Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je m'appelle John Schmidt et je suis vice-président des opérations commerciales de Federal Fleet Services. Nous vous remercions de nous donner l'occasion de prendre la parole ici aujourd'hui. C'est un grand honneur de témoigner devant le Comité.
J'ai passé plus de 30 années au gouvernement à gérer des programmes maritimes pour le compte du MDN, de Transports Canada, de la Garde côtière canadienne et du ministère des Travaux publics — où j'ai terminé ma carrière à titre de directeur des achats maritimes pour le programme de modernisation de la classe Halifax —, puis je suis passé au secteur privé. J'ai travaillé en premier pour Chantiers Maritimes Irving, puis Chantier Davie. Bref, j'ai travaillé sur divers concepts de stratégie de construction navale tout au long de leur évolution.
L'idée de construire des navires de guerre du Canada, des navires de la Garde côtière et des traversiers des sociétés d'État et de le faire au Canada par des Canadiens a toujours — à juste titre — reçu l'appui de tous les partis, comme en témoigne notre politique de construction navale « construire au Canada » relativement à la flotte fédérale. Lorsque nous réalisons que la main-d'oeuvre représente plus de 50 % des coûts dans le secteur de la construction navale, il est facile de comprendre pourquoi tout pays souhaite faire construire chez lui sa flotte fédérale. Étant donné que les salaires au Canada sont similaires à ceux offerts en Europe, où les constructeurs de navires exportent leurs produits partout dans le monde, il n'y a absolument rien qui nous empêche d'en faire autant au Canada.
Malheureusement, il faut modifier la stratégie actuelle, parce qu'elle ne profite pas de la capacité du secteur de la construction navale. Voilà la raison des retards et des dépassements de coûts que nous constatons tous aujourd'hui. À l'heure actuelle, nous avons mis hors service quatre grands navires fédéraux sans les remplacer, et bon nombre d'autres navires actuellement en service ont grandement dépassé leur espérance de vie.
Premièrement, j'aimerais expliquer comment le Canada s'est retrouvé dans la situation actuelle, parce que je ne crois pas que c'est ce qui avait été prévu au départ lorsque j'étais au gouvernement — loin de là.
En 2009, l'Association de la construction navale du Canada a fait parvenir une lettre signée par tous les grands chantiers navals au Canada, y compris ceux d'Halifax et de Vancouver, pour recommander clairement à l'ancien premier ministre la manière dont l'industrie pourrait réussir à renouveler la flotte fédérale. C'était simple et on ne peut plus logique : construire de grands navires dans les grands chantiers navals, construire de moyens navires dans les moyens chantiers navals et construire de petits navires dans les petits chantiers navals. Tous les chantiers navals devraient collaborer pour mener à bien ce projet. Autrement dit, utiliser toute la capacité que nous avons et construire des composantes de navire dans les chantiers navals partout au pays pour nous assurer de respecter les échéanciers et les budgets. Une copie de cette lettre vous a été remise.
En 2010, au moment de l'appel d'offres concernant la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, j'étais directeur des initiatives gouvernementales des Chantiers Maritimes Irving. Dès le début du processus, l'accent était vraiment mis sur la collaboration entre les chantiers navals pour livrer la nouvelle flotte canadienne. Tout reposait sur la collaboration et la coopération. En fait, Irving et Davie avaient déjà signé une entente de partenariat pour s'assurer que la capacité du secteur de la construction navale serait suffisante pour construire la flotte au Canada. Quiconque a conscience de la taille et de la capacité des principaux chantiers navals au Canada comprend pourquoi une telle collaboration est nécessaire. Davie représente actuellement à lui seul plus de la moitié de la capacité du secteur canadien de la construction navale.
Ironiquement, l'industrie se demandait à l'époque si les petits chantiers navals auraient du travail ou si Davie construirait tout. En réalité, le renouvellement à temps de la flotte fédérale nécessitera toute la capacité des grands chantiers navals de partout au Canada. Environ un an plus tard, les spécialistes de l'industrie ont été surpris de constater que la recommandation de tous les constructeurs de navires au Canada semblait être restée lettre morte.
Au lieu de suivre la recommandation, le gouvernement a opté pour un processus qui se fondait largement sur des promesses de capacités futures, alors que des facteurs comme l'expérience, une infrastructure existante, la disponibilité de la main-d'oeuvre et les échéanciers comptaient pour moins de 36 % ou le tiers de l'évaluation des soumissions dans le cadre de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale. Pouvez-vous le croire? Le coût de la construction des navires n'était même pas pris en considération au moment de décider le chantier naval qui le ferait. Il est évident que le coût de la construction des navires n'est pas égal d'un chantier naval à l'autre au Canada — loin de là. Le coût d'un navire varie de manière exponentielle en fonction de l'infrastructure, de l'expérience, du coût et de la disponibilité de la main-d'oeuvre spécialisée, de la méthode de construction et du coût de la vie dans la région. Ces facteurs n'ont même pas été évalués.
