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Bonjour, monsieur le président et distingués membres du Comité. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui pour faire le point sur nos travaux au chantier naval de Halifax.
Comme le président l'a indiqué, je suis accompagné aujourd’hui des membres de l’équipe de direction. Le vice-président, M. Ross Langley, n'est pas là aujourd'hui, mais voici M. Kevin McCoy, président, et M. Scott Jamieson, vice-président des programmes.
Nous sommes fiers de notre histoire dans la construction de navires pour le Canada. Nous avons construit plus de 80 % de la flotte actuelle du Canada et le chantier naval de Halifax entretient la flotte de la Marine royale canadienne depuis sa création. Cela fait longtemps. Le Canada peut être fier de la Stratégie nationale de construction navale. Après une longue période sans construction de navires au Canada, nous avons maintenant une stratégie sensée pour le Canada et les Canadiens. Nous nous assurerons que la Marine et la Garde côtière obtiennent les navires dont elles ont besoin à un prix raisonnable.
Nous avons fait le tour du monde afin d’assembler la meilleure équipe de gestion possédant l’expérience nécessaire afin de permettre aux travailleurs canadiens de devenir des acteurs de classe mondiale dans l'industrie.
Nous avons investi plus de 360 millions de dollars pour construire des installations dernier cri comprenant les meilleurs équipements afin de construire efficacement des navires canadiens. Nous nous sommes engagés non seulement à faire un excellent travail en construisant des navires pour le Canada, mais aussi à nous assurer que l’industrie reste viable à long terme.
Enfin, nous déployons de nombreux efforts pour informer les Canadiens de nos progrès et de nos réussites par l'entremise de notre site Web et d’autres moyens de communication.
À chaque contrat conclu ou annonce de proposition de valeur, nous communiquons la nouvelle afin que les Canadiens et les dirigeants du gouvernement puissent constater les effets positifs de la Stratégie de construction navale.
Nous sommes fiers de continuer notre longue histoire à titre de partenaires de confiance dans le domaine de la construction navale canadienne.
Je céderai maintenant la parole à M. Kevin McCoy, notre président, qui parlera des travaux en cours dans notre chantier naval de Halifax.
Merci.
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Merci, monsieur le président et distingués membres du Comité, de nous avoir invités aujourd'hui.
Je me suis joint à Irving Shipbuilding en 2013, après avoir mené une longue carrière dans le secteur de la construction navale, dont 36 ans passés dans la marine américaine. J’ai eu l’honneur d’être nommé président d’Irving Shipbuilding à une époque où l’industrie de la construction navale au Canada évoluait considérablement en raison de la Stratégie nationale de construction navale.
Cette stratégie a été initialement élaborée par le Canada en raison de l’absence de viabilité dans l’industrie de la marine et de la construction navale à l’échelle nationale. Le cycle de croissance et de replis de l’industrie a été vécu par tous les grands chantiers navals et par les communautés où ils sont situés. Il en a découlé une incapacité de demeurer au fait des pratiques modernes en matière de construction navale, et cela a rendu très difficile le recrutement des meilleurs constructeurs de navires.
En élaborant le cadre de la Stratégie, le Canada a admis qu'il ne se construirait pas suffisamment de grands navires destinés à la Marine et à la Garde côtière pour assurer l’avenir de plus de deux chantiers navals et de leur main-d’oeuvre qualifiée. C’est grâce à un processus totalement transparent et concurrentiel qu’Irving Shipbuilding a été choisi comme centre d’excellence pour construire la future flotte de combat du Canada.
Aujourd’hui, nous sommes en bonne voie de rétablir la capacité de construire de grands navires au Canada et nous accomplissons de formidables progrès afin de fournir à la Marine les navires dont elle a besoin pour fonctionner comme une véritable force de haute mer. Actuellement, nos constructeurs de navires travaillent dur pour construire les deux premiers navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique du Canada, ou NPEA. Nous prévoyons livrer le premier NPEA, le futur NCSM Harry DeWolf, à la fin de 2018.
Le travail accompli en ce moment sur les NPEA permettra à nos employés d’acquérir l’expérience et l’expertise nécessaires pour construire la prochaine flotte de combat du Canada, les navires de combat de surface canadiens, ou NCSC, au début des années 2020. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Canada pour assurer la mise en place des bases requises au titre de ce programme, notamment en matière d’exigences, de budget et d'échéancier. À titre d’entrepreneur principal, nous sommes impatients d’attribuer un contrat pour commencer à travailler avec le concepteur de NCSC et de systèmes de combat en octobre prochain.
Il est impératif que nous travaillions à un rythme régulier et minimisions les retards, et ce, pour plusieurs raisons pressantes. Tout d’abord, la Marine a besoin de la capacité que ces navires apporteront à la flotte. Les seuls trois destroyers de guerre aérienne du Canada, qui devaient être remplacés par des NCSC, ont déjà été retirés du service actif. De plus, à compter de l’automne 2019, les travaux de production sur les NPEA commenceront à ralentir. Si nous ne faisons pas en sorte que nos constructeurs de navires qualifiés se mettent à travailler sur les NCSC, il y aura d’importantes mises à pied. S’il existe un écart de production entre les deux programmes de construction navale, les coûts découlant du rétablissement de cette main-d’oeuvre et de son expérience devront être assumés par le programme de NCSC. Enfin, les effets de l’inflation sont très réels dans le cadre d’un programme de construction navale comme celui des NCSC. L'inflation liée à la construction navale variant de 3 à 5 % par an, le pouvoir d’achat perdu dans le cadre d’un programme de 15 navires équivaut à entre 45 et 75 % d’un navire pour chaque année de retard. Les retards ont de sérieuses répercussions sur un programme comme celui des NCSC.
Permettez-moi maintenant de passer aux retombées économiques et à l’impact que notre travail a déjà à l'échelle du pays. Les retombées se font sentir bien au-delà des murs du chantier naval de Halifax, au sein duquel les effectifs ont dépassé les 1 400 personnes et atteignent aujourd'hui près de 1 500 travailleurs. Dans le cadre du programme de NCSC, nous prévoyons d’atteindre plus de 2 500 employés. Au 31 décembre 2016, nous avions passé des bons de commande totalisant plus de 1,2 milliard de dollars auprès de plus de 250 entreprises au Canada.
Selon l’analyse du Conference Board du Canada, cela permettra de soutenir approximativement l’équivalent de 16 560 emplois à temps plein et générera des revenus évalués à 895 millions de dollars, des impôts totalisant 385 millions de dollars et des dépenses de consommations de 620 millions de dollars. Il s’agit de retombées réelles pour les Canadiens d’un bout à l’autre du pays.
En Ontario, où plus de 543 millions de dollars de contrats ont été attribués, nous avons passé un contrat de sept ans avec GE Canada pour l’énergie électrique, les systèmes de propulsion, l’installation et la mise en service de six NPEA.
Au Québec, où plus de 61 millions de dollars en contrats ont été octroyés, nous avons le plaisir de travailler avec Bronswerk Group, qui fournit des solutions de chauffage, de ventilation et de climatisation pour les NPEA.
Le contrat relatif aux NPEA octroyé à Bronswerk a permis à l’entreprise de croître de 25 %, d’ouvrir deux installations à Halifax et de devenir plus concurrentielle dans le cadre d'appel d'offres internationaux.
