:
Merci, madame la présidente.
Bonjour.
[Français]
Je suis heureuse de comparaître devant le Comité permanent de la condition féminine. Je profite de l'occasion pour féliciter Mme Judy Sgro et Mme Joy Smith pour leur élection à titre de présidente et de vice-présidente du comité permanent. Elles apportent un fort engagement auprès des femmes, et leur contribution renforcera le travail du comité permanent.
Récemment, j'ai déposé au Parlement les réponses du gouvernement du Canada à trois de vos rapports sur Condition féminine Canada. Au cours de ma présentation, je parlerai des actions du gouvernement en réponse à ces trois rapports.
Le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à favoriser la pleine participation de toutes les femmes canadiennes à la vie économique, sociale et culturelle. Le nouveau gouvernement du Canada croit fondamentalement que les femmes sont égales. Nous croyons que les femmes sont fortes, qu'elles accomplissent de grandes choses, qu'elles sont des leaders dans tous les secteurs de notre société, qu'elles apportent beaucoup à nos familles et qu'elles sont des modèles exemplaires pour toutes les générations. Je suis certaine que vous partagez aussi ces convictions.
[Traduction]
À titre de ministre responsable de la Condition féminine, je suis heureuse de discuter des travaux que j'ai effectués à ce jour avec le Comité. Durant mes neuf premiers mois, j'ai rencontré de nombreux groupes de femmes et de nombreuses personnes. J'ai organisé deux tables rondes qui se concentraient sur les mesures à prendre par tous les ordres de gouvernement, le secteur privé et les ONG afin de vraiment faire la différence dans la vie des femmes canadiennes.
Il existe un consensus. Tout le monde demande des mesures concrètes. C'est pourquoi je suis heureuse que ce gouvernement ait adopté les nouvelles modalités du Programme de promotion de la femme. Nous mettrons l'accent sur les projets de soutien qui aident directement les femmes dans leurs collectives respectives. Nous axerons nos efforts et nos mesures de soutien sur les questions concernant la stabilité économique des femmes, tout particulièrement les aînées, et sur la façon de mettre un terme à la violence faite aux femmes. Nous travaillerons avec les autres ministères, dans l'ensemble du gouvernement, à aider les femmes à exercer leurs divers rôles de mères, d'employées, d'entrepreneures, de bâtisseuses de la collectivité et de contribuables.
Nous savons que les organismes de l'ensemble du Canada ont fait leur part pour aider directement les femmes qui sont confrontées à de nombreux défis. Nous serons maintenant en mesure d'établir avec eux des partenariats plus efficaces afin de les aider dans leur travail. Nous savons que l'aide directe aux femmes apportée plus localement sera la plus efficace.
Les femmes doivent surmonter les obstacles suivants: le besoin de formation ou de mise à jour de leurs compétences; le besoin d'obtenir des conseils personnels lorsqu'elles se préparent à remplir des demandes d'emploi ou à passer des entrevues; le besoin d'être dirigées par une ou un mentor dans leurs collectivités locales; ou le besoin pour les femmes immigrantes d'avoir accès à des services, que ceux-ci soient offerts par les organismes à but non lucratif ou par différents ordres de gouvernement, voilà les besoins réels des femmes des collectivités des quatre coins de ce pays. Et notre appui fera la différence dans la vie des femmes canadiennes. Ce gouvernement désire relever les obstacles réels qui existent.
Après plus de trente années d'existence, Condition féminine Canada doit donner des résultats concrets et mesurables qui touchent directement les femmes et leur famille. Au moment de l'examen des dépenses annoncé au début de la semaine dernière, le nouveau gouvernement a conclu que 5 millions de dollars peuvent être économisés grâce à une utilisation plus efficiente des ressources affectées aux activités administratives de Condition féminine Canada. La fonction des subventions et des contributions du Programme de promotion de la femme dispose du même budget annuel de 10,8 millions de dollars. Je répète que les économies ne toucheront pas les 10,8 millions de dollars qui sont mis à la disposition des femmes pour les soutenir.
En outre, nous avons pris des engagements envers l'Initiative Soeurs d'esprit. Notre gouvernement continuera de fournir un million de dollars par année jusqu'en 2010-2011. Comme nous le savons toutes et tous, traditionnellement, les femmes autochtones ont joué un rôle clé dans leurs collectivités. Mais en octobre 2005, le Canada a été sanctionné par le Comité des Nations Unies sur les droits de la personne pour avoir manqué de résoudre le problème du taux élevé de violence envers les femmes autochtones. Ces femmes et leurs enfants méritent d'avoir des collectivités sûres.
J'ai rencontré des groupes de femmes des premières nations, de Métisses et d'Inuites, et leur message était clair. Ces groupes veulent d'un gouvernement qui produira des changements, qui agira et qui fera une réelle différence dans leur vie. Nous devons continuer de soutenir les membres des collectivités autochtones, comme Soeurs d'esprit, qui prennent des mesures concrètes.
Le Canada a également été sanctionné dans le même rapport de 2005 d'avoir manqué de régler le problème des droits des femmes autochtones en matière de biens matrimoniaux. J'appuie le fait que vendredi dernier, mon collègue, le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, M. Prentice, ait annoncé la tenue de consultations pancanadiennes sur les droits en matière de biens matrimoniaux au cours de cet automne, et je suis fière de cette annonce. Ces consultations avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, avec les premières nations et les groupes de femmes autochtones constituent un premier pas important à prendre afin de trouver des solutions pour protéger les droits et pour s'assurer du bien-être des femmes, des enfants et des familles qui vivent dans les réserves.
Les femmes autochtones sont des dirigeantes fortes dans leurs collectivités, des dirigeantes telles que Tracy Gauthier, la Chef des Mississauga de l'Île Scugog, dans ma circonscription de Durham, qui a fait en sorte que les besoins en matière sociale et en matière de garde d'enfants de sa collectivité soient satisfaits. Il y a également Leslie Lounsbury, qui a lancé le tout premier magazine de jeunes à Winnipeg. Elle est une inspiration pour les femmes autochtones du Canada. Ces femmes, et de nombreuses autres, nous rappellent de manière dynamique l'importance vitale qu'elles ont dans leurs collectivités et la manière dont les femmes peuvent faire la différence si on leur en donne l'occasion.
J'aimerais également souligner que notre gouvernement a pris des mesures pour renforcer la réponse du Canada aux besoins uniques des victimes de la traite des personnes, des victimes qui sont souvent des femmes et des enfants.
