:
Merci beaucoup, monsieur.
Merci de nous avoir invités ici aujourd'hui pour discuter d'un sujet qui constitue une priorité pour les Forces armées canadiennes. Comme il a été mentionné, je suis le lieutenant-général Chuck Lamarre. Je suis chef du personnel militaire et champion des minorités visibles au sein des Forces armées canadiennes.
[Français]
La diversité nous importe, parce que les Forces armées canadiennes doivent refléter la société qu'elles servent. À notre tour, nous tirons parti d'une variété de perspectives, tant au pays qu'à l'étranger lors d'opérations. Essentiellement, la poursuite active de la diversité dans les forces nous permet de disposer du talent indispensable au maintien de la défense du Canada et des Canadiens.
[Traduction]
Nous tentons d'atteindre cette diversité en combinant des politiques judicieuses et des mesures d'attraction, de recrutement et de maintien en poste ciblées, ainsi qu'un changement de culture.
Tout d'abord, je voudrais présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui. Elles feront de courtes déclarations préliminaires, communiqueront leurs points de vue sur la diversité et répondront à vos questions, elles aussi.
À ma droite se trouve le lieutenant-général Jean-Marc Lanthier, commandant de l'Armée canadienne et champion des peuples autochtones. Le contre-amiral Luc Cassivi est à ma droite; il est commandant de l'Académie canadienne de la Défense et responsable de notre éducation militaire professionnelle au sein des Forces armées canadiennes, ainsi que cochampion de l'égalité entre les sexes et de la diversité dans les opérations. À sa droite, voici la commodore Rebecca Patterson, directrice générale de l'Équipe d'intervention combinée sur l'inconduite sexuelle et championne pour les femmes.
Pour commencer, je ferai le point sur la stratégie et le plan d'action en matière de diversité des Forces armées canadiennes. Au début de 2017, le chef d'état-major de la Défense a signé la stratégie sur la diversité des Forces armées canadiennes. À la suite de la publication de la politique « Protection, Sécurité, Engagement », plus tard la même année, cette stratégie fait actuellement l'objet d'un examen complet auquel participent de nombreux intervenants. Une version révisée de la stratégie sur la diversité sera publiée en 2019 en tant que plan à long terme visant à diversifier nos forces conformément à notre politique de défense, « Protection, Sécurité, Engagement ».
[Français]
En ma qualité de champion des minorités visibles, mes responsabilités incluent la participation et le soutien accordés aux programmes et aux initiatives qui encouragent la présence et la contribution des minorités visibles au sein des Forces armées canadiennes. En collaboration avec nos groupes consultatifs de la Défense qui agissent en tant qu'intermédiaires entre les membres des groupes de minorités visibles et des dirigeants de l'organisation, nous avons mis en oeuvre un certain nombre de changements positifs pour assurer l'inclusion d'un effectif diversifié.
[Traduction]
Par exemple, le manuel sur la politique relative à la tenue comprend maintenant des clauses relatives aux accommodements religieux pour les cheveux des militaires. Les femmes musulmanes peuvent porter le hijab dans un uniforme modifié. Les militaires juifs peuvent porter la kippa avec de nombreuses tenues vestimentaires. Durant certains de nos événements, les militaires autochtones et métis portent fièrement le médaillon des anciens combattants autochtones ou l'écharpe métisse. Les militaires sikhs peuvent observer les cinq symboles religieux et porter un turban, sous réserve, bien entendu, des considérations relatives à la sécurité et des facteurs opérationnels.
[Français]
En outre, la politique a été modifiée pour permettre aux membres des forces de respecter les exigences en matière de prière et de jeûne qui correspondent à leurs pratiques religieuses. Nous offrons également l'accès à une variété de repas au pays et lors d'opérations à l'étranger, y compris les préparations casher et halal pour nos rations de campagne.
[Traduction]
Afin de nous assurer que nous sommes vraiment accueillants envers tous les candidats, au sein des forces, nous continuons à moderniser, à rationaliser et à uniformiser le recrutement. Je vous inviterais tous à visiter notre nouveau site Web de recrutement, à l'adresse forces.ca, qui a été créé, bien sûr, en partie en réaction aux rapports du vérificateur général, dans lesquels il était question de la modernisation du système de recrutement.
Certains de nos recruteurs sont multilingues et ont des origines ethniques et raciales très diverses. En parallèle avec la mise en place de programmes comme la formation sur la sensibilisation à la culture autochtone et la formation interculturelle, qui sont conçus pour sensibiliser tous les recruteurs à des normes culturelles qui peuvent différer de leurs propres antécédents et croyances, nous avons facilité la communication avec les recrues potentielles et atténué un grand nombre des fausses idées qu'ont parfois les minorités au sujet des militaires.
Les valeurs des Forces armées canadiennes contribuent à un changement positif. Nos services d'aumônerie en sont un, par exemple. La tolérance et le respect de toutes les confessions sont une condition préalable non négociable pour occuper le poste d'aumônier au sein des Forces armées canadiennes, et nous employons des aumôniers et des aumônières qui sont adeptes de toutes les grandes religions.
[Français]
Nous continuons à poursuivre la diversité par d'autres moyens tels que les cérémonies de citoyenneté, au cours desquelles nos officiers et nos sous-officiers supérieurs s'adressent aux nouveaux membres de la grande famille canadienne et les encouragent à nous considérer comme employeur potentiel.
[Traduction]
Je crois que nos efforts ont déjà porté leurs fruits.
L'objectif des Forces armées canadiennes en matière de représentation des minorités visibles est d'atteindre un taux de 11,8 %, et nous en sommes actuellement à 8,7 %. Je crois que notre taux est peut-être plus élevé, mais je ne peux pas vraiment le savoir hors de tout doute, car nous nous fondons sur le principe de l'auto-identification. Je connais de nombreux militaires qui ne s'identifient pas comme faisant partie d'un groupe minoritaire visible.
[Français]
Ces individus ne veulent pas être connus par leur appartenance à une minorité. Ils veulent être connus pour leur appartenance aux Forces armées canadiennes. En tant que haut dirigeant au sein de cette institution, je suis fier de ce sentiment.
[Traduction]
En tant que chef du personnel militaire, je compte, parmi mes principales responsabilités, le fait de veiller à ce que les Forces armées canadiennes soient en mesure de constituer une force de combat efficace et réceptive, prête à donner suite aux directives que nous a données le gouvernement. Cette force doit représenter les Canadiens qu'elle sert et se prévaloir du grand talent qui se trouve dans toutes les parties de notre population.
Notre approche d'élaboration de politiques judicieuses et de mesures d'attraction, de recrutement et de maintien en poste ciblées, ainsi que notre changement de culture, nous permettra d'y arriver.
[Français]
Je vous remercie.
[Traduction]
Je vais maintenant céder la parole au lieutenant-général Lanthier afin qu'il prononce sa déclaration préliminaire.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour.
C'est avec plaisir que je comparais aujourd'hui en ma qualité de champion de l'équipe de la Défense pour les peuples autochtones. Mon rôle consiste à encourager la promotion de l'histoire, du patrimoine et de la contribution de nos Premières Nations, des Inuits et des Métis dans le cadre des activités que nous menons au pays et à l'étranger et à cultiver une compréhension commune entre les militaires autochtones et non autochtones de l'équipe de la Défense.