Outre nos contrats directs, il s'effectue au pays des travaux qui peuvent sembler ne pas avoir de rapport avec la construction des navires de la Marine, mais qui n'auraient pas lieu sans la Stratégie nationale de construction navale. Prenons l’exemple d’Aspin Kemp & Associates, à Montague, à l’Île-du-Prince-Édouard, qui a obtenu un contrat initial de 80 millions de dollars auprès de la division internationale navale et extracôtière de GE en vue de fournir des composantes électriques pour les navires de forage. Cette attribution découle directement de l’obligation figurant dans la Politique des retombées industrielles et régionales de GE, en vertu de son contrat passé avec Irving Shipbuilding visant à fournir des équipements de propulsion pour les NPEA. Les travaux relatifs aux navires de forage alloués à Aspin Kemp, précédemment réalisés par GE à l'échelle internationale, sont maintenant évalués à plus de 160 millions de dollars et ont créé de nouveaux emplois et des millions de dollars de croissance économique à l’Île-du-Prince-Édouard.
Ce ne sont là que quelques exemples des centaines d’entreprises des quatre coins du pays — de Toolcomm, une entreprise appartenant à des Autochtones de la Colombie-Britannique qui fournit des systèmes de communication et des protocoles Internet, à Glamox, un fournisseur d’éclairage situé dans une ancienne entreprise de pêche à Terre-Neuve-et-Labrador — avec lesquelles nous sommes fiers de collaborer en vue d'établir une industrie de la construction navale durable.
Nous avons également investi dans des programmes de formation et d’éducation pour former les constructeurs de navires du XXIe siècle et moderniser la construction navale. Deux programmes dont nous sommes très fiers, Women Unlimited, comptant 17 étudiantes, et Pathways to Shipbuilding, avec 19 étudiants autochtones, sont les premiers à fournir de la formation et des emplois à des groupes sous-représentés chez Irving Shipbuilding. Ces Canadiens aspirent maintenant à un avenir brillant grâce à une carrière stable et durable dans les métiers spécialisés, un salaire annuel de plus de 70 000 $ et des avantages sociaux. Voilà des emplois qui permettent d'élever une famille.
Tout en travaillant avec ardeur sur la future flotte de combat de la Marine canadienne, il nous faut également garder à l’esprit l'entretien de notre flotte actuelle, car cela a une incidence directe sur sa disponibilité opérationnelle quotidienne. En novembre, nous avons, avec bonheur, achevé la refonte du projet de modernisation de la classe Halifax dans le respect des délais et du budget. Ce projet comportait un travail considérable sur les sept frégates de la côte Est afin de moderniser les navires et leurs systèmes de combat. Ce projet a permis non seulement de maintenir plus de 400 emplois à Halifax au cours des six dernières années, mais de fournir, une fois encore, le matériel dont la Marine a besoin pour bien servir notre pays, ici et à l'étranger.
Le succès de ce projet peut être largement attribué au fait que nos installations se trouvent à proximité du port d’attache de la Marine sur la côte Est. Il en va de même pour Seaspan sur la côte Ouest. Au cours de ce programme, les constructeurs de navires d’Irving Shipbuilding et de Seaspan ont amélioré leurs compétences et sont devenus de véritables centres d’excellence du Canada au chapitre de l’entretien et de la modernisation, en plus de la construction navale.
Nous craignons fort que l’approche actuelle du Canada, qui consiste à tenir des appels d’offres individuels pour l’entretien des navires, ne soit pas dans l’intérêt du Canada ou de la MRC, et nous recommandons vivement que le Canada adopte une stratégie holistique en matière de construction et d’entretien des navires.
Permettez-moi de m’expliquer. Tout d’abord, parlons du coût réel pour le Canada. Au cours du projet de modernisation de la classe Halifax, le coût de la construction navale au chantier naval de Halifax a diminué, car une partie importante de nos coûts indirects fixes a été répartie entre la construction et l’entretien des nouveaux navires. En 2016 seulement, cela s'est traduit par une réduction de coût de plus de 20 millions de dollars pour les NPEA, ce qui équivaut environ à l’obtention de services gratuits de près de 130 constructeurs de navires par jour.
Voyons ensuite ce qu'il en est de la main-d’oeuvre du secteur de la construction navale. Les travaux de construction et d’entretien connaissent des hauts et des bas sur le plan de la demande en métiers spécialisés. Pour venir à bout des cycles de croissance et de repli que subissent les employés ainsi que l’industrie, il est essentiel que les travaux de construction et d’entretien soient effectués concurremment dans le chantier naval. Comme il ressort de l’expérience clairement vécue par les chantiers navals du Canada au cours des 20 dernières années, l’entretien des navires à lui seul ne suffit pas à éliminer les périodes de croissance et de repli.
Examinons également les effets sur la disponibilité opérationnelle des navires et le moral des équipages. La stratégie actuelle du Canada pourrait amener les frégates et les équipages de Halifax à quitter leur port d’attache à Halifax pour que l'entretien soit effectué ailleurs. Cela entraînerait un stress excessif pour les équipages et leurs familles, engendrerait des coûts accrus pour la Marine et le Canada, et obligerait un autre chantier naval à se familiariser avec les navires et les procédures qu’Irving Shipbuilding connaît bien maintenant.
Je ferai également remarquer que Halifax est un port libre de glace à l'année, ce qui permet aux navires d’être entretenus et déployés à tout moment.
Enfin, parlons des retombées des investissements à long terme. La stratégie actuelle consistant à répartir l’entretien entre de nombreux chantiers navals du pays ne permet pas la mise à profit de l’investissement substantiel en ressources humaines, en installations et en processus qui va de pair avec un programme soutenu de construction navale. L’investissement réalisé dans ces domaines nécessite une certitude à long terme.
Les alliés du Canada au Royaume-Uni et aux États-Unis gèrent activement l’entretien et le soutien en service dans le cadre de leur stratégie globale en matière de construction navale, ce qui assure la stabilité de la main-d’oeuvre toute l’année, et permet de tirer parti des investissements et des installations au chapitre de la construction et du soutien. Nous encourageons vivement le Canada à adopter une approche similaire.
En conclusion, nous sommes fiers de poursuivre notre longue histoire à titre de constructeur de navires au Canada et de créer un héritage pour la Marine et le Canada au titre de la Stratégie nationale de construction navale. Le chantier naval de Halifax et ses employés prennent cette responsabilité très au sérieux, et nous espérons un avenir brillant et productif qui profitera non seulement aux hommes et aux femmes en uniforme, mais à tous les Canadiens.
Merci encore. Nous répondrons à vos questions avec grand plaisir.
Je suis heureux de comparaître aujourd'hui en même temps que les représentants d'lrving Shipbuilding à titre d'un des deux partenaires stratégiques à long terme choisis par le Canada dans le cadre d'un processus concurrentiel tenu en 2011 pour construire la prochaine génération de navires de combat et non destinés au combat du gouvernement du Canada dans ce qu'on appelle maintenant la Stratégie nationale de construction navale, ou SNCN. Pour notre part, nous nous employons principalement à construire des navires non destinés au combat pour la Garde côtière canadienne, mais nous avons aussi une commande pour deux navires de soutien interarmées qui serviront à la Marine royale canadienne.