Étant donné que Davie était en faillite au moment de cet appel d'offres et que seulement le tiers des critères d'évaluation se fondait sur les paramètres normaux de l'industrie, il était très probable qu'un chantier naval ou même un site vierge qui ne possédait pas d'expérience dans la construction de grands bâtiments militaires très complexes se voit charger de le faire.
Nous connaissons la suite. Le petit chantier naval a été choisi pour construire les plus grands navires, et le plus grand chantier naval, qui représente à lui seul plus de 50 % de la capacité du secteur canadien de la construction navale, ne serait pas utilisé dans le cadre d'un programme où la capacité fait maintenant cruellement défaut. C'est l'équivalent de laisser poireauter sur le banc votre première ligne d'attaque lors de la série finale de la coupe Stanley. Cette décision vient grandement réduire la probabilité de connaître un dénouement heureux.
Personne ne remet en question qu'il y a eu un appel d'offres ouvert qui a fait l'objet d'une évaluation indépendante, libre de toute influence politique. Ce qui n'a jamais été évalué, c'est si la conception de l'appel d'offres, les critères d'évaluation, pour le dire ainsi, ont apporté une solution au problème qui est le renouvellement réussi de la flotte fédérale. Comme je l'ai mentionné, seulement 36 % des critères d'évaluation se fondaient sur l'expérience préalable, les installations existantes, etc.
Sur quels aspects l'autre 74 % portait-il? Premièrement, 24 % de l'évaluation concernait les plans des chantiers navals concernant la modernisation de leurs installations. Chaque chantier naval nécessitait des modernisations à divers degrés, et Davie était évidemment le chantier naval qui en nécessitait le moins, parce qu'il livrait et exportait déjà certains des navires les plus complexes au monde pour l'industrie pétrolière et gazière et avait déjà grandement modernisé ses installations pour construire les frégates du Canada dans les années 1990, ainsi que des composantes de navire pour la Marine américaine au début des années 2000.
L'évaluation accordait 10 % à la situation financière actuelle des chantiers navals, ce qui n'avait pas vraiment d'importance, étant donné que les gagnants avaient l'occasion de négocier des contrats d'une valeur de plusieurs milliards de dollars.
Un autre 10 % visait la proposition de valeur concernant l'industrie canadienne et le développement économique, et les soumissionnaires recevaient 20 % de la pondération s'ils s'engageaient tout simplement à ce que tout coût engagé par les chantiers navals pour se préparer à la construction des classes de navires mentionnées se fasse sans frais pour le Canada. Permettez-moi de répéter cela : sans frais pour le Canada.
Tous les chantiers navals ont obtenu le 20 % lors de l'évaluation de leur soumission; ils n'ont eu qu'à cocher la case « sans frais pour le Canada ». Cependant, après l'attribution du contrat — comme c'est maintenant du domaine public —, nous savons que le gouvernement a accepté de verser directement du financement pour pallier des lacunes de capacité après le dépôt des soumissions, ce qui est grave dans le contexte d'un appel d'offres où les trois soumissions étaient séparées par moins de 20 %. Cette situation a maintenant délégitimé l'ensemble du processus.
L'exemple le plus concret de cela était le Plan horizontal d'ingénierie et de gestion du programme, dont le nom est très obscur. C'est la Vancouver Shipyards qui en a profité. Honnêtement, c'est tout à fait incroyable qu'un site Web du gouvernement affirme : « Les deux chantiers navals qui se sont vus octroyer la construction des grands navires ont lancé leurs plans de modernisation de leurs infrastructures et d'amélioration de la capacité (sans frais pour le Canada). » Cependant, Marty Muldoon, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances au ministère des Pêches et des Océans, a dit en 2014 devant un comité parlementaire au sujet du nouveau plan horizontal d'ingénierie et de gestion du programme : « On l'appelle Plan horizontal d'ingénierie et de gestion du programme. Ce que nous faisons, essentiellement, c'est investir dans la capacité du chantier maritime de recommencer à fonctionner à capacité et de se mettre à construire des navires. »
Cela ne me semble pas être « sans frais pour le Canada ».
Il y a évidemment des lacunes à combler. Pourquoi ne pas le faire en ayant recours à la capacité des autres chantiers navals canadiens, au lieu de rafistoler des programmes qui n'ont pas encore produit un seul navire?
À Québec, les gens se demandent comment le gouvernement a pu modifier un principe clé de l'appel d'offres, après l'attribution du contrat, parce que c'est un élément qui aurait changé la donne pour des milliers de constructeurs de navires qualifiés, s'ils avaient su ce qu'ils savent aujourd'hui. Je n'ai tout simplement aucune réponse à leur donner, mise à part vous dire qu'il faut ajouter de la capacité dans le programme si nous voulons renouveler la flotte fédérale à temps et de façon rentable.
Merci. Je cède la parole à M. Fraser.
:
Bonjour. C'est un grand honneur de témoigner devant vous aujourd'hui, et je vous remercie de votre invitation.