Quelque 2 800 Autochtones servent dans les Forces armées canadiennes, que ce soit dans la Force régulière ou les Forces de réserve; ils représentent donc 2,8 % de la composition des forces. Nous visons l'atteinte d'un objectif de 3,5 % d'ici 2026. Je tiens à souligner que, même si les Rangers canadiens ne font pas partie du calcul, 26 % de ces quelque 5 200 Rangers s'identifient comme étant des Autochtones.
Nous sommes conscients des défis auxquels sont confrontés les Autochtones qui souhaitent s'enrôler dans les forces. À ce titre, de nombreuses possibilités d'éducation et de formation ont été élaborées pour informer et stimuler l'intérêt à l'égard du service. Il s'agit notamment du Programme d'initiation au leadership à l'intention des Autochtones, dans le cadre duquel de jeunes Autochtones fréquentent le Collège militaire royal pendant un an; du Programme d'enrôlement des Autochtones des Forces canadiennes, un cours de trois semaines destiné aux Autochtones qui envisagent une carrière militaire; et de nos programmes d'instruction d'été de la Première réserve, c'est-à-dire Bold Eagle, Black Bear, Carcajou, Grey Wolf et Raven.
Ces activités offrent un aperçu de la vie des membres de l'équipe des Forces armées canadiennes et permettent aux hommes et aux femmes autochtones de devenir des chefs de file dans tous les domaines des Forces armées canadiennes. À l'inverse, elles permettent aux Forces armées canadiennes d'apprendre des communautés autochtones.
En 2017, le gouvernement a diffusé un ensemble de 10 principes directeurs, appelés les « Principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones ». Dans le cadre de l'engagement de l'équipe de la Défense visant à appuyer les efforts de réconciliation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones, nous avons mis sur pied un groupe de travail qui passe en revue nos politiques et nos pratiques afin d'étayer la façon dont nous collaborons avec les Autochtones dans le respect de ces principes directeurs. Nous devons nous efforcer de continuer à mieux comprendre la culture autochtone, à reconnaître les torts causés dans le passé et à établir la confiance.
[Français]
Les Forces armées canadiennes reconnaissent que la pratique de la spiritualité, les traditions et les coutumes autochtones sont extrêmement importantes pour nos membres. Les politiques ont été révisées afin de fournir des occasions pour une telle pratique et, en 2017, le premier conseiller autochtone à l'aumônier général a été nommé. Il offre de la formation et des conseils, et il a entrepris la rédaction d'une politique à l'intention des aumôniers qui reflète les besoins du personnel autochtone.
De multiples activités et commémorations ont lieu tout au long de l'année pour célébrer les contributions des Autochtones au service militaire. L'activité phare est la Semaine de sensibilisation aux cultures autochtones, qui a vu le jour en 1992 et qui a lieu chaque année au mois de mai.
De telles initiatives et des efforts du genre sont éclairés par le Groupe consultatif des Autochtones de la Défense. Ce groupe veille à assurer que les voix uniques des membres autochtones sont entendues sur une multitude de plateformes. Il formule des conseils aux commandants sur des questions comme le recrutement, le maintien en poste et les autres enjeux qui ont une incidence sur la vie des militaires autochtones. Il représente également une tribune pour les peuples autochtones.
Enfin, la relation de l'Équipe de la Défense avec les communautés autochtones du Canada doit procurer des avantages pour les deux parties. En effet, nos efforts visent à renforcer ces communautés particulièrement importantes, non seulement pour soutenir le but plus large de la réconciliation, mais également dans l'optique de favoriser une culture de travail qui attire les futurs soldats, marins et aviateurs de tous les horizons. Cela fera du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes un véritable employeur de choix pour les générations futures, qui est le reflet de la diversité et des valeurs de la population canadienne.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Je laisse maintenant la parole au contre-amiral Luc Cassivi.
:
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je suis le contre-amiral Luc Cassivi et je suis le commandant de l'Académie canadienne de la Défense. Cependant, je suis ici aujourd'hui en ma qualité de champion de l'Équipe de la Défense pour l'égalité entre les sexes et la diversité dans le cadre d'opérations.
C'est avec plaisir que je comparais devant ce comité aujourd'hui pour vous donner des renseignements généraux sur les travaux effectués au sein de l'Équipe de la Défense sur la diversité et l'inclusion.
Comme vous le savez tous, le gouvernement a publié en juin 2017 une nouvelle politique de défense intitulée « Protection, Sécurité, Engagement » qui établit l'engagement clair du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes à refléter les idéaux canadiens de la diversité, du respect et de l'inclusion.
[Traduction]
Il ne s'agit pas d'une nouvelle notion à la Défense nationale, mais nous y apportons une énergie renouvelée afin de bâtir un effectif qui accorde de la valeur à la profondeur et à la richesse des expériences, des perspectives et des capacités humaines qui existent grâce à la diversité. La force de la diversité au sein de la société canadienne est un atout stratégique qui nous rend uniques. Nous croyons qu'une équipe de la Défense composée de militaires dont la diversité sur les plans de l'origine, de la langue, de la race, de l'ethnicité, de l'orientation sexuelle, du genre, et ainsi de suite, présente un avantage opérationnel et institutionnel. Elle procure à l'équipe de la Défense une plus grande profondeur lui permettant de planifier et de mener des opérations partout dans le monde, d'élaborer des politiques plus exhaustives et d'assurer un meilleur leadership institutionnel.
« Protection, Sécurité, Engagement » contient cinq initiatives liées à la diversité et à l'inclusion, dont la nomination d'un champion pour la diversité. L'été dernier, la sous-ministre et le chef-d'état major de la Défense ont nommé pour former une équipe six cadres dévoués chargés de concrétiser cet engagement. Nous sommes trois à former une équipe de direction en tant que cochampions pour l'égalité entre les sexes et la diversité dans le cadre des opérations, y compris moi-même en tant que champion principal, l'adjudante-chef Colleen Halpin, qui représente nos militaires du rang, et Mme Isabelle Daoust, qui représente les membres civils de notre équipe de la Défense. De plus, nous avons deux championnes de l'analyse comparative entre les sexes, soit la commodore Josée Kurtz et Mme Lisa Vandehel, et une championne qui se concentre sur les questions touchant les femmes, la paix et la sécurité, soit la brigadière-générale Lise Bourgon.
La mission que nous nous sommes fixée consiste à appuyer une culture d'inclusion au sein de l'équipe de la Défense. Cela signifie que nous encourageons un environnement où les membres de l'équipe de la Défense considèrent leurs différences comme des forces, reconnaissent que les personnes dont les antécédents, la race, le genre, la religion, l'orientation sexuelle et la culture diffèrent apportent toute leur contribution de façons différentes, mais tout aussi valables, car ces différences nous rendent plus forts et plus efficaces, dans la salle de conférence et sur le champ de bataille.
Pour y arriver, il faudra un engagement soutenu envers le changement culturel afin que nous puissions progresser au-delà du besoin que les directives et les cours de formation nous disent qu'il faut accepter la diversité, et plutôt contribuer à nous rendre à un stade où la diversité est comprise et adoptée en tant que valeur institutionnelle de base. En guise de point de départ, nous devons nous recentrer sur nos valeurs et notre éthique fondamentales, surtout notre engagement à respecter la dignité de toutes les personnes.
