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Bonjour, mesdames et messieurs. Je suis heureuse d'être à Ottawa pour discuter avec vous. Je m'appelle Jacquie Maund et je suis coordonnatrice de Campagne 2000 pour l'Ontario.
Campagne 2000 est une coalition nationale sans affiliation politique qui regroupe plus de 120 organismes dont l'objectif est d'enrayer la pauvreté chez les enfants et dans les familles au Canada. Notre nom vient d'une résolution adoptée à l'unanimité en 1989 à la Chambre des communes ayant pour objet d'enrayer la pauvreté chez les enfants au Canada pour l'an 2000. Chaque année, à l'anniversaire de cette résolution, nous publions un rapport contenant les statistiques les plus récentes sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada. Ces chiffres sont des chiffres publiés par Statistique Canada. Les données les plus récentes, concernant 2004, sont celles sur lesquelles je fonderai mes commentaires cet après-midi. J'ai apporté un exemplaire de ce rapport à votre intention.
Nous utilisons la définition de la pauvreté fondée sur le seuil de faible revenu, avant impôt, de Statistique Canada: le SFR avant impôt. D'après nos constatations, les taux de pauvreté sont toujours plus élevés dans les familles monoparentales dont le chef est une femme. Nous apprécions par conséquent l'occasion de faire à votre comité un exposé sur les femmes et la sécurité économique.
J'aimerais d'abord mentionner brièvement certaines des constatations qui se trouvent dans le rapport sur la pauvreté des enfants au Canada. Ce rapport indique que près de 1,2 million d'enfants vivent toujours sous le seuil de la pauvreté; c'est l'équivalent de près d'un enfant sur six. Au cours des 25 dernières années, le taux de pauvreté infantile au Canada n'a jamais été inférieur au taux de 1989, qui était de 15 p. 100. Nous n'avons jamais atteint un taux plus bas de pauvreté des enfants et des familles depuis que cette résolution a été adoptée.
Nos constatations indiquent que la croissance économique ne résout pas le problème de la pauvreté des enfants et des familles au Canada. Malgré la très forte croissance des dernières années, le taux de pauvreté infantile au Canada s'est maintenu à environ 17 ou 18 p. 100. Le pourcentage de familles de travailleurs à faible revenu augmente. Un tiers des enfants de familles à faible revenu du Canada ont au moins un parent qui travaille à plein temps et toute l'année et, pourtant, leur famille n'est pas capable de gagner un revenu suffisant pour dépasser le seuil de la pauvreté. La proportion de ces familles, qui était de 27 p. 100 il y a une douzaine d'années, a augmenté; par conséquent, le nombre de familles de travailleurs à faible revenu augmente.
Nous savons en outre que les programmes publics font une différence, car ils réduisent la pauvreté des familles et des enfants. S'il n'existait pas de programmes comme la Prestation fiscale canadienne pour enfants, le taux de pauvreté aurait atteint 24 p. 100 en 2004, au lieu de 17 p. 100. Les programmes gouvernementaux font effectivement une différence.
J'aimerais faire quelques commentaires sur les familles monoparentales dirigées par une femme qui sont particulièrement vulnérables à la pauvreté. Les taux de pauvreté sont disproportionnés dans les familles dont le chef est une femme. Environ 52 p. 100 des enfants de familles à faible revenu du Canada vivent dans des familles monoparentales dirigées par une femme. Leur nombre est disproportionné dans ce segment de notre population.
Quand on discute de la pauvreté, on veut également mettre en évidence le degré de pauvreté et signaler à quel niveau en dessous du seuil de la pauvreté se situe la famille moyenne. Les statistiques indiquent que la famille biparentale à faible revenu moyenne aurait besoin d'un montant additionnel de 10 400 $ par année rien que pour atteindre le seuil de pauvreté. En ce qui concerne les familles monoparentales dirigées par une femme, la situation est un peu moins grave. La famille moyenne à faible revenu dirigée par une femme aurait besoin d'un montant additionnel de 9 400 $ par année pour atteindre ce seuil. Nos chiffres révèlent que ces statistiques n'ont pas changé beaucoup depuis le début des années 1990. Par conséquent, malgré une forte croissance économique, le degré de pauvreté de ces familles n'a pas beaucoup diminué.
