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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité de m'avoir invité à nouveau à prendre la parole aujourd'hui.
À titre de chef d'état-major de la Défense, je suis responsable de fournir des conseils militaires au gouvernement du Canada, mais j'ai aussi le privilège de participer à des comités parlementaires, comme le vôtre, pour discuter des enjeux importants pour la défense du Canada. Je tiens à vous remercier personnellement du travail que vous faites.
Tout comme vous, je prends ma responsabilité très au sérieux. Aujourd'hui, je vais vous présenter un bref compte rendu de certaines de nos opérations, après quoi je serai heureux de répondre à vos questions.
[Français]
Je vais commencer par vous présenter un bref aperçu de ma responsabilité principale, soit celle de la défense du Canada.
Nos opérations internationales ont tendance à attirer l'attention du public. Bien que plus de 1 500 militaires canadiens soient envoyés en déploiement à l'étranger, des dizaines de milliers d'autres travaillent tous les jours ici au pays, au large des trois côtes et d'un bout à l'autre du Canada.
Cette aide prend de nombreuses formes. L'une des plus importantes est notre participation au Programme national de recherche et de sauvetage. Les Forces armées canadiennes gèrent trois centres conjoints de coordination des opérations de sauvetage, soit à Victoria, à Trenton et à Halifax, et fournissent chaque année des ressources militaires dans le cas de plus d'un millier d'incidents.
[Traduction]
Ces efforts sont particulièrement importants sur nos côtes Est et Ouest, où nos citoyens vivent, travaillent et sont confrontés aux dangers que représentent les vents et les marées. Chaque jour, les équipages aériens à Gander, Greenwood, Trenton, Winnipeg et Comox se tiennent prêts à venir en aide aux Canadiens en détresse, tout comme le font nos techniciens en recherche et sauvetage. Ils sont tous prêts et n'hésitent pas à risquer leur vie à tout moment, honorant chaque jour leur devise: « Pour sauver des vies ».
Nous avons aussi d'autres missions permanentes sur notre territoire. Prenons l'opération Palaci comme exemple. Chaque année, nous envoyons des équipes au col Rogers en Colombie-Britannique, un endroit dangereux situé à seulement trois heures de route de Kelowna. Là-bas, nos tireurs utilisent des pièces d'artillerie pour empêcher l'accumulation de neige dans les montagnes environnantes, ce qui contribue à réduire le risque d'une importante avalanche qui pourrait bloquer le passage. Étant donné que 4 000 véhicules et 40 trains passent par le col Rogers chaque jour au cours de l'hiver, cet effort modeste aide à sauver des vies et à protéger la circulation essentielle des marchandises entre la Colombie-Britannique et le reste du Canada.
[Français]
Je suis certain que des membres de ce comité se souviendront de catastrophes naturelles précises dans le cadre desquelles les Forces armées canadiennes ont été appelées à intervenir, comme les inondations au Manitoba, les effets de l'ouragan Igor à Terre-Neuve-et-Labrador, l'évacuation des collectivités du Nord ou les feux de forêt près de Fort McMurray.
[Traduction]
Il serait négligent de ma part de ne pas souligner l'excellent travail de nos réservistes, qui sont non seulement les visages des forces armées dans leur collectivité — c'est souvent le cas — et ils sont prêts à fournir un soutien en cas de crise, mais ils sont aussi une composante de plus en plus importante de nos opérations et de la formation au Canada.
Il y a beaucoup d'autres efforts, notamment notre participation au NORAD, pour assurer la sécurité aérienne et maritime et la surveillance dans ces environnements, et nos activités annuelles dans le Nord, qui contribuent directement à la défense du Canada.
Passons à l'échelle internationale. Nous continuons d'appuyer les Irakiens dans leur combat visant à libérer leur pays du fléau que représente Daech.
