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Merci de m'avoir invité.
Je comparais comme bénévole impartial pour parler des injustices dont sont victimes les femmes qui avancent en âge. Mon objectif ici est de proposer des idées, même si elles n'ont pas forcément des bases scientifiques et n'ont pas été vérifiées, étant donné de la brièveté du préavis. Ce sont des idées sur la façon de combler un écart sur lequel je n'ai pas à donner d'explications.
Je compte 50 ans d'expérience, dont un bon nombre au cours de ma vie active, lorsque je travaillais dans le mouvement féminin et avais un certain pouvoir qui me permettait d'y agir. J'ai également travaillé dans le secteur du bénévolat et je préside actuellement la section de la CARP dans la baie Georgienne. J'assure également la liaison et l'organisation au sein d'un front commun qui milite pour le partage des pensions. Le front réunit 25 organisations et regroupe plus de 3 millions de personnes, tous des retraités et des aînés.
C'est une question qui me préoccupe depuis quatre ans. Nous avons créé l'expression « partage des pensions ». Comme Jim va parler expressément de cette question, je vais sauter beaucoup de choses, si vous n'avez pas d'objections, ou bien vous entendrez deux fois la même chose. Il représente le RCPP. Son organisation est l'une des 25, mais elle est l'une des pionnières et l'une de celles qui insistent le plus sur cette question. Il possède tout le bagage technique, même s'il est très modeste à ce propos.
Le partage des pensions est un droit des femmes. C'est un enjeu féminin et il l'a toujours été. Oui, il y a des allégements fiscaux qui sont partagés, mais, en principe, c'est un droit des femmes. Vous remarquerez qu'il y a des précédents en droit familial: le partage du RPC et du RRQ, et le REER de conjoint. Les précédents ont été créés avant que nous ne prenions le dossier en main.
Je voudrais rester en marge du partage des pensions, mais vous devez comprendre certains des avantages accessoires. Enfin, nous avons une bonne raison de nous marier, car le partage des pensions va apporter des modifications et donner un caractère officiel à des relations auxquelles ont nui les effets dissuasifs du régime de sécurité de la vieillesse. Croyez-le ou non, il y a des aînés qui habitent ensemble, mais qui ne l'annoncent pas officiellement. Cette mesure sera fort utile aux femmes qui sont mariées actuellement, mais elle ne fera rien pour les veuves. Elle le fera à l'avenir, car elles conserveront dans le ménage une plus grande part de l'avoir qui ne sera pas rogné par l'impôt.
J'espère que cela rejoindra vos intérêts, mais je voudrais parler aujourd'hui des femmes âgées non mariées et des mesures à prendre pour elles, de façon qu'elles soient moins nombreuses à être en difficulté et que nous puissions refermer l'écart.
Je commence par les prestations de survivant. Comme vous le savez, ces prestations ne sont pas prévues dans tous les régimes de retraire. Bien des régimes disparaissent avec le retraité, et la veuve voit s'envoler ce revenu. Il faut étudier ce problème et, si nous en parlons, je serai disposé à discuter des moyens de s'y prendre.
Les conséquences de dizaines d'années de discrimination ont laissé la femme âgée d'aujourd'hui dans une situation très défavorisée. C'est elle qui a été victime de discrimination sur divers plans: rémunération, promotions, avantages sociaux, reconnaissance dans la collectivité et reconnaissance de sa contribution, qu'il s'agisse de travail rémunéré ou de travail dans la collectivité, au foyer.
Les inégalités du divorce... Aucun d'entre vous ne s'étonnera de m'entendre dire que les hommes sont très favorisés. D'après les chiffres de Statistique Canada pour 2006, ils sont deux fois plus nombreux à avoir fait des études universitaires. Et cela va de pair avec d'autres facteurs de la situation de l'homme dans le ménage et ses liens avec la collectivité et avec ses ressources.