Dans mon exposé, je veux m'assurer que les membres du Comité sont au fait des transformations qu'ont connues les chantiers maritimes de Seaspan à Vancouver au cours des dernières années grâce à la SNCN. Je veux donc faire le point avec vous sur les quatre programmes qui sont menés de front au sein de nos chantiers et des répercussions afférentes sur l'économie canadienne. Je voudrais aussi dissiper un certain nombre de mythes qui circulent depuis la mise en oeuvre de la SNCN. Enfin, je me réjouis à la perspective de répondre à vos questions à la fin.
La Stratégie nationale de construction navale et l'engagement du gouvernement à assurer le renouvellement des flottes de la Garde côtière canadienne et de la Marine canadienne en tablant sur un ensemble de projets planifiés à long terme nous a donné la confiance nécessaire pour investir dans le réaménagement de nos propres chantiers maritimes à Vancouver et à Victoria en comptant sur le fait que nous pourrions récupérer cet investissement grâce aux contrats qui nous seraient octroyés au fil des ans. Nous avons ainsi pu injecter 170 millions de dollars de nos fonds propres dans l'infrastructure de nos chantiers en misant sur les ressources de notre unique actionnaire, Washington Companies. Nous n'avons pas reçu le moindre sou des divers ordres de gouvernement.
Le résultat, c'est que le chantier maritime de Seaspan à Vancouver est désormais reconnu comme étant le plus moderne du genre en Amérique du Nord. II a été conçu expressément pour permettre la construction des navires non destinés au combat qui sont commandés.
Vous avez peut-être entendu parler de la taille d'autres chantiers maritimes au Canada. Nous convenons qu'il s'agit effectivement d'un facteur qui compte, car nous pensons qu'il importe de conserver une structure de coûts aussi raisonnable que possible. Nous ne voulions pas construire un chantier offrant une capacité excédentaire, car c'est le gouvernement du Canada qui aurait dû en assumer les coûts indirects au détriment de sa capacité maritime. Nous ne voulions pas non plus construire un chantier maritime trop petit, car il nous aurait alors été impossible de respecter avec toute l'efficience voulue notre engagement à livrer des navires construits au Canada par des Canadiens.
Lorsque les entrepreneurs retenus dans le cadre de la SNCN ont été annoncés à l'automne 2011, les chantiers maritimes de Seaspan à Vancouver employaient 120 gens de métier et 30 professionnels de la gestion. N’eût été cette stratégie, nous aurions sans doute dû fermer nos portes après plus de 100 ans d'exploitation continue. Aujourd'hui, heureusement, plus de 750 gens de métier travaillent chez nous ce matin. Comme Irving vous l'a indiqué, ils occupent des emplois hautement spécialisés qui leur rapportent un salaire supérieur à la moyenne et leur permettent d'élever une famille. En outre, nous avons ajouté, juste au cours des 12 derniers mois, 70 apprentis, dont 30 % sont des Autochtones ou des femmes. Leur travail est appuyé par celui de 390 ingénieurs, gestionnaires en approvisionnement, en planification, en évaluation et en programmes, et autres employés.
Nous collaborons de près avec le gouvernement de la Colombie-Britannique afin de planifier le marché du travail. À l'interne, nous travaillons à des stratégies de gestion des ressources humaines afin d'éviter les pénuries ou les excédents au cours du programme de construction au titre de la SNCN. Nous avons mis en oeuvre des programmes de formation des apprentis et de stages pour que le marché du travail puisse compter sur un plus grand nombre de candidats dans les professions et les métiers liés à la construction navale. Nous investissons en outre dans des programmes de formation provinciaux destinés aux collèges, aux Autochtones, aux femmes et même aux écoles secondaires de la Colombie-Britannique afin d'intéresser des segments non traditionnels de notre population à la construction et à la réparation des navires.
En 2016 seulement, Seaspan a octroyé dans le cadre de la SNCN des contrats dont la valeur totale atteignait près de 200 millions de dollars. De ces contrats, 93 % ont été accordés à des compagnies canadiennes. Sachez en outre que 87 % de ces compagnies étaient de petites et moyennes entreprises. Nous sommes heureux d'octroyer des contrats à de grandes entreprises, mais je dois vous dire que c'est la création de petites et moyennes entreprises qui change la donne aux quatre coins du pays.
Ce n'est qu'une année — notre première année, oserais-je ajouter — au début d'un programme qui devrait prendre de l'expansion et durer au moins 20 ans.
J'ai vu que selon une étude de l'incidence économique pour la période de 2012 à 2020, la contribution au PIB de la construction de navires non destinés au combat dans le cadre de la SNCN se chiffrera à 290 millions de dollars par année, avec une augmentation annuelle moyenne de l'ordre de 2 300 emplois au pays pour la même période. Nous sommes de toute évidence sur la bonne voie.
Grâce à la SNCN, nous contribuons à la renaissance de la construction navale sur la côte Ouest. De plus en plus de Canadiens ont ainsi une occasion unique pour une génération de trouver des emplois de grande valeur dans le secteur de la construction et de la réparation de navires. Nous créons sur la côte Ouest un centre d'excellence qui profitera à l'industrie maritime dans l'ensemble du pays. Nous sommes un partenaire à long terme du gouvernement du Canada dans les efforts qu'il déploie pour atténuer les effets des cycles de croissance et de repli qui ont malheureusement caractérisé les précédents programmes fédéraux de construction navale.
Je vais maintenant expliquer brièvement ce qu'il se passe dans notre chantier naval et dans les navires que nous construisons dans le cadre des programmes.
En ce qui concerne les navires non destinés au combat, nous commençons par une série de navires appelés navires hauturiers de science halieutique, ou NHSH. Nous devons en construire trois. Le premier était terminé à 60 % à la fin de 2016 et est maintenant achevé à 65 %. Le deuxième navire est achevé à de 20 à 25 %, et nous amorcerons demain matin la construction du troisième.
Lorsqu'on construit le premier navire d'une catégorie dans un nouveau chantier doté de nouveaux équipements, de nouveaux employés, de nouveaux processus et de nouveaux systèmes, tout est nouveau; par conséquent, les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu, ce qui chamboule les échéanciers. Nous ne faisons pas exception. Cela étant dit, quand ce projet de NHSH a été lancé et lorsque nous nous sommes entendus avec le gouvernement fédéral, nous nous sommes engagés à livrer le premier navire en 2017. Nous sommes toujours en voie de tenir cet engagement.
Je veux aussi qu'une chose soit bien claire: grâce au contrat à prix ferme qui nous a été octroyé, le Canada est à l'abri de toute hausse de coûts du projet. Je peux donc vous assurer que les risques de dépassement de coûts sont nuls pour le Canada relativement à ces premiers navires construits. La limitation des coûts et le respect des échéanciers revêtent une importance capitale pour notre entreprise et notre actionnaire. Comme vous pouvez vous y attendre, nous avons tiré un certain nombre de leçons en construisant le premier NHSH, des leçons que nous sommes heureux d'appliquer lors de la construction du deuxième navire et, à compter de demain, du troisième.
