Géorgie a graduellement commencé à devenir une voie de transit de rechange pour le pétrole et le gaz de la mer Caspienne vers l'Europe. La situation a mis la Russie encore plus en colère, elle qui voulait un contrôle total sur les sources d'énergie et les voies de livraison dans la région.
En 2000, la Géorgie a commencé à instaurer une série de réformes exhaustives visant à lutter contre la corruption, à rebâtir l'infrastructure, à solidifier les solutions étatiques et à renforcer les liens de la Géorgie avec l'OTAN et l'Union européenne. Notre désir était simple et très difficile: créer un État indépendant et démocratique possédant une économie de marché, ce que les dirigeants russes considéraient comme une solution de rechange dangereuse à leur propre modèle. Tout progrès politique ou économique dans la région était considéré comme un danger par le Kremlin.
En 2006, le Kremlin a fermé tous les liens routiers, aériens et maritimes avec la Géorgie, a interrompu l'approvisionnement en pétrole et en gaz et a imposé un embargo sur le vin et les produits agricoles géorgiens. L'objectif était de détruire l'économie géorgienne et de mettre de la pression sur le gouvernement afin qu'il change ses politiques prooccidentales. En réaction, en deux ans, la Géorgie a réussi à diversifier complètement ses marchés d'exportation et son secteur énergétique, réduisant sa dépendance au pétrole et au gaz russe de 80 % à 12 %. Lorsque rien d'autre n'a fonctionné, dans une tentative désespérée, la Russie a eu directement recours à une agression militaire.
La guerre avec la Russie en août 2008 a été le test le plus difficile, non seulement pour la Géorgie, mais pour l'ordre international établi. Avant d'attaquer la Géorgie, la Russie a mené un processus illégal de remise de passeport en Abkhazie et en Ossétie du Sud, afin de pouvoir ensuite prétendre qu'elle défendait ses propres citoyens là-bas.
La Russie a organisé une vaste invasion militaire, utilisant des roquettes balistiques et des bombardiers stratégiques en plus de forces terrestres. La Géorgie s'est battue et a réussi à survivre.
Au mépris d'un accord de cessez-le-feu en six points facilité par la présidence française de l'Union européenne, la Russie a reconnu l'indépendance de deux régions occupées. Malheureusement, à ce moment-là, la Russie n'a pas payé le prix de cette agression.
Les deux principaux objectifs de l'invasion étaient de dissuader la Géorgie de suivre la trajectoire euro-atlantique et d'arrêter le flux de pétrole et de gaz de la mer Caspienne par la Géorgie. Du point de vue actuel, nous pouvons affirmer que, malgré l'agression et l'occupation militaires, la Russie n'a pas atteint ses objectifs. La Géorgie poursuit sa transformation démocratique et renforce ses institutions. Il y a une semaine, pour la première fois, nous avons eu un deuxième tour dans le cadre des élections présidentielles et, pour la première fois, une femme a été élue présidente de la Géorgie.
Selon la Banque mondiale, la Géorgie est l'un des principaux réformateurs et chefs de file mondiaux dans les classements liés à la « facilité de faire des affaires ». C'est l'un des pays les moins corrompus d'Europe, et elle participe à d'importants projets internationaux et régionaux en matière d'infrastructure, de transport et d'énergie. L'année dernière, la Géorgie, un pays de 4,5 millions d'habitants, a reçu 7 millions de touristes. En 2020, nous nous attendons à en accueillir 9 millions.
La Géorgie poursuit son intégration dans l'OTAN et l'Union européenne, processus bénéficiant d'un solide soutien public. C'est un grand atout en Géorgie. Environ 70 % des Géorgiens soutiennent l'intégration à l'OTAN et près de 80 % soutiennent l'intégration à l'Union européenne.
La Géorgie possède tous les instruments nécessaires pour être membre de l'OTAN. Nous avons la Commission OTAN-Géorgie qui est bien établie, et nous prenons d'importantes mesures connexes. Nous participons aux discussions stratégiques sur la sécurité dans la mer Noire. Nous participons à des exercices militaires conjoints et, depuis des années, la Géorgie est le troisième contributeur en importance dans le cadre de l'opération en Afghanistan, avec la Force internationale d'assistance à la sécurité. À l'heure actuelle, elle est encore le troisième contributeur en importance de la mission Resolute. Nous avons subi de lourdes pertes, pour un petit pays. Trente-deux personnes ont été tuées et plus de 300 ont été blessées au combat.