[Français]
Je voudrais tout d'abord profiter de cette occasion pour remercier le gouvernement du Canada d'appuyer nos propositions d'exportation présentement en cours avec trois nations pour le navire de ravitaillement de la classe Resolve. De plus, je tiens à féliciter Services publics et Approvisionnement Canada, SPAC, pour ses efforts visant à moderniser les politiques du gouvernement du Canada en matière de coûts et de profits.
J'ai eu le privilège de servir dans la Marine royale canadienne pendant 20 ans. Après ma carrière militaire, j'ai travaillé au sein d'une entreprise internationale de haute technologie où je fournissais des solutions en matière de formation. Comme vous pouvez le constater, mon expérience m'a amené à soutenir les opérations militaires et maritimes dans un milieu canadien et international tout en faisant la promotion de l'industrie canadienne.
[Traduction]
À peu près au même moment où un feu s'est déclenché sur l'un de nos deux derniers ravitailleurs, le NCSM Protecteur, en février 2014, j'ai rencontré pour la première fois les nouveaux propriétaires de Davie. Lorsqu'ils m'ont dit qu'ils ont trouvé une solution pour fournir rapidement à la Marine un ravitailleur doté des capacités requises, ils ont certainement piqué mon intérêt, mais je me suis également demandé pourquoi ils envisageaient cette possibilité, étant donné que la Marine était sur le point de recevoir ses nouveaux ravitailleurs.
C'était en 2014. Quelques mois plus tôt, les médias rapportaient que les restrictions en matière de capacité de construction navale sur la côte Ouest faisaient en sorte que Seaspan ne serait pas en mesure de construire en même temps les deux classes de grands navires : les navires de soutien interarmées et le brise-glace polaire. Le gouvernement venait d'annoncer son intention d'aller de l'avant en premier avec les navires de soutien interarmées. Je m'en souviens très bien, parce que j'ai en fait dit à l'époque à l'équipe de Davie d'oublier la Marine et de se concentrer sur les besoins de la Garde côtière.
Malgré tous mes efforts durant l'été 2014, je n'ai jamais vraiment reçu de réponses aux questions que je posais concernant les calendriers de livraison. Tout ce que j'ai vraiment été en mesure d'apprendre n'a fait que soulever plus de questions. Ce n'était pas très surprenant, mais c'était quelque peu troublant. J'étais ici à Ottawa et je demandais à voir le calendrier intégré de livraison et à savoir quand les navires de l'ensemble de la flotte fédérale seraient livrés. La question la plus simple était de déterminer quand le Canada recevrait les navires dont il avait grandement besoin.
Le remplacement des pétroliers ravitailleurs d'escadre de la classe Protecteur était en cours lorsque j'ai commencé ma carrière militaire en 1983. Comme vous n'êtes pas sans le savoir, après plusieurs moutures et plusieurs échecs concernant l'approvisionnement, la décision a été prise d'adopter une solution qui a fait ses preuves, c'est-à-dire une solution qui est déjà conçue et construite. Il s'agissait d'une solution à faible risque disponible sur le marché : le modèle allemand de classe Berlin sur lequel j'ai en fait eu l'occasion de naviguer.
Il s'agissait d'une conception existante qui coûte aux Allemands 504 millions de dollars à construire. C'était le prix de vente du FGS Bonn en 2013. Cela a pris quelques années. Le prix et le temps de livraison sont conformes à ceux des autres navires et marines similaires. Je n'ai jamais réussi à avoir de réponse à une question évidente, qui a fait l'objet de nombreuses discussions dans la population : pourquoi les navires de soutien interarmées coûteront-ils maintenant près de 2 milliards de dollars, selon le directeur parlementaire du budget? C'est quatre fois ce qu'ont payé les Allemands pour le même navire. Le coût devrait être moindre, étant donné que c'est une conception qui a fait ses preuves.
Environ à la même période, il y avait des histoires concernant d'autres classes de navires dans la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale qui coûtaient moins de 100 millions de dollars à concevoir et à construire dans d'autres pays, tandis que la conception et la définition des navires coûtaient à elles seules près de 300 millions de dollars au Canada, et ce, pour des navires dont la conception existait déjà. Même si ce n'était pas le cas, comment des navires peuvent-ils coûter aussi cher à concevoir?
Le pétrolier ravitailleur d'escadre de classe Resolve que nous convertissons actuellement à Québec fournira la capacité de ravitaillement en mer requise, et la conception et l'ingénierie coûtent moins de 30 millions de dollars. À l'instar de la rénovation d'une maison, la conversion est normalement plus complexe et coûte plus cher que la conception et l'ingénierie à partir de zéro d'un navire ou d'une maison.