[Français]
Sur un autre sujet abordé par ce comité, la réponse du gouvernement au rapport du comité permanent sur l'analyse comparative entre les sexes se concentre sur la responsabilisation. L'analyse comparative entre les sexes est un outil important utilisé par les ministères et les agences fédérales pour développer des politiques et programmes qui reflètent les besoins de tous les Canadiens. En fait, l'analyse comparative entre les sexes a été activement utilisée lors du développement du budget 2006. Les agences ont déjà commencé à former leurs employés à l'application des outils d'analyse comparative entre les sexes.
[Traduction]
Dans nos travaux futurs visant à appuyer la pleine participation de toutes les femmes canadiennes à la vie économique, sociale et culturelle du Canada, nous mettrons l'accent sur le soutien direct aux Canadiennes et sur la production de résultats concrets. Nous continuerons à renforcer la responsabilisation et à soutenir des projets qui conduisent à la participation directe des femmes. J'ai la ferme intention de travailler avec mes collègues, les ministres, à faire en sorte que leurs politiques et programmes répondent aux besoins des femmes et, en particulier, à ceux des femmes qui se heurtent à des obstacles dans l'atteinte de leurs objectifs.
Je serai heureuse de voir le Comité permanent contribuer, en poursuivant son travail, à faire de ces objectifs une réalité.
Merci beaucoup.
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Merci, madame la présidente.
Je vais essayer de limiter mon intervention à quatre minutes, quatre minutes et demi, car je veux partager avec mes collègues et veiller à ce que nous puissions poser le plus grand nombre de questions possible.
Merci d'être venue, madame la ministre. Premièrement, laissez-moi vous dire, madame la ministre, qu'il est irrespectueux de votre part de faire attendre le comité et les femmes du Canada pendant sept mois avant de témoigner, et de finalement ne nous consentir qu'une heure, et encore, ce n'est pas même pas une heure, avec l'exposé.
Si vous le permettez, madame la présidente, j'aimerais soumettre à la discussion, car cela fait partie de la question que je veux poser ce matin, une lettre, signée par le , dans laquelle ce dernier s'engage, pendant l'élection, à respecter la CEDAW des les Nations Unies. J'ai une copie pour chaque membre du comité, si vous le permettez.
La ministre parle beaucoup de l'égalité de la femme et des programmes sur le terrain, dont la plupart sont, de toute façon, exécutés par RHDSC, pour ce qui est de la mise à jour du curriculum vitae et ainsi de suite.
Mais laissez-moi aller directement au noeud de l'affaire. Les critères du ministère ont été changés de façon importante. À sa création, le ministère était investi du mandat de lutter pour l'égalité des femmes canadiennes de partout au pays. Si ce n'était de l'activité militante du ministère et de l'octroi de financement à des organismes de lutte pour l'égalité au pays, les femmes ne jouiraient pas de droits égaux en vertu de la Constitution. Comme la ministre le sait très bien, ce sont des femmes qui ont lutté pour cela et qui ont manifesté sur la Colline du Parlement pour obtenir ce droit, et nous avons réussi grâce à ce soutien.
Ce qui m'amène aux questions.
Dans notre monde changeant où on a modifié les critères, les femmes sont réduites au silence; les organismes, la promotion des droits, le renforcement des capacités, tout ça, c'est chose du passé. Est-ce que la ministre peut me dire -- et je vais parcourir mes questions rapidement, et j'apprécierais que les réponses de la ministre soient brèves, car nous avons peu de temps. Pourquoi la notion d'égalité a-t-elle été rayée de vos critères?
Essentiellement, notre gouvernement reconnaît que cela fait 25 ans. La Charte est là. Nous reconnaissons que la femme est égale à l'homme en vertu de la Charte, comme dans toute société démocratique.
L'égalité n'était pas un critère et, de fait, à l'origine, la loi constituant Condition féminine Canada, même si l'organisme a changé de ministre, attribuait à l'organisme le mandat de « coordonner les politiques relatives à la situation de la femme et de gérer les programmes qui s'y rapportent ».
Bien sûr, comme je l'ai dit dans mon exposé, nous n'avons l'intention de toucher ni au Programme de promotion de la femme, ni budget qui y est consenti. Nous ne croyons pas avoir muselé le programme d'aucune façon. Chaque personne, y compris toutes les femmes au pays, est libre et jouit du soutien de notre gouvernement au chapitre de la liberté d'expression et du droit de défendre ses intérêts. Les femmes jouissent d'un accès égal à tous ces droits.
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Eh bien, je crois que certaines questions qui me sont posées méritent une réponse exhaustive. Je suis ici pour décrire le plan d'action du gouvernement et pour expliquer les politiques et les principes qui sous-tendent les actions de notre gouvernement.
En ce qui a trait à la justice sociale, je dirais, je suppose, que ce n'est pas l'un ou l'autre. Nous n'avons jamais proposé... Nous convenons du fait qu'il y a des obstacles et des défis. Nous proposons d'utiliser l'argent des contribuables pour aider les femmes dans leur vie quotidienne au sein de la collectivité.
Nous avons un certain nombre d'études qui nous disent quels sont les obstacles. Nous avons reçu un rapport de Statistique Canada. Au moment de la présentation de ce rapport, on a fait état de critères ou de réalités. Nous savons que, pour continuer d'avancer, si nous pouvons accélérer et renforcer les efforts dans ces domaines, on va remarquer une baisse des tendances, du moins en ce qui concerne la violence faite aux femmes.
ll ne s'agit pas de dire que nous faisons totalement abstraction des obstacles, quels qu'ils soient. Il ne s'agit pas de dire que tous les obstacles ont été éliminés, et que tous les problèmes ont été réglés. C'est la première chose que je voulais dire. De toute évidence, de nombreux problèmes que connaissent les femmes n'ont pas été réglés. C'est pourquoi nous nous attachons à aider les femmes dans leurs collectivités et dans leur vie quotidienne afin qu'ils puissent surmonter ces obstacles.
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Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, j'espère que vous reviendrez nous voir, car nous avons de nombreuses questions à vous poser.
Pour ma part, j'aimerais vous poser rapidement deux questions.
J'ai cessé de compter le nombre de fois où vous avez utilisé le mot « réel » pendant votre exposé. J'ose espérer qu'il ne s'agit pas d'une façon détournée de décrire quelque chose qui nous échappe.
Pourriez-vous me dire cela, s'il vous plaît? Dans votre exposé devant le comité permanent, vous avez manifesté votre intention de promouvoir la pleine participation des femmes à la vie économique, sociale et politique au sein de la société canadienne. Or, aucun des critères énoncés ne concerne la vie politique, pourquoi donc?