Malgré d'importants défis en matière de sécurité, le gouvernement poursuit ses réformes difficiles. En même temps, nous tentons d'atténuer les tensions avec la Russie. Nous avons défini des formats multilatéraux et bilatéraux pour les négociations, et même si nous n'avons pas eu de relation diplomatique avec la Russie depuis 2008, le gouvernement de la Géorgie a aussi établi un format bilatéral pour mener des consultations.
On constate certaines tendances positives découlant de tout ça. Le commerce s'améliore, les vols directs ont été rétablis et — j'ai mentionné les 7 millions de touristes — les Russes sont l'un des principaux groupes de touristes de la Géorgie.
Cependant, malgré ces tentatives pour améliorer les relations avec la Russie, les éléments fondamentaux de la politique du Kremlin à l'égard de la Russie n'ont pas changé. La Russie continue d'occuper 20 % du territoire géorgien, ne permet pas à environ 500 000 personnes déplacées de retourner chez elles et ne ménage aucun effort pour faire dérailler le mouvement d'occidentalisation de la Géorgie. L'armée russe est en train d'ériger des murs de séparation et des barbelés sur la ligne d'occupation en plus de déplacer constamment cette ligne d'occupation en territoire géorgien.
Récemment, le Parlement géorgien a adopté une résolution concernant la violation flagrante des droits de la personne dans les territoires occupés par les forces russes, et la liste Otkhozoria-Tatunashvili, qui impose des sanctions, y compris des restrictions en matière de visa, de propriété et de transactions financières aux fonctionnaires accusés et reconnus de meurtre, d'enlèvement, de torture et de traitements inhumains des citoyens dans les territoires occupés.
Nous avons présenté cette liste à Affaires mondiales Canada. Nous serions reconnaissants au gouvernement canadien et au Parlement de soutenir la mise en oeuvre de cette résolution et d'envoyer encore une fois un signal indiquant que tout crime et toute violation flagrants des droits de la personne auront des conséquences.
Nous nous réjouissons de la participation plus active du Canada en Europe de l'Est. Cette participation n'est pas seulement à des fins de dissuasion, de défense et de sécurité. En effet, c'est premièrement une question de valeurs communes: les valeurs de la démocratie, de la primauté du droit, des sociétés ouvertes et du libre-échange. La Russie essaie de déstabiliser la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine parce que, en adhérant à ces valeurs, ces pays remettent directement en question le discours idéologique russe. Leur réussite à bâtir des sociétés ouvertes et prospères minerait l'influence russe dans d'autres États de la région en prouvant qu'il y existe une solution de rechange viable.
L'expérience nous a appris que la seule façon d'empêcher la Russie de miner la sécurité internationale consiste à faire preuve de détermination et de solidarité au sein de l'alliance et auprès des pays qui sont victimes de ses actes. Moscou n'a pas payé le prix de son invasion de la Géorgie en 2008 et de son soutien du séparatisme en Moldavie et, par conséquent, nous nous retrouvons aujourd'hui avec l'annexion de la Crimée et l'invasion dans l'Est de l'Ukraine.
En conclusion, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine sont des pays interconnectés liés par une histoire commune, un respect mutuel et des défis communs. Nous sommes des voisins immédiats de l'Union européenne et de l'OTAN, et ce qui se produit dans nos pays a une incidence directe sur l'environnement de sécurité, pas seulement en Europe, mais aussi ici, en Amérique du Nord, au Canada.
C'est la raison pour laquelle il est si important d'aider l'Ukraine aujourd'hui lorsqu'elle est confrontée à de si grands défis. En aidant l'Ukraine, vous aidez la Géorgie et la Moldavie aussi. En outre, en soutenant la Géorgie et la Moldavie, vous renforcez la position de l'Ukraine. Les meilleures réactions aux politiques destructrices sont d'autres réformes démocratiques et l'accentuation de notre intégration dans les institutions occidentales. Nous croyons que les portes de l'OTAN et de l'Union européenne devraient rester ouvertes pour des pays comme la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine. J'espère que, un jour, le plus rapidement possible, nos aspirations européennes et euro-atlantiques deviendront une réalité.
Merci, monsieur le président, et merci aussi distingués membres du Comité. Je serai prêt à répondre à vos questions.