Le remède que je suis porté à chercher consiste à essayer de donner aux femmes qui ont été défavorisées par ce que j'appellerais un vent contraire, un vent plus favorable pour qu'elles puissent se rattraper.
Vous direz peut-être qu'il s'agit de discrimination à rebours, et c'est peut-être vrai, mais il nous faut apporter un remède. Il faut commencer avant l'âge de 65 ans, en nous occupant des femmes qui sont moins âgées ou qui ne sont pas encore tout à fait des aînées. Il y a beaucoup d'idées que je voudrais explorer et dont nous nous sommes servis au fil des ans dans le mouvement féministe.
J'ai travaillé dans les coulisses. J'ai été l'un des orchestrateurs. J'ai dirigé un personnel de 4 000 employés. Je sais ce qui s'est passé pendant cette période, et nous avons fait bien des choses que nous pourrions maintenant faire pour les aînées et les femmes qui se rapprochent de ce stade de leur vie: des stages, de l'encadrement, des conseils, un placement sélectif, la mise en valeur des étoiles, la publicité. Il faut s'y prendre correctement. Il faut trouver les étoiles et en faire des exemples. C'est possible.
Je ne crois pas nécessaire de vous parler de réseau. Il y a ici surtout des femmes. Je suis sûr que vous avez entre vous un réseau qui vous rend productives, qui fait avancer la cause des femmes en ce moment même.
Je représente ici l'association CARP, mais, je le répète, j'assure aussi la liaison pour trois millions de personnes. J'ai vérifié avec l'association, et elle est prête à travailler pour faciliter la réalisation de cette idée. En d'autres termes, comment pouvons-nous travailler pour présenter des ateliers qui permettront aux femmes d'obtenir les avantages qui leur manquent en matière financière?
Je vais proposer des idées révolutionnaires. Dans le cas des veuves, nous devrions songer au rajustement rétroactif de l'impôt. Soit dit en passant, je présume que le partage des pensions sera adopté. Il faut étudier les facteurs actuariels, car, statistiquement, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Et je le demande, pourquoi y a-t-il un âge uniforme pour la conversion des REER et FERR? Ce devrait peut-être être plus tard pour les femmes. Elles vivent plus longtemps. Les femmes représentent 70 p. 100 du groupe des plus de 90 ans. Peut-être faudrait-il permettre aux femmes de toucher le RPC ou le RRQ tout en continuant à travailler si elles le décident.
Il nous faut un plus grand nombre de possibilités dans les programmes de prestations aux survivants. Considérez de nouveau les tables actuarielles. Cela peut-il se justifier? Même si nous ne le pouvons pas, je dis qu'il faut donner un coup de pouce aux femmes.
Certaines de ces mesures entraînent des coûts, mais je crois que l'argent nécessaire est déjà dans d'autres programmes et dans la collectivité. Dans les organisations sans but lucratif du secteur du bénévolat. L'assurance-emploi a de l'argent pour ce genre de programme, et je crois qu'il faut l'utiliser de cette manière.
Madame la présidente, voilà un rapide résumé. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions.
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Merci de donner au RCPP l'occasion de vous présenter un exposé.
Je vous rappelle que le RCPP, le Regroupement des Canadiens pour le partage des pensions, est un groupe de défense et de promotion voué à un seul enjeu, le partage des pensions. Parmi les 23 organisations du front commun, il est le seul qui s'intéresse à cette unique question. Je voudrais situer l'enjeu dans son contexte.
Nous voulons d'abord vous assurer que nous ne sommes pas ici pour enfoncer une porte ouverte. Nous savons que le gouvernement a déposé une motion de voies et moyens visant l'équité fiscale qui englobe le partage des pensions, et nous nous en réjouissons. Nous sommes convaincus que la motion sera suivie d'une loi fiscale, même si l'initiative du partage des pensions a été jointe à plusieurs autres, dont celle qui porte sur les fiducies de revenu.