Le prochain navire est le navire hauturier de science océanographique, ou NHSO, qui est seul dans sa catégorie. La planification, l'ingénierie et l'acquisition de l'équipement à long délai de livraison sont en cours. Le devis de conception de base a été approuvé le 22 décembre dernier, il y a un peu plus d'un mois. Nous avons effectué la sélection descendante de l'unique intégrateur de systèmes, dont nous nous occupons actuellement, et nous prévoyons recevoir au printemps l'ébauche des modalités de construction du gouvernement du Canada.
La troisième catégorie est celle des navires de soutien interarmées, ou NSI. La planification, l'ingénierie et l'acquisition de l'équipement à long délai de livraison sont en cours. Le devis de conception fonctionnelle a été approuvé il y a un peu plus d'un mois, et l'acquisition des éléments à long délai de livraison se poursuit en ce qui concerne l'intégrateur de systèmes de propulsion, dont la sélection descendante a été réalisée.
Vient ensuite le brise-glace polaire. Nous avons tenu notre atelier de planification avec le Canada au cours des deux dernières semaines à Vancouver. Une fois que nous aurons entrepris la conception du brise-glace, nous serons le seul chantier maritime en Amérique du Nord à construire simultanément des navires dans quatre catégories actives. Si vous observez les plus grands chantiers navals imaginables aux États-Unis, vous constaterez qu'aucun d'eux ne conçoit simultanément de navires dans trois catégories.
À cela s'ajoutent d'autres navires pour le renouvellement de la flotte de la Garde côtière canadienne. En octobre 2013, le gouvernement fédéral a ajouté un maximum de 10 bâtiments au contrat de construction de navires non destinés au combat octroyé à Seaspan. Il devrait s'agir au départ de cinq navires polyvalents à moyen rayon d'action et de cinq patrouilleurs hauturiers. Les discussions se poursuivent entre Seaspan et le gouvernement du Canada quant aux caractéristiques de ce programme et des navires qui seront construits.
J'aimerais maintenant vous faire part de quelques réflexions quant aux modifications qui pourraient être apportées conjointement par le Canada et Seaspan à la gestion du programme de la SNCN afin d'en améliorer le rendement et la perception qu'en a la population, tout au moins sur la côte Ouest.
J'espère avoir pu vous convaincre que la stratégie produit les résultats escomptés. Des navires sont construits, notre industrie s'est remise sur les rails, et nous créons de l'emploi et de l'activité économique partout au pays. Nos efforts ne passent pas inaperçus auprès de la communauté internationale, qui est fort impressionnée par ce que le Canada a été en mesure d'accomplir en si peu de temps.
La SNCN est la stratégie qui convient. Elle est conçue de manière à éviter les cycles de croissance et de repli qui ont caractérisé les précédents programmes nationaux de construction navale.
Après une étude approfondie, une vaste consultation et un processus concurrentiel ouvert, juste et transparent, le gouvernement au pouvoir a choisi de s'en remettre à deux chantiers navals pour assurer l'avenir à long terme de l'industrie au Canada. En dépit de ce qui a été affirmé, ce n'est pas en raison de retards dans le cadre de la SNCN qu'il faut recourir à certains navires pour répondre provisoirement aux besoins de la Marine royale canadienne et de la Garde côtière canadienne. Ces besoins ponctuels sont plutôt attribuables à l'absence d'une véritable activité de construction navale au Canada à partir du milieu des années 1990 jusqu'à la mise mise en place de la SNCN, en 2011.
Souvenez-vous: nous nous rattrapons parce qu'il n'y a pas eu de programme de construction navale complexe et de grande envergure pendant plus de trois décennies. Heureusement, la SNCN apportera une solution permanente grâce à une activité continue de construction navale à long terme et à une industrie bien structurée. Voilà qui permettra de résoudre efficacement la question à long terme.
De l'avis de Seaspan, ce n'est pas la stratégie elle-même qui pose un risque pour le programme, mais bien le fait de ne pas nécessairement allouer au programme tout le temps nécessaire pour porter ses fruits. C'est un marathon et non un sprint. Nous avons accompli énormément de choses en très peu de temps et nous avons beaucoup appris sur la manière dont nous pouvons travailler avec le Canada à titre de partenaires à long terme en vue d'améliorer la gestion des programmes dans le cadre de la SNCN. Le gouvernement fédéral doit maintenir le cap en évitant le piège des propositions spontanées répondant à des impératifs commerciaux et des expédients à court terme.
Les critiques de la SNCN et certains médias ont souligné l'écart important qui existe entre les budgets annoncés pour le programme et ses coûts réels. Cette situation est attribuable au fait que, dans la plupart des cas — et c'est certes ce que nous avons pu nous-mêmes constater —, les budgets de programme ont été élaborés et enregistrés dans le cadre du système fédéral d'approbation des programmes à une autre époque, longtemps avant que l'on s'entende sur la nature des navires dont on avait besoin, et plus longtemps encore avant que le travail d'ingénierie nécessaire ne soit réalisé pour bien évaluer la main-d'oeuvre, les heures de travail et le matériel requis afin de construire les navires en question.
Nous considérons qu'en évaluant le rendement en fonction du contrat de construction plutôt qu'à la lumière d'une estimation indicative des coûts effectuée pour obtenir l'approbation initiale du Conseil du Trésor bien des années — parfois de cinq à huit ans — avant que le projet ne voie le jour et encore plus longtemps avant que l'on n'en sache suffisamment sur les besoins à combler, on n'a pas une idée juste de la compétence en gestion budgétaire du gouvernement ou de l'entrepreneur. Nous pouvons influer sur les perceptions de la population et des critiques en modifiant les processus et l'échéancier d'approbation du gouvernement fédéral.
Compte tenu du nombre de navires et de catégories prévus dans le projet de construction de navires non destinés au combat que comprend la SNCN, les contrats sont gérés à la pièce; chaque programme comprend donc un certain nombre d'étapes et d'autorisations de travail. Cette façon de faire est moins efficiente et accroît l'incertitude pour notre entreprise et — c'est peut-être plus important encore — pour notre chaîne d'approvisionnement. En effet, nous pensons parfois être constamment en train de négocier des contrats avec le Canada et les membres de notre chaîne d'approvisionnement. Nous avons déjà formulé ces observations dans le mémoire que nous avons présenté dans le cadre de I’Examen de la politique de défense, ainsi que plus récemment, lors d'une rencontre avec les sous-ministres. Nous espérons que les processus deviendront plus efficients à mesure que le programme de la SNCN progresse afin qu'il y ait moins de contrats, d'étapes et d'autorisations de travail pour que nous puissions nous occuper de livrer des navires construits au Canada par des Canadiens.
Merci de votre attention. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Merci à tous de comparaître, particulièrement à propos d'un sujet aussi fascinant que la Stratégie de construction navale. Le programme de navires de combat de surface canadiens est de loin le projet d'acquisition navale le plus important de l'histoire, mais probablement aussi, à mon avis, l'acquisition la plus considérable que le Canada effectuera au cours d'une génération. Non seulement il conférera une capacité de combat essentielle à la Marine, mais il aura une incidence notable sur l'économie canadienne, ce qui est aussi, voire plus, important.