Premièrement, nos membres des forces spéciales poursuivent leur mission d'entraînement, de conseils et d'assistance. Au tout début de cette mission, ils mettaient principalement l'accent sur l'entraînement. À mesure que les forces peshmergas se rapprochent de leur ennemi déterminé et dangereux, leurs rôles en matière de prestation de conseils et d'assistance sont devenus plus importants et plus essentiels.
Oui, tandis que les forces peshmergas progressent, nos troupes travaillent en collaboration avec elles. Elles doivent le faire, c'est leur travail. Cependant, ce sont les forces peshmergas et d'autres forces de sécurité irakiennes qui livrent bataille.
Nous les conseillons sur les plans et les tactiques. Nous les aidons à se défendre s'ils ne sont pas en mesure de le faire sans aide. Nous leur donnons le même genre de soutien que celui offert aux autres membres de la coalition, y compris une capacité augmentée de renseignement qui continue de soutenir la coalition.
Du personnel médical a aussi été déployé à une unité médicale de rôle 2 dans la région. L'équipe de liaison ministérielle travaille avec le gouvernement irakien, un officier général canadien en tête, pour planifier l'avenir tout en aidant à garantir la libération de Mossoul.
Je m'attends à ce que les prochains mois soient déterminants. Les succès militaires irakiens devront être renforcés et solidifiés par des réussites sur les plans politique, économique et diplomatique.
Enfin, monsieur le président, j'aborderai la question des opérations de paix. Même si je ne peux pas fournir les renseignements précis en ce moment, je vous fournirai un aperçu des principes sur lesquels je me penche quand j'aborde la question.
Tout d'abord, comment les opérations de soutien de la paix s'alignent dans le cadre de la prévention de conflits, la gestion de conflits, la cessation de conflits et la réduction des dommages? Est-ce que les missions de soutien de la paix donnent les résultats souhaités dans ce cadre? Si elles sont bien gérées, planifiées et soutenues, c'est tout à fait possible. Elles peuvent éviter que des conflits surviennent ou ne dégénèrent. Elles peuvent réduire les dommages causés aux populations civiles.
[Français]
De plus, pouvons-nous contribuer à obtenir ces résultats? Oui, nous le pouvons.
En tant que force armée de premier ordre, nous pouvons contribuer à l'amélioration des compétences des forces de l'ONU et des forces locales. Nous pouvons les aider à devenir plus efficaces et plus professionnelles. Un tel renforcement de leurs capacités permettra à ces pays de connaître une stabilité durable. Nous devons les aider à assurer leur propre sécurité. Enfin, pouvons-nous atténuer les risques que courent nos militaires et la population civile? Oui, nous le pouvons.
Au fil des décennies, nous avons retenu plusieurs leçons de notre participation à des missions de l'ONU. Nous ne devons pas nous contenter d'envoyer des forces pour accomplir une mission particulière. Nous devons garder un certain contrôle sur elles. Nous devons garantir que nos forces sont en mesure d'agir et nous assurer de leur protection. Nous devons prendre en considération tous les aspects d'une mission, y compris les différentes menaces auxquelles font face des sous-groupes de la population, comme les femmes, les enfants ou les hommes en âge de combattre et planifier comment nous allons faire face à ces défis.
Il s'agit là des grands principes dont je dois tenir compte en tant que chef d'état-major de la défense. À la suite de ma présentation, je pourrai vous fournir plus de détails à ce sujet.
[Traduction]
Monsieur le président, membres du Comité, je n'ai pas encore eu l'occasion de mentionner l'opération UNIFIER ni nos efforts d'apaisement, de concert avec l'OTAN. Je crois bien que je pourrais prendre tout le temps que vous m'accordez aujourd'hui pour vous fournir des renseignements sur nos opérations actuelles, mais j'aimerais terminer en formulant un dernier commentaire qui, de plus d'une façon, est ce que j'ai de plus important à dire.