Nous sommes optimistes, et le vote de troisième lecture, aujourd'hui nous donnera peut-être raison, mais nous reconnaissons que, même si les mesures proposées sont en voie de recevoir l'approbation finale, la loi fiscale n'est pas encore adoptée. Nous demeurons donc vigilants et prudents. Malgré notre prudence, notre exposé ne vise pas à vous convaincre de l'équité intrinsèque du partage des pensions, maintenant reconnue par le gouvernement, les médias et la population canadienne, dont l'appui est très ferme.
Nous entendons aujourd'hui vous expliquer clairement pourquoi le partage des pensions est nettement avantageux pour les femmes âgées. Une brève explication du partage des pensions permet de bien saisir la situation. Voici un extrait d'une page Web de Finances Canada consacrée au partage des pensions:
Les conjoints sont réputés fractionner leur revenu de pension admissible de manière que chaque conjoint déclare un montant égal, sous réserve de l’attribution maximale permise qui est de 50 p. 100 de ce revenu.
Par exemple, si l’un des conjoints a un revenu de pension admissible de 40 000 $ et l’autre, un revenu de pension admissible de 10 000 $, on suppose que chacun d’eux déclare un revenu de pension admissible de 25 000 $ aux fins de l’impôt.
Le tableau qui est joint à l'exposé et qui a été établi pour nous par un comptable agréé lié au RCPP illustre l'effet du partage d'après l'année d'imposition 2005. Comme vous le verrez, l'allégement fiscal supplémentaire n'est pas considérable, mais il peut représenter beaucoup pour un couple d'aînés qui vit de pensions de retraite.
Le RCPP estime que les femmes âgées mariées dont le revenu est inférieur à celui de leur mari tireront profit de cette réforme fiscale. Dans la génération actuelle d'aînés, le partage du travail s'est fait selon le modèle traditionnel et commun à l'époque pour les couples mariés: un conjoint sur le marché du travail et l'autre au foyer. Selon une conviction très respectée, cette répartition des rôles était la meilleure pour l'éducation des enfants.
Même si ces femmes avaient voulu faire carrière, leurs perspectives étaient limitées à cette époque par le « plafond de verre », et la discrimination sexuelle était omniprésente. Bon nombre d'entre elles n'ont eu aucune possibilité, ou presque aucune, de se constituer une retraite ou un REER bien à elles, et les femmes mariées étaient exclues de nombreuses professions. Dans l'enseignement, par exemple, elles étaient mises à pied dès que leur grossesse devenait évidente. Il n'existait aucun congé de maternité payé.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des femmes ont occupé des postes clés, mais on s'attendait qu'elles démissionnent après la guerre pour céder la place aux anciens combattants qui étaient soutiens de famille. Dans certains postes, comme ceux de téléphonistes, les femmes ont dû former les hommes qui sont devenus leurs patrons.
Il n'y a pas si longtemps, dans les années 1960, des employeurs importants refusaient d'engager des femmes mariées.
C'est donc en toute bonne foi que bien des couples ont misé principalement sur un revenu unique, et, par conséquent, ils touchent aujourd'hui un revenu de retraite unique.
Ce n'est qu'à partir de l'année d'imposition 1988 que la formule de calcul de l'impôt sur le revenu a été modifiée de façon à augmenter considérablement la pénalité imposée au revenu unique de bon nombre de couples. À ce moment, les aînés d'aujourd'hui avaient déjà établi la répartition des rôles dans leur ménage et leur cheminement professionnel, et il était trop tard, dans le cas de ceux qui s'étaient engagés dans la voie traditionnelle, pour modifier leurs options fiscales, comme travailleurs et comme retraités, même après la mise en place des REER de conjoint
En revanche, les jeunes couples qui ont commencé leur vie professionnelle après 1988 et qui connaissaient mieux les avantages offerts par le gouvernement aux couples qui ont deux revenus ont pu tenir compte, dans le choix de la répartition des rôles, de la pénalité qui s'applique leur vie durant aux couples qui déclarent un revenu unique.