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Je ne comprends pas votre question au sujet du mot « réel ». J'utilise réel par opposition au mot artificiel. Par réel, je veux dire concret. Par réel, je veux dire direct. J'utilise le mot réel parce que je sais que, dans ma collectivité, j'ai vu une femme amener ses enfants à une banque d'aliments pour la première fois, et c'est bien réel. C'est à ce genre de chose que nous croyons devoir réagir.
Nous comprenons également que les causes de ces événements ne tiennent pas nécessairement à un seul ministère. Certains de ces problèmes relèvent du ministère de la Justice. D'autres problèmes sont liés au ministère responsable des ressources humaines, et sont abordés par ce dernier. D'autres encore concernent le développement économique. Ce que notre gouvernement dit, c'est que nous tenterons de régler ces problèmes en misant sur l'ensemble du gouvernement, en prenant les mesures les plus appropriées.
Nous soutenons les organismes qui se consacrent aux aspects affectifs et autres de la vie d'une femme, certes, mais, encore une fois, il s'agit de mesures plus directes, à l'échelon communautaire. Nous connaissons un certain nombre d'organismes qui se consacrent à ce genre de chose. Je sais que Mme Minna connaît très bien le travail qu'on fait au sein de la communauté italienne de Toronto, à Villa Columbo, pour aider les femmes et les familles à participer, et pour veiller à ce que les services sociaux soient regroupés au même endroit, pour qu'on crée un lieu où de jeunes enfants peuvent nouer des liens avec leurs grands-parents, etc. C'est le genre d'action concrète que nous voulons offrir à toutes les femmes au pays.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être présente pour répondre à nos questions.
J'ai quelques brèves questions à vous poser, mais je voudrais d'abord commencer par les conditions préalables requises, à mon avis, pour occuper un poste comme celui de responsable de la condition féminine.
Votre porte-parole, Mme Véronique Bruneau, a dit dans La Presse: « Nous voulons désormais subventionner des actions plutôt que des paroles ».
Je tiens pour acquis que votre porte-parole vous représente. Cela dit, considérez-vous que la revendication et la défense des droits, de même que la possibilité pour les femmes d'influencer les gouvernements fédéral, provinciaux ou municipaux ne sont que des paroles, et non des actions?
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J'essaie de comprendre la logique et le raisonnement derrière votre question. mais je vais passer à l'essentiel.
En ce qui concerne l'intervention et la valeur de cette intervention, nous pouvons tous nommer et décrire le problème, et je crois qu'on fait cela clairement depuis de nombreuses années. Nous pouvons trouver les mots pour décrire certains obstacles à surmonter, et c'est ce qu'on a fait dans le cadre d'un grand nombre d'études, de conférences, de débats, de rapports et ainsi de suite. Ce que nous disons, c'est que le temps est venu de passer à l'action.
Je peux vous donner un bon exemple d'actions concrètes. J'ai évolué au sein d'une industrie de la radiodiffusion composée majoritairement d'hommes, et contrôlée par ces derniers. Des leaders visionnaires -- en l'occurrence, des femmes -- ont décidé que cela n'était pas acceptable, et ont pris des mesures pour changer les choses. Alors, nous avons créé un organisme qui s'appelle l'Association des femmes en communications.
Mais nous avons également demandé à l'industrie pourquoi les femmes ne participaient pas davantage? On nous a répondu que cela tenait au nombre limité de femmes qualifiées. Ainsi, cette association a créé des programmes d'apprentissage, des bourses d'études, etc, afin que les femmes puissent surmonter cet obstacle.
On nous a également dit que c'était une question de formation et d'expérience, et qu'il fallait favoriser la participation des femmes dans des domaines traditionnellement masculins. On a donc établi un programme pour veiller à ce qu'il y ait suffisamment de femmes qualifiées aptes à pratiquer une profession non traditionnelle.
L'association a donc été capable de cerner les mesures les plus efficaces en vue d'accroître directement la participation des femmes dans le domaine de la radiodiffusion. De nos jours, les femmes sont très bien représentées au sein de cette industrie et elles ont su s'intégrer sans financement gouvernemental. Si vous regardez la situation actuelle, vous constaterez que des femmes sont à la tête de services de radiodiffusion, d'entreprises de radiodiffusion. Il y a des femmes haut placées dans l'industrie des télécommunications. Pour moi, c'est ça, passer à l'action: cerner le problème et prendre des mesures qui aideront les femmes. Et elles n'y sont pas parvenues grâce à une source centrale...
Madame la ministre, c'est vraiment un honneur de vous voir parmi nous et d'entendre votre témoignage.
Certaines des choses que j'ai entendues dans toutes les régions du pays... J'ai également rencontré un certain nombre de groupes de femmes qui se sont réjouis du fait que les 10,8 millions de dollars destinés aux programmes étaient encore là. Je vous félicite de travailler avec ces personnes. Une femme du YWCA est venue me voir hier. Elle m'a dit qu'elle avait lu le journal, et qu'après avoir donné quelques coups de fil, elle avait pu confirmer que les 10,8 millions de dollars étaient encore là. Elle était vraiment reconnaissante.
Vous avez tenu deux tables rondes visant à déterminer quelles mesures pourraient être prises par tous les ordres de gouvernement, et vous avez collaboré avec tous les ordres de gouvernement, et vous vous êtes montrée vraiment déterminée à faire quelque chose à l'égard de ces enjeux, et vos démarches auront un impact bien réel sur la vie des femmes du Canada. Et j'ai entendu ce genre de commentaires de la part de plusieurs ONG.
Certes, le Canada connaît une période exaltante, sous votre direction, car on voit que des mesures concrètes seront prises, qu'on va vraiment agir, et qu'on ne va pas consacrer des années et des années à produire des rapports avant que des mesures concrètes soient prises. Vous prenez le travail qui a déjà été fait et vous l'utilisez pour nous façonner un plan d'action.
Je m'intéresse beaucoup aux nouvelles modalités qui ont été mises de l'avant. J'aime vraiment le fait que les femmes soient égales, que nous ayons la Charte des droits des libertés. C'est pourquoi les immigrants viennent au Canada. C'est pourquoi mon père et ma mère sont venus au Canada : parce que nous sommes des citoyens égaux aux yeux de la loi canadienne, et nous pouvons nous hisser au sommet si nous travaillons dur et comptons sur ces avantages.
Nous nous sommes parlé, vous et moi. Nous avons parlé aujourd'hui. Je sais que tout le monde ici croit à la participation pleine et entière des femmes à la vie économique, sociale et culturelle du Canada. C'est ça qui est si motivant.