Mon travail de champion est axé sur la façon de faire progresser ces efforts. Dans le cadre de mon poste de commandant de l'Académie canadienne de la Défense, je suis en mesure d'avoir une incidence directe sur la culture des Forces armées canadiennes par l'intermédiaire de notre système d'éducation. À ce titre, nous menons un examen de « Servir avec honneur », notre manuel de leadership essentiel, qui décrit nos valeurs, notre éthique et notre éthos militaire. Je me concentre également sur la façon dont je peux renforcer et compléter les rôles que jouent les champions de l'équité en matière d'emploi de l'équipe de la Défense en assurant un leadership actif, en offrant de l'encadrement et du mentorat, en responsabilisant les membres et en mobilisant des publics internes et externes de façon stratégique.
[Français]
Comme vous l'entendrez de mes collègues, il y a beaucoup plus de travail en cours pour faire valoir les contributions de nos femmes, de nos Canadiens autochtones et des membres des minorités visibles à l'Équipe de la Défense, tout en exprimant aussi leurs préoccupations et leurs défis afin que nous puissions adapter et améliorer nos politiques et nos processus si nécessaire.
Je suis fier d'appuyer ces efforts afin d'aider à améliorer notre compréhension de la façon de régler les défis et les obstacles systématiques dans tous les groupes, tout en donnant une voix aux communautés qui ne sont pas actuellement représentées.
Enfin, je veux encore une fois vous remercier de m'avoir accordé la possibilité de m'adresser à vous aujourd'hui et je serai heureux de répondre à vos questions.
Avec votre permission, monsieur le président, je passerai la parole à ma consoeur la commodore Patterson.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie infiniment de m'avoir invitée à participer à votre étude de la diversité au sein des Forces armées canadiennes.
[Français]
En tant que championne de la Défense pour les femmes, je suis responsable de collaborer avec les comités consultatifs de la Défense et de veiller à ce que la cause de l'égalité des femmes à la Défense nationale demeure une priorité bien soutenue. J'aide également à commémorer et à célébrer les réalisations des femmes de la Défense tout en faisant connaître davantage les défis auxquels les femmes continuent de devoir faire face au sein de cette organisation.
[Traduction]
Les femmes jouent un rôle important dans la défense de notre pays depuis plus de 100 ans. Depuis près de 20 ans, elles sont pleinement intégrées dans toutes les professions et tous les rôles des Forces armées canadiennes. Aujourd'hui, elles peuvent s'enrôler dans n'importe laquelle de nos professions et servir avec distinction dans tout environnement.
Au sein de notre organisation, les hommes et les femmes sont considérés comme des égaux. Dans tous les métiers, les hommes et les femmes des FAC sont choisis exactement de la même manière relativement à la formation, aux promotions, aux affectations et aux possibilités de carrière: en fonction du grade, des qualifications et du mérite.
En janvier 2019, les Forces armées canadiennes comptaient 15 116 femmes, ce qui représente 15,7 % de notre force totale. De ces femmes, 13 sont des officiers généraux, et 57, des adjudants-chefs et des premiers maîtres de 1re classe. Autrement dit, ce sont des cadres supérieurs des Forces armées canadiennes.
À la base, nous reconnaissons l'importance de bâtir une équipe de la Défense qui tient compte de la société que nous servons, mais notre expérience nous a également appris que la diversité des genres est essentielle pour atteindre l'efficacité opérationnelle et relever des défis opérationnels complexes.
C'est pourquoi la politique de la Défense du Canada, « Protection, Sécurité, Engagement », place la diversité et l'égalité des sexes au nombre des principales priorités pour les Forces armées canadiennes. C'est aussi pourquoi nous prenons des mesures dans le but d'accroître le pourcentage de femmes dans l'armée en le faisant passer de 15 à 25 % d'ici 2026.
Afin de réussir à attirer des femmes et à les maintenir en poste, les FAC ont entrepris un certain nombre d'initiatives. Par exemple, nous avons établi une « équipe spéciale » formée de représentants des FAC, du gouvernement fédéral et du secteur privé afin qu'elle examine des stratégies de recrutement qui visent à encourager les femmes à s'enrôler dans l'armée. En 2017, nous avons lancé le programme pilote « Les femmes font la force » afin de donner aux femmes qui veulent s'enrôler la possibilité de se familiariser au préalable avec les diverses facettes de la vie militaire. Nous avons également instauré des politiques et des pratiques qui favorisent un équilibre sain entre la vie familiale, la vie personnelle et la vie professionnelle.
Nous reconnaissons que nous devons en faire davantage afin de créer un environnement plus sécuritaire et plus accueillant pour les femmes.
L'Organisation consultative des femmes de la Défense offre aux membres de l'équipe de la Défense une tribune où s'exprimer, et elle les aide à cerner et à régler tout problème systémique qui peut nuire à la pleine contribution des femmes au sein de la Défense.
La gestion et l'avancement de carrière, en particulier, ont été désignés comme un enjeu clé pour les femmes dans les Forces armées canadiennes. Nous travaillons à régler ce problème, en partie en facilitant davantage le mentorat et l'encadrement de la part des dirigeantes.
[Français]
Le problème de l'inconduite sexuelle persiste aussi dans les Forces armées canadiennes. Les femmes sont touchées de façon disproportionnée, ce qui peut constituer un obstacle à leur rétention.
Dans mon poste actuel, je suis directrice générale de l'Équipe d'intervention stratégique des Forces armées canadiennes en matière d'inconduite sexuelle. Au cours des trois dernières années, les Forces armées canadiennes ont pris des mesures décisives pour régler toutes les formes d'inconduite sexuelle au moyen de l'opération Honour, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire. Nous sommes tout à fait déterminés à poursuivre nos efforts afin de mieux appuyer les victimes, tout en travaillant à remodeler notre culture de manière à assurer le respect et la dignité pour tous.
[Traduction]
Merci. Je répondrai volontiers à vos questions.
:
Permettez-moi de répondre en premier.
Le programme de mentorat n'est pas encore officiellement en place. Il sera instauré dans le cadre de la révision en cours de la stratégie en matière de diversité dans les Forces armées canadiennes. Cependant, je peux vous assurer que des liens ont déjà été mis en place avec des mentors, y compris de façon officielle.
Dans la chaîne de commandement, tous les hauts gradés ont la responsabilité de favoriser le perfectionnement des membres sous leurs ordres. Cela se fait de façon très officielle dans le cadre d'entrevues, mais aussi de façon plus informelle lors de conversations de tous les jours.
Plusieurs personnes ont aussi l'habitude de rencontrer leurs supérieurs ou des gens plus expérimentés dans leur domaine d'expertise, comme l'artillerie, pour leur demander leur avis et leurs conseils pour progresser dans leur carrière.
Nous savons aussi qu'il se fait énormément de mentorat officiel et informel du côté des femmes, et ce, depuis plusieurs années. Cela porte ses fruits puisque, comme l'expliquait la commodore Patterson dans sa présentation, de plus en plus de femmes haut gradées sont en train d'accéder à des postes importants de commandement ou de direction.
:
Toute l'idée de nous assurer que nous atteignons la diversité au sein des Forces armées canadiennes est fondée sur un certain nombre d'éléments.
Tout d'abord, il faut établir les conditions nécessaires à ce que nous tentons de faire, pas seulement le recrutement qui a lieu actuellement, mais les conditions appuyées par la recherche, par le directeur général, Recherche et analyse concernant le personnel militaire, dont l'organisation relève de moi. M. Kelly Farley dirige ce volet. Environ 76 scientifiques titulaires d'un doctorat travaillent sous sa direction en menant des recherches sur la condition humaine et sur les enjeux touchant le personnel humain. D'après les recherches que ces gens mènent, qui vont de tout ce qui a trait au maintien en poste des femmes dans la Force régulière et les Forces de réserve à tout ce qui est lié à la diversité raciale ou à la discrimination et des choses de ce genre... ce sont des projets de recherche qui sont en cours ou terminés.