Monsieur le président Fuhr, vices-présidents, distingués membres du Comité et collègues ambassadeurs, je suis vraiment honorée de participer à la présente séance d'information sur la sécurité régionale surtout sous cette forme avec mes collègues et bons amis de la Géorgie et de l'Ukraine. Je suis particulièrement heureuse que les trois chefs de mission diplomatique aient été invités à s'adresser aux estimés membres du Comité de la défense et à partager certaines de nos pensées et réflexions sur les enjeux de sécurité régionale qui ont une incidence directe sur nos pays.
Je considère la présente séance d'information dans sa forme actuelle, pour commencer, comme un autre témoignage de la préoccupation croissante du Canada sur les enjeux de sécurité régionale en Europe de l'Est et comme une confirmation que le Canada reconnaît le caractère commun de l'héritage de ces trois pays et des défis et menaces qui pèsent sur leur indépendance, leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leurs aspirations communes. J'aimerais en particulier y voir un signe que le Canada envisage sérieusement l'adoption d'une approche commune pour soutenir nos trois pays et les aider à contrer ces menaces.
Monsieur le président, mon pays, la République de Moldavie, est extrêmement préoccupé par la grave détérioration de l'environnement lié à la sécurité internationale, qui nous touche tous de près tout en nous rappelant la triste époque de la Guerre froide. Nous sommes tous confrontés à beaucoup de menaces et de défis importants, anciens et nouveaux, à l'égard de notre sécurité commune, ce qui mine la paix, la stabilité et un ordre mondial fondé sur des règles tout en entravant le développement des pays.
La République de Moldavie, en raison de sa position géographique, est une composante intégrale du cadre de sécurité dans la région de la mer Noire, une zone d'intérêt pour un certain nombre d'acteurs régionaux et internationaux. La sécurité dans cette partie de l'Europe est influencée par l'existence des conflits figés ou prolongés en Géorgie et en Moldavie ainsi que par la guerre en cours en Ukraine.
La Transnistrie représente 11 % du territoire de la Moldavie où se concentrent environ 40 % des industries du pays. L'Abkhazie et l'Ossétie du Sud occupent 20 % du territoire souverain de la Géorgie. Huit régions fortement industrialisées des régions du Sud-Ouest de Louhansk et de Donetsk, ainsi que la Crimée, comptent ensemble pour plus de 20 % du PIB de la population de l'Ukraine.
Je fournis ces chiffres pour vous montrer l'importance des enjeux pour les pays qui ont choisi de s'engager sur la voie de la démocratie et de l'intégration euro-atlantique sans coercition ni pression extérieure.
Bien sûr, le niveau et l'intensité des conflits territoriaux dans chacun de nos pays varient d'une période à l'autre, mais les tendances sont les mêmes. Des mouvements séparatistes sont encouragés par des acteurs à l'extérieur de nos pays. Les régions séparatistes sont fortement appuyées d'un point de vue économique, financier et militaire. Le fait que la phase active du conflit transnistrien s'est terminée lorsqu'on a conclu un accord de cessez-le-feu en juillet 1992 ne signifie pas que le conflit ne pourrait pas dégénérer en des hostilités armées, au besoin. Le conflit n'est toujours pas réglé après 28 ans. Aujourd'hui, contrairement à ce que prévoit la Constitution de la République de la Moldavie, plus de 1 700 militaires russes sont stationnés dans l'Est de mon pays, et plus de 20 000 tonnes d'armes et de munitions de l'ancienne 14e armée soviétique y sont stockées, ce qui constitue une grave menace à la sécurité régionale.
Comme vous le savez bien, nous avons abordé ces questions de façon constante et répétée devant les plus hautes instances internationales, y compris les Nations unies et l'OSCE, puisque ce problème n'inclut pas exclusivement la République de la Moldavie. La situation a une incidence sur toute la région, les pays de la mer Noire et le continent européen.
Au lieu de désarmer les forces séparatistes et de retirer les troupes russes stationnées illégalement dans notre territoire, conformément à ses engagements internationaux, la Russie continue de militariser la région en augmentant la capacité de produire et de moderniser des armes, de l'équipement militaire blindé d'assaut et des systèmes d'artillerie de type « Grad ». C'est ce qui a été clairement démontré en septembre dernier lors du défilé militaire transnistrien.