Nous ne réussirons dans le cadre de nos opérations que si nous réussissons à nous occuper de notre personnel, si nous bâtissons une culture où tous les membres des Forces armées canadiennes sont traités avec respect et dignité tandis qu'ils s'entraînent pour acquérir le haut niveau de compétence auquel on s'attend d'eux qui leur permet de servir leur pays au mieux de leurs capacités.
Qu'il s'agisse d'éliminer les comportements sexuels dommageables grâce à l'opération HONOUR ou de s'assurer que les familles des militaires sont prises en charge lorsque leurs proches sont absents, il y a à la fois un impératif moral et opérationnel qui anime ces activités. C'est pourquoi le fait de s'occuper des militaires que j'ai le privilège de commander est et sera toujours ma priorité absolue.
Monsieur le président, je suis reconnaissant de l'occasion de témoigner devant vous et le Comité aujourd'hui. Merci. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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La différence, c'est que la première mission — « formation, conseils et assistance » —, c'est notre mission actuellement. C'est la portée de la mission que nous avons entreprise. Le terme « accompagnement » est utilisé par certains États, y compris le Canada, pour décrire la différence entre le fait de fournir une assistance — fournir du soutien en matière de planification et pour des choses comme des évacuations médicales, le renseignement, la prestation d'une expertise en ce qui concerne la planification et le contrôle des forces — et une fonction d'accompagnement, où on lutte aux côtés des troupes. Le terme « accompagnement » est utilisé pour préciser qu'on participe directement au combat sur le front.
En guise d'illustration, en Afghanistan, lorsque nous avons participé aux activités des équipes de mentorat opérationnel et de liaison, il s'agissait très clairement d'une mission d'accompagnement. Lorsque les Forces de sécurité nationale afghanes combattaient, non seulement nous leur offrions du mentorat durant les combats, mais nous luttions à leurs côtés directement sur le front.
Dans notre mission actuelle, ce n'est pas ce que nous faisons. Nous nous limitons actuellement à une fonction de formation — qui était notre fonction principale au début — à la prestation de conseils et de soutien aux commandants, principalement au niveau des bataillons, sur ce à quoi il faut penser et de quelle façon ils doivent envisager les opérations qu'ils mènent. En outre, pendant les combats, nous les aidons à maintenir une connaissance de la situation afin qu'ils sachent où ils sont par rapport aux forces d'attaque par le flanc. Nous les aidons en leur expliquant la façon de présenter des demandes de tir et la façon de mieux se comporter durant ces conflits. Nous ne les accompagnons pas à proprement parler.
Pour ce qui est de la fonction d'assistance, il y a un certain nombre de façons différentes de l'assumer. On peut par exemple les soutenir dans le cadre des évacuations médicales. Nous pouvons aussi aider les commandants à maintenir le contrôle de leurs forces et à surveiller les choses de près. Leurs forces ne sont pas aussi bien formées que les nôtres. Peu importe le niveau de formation que nous offrons, il reste certaines mesures d'assistance que nous pouvons leur fournir dans le cadre des opérations.
Un autre aspect de l'assistance qui, selon moi, est pertinent — et c'est assurément ce qui a retenu l'attention des gens —, c'est la question de savoir quand et dans quelles conditions nous tirons, nous devrions ouvrir le feu. Est-ce à des fins défensives? Que nous soyons statiques et en posture défensive ou que nous progressions dans le cadre d'un assaut ou d'une opération offensive, nous avons un mandat non seulement de nous protéger nous-mêmes — chaque soldat a droit à la légitime défense —, mais il y a aussi des règles d'engagement qui nous permettent d'engager le combat si une attaque est imminente ou qu'une menace approche et pourrait nous submerger, ce qui nous laisse sans défense ou sur le point de le devenir.
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J'en aurais, et, de fait, je vous remercie de poser la question, car je suis toujours à l'affût d'occasions de parler des familles et de les soutenir.