Nous avons ensuite examiné la partie suivante de l'information que nous utilisons pour mettre en place ce que nous appelons l'opération Generation, une étude officielle de notre façon de recruter du personnel chaque année au sein des Forces armées canadiennes. Elle a été approuvée par le CEMD et par la sous-ministre. En conséquence de cette étude, nous sommes maintenant dotés d'un système officialisé qui utilise une approche ciblée pour que nous puissions recruter les gens que nous voulons enrôler dans les Forces armées canadiennes, qu'il s'agisse de femmes, de minorités visibles ou d'Autochtones.
Toutefois, nous devons appuyer cette étude par des politiques favorables. Dans ma déclaration préliminaire, j'en ai mentionné certaines; toute l'idée de faire en sorte que les personnes qui, par exemple, appartiennent à une minorité visible puissent se voir dans les Forces armées canadiennes et soient convaincues que leur appartenance religieuse ou même seulement les vêtements qu'elles portent seront respectés.. et nous le faisons tout à fait. C'est un grand moment quand on participe à un rassemblement de fin de cours au CMR et qu'on voit de jeunes sikhs porter fièrement une longue barbe, le turban et la tenue écarlate.
À partir de là, nous changeons notre culture environnementale et nous nous attaquons aux choses pratiques, à tout ce qui est lié à la façon dont les tenues sont conçues pour convenir aux hommes et aux femmes, mais aussi à des éléments comme l'éducation, afin de démystifier ce qu'est la vie dans les forces armées, d'éviter que des gens choisissent de s'exclure d'eux-mêmes, ce qui peut être problématique pour nous. Nous voulons nous assurer qu'ils pourront se rendre compte qu'ils peuvent s'enrôler et réussir.
:
On parle de diversité et de langues officielles, mais il y a les autres langues et cultures.
Par exemple, j'étais avec le 32e Groupe-brigade du Canada, qui fait partie de la Réserve, à Toronto, lors de la dernière semaine de janvier. On y répertorié plus de 100 langues parlées par les membres de la brigade.
C'est une force incroyable, parce que, avec la langue, viennent une ethnicité, une culture et une façon de voir les choses. C'est un avantage, parce que cela permet de rejoindre les communautés présentes. Donc, cela augmente notre potentiel génétique de recruter, parce que nous touchons plus de groupes. Également, du côté opérationnel, cela nous donne un avantage lorsque nous déployons une opération expéditionnaire. Nous pouvons alors compter sur des membres de deuxième ou même de première génération qui viennent de ces pays où nous nous rendons.
C'est un aspect qui dépasse de beaucoup le cadre des deux langues officielles et c'est pour moi une force incroyable qui, dans le cas de l'armée, réside principalement au sein de la Réserve, parce qu'elle demeure locale. Elle est basée dans plus de 127 communautés partout au pays.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue. Il s'agit d'une discussion vraiment intrigante.
Je voudrais poursuivre sur le même thème que M. Martel, mais aller un peu plus loin.
Ce qui est difficile, c'est de mesurer et d'évaluer, mais je nous ai également entendu parler de notre stratégie sur la diversité du point de vue du recrutement de diverses personnes provenant de différents milieux et du fait de les amener à s'enrôler. Existe-t-il quelque chose, ou bien est-ce encore nouveau? Que faisons-nous au sujet du recrutement en général pour évaluer et mesurer la compréhension qu'ont les nouvelles recrues de la diversité culturelle, disons, de façon à déterminer leur point de départ et la quantité de travail que doit faire l'organisation?
J'ai entendu dire que des recherches sont utilisées ou qu'on puise dans certaines recherches en ce qui concerne la condition humaine, mais c'est une question difficile, n'est-ce pas? Il ne s'agit pas que d'éduquer les gens à l'intérieur. Il n'est pas seulement question d'éduquer un milieu diversifié afin de démystifier les forces armées et de dire: « Oh, nous sommes accueillants. Nous sommes transformés. »
Comment faites-vous pour mesurer cela? Reconnaissez-vous qu'il s'agit d'un défi qui doit être relevé? Je suis disposée à utiliser le reste du temps dont je dispose pour tenir cette conversation libre. C'est extrêmement intrigant. Je ne sais pas; je pense que c'est la première fois que je vois un libellé rédigé avec autant de soin: « inculquer une culture de diversité », à l'échelon du recrutement, je dirais. Voilà à quoi je voudrais m'en tenir pendant mon temps de parole, si nous le pouvons.
:
Il n'est pas obligatoire. Nous demandons aux gens d'y répondre. Toutefois, nous obtenons un excellent taux de participation. Plus de 10 000 personnes ont répondu au dernier. Tout compte fait, il s'agit d'un échantillon d'une assez bonne taille vu la recherche dont il est question.
Cependant, si je puis revenir à la façon dont nous évaluons la compréhension d'une recrue, quand elles suivent le processus d'enrôlement, elles finissent par subir un test d'aptitude des Forces canadiennes, qui mesure leurs capacités cognitives. Elles suivent également un processus d'entrevue. Dans le cadre de ce processus, nous leur expliquons le comportement que nous attendons au sein des Forces armées canadiennes. Il faut qu'elles reconnaissent qu'il s'agit d'un endroit où on ne peut pas faire de discrimination fondée sur un certain nombre d'éléments. Vous pouvez imaginer lesquels. C'est votre orientation sexuelle, votre sexe, votre âge, ce genre de choses.
Après, une fois qu'elles arrivent à l'école des recrues — celle du leadership et du recrutement située à Saint-Jean-sur-Richelieu, elles doivent suivre un certain nombre de processus qui sont liés à l'instruction, au fait d'inculquer les aspects que nous considérons comme étant les valeurs et l'éthique des Forces armées canadiennes. Chaque soldat qui arrive dans la force régulière participe à six heures d'instruction sur trois semaines distinctes dans le cadre desquelles on vérifie que la recrue comprend quelles sont nos valeurs, mais aussi les principes de l'opération Honour. C'est enseigné non seulement par le commandant de section, mais aussi par le commandant de l'école durant la cinquième semaine du cours. Pour les officiers, c'est 6,6 heures durant la même période. L'instruction de ces deux groupes dure 10 et 12 semaines respectivement, dans le cas des sous-officiers subalternes et des officiers qui arrivent.
En cours de route, nous veillons non seulement à exposer les recrues au comportement qui est attendu, mais aussi à leur montrer ce qu'est ce comportement. Si elles n'adoptent pas ces comportements, nous disposons des mesures administratives et disciplinaires nécessaires. De temps à autre, des gens arrivent et affichent le genre de comportement qui est inacceptable, qu'il s'agisse d'un comportement raciste ou sexualisé qui n'est pas conforme notre éthique et à nos valeurs, et, si nous ne pouvons pas le corriger, nous nous débarrassons de ces personnes avant d'avoir trop investi en elles.
:
Peut-être que j'interviendrai encore à ce sujet. Toutefois, on devine qu'il y a de l'enthousiasme à l'idée de pouvoir le faire.
Est-ce une question qui touche le droit de servir ou l'amélioration des forces armées? En réalité, c'est un mélange des deux. Selon la loi, si vous êtes un citoyen canadien, vous avez le droit de servir. Nous voulons que vous serviez. Nous sommes toujours à la recherche de talents. Voilà ce qui est important.