Malgré le coût irréel cité dans les médias, c'étaient les calendriers optimistes et en apparence irréalistes qui m'ont le plus surpris. La Marine attendait désespérément après ces navires, et il n'y avait aucun navire à l'horizon, selon les informations que j'avais. Le programme du navire de soutien interarmées a débuté en 2005, et la date de livraison au départ pour le premier des quatre navires prévus — ce nombre a par la suite été réduit à trois — était en 2012. Ensuite, dans le cadre de la deuxième tentative d'approvisionnement, soit la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, le premier navire devait être livré en 2015, puis c'était en 2017, puis en 2019.
Compte tenu des nouveaux retards et malgré l'accent qui a été mis sur la construction de ces navires plutôt que la construction d'un brise-glace polaire dont le Canada a grandement besoin, la livraison est prévue dans les années 2020. Si je me fonde sur mes calculs à l'époque, nous devons pour cela présumer que les chantiers navals qui ont le mandat de les construire pourront y arriver plus rapidement que le pourraient les cinq chantiers navals allemands expérimentés qui ont collaboré pour construire le même modèle en 2013.
Je comprends maintenant ce que les représentants de Davie disaient depuis le début, mais personne ne voulait les écouter. En gros, ils faisaient valoir qu’il est facile de construire un chantier naval, mais que la construction de grands navires complexes, comme le directeur parlementaire du budget et d’autres groupes l’ont fait remarquer dans leurs rapports, a une envergure et un niveau de difficulté bien différents. Il faut des décennies. Comme un haut placé de l’industrie me l’a récemment rappelé, même les chantiers navals d’expérience font des erreurs dans le cadre de ces types de projets.
L’industrie du transport maritime a appris cette leçon difficile lorsqu’elle a commandé des navires de nouveaux projets de chantiers navals en Chine, au cours de la dernière décennie, alors que le marché était florissant; il s’agissait de beaux chantiers navals qui n’ont jamais fini par livrer un seul navire. Ils n’avaient tout simplement pas les connaissances nécessaires, les systèmes éprouvés, la simple expérience et, par-dessus tout, la main-d’œuvre qualifiée.
À part le calendrier, certains des coûts dont il a été question dans les médias étaient très alarmants. Pour quelqu’un comme moi qui a travaillé dans l’industrie de la construction navale dans d’autres pays industrialisés constructeurs de navires, les chiffres semblent tout à fait incompréhensibles, surtout après la décennie et plus où j’ai examiné de près les principes associés aux coûts et politique sur les profits du Canada.
Je trouve encourageant de savoir que ces politiques font actuellement l’objet d’un examen, mais soulignons simplement que dans leur présente forme, elles encouragent les fournisseurs à dépenser davantage et découragent même ces entreprises à accepter d’autres contrats non gouvernementaux. Dans le cas des contrats à fournisseur unique, si tous les marchés qu’une entreprise conclut sont avec le gouvernement du Canada, c’est lui qui paie tous les frais généraux, mais si l’entreprise passe d’autres marchés non gouvernementaux, les frais généraux sont répartis entre les autres projets.
Les effets de cette démarche sont énormes. Les premiers et les plus évidents sont les coûts pour les contribuables, qui peuvent être très élevés. Ce qui est encore pire, c'est qu’au titre de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale actuelle, les fonds pour les chantiers navals ont été réservés avant que les marges de profit soient même négociées. Bien qu’ils ne soient pas contraignants, ils laissent le gouvernement sans marge de manœuvre à moins qu’il soit disposé à se retirer. On ne l’a encore jamais vu. Deuxièmement, on décourage les chantiers navals de créer des débouchés commerciaux. Troisièmement, on n’encourage pas les chantiers navals à devenir concurrentiels sur la scène internationale. Tout cela signifie qu’on ne s’attache pas à développer une industrie de la construction navale qui soit viable.
Avec toutes ces questions sans réponse, je me suis joint aux Federal Fleet Services et je suis fier d’offrir le programme naval le plus novateur au plan commercial que le Canada ait jamais exécuté. Il s’agit d’une solution rapide, rentable et financée au privé. Nous ne recevons tout simplement pas un cent avant d’avoir livré la marchandise, et le prix est fixe. C’est une façon entièrement nouvelle d’acquérir des navires par laquelle un soumissionnaire prend le risque entier d’offrir à la marine un système modulable et qui peut être adopté pour toutes les flottes auxiliaires et non destinées au combat du Canada. Comme me l’a dit dernièrement un expert respecté dans le domaine de l’approvisionnement en matière de défense, il s’agit du SpaceX de la construction navale.
Comme j’ai entendu parler de toutes les questions entourant le programme de construction navale et que j’ai aussi participé activement aux négociations avec ceux qui le géraient, il est clair que les problèmes n’émanent pas de notre fonction publique, dont il est souvent question dans les médias. Le dévouement et le professionnalisme de nos fonctionnaires, en particulier ceux de SPAC et des Forces armées, sont tout simplement exemplaires, surtout si — comme moi — vous avez eu l’occasion de travailler dans 15 pays exportateurs de produits.