Dans ce contexte, j'aimerais attirer votre attention sur l'approvisionnement continu de ces forces en technologies modernes et armes conventionnelles qui échappent à tout contrôle de la communauté internationale. La Russie continue d'offrir, à grande échelle, des passeports russes et de recruter la population locale qui vient renforcer ses troupes stationnées dans la région.
Je profite de l'occasion pour exprimer nos préoccupations au sujet de la récente intensification des exercices militaires conjoints et réalisés par les troupes russes et les forces paramilitaires du régime séparatiste transnistrien. En 2017 seulement, plus de 320 activités de formation militaire ont été réalisées dans la région.
Cette année, le nombre a augmenté de façon importante. Les activités de ce genre ont lieu presque quotidiennement, et les troupes traversent la rivière Dniester durant les exercices, faisant des avancées vers la capitale de la Moldavie. Il y a aussi des exercices militaires dans le cadre desquels on utilise des systèmes d'artillerie et on note, entre autres, certains éléments de formation tactique misant sur des groupes de diversion, du personnel de reconnaissance, des tireurs d'élite et ainsi de suite. Le dernier exercice majeur a mobilisé l'ensemble des forces.
Nous considérons ces actes comme une menace directe à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de mon pays. Parallèlement, ces exercices sont susceptibles de créer de nouvelles tensions dans la région dans le contexte de la crise en Ukraine.
Nous sommes aussi préoccupés par les activités continues du régime transnistrien qui visent à accroître le nombre d'institutions d'instruction militaire qui se spécialisent dans des domaines comme l'infanterie, les chars d'assaut et l'artillerie pour les forces terrestres formant aussi des artisans de propagande.
De plus, en 2017, deux écoles de cadets assorties d'une capacité de 500 étudiants âgés de 11 ans et plus ont été ouvertes par le régime, les deux étant financées grâce au soutien direct du ministère de la Défense russe et l'ancien vice-premier ministre russe, Dmitry Rogozin, déclaré être par mon gouvernement une persona non grata dans notre territoire. De nos jours, les diplômés de ces institutions sont du personnel militaire actif dans les structures paramilitaires transnistriennes et des officiers des troupes russes stationnées sur notre territoire.
Cela dit, nous sommes fermement déterminés à poursuivre nos efforts visant à trouver une solution politique globale et durable au conflit dans le cadre de la formule de négociations actuelle de cinq plus deux, qui inclut la Fédération russe, l'Ukraine et l'OSCE en tant que médiateurs, en plus de l'Union européenne et les États-Unis comme observateurs. Ces acteurs internationaux majeurs ont tous le potentiel d'atteindre cet objectif, soit l'octroi d'un statut spécial pour la région transnistrienne fondé sur les principes de souveraineté et d'intégrité territoriale de la Moldavie au sein de ces frontières reconnues à l'échelle internationale, tel que stipulé dans les documents internationaux pertinents.
Je suis heureuse de constater une dynamique positive dans le processus de négociations qui considère particulièrement les mesures de renforcement de la confiance dans le contexte d'une politique à petits pas. Les parties aux conflits ont travaillé dur ces derniers temps pour tenter de régler les problèmes quotidiens auxquels la population dans la zone de conflit est confrontée, et en particulier les enjeux liés au respect des droits à l'éducation, à la propriété, à la libre circulation et ainsi de suite.
Nous allons continuer de demander, tant au sein des Nations unies et de l'OSCE et, maintenant, dans le cadre de tribunes internationales, mais aussi dans le cadre du dialogue politique bilatéral avec la Fédération russe, le retrait complet et inconditionnel des troupes et des munitions russes de notre territoire. Nous continuerons à défendre la transformation de l'opération actuelle de maintien de la paix sur la rivière Dniester en une mission civile multinationale sous mandat international.
Mesdames et messieurs, pour miner le développement d'un État, aucune guerre n'est nécessaire aujourd'hui. Il est suffisant d'avoir la capacité d'influer sur ses politiques en utilisant divers moyens de persuasion, de désinformation et de manipulation et des cyberattaques. On peut le faire en corrompant des fonctionnaires et en utilisant toutes sortes de stratagèmes complexes de blanchiment d'argent ou en imposant des embargos économiques et en s'ingérant dans les processus électoraux. C'est ainsi que je décris les défis actuels rencontrés par mon pays. Ces défis sont aussi pertinents pour la Géorgie et l'Ukraine — dans une large mesure — et nous ne sommes pas prêts à contrer ces menaces hybrides.
La Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine ont toutes signé des accords d'association avec l'Union européenne, ce qui fournit une feuille de route claire en vue d'une association politique plus étroite et une intégration économique totale au sein de l'Union européenne. Ces pays ont choisi un modèle occidental de développement et de sécurité, ce qui est à même, en fait, de les ancrer pleinement dans les valeurs démocratiques occidentales.
Si on regarde précisément l'Ukraine et la Moldavie, les deux pays voisins, on ne peut pas les traiter séparément l'un de l'autre. C'est seulement ensemble qu'ils réussiront à devenir vraiment européens. Sinon, ce sera un échec, et ils se transformeront en zone grise, et ce, en raison de leur proximité géopolitique et géographique, comme vous pouvez le voir sur la carte que j'ai fournie. Une meilleure gouvernance, des possibilités économiques, une réforme de la justice et la lutte contre la corruption devraient être les piliers de la stratégie d'occidentalisation de ces États.
La chancelière allemande Angela Merkel a placé la crise en Ukraine dans le contexte plus large de l'ingérence russe en Europe, accusant la Russie de créer de l'instabilité, non seulement en Ukraine de l'Est, mais aussi en Géorgie, en Moldavie, en Azerbaïdjan et en Arménie. Elle a dit: « Il y a une bande de pays qui ne peuvent pas se développer comme ils veulent. Face à cela, en tant qu'Allemands, nous ne pouvons pas fermer les yeux ». Je suis convaincue que le Canada partage pleinement ce point de vue.
Merci.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, c'est un honneur d'être ici pour m'adresser à vous et, par votre intermédiaire, je tiens à remercier le peuple canadien de son soutien indéfectible envers l'Ukraine.
[Français]
C'est un grand soutien pour ma nation, et je vous en remercie.
[Traduction]
J'aimerais commencer par un enregistrement que bon nombre d'entre vous ont probablement déjà vu. La vidéo a été filmée le 25 novembre dans le détroit international de Kerch, par un officier de la Marine russe qui voulait enregistrer le moment où son navire suivrait les ordres et éperonnerait un remorqueur ukrainien.
Il y a un aspect de cette vidéo qui me frappe chaque fois que je la regarde. C'est la voix du capitaine russe, qui est tellement excité à l'idée de chasser, de poursuivre et de frapper le navire ukrainien. Il crie: « Presse-le! Frappe-le! Écrase-le! » Ne vous méprenez pas. Ils savaient ce qu'ils faisaient et ils ont aimé la possibilité de faire tout ce qu'ils voulaient sans craindre une réaction appropriée.
Les échanges radio entre les officiers russes montrent qu'il y avait un ordre clair de tirer sur les bâtiments ukrainiens, de les éperonner et de les capturer. L'image en haut à droite montre les dommages causés à la salle de contrôle du bâtiment ukrainien. Ils savaient exactement où les gens étaient et c'est exactement ce qu'ils ont ciblé.
Apparemment, tout ne s'est pas nécessairement bien passé pour les Russes non plus. L'image en bas à droite montre le bateau de patrouille russe, qui a été endommagé lors d'une collision avec un autre navire russe.
Il s'agissait d'une attaque bien planifiée qui a été contrôlée directement par le président Poutine comme l'a ensuite reconnu son attaché de presse, Peskov. Pour la première fois depuis l'agression russe en Ukraine en 2015, nous avons vu une situation où l'armée russe a attaqué directement l'armée ukrainienne. Cette fois-ci, les Russes ne se sont pas cachés derrière des hommes verts, comme ils l'ont fait en Crimée ou des mercenaires, comme ils l'ont fait dans la partie Est de l'Ukraine.
Cet incident est le résultat de la décision russe de bloquer le passage par le détroit international de Kerch. Comme vous le savez, le pont a été construit illégalement par la Russie. Un certain nombre de particuliers et d'entreprises liés à ce projet ont été sanctionnés par les États-Unis et nos autres partenaires, et j'espère que le Canada emboîtera le pas.
Si vous regardez l'image, vous verrez qu'il n'y a rien de vraiment nouveau, ici, parce que c'est exactement ce que les Russes ont fait lorsqu'ils ont envahi la Crimée et ont tenté de faire exploser des navires ukrainiens dans le lac Donuzlav au printemps 2014. À l'époque, la Russie a volé la Crimée à l'Ukraine, et le monde n'a pas réagi. Cette fois-ci, les Russes veulent voler la mer d'Azov.