Je pense qu'il s'agit de les rendre plus fortes. Nous n'arrêtons pas de parler du talent. Notre responsabilité consiste à établir une force de 100 000 personnes qui peut combattre à l'autre bout du monde et s'occuper des Canadiens ici, au pays. Nous voulons recruter les gens qui peuvent concrétiser cette vision.
Vous pouvez voir comment il est de plus en plus difficile, partout dans le monde, de rechercher ces talents, si on veut. Nous devons être dans le feu de l'action et nous assurer de pouvoir les recruter.
En fait, c'est un élément qui nous ramène à la question que vous posiez au sujet du recrutement.
Dans quelle mesure importe-t-il que l'on élargisse cette initiative? C'est très important, à nos yeux. Nous nous rendons compte que les femmes sont depuis toujours sous-représentées au sein des Forces armées canadiennes. Pourtant, si on regarde les universités et les collèges canadiens et des choses de ce genre, la plupart des facultés regorgent maintenant de femmes plutôt que d'hommes.
Nous avons besoin d'une combinaison de toutes sortes de gens, d'intellectuels qui peuvent nous faire avancer dans un certain nombre de domaines, mais aussi de personnes à l'esprit pratique qui vont réaliser d'autres tâches. Seulement des Canadiens robustes qui viennent s'enrôler.
:
J'ai passé plus de 18 mois en Afghanistan, à travailler directement avec les forces de sécurité nationale afghane.
À la fin des années 2000, la notion d'équipes d'intervention militaire féminines est apparue. Au départ, ces équipes ont été déployées surtout par nos alliés. Ce qu'il faut comprendre, c'est que, malgré ce qui semble au départ être une société très patriarcale, le rôle des femmes dans la société en Afghanistan est d'une importance cruciale. Ce qui arrive dans une enceinte, c'est que ce sont les femmes qui dirigent. La capacité d'éliminer cet obstacle culturel par le recours à une équipe d'intervention féminine nous a permis de comprendre la culture et les sphères d'influence au-delà de ce que permettent les moyens militaires habituels. Voilà un exemple flagrant d'une situation où le sexe a réellement de l'importance.
Comme je l'ai mentionné, c'est la capacité d'établir une force diverse, pas seulement dans le cadre des opérations, mais aussi quand on a affaire à une organisation dont les croyances, les paradigmes et les approches diffèrent des nôtres. Je parlerai en ma qualité de champion pour les peuples autochtones. Les Autochtones examinaient les titres de compétences en médecine et s'intéressaient à la médecine et à la guérison, qui sont fortement fondées sur les offrandes spirituelles, des choses que nous n'étudions pas nécessairement. Cela ouvre de nouvelles voies, apporte de nouveaux moyens d'envisager des éléments cruciaux. La diversité nous rend plus efficaces et plus efficients. À mes yeux, elle joue un rôle extraordinaire.
Je vais changer de sujet et aborder deux éléments qui sont moins souvent évoqués, mais qui sont très pertinents dans le cadre de la discussion.
Le premier est l'âge, et l'autre est la diversité des genres. Souvent, on a le réflexe de parler de la communauté LGBTQ2+.
Qu'en est-il des Canadiens ayant une identité de genre non binaire? Dans ce contexte, je veux reconnaître l'approche que nous avons adoptée au sein des Forces canadiennes comparativement à d'autres armées qui ont interdit à certains citoyens de leur administration de servir.
Voulez-vous dire quelques mots au sujet de l'âge, de l'expérience, des Forces canadiennes en tant que deuxième carrière potentielle à l'extérieur des Forces de réserves, au sein de la Force régulière, ainsi qu'au sujet des Canadiens ayant une identité de genre non binaire?
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J'offrirai deux ou trois commentaires concernant les deux et après, je céderai la parole à mes collègues.
Tout d'abord, concernant l'âge, nous ne faisons pas de discrimination fondée sur ce critère. Certaines personnes se joignent aux Forces armées canadiennes tard dans leur vie, souvent après avoir mené une première carrière fructueuse, puis avoir eu la possibilité de réfléchir à leur avenir. Toutefois, ces gens doivent répondre à tous nos critères d'aptitude, y compris la condition physique. Dans tous les cas, pour servir, il faut être en forme et apte à être déployé partout où on vous demandera d'aller. Certains militaires continuent à servir et le font très bien. Certains d'entre eux se sont enrôlés aussi tard que dans la cinquantaine.
Concernant la question de la diversité des genres, nous avons une politique qui reconnaît que certaines personnes pourraient, à un certain moment dans leur vie, vouloir faire la transition, et nous les soutenons lorsqu'elles le font. Ce soutien commence dès le moment où elles s'identifient auprès de leur chaîne de commandement et de la chaîne médicale, qui connaît bien la nature du processus et y est sensible. Il s'agit aussi d'une approche très disciplinée, qui permet de s'assurer que les gens qui suivent ce processus sont soutenus adéquatement. À mon quartier général, des personnes ont passé par toutes les étapes de la transition d'homme à femme, et elles continuent à servir auprès de nous et le font très bien. De jeunes officiers et soldats de partout au sein des Forces armées canadiennes suivent ce processus.
Je crois qu'il est reconnu dans cette communauté qu'on sera traité comme il faut si on vient se joindre aux Forces armées canadiennes.
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Ça s'appelle les ordres. Je n'essaie pas de minimiser la question, mais, c'est précisément ce qu'on nous a donné pour mandat de faire, et c'est une mission que nous prenons très, très au sérieux.
Tout d'abord, nous avons pour directive d'aller de l'avant et de le faire. Voilà pourquoi nous établissons toutes les conditions dont je parlais, pourquoi nous effectuons les recherches afin de nous aider à atteindre l'objectif et pourquoi nous voulons nous assurer que nous apportons les changements nécessaires à la culture et à tout le reste pour favoriser cela. C'est le premier élément.
Mais, fait beaucoup plus important, cela m'amène à mon premier sujet. C'est tout l'aspect des talents. Quand nous envisageons de faire venir des gens afin qu'ils fassent fonctionner les systèmes complexes dont nous sommes dotés, nous devons simplement aller les chercher. Si on ne s'occupe pas, par exemple, de recruter davantage de femmes, on se prive de 52 % de la population canadienne. Tout d'abord, on nous dit de le faire, mais, ce qui est plus important, c'est l'aspect des talents qui nous motive à viser cet objectif. Nous n'incitons pas chaque personne à le faire, mais nous leur disons effectivement qu'elles profiteront des talents qui existent.
Le seul échelon auquel nous incitons officiellement les gens est celui du recrutement. Nous allons dans les centres de recrutement et nous disons: « Voici quels talents nous voulons attirer. » Le groupe du recrutement fait l'objet d'évaluations quant à la façon dont il répond aux exigences que nous avons établies dans le cadre d'un examen annuel des professions militaires, le système par lequel nous créons notre Plan de recrutement stratégique.
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Comme vous le savez, c'est un défi de faire croître quelque entité que ce soit. Il n'y a aucune autre organisation au Canada qui a tenté de s'attaquer aux inconduites sexuelles comme nous l'avons fait, et ses recommandations ont été bien accueillies et acceptées. Nous convenons que nos premières tentatives n'étaient pas tout à fait au point. Le Centre d'intervention sur l'inconduite sexuelle, une fois mis sur pied, devait croître. Au début, on y traitait les problèmes les plus criants, et on soutenait les victimes d'inconduite sexuelle.