La réalité est que ces gens hautement compétents essaient de tirer le meilleur parti possible d’une réglementation impossible. Le statut actuel requiert certaines interventions politiques claires. Une réforme est nécessaire, et si on ne réforme pas notre politique en matière de construction navale, la disponibilité opérationnelle de notre marine continuera d’être problématique.
Merci. Je vais céder la parole à M. Vicefield.
:
Merci. Me reste-t-il du temps? J’espère que oui.
Le président: Il vous en reste.
M. Alex Vicefield: Tant mieux.
Bonjour. Merci de m’accueillir. Je m’appelle Alex Vicefield et je suis le président de Chantier Davie.
Je voulais simplement commencer par vous donner un peu de contexte et vous raconter notre histoire. Nous sommes arrivés au Canada en 2012 après avoir été invités à investir dans le chantier naval le plus important et offrant la plus grande capacité de production au pays. Nous avions regardé du côté de l’Europe, mais Davie était en tête de liste, surtout en raison de son très bon équipement de production et du fait que seulement une partie de ses systèmes d’information avait besoin d’être modernisée. En 2015, nous avons remporté le prix du chantier naval de l’année de la Lloyd’s, pour lequel nous avons battu General Dynamics NASSCO, ce qui a été tout un exploit pour nous.
Ce qui nous a le plus impressionnés lorsque nous sommes arrivés à Davie après avoir visité des douzaines de chantiers navals dans le monde a été le bassin de constructeurs navals disponibles et qualifiés à Québec et leur passion évidente. Juste un an avant notre arrivée, leurs espoirs et leurs rêves avaient été fracassés, car ils semblaient avoir été exclus de tout projet gouvernemental futur. Les paroles qu’on leur répétait pour les consoler, c’est-à-dire « Ne vous inquiétez pas. Davie peut être concurrentielle dans la construction de petits navires », ne tenaient vraiment pas la route. Pour les gens de la région qui connaissaient le chantier naval, c’était probablement la plus grande des insultes. Pourquoi le plus grand chantier naval du pays, le seul possédant suffisamment d’expérience de la construction des grands navires et conçu pour le faire, construirait-il simultanément des petits navires? Il ne construit pas de petits navires.
C’est un chantier naval très bien coté à l’échelle internationale. C’est le seul chantier naval canadien qui exporte de grands navires, et peu de chantiers peuvent se targuer d’en avoir construit plus de 700.
Vous l’aurez sûrement remarqué, je suis originaire du Royaume-Uni, où nous avons connu les mêmes types de problèmes que le Canada connaît maintenant. Ces problèmes sont loin d’être rares, mais on comprend généralement leur source profonde aujourd’hui. Au Royaume-Uni, on vient d’instaurer ce qu’on appelle la stratégie nationale de construction navale, et bien qu’elle puisse avoir l’air semblable, elle est, en réalité, diamétralement opposée à celle du Canada. En fait, elle est maintenant mise en oeuvre pour régler les types de problèmes auquel le Canada est confronté en ce moment.
À ce stade, j’aimerais féliciter le gouvernement canadien et la d’avoir pavé la voie vers la réforme en faisant appel à M. Steve Brunton, du Royaume-Uni, comme conseiller indépendant. Je suis certain qu’il sait bien ce qui s’est passé là-bas et les moyens de régler les problèmes ici, et je suis persuadé qu’il témoignera devant le comité à un moment donné lui aussi.
La stratégie nationale de construction navale du Royaume-Uni est présidée par un homme d’affaires du nom de Sir John Parker. Elle a pour but de mettre fin aux monopoles détenus par deux chantiers navals afin de stimuler la concurrence, de répartir les travaux de construction navale à la grandeur du pays et de développer une industrie exportable et durable. Pour ce faire, il faut créer un environnement et une stratégie qui permettent aux chantiers navals de construire divers navires et navires de la marine, et de concevoir des designs qui soient exportables. C’est quelque chose que des pays européens comme la France, l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas ont réussi à faire.
Malheureusement, malgré les meilleures intentions, la version canadienne de la stratégie nationale de construction navale qui en est ressortie n’est pas une stratégie de construction navale industrielle. Elle se révèle être une simple stratégie d’acquisition ou d’approvisionnement qui ne prévoit pas, dans les faits, de stratégie globale pour construire une industrie durable axée sur la création de débouchés au plan des exportations. Sans cela, le Canada ne fait qu’offrir un stimulus économique artificiel à moyen terme qui remettra sûrement à plus tard un cycle d’expansion et de ralentissement, mais sans l’éliminer. En fait, il pourrait même y contribuer.
L’étude du Royaume-Uni a conclu que ce type d’arrangement engendre une dépendance exclusive aux contrats gouvernementaux qui crée, dans les faits, le cycle d’expansion et de ralentissement et oblige les gouvernements, bien sûr, à verser des montants exorbitants pour les navires et les subventions.