Je n'ai certainement pas besoin de vous dire que dans le cycle de vie de tout programme, 20 % des coûts sont attribuables à l'acquisition et 80 %, au soutien en service. Lorsqu'il est question des avantages techniques ou des avantages techniques industriels, aussi appelés contenu canadien, il faut vraiment parler des répercussions du contenu canadien direct sur le navire lui-même, non seulement parce que c'est important pour le navire et donc pour sa capacité technique et notre souveraineté à l'égard de ce bâtiment, mais aussi en raison de l'incidence que cela a sur l'économie canadienne, non seulement aujourd'hui, mais aussi, bien entendu, tout au long du cycle de vie en raison des compétences essentielles.
Au chapitre du contenu canadien direct, il faut savoir que tout le contenu canadien n'est pas créé également. Il est certain que les systèmes de guerre électronique, de gestion du commandement et de communication, les radars sous-marins et tout ce genre d'équipement changent tout. C'est un domaine où le Canada excelle, pour lequel nous bénéficions d'une formidable industrie et dans lequel la souveraineté est une exigence.
Pourriez-vous nous expliquer comment nous allons nous assurer d'avoir du contenu canadien direct de haute technologie dans le cadre de cette acquisition essentielle pour la Marine et le Canada?
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Merci pour la question.
Permettez-moi d'abord de dire que chaque année, la marine américaine construit sans relâche, en moyenne, 13 à 15 bâtiments de guerre majeurs; ce n'est donc pas une question de... Comme mon collègue Jonathan de Seaspan l'a dit, nous ouvrons tous deux des chantiers à partir de zéro; nous sommes donc au début du processus, et je pense que dans 5 ou 10 ans, la situation sera différente au Canada.
D'abord, les États-Unis ont une industrie qui est prête et qui travaille sans cesse; de fait, le gouvernement construit 15 bâtiments par année pour 2 raisons. La première est pour soutenir la marine, et la deuxième est que s'ils en bâtissaient moins, la base industrielle commencerait à s'effondrer. Ce ne sont pas seulement les chantiers navals, c'est aussi le niveau suivant. Ce sont les fournisseurs de moteurs, de valves et de lanceurs. La survie de cette grande économie dépend de ces 15 navires. À mon avis, c'est une des choses que le Canada va devoir faire. Nous allons devoir déterminer quel est le niveau de production minimal nécessaire pour soutenir non seulement les chantiers navals, mais aussi la base industrielle pour laquelle nous développons actuellement la chaîne d'approvisionnement ici au Canada.
L'autre chose, c'est qu'aux États-Unis, la rapidité de la prise de décisions est une priorité, car lorsque l'on passe un contrat pour un navire, c'est parce que l'on connaît déjà la date de son déploiement. Il est déjà assigné à un groupement tactique. Le côté opérationnel a donc beaucoup d'influence; il faut non seulement passer un contrat, mais aussi livrer le bâtiment, car quelqu'un l'attend déjà. D'après moi, c'est là le genre de mentalité qui permet de construire des navires avant que ceux qu'ils doivent remplacer deviennent inutilisables.
Je pense que la rapidité de la prise de décisions est un facteur, et je dirais qu'une des faiblesses ici, c'est que les pouvoirs et les responsabilités sont répartis entre un très grand nombre de ministères. Je suis habitué à ce qu'il y ait un seul agent responsable, surtout pour un programme aussi énorme que celui des navires de combat de surface canadiens — une personne qui peut dire: « Ici, je vais opter pour du contenu canadien; ici, je vais me concentrer sur les exigences opérationnelles; là, je vais minimiser les coûts et les risques. » Il faut une personne qui peut faire avancer les choses, au lieu de tout débattre pendant très longtemps.
Dans un programme comme celui des NCSC, l'inflation nuit énormément au nombre de navires. Il faut donc prendre les décisions rapidement, en reconnaissant que la production va se poursuivre année après année. Nous sommes au début du processus; nous tentons de nous préparer pour la production en série. Nous devrons ensuite trouver comment la maintenir.
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Puis-je ajouter quelque chose, Jonathan?
Notre famille et notre entreprise œuvrent dans le domaine de la construction navale depuis longtemps. Notre entreprise a bâti environ 80 % des navires de guerre de la flotte canadienne actuelle, et nous avons été témoins des hauts et des bas. Nous avions un excellent chantier naval qui était construit et payé en grande partie — ou en partie, du moins —, mais nous l'avons modernisé au début des années 1980, lorsque le programme de frégates canadiennes a été lancé. Nous avons eu la chance de remporter le contrat à l'époque. Le gouvernement allait continuer à construire des navires. Nous allions être un centre d'excellence en construction navale pour le Canada. Autour de 1990 ou au début des années 1990, le contrat a pris fin, et il n'y avait plus de navires. Nous avons fait quelques petits travaux pendant cinq ou six ans. Nous nous sommes construit quelques navires. Ottawa n'avait pas besoin de bâtiments, alors nous avons fermé le chantier. Nous avions 1 500 ou 1 700 employés. Aujourd'hui, nous avons une usine de cloisons sèches. Nous avons converti les installations. Nous comptons 75 employés. C'est une belle petite entreprise, mais ce n'est pas 1 500 personnes. Tous ces efforts n'ont abouti à rien.
Nous sommes venus à Halifax. Lorsque le contrat nous a été octroyé en 2011, comme Jonathan l'a dit, nous avions un chantier naval qui avait plus de 100 ans, le premier chantier naval en Amérique du Nord. Les Britanniques l'ont construit dans les années 1800. Nous faisions ce que nous pouvions. Nous étions sur le point d'entrer dans le secteur du condominium; je peux vous le dire parce que j'étais le responsable. J'ai déclaré: « C'est assez. Soit on fait autre chose, soit on se retire. » Jonathan vous a dit la même chose.
Nous connaissons donc les hauts et les bas. Nos deux entreprises ont pris des engagements énormes, et à mon avis, nous devrions nous poser. À titre de Canadien, de contribuable et d'employeur, je vois tous les contrats. Il n'y a pas de surprises. Tout est entièrement transparent. Vous voyez nos profits et nos frais généraux, et vous examinez tout. Cela ne nous dérange pas de rendre des comptes.
D'après moi, et je suis certain que Jonathan dirait la même chose, nous devrions construire les navires sur les côtes Est et Ouest, nous devrions les entretenir là-bas au coût le plus bas possible et nous devrions être tenus responsables de notre rendement.
Certaines régions du pays ont du pétrole. D'autres ont des usines d'automobiles. D'autres encore ont l'aérospatiale. Sur les côtes, nous avons des navires parce que nous sommes près de l'eau. Nous avons des concurrents. Vous avez mentionné Davie. Je ne vais pas parler de mon concurrent, mais récemment, un bâtiment à moitié fini auquel il travaillait depuis 10 ans a été transporté en navire pour être terminé en Europe. On a dû l'emporter. Aujourd'hui, il fait venir une superstructure pour un navire qu'il construit actuellement pour la Marine, et les superstructures sont construites en Finlande.
Nous gérons notre entreprise et nous accomplissons du très bon travail pour le Canada. Nous voulons le contrat et nous allons le mériter, et vous en aurez pour votre argent.