Toutefois, nous avons eu beaucoup de chance d'avoir été visés par le rapport du vérificateur général, et nous avons encore une fois accueilli les recommandations qui ont été formulées, mais, le message qui en ressort, c'est que nous devons véritablement examiner la situation maintenant. Ainsi, nous sommes véritablement dans ce que j'appelle un moment de transition, où nous avons atteint une masse critique au sein du Centre d'intervention sur l'inconduite sexuelle, et où le mandat du centre est en train d'être mis en oeuvre. De fait, à partir de maintenant, la Dre Preston dirige l'opération Honour, et j'occupe un rôle de soutien servant à créer les produits et les services de l'organisation qui nous permettront de progresser.
Nous avançons. Il nous reste du travail à accomplir, mais nous accueillons son examen et tout autre commentaire de sa part, et nous prenons des mesures en conséquence actuellement.
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Nous sommes en train de le faire précisément.
Tout d'abord, pour ce qui est de la recommandation qui vise chaque groupe professionnel, notre situation reflète quelque peu ce qui peut être constaté dans la société. Nous pouvons cerner huit groupes professionnels des Forces armées canadiennes dans lesquels la majorité des femmes aiment travailler, et un bon nombre de ces groupes sont liés aux soins de santé. Quarante-huit pour cent de tous les membres des Forces armées canadiennes assurant les soins de santé sont des femmes. Nous faisons le même constat dans les groupes liés au soutien et à l'administration, et ce genre de postes.
Nous n'avons pas beaucoup de femmes qui souhaitent devenir soldat d'infanterie. Nous les incitons à occuper ce type d'emploi au moment du recrutement, et nous constatons une augmentation dans ces domaines aussi. Nous sommes d'avis que, quand on commencera à voir une augmentation dans ces groupes, cela entraînera une augmentation générale parce qu'il y aura des leaders qui graviront les échelons.
Actuellement, un certain nombre de nos principaux lieutenants-colonels des armes de combat, l'échelon auquel on assure le commandement d'unités, sont des femmes, et il s'agit de postes dans les armes de combat, et, bien entendu, Jean Lanthier pourrait en dire autant. C'est ce genre de personnes que l'on commence à voir percer, donc le leadership commence à émerger.
Quant à l'établissement de cibles pour chaque groupe professionnel, dans les faits, nous établissons des cibles pour tous dans chaque groupe professionnel, et nous incitons les femmes, tant qu'il y en a, à s'engager dans les métiers non traditionnels et ceux où les besoins en personnel sont les plus grands.
Par exemple, nous cherchons à augmenter le nombre d'opérateurs de sonar dans nos rangs pour être en mesure de maintenir nos navires et d'assurer leur fonctionnement. Quand des femmes se joignent à l'armée, nous veillons à ce que cet emploi figure parmi les postes prioritaires.
Si on prend un peu de temps pour les consulter, on peut constater que tous ces emplois prioritaires figurent sur nos sites Web de recrutement et, encore une fois, l'accent est mis sur le fait de s'assurer que les femmes peuvent constater qu'elles sont les bienvenues et qu'elles peuvent occuper n'importe lequel de ces postes.
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En 2016, le Chef d'état-major de la défense a déclaré que l'objectif était de compter 25 % de femmes, et que l'effectif augmenterait de 1 % chaque année.
J'aime les chiffres, donc j'ai préparé un petit tableau. En 2016, il y avait 14,4 % de femmes, et il y en a actuellement 15,7 %. L'objectif est d'atteindre 25,1 % en 2026, donc il reste beaucoup de chemin à parcourir. En ce qui concerne les Autochtones, en 2016, ils représentaient 2,7 % de l'effectif, et ce chiffre s'établit actuellement à 2,8 %. Il n'y a pas eu de grands changements au cours de deux années et demie. L'objectif est d'atteindre 3,5 % en 2026. Enfin, pour ce qui est des membres de minorités visibles, les Forces en comptaient 6 % en 2016, et ce chiffre s'établit actuellement à 8,7 %. L'objectif est d'atteindre 11,8 %.
Parmi les trois groupes que nous examinons, celui des membres des minorités visibles semble être celui qui progresse le plus. Comment allons-nous faire pour rattraper l'écart en ce qui concerne les femmes et les Autochtones? Croyez-vous être en mesure d'atteindre les cibles établies pour 2026?
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Je vais utiliser les chiffres dont je dispose à titre de champion pour les peuples autochtones.
Par exemple, en ce qui concerne le nombre de recrues, le pourcentage de recrues autochtones, ou qui s'autodéclarent autochtones, était de 3,2 % l'année dernière d'après nos chiffres, donc cela reflète cette tendance.
Je dirige six programmes différents pendant l'été pour inciter les Autochtones à s'engager. Nous avons eu 223 inscriptions initiales l'année dernière. J'ai créé deux nouveaux programmes en Ontario et au Québec, et les inscriptions s'établiront à 340 cette année. Pour passer de 2 800 membres autochtones à environ 3 400 afin d'atteindre ces cibles, nous devons recruter environ 200 Autochtones chaque année. L'année dernière, nous en avons recruté 162, donc, vu le nombre d'inscriptions à mes programmes, je suis sûr que nous réussirons à atteindre les objectifs.
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Oui, certainement, si vous me permettez de me regarder mes notes.
Nous avons un certain nombre d'éléments importants, et pas seulement dans les programmes destinés aux jeunes autochtones dont le général Lanthier a parlé. Nous avons différentes plateformes, par exemple un certain nombre de sites Web présentant de jeunes femmes qui suivent l'entraînement de base et les internautes peuvent les suivre et les voir évoluer. Nous pouvons comptabiliser les visites et tout le reste. Il y a environ 16 000 personnes qui suivent ces deux jeunes femmes pendant leur entraînement. Cela aide à démystifier cet entraînement.
Nous avons également ce qu'on appelle l'opération Resurrection. Nous utilisons ce terme lorsque nous nous occupons des dossiers de personnes qui ne donnent plus signe de vie. Quand un jeune canadien présente sa candidature et qu'il arrête soudainement le processus, nos recruteurs tentent activement de le contacter à nouveau. Le taux de retour des dossiers ressuscités, pour ainsi dire, est d'environ 30 %.
Nous avons également lancé un certain nombre de campagnes publicitaires pour divers détachements. À St-Jean, par exemple, nous sommes associés avec le Collège de l'Atlantique Nord, au campus de Bonavista, pour cibler les programmes des métiers et des technologies. Nous essayons plus précisément d'encourager ces diplômés, surtout les femmes diplômées de ces programmes, à s'enrôler dans les Forces armées canadiennes.
Nous faisons la même chose à Fredericton, un programme d'exploration des carrières dans les secteurs des métiers et des technologies s'adressant aux femmes. C'est un forum. En fait, nous parrainons le forum pour nous assurer que les femmes puissent avoir un emploi dans les secteurs des métiers et des technologies au sein des Forces armées canadiennes.
Dans tout le Canada, tous nos détachements et nos centres de recrutement s'engagent à être présents et à organiser ce genre d'événement, pour s'assurer que nous pouvons convaincre les Canadiens de se joindre aux Forces armées canadiennes.
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Merci, monsieur le président.