Bien que l’élaboration d’une stratégie industrielle soit essentielle au développement économique, c’est probablement le cadet des problèmes auxquels le Canada fait actuellement face. La capacité limitée de construction navale dans la stratégie en vigueur est la menace la plus importante à la disponibilité navale du Canada. Nous en sommes maintenant à la sixième année de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale sans que le moindre navire ait été construit. Six ans ne représentent pas un problème passager, mais bien l’échec des projets de construction navale.
Nous ne devons pas accepter l’excuse vague que ces navires complexes sont en cause. Les navires pour lesquels des marchés ont été conclus ne sont pas complexes. Il s’agit de petits navires de catégorie commerciale dont le design existe déjà.
J’aimerais revenir brièvement à Québec. Nos intervenants et les gens de la région nous posent constamment la même question : pourquoi le gouvernement ne nous laisse-t-il pas construire des navires si cela ne fonctionne simplement pas ailleurs? Fort heureusement, je n’ai pas à répondre au public sur ce point, mais j’ai des comptes à rendre à un furieux syndicat de 300 000 hommes. Même si nous employons 1 200 personnes, il y a toujours un nombre égal de constructeurs navals francophones qualifiés dans la région qui sont au chômage. Ils voient que les autres provinces ont du mal à trouver des travailleurs et à les former. La question qui se pose est celle de savoir ce que je dois leur dire.
Je vais parler de certains des problèmes qu’ils ont soulevés.
Les navires hauturiers de sciences halieutiques de la Garde côtière devaient être livrés en 2013, et il est maintenant question de 2018. C’est très difficile de leur expliquer la situation alors que nous venons tout juste de construire une catégorie de navires qui sont trois fois plus grands et complexes que les leurs et que nous l’avons fait dans un chantier naval en faillite avec moins de 20 employés à peine quelques années auparavant.
Pourquoi, comme Spencer l’a mentionné, la construction du pétrolier ravitailleur d’escadre de la classe Berlin coûte-t-elle 2 milliards de dollars alors qu’en Allemagne, elle n’a coûté de 504 millions de dollars et que nous livrons maintenant un navire aussi performant pour moins que ce que les Allemands ont dépensé? En outre, le programme de brise-glace polaire a été lancé en 1985. Dans le cadre de la dernière stratégie, il aurait dû être livré en 2017 pour 720 millions de dollars, mais il est maintenant question de 2025 et de 1,3 milliard de dollars.
Bien entendu, nous avons le Louis S. St-Laurent qui revient maintenant. Les travailleurs nous demandent pourquoi nous réparons et réaménageons encore une fois un brise-glace construit en 1967 alors que nous pourrions tout simplement en construire un nouveau. Notre chantier naval est équipé pour le faire. Il possède une expérience unique de la construction de ces navires et la capacité voulue. Il est impossible de répondre à ces questions, car il n’existe pas de réponse véritable.
Cela étant dit, 2016 a été une meilleure année pour la construction navale au Canada et pour Davie en particulier. La construction du pétrolier ravitailleur d’escadre de la classe Resolve est plus avancée de 15 % que prévu, et nous montrons maintenant par nos actions, et pas seulement nos paroles, pourquoi le Canada est vraiment capable d’être concurrentiel sur la scène internationale.
Le gouvernement prend maintenant des mesures décisives pour produire des navires dont on a bien besoin. À la fin de l’an dernier, le gouvernement a lancé un appel d’offres pour une flotte de brise-glace et, la semaine dernière, nous y avons répondu avec une série de propositions de valeur. Si nous faisons les choses correctement, cela permettra au Canada d’avoir une présence plus continue dans le Nord et stimulera le commerce en offrant un meilleur soutien aux propriétaires de navires grâce aux brise-glace dans le Sud.
Je pense que, en ce qui concerne la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale dans son ensemble, chacun semble prêcher pour sa province, mais on ne peut vraiment pas politiser la question. C’est une situation simple. Il y a suffisamment de travail ici pour tout le monde, et il faut prendre une décision sensée qui profitera à l’ensemble du Canada, surtout aux membres des Forces canadiennes, aux employés de la Garde côtière et, bien sûr, aux contribuables canadiens.
Le fait est que le gouvernement est libre de réformer la stratégie de construction navale. C’est normal; vous pensez avoir une excellente idée, mais comme elle n’aboutit pas, vous retournez à la case départ. Les ententes-cadres qui jettent les bases de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale sont non contraignantes. Nous ne suggérons pas qu’il faille les annuler et recommencer, mais plutôt qu’il faille y apporter des ajustements et utiliser les capacités dont nous disposons.
Pour en revenir à la stratégie nationale de construction navale du Royaume-Uni, c’est vraiment une question de mettre fin au monopole, d’utiliser toutes les capacités de construction navale dont on dispose dans un pays et d’encourager les constructeurs navals à considérer les contrats gouvernementaux comme une base à partir de laquelle ouvrir d’autres débouchés commerciaux et assurer ainsi la viabilité de l’industrie.