Nous avons une relation de travail très étroite avec le gouvernement canadien. Nous sommes l'entrepreneur principal. Nous sommes fiers d'être l'entrepreneur principal pour les navires de l'Arctique et les navires de combat de surface canadiens. Ce que nous avons souligné dans notre témoignage, c'est qu'il faut s'empresser de faire avancer le dossier des NCSC, sinon nous risquons d'ébranler la stabilité du programme de construction navale et de revenir aux hauts et aux bas. Les coûts vont monter en flèche si nous continuons à retarder le programme. Il faut aussi prendre les décisions rapidement, comme nous venons de le mentionner; il faut quelqu'un qui peut dire: « D'accord, nous procédons de cette façon. »
Nous avons accompli du bon travail jusqu'à maintenant en ce qui touche les NCSC, mais le plus difficile est devant nous. Le plus difficile, ce sera de décider, une fois que nous aurons choisi un navire, ce que nous changerons, dans quels secteurs et à quelles fins, comme on l'a dit au sujet du contenu canadien. Il faudra agir rapidement, il faudra une personne responsable et il faudra du leadership, une personne ayant assez d'influence au sein du gouvernement pour faire avancer le dossier dans chacun des ministères.
Enfin, nous sommes d'avis que la stratégie actuelle en matière d'entretien, surtout pour les grands navires de combat de la classe Halifax, compromet la stratégie de construction navale. Dans le dernier poste que j'ai occupé aux États-Unis, un de mes rôles principaux était de donner aux grands chantiers navals qui construisaient des navires beaucoup de travail d'entretien afin de diminuer les coûts de construction et de couvrir les frais généraux. Si vous retirez la classe Halifax d'Irving Shipbuilding et vous la confiez à une autre entreprise, vous allez devoir payer les frais généraux de cette autre entreprise, en plus de tous les frais généraux pour les NPEA et le programme de NCSC. Il y a aussi d'autres raisons, notamment la stabilité de la main-d'œuvre.
Ce sont nos suggestions. Vous devriez considérer l'entretien comme un catalyseur stratégique de la construction navale. De plus, continuez de faire avancer le dossier des NCSC et accélérez la prise de décisions en nommant une personne capable de prendre de dures décisions rapidement.
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Vous savez, pendant de nombreuses années, aucun navire n'était construit au Canada. Il y avait des chantiers navals à Montréal et dans les Grands Lacs. Il y en avait un certain nombre, mais ils ont tous fait faillite. Davie a fait faillite je ne sais pas combien de fois, à différentes occasions. Jonathan vous a dit qu'ils s'apprêtaient à fermer leurs portes. Nous avons fermé un grand chantier moderne, et nous étions sur le point de fermer celui à Halifax parce que le gouvernement n'avait pas de vision dans cette industrie. Il s'apprêtait à la laisser tomber, à la laisser disparaître.
Nous avons travaillé en tant que groupe de l'industrie, et nous n'avions pas la moindre idée de ce qui allait se passer. Nous ne faisions que dire à Ottawa que quelqu'un ferait mieux de se réveiller si nous voulons des navires, protéger le pays et avoir une industrie qui soutient le pays, le défend et ainsi de suite. Nous avons travaillé en tant que groupe, et pendant cette période, des personnes ont abandonné, d'autres ont vendu leur entreprise et certaines ont fait faillite, car il a fallu patienter de nombreuses années. J'ai écrit de nombreuses lettres et je me suis rendu à maintes reprises à Ottawa pour essayer de convaincre des politiciens de bouger, mais nous n'avons obtenu aucune réponse, ce qui a semé le désarroi.
Pendant ce temps, nous avons tous soumissionné. Davie a soumissionné. L'entreprise de Jonathan en a fait autant. Tout le monde pouvait faire des soumissions. Je peux vous dire que les exigences entourant la date limite de soumission étaient très strictes. On nous a dit à la dernière minute que deux semaines supplémentaires seraient accordées parce que Davie voulait plus de temps pour soumissionner. Nous avons dit que ce n'était pas juste, que c'était contraire aux exigences. On nous a répondu d'oublier les exigences, que c'était ainsi. J'ai ensuite laissé tomber.
Je comprends le problème de Davie, mais je vais aussi me battre pour mon entreprise. Nous avons dépensé des centaines de millions de dollars. Nous avons formé des gens. Nous avons travaillé d'arrache-pied pour faire bouger les choses. Le problème au Canada, c'est que tout est politisé, et nous n'avons ensuite rien en retour à défaut de pouvoir demeurer concurrentiels. Il faudra faire ce qui s'impose pour construire des navires au pays. Nous allons devoir nous occuper de certaines industries au Québec, et je suis tout à fait d'accord, mais lorsque nous politisons tout, tout ce que nous obtenons est inefficace.
Beaucoup de bonnes choses seront faites au Québec, car c'est toujours ainsi, mais je n'ai pas l'impression que nous essayons de casser la concurrence. Nous sommes passés à tabac comme tout le monde dans cette industrie, et nous voulons donc être raisonnables. Nous essayons de soutenir de nombreuses industries locales, et c'est ce que nous ferons, mais nous devons dépenser l'argent fédéral de façon stratégique.
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Je vais répondre à la question.
En 2009, la lettre dont vous avez parlé a été envoyée avant l'adoption de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale. Bien franchement, nous essayions tous de savoir comment survivre jusqu'au lendemain.
Une fois que la stratégie a été publiée et que le gouvernement, pas nous... En toute honnêteté, si vous nous aviez posé la question, j'aurais probablement répondu, comme les constructeurs de navires, que nous allions tout simplement tout faire. Nous n'avons pas dit qu'il y aurait deux chantiers. C'est le gouvernement fédéral qui l'a dit parce qu'il connaissait le nombre de navires qu'il devait faire construire.
La raison logique, et la raison pour laquelle nous ne cherchons pas à nourrir les espoirs de qui que ce soit, c'est vraiment ce qu'il en coûte au Canada. Cela renvoie à ce que j'ai déjà dit. Nous ne parlons pas de centaines de navires, comme aux États-Unis, où l'on construit 15 navires de combat par année, et probablement un nombre équivalent de navires non destinés au combat. À moins que le Canada ne dépense une somme semblable, et je ne pense pas qu'il le fera, ce n'est pas tout le monde qui aura sa part du gâteau. C'est physiquement impossible.
L'autre possibilité qui a été abordée récemment était que nous pourrions peut-être construire les navires dans des chantiers différents en divisant le travail, sans nuire à notre réussite. Cela n'arrive jamais.
Il y a eu le cas d'un chantier américain l'année dernière. L'armateur a décidé de faire construire le navire dans trois chantiers différents. Deux des trois chantiers ont fait faillite, tout comme l'armateur. C'est très inefficace et très coûteux.
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Je vous remercie de votre question.
Nous faisons déjà ces deux types d'activités à l'heure actuelle, et nous sommes plutôt bons. Nous avons deux navires en construction. Les premiers navires de patrouille de l'Arctique se trouvent dans notre nouveau bâtiment modernisé, et au même... Vous pourriez lancer une balle de baseball jusqu'à la cale sèche, où se trouve une frégate de la classe Halifax. Au même moment, nous avons intensifié nos activités et entamé la construction d'un navire de la classe Harry DeWolf. Nous avions habituellement deux des frégates au chantier naval.
Une chose fort importante pour nous, c'est que le marché des nouvelles constructions connaît des hauts et des bas, tout comme le marché des réparations. En règle générale, lorsque nous réunissons ces deux volets, nous pouvons nous débrouiller si nous avons une masse critique de travail.