À ce jour, la Russie a considérablement aggravé la situation dans la région. Tout a commencé au printemps. Les zones encerclées que vous voyez montrent les endroits où les Russes ont commencé à intercepter et inspecter des bâtiments commerciaux. Ils bloquent maintenant quasiment le détroit de Kerch et interdisent le libre passage. Ils ont deux objectifs à cet égard.
Premièrement, ils veulent couper les ports ukrainiens de Marioupol et de Berdiansk, que vous pouvez voir dans la partie supérieure de l'image, des ports essentiels aux exportations d'acier et de céréales dans l'Est de l'Ukraine.
Deuxièmement, c'est la façon parfaite d'accroître leur percée militaire le long de la côte Nord de la mer d'Azov, jusqu'en Crimée. La case bleue dans le coin supérieur droit montre la zone qui est déjà beaucoup utilisée pour réaliser des exercices navals russes. C'est juste à côté de la ville ukrainienne de Marioupol. La Russie a déployé d'importantes forces dans la région, ce qui lui permet effectivement de contrôler les eaux et la zone aérienne dans la région ainsi que la majeure partie de la côte de la mer d'Azov.
L'image plus générale de la région nous montre que, en militarisant la Crimée, la Russie a grandement accru sa présence partout dans la mer Noire. Comme vous pouvez le voir, la Russie a aussi intensifié ses activités de reconnaissance aérienne au-dessus de la mer Noire. Comme vous le savez, le Canada possède des déploiements en Roumanie dans le cadre des opérations de patrouille aérienne, et cette image vous dit donc que le Canada a pris la bonne décision en envoyant des militaires là où ils peuvent changer la donne. Ces militaires jouent un rôle très important pour nous aider à défendre le flanc est de l'OTAN.
Il est important de comprendre que la principale menace de la Russie, c'est si elle élargit son influence dans la Méditerranée et dans les Balkans. La Crimée, le losange rouge au milieu, est vraiment cruciale dans cette stratégie. Si vous regardez les chiffres, vous verrez que la Russie est en train de faire de la Crimée une énorme base militaire. Nos responsables du renseignement nous disent que tout ça va beaucoup augmenter au cours des prochaines années.
Cela nous indique aussi que la Russie a déjà consolidé d'impressionnantes capacités nucléaires en Crimée. On parle ici de capacités navales et aériennes, et il y a des signes que la Russie rétablit un stockage de matériel nucléaire en Crimée. Cette situation peut changer la donne de façon horrible dans toute l'Europe de l'Est et dans tout le Moyen-Orient.
En ce sens, la présence russe en Moldavie et en Géorgie ne vise pas seulement à exercer des pressions sur ces nations indépendantes qui penchent vers l'Occident. Les Russes le font aussi parce qu'ils doivent accumuler des forces militaires dans la région.
Qu'est-ce que nous vous demandons de faire à ce sujet?
Premièrement, il y a deux ou trois choses très pratiques que vous pouvez faire. Nous avons besoin de votre soutien pour récupérer nos hommes. Nous parlons ici de 24 marins. Le plus jeune a 19 ans. Ils ont été amenés à Moscou, et des accusations criminelles ont été portées contre eux. Nous savons assez de choses au sujet du système judiciaire russe pour être très préoccupés par les procès. Nous croyons que ces gens sont des prisonniers de guerre. Ils sont passés d'un port ukrainien à un autre port ukrainien par un détroit international. Bon nombre d'entre eux sont encore vivants par pur miracle, et ils méritent le droit d'être ramenés à la maison.
Deuxièmement, nous demandons qu'on nous remette les trois bâtiments actuellement conservés à Kerch.
Troisièmement, il faut rétablir un libre passage par le détroit de Kerch. Il s'agit d'un détroit international, et le droit international devrait s'appliquer.
En ce moment, j'aimerais remercier expressément le Canada d'avoir soutenu ces demandes. C'est exactement ce qui a été dit dans les déclarations de la et dans les déclarations du . En outre, c'est ce qui a été répété dans une déclaration conjointe des ministres du G7. Nous saluons le leadership canadien dans ce dossier à l'échelle du G7.
Nous croyons aussi que l'heure est venue d'accroître la présence de l'OTAN dans la région de la mer Noire et d'introduire des sanctions plus sévères contre la Russie.