Il y a actuellement des moyens d'éviter la pénalité du revenu unique à la retraite: les REER, les REER de conjoint et le RPC. Toutefois, ces mécanismes sont arrivés trop tard pour bien des aînés d'aujourd'hui. Les cotisations au RPC ont commencé en 1966, et les REER en 1988.
Le RPC est discriminatoire envers les femmes âgées d'aujourd'hui, car la plupart d'entre elles étaient dans le système avant l'instauration du RPC ou à l'époque où il y avait discrimination envers les femmes dans les milieux de travail. Comme le RPC ne reconnaît pas la valeur économique du travail des femmes au foyer, ces aînées reçoivent les prestations minimales du RPC ou n'y ont pas droit du tout.
Comment le partage des pensions peut-il être avantageux pour les femmes âgées? D'abord, à Statistique Canada, on a observé que, cinq ans après le décès du conjoint, qui met normalement fin à leurs prestations de pension ou les réduit d'au moins 50 p. 100, le revenu des veuves diminue de plus de 15 p. 100. Puisque ces femmes tendaient à s'absenter de leur travail rémunéré pour prodiguer des soins aux membres de la famille au foyer, elles touchent généralement une pension moindre ou n'en ont aucune. Au décès de leur femme, 5,1 p. 100 des veufs se classent parmi les ménages à faible revenu, alors que ce pourcentage atteint 8,7 p. 100 chez les veuves.
L'exemple suivant aide à illustrer l'injustice du régime fiscal actuel — et qui, on peut l'espérer sera bientôt modifié — pour les couples qui touchent des revenus de retraite. Je propose deux cas. Le couple A est formé de deux retraités dont chacun touche 30 000 $, ce qui donne un total de 60 000 $. Le couple B comprend deux aînés, dont un seul touche une retraite de 60 000 $. Dans les deux cas, les revenus de retraite sont identiques. Supposons qu'un des retraités du couple A décède. Le survivant continue de toucher sa propre pension de 30 000 $ à laquelle s'ajoute la moitié de pension du conjoint décédé. Il a donc 45 000 $ en tout. Dans le couple B, si le retraité décède, le survivant n'a plus pour vivre que 30 000 $, soit la moitié de la pension de la personne décédée, même si ce couple a été plus lourdement imposé pendant les années antérieures. Le scénario du survivant qui n'a pas son propre revenu de retraite est injuste. Le couple A paie moins d'impôt et reçoit davantage que le couple B.
La pénalité imposée au revenu unique pendant toutes ces années a épuisé les réserves du couple B, ce qui laisse au survivant, le plus souvent la femme, moins de richesse pour vivre. Le partage des pensions aidera à atténuer le problème en permettant au couple de ne pas épuiser ses fonds, puisque la pénalité injuste qui frappe le revenu unique sera éliminée au moment de la retraite. Comme le survivant est le plus souvent la femme, on voit clairement l'incidence du partage des pensions sur les femmes âgées. Il est paradoxal et particulièrement cruel que les femmes âgées qui ont fait l'objet de discrimination au travail pendant leurs années productives soient victimes d'une autre injustice au moment où elles sont le plus vulnérables, soit après le décès de leur compagnon de toute une vie, qui a été aussi le soutien de famille.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Il s'agit d'un bon échange, car ces deux messieurs ont abordé un problème dont je parle depuis un certain temps. Certains d'entre nous en discutent depuis un certain nombre d'années.
Je veux simplement m'assurer que, lorsque nous parlons de partage des pensions, nous voulons dire la même chose. Sauf erreur, et on pourra me corriger, les dispositions budgétaires sur le partage concernent uniquement la fiscalité. Il n'y a pas de partage concret des revenus. Cela ne change pas vraiment grand-chose et cette mesure ne fait pas ce que vous prétendez, monsieur Wilson.