À l'heure actuelle, nous avons quelque 300 employés — des mécaniciens, des ingénieurs et des logisticiens — qui travaillent à la maintenance et au soutien en service de la classe Halifax. Sans ces contrats, nous aurions 300 personnes en moins dans nos rangs. Ces compétences, connaissances et aptitudes devraient être mutées ailleurs au pays. Nous perdrions du même coup une façon d'absorber les frais généraux, en plus d'assister à une réduction de notre masse critique de travailleurs. Par conséquent, lorsqu'il y aurait des déséquilibres commerciaux, nous serions obligés de prendre des mesures plus draconiennes qu'à l'habitude. Nous devrions constamment muter les travailleurs entre les réparations et les nouvelles constructions afin d'atténuer le déséquilibre.
Nous faisons déjà ce genre de contrats, et nous réussissons très bien. Nous venons de terminer la dernière des sept modernisations de mi-vie de la classe Halifax, un contrat que nous avons terminé à temps et en deçà du budget. Ce volet fait partie intégrante des activités de l'entreprise que nous gérons.
Il est très agréable de vous écouter tous les deux aujourd'hui. Veuillez m'excuser de ne pas avoir visité vos chantiers navals, mais je pourrai peut-être m'y rendre un jour. J'ai toutefois eu l'honneur de voir le plus grand chantier naval au monde, et je crois qu'on le qualifie encore ainsi aujourd'hui. Il s'agit du chantier naval de Hyundai en Corée du Sud, qui compte probablement entre 20 000 et 24 000 travailleurs.
Si je m'attarde à la société Hyundai, je constate que son chantier naval est en activité depuis probablement 40 ou 45 ans, et qu'il est en plein essor dans le monde. Je me tourne ensuite vers vos deux sociétés, qui sont en activité depuis 100 ans, mais qui ont eu un budget très serré jusqu'aux dernières années, j'imagine. En ce qui concerne la technologie et les mises à niveau, j'ai pu voir les activités principales du chantier de Hyundai de même que ses activités dérivées de la construction navale. Nous avons parlé des autres entreprises et des petites entreprises en général. Tout se rapporte aux risques cycliques et aux fluctuations du marché.
Jonathan, vous avez dit que vous comptez entreprendre d'autres activités relatives aux navires et aux réparations. Pouvez-vous nous expliquer davantage cette stratégie? Lorsque vous avez répondu à la question, vous avez parlé du moment où vous accusez un écart de production. Je n'ai peut-être pas bien entendu, mais cette stratégie ne devrait-elle pas déjà être établie?
Du côté des sociétés Irving, ce serait bel et bien une très bonne chose aussi, mais allez-vous vous entreprendre d'autres activités?
Je vais vous poser une deuxième question. Il est bien beau d'aider les petites entreprises, mais vous avez parlé de répartir les navires sur le territoire canadien puisque ce ne sont pas toutes les entreprises navales qui survivent. La construction d'un navire est un projet à long terme qui passe parfois par de grandes entreprises, évidemment. Mais quels sont les écueils et les risques auxquels nous nous exposons lorsque nous faisons affaire avec des petites entreprises, compte tenu des risques cycliques qu'elles doivent assumer? Il faut s'assurer qu'il y ait un contrôle de la qualité dans ces petites entreprises, que le risque soit minimisé et que les entreprises ne ferment pas boutique en raison des grands joueurs.
Je vous laisse répondre.
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Je pense que vous avez posé trois questions, et je vais essayer d'y répondre.
En réponse à la première, je trouve intéressant que vous parliez de Hyundai. C'est un chantier naval extraordinaire. D'ailleurs, j'ai déjà construit des navires sur ce chantier et d'autres de la Corée. Paradoxalement, ces chantiers sont justement en train de se faire massacrer. Vous avez dit que le marché est cyclique. Or, les chantiers chinois, coréen et japonais éprouvent d'énormes difficultés actuellement. Je crois que Hyundai seul a perdu 2 milliards de dollars américains l'année dernière. Les cycles fluctuent, et ces chantiers sont maintenant dans le creux de la vague.
Ce que nous voulons dire, c'est comment remplir notre calendrier si nous nous retrouvons dans un tel creux, à Dieu ne plaise? Pour ce qui est de l'écart de production dont je parlais, celui-ci prend deux formes. Il y a l'écart à court terme, lorsque nous devrons peut-être attendre 10 mois entre la construction des NHSH, les navires hauturiers de science halieutique, et celle des NHSO, les navires hauturiers de science océanographique. Nous allons trouver une solution. Nous aurons quelque chose pour combler l'écart. La Garde côtière canadienne et nous discutons encore de la capacité après les sept premiers navires, car il y aura une tension naturelle entre les opérations, qui veulent recevoir tous les navires maintenant, et les chantiers navals, qui veulent étirer leurs activités pour assurer la continuité du travail.
Si le travail est étalé, nous espérions répartir nos tâches en accordant 50 à 60 % de notre temps au contrat fédéral, et 40 à 50 % aux contrats commerciaux. C'est ce que nous espérons faire lorsque nous aurons terminé la construction des sept premiers navires. Ces sept bâtiments nous tiendront vraiment occupés. Nous trouvons les perspectives à long terme emballantes étant donné que nous pouvons maintenant miser sur le contrat fédéral sans en dépendre totalement.
J'ai parlé de BC Ferries, une imposante flotte qui se trouve dans notre cour. Seaspan est l'un des plus grands exploitants de navires au Canada, dans le cadre de ses autres activités, de sorte que nous pourrions construire des navires sur place. D'autres pays nous ont contactés, et nous savons qu'il est désormais possible d'obtenir quelque chose, peut-être de la canne à sucre du Brésil, en échange de navires que nous pourrions construire pour ce pays. Ce genre de choses est possible. Le Canada peut désormais bénéficier de cette monnaie d'échange qu'il n'avait pas il y a cinq ou six ans.
En ce qui concerne les pièges et les risques associés aux petites et moyennes entreprises, je dois dire que vous avez visé en plein dans le mille. C'est un véritable enjeu, et nous collaborons très étroitement avec elles à ce chapitre. Nous comprenons que si une entreprise produit normalement une centaine de produits par semaine, et que nous lui en demandons 2 000, nous allons vraiment augmenter ses revenus et sa rentabilité. Mais deux questions se posent: d'une part, l'entreprise peut-elle répondre à la demande? Deuxièmement, dans le cas contraire, quelle sera l'incidence sur notre calendrier? J'ose dire que nous avons eu quelques problèmes à ce chapitre.
En fait, nous sommes en train d'apprendre, au même titre que le groupe Irving, j'en suis persuadé. Il faut montrer à nos employés et aux entreprises comment augmenter les activités en réponse au nouveau contrat. Il faut aussi sensibiliser nos fournisseurs, en particulier les petites et moyennes entreprises. Je dirais que la vaste majorité d'entre elles y arrivent. Mais nous avons malheureusement dû dire à certaines: « Vous savez quoi? Peut-être que vous ne pouvez tout simplement pas répondre à la demande. », après quoi nous avons fait appel à quelqu'un d'autre sans tarder.