Il faut permettre un nouveau niveau de coopération accrue entre l'OTAN et ses alliés dans la région. L'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont l'impression et savent qu'ils peuvent en faire beaucoup plus ensemble. C'est nécessaire pour dissuader la Russie de poursuivre l'escalade. Il faut aussi accroître la présence de l'OTAN dans la région pour s'assurer que la mer Noire reste ouverte aux activités civiles et commerciales. Une telle mesure devrait venir compléter notre coopération en matière de défense actuelle. L'opération UNIFIER est un excellent exemple d'une coopération pratique entre l'Ukraine et le Canada.
Je sais que bon nombre d'entre vous avez visité vos troupes dans l'Ouest de l'Ukraine; moi aussi. C'était un sentiment incroyable de voir un échange authentique d'expérience et de camaraderie entre nos hommes et nos femmes qui portent l'uniforme. Jusqu'à présent, 10 500 soldats ukrainiens ont suivi une formation canadienne, et Dieu sait combien de vies ont été sauvées grâce à cette formation. Nous en sommes rendus à la date de renouvellement de l'opération UNIFIER, et je nous encourage à accroître la portée et l'ampleur de cette opération.
À la suite de la décision canadienne d'inclure l'Ukraine dans la LPDAA, nous avons observé que les entreprises canadiennes tiraient parti de nouveaux débouchés en Ukraine. Comme on l'a dit publiquement, nous sommes sur le point de conclure un accord sur les fusils de tireurs d'élite, et j'estime que nous devrions envisager d'autres domaines de coopération. Les ventes directes des entreprises canadiennes au gouvernement ukrainien sont évidemment formidables, mais je crois que nous pouvons aller plus loin. Nous aimerions que le Canada voie là un investissement conjoint nécessaire et valable. Il nous aiderait à défendre l'Europe et cela aidera aussi les entreprises canadiennes à obtenir leur juste part du marché. Nous voulons que le Canada suive l'exemple des États-Unis et envisage d'investir dans l'approvisionnement d'armes et d'équipement en Ukraine.
Pour terminer, nous voulons que le Canada soutienne directement nos aspirations d'adhésion à l'OTAN. Comme vous le savez, le Parlement ukrainien vient d'adopter avec succès, en première lecture, un amendement à la Constitution pour statuer sur l'objectif d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Nous sommes sérieux lorsque nous parlons d'une réforme en profondeur de la défense. Nous savons que nous sommes dans les faits un pays de l'Est ami de l'OTAN, et nous voulons devenir membre de cette organisation.
Le Canada a été la première nation occidentale à reconnaître l'indépendance de l'Ukraine. À une époque, vous nous avez aidés à nous joindre à l'OMC. Je crois que l'heure est venue pour vous de nous aider à joindre les rangs de l'OTAN. Nous voulons que vous fassiez preuve à nouveau de ce type de leadership réfléchi et visionnaire.
Merci.
:
Merci, monsieur Gerretsen.
J'ai deux petites questions, puisque le temps est limité.
La Russie et l'Ukraine ont toutes deux adhéré aux conventions de Genève, plus particulièrement à la quatrième convention. Selon le libellé de cette dernière convention, la Russie a commis ce qui est défini comme de graves violations au cours de l'incident du détroit de Kertch, à savoir — et j'utilise les mots de la Convention — « la prise d'otages ». C'est le premier point.
Le deuxième point concerne l'expulsion, la détention ou le transfert de façon illégale. Les pays signataires des conventions de Genève sont tenus — ce n'est pas facultatif — de trouver les personnes qui ont ordonné les prises d'otages afin qu'elles soient poursuivies en justice, peu importe leur nationalité et l'endroit où les crimes ont été commis.
D'abord, l'Ukraine a-t-elle, conformément aux conventions de Genève, pris des mesures à l'égard des personnes qui ont ordonné la capture illégale de soldats ukrainiens, et également en raison du fait que ces otages ne sont pas traités comme des prisonniers de guerre?
Ma deuxième question concerne l'incident en soi, lorsque des navires ont été percutés, attaqués et capturés avec leur équipage. Plus important encore — et peut-être que ce n'était pas clair dans l'exposé —, cela s'est produit dans les eaux internationales de la mer Noire, à l'extérieur du détroit de Kertch. Cela mine le régime de droit international qui protège le droit et le transport maritimes. Cela semble être accompagné de ce que j'appelle un embargo de fait des ports de Marioupol et de Berdiansk. Comme vous l'avez souligné, cela bouleverse l'économie d'une région qui est très vulnérable à ce type de déstabilisation, et l'armée a une valeur potentielle en ce qui concerne le pont terrestre menant à la péninsule de Crimée.