Le vrai partage des pensions voudrait dire que, lorsque le couple est à la retraite, le revenu est partagé, comme s'il y avait divorce et un chèque serait remis à chacun des conjoints. La femme aurait donc un revenu dont elle peut disposer. Nous oublions parfois que, dans les ménages où il y a eu des mauvais traitements ou des difficultés pendant la vie, ces problèmes ne disparaissent pas nécessairement à la retraite. Ils continuent. Toutefois, indifféremment de cela, si la pension d'une femme est plus faible — dans la plupart des cas, c'est ce qui s'est passé et c'est probablement ce qui continuera de se passer —, pour toutes les raisons que vous avez données tous les deux, et je ne veux pas m'engager sur ce terrain, le partage des pensions aux fins de l'impôt n'aide pas beaucoup la femme, et cela ne veut pas dire que, lorsque le mari décède, une partie de la retraite va à la femme et échappe à l'impôt, etc. Elle s'appauvrit.
Une organisation a comparu la semaine dernière, Senior Link, qui est au service d'environ 2 600 aînés. Soixante-quinze pour cent d'entre eux sont des femmes. Cela donne une idée de la composition démographique.
Aidez-moi à comprendre. Voulez-vous parler du partage tel que je le décris, où il y a partage des revenus, ou voulez-vous parler d'un simple partage aux fins de l'impôt, car, selon moi, cette mesure n'aura pas les effets que vous prétendez?
Je suis d'accord. Toutes les retraites — le RPC, les REER subventionnés par le régime fiscal — devraient être partagées, et la femme aurait 50 p. 100. Je suis sûr que nous pouvons y parvenir. Cela réglerait le problème de la pauvreté... pas entièrement, mais dans une bonne mesure.
J'ai une ou deux autres questions à poser. Parmi vos idées, il a été question du moment où les femmes doivent être considérées comme des aînées. Vous avez parlé de la possibilité de toucher le RPC en continuant à travailler un certain temps et de celle de repousser l'âge pour la conversion des REER.
Le comité a discuté de choses comme le taux de retrait du Régime de pensions du Canada, de la possibilité d'éviter que les femmes perdent les années qu'elles consacrent à s'occuper d'un enfant ou d'un parent malade. La chose est maintenant acquise pour la grossesse, mais non pas pour les soins — dont les femmes sont responsables dans une proportion de 80 p. 100 — à moins que le gouvernement ne veuille payer et ne donne aux femmes la possibilité de retourner au travail. Voilà un point.
L'autre est la cotisation pour le conjoint au foyer. Il s'agit de trouver un moyen d'aider les femmes qui restent au foyer à cotiser à un régime de retraite, une structure en bonne et due forme. Il ne s'agirait pas seulement d'une chose qu'on fait quand on a l'argent, en contribuant un peu à un REER, mais qu'on laisse tomber quand il n'y a pas d'argent.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, messieurs.
J'ai écouté attentivement vos témoignages sur la situation économique des femmes âgées. Personnellement, je pense que le gouvernement devrait adopter des mesures urgentes et des lois pouvant aider les femmes âgées. Toutefois, il m'apparaît qu'une inquiétude demeure, parce qu'au fond, la population est vieillissante et les coûts des systèmes de soins de santé augmentent également de façon effarante.
Tout dernièrement, je lisais un récent rapport du Comité sénatorial permanent des banques et du commerce traitant de la bombe à retardement démographique. On prévoit qu'il y aura, d'ici 2030, 40 retraités pour 100 personnes en âge de travailler. Cette discrimination envers les femmes âgées d'aujourd'hui va donc se répéter pour les générations qui vont prendre leur retraite d'ici quelques années.
Comprenez-vous un peu où je veux en venir, notamment au sujet de l'impact démographique que l'on vit? En ce qui a trait aux caisses d'États, on cotise actuellement au Régime de pensions du Canada et à la Régie des rentes du Québec, puisqu'on est aussi du Québec. Or, on ne pourra pas faire face à cette arrivée massive de nouveaux retraités.