En ce qui concerne les familles qui reçoivent de l'aide sociale, sur le nombre total d'enfants qu'elles représentent, 71 p. 100 sont dans des familles dirigées par des mères seules. Cela équivaut à environ 339 000 enfants vivant dans des familles monoparentales dirigées par une femme et recevant de l'aide sociale. La grosse majorité, soit plus de 90 p. 100, de ces familles monoparentales, sont dirigées par une femme.
Je me propose maintenant d'exposer quelques-unes des raisons de notre taux de pauvreté infantile élevé et de faire des commentaires pour mettre en évidence la situation particulièrement précaire des mères chefs de famille monoparentale.
Campagne 2000 expose les deux principales causes de la persistance d'un taux de pauvreté élevé chez les enfants et dans les familles au Canada. La première est liée à l'affaiblissement de la couverture sociale dans notre pays et la deuxième, aux changements survenus sur le marché du travail au cours des 20 dernières années.
Lorsque les parents ne sont pas capables de faire partie de la population active et ne sont pas admissibles à l'assurance-chômage, l'aide sociale — le bien-être — devient le programme de dernier recours. Les travaux du Conseil national du bien-être social indiquent que les revenus de bien-être social sont très inférieurs au seuil de la pauvreté. Par exemple, les prestations sociales pour les familles avec des enfants ne représentent que de 55 à 60 p. 100 du niveau considéré comme étant le seuil de la pauvreté.
Malgré les dépenses gouvernementales accrues en matière de prestations pour enfants, en particulier depuis 1998, c'est-à-dire depuis la mise en place de la Prestation fiscale canadienne pour enfants, la situation de la plupart des familles avec des enfants au chapitre des revenus ne s'est pratiquement pas améliorée, quand elles sont dépendantes de l'aide sociale. C'est notamment dû au fait que les prestations sociales n'ont pas augmenté en proportion de l'inflation et qu'elles sont insuffisantes, et aussi au fait que la plupart des provinces continuent de récupérer une partie du Supplément de la prestation nationale pour enfants.
Les règles du régime d'assistance sociale précisent le montant des revenus que les bénéficiaires sont autorisés à conserver. Par exemple, en ce qui concerne les mères de famille monoparentale, si elles touchent une pension alimentaire de leur époux, le montant de cette pension est déduit de leur chèque d'assistance sociale. Elles ne peuvent pas en profiter.
L'assurance-emploi n'accorde plus de protection sociale à la majorité des travailleurs temporairement au chômage. En 2004, environ 44 p. 100 seulement des chômeurs touchaient des prestations d'assurance-emploi alors que 75 p. 100 d'entre eux en touchaient il y a une dizaine d'années. Ce sont là quelques aspects de la couverture sociale affaiblie.
En ce qui concerne le marché du travail, on constate que malgré une vigoureuse création d'emplois et un taux de chômage peu élevé, un nombre croissant de parents travaillent mais ne sont pas capables de trouver des emplois offrant une rémunération, des avantages sociaux et un nombre d'heures de travail suffisants pour porter le niveau du revenu familial au-dessus du seuil de la pauvreté. Cette situation est due en partie aux bas salaires.
Au Canada, un emploi sur quatre rapporte moins de 10 $ de l'heure. Rien qu'en ce qui concerne les emplois à plein temps, un sur six est un emploi rémunéré à un taux horaire inférieur à 10 $. Les femmes sont davantage susceptibles d'avoir des emplois mal rémunérés que les hommes; 22 p. 100 des femmes occupent des emplois à revenu peu élevé alors qu'en ce qui concerne les hommes, ce n'est le cas que pour 12 p. 100 d'entre eux. Les femmes gagnent environ 71 p. 100 de ce que les hommes gagnent pour un emploi à temps plein et durant toute l'année.
Un niveau d'instruction plus élevé ne fait pas une grosse différence. Le taux est d'environ 74 p. 100 pour des gens dont le niveau d'instruction est équivalent.
Par conséquent, les emplois mal rémunérés sont en partie la cause des taux de pauvreté disproportionnés.