J'ai parlé de cette question à beaucoup de gens, et certains pensent qu'un examen va automatiquement mener à une sorte de changement qui privilégierait peut-être la chaîne de commandement aux dépens de la gestion des familles.
Je suis pour ma part dans le camp opposé: je crois que nous devons continuer, tout en prévoyant des ressources et un soutien convenables, de laisser les CRFM fermement entre les mains des familles, entre les mains de ceux qui travaillent comme bénévole ou comme employés rémunérés, de façon que le service soit adapté aux besoins des familles, lesquels varient à l'échelle du pays. Chaque CRFM jouit d'une grande indépendance dans ses interactions avec sa collectivité. Parallèlement, les centres entretiennent des relations étroites et importantes avec la base qu'ils soutiennent.
Le mandat de l'étude était strict parce que je voulais que nous fassions tout ce qu'il faut pour les CRFM. Elle ne vise certainement pas à enlever le pouvoir aux familles. Cela dit, la chaîne de commandement doit participer de façon appropriée afin qu'on puisse veiller à ce que les centres soient dotés de ressources adéquates et à ce qu'on ne les néglige pas aux dépens d'autres choses. Lorsque nous envisageons l'avenir des CRFM et la façon dont ils pourraient soutenir la communauté militaire dans son ensemble, y compris les anciens combattants, nous devons nous assurer que les centres sont équipés et préparés pour servir ceux-ci également.
Vous avez posé une question au sujet de l'opération HONOUR. Pour être en mesure de créer des programmes additionnels, ou lorsque nous demandons aux CRFM d'offrir des programmes obligatoires, les CRFM doivent jouir d'une certaine connectivité et d'une certaine souplesse pour y arriver. Pour faire cela, il faut leur procurer le financement, la formation et l'équipement dont ils ont besoin. Ils doivent aussi avoir des locaux appropriés. Alors, pour faire en sorte que nous comprenions ce qu'un CRFM donné veut accomplir, il y a une relation de proximité avec la chaîne de commandement. Les centres ne sont pas indépendants: ils font partie de notre famille, alors nous allons prendre soin d'eux, et c'est pourquoi nous menons l'étude.
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Je vous décrirais la chose de la façon suivante: il s'agit non pas d'un effort des Forces canadiennes, mais d'un effort canadien. Dans un passé récent, il est devenu plus pertinent et reconnu qu'une approche globale s'impose si on veut qu'une activité militaire mène à une stabilisation complète et durable.
Je suis d'avis, et j'ai dit cela très souvent, que les forces armées peuvent jouer un rôle — un rôle bon et utile — pour ce qui est d'aider à établir des conditions propices au rétablissement des normes dans un pays failli ou défaillant. Elles peuvent aider à mettre en place des conditions de stabilité auxquelles un gouvernement peut songer afin de pouvoir accéder à sa population, procurer une stabilité suffisante pour travailler aux infrastructures ou relancer l'économie.
Je crois aussi qu'il serait difficile de nos jours de trouver un chef d'état-major de la défense parmi nos alliés qui ne reconnaît pas la valeur et l'importance d'une approche globale. De fait, cela fait partie de la doctrine de l'OTAN et de la doctrine canadienne. Je pense que nous reconnaissons tous qu'il est utile d'envisager les opérations dans le spectre complet du temps et de l'énergie à investir et de ne pas s'attacher seulement aux aspects militaires.
Je vais terminer sur le point suivant. Si le gouvernement en place désire accomplir quelque chose avec les ressources à sa disposition, dans la mesure où la réussite est probable et l'entrée dans le théâtre des opérations est raisonnable, il doit le faire en essayant d'adopter une approche globale. Certaines opérations se prêtent davantage à une intervention militaire rapide et à un retrait, dans les cas où il y a un danger immédiat auquel il faut réagir. C'est une décision nationale, pas une décision militaire, de passer à ce qui serait considéré comme une phase de stabilisation.