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Monsieur Braniff, monsieur Wilson, je vous remercie de votre présence.
J'ai bien écouté et j'aime beaucoup votre idée des projets-pilotes qui pourraient être créés dans deux comtés différents. Mon comté serait idéal pour un de ces deux projets parce qu'on y trouve une vingtaine de résidences pour personnes âgées. On y trouve environ 12 000 à 15 000 personnes âgées de 65 ans et plus, mais 38 p. 100 d'entre elles ont plus de 75 ans. Ce serait vraiment l'idéal.
Vous avez fait allusion, un peu plus tôt, à l'âge auquel il faut transformer ses REER en FERR. Vous avez dit que les femmes devraient pouvoir le faire plus tard, soit, si j'ai bien compris votre document, vers l'âge de 76 ans. Or, dans mon comté, à toutes les semaines on fête des personnes qui ont 100 ans et plus: 104 ans, 103 ans, même 106 ans, la semaine dernière. Ne devrait-on pas élever cet âge encore plus? La plus grande problématique qui se pose est celle-ci. Des personnes que je rencontre, dont plusieurs hommes, ont aujourd'hui de 90 ans à 95 ans. Elles ont pris leur retraite à 65 ans, croyant avoir des revenus suffisants pour pouvoir vivre décemment jusqu'à leur mort. Elles se sont rendu compte, à 75 ans, qu'elles ne mouraient pas, ni a 80 ans. À 85 ans, elles étaient encore là. Elles ont maintenant 90 ans et elles n'ont plus un sou dans leur compte de banque parce que les intérêts sont tellement bas qu'elles ont été obligées de retirer leur capital. Elles sont maintenant très pauvres parce qu'elles n'ont pas d'autres sources de revenu. Elles ne sont pas conscientes qu'il peut y avoir du soutien au sein de la communauté, parce qu'elles n'en ont jamais eu besoin auparavant. Maintenant, elles sont trop âgées pour le demander.
Ne pensez-vous pas qu'on devrait élever cet âge encore plus, même jusqu'à 80 ans, et ce non seulement pour les femmes, mais pour les hommes également?
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Ne vous inquiétez pas. Au moins, vous avez bien prononcé mon nom, et je vous en remercie.
Je remercie les deux témoins d'être parmi nous aujourd'hui. Je connais l'un d'eux un peu plus, car Dan est de ma circonscription, celle de Collingwood.
Dan, je me souviens que, lorsque j'ai été élue pour la première fois comme députée de l'opposition, vous êtes venu frapper à ma porte. Nous avons eu alors une grande discussion sur le partage des revenus de retraite et nous avons trouvé des idées sur la façon de faire avancer cette cause. Sans entrer dans les détails, je tiens à dire que j'ai beaucoup aimé notre étroite collaboration dans ce dossier. Je comprends, d'après votre réputation dans la circonscription, que ce n'est pas le seul dossier dans lequel vous avez réussi, que vous réussissez dans à peu près tous les dossiers auxquels vous vous intéressez.
Je proposerais quelque chose aux dames ici présentes: si nous voulons que quelque chose se fasse, il faut le confier à Dan, car il nous aidera à parvenir à nos fins.
Ken, je vous suis reconnaissante de l'excellent travail que vous avez fait sur le partage des revenus de retraite.
En somme, je retiens que vous appuyez très fermement tous les deux l'initiative gouvernementale sur le partage des revenus de retraite et souhaitez l'adoption de cette mesure. Je vous serais reconnaissante de bien vouloir préciser un peu plus les avantages financiers pour les aînés de ce partage des revenus de retraite.
Quant aux femmes âgées vulnérables de notre société, mon expérience du travail avec les aînés remonte à l'époque où je faisais partie d'un personnel politique en Ontario. Je siégeais au comité de la politique sur les aînés. J'ai souvent entendu dire que des aînés — la plupart sont des femmes, car elles vivent plus longtemps — étaient exploités par un membre de la famille ou un proche. On leur enlevait beaucoup de leurs biens précieux, parfois en les volant pour les revendre, et ils se retrouvaient en situation de grande vulnérabilité.