Si l'on se base sur la nature du travail, les emplois précaires et atypiques représentent 37 p. 100 du nombre total des emplois au Canada, alors qu'ils n'en représentaient que 25 p. 100 au milieu des années 1970. Ce que nous appelons des emplois précaires, ce sont par exemple des emplois à temps partiel, des emplois temporaires, du travail à forfait et des emplois autonomes.
La grande majorité des travailleurs à temps partiel, soit 70 p. 100, sont des femmes. Les personnes qui travaillent à forfait ou qui ont des emplois temporaires ou sont des travailleurs autonomes ne sont pas protégées par la législation sur les normes d'emploi; par conséquent, chez ces travailleurs, le risque de rémunération non payée ou de rémunération inférieure au minimum légal ou encore de travail les jours fériés et de surtemps est plus élevé. On constate que ce sont généralement des femmes, des immigrants récents et des membres de minorités visibles qui occupent ces types d'emplois précaires.
En ce qui concerne la garde des enfants, nous savons, d'après les travaux que nous avons faits, que l'accès à un apprentissage précoce et à des services de garde abordables et de qualité est essentiel pour sortir de la pauvreté et permettre aux parents de recevoir une formation ou d'obtenir des emplois tout en veillant à ce que le bien-être de leurs enfants soit stimulé au cours des premières années de leur existence et à ce qu'ils soient bien préparés au milieu scolaire.
Le Canada est un des pays de l'OCDE où le taux de participation des femmes au marché du travail est le plus élevé. Environ 3 millions d'enfants ont une mère qui fait partie de la main-d'oeuvre rémunérée et, pourtant, le nombre de places réglementées de garde d'enfants au Canada est inférieur à 800 000. Ce sont les chiffres pour 2003.
J'ai une référence à une étude — dont je vous ai remis des exemplaires — qui porte exclusivement sur les mères chefs de famille monoparentale, indiquant que l'accès à des places réglementées et subventionnées de garde d'enfants était d'une importance vitale pour leur capacité d'obtenir et de conserver un emploi.
Je voudrais conclure en faisant cinq recommandations qui s'adressent au gouvernement fédéral.
La première est qu'il est essentiel de prévoir des prestations de revenu pour enfants. La Prestation fiscale canadienne pour enfants devrait atteindre son niveau maximum de 3 243 $ au mois de juillet. Campagne 2000 préconise que le montant soit porté à 5 100 $ par enfant par année. Il est en outre essentiel de s'assurer que les provinces n'en récupéreront pas une partie.
La deuxième est que nous demandons au gouvernement fédéral de créer des programmes d'apprentissage et de garde de jeunes enfants en consultant les provinces, de conclure de nouvelles ententes bilatérales ou multilatérales qui défendent les intérêts des Canadiens et de consacrer des fonds à l'édification d'un système national de qualité, qui soit réglementé, accessible et abordable.
La troisième est que nous voulons que l'on encourage la création de bons emplois assortis d'un salaire suffisant. Nous demandons au gouvernement fédéral d'établir un salaire minimum de 10 $ l'heure indexé sur l'inflation. Ajouté à une Prestation fiscale canadienne de 5 100 $, cela permettrait par exemple à une mère chef de famille monoparentale ayant un enfant d'atteindre un niveau à peu près équivalent au seuil de la pauvreté. Nous exhortons en outre le gouvernement fédéral à renforcer le Code canadien du travail — comme l'a recommandé le commissaire fédéral, M. Harry Arthurs, au mois d'octobre 2006 — et à rétablir l'admissibilité à l'assurance-emploi pour enrayer la diminution importante du nombre de prestataires admissibles.
La quatrième est d'élargir la construction de logements d'un coût abordable. Le Canada est un des rares pays au monde dépourvu de stratégie globale accompagnée d'un système de financement permanent pour la création de logements abordables.
La cinquième est qu'il faut appuyer une éducation postsecondaire et une formation abordables et accessibles. Nous savons que l'absence d'aide financière pour des programmes de formation et le manque d'accès à une formation subventionnée ont pour conséquence que les chefs de famille monoparentale, en très grosse majorité des femmes, ont beaucoup de difficulté à se dégager de l'aide sociale et du cycle de la pauvreté.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie pour votre exposé.