Il y a de nombreux groupes de femmes dans ma circonscription, et j'ai rencontré chacun d'eux. Ils sont enthousiastes à l'égard de ces nouvelles modalités.
Pourriez-vous nous décrire plus en détail comment ces nouvelles modalités vont aider concrètement les femmes des organismes de mon comté? Elles sont très enthousiastes à l'idée d'être non pas des victimes, mais bien des personnes qui sont sur un pied d'égalité. Elles sont prêtes à passer à l'action, et elles sont prêtes à s'épanouir au sein de la société canadienne.
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Merci de votre question. Cela me donne l'occasion de fournir une description plus détaillée.
J'ai parlé hier à la ministre responsable de la condition féminine à Terre-Neuve, qui m'a décrit avec enthousiasme ces organismes qui existent à Terre-Neuve. Il s'agit, dans un grand nombre de cas, des mêmes organismes que ceux qu'on trouve partout au pays.
Elle m'a parlé d'un organisme qui éprouve des difficultés en raison du taux d'emploi à Terre-Neuve, gravement touché par certains changements industriels survenus là-bas. Elle a pu me dire qu'elle aussi voulait entreprendre ce genre de mesures concrètes pour soutenir ces femmes qui travaillent sur le terrain.
Nous avons des groupes de femmes -- et nous savons qu'elles sont partout au pays également -- qui ne tireront pas avantage d'un encadrement plus direct. Il y a des femmes en position de pouvoir dans toutes les collectivités, mais il faut que les femmes dont l'opportunisme, le travail acharné et, parfois, la chance ont permis d'accomplir quelque chose puisse entrer en contact avec d'autres femmes qui n'ont pas bénéficié des mêmes occasions, etc., et il faut les encourager à aider la génération suivante.
Je sais que nous avons au ministère du Patrimoine -- c'est effectivement à Patrimoine -- un programme qui s'appelle « citoyenneté ». Pour répondre à une question posée précédemment, c'est à cet égard, selon moi, qu'il faut travailler à encourager et à promouvoir la participation accrue des femmes, des jeunes, de notre population immigrante, et de nos nouveaux Canadiens à la vie politique du Canada. C'est là qu'une telle chose doit se produire.
Je sais également que le ministère de la Santé verse des subventions et aide les gens. Il y a des organismes que l'on trouve dans toutes les collectivités. La Croix-Rouge est partout. Elle obtient du soutien non pas de Condition féminine Canada, mais bien du ministère de la Santé.
Nous avons également un programme relatif aux langues officielles, et nous l'utiliserons pour aider les femmes immigrantes qui ont du mal à apprendre l'une des langues officielles du Canada.
Il y a un programme grâce auquel nous soutenons les associations de femmes autochtones afin de veiller à ce qu'elles puissent se faire entendre. Nombre de ces bandes sont maintenant dirigées par des organismes à prédominance masculine.
Il y a également un grand nombre de programmes s'inscrivant dans notre Programme du multiculturalisme, et nous croyons que Condition féminine Canada peut certainement jouer un rôle complémentaire à l'égard des programmes existants de chaque ministère.
Alors, je crois que ce que nous disons ici, c'est que nous avons des centres d'oeuvres sociales, et que nous pouvons soutenir certains des projets de ces centres d'oeuvres sociales qui sont destinés aux femmes.
Dans ma circonscription, il y a une association de femmes chefs d'entreprise. Nous pouvons aider ces entrepreneures à prendre plus de place et à faire du mentorat, comme je l'ai déjà dit, et à faire davantage de place aux femmes qui aspirent à la fondation d'une entreprise.
Il y a donc diverses façons d'intervenir. Je crois que le principal aspect que je dois mettre en relief, c'est que la responsabilité de la ministre de la Condition féminine consiste non seulement à veiller à ce que les programmes soient disponibles, à ce que les ressources nécessaires à l'exécution efficace des programmes soient là, mais aussi à défendre les intérêts des femmes au sein du Cabinet, à mettre à rude épreuve chacun de mes collègues et à demander, lorsqu'on présente un projet de loi, quelle sera l'incidence sur les femmes, quels seront les avantages pour les femmes. Je dois veiller à ce que l'analyse comparative entre les sexes soit effectuée, et je ne dois pas laisser tout le monde dire: « Eh bien, ce n'est pas notre travail; c'est le travail d'une autre unité.»
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Eh bien, merci. Si vous avez lu ces documents, alors j'aimerais bien savoir comment vous avez pu réduire le financement et modifier le mandat de financement de Condition féminine Canada. Ces rapports montrent clairement qu'il faut davantage de financement, qu'il faut davantage de programmes pour promouvoir les droits de la femme, et qu'il faut financer la promotion et la défense des droits.
Il est clair que votre nouveau mandat de financement ne reflète pas le rôle important que jouent les groupes de femmes au sein de la démocratie canadienne. Avec les changements que vous avez apportés, il est impossible de soutenir le mouvement féministe au Canada. Votre gouvernement n'écoute pas les groupes de femmes. Il ne respecte pas les obligations internationales du Canada, et les femmes de partout au pays sont d'accord avec moi. Comment votre gouvernement peut-il justifier le mandat de financement restrictif formulé à l'égard des programmes destinés aux femmes et les compressions budgétaires à l'égard de Condition féminine Canada et d'autres importantes initiatives relatives à l'égalité, comme le Programme de contestation judiciaire?
Votre mandat, à titre de ministre responsable de la Condition féminine, est de promouvoir l'égalité des femmes. On fait manifestement fi de ce rôle. Vous ne faites pas la promotion de l'égalité, et vous laissez tomber les femmes du Canada. Vous ne remplissez pas votre mandat, madame la ministre, et je dois dire que je crois qu'il est important que j'exige votre démission du portefeuille de la Condition féminine. À moins que vous soyez disposée à faire votre travail, nous devons confier ce rôle à quelqu'un d'autre.
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Laissez-moi répondre très rapidement.
J'ai lu les rapports. De fait, c'est à la lumière de ces rapports que j'ai pris des décisions, et le gouvernement appuie les décisions que j'ai prises.
Nous avons ces rapports, et, de fait, j'ai pris connaissance de tous les rapports concernant les femmes autochtones, et c'est pourquoi j'ai pu m'asseoir avec le ministre des Affaires indiennes et le convaincre de se rallier à tous mes collègues en vue d'accroître le financement pour l'hébergement autochtone, de mieux planifier l'éducation des enfants et des jeunes autochtones et d'établir un processus relatif aux biens matrimoniaux.