Je dirais que le Canada ne fait pas ces choses seul. Il ne s'agit pas de déterminer si le Canada participe ou non. Il y a de nombreuses autres organisations internationales, des ONG, les Nations unies et d'autres intervenants qui tentent de participer à la résurrection d'États faillis ou défaillants, avec ou sans intervention militaire par la communauté internationale.
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Bonjour, général Vance. Je vous souhaite la bienvenue parmi nous aujourd'hui.
Je vais revenir sur l'opération IMPACT.
Il y a à l'heure actuelle beaucoup de discussions au sujet de notre intervention en Irak. On joue beaucoup sur les mots à ce sujet. Au début de la rencontre, mon collègue a posé une question concernant le travail qui s'y fait précisément.
Si on revient à l'idée d'origine de l'opération IMPACT et à son mandat initial, dans l'ensemble, il y avait les chasseurs F-18 qui bombardaient des cibles et nos forces spéciales qui assumaient vraiment un rôle de conseil et d'assistance. C'était assez clair. Il n'y avait pas d'ambiguïté. Par la suite, à la demande du nouveau gouvernement, les F-18 ont été retirés pour enlever à nos Forces canadiennes leur mission de combat. On voulait donc maintenir une force sur place, mais pour encadrer les peshmergas de l'armée irakienne.
Avant d'aller plus loin, je souligne que je comprends très bien l'aspect secret du travail des forces spéciales. Je ne veux pas connaître l'emplacement de nos troupes. Je ne veux pas savoir où elles sont sur le terrain, afin de ne pas nuire à leur sécurité. Cependant, nous sommes maintenant rendus à une autre étape. Les forces spéciales sont habituées à travailler dans des conditions vraiment secrètes, et je respecte cela. Toutefois, nous faisons maintenant partie d'une coalition internationale. Nous menons une offensive sur Mossoul. Tout le monde est au courant de cette offensive. La presse internationale est au courant de ce que nous faisons. Il n'y a pas de secret actuellement à cet égard.
Je veux recevoir une confirmation de votre part. Vous nous avez dit que nos forces qui sont sur le terrain continuaient à fournir des conseils, de l'assistance et de la formation, mais qu'elles n'avaient pas un rôle d'accompagnement. Je crois qu'on joue beaucoup sur les mots, car il y a eu confirmation que les troupes canadiennes ont été en contact avec des combattants de l'État islamique et les ont attaqués directement. Elles ne sont pas simplement là pour défendre les forces irakiennes ou les peshmergas. Elles ont vraiment attaqué des cibles sur place. Ces événements sont survenus et ce n'est donc pas un secret.
Est-ce que vous me confirmez que les troupes canadiennes qui sont sur le terrain ont entrepris une action offensive contre l'ennemi et n'ont pas simplement agi aux fins de la sécurité et de la protection?
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Je vous remercie de la question. Je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Je peux vous confirmer sans équivoque que le recours à la force par nos soldats durant cette opération — la force armée, la force létale — a été limité aux situations de défense où il fallait veiller à ce que nos partenaires ne soient pas victimes d'une attaque avec laquelle ils ne pouvaient composer.
La seule partie de la fonction d'assistance qui est susceptible de dérouter certaines personnes, selon moi, est le fait d'aider un chef de bataillon ou un commandant de division à organiser ses forces efficacement pour qu'elles se trouvent au bon endroit, de jour ou de nuit, pour veiller à ce qu'elles aillent dans la bonne direction, avec les bons plans de bataille et avec le bon appui-feu en place, et pour faire en sorte que toutes ces ressources soient optimisées. C'est ce que nous faisons à l'égard de ce commandant qui avance avec ses forces, mais celles-ci sont loin devant nous, et ce sont elles qui se battent.