Parmi vos propositions, Dan, vous parlez d'ateliers, d'options, d'idées permettant aux femmes de mieux se renseigner sur ce que nous pouvons faire pour elles, de ce qu'on peut faire pour les informer. Pensez-vous que ce serait un avantage, cette idée de leur faire connaître ce qui est à leur disposition, si jamais elles sont prises dans cette situation? Je suis au courant de certains changements apportés à Condition féminine Canada, des possibilités de demander pour les femmes des ateliers sur diverses questions offerts dans la collectivité.
Je vous demande votre avis, mais je vous fais en même temps savoir que, dans vos milieux, vous pouvez diffuser le message. Les possibilités sont là, si on s'intéresse à offrir ce genre d'atelier, à offrir une partie de l'excellente information que vous avez sur le partage des pensions et d'autres détails à l'intention des femmes âgées. Cela est à la disposition de toutes vos organisations qui s'intéressent à la retraite ou aux aînés. Je crois que vous avez dit qu'il y en avait 23. Il y a donc des possibilités de ce côté. Si vous avez des observations là-dessus, tant mieux.
J'ai aussi trouvé intéressant ce que vous avez dit à propos du relèvement de l'âge de la conversion des REER, qui passe de 69 à 71 ans. L'idée de fixer un âge plus élevé pour les femmes est également intéressante. Le comité a beaucoup discuté de l'analyse sexospécifique. C'est une approche intéressante. Il en est souvent question, mais cela peut aussi être laissé de côté dans bien des discussions. Cela m'a semblé très intéressant.
Dan, je suis désolé si mes questions s'adressent plutôt à vous. C'est peut-être parce que je vous connais un peu plus. Je crois comprendre que vous avez été le président fondateur de la Canadian Aboriginal Business Association. Pourriez-vous nous renseigner sur le rôle que vous y avez joué, plus particulièrement dans l'intérêt des femmes? Comment certaines des idées que vous y avez trouvées pourraient-elles nous être utiles ici? Je crois savoir que l'ancien premier ministre a fait partie du conseil d'administration de cette association.
Je vous en prie.
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Il y a beaucoup de questions. Merci beaucoup, Helena.
Selon les sondages, 70 p. 100 des Canadiens appuient le partage des pensions. Cela dépasse nettement la proportion des personnes admissibles. Je crois même que les sondages ont montré que c'est la loi la plus populaire depuis l'époque antérieure au gouvernement Chrétien.
D'où vient ce soutien? Je dois avouer que je ne comprends pas très bien la politique. C'est pourquoi je peux être très impartial. Vous me pardonnerez. Il n'y a pas un homme ou une femme politique à qui j'ai parlé personnellement qui soit contre le partage des pensions. En octobre 2005, j'ai eu une conversation avec Paul Martin. Il a organisé une réunion avec Tony Ianno, et nous étions très avancés dans les préparatifs de la réunion quand quelqu'un a déclenché des élections. J'ignore quelle est la position des libéraux aujourd'hui. Il est très difficile de le savoir, mais j'ai reçu des appels. Jim Peterson, par exemple, dit que les libéraux appuient cette mesure. J'ai du mal à savoir comment les choses se passent, mais j'ai bon espoir qu'il se passera quelque chose, car il y aura un vote aujourd'hui.
L'idée de prendre des mesures spéciales pour l'un des deux sexes me séduit, car il est possible de redresser les torts du passé.