C'est pour cette raisons que notre gouvernement va de l'avant: parce que nous savons que les femmes sont également touchées par le refus de reconnaître les titres de compétence acquis à l'étranger. Le nombre de femmes qualifiées, expérimentées et instruites qui viennent au pays... J'ai rencontré l'an dernier une jeune femme qui travaillait comme page. Sa mère est titulaire de deux maîtrises d'une université à l'étranger, et maintenant elle fait le ménage dans des immeubles à bureaux. C'est pourquoi nous passons à l'action.
Nous avons lu ces rapports, et nous déclarons que c'est pour ça qu'il est si important, après tous ces rapports, après des millions de dollars dépensés, pour nous d'utiliser cet argent maintenant afin d'apporter des changements réels et de vraiment changer les choses.
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Merci, madame la présidente.
En mai dernier, notre comité a recommandé une augmentation d'au moins 25 p. 100 du budget de Condition féminine Canada. Nous nous sommes retrouvés avec des compressions budgétaires de l'ordre de presque 40 p. 100 dans le volet administratif de ce budget. D'ailleurs, nous avons rencontré des groupes de femmes de partout au pays, et on craint fort que ces compressions, si on les regarde de plus près, touchent davantage que l'administration. Cela influe sur l'important travail de recherche qui est effectué, et c'est sur ce travail que se fondent la promotion des droits et la réforme du système. Condition féminine Canada est le seul ministère gouvernemental dont la raison d'être est de permettre aux femmes de s'exprimer. Nous apprenons maintenant que les critères de financement ont changé : l'égalité est éliminée, la justice sociale est éliminée, la promotion des droits est éliminée, le renforcement des capacités est éliminé. Qu'a-t-on ajouté? Du financement pour des organismes à but lucratif et du financement pour des initiatives spirituelles.
J'aimerais bien savoir qui la ministre a consulté, car, à une certaine époque, en mai, cette ministre se faisait la porte-parole de l'égalité pour les femmes et appuyait la cause de l'égalité pour les femmes, ajoutant, de fait, qu'il y avait encore du travail à faire. Maintenant, après avoir cédé aux pressions du pour qu'elle rencontre REAL Women, tout a changé. Pourquoi? Qu'est-ce qui s'est passé? J'aimerais savoir si la ministre, après avoir écouté d'autres groupes de femmes de partout au pays, après avoir écouté notre comité, aura le courage de tenir tête au premier ministre et de se battre pour une augmentation d'au moins 25 p. 100 pour son ministère.
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Notre gouvernement a réagi au rapport qui a été présenté. Pour ce qui est du financement de Condition féminine Canada, je sais que le rapport disait que 24 p. 100... on estimait que le financement consenti à Condition féminine Canada était tout à fait adéquat.
J'avancerais que le gouvernement libéral qui nous a précédé était de cet avis, car il a cru bon de réduire le financement du Programme de promotion de la femme à trois reprises au cours des dix dernières années. S'il avait voulu l'augmenter, il aurait eu tout le loisir de le faire au cours de ses 13 années au pouvoir.
Notre engagement envers les femmes du Canada, c'est que nous allons utiliser efficacement l'argent qu'elles versent sous forme d'impôts, et j'avancerais que pour celles d'entre nous qui ont connu des expériences professionnelles, qui ont connu des expériences dans la vie, qui ont dû établir le budget de leur famille, et qui ont dû prendre des décisions sur les dépenses à effectuer, il n'est pas acceptable de dépenser 31 ¢ pour dispenser 1 $ de services . Selon mon expérience professionnelle, 15 p. 100 peuvent suffire, mais il n'y a pas lieu de payer le double pour dispenser les mêmes services.
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Vous pouvez vérifier -- tout le monde le sait --, j'ai travaillé en étroite collaboration avec l'Association des femmes en communications. Or, on trouve au sein de cette association de nombreux organismes à but lucratif qui offrent des bourses, des stages, etc. Elles ont demandé du soutien auprès des divers ordres de gouvernement afin qu'elles puissent tenir leurs galas d'excellence, célébrer, soutenir les programmes de mentorat, organiser des conférences au cours desquelles des entrepreneures expliquent comment améliorer son entreprise.
J'ai quelque chose à dire, et je tiens à ce que ce soit clair -- et je veux qu'on me laisse tout le loisir de le faire, madame la présidente. je suis ici à titre de membre du gouvernement. Je ne témoigne pas uniquement à titre de collègue de ces ministres du Cabinet: ils m'appuient pleinement. Je suis d'accord avec notre premier ministre. Il m'a demandé, comme à tous les autres ministres, de prendre des mesures concrètes, de livrer la marchandise et de changer des choses dans la vie des Canadiens. Par conséquent, j'ai répondu en Chambre que l'organisme REAL Women n'est qu'un organisme parmi des centaines d'autres. Ces organismes, tout comme les personnes, ont droit à des positions différentes, et un gouvernement responsable... je me réjouis de faire partie de ce gouvernement, car cela veut dire que je peux faire quelque chose, que j'ai l'appui de mes collègues, et qu'ensemble nous pouvons changer des choses.
Ainsi, nous écoutons tous les organismes. C'est la tâche que m'a confiée le premier ministre. Il me soutient, et je le soutiens.
Madame la ministre, nous nous réjouissons vraiment de vous accueillir aujourd'hui. Nous avons même, vous et moi, déjà eu des conversations personnelles sur des questions liées aux femmes. J'apprécie vraiment les commentaires que vous m'avez fournis et le respect que vous m'avez témoigné; vous avez pris le temps d'écouter ce que j'avais à dire au sujet de mes expériences antérieures, et vous avez intégré cela à ce que vous faites.
Je tiens à dire que les commentaires selon lesquels les femmes auraient été réduites au silence sont absolument ridicules. Je crois que les femmes sont fortes, et notre parti croit que les femmes sont fortes. Je crois que toutes les femmes à la Chambre des communes devraient adopter ce point de vue.
À vrai dire, cela me vexe lorsqu'on laisse entendre que je suis peut-être faible ou quelque chose comme ça, que je suis sans défense, que je n'ai pas voix au chapitre et que je n'ai aucune façon de réagir aux choses qui se passent ici au Canada. Je veux dire, c'est tout simplement absurde. Je commence vraiment à en avoir marre de cette calomnie, car lorsqu'on dit de telles choses, cela retombe sur moi, en ma qualité de femme dans cette Chambre.
J'aimerais savoir ce que vous pensez de cela, en votre qualité de femme, lorsque vous entendez quelqu'un vous accuser d'une telle chose, car j'aimerais bien savoir quel effet ça vous fait. Je crois que c'est absolument ridicule.