Je travaille avec votre organisme et rencontre ses représentants depuis des années. Pour être honnête, j'ai de la difficulté à poser une question, car je suis d'accord avec ce que vous dites. J'approuve les solutions. J'étais très engagée lorsque la prestation pour enfants a été instaurée. Elle devait augmenter avec les années. J'ai participé activement, avec mes collègues, à l'entente qui a été conclue avec les provinces au sujet d'un programme national d'apprentissage et de garde de jeunes enfants. Nous étions, naturellement, très occupés à édifier une stratégie du logement et à mettre sur pied d'autres initiatives qui ont disparu depuis.
Je suis entièrement d'accord avec le montant de 5 100 $ que vous préconisez. Je pense que notre chef, , a déjà annoncé publiquement que c'est ce qu'il ferait. Le montant qu'il a cité n'était toutefois pas de 5 100 $, mais de 5 000 $. Il a déjà pris l'engagement de rétablir ou d'établir des services nationaux d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Je sais qu'il s'est engagé à rétablir le salaire fédéral minimum de 10 $. Cela ne concerne peut-être pas forcément directement les provinces, car nous n'avons pas compétence en la matière, mais cette initiative fixe la barre au niveau où elle devrait être. C'est essentiel.
Nous prenons bonne note des autres suggestions. Je voudrais vous poser deux ou trois autres questions associées à certains de ces commentaires. Comme je l'ai déjà signalé, je ne conteste le bien-fondé d'aucune de ces suggestions.
Quant au rétablissement de l'assurance-emploi et à son extension aux travailleurs autonomes, j'estime que c'est important. Vous pourriez peut-être donner des informations plus précises à ce sujet. Je ne sais pas si vous avez lu le livre rose que nous avions; je vous en ferai peut-être parvenir un exemplaire.
Si nous portions le montant de l'exemption personnelle à 10 000 $ ou à 15 000 $ — à 10 000 $ initialement, par exemple — en vertu de laquelle on ne paie pas d'impôt puisqu'il s'agit d'une exemption personnelle, dans quelle mesure cela aiderait-il? Ce serait en sus des initiatives que vous avez mentionnées. Plusieurs éléments sont à la base de tout cela — la prestation pour enfants, l'apprentissage et la garde des jeunes enfants et un programme national de logement, au strict minimum. Ces trois éléments ont une importance fondamentale. Le quatrième est, naturellement, une hausse de salaire.
En ce qui concerne les deux derniers budgets, pourriez-vous faire des commentaires sur les mesures qu'ils contenaient en indiquant quand elles sont utiles et quand elles ne le sont pas? De quelle façon cadrent-elles avec les recommandations que vous avez faites aujourd'hui? En outre, s'il est essentiel d'apporter certains changements, dans quels domaines serait-ce nécessaire?
Je signale que je partage le temps dont je dispose avec M. Stanton et qu'au deuxième tour, nous partagerons le temps qui nous est imparti pour pouvoir poser nos questions.
Merci beaucoup d'être venue aujourd'hui. C'est très aimable de votre part de nous consacrer du temps.
En 1989, on avait promis que la pauvreté infantile serait supprimée pour 2000. Je constate que c'est un problème profondément ancré et qu'il est essentiel de le régler.
En toute honnêteté, nous avons entendu des commentaires de plusieurs centaines de parents ayant de jeunes enfants qui vivent dans une grande pauvreté, et ces parents sont très reconnaissants pour l'allocation mensuelle de 100 $ qui leur a été accordée. Ils ne paient pas d'impôt sur cette allocation, car leur revenu est inférieur au niveau imposable. Par conséquent, cette initiative a été extrêmement avantageuse pour eux, surtout lorsqu'ils ont des enfants en très bas âge. Ces parents peuvent également utiliser cette allocation comme ils l'entendent. Personnellement, je souhaiterais qu'on puisse en majorer le montant, car la réaction des familles extrêmement pauvres a été très bonne.
Étant donné que c'est une déclaration qui a été faite en novembre 1989, quels ont été d'après vous, pendant tout ce temps-là, les plus grands obstacles? Je présume que les bonnes vieilles méthodes n'ont pas été efficaces, puisque vous mentionnez ces statistiques aujourd'hui. J'ai vérifié les conversations qui s'étaient déroulées à cette période-là; j'ai vérifié les rapports de comités de cette époque. On faisait le même type de commentaires que maintenant.