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C'est l'un de mes sujets de prédilection, parce que nous avons les deux, des ouvriers et des ouvrières ainsi que, pour nos bureaux, des ingénieurs et d'autres professions libérales.
Pour les professions manuelles, nous avons toujours été très optimistes dans notre conviction que nous allions attirer les employés supplémentaires dont nous avions besoin, surtout parce qu'une grande partie du travail de l'acier, de la tuyauterie ou des circuits électriques n'est pas, à vrai dire, différente dans l'Est et que beaucoup de ces ouvriers et de ces compétences étaient partis en Alberta.
Nous avons offert des avantages différents: l'ouvrier pouvait être de retour chez lui tous les soirs, entraîner son jeune dans une équipe de hockey, travailler sous un ciel clément où il ne faisait pas moins 20, sans devoir vivre dans un chantier peuplé uniquement d'hommes et sans ne pouvoir se déplacer qu'en avion, tout en ayant congé à Noël. Et, comble de chance, les prix du pétrole ont baissé.
Par l'entremise de nos syndicats, nous obtenons près d'un millier de demandes d'emplois par mois. Nous ne parvenons pas à répondre à la demande. Grâce à l'apport local de talents, nous avons modifié de façon spectaculaire la composition de nos effectifs ouvriers. En 2009, l'effectif était franchement masculin. Les femmes n'y étaient pas nombreuses, d'abord parce que ça ne les attirait pas, ensuite parce que les employeurs s'y prenaient mal pour les attirer. Nous nous sommes résolument mis à la tâche. Nous avons créé une bourse de 300 000 $ dont nous avons doté le collège Camosun pour qu'il se concentre uniquement sur les femmes dans les métiers. Nous avons aussi accordé 300 000 $ à l'Institut de technologie de la Colombie-Britannique pour qu'il axe son travail sur les Autochtones dans les métiers, qui, eux aussi, n'y étaient pas représentés.
En poursuivant notre croissance, nous tenons à modifier le caractère des chantiers navals hérité du passé. Nous avons abaissé de façon spectaculaire l'âge moyen des ouvriers, et vous verrez que la composition des effectifs n'est plus tout à fait ce qu'elle était.
Venons-en maintenant aux ingénieurs et aux autres professions libérales, parce que nous y attirons beaucoup de nouveaux Canadiens. Quand, pendant 30 ans, on ne produit pas de gros navires complexes, les professionnels du secteur, après ce temps, sont soit partis à la retraite ou, malheureusement, décédés. Nous avons dû en chercher partout dans le monde. Je sais que leur recrutement par les chantiers Irving a été très efficace. Nous avons embauché certains des meilleurs constructeurs navals du monde, nous les avons attirés ici, avec leurs familles, nous les y avons établis et nous les avons mis à la tâche.
Le gouvernement fédéral, à propos, ainsi que la province, ont accompli un travail extraordinaire en nous aidant à attirer ces immigrants et à faire arriver ici les bons candidats au bon moment. C'est ce qui a renforcé notre personnel d'ingénieurs.
En même temps, nous venons de faire un investissement de 2 millions de dollars dans le groupe d'architecture navale et de génie maritime de l'Université de la Colombie-Britannique. Là aussi, les besoins étaient criants. Nous devions obtenir son concours. Les futurs constructeurs navals seront aussi des produits du cru, et nous allons contribuer à leur développement.
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Commençons simplement par la conception des navires.
La conception emploie l'outil le plus moderne, tridimensionnel, le même que celui des Coréens. Par exemple, dans toutes les dimensions de la découpe de l'acier, aucun à-peu-près de notre part. Tout passe par le modèle, un logiciel médiateur, nos machines, lesquelles découpent l'acier au millimètre près. Idem pour le cintrage des tuyaux, l'ébarbage et la découpe d'orifices pour les tuyaux et les câbles, ce genre de travaux. L'automatisation est très poussée.
En fait, quand nous avons eu des problèmes avec l'automatisation et que nous avons questionné le distributeur du logiciel sur ce qui se faisait ailleurs dans le monde, nous avons appris que nous, les chantiers Irving, nous avions, grâce au logiciel, poussé l'automatisation au maximum connu dans le monde. Ç'a été une révélation.
Nous avons beaucoup investi non seulement dans les logiciels de base, mais aussi dans la logistique. Nous devons découper des milliers de petites pièces d'acier et les transporter de façon efficace sur le chantier, tout en sachant où elles se trouvent exactement et à quel moment elles sont prêtes. Nous venons donc de mettre en oeuvre des codes à barres pour l'ensemble du chantier. Nous savons où tout se trouve au bon moment et nous pouvons tout nous procurer dans la chaîne logistique. Nous envisageons même de contrôler le déplacement, sur tout le chantier, des robinets et des éléments de tuyau, et ainsi de suite par RFID, identification par radiofréquence.
Nous avons beaucoup investi dans la rationalisation et la compression des coûts et nous avons le regard tourné vers le navire de combat canadien, dont la complexité est bien supérieure à ce dont il est question ici. Nous envisageons donc l'avenir avec le concours de la technologie.
Messieurs, je vous souhaite la bienvenue.
Lors de vos présentations et de vos réponses, vous avez formulé des préoccupations en ce qui a trait à l'industrie des chantiers maritimes, c'est-à-dire sur la façon de les garder actifs et solvables à long terme. Vous avez également fait part de préoccupations en ce qui a trait à la défense nationale et à la sécurité publique. Vous avez dit être fiers et heureux de participer à la défense du Canada et au maintien de la sécurité de notre pays et des Canadiens.
Ce qui m'intéresse, ce sont les brise-glaces. Je sais qu'ils ne sont pas inclus dans la Stratégie nationale de construction navale. Pourtant, si l'on considère la situation d'un point de vue global, les brise-glaces assurent la sécurité commerciale, ne serait-ce qu'en ce qui concerne la Voie maritime du Saint-Laurent, dont l'achalandage équivaut à 2,4 milliards de dollars par année. Avec les retombées directes et indirectes, cela représente presque 5 % du PIB du Canada.
Les brise-glaces assurent également la sécurité publique, que ce soit en ce qui a trait au refoulement des glaces à Québec ou au débordement des glaces dans différentes grandes rivières, comme la rivière Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, ou à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec.
La SODES, soit la Société de développement économique du Saint-Laurent, à Québec, qui est la chambre de commerce de tous les grands armateurs de ce monde qui font affaire au Canada, le gouvernement du Québec et plusieurs personnes que j'ai rencontrées au cours de la période des Fêtes m'ont dit craindre qu'une crise ne soit imminente.
Nous avons 14 brise-glaces, dont six grands et huit moyens. Les six grands brise-glaces utilisés pour assurer le transport sur la Voie maritime du Saint-Laurent sont dans une situation d'inactivité presque totale. Les deux plus grands sont actuellement en cale sèche en vue d'être réparés et les quatre autres le seront probablement bientôt. Il y a un risque de crise dramatique dans les provinces de l'Atlantique, en Ontario et au Québec.
Est-ce que cela vous concerne? Êtes-vous préoccupés par cette réalité? Qu'avez-vous à nous dire en ce qui a trait à la crise potentielle concernant les brise-glaces, ce qui pourrait, selon moi, créer à long terme une crise dans votre industrie?