J'ai parlé de quelque chose plus tôt, mais sans poser ma question au complet. Le lieutenant général Lamarre a dit plus tôt, dans sa déclaration: « Je connais de nombreux militaires qui ne s'identifient pas comme faisant partie d'un groupe minoritaire visible » et « ces personnes ne souhaitent pas être identifiées comme appartenant à une minorité ».
L'identité raciale d'une personne est quelque chose de visible. Je suis un Canadien d'ascendance chinoise moi-même, j'ai un visage asiatique et je suis très fier d'être canadien. Cela fait partie intégralement de mon identité.
Lieutement général Lamarre, comment avez-vous obtenu cette information? D'autant que je me souvienne, dans le rapport du vérificateur général, on ne parlait pas de l'identité autodéclarée des membres des forces armées canadiennes ni du mécanisme d'autoidentification.
Pouvez-vous répondre, lieutenant général Lamarre?
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Absolument. Merci de poser la question. Je suis content que vous l'ayez fait, parce que je ne veux pas que quiconque soit induit en erreur par rapport à cela.
Après avoir dit cela dans ma déclaration préliminaire, j'ai ajouté que ces personnes veulent être vues comme des membres des forces armées canadiennes. C'est une distinction importante.
J'ai entendu de nombreux membres, à titre de champion des minorités visibles. J'ai organisé un groupe consultatif des minorités visibles, constitué de membres des Forces armées canadiennes qui appartiennent à une minorité visible. J'en ai rencontré une trentaine, il y a deux semaines. Nous discutons des sujets qu'ils veulent aborder.
Je me rappelle avoir été un peu surpris pendant l'une de nos réunions précédentes. C'était peu de temps après que j'ai été nommé à ce poste, et nous étions en train d'organiser l'opération Generation sur le recrutement. Des membres du groupe consultatif et d'autres personnes ont dit qu'ils ne voulaient pas être reconnus comme appartenant à une organisation ou à une autre. Ils font partie des Forces armées canadiennes maintenant, et c'est comme cela qu'ils veulent être reconnus. L'un des membres, un officier général d'origine japonaise qui allait bientôt prendre sa retraite et qui avait eu une brillante carrière, s'est épanché devant moi pendant 15 minutes à ce sujet. Il m'a dit qu'il avait vu d'un mauvais oeil l'initiative d'autoidentification lorsqu'elle a été annoncée. Ce n'est pas quelque chose qu'il voulait faire. Il voulait simplement être reconnu comme étant un membre des forces armées canadiennes.
Donc, à ce sujet, je ne veux pas dire que les gens ne devraient pas être fiers de leurs origines, loin de là. Comme Jean-Marc l'a dit, nous sommes énormément avantagés par la grande diversité qui existe au sein des Forces armées, mais il y a des gens qui se joignent aux Forces armées canadiennes pour avoir le sentiment de faire partie d'une équipe. Je crois que c'est un des aspects les plus importants. Pour eux, c'est une émotion puissante. Des membres appartenant à une minorité visible ou d'une origine ethnique différente, autant des jeunes que des membres âgés, m'ont dit qu'ils voulaient, d'abord et avant tout, être reconnus comme des membres des Forces armées canadiennes. Voilà ce que je voulais dire dans mon exposé.
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Je comprends, lieutenant général. Merci de cette explication. Je ne peux pas parler au nom de cette personne, mais, comme député et canadien d'origine chinoise, je dois dire que je suis très fier de ma fonction au Parlement. J'imagine que les gens qui servent dans les Forces armées canadiennes sont fiers de ce qu'ils font.
Malgré tout, nous devons savoir que, dans toute organisation où il y a une culture dominante, s'il y a des gens qui croient qu'il n'est pas nécessaire de s'autoidentifier comme appartenant à un groupe en particulier ou qui croient que ce ne serait pas une bonne chose d'être connu pour son appartenance à un groupe minoritaire, la dissonance culturelle menace. Ils ont le sentiment qu'il faut mieux abandonner leur identité propre pour faire partie de la culture dominante.
Je crois que toutes les personnes racialisées sont parfaitement au courant de leur identité propre. Nous devrions encourager les femmes et les membres des minorités visibles à s'identifier et à se faire accepter pour ce qu'ils sont, tout en ayant le sentiment de faire partie de l'organisation. Je crois que ce serait très important.
Je crois que si les gens ont le sentiment qu'ils n'ont pas à s'autoidentifier et qu'ils ne veulent pas être reconnus pour leur origine ethnique, alors nous devrions faire plus d'efforts pour créer un environnement inclusif où ces personnes seront à l'aise et pourront faire leur travail comme membre des Forces armées canadiennes avec fierté. Leur expérience de vie unique, leur histoire et leur culture peuvent enrichir le travail qu'ils accomplissent.
Mon collègue, monsieur Spengemann, a posé une question sur la façon dont la diversité enrichit le travail des Forces armées canadiennes, et je crois que c'est un excellent exemple de l'importance d'un environnement propice à une véritable inclusivité.
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Je fais partie de l'Organisation consultative des femmes de la Défense depuis sa création, il y a longtemps.
S'il y a une chose que nous savons à propos des femmes, peu importe où nous sommes, c'est l'importance des activités de réseautage et du réseautage sur le mode féminin. Dans les Forces canadiennes, si vous faites partie d'un groupe minoritaire et que vous n'avez pas de réseau, vous risquez de vous sentir très seul. Je viens des services médicaux, donc d'un milieu peuplé à parts égales d'hommes et de femmes, où j'ai passé la plus grande partie de ma carrière. Ce que nous faisons, c'est créer des réseaux informels de soutien professionnel. Ce sont des efforts de soutien. Nous avons aussi... Je veux revenir à mes commentaires sur le mentorat.
Depuis très longtemps, nous faisons du mentorat entre femmes. Il n'y a pas nécessairement de séparation entre « Je suis fonctionnaire » et « Je suis membre des Forces armées canadiennes ». Nos groupes font du réseautage et créent des réseaux pour offrir du soutien et répondre à des questions, par exemple: « Quelles est la solution à ce genre de problèmes? » Je crois qu'une approche clé, pour la suite des choses, sera de maintenir ce genre de mentorat sexospécifique, où les femmes peuvent discuter de leurs expériences et des façons dont elles surmontent les problèmes qui surviennent dans leur vie. C'est ce que j'ai fait tout au long de ma carrière.
Il y a une dernière chose que je veux ajouter. En tant que membre des Forces armées canadiennes et en tant que femme, j'ai été soutenue par des hommes et par des femmes toute ma vie. J'ai grandi dans cette organisation, et j'ai eu énormément de chance. J'ai pu compter sur du mentorat depuis un très jeune âge, avant que cela devienne populaire. Ensuite, certains de mes mentors ont aussi été des hommes. J'ai pu profiter d'une grande diversité de mentors.
Je tenais à le dire.
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Je vous en suis reconnaissante.
Encore une fois, j'ai seulement évolué dans le monde des affaires et le monde de la politique. D'après ce que j'ai vu, nous n'avons pas vraiment... Nous n'avons pas accès à tout ce que les hommes ont. Qu'il s'agisse de réseaux ou d'un soutien automatique entre les personnes, ce n'était pas aussi développé dans les deux domaines dans lesquels j'ai travaillé. C'est pourquoi j'ai posé la question.
Comment évaluez-vous cela, concrètement, au fil du temps? Il ne me reste plus beaucoup de temps, mais si vous avez d'autres recommandations quant à des façons d'aider les femmes à mieux soutenir les autres femmes, dans les Forces armées canadiennes, je vous encourage vivement à les faire parvenir au Comité.