Si vous voulez laisser entendre que nos forces prennent part aux manoeuvres de tir offensif face à l'ennemi, vous avez tort. Nous n'avons fait feu que sous la provocation de Daesh; lorsque, sous l'effet de la surprise ou en raison de l'intensité de la force exercée par l'ennemi, comme lorsqu'un dispositif explosif de circonstance rattaché à un véhicule ne pouvait être arrêté par aucun autre moyen, nous avons pris les mesures qui s'imposaient. Je dois vous répondre de la façon la plus catégorique possible à ce sujet.
Oui, monsieur, les conjectures fusent de toutes parts, et le sujet amène une foule de gens à prendre la plume pour se prononcer. Le fait est que nous avons un mandat très ferme et que la réalisation de ce mandat est commandée très soigneusement et convenablement sur le terrain par des gens en qui j'ai confiance, qui réagissent de façon efficace et appropriée aux ordres, à mes ordres, et aux intentions du gouvernement.
Je ne saurais être plus clair sur la question.
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Je vous remercie de la question.
Je vais y répondre en anglais parce que c'est un sujet un peu délicat.
[Traduction]
Il incombe entièrement au gouvernement du Canada de décider, après avoir étudié tous les facteurs, le budget qu'il va accorder à la défense. Je dirais, toutefois, qu'il serait prématuré à ce moment-ci de tirer des conclusions sur la position des États-Unis dans les jours et les mois à venir. Je crois qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire avant que nous sachions à quoi nous en tenir.
Le Canada est fier de ses antécédents de déploiement et de soutien au sein de l'OTAN au niveau budgétaire actuel. Nous sommes absolument considérés comme un partenaire précieux, et je crois que nous continuerons de l'être.
Je pense qu'on s'attache parfois trop aux chiffres. N'allez pas croire que je n'appuierais pas une hausse du financement de la défense. Tout chef d'état-major de la défense serait en faveur de cela, bien sûr, mais je pense que le fait de présenter cet aspect comme étant le seul pouvant déterminer la valeur de votre contribution à une alliance dénoterait que votre analyse est peu profonde et erronée.
Il y a de grandes différences dans ce que les pays ajoutent à ce pourcentage ou en excluent. Il y a de grandes différences dans la réaction des pays lorsque l'OTAN leur demande d'en faire un peu plus. De nombreux pays qui consacrent 2 % de leur PIB à la défense ne mettent pas le même niveau d'effort que le Canada. Il y a beaucoup de pays, selon moi, qui dépensent 2 % de leur PIB ou s'en approchent et qui n'apportent pas la même contribution que le Canada à la présence avancée renforcée. D'ailleurs, nous ne faisons pas qu'y participer: nous dirigeons l'une de ces opérations.
Je vous mettrais donc en garde: du point de vue militaire, ce chiffre n'est pas le seul paramètre qu'on puisse utiliser, et le fait de s'appuyer sur cette donnée peut fortement fausser notre perception de la valeur d'un pays au sein d'une alliance donnée.
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C'est une excellente question. J'ai aussi répondu devant le comité sénatorial.
Je ne cède jamais le commandement national de nos troupes. En faisant cela, je mettrai en place la capacité de commandement et de contrôle et le leadership nécessaires pour m'assurer que je peux exercer ce commandement. Ce commandement nous permettra de prendre des mesures — extraordinaires ou autres — pour assurer la sécurité et l'efficacité de nos troupes dans le cadre des opérations.
Je pense qu'il se pourrait que, dans la traduction, certains éléments pourraient être ressortis comme étant peut-être des façons inappropriées de décrire la situation. Il est vrai que les forces là-bas vont réagir aux tâches de l'ONU afin de faire des choses, ce qui est parfaitement légitime, et c'est ce qui se produit dans le cadre de tout type d'opération générique. On permet à ces forces de se voir attribuer des tâches par une chaîne de commandement, mais, en tout temps, on comprend quelles sont ces tâches. Nous pouvons nous assurer qu'elles sont valides et légitimes et qu'elles aideront la mission en général.