Pour en revenir à l’Allemagne, lorsqu’ils ont construit le même design comme navire de soutien interarmées, ils l’ont fait en seulement quelques années et au quart du coût que le Canada prévoit actuellement. La raison étant qu’ils ont construit des blocs ou des sections de navire dans différents chantiers navals à la grandeur du pays, comme le Royaume-Uni l’a fait dans le cas des porte-avions. Cela a accéléré la livraison des navires, réparti les retombées économiques régionales et réduit les effets inflationnistes que les retards avaient causés, si bien que cela a fait baisser les coûts globaux. Cette situation n’a que du bon.
Voilà pourquoi la plupart des pays constructeurs navals font les choses de cette façon. Même à Davie, nous produisons depuis de nombreuses années des sections de navires, comme des sections de la proue et des gouvernes de profondeur pour la marine des États-Unis. Récemment, lorsque nous avons construit et exporté une catégorie de navires de soutien en mer pour la Norvège, nous avons construit des sections de navires dans cinq chantiers navals et aciéries au Québec.
C’est notre première recommandation : utiliser toutes les capacités disponibles. Il y a suffisamment de travail pour tout le monde.
Notre deuxième recommandation est de construire un deuxième pétrolier ravitailleur d’escadre de la classe Resolve pour permettre d’accorder la priorité au brise-glace polaire tout en assurant la pleine disponibilité de la marine à court terme. Comme l’Arctique devient un secteur d’opérations de plus en plus stratégique, le Canada ne peut vraiment pas se permettre d’attendre encore dix ans d’avoir un brise-glace polaire. Parallèlement, il doit accélérer le programme de brise-glace provisoire, qui est actuellement en demande. La marge de manœuvre dont on dispose pour s’assurer d’avoir une poignée de brise-glace puissants et modernes est limitée en raison du ralentissement dans l’industrie gazière et pétrolière. Nous devons étudier les faits et agir en conséquence.
La dernière recommandation, et non la moindre, est de s'assurer que les coûts sont justes et raisonnables. Tout le monde devrait être fier de la construction navale et des chantiers navals nationaux, surtout dans une des plus grandes nations maritimes au monde.
Merci. Si vous êtes de passage à Québec, j'aimerais vous inviter à venir visiter Davie.
:
Ce qui est unique dans ce projet, c'est que lorsque nous avons entamé les travaux pour livrer ce... Bien franchement, le
Protecteur a pris feu en février, puis en juin de la même année, on a jugé que le
Preserver n'était plus en mesure de retourner en mer à cause de son usure progressive. En proposant une solution d'exécution accélérée, nous ne tenions pas à avoir une résistance bureaucratique à n'en plus finir.
Dans mes observations, j'ai expliqué comment, pour bon nombre des règles que nous avons examinées, nous avons dû nous dire : « Cela ne contribue pas vraiment à la réussite. Pourquoi le faisons-nous? Quelles sont les lignes directrices relatif à tel ou tel élément? » Nous nous sommes entendus sur la prestation de service. Pour revenir à votre point sur les sanctions applicables, nous ne sommes pas payés, et ceux qui financent le projet ne seront pas contents si nous sommes en retard.
Nous avons une structure très simple, très innovatrice... Nous avons évité les exigences à la Frankenstein. Si nous décidons d'installer des appareils de contrôle non compatibles avec les spécifications militaires, afin de pouvoir soumettre des données en cas d'explosion nucléaire, nous essayons de recourir, dans la mesure du possible, à des experts et à des intervenants du secteur pétrolier et gazier qui peuvent obtenir des résultats sans tarder.
Ce qui importe de signaler, c'est que nous avons ici un très bon modèle. Pour l'instant, j'ai une équipe de 10 personnes qui dirigent tout le projet. Sur le chantier naval, il y a une équipe de gestion d'environ 30 ou 40 ingénieurs qui s'occupent des techniques de production et du type de gestion de programme dont vous avez parlé. Il y a un seul gestionnaire de projet.
Par ailleurs, le gouvernement retient les services d'un évaluateur indépendant qui vient sur le chantier une fois par mois et qui jouit d'un accès sans entrave pour vérifier l'avancement du projet, après quoi nous obtenons des commentaires. Nous avons également une sorte de groupe de gouvernance, dans le cadre duquel nous parlons de tout problème qui se présente. Touchons du bois, car, pour le moment, comme M. Vicefield l'a dit, nous sommes en avance sur notre calendrier.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bon retour à tous, après ce que j'appelle le « congé hivernal ».
Bienvenue aux deux nouveaux membres du Comité. Je suis heureux de vous voir, tous deux, ici.
Je tiens à remercier nos témoins de leur exposé, mais je dois dire qu'en tant que député qui représente la côte Ouest, vos observations me posent quelque peu problème. Je suppose que certains diraient, au mieux, que votre exposé se voulait une tentative de rouvrir le processus d'appel d'offres lancé dans le cadre de la dernière stratégie en matière de construction navale. Au pire, d'autres qualifieraient cela de rancune.