J'ai une autre question. J'ai remarqué le passage suivant qu'un de mes collègues a tiré du rapport du vérificateur général: « Les Forces armées canadiennes devraient établir un objectif approprié de représentation des femmes pour chaque groupe professionnel. » Quand j'étais au Mali, j'ai été un peu surprise d'apprendre qu'il n'y avait aucune femme qualifiée dans un certain nombre de postes. À mon avis, les postes de technicien médical, d'administrateur en soins de santé, de technicien de la circulation ou de technicien en systèmes aéronautiques ne sont pas comme les postes d'ingénieur ou de pilote qui demandent des heures et des années de formation. Je me dis parfois qu'il faut aller voir les femmes occupant ces postes et leur demander: « Pourquoi n'y a-t-il pas plus de femmes? Quels sont les obstacles? » Faites-vous ce genre de choses présentement dans les Forces armées canadiennes?
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Actuellement nous faisons plus que mener des études. Vous avez posé une question sur la mise en oeuvre, et vous avez tout à fait raison. Nous en avons déjà parlé un peu plus tôt, quand nous avons mentionné l'utilisation accrue des médias sociaux et des plateformes virtuelles. Cela donne d'excellents résultats. Un des avantages des médias sociaux est que vous pouvez obtenir des données analytiques du même coup. Lorsque les gens vont sur Internet, nous avons des données sur ce qu'ils consultent, par exemple s'ils cherchent une paire de souliers de course. C'est une réalité de la vie, et cela nous est très utile, parce que nous pouvons voir à quel point ce que nous donnons à voir est populaire.
Dans une de mes réponses précédentes, j'ai parlé des femmes qui font du recrutement et des publicités qui les mettent en vedette. Il y a un excellent effort de promotion présentement, même s'il n'est pas de grande envergure: une cadette du Collège militaire royal de Saint-Jean a été invitée à participer à une émission Web à titre de conférencière. C'est extrêmement populaire auprès du public féminin de la province de Québec, chez les francophones et d'autres groupes.
Nous croyons que ce genre d'efforts est important, parce que c'est de cette façon que nous allons montrer ce qui est offert aux gens qui veulent entrer dans les FAC. Nous faisons toutes sortes de choses: nous analysons comment utiliser les médias sociaux, comment utiliser les données analytiques et comment mettre en ligne des sites Web à jour et populaires. Il ne faut pas proposer un site alambiqué où il est difficile de naviguer. Conformément à notre mandat, il faut qu'une personne puisse postuler en six clics. C'est de cette façon qu'on peut entamer le processus aujourd'hui. Avant, cela prenait 27 clics.
Nous accordons beaucoup d'importance à ce genre de campagne directe; elles sont plus attrayantes et plus faciles. Nous faisons la même chose lorsque nous lançons des campagnes où nous voulons mettre des femmes en vedette. Nous n'avons pas de difficulté à trouver des gens qui veulent devenir des soldats d'infanterie, mais c'est un fait que nous avons de la difficulté à trouver des femmes qui veulent entrer dans les Forces armées canadiennes. C'est pour cette raison que nous concentrons nos efforts sur le recrutement. Si vous regardez nos publicités, vous verrez que nous mettons toujours en vedette de jeunes femmes, voire de jeunes Autochtones ou de jeunes femmes appartenant à une minorité visible. Nous leur disons: « Vous aussi pouvez faire partie de l'équipe. Nous avons des gens qui vous ressemblent parmi nos membres. » Nous avons de la chance d'avoir d'excellentes ambassadrices dans les Forces armées canadiennes qui peuvent leur parler et leur dire: « Venez, c'est un bon choix. »
Encore une fois, cela fait partie des grands efforts d'évaluation de la culture. Ce que je peux dire, c'est que, grâce aux enquêtes que nous avons menées, par exemple les enquêtes « Prononcez-vous », nous savons que la première étape d'un changement culturel consiste toujours à intervenir sur les comportements et le climat dans l'environnement. La deuxième enquête de Statistique Canada devrait être publiée vers la fin de mai de cette année. Cela va nous donner un deuxième point de données et une idée de nos progrès. Cela va plus loin que la comptabilisation des comportements ou des données de sortie pour voir ce qu'il en est.
Dans la dernière enquête « Prononcez-vous » que nous avons mentionnée, on apprend que 87 % des gens étaient convaincus que leur chaîne de commandement leur offrirait du soutien s'ils déposaient une plainte d'inconduite sexuelle. D'accord, cela ne représente pas la culture dans son ensemble, mais cela montre que nous avons franchi une première étape pour aller de l'avant et renforcé la confiance des gens dans notre système.
J'espère que d'ici la fin mai, nous aurons plus d'informations à vous donner. Peut-être que nous pourrons vous donner une idée plus précise de ce que nous faisons par rapport à notre culture.
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Je vais commencer par répondre, mais j'invite mes collègues à se joindre à la discussion.
Chaque année et même chaque jour, les Forces armées canadiennes s'assurent qu'on parle de la santé mentale et du bien-être des individus. À l'automne 2017, nous avons mis en place une stratégie de prévention du suicide avec le ministère des Anciens Combattants.
Chaque année, nous menons une campagne avec Bell Cause pour la cause pour que les gens sachent que nous ne voulons pas cacher ceux et celles qui ont des problèmes de santé mentale et que nous les encourageons à aller chercher de l'aide. Des gens qui occupent des postes supérieurs dans les Forces armées canadiennes sont très ouverts à parler des difficultés qu'ils ont eues et servent d'exemple.
Je vais ajouter une dernière chose, car je pense que c'est important. Les gens ne réalisent pas que les membres des Forces armées canadiennes ne sont pas différents d'eux. Beaucoup de militaires ont eu des problèmes de santé mentale. Ils ont été traités, sont retournés au travail et ont été déployés en opération. Ils ont eu énormément de succès dans leur carrière et leur vie personnelle.
Dans notre milieu, il faut continuer chaque jour à encourager les gens à aller chercher de l'aide et à les soutenir. Il faut aussi encourager ceux et celles qui les soutiennent, que ce soit leurs pairs, leurs patrons ou leurs subordonnés. Bien souvent, c'est en les encourageant et en leur offrant notre soutien que ces gens iront chercher de l'aide.
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Je me ferai un plaisir de vous faire parvenir ces statistiques ventilées.
Bien sûr, l'objectif principal est de réussir à augmenter la diversité au fil du temps afin d'être prêts pour l'avenir, comme nous en avons discuté ici. À cette fin, nous allons établir des cibles et des processus spécifiques pour faire du recrutement ciblé. Nous allons mobiliser des influenceurs pour qu'ils incitent les jeunes hommes et les jeunes femmes à entrer dans les Forces armées canadiennes, et même inciter des gens un peu plus âgés dans bien des cas. Ces choses sont importantes pour nous.
Nous allons même plus loin. Par exemple, nous voulons nous assurer d'avoir de l'équipement adapté aux femmes. On nous a signalé à bon nombre de reprises que nous n'avions pas d'uniforme convenable pour les femmes et d'autres choses du genre, alors nous travaillons avec notre centre de recherches pour la défense et avec notre groupe responsable du matériel pour nous assurer, au moyen d'études de marché internes, que l'équipement convienne.
Nous voulons ainsi augmenter l'attrait, disons cela de cette façon, pour dynamiser la diversité et le recrutement.