Quant à notre capacité de nous protéger, nous avons tiré beaucoup de leçons depuis le Rwanda, et je vais m'assurer que les troupes disposent des règles d'engagement dont elles ont besoin pour pouvoir se défendre et défendre les intervenants avec qui elles travaillent. Elles ont des règles d'engagement dont elles ont besoin dans le cadre d'une opération qui relève du Chapitre VII — s'il s'agit d'une opération relevant du Chapitre VII — afin de pouvoir contribuer efficacement à cette mission dans la mesure où nous décidons — en tant que pays — d'apporter une contribution.
Nous allons prendre des mesures qui ont été apprises au cours des 15 dernières années au sujet de la meilleure façon de gérer les opérations, que ce soit aux échelons du soutien des services médicaux ou de la gestion du théâtre des opérations. Nous faisons cela dans le cas de toute force déployée, et nous le faisons maintenant.
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Merci de poser la question, et merci à vos fils de leur service.
La question de savoir pourquoi — ou si — on devrait lancer une Visite d'aide spéciale de l'état-major au CMR en était une que j'ai soulevée auprès du ministre. Nous en avons discuté, et nous avons fait avancer les choses à cet égard. J'ai ordonné qu'elle ait lieu parce qu'un nombre suffisant d'irrégularités avaient eu cours au sein d'une population étudiante relativement petite. En tant que commandant... et il s'agit d'une institution de première qualité pour l'éducation et l'instruction, de même que la principale voie par laquelle nous transformons de jeunes Canadiens hautement motivés en excellents officiers des forces armées. Nous voulons que rien de mal ne se passe là-bas.
J'ai peut-être été trop sensible à ce fait, compte tenu de ma préoccupation concernant la façon dont nous traitons les gens, concernant l'opération HONOUR, et de mes préoccupations à l'égard du suicide, de la santé mentale et de l'excellence de notre institution. Quand j'ai vu assez d'irrégularités, j'ai décidé que nous devions agir. J'ai porté ces irrégularités à l'attention du ministre. Il était tout à fait d'accord, et voilà où nous en sommes.
Je ne crois pas qu'à ce stade nous allons trouver quoi que ce soit de vraiment dramatique. Je dois m'assurer que le Collège militaire royal continue d'être une bonne unité au sein des Forces armées canadiennes, comme il l'a été, et que l'environnement est approprié pour transformer de jeunes Canadiens en officiers. Cette institution fait beaucoup de choses, mais elle les fait tout ensemble afin de transformer de jeunes femmes et hommes instruits en officiers des Forces armées canadiennes. Nous ne pouvons pas perdre cela de vue. Il ne s'agit pas simplement d'une université. Ce n'est pas qu'une unité. Le collège fait beaucoup de choses. Je devais m'assurer qu'il fonctionne.
Nous avons récemment connu une vague de suicides, lesquels feront l'objet de leurs propres enquêtes menées par des commissions d'enquête, et, à mesure que nous découvrirons ces détails, ils vont m'être communiqués, et j'assemblerai tout cela pour former une mosaïque de ce que nous découvrirons au sujet du Collège militaire royal. Comme toute institution des forces armées, je veux qu'elle soit superbe à tous les égards. Cette Visite d'aide spéciale de l'état-major particulière vise à nous aider à découvrir pourquoi il pourrait y avoir certains problèmes, le cas échéant.
Je n'ai rien du tout. On ne m'a pas rendu de comptes. Je ne cherche pas à obtenir des rapports provisoires pour affirmer que nous devrions agir rapidement concernant quelque chose afin de préserver l'institution dans l'état où nous pensons qu'elle devrait être. Je pense que ce processus fera à long terme et qu'il s'apparentera probablement à un investissement efficace et à une sélection efficace des dirigeants à tous les échelons. Le collège a besoin d'une réaffirmation de son but pour que l'on puisse s'assurer qu'il demeure une institution d'excellence sur la scène universitaire au Canada, mais aussi en tant qu'unité des forces armées.