Tous les obstacles mentionnés aujourd'hui sont des obstacles que tous les Canadiens doivent surmonter, et nous avons pour responsabilité, à titre de députés, d'éliminer ces obstacles pour tous les Canadiens et pour les nouveaux Canadiens qui viennent ici. Vous avez parlé d'efforts pour prendre soin des nouveaux immigrants et reconnaître leurs titres de compétence acquis à l'étranger, chose dont le gouvernement libéral a fait fi pendant des années, et je crois que c'est extrêmement important. Je suis heureuse de voir que nous nous attaquons enfin à cette question aussi. Si vous voulez ajouter quelque chose à ce sujet, ne vous gênez pas.
À Condition féminine Canada, 13,6 millions de dollars du budget sont consacrés à l'administration. J'ai déjà évolué dans le domaine de la petite entreprise, et j'ai bien du mal à croire que toute société, pendant 13 ans, permettrait à un organisme d'affecter 13,6 millions de dollars à l'administration alors qu'elle ne verse que 11 millions de dollars de subventions -- un maigre 11 millions de dollars est consenti aux organismes sur le terrain pour résoudre les problèmes. Je crois qu'il est tout simplement absurde de prétendre que les choses devraient se poursuivre de cette façon. À titre de députés, nous avons pour responsabilité de veiller à ce que l'argent soit non seulement dépensé de façon sensée, mais qu'on obtienne des résultats concrets.
Je vais maintenant aborder un enjeu qui me tient à coeur, dont nous avons déjà parlé, c'est-à-dire la violence faite aux femmes. J'ai été bénévole dans un centre d'aide aux victimes d'agression sexuelle pendant presque huit ans. Une femme sur deux se faisait agresser. Rien n'a changé, et cela remonte à 13 ans. Alors j'ai laissé entendre aux députés de l'autre côté que ce qu'ils faisaient ne fonctionnait pas. Cela n'a rien donné. Rien n'a changé. Est-ce que nous ne pourrions-nous pas enterrer la hache de guerre et travailler ensemble pour tenter de trouver des solutions à ces problèmes?
J'apprécie le fait que vous m'écoutiez vraiment, que vous écoutiez d'autres organismes de partout au pays, et que vous soyez prêts à vous attaquer à ces problèmes. Si vous voulez ajouter quelque chose au sujet des engagements que nous avons pris en vue de vraiment changer les choses au chapitre de la violence faite aux femmes, je serais vraiment intéressée à entendre ce que vous avez à dire.
Pour ce qui est de l'équité salariale, encore une fois, je me contenterai de me dire que j'ai hâte d'entendre le témoignage du ministre responsable, lequel a été chargé de répondre aux questions de notre comité. D'après ce que j'ai vu, je suis très impressionnée, car nous verrons bientôt d'autres mesures concrètes. Il n'y a pas que des rapports dans notre avenir; il y a aussi des mesures concrètes, et j'ai vraiment hâte de voir ça.
Si vous voulez formuler d'autres commentaires sur cette question, vous pouvez. Merci.
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Je vais clarifier tout cela. S'il y a une chose que j'ai certainement apprise, c'est que l'interprétation de chiffres produits par le gouvernement n'est pas chose facile. Même après avoir passé des années à lire des plans d'affaires, cela me semble très différent.
Pour clarifier, laissez-moi dire que les 13 millions de dollars ne sont pas destinés uniquement à l'administration, car il y a d'autres domaines d'activités. C'est à l'égard de ces activités que nous allons effectuer un examen pour déterminer lesquelles continueront d'être financées à même les 13 millions de dollars. Il est trompeur de dire que les compressions budgétaires toucheront les programmes.
Je sais, madame Ievers, que nous allons effectuer un tel examen, car je sais que nous pouvons réduire ce coût de 31 ¢ que l'on dépense pour dispenser 1 $ de services. Par exemple, pour administrer et répartir 10,8 millions de dollars, les coûts administratifs, c'est-à-dire les coûts engagés par la direction, sont de 3,3 millions de dollars.
Lorsqu'on jette un coup d'oeil à un autre aspect, c'est-à-dire les coûts engagés par la direction à l'égard de certains aspects liés à l'exécution... Il y a différents aspects, et nous savons très précisément -- j'ai demandé qu'on me fournisse ces chiffres, et je les ai obtenus -- combien de ces dollars vont aux programmes, aux activités, et combien vont à l'administration. Je suis convaincue du fait que nous arriverons à trouver les 5 millions de dollars dans le budget administratif.
L'une des mesures prises volontairement par Condition féminine Canada avant l'examen des dépenses consistait à examiner les points de contact avec Condition féminine Canada partout au pays, et à déterminer comment les communications pourraient être effectuées de façon plus efficace et plus efficiente. L'organisme avait déjà entrepris de faire cela
Si vous le permettez, j'aimerais prononcer quelques mots sur l'étiquetage des femmes comme faibles et frêles, et ce genre de choses.
Je dois dire, madame la présidente, qu'à titre de membre d'une minorité visible, de femme et de personne de couleur, je suis confrontée à des obstacles particuliers. Je dirais aussi qu'à une certaine période dans ma vie, pendant ma jeunesse, je me sentais peut-être faible, car on me disait que j'étais différente, on me disait que je n'avais pas ma place, on me disait que je n'étais pas comme les autres et que j'aurais besoin d'aide supplémentaire, et on me disait aussi que les conséquences de toutes mes actions retomberaient non seulement sur ma famille, mais sur une communauté entière.
Il y a des femmes comme moi, et de nombreuses femmes ici présentes, qui n'ont peut-être pas été confrontées aux mêmes défis, mais qui ont dû en relever d'autres, qui ont été en mesure de travailler et de faire valoir non seulement leurs propres droits, mais aussi ceux des autres.
Je crois que celles d'entre nous qui ont eu le privilège de gagner la confiance de la population dans nos collectivités respectives ont un rôle à jouer. Nous sommes des modèles. La première chose que je ne ferais pas, c'est d'aller dans ma circonscription et de dire aux femmes qu'elles sont faibles, vulnérables ou désavantagées.
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Merci, madame la présidente. Je vais faire un court commentaire et je laisserai ensuite la parole à ma collègue.
Madame la ministre, en réponse à Mme Mathyssen, vous avez dit que votre gouvernement en avait fait plus en six mois et que vous ne démissionnerez pas. Il est vrai que votre gouvernement a pris des mesures concrètes et immédiates depuis janvier 2006: pas d'argent accordé au Québec pour les services de garde, pas de services de garde canadiens, aucune loi sur l'équité, diminution du budget de 5 millions de dollars de Condition féminine Canada, abolition du Programme de contestation judiciaire et, contrairement à ce que demandait le comité, aucune augmentation des fonds destinés au Programme de promotion de la femme.