Voici la vraie question que je me pose. Vous semblez avoir insinué que ceux qui ont obtenu les contrats ne font pas leur travail. Je me demande si cette situation est davantage liée à l'administration de la stratégie en matière de construction navale et aux modifications qui y ont été apportées, comme le fait de changer la conception du navire de ravitaillement en passant d'un modèle unique à un modèle standard. Après tout, ces décisions ont été prises non pas par les soumissionnaires, mais par le gouvernement canadien.
La conséquence pour la côte Ouest, c'est que Seaspan ne fait rien. Certes, elle construit déjà des navires pour Pêches et Océans, et elle déposera les structures d'acier du navire de ravitaillement un peu plus tard dans l'année, mais il a fallu attendre que la conception soit terminée. On ne peut pas installer les charpentes en acier des navires tant qu'on n'a pas le plan de conception.
Je suppose que c'est là ma première question. Vous semblez soutenir que c'est la faute du chantier naval si nous n'avons encore pas pu mettre des navires à l'eau, alors que j'estime, pour ma part, que cette situation est peut-être attribuable aux modifications apportées par le gouvernement canadien, surtout le dernier, si bien que les règles du jeu n'arrêtent pas de changer.
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À vrai dire, loin de nous l'idée d'interférer avec le travail que Seaspan s'est vue confier aux termes de la lettre d'intérêt ou de l'accord-cadre. Ce n'est pas l'intention. L'intention est plutôt de souligner qu'à l'heure actuelle, le système ne produit rien.
Au chapitre 10 du rapport demandé par M. Emerson l'an dernier, on affirme que les navires rouillent plus rapidement qu'ils ne peuvent être remplacés dans le cadre des marchés conclus par le gouvernement du Canada à cette fin. Cela s'applique aux traversiers, cela s'applique aux brise-glaces, et cela s'applique aux navires de guerre. Le gouvernement canadien se retrouvera malheureusement dans la situation où il devra acheter des navires à l'étranger pour les faire venir au pays, ce qui laissera une foule de travailleurs de la classe moyenne en plan. Une quantité de gens seront sans travail à cause d'un problème de planification.
Monsieur Garrison, je sais où vous voulez en venir, et nous n'essayons pas de vous mettre dans l'embarras. Je crois que ce que M. Vicefield tentait de souligner, c'est que les circonstances ont changé depuis sept ans, depuis le début de cette initiative. Pour les économies d'argent et de temps, et compte tenu de ce qui se passe dans l'Arctique, il est probablement important de préciser que nous ne voulons pas enlever du travail à Seaspan. Nous pourrions peut-être leur confier la construction d'un brise-glace, le Diefenbaker, pour commencer, puis nous laisser terminer un deuxième navire Resolve afin de répondre aux besoins de la marine, puis leur laisser terminer le NSI.
Soyons réalistes : ce sont des projets qui s'étendent sur 10 ans, mais il est difficile de croire que nous aurons un brise-glace Arctique d'ici 10 ans. Je vous mets au défi de trouver un expert de calibre international qui serait prêt à mettre sa réputation en jeu à cet égard. Entre-temps, les Russes sont en train de construire 11 brise-glaces, dont 7 brise-glaces nucléaires, si je ne m'abuse.
Nous n'essayons pas de nous immiscer dans ces affaires. Ce n'est pas notre intention. Essentiellement, notre message vise à mettre l'accent sur la capacité. Nous travaillons avec une foule d'entreprises et une bonne partie de notre production se fait sur la côte ouest, alors nous attirons les emplois. Nous avons une équipe pancanadienne. Tout ce que nous disons, c'est que la capacité actuelle ne produit pas de navires. Nous voulons aider le gouvernement du Canada à produire des navires et à attirer des emplois au Canada.
Je veux revenir sur quelque chose que j'ai dit au début de mon exposé, nommément que nous sommes très reconnaissants envers le gouvernement du Canada, puisqu'il y a trois nations qui ont présentement les yeux sur le navire de ravitaillement de la classe Resolve. Nous sommes concurrentiels en matière de prix et de capacité, et elles veulent des produits de « qualité canadienne ». Nos fournisseurs de premier échelon de partout au Canada sont formidables. À l'heure actuelle, les gens des autres pays regardent ce que font Davie et Federal Fleet Services et ils disent : « Nous adorons votre modèle. Nous n'en revenons tout simplement pas. Nous aimerions mettre la main là-dessus. »
Est-ce qu'une telle chose se produit ailleurs? Je ne le pense pas.
Nous ne sommes pas ici pour critiquer. Nous cherchons seulement à dire que nous avons quelque chose qui fonctionne bien. Tout à l'heure, M. Vicefield a parlé de 1 200 travailleurs.
[Français]
Monsieur Robillard, il y a 2 000 autres personnes qui attendent un emploi sur le chantier.
[Traduction]
Nous sommes opérationnels. Les infrastructures n'ont pas besoin d'être modifiées. Nous sommes prêts à produire.