L'Occident fait régulièrement des déclarations fortes visant le Kremlin. Je ne pense pas que ces déclarations diplomatiques formelles empêchent M. Poutine de dormir. Le port de Rostov-sur-le-Don et le port jumeau Novorossiysk — qui est en réalité le port principal, comme vous l'appelez — se trouvent à 300 kilomètres l'un de l'autre, ce qui représente la distance entre Toronto et Kingston. Selon vous, des sanctions sectorielles qui visent les personnes morales de ces deux ports de même que les propriétaires oligarques auraient-elles une incidence sur les mesures prises par M. Poutine dans la région?
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Merci beaucoup. Je vous suis très reconnaissant de vos bons mots.
J'adhère complètement à la supposition que nous sommes des alliés, mais pas encore de manière officielle. Nous étions ensemble en Irak et en Afghanistan. J'ai également mentionné dans mon exposé que les soldats, les officiers et les militaires canadiens et géorgiens combattaient côte à côte là-bas.
En un sens, cet exemple montre également une interconnectivité. Il s'agit de la petite Géorgie sur le flanc Est de l'Europe et du Canada ici. Également, c'est en quelque sorte la poursuite de notre libération que le distingué membre du Comité a mentionnée; il s'agit de questions concernant la Russie et parfois de sentiments à savoir pourquoi il y a autant d'approches anti-russes. D'abord, j'aimerais souligner que, lorsque nous parlons de la Russie, nous ne parlons pas du peuple russe.
Personnellement, j'ai déjà mentionné que j'ai 30 ans d'expérience en services diplomatiques et j'ai participé aux négociations entre la Russie et la Géorgie en 1995 lorsque Shevardnadze était président de la Géorgie. C'était un homme qui voulait trouver un équilibre entre les enjeux et qui connaissait la politique russe. Ensuite, à la fin de sa carrière, il a admis qu'il ne possédait aucune connaissance sur la Russie.
Les questions dont nous parlons concernent le régime, le Kremlin et les politiques qui sont mises en oeuvre, mais ne concernent pas les Russes ordinaires. Honnêtement, nous pouvons constater que le peuple russe est une victime des politiques agressives de la Russie au même titre que les Ukrainiens et les Géorgiens.
Quant à votre question concernant l'impunité de la Russie, encore une fois, nous ne voulons pas que ce soit le peuple russe qui paie la note. Toutefois, en même temps, lorsque nous parlons des conflits auxquels nous faisons face, je suis d'accord avec ma chère collègue Ala sur la supposition. Il faut considérer qu'il n'y a pas de conflits gelés. Il s'agit de conflits violents. Lorsque des gens sont tués et enlevés tous les jours... Il ne s'agit pas d'un conflit gelé dans ce sens-là.
Les messages sont bien reçus en Russie. Je sais cela en raison de mon expérience. Si on ne réplique pas à une agression, eh bien elle se poursuit.
Ce dont nous parlons, l'impunité de la Russie, n'a pas commencé en 2008. Elle remonte au début des années 1990. Dès le début de leur indépendance, ces trois pays ont été pro-occidentaux. La Russie a envisagé d'adopter des politiques pro-occidentales, et nous avions tous le sentiment — soyons d'accord sur ce point, au cours des années 1990 — que la Russie pourrait être un jour un État démocratique et même faire partie des alliances. Elle était en avance sur la Géorgie au cours des années 1990 dans les négociations avec l'OTAN.
Toutefois, le problème, c'est que, dans ces années-là, la Russie a envahi en toute impunité la Géorgie, ce qui a déclenché un conflit en Moldavie. Elle a attaqué la Géorgie en 2008, encore une fois sans qu'il y ait de conséquences. Ensuite, il y a eu la Crimée et l'agression dans l'Est [Difficultés techniques].
Croyez-moi, il est très important que l'alliance occidentale — non pas parce qu'elle est une alliance militaire, mais parce que les pays membres partagent les mêmes valeurs — dise haut et fort qu'elle mettra fin à l'impunité de la Russie si cette dernière poursuit ses agressions.
Merci.