Vous avez raison: votre gouvernement a posé des gestes immédiats et concrets pour faire reculer la condition des femmes au Québec et au Canada.
Je laisse la parole à ma collègue.
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Je suppose que je vais devoir me répéter. J'ai appris qu'à force de dire et de répéter sans cesse la vérité, les gens arrivent parfois à admettre que c'est la vérité; le problème, c'est qu'il faut, pour commencer, faire en sorte que ce que l'on dit et répète sans cesse soit effectivement la vérité.
Ce que j'aimerais dire, c'est que notre gouvernement n'estime d'aucune façon que toutes les femmes sont fortes. De fait, nous reconnaissons que, parmi l'ensemble des femmes, tout comme chez les hommes, il y en a qui posséderont la force de caractère et la personnalité nécessaires et qui jouiront des occasions et du soutien nécessaires pour adopter un rôle de premier plan. Il y a de ces hommes qui ne joueront pas le même rôle que d'autres hommes. Il y a des enfants qui jouissent d'occasions et d'avantages différents, tout comme il y a des femmes qui jouiront d'occasions et d'avantages différents, ou qui devront composer avec des désavantages. Ainsi, il serait trompeur de décrire notre position comme une croyance selon laquelle toutes les femmes sont fortes.
Nous ne disons pas qu'il n'y a pas de femmes faibles, mais ce que nous refusons de dire, c'est que toutes les femmes canadiennes sont faibles. Nous refusons de dire que toutes les femmes canadiennes sont vulnérables. Ce que nous disons, c'est que nous savons également que toutes les femmes canadiennes ont des rêves et des aspirations, que toutes les femmes canadiennes veulent se sentir en sécurité au sein de leur collectivité, que toutes les femmes canadiennes veulent avoir la possibilité de participer à la société comme elles l'entendent, et qu'il est plus difficile pour elles d'évoluer dans certains domaines que dans d'autres. Ce que nous disons, c'est qu'il y a des femmes qui sont confrontées à des obstacles, et que nous pouvons les aider en prenant des mesures concrètes; il y a des femmes qui ont des défis à relever, et nous pouvons les aider, par l'entremise des organismes locaux de leur collectivité respective. C'est ça que dit notre gouvernement.
Il serait complètement fallacieux d'affirmer que si nous remanions les modalités nous estimons nécessairement que les femmes ne sont pas faibles, que toutes les femmes sont fortes. Ce n'est pas ce que nous disons. C'est une interprétation spécieuse de ce que nous disons.
Je crois que la première étape montre que c'est tout à fait le contraire. Nous reconnaissons que certaines femmes auront besoin de notre aide, et c'est pourquoi nous voulons agir à l'échelon communautaire et les aider dans leur vie quotidienne.
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Je dirais que, au cours de la dernière année, comme vous le constaterez dans notre réponse au rapport du comité permanent, on a déployé beaucoup d'efforts pour veiller à ce que les organismes centraux, dont la participation est cruciale pour responsabiliser les ministères, jouent un rôle clé pour faire en sorte qu'on produise des analyses comparatives axées sur le sexe à l'égard des politiques et des programmes. J'entends par organismes centraux le Bureau du Conseil privé, qui exerce une fonction de remise en question à l'égard des députés et des lois et programmes mis de l'avant. Il est également question du Conseil du Trésor, et je crois que nos réponses décrivent plutôt bien le genre de rôles qu'il joue, et il est également question du ministère des Finances.
C'est une nouvelle démarche. Je crois que le comité, depuis sa création, s'est révélé très efficace pour ce qui est de surveiller ses organismes centraux, et c'est vraiment essentiel. Et si vous consultez le rapport du comité d'expertes, vous constaterez qu'ils jouent un rôle clé pour ce qui est de faire fonctionner la reddition de comptes.
Maintenant, vous me demandez si tous les ministères font cela, c'est ça? Non. Mais avec l'aide des organismes centraux et de Condition féminine Canada, qui fournissent les outils et mettent leur expertise à contribution, je crois que notre pratique va se généraliser. À Condition féminine Canada, nous allons mettre l'accent sur les priorités du gouvernement. Et la ministre a parlé de la situation économique des femmes, des femmes autochtones. C'est sur ce genre de choses que nous allons nous concentrer. Nous nous réjouissons des progrès réalisés l'an dernier, et le travail avec les organismes centraux se poursuit en vue d'assurer une plus grande responsabilisation, laquelle est vraiment nécessaire.
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Merci, madame la présidente.
Merci, madame Ievers, d'être venue nous rencontrer cet après-midi
Ma question concerne le témoignage que notre comité a entendu concernant, principalement, la sécurité économique, mais aussi l'accès.
On nous a dit que des progrès avaient été réalisés à l'égard des femmes en général, mais qu'une part de notre population, en particulier les femmes aînées, les femmes autochtones et les femmes nouvellement arrivées au Canada, à l'égard desquelles nous n'avons pas réussi à combler l'écart pour ce qui est de leur capacité d'accéder aux services, de s'intégrer pleinement et de jouir des mêmes avantages économiques. L'écart est toujours là et ne semble pas voué à disparaître, malgré certaines annonces concernant, par exemple, le soutien à l'établissement des immigrants. On a réduit les frais d'établissement -- et, histoire de mettre tout cela en contexte, je vous signale mon intention de mettre l'accent sur les immigrantes en particulier --, et des mesures ont été prises en vue d'aider les immigrants formés à l'étranger à obtenir une équivalence afin qu'ils puissent participer pleinement au sein de la société canadienne.
Je me demande si vous pourriez nous expliquer pourquoi nous n'arrivons pas à combler l'écart, surtout en ce qui concerne les immigrantes.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais tout d'abord donner suite à ce que la ministre a déclaré plus tôt concernant les immigrantes.
La ministre et les membres du comité ont beaucoup parlé, ce matin, des programmes destinés aux immigrantes, en vue d'aider les immigrantes sur le terrain et toutes ces choses, ce qui, bien sûr, est raisonnable. J'ai connu l'expérience de l'immigration, et j'ai travaillé pendant environ 30 ans avec les immigrantes de Toronto. Je comprends tout à fait ce qu'elles vivent, je vous l'assure.