Le nouveau gouvernement a tenté de s'attaquer à ce problème de façon à aider immédiatement les familles à faible revenu. C'est un premier pas, mais d'autres initiatives sont essentielles.
D'un point de vue très pratique, que pensez-vous de tout cela? Pourquoi l'objectif n'a-t-il pas été atteint depuis 1989? Pourquoi les statistiques sont-elles ce qu'elles sont actuellement? C'est une situation déplorable. Avez-vous des commentaires à faire à ce sujet?
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Merci, madame la présidente.
J'étais ici en 1989 le soir où le train de mesures concernant la pauvreté infantile présenté par M. Broadbent a été adopté. Je n'étais pas ici à titre de député, mais j'étais directeur d'une banque alimentaire. Je suis d'ailleurs encore directeur de la banque alimentaire de London.
Nous sommes très frustrés depuis le tout début, depuis que les banques alimentaires à travers le pays se sont appliquées, avec l'aide de Campagne 2000, à apporter une solution au problème de la pauvreté infantile. Cette question reste pour nous un problème majeur.
Ma banque alimentaire, par exemple, aide directement 2 600 familles par mois, et 2 600 autres familles par l'intermédiaire d'autres organismes que nous approvisionnons. Ces familles sont reconnaissantes d'avoir 100 $ par mois, car c'est la valeur de l'aide que nous donnons, mais ce n'est pas assez pour combler tous leurs besoins. Ceux-ci sont substantiels.
Je n'aborde pas le sujet dans un quelconque esprit de partisanerie. Mon message est qu'on continue à mettre en place des mesures à court terme à titre de stimulation, mais que ce n'est pas efficace.
M. Stanton a posé à mon avis une excellente question en demandant si vous aviez fait un calcul du coût et à combien s'élèverait ce dernier. J'ai toutefois trouvé la question de Mme Mathyssen concernant le coût de l'inaction encore plus pertinente.
Je sais, car c'est là que je vivais, que l'Irlande a calculé le coût à un certain moment. Il serait utile pour le comité que vous puissiez faire tous ces calculs pour nous les communiquer. Nous devons faire comprendre à la population que c'est la situation dans laquelle se trouvent les femmes vivant dans la pauvreté, surtout les mères chefs de famille monoparentale. C'est indispensable que nous le fassions.
Je voudrais savoir si vous estimez que c'est possible. Vous dites que de nombreuses études ont été faites ou que certains coûts ont été calculés. Est-il possible de rassembler toute l'information nécessaire pour calculer le coût de l'inaction, ou bien alors, est-ce déjà fait?
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Merci, madame la présidente.
Madame Maund, merci beaucoup d'être ici.
Je suis un peu choquée. Je ne sais pas où, comme société et êtres humains, on a pris la mauvaise direction. Nous en sommes à la troisième génération de personnes qui bénéficient de l'aide sociale. Il est plus payant pour les gens de rester chez eux que de travailler. Les emplois disponibles sont à temps partiel ou précaires. On paie des cotisations à l'assurance-emploi mais en cas de mise à pied, on n'a pas accès aux prestations d'assurance-emploi.
Il est donc plus payant pour une femme qui a des enfants de rester chez elle et de recevoir des prestations de bien-être social que d'être valorisée dans un emploi. C'est incompréhensible. Je suppose que vous avez réfléchi à la façon dont on pourrait travailler ensemble pour réduire la pauvreté des enfants, bien sûr, mais aussi celle de leurs parents.
Votre rapport fait état du peu de progrès réalisés pour éliminer la pauvreté infantile. Néanmoins, il énumère plusieurs forces, dont une position financière solide permettant de consentir les investissements nécessaires, soit un surplus fédéral prévu en 2005-2006 de 13,2 milliards de dollars. Le surplus était plus élevé que cela. Aussi, d'autres provinces ont lancé des stratégies de réduction de la pauvreté. Quant aux faiblesses, vous parlez d'un manque de volonté politique et de leadership pour élaborer un plan assorti de cibles et d'échéanciers, des questions de compétence fédérale et provinciale qui compliquent la mise en oeuvre, et des priorités politiques contradictoires ou changeantes qui nuisent au progrès.
Votre groupe existe depuis 18 ans. Je suis certaine que vous avez pensé à la mise en place d'une stratégie et à des échéanciers pratiquement réalisables, car il semble que nous ne soyons pas assez intelligents pour le faire comme législateurs. On y pense une année et on n'y pense pas l'année suivante. On doit s'occuper de ce problème de façon continue, et non pas sporadiquement.
Pouvez-vous nous fournir des canevas pour qu'on puisse les proposer? Compte tenu de ce qu'ont dit Irene et M. Pearson et de ce qu'ils ont fait ailleurs, on pourrait tirer parti de cette expertise pour sortir nos enfants de cette misère, qui n'est pas normale en 2007.
Vous avez fait un exposé très bien structuré. Vous avez exposé tout ce que vous considérez comme le travail de Campagne 2000.
Vous avez brossé un tableau très pessimiste indiquant que le taux de pauvreté infantile et familiale est resté au même niveau de 15 p. 100 pendant 25 ans. Ça nous donne matière à réflexion pour la poursuite de notre étude sur les mesures à prendre.
Je peux comprendre qu'en 1989, c'était le marasme économique. En 1998, nous avons instauré la Prestation fiscale canadienne pour enfants.
Nous devons profiter de la croissance économique pour investir dans nos enfants et dans nos citoyens. Vous avez indiqué des pistes à suivre. Il est essentiel de penser non seulement à des politiques économiques durables, mais aussi à la justice sociale.
Je vous remercie d'être venue.
Si, d'ici la fin de notre étude, vous avez d'autres informations sur les pratiques exemplaires adoptées dans d'autres pays, nous aimerions que vous nous les communiquiez. Lorsque les représentants de Ressources humaines et Développement social Canada ou du ministère des Finances viendront témoigner, nous leur demanderons quel point de référence ils ont adopté.
Chers collègues, il ne faut pas oublier non plus que nous sommes un pays différent et que nous avons un gouvernement différent. Nous procédons de façon différente, mais nous voulons tous résoudre le même problème. Voyons comment nous pouvons faire des progrès.
Sur ce, je vous laisse une minute environ pour le mot de la fin.
Un grand merci de la part du comité.
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Oui. Ça lui est impossible. C'est totalement exclu en ce qui la concerne.
Pour ce qui est du budget principal des dépenses, nous l'avons tous depuis un certain temps et, par conséquent, si vous devez trouver un remplaçant, demandez-lui de bien s'informer sur le budget.
Chers collègues, vous savez que nous n'avons pas le droit de convoquer la ministre. Nous pouvons présenter à la Chambre un avis de motion indiquant que nous avons demandé à la ministre de se présenter et qu'elle ne l'a pas fait; nous pourrions donc recourir à des pressions politiques. Nous avons toutefois cette date.
Ce que je vous suggère, c'est de signaler à la ministre que nous aimerions qu'elle vienne témoigner, car les fonctionnaires ne peuvent pas répondre à toutes les questions. Il est possible que nous voulions poser à la ministre des questions auxquelles elle soit la seule à pouvoir répondre. Par conséquent, si vous voulez bien, nous procéderons en deux étapes. Nous pourrions demander aux fonctionnaires de se présenter et nous réserverons les questions auxquelles ils ne peuvent pas répondre pour la ministre. Nous conservons donc la date du 30 mai pour la ministre.
Je pense que quelqu'un a suggéré que si nous parcourons le budget des dépenses et que nous avons des questions urgentes nécessitant une réponse de la ministre, nous pourrions peut-être lui écrire pour lui demander si elle ne peut pas obtenir la réponse de son ministère dans les plus brefs délais. Cela vous convient-il?
Je sais que cela dérange un peu, mais avons-nous le choix? Non.
Je demanderai donc à la greffière si elle peut inviter les fonctionnaires, et nous demanderons à la ministre de se présenter le 30 mai, qui est un mercredi. Si vous avez un remplaçant, veuillez par conséquent le mettre au courant de la situation.
Merci.
La séance est levée.