Je suis également cofondatrice de la ONFIFMVC. Je sais également que, si ce n'était d'une contestation en vertu de la Charte contre le gouvernement du Canada, en 1986, les femmes immigrantes n'auraient pas bénéficié d'une formation subventionnée pour l'apprentissage de l'anglais comme langue seconde. On estimait à l'époque que les femmes n'avaient pas besoin de formation linguistique, et ce genre de choses.
Il y a encore de nombreux obstacles. La santé multiculturelle est un problème. Les immigrantes réagissent aux problèmes de santé de diverses façons. Il y a de nombreux obstacles au chapitre de la langue. Ce n'est pas parce que nous avons une Charte des droits et libertés qu'elle est automatiquement appliquée aux femmes de notre pays. Il faut se battre pour protéger ces droits, et il faut contester, comme tout le monde le sait.
Ma question est la suivante: la notion de promotion des droits étant éliminée des critères, est-ce que la ONFIFMVC comptera parmi les organismes qui perdront leur financement lorsque les nouveaux critères entreront en vigueur?
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion de vous poser des questions. Je crois qu'il est très encourageant de vous voir prendre le relais après le départ de la ministre.
Certaines des choses que nous avons entendues ce matin sont extrêmement importantes, et je crois qu'il s'agit de choses sur lesquelles tout le monde ici s'entend. Je pense que nous croyons effectivement à l'égalité pour les femmes, à la force des femmes, et je crois que c'est extrêmement important. Il ne faut pas perdre de vue que ce sont là certains des buts que nous tentons d'atteindre.
C'est très encourageant d'entendre la ministre dire qu'elle a pris part à des tables rondes et à des consultations auprès d'organismes, et qu'elle a parlé à une diversité d'organismes, quel que soit leur mandat. Je crois que c'est important. Nous devons nouer des liens directs pour aider les femmes dans leur collectivité, là où elles en ont besoin. Ce sont toutes des choses très importantes.
Nous devons aborder les enjeux liés à la stabilité économique des femmes, à la violence. Ce sont des choses que des femmes de toutes les collectivités doivent affronter, dans la plupart des cas, quel que soit leur âge, quels que soient leurs antécédents.
Nous devons soutenir la formation et l'acquisition de compétences, ainsi que le mentorat, et tenter de contribuer au perfectionnement des femmes de partout au pays. Il est également très encourageant de songer au fait que nous allons obtenir des résultats mesurables.
Condition féminine Canada a fait du travail remarquable au fil des ans. Nous avons senti son influence à l'égard d'une diversité d'aspects dans notre grand pays. Mais nous devons également reconnaître que les temps changent et les enjeux changent, et que les résultats escomptés doivent parfois être obtenus d'une façon différente. Je crois qu'il importe de faire preuve de souplesse, de garder l'esprit ouvert et d'adopter une approche générale en vue d'améliorer la condition des femmes au Canada.
Nous avons reçu 10,8 millions de dollars pour les programmes, et nous touchons cette somme depuis plusieurs années. Je me réjouis énormément du fait que les mesures de compression budgétaire mises de l'avant ne touchent pas les programmes. Il est crucial que cet argent reste dans les programmes et que nous continuions à soutenir les femmes.
Aux yeux de notre comité, les communautés autochtones sont grandement désavantagées, et de nombreuses façons, au sein de notre société. Je crois que quelqu'un a parlé, plus tôt, du fait que les Nations Unies nous ont reproché, en 2005, le taux élevé de violence faite aux femmes autochtones et notre inaction à l'égard des droits relatifs aux biens matrimoniaux. Il ne s'agit que de deux enjeux, mais ils jouissent certainement d'une grande notoriété à l'échelle internationale, et le Canada et les souffrances des femmes se sont retrouvés à l'avant-plan.
Nous savons que, dans le budget de 2006, on a affecté 450 millions de dollars à l'amélioration du réseau d'aqueduc et du logement dans les réserves, des résultats en matière d'éducation et des conditions socio-économiques. Le ministre Prentice a lancé la deuxième phase du processus de consultation national sur les biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves. Le gouvernement a donné son approbation à une convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Ce sont là quelques exemples de mesures visant les Autochtones en général.
Pouvez-vous me dire si Condition féminine Canada compte prendre des mesures pour aider les femmes autochtones en particulier?
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Merci, madame la présidente.
Merci à toutes d'être présentes pour répondre à nos questions.
Essentiellement, je voudrais poser deux grandes questions. Tout d'abord, j'ai compris qu'il s'agit de 2,5 millions de dollars de coupes par année, qui entreront en vigueur lors du prochain budget. J'ai aussi compris que la ministre vous a demandé de voir où on pouvait couper. J'aimerais obtenir la ventilation détaillée de ces coupes, si possible sous format papier, à des fins de référence. Mais pouvez-vous me répondre verbalement maintenant?
Quand les nouveaux critères du Programme de promotion de la femme entreront-ils en vigueur? En vertu de ces nouveaux critères, des groupes comme l'Association nationale Femmes et Droit, la FFQ et l'Alliance canadienne féministe pour l’action internationale peuvent-ils s'attendre à disparaître?
En 2005, on a mené des consultations sur les critères du Programme de promotion de la femme. La ministre a dit qu'elle avait consulté des groupes de femmes. J'aimerais savoir quels sont ces groupes de femmes. S'agit-il du même groupe qu'en 2005? Ce serait un peu bizarre que les critères aient soudainement changé après avoir rencontré d'autres groupes de personnes. J'aimerais connaître les groupes de femmes qui ont été rencontrés de nouveau.
Je tiens à remercier les témoins d'être venus aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir fournir cette information. Vous nous avez aidés à mieux comprendre la situation. Merci beaucoup.
Mesdames, monsieur, nous devons examiner le Budget. C'est une responsabilité du comité. Nous n'avons pas le temps de le faire maintenant, car il ne nous reste que sept minutes, de sorte que nous n'avons d'autres choix que d'aborder cette question au début de la prochaine réunion. Si tout le monde pouvait rencontrer des représentants ministériels avant la réunion -- si vous avez des questions supplémentaires -- nous pourrions régler la question du Budget le plus rapidement possible au début de notre prochaine réunion. La présence de représentants du MAECI et de Justice Canada à la prochaine réunion a été confirmée. Si les membres du comité se préparent de façon à ce qu'on examine rapidement les documents budgétaires, et s'ils posent les questions d'avance aux représentants ministériels, le comité pourra s'acquitter de cette tâche.
Vous aviez parlé, madame Stronach, de distribuer de la documentation. Je vous prierais de veiller à ce qu'elle soit disponible en anglais et en français.
Y a-t-il d'autres choses dont nous devrions parler? Madame Mourani.