Une partie de mon exposé ne correspond pas forcément à un consensus, car même au CARP, on a un peu de mal à accepter la discrimination à rebours. Je n'ai pas ce problème, et on ne peut pas me congédier, puisque je suis un bénévole. Il devrait y avoir une discussion, comme il y en aura sans doute dans le reste de la société, mais ce qu'ils feront, c'est mettre des effectifs de 400 000 personnes au service de l'idée de faire de donner des ateliers et de faire sortir les gens. Ils ont une revue qui est lue par un million de personnes, dont la plupart ont 50 ans ou plus. Ce pourrait être un axe d'action. Ils pourraient agir dans ce sens.
J'ai parlé aux représentants d'institutions financières. Elles seraient heureuses de participer à ces ateliers. Pour servir leurs propres fins, bien sûr, mais elles participeraient.
Vous avez parlé du Canadian Council for Aboriginal Business. J'ai bon espoir que ce nom ne vous soit pas inconnu, mais j'en ai été le président fondateur, en 1986. Il est vrai que Paul Martin faisait partie du conseil, tout comme Murray Koffler, Edward Bronfman et quelques autres que vous reconnaîtriez. Il s'agissait surtout d'assurer le développement économique des Autochtones. Les réserves étaient l'objectif principal, mais il y avait aussi les Autochtones hors des réserves. J'ai constaté — si nous avons le temps d'en discuter — que le potentiel qui s'offre aux femmes est incroyable. J'ai constaté qu'il était beaucoup plus facile de les faire bouger.
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Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup d'être parmi nous aujourd'hui.
J'ai quelques questions à poser, et je voudrais commencer par le tableau que vous avez présenté. Je l'ai trouvé très intéressant. On voit, au haut du tableau, qu'un couple qui a un revenu total de 22 000 $ ne profite pas du tout du partage des revenus. Tout au bas, on voit que le couple dont le revenu totalise 112 000 $ s'en tire raisonnablement bien, avec des économies d'environ 8 500 $.
Cela m'intéresse pour diverses raisons, mais surtout parce que, lorsqu'il s'agit des dernières années de l'existence, je trouve que la qualité de vie est importante. Cette disparité de revenu me semble saper la qualité de vie pour une partie importante de cette population. Comment pourrions-nous aider le groupe qui ne peut profiter des modifications apportées pour permettre le partage des pensions?
Je vous demande aussi votre avis sur le fait que le budget, même s'il prévoit le partage de revenus, ne propose rien pour d'autres besoins et la qualité de vie des aînés, comme l'assurance-médicaments, les logements abordables, les soins de longue durée ou les soins palliatifs, les loisirs et les possibilités de formation. Rien. Que pouvons-nous dire à ceux qui sont les plus démunis, qui n'ont pas un revenu suffisant pour prétendre à la qualité de vie qu'ils ont méritée?
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Merci, madame la présidente, et merci aux témoins de cet après-midi.
Il est très agréable de vous accueillir, messieurs.
Je suis heureux que, dans vos deux exposés, vous ayez consacré un certain temps à toute cette question, qui a été abordée au cours de réunions antérieures de notre comité qui ont porté sur ce sujet. Il s'agit avant tout des veuves. Ce sont d'habitude les femmes qui restent, après le décès de leur mari, en plus bas âge. On a discuté de ce qu'il advient alors de leurs revenus.
Vous nous avez trouvé des chiffres de Statistique Canada qui sont très utiles. Vous avez ensuite fait des propositions sur un certain nombre de points qu'on pourrait améliorer, à propos desquels on pourrait adopter des politiques qui, au moins, rendraient la situation plus équitable pour tous. Il y a une diminution de 15 p. 100 dans la première année. Le revenu moyen baisse de 15 p. 100 dans cette première année.
J'ai été surpris de constater que, en fait, le niveau de pauvreté chez les aînés — 5,1 p. 100 pour les veufs et 8,7 p. 100 pour les veuves — n'était pas aussi différent que je le croyais, pour être honnête, mais laissons cela de côté pour l'instant.
À ce sujet, je ne sais pas sur quelle année portent ces chiffres de Statistique Canada. J'ignore si c'est indiqué dans les documents. J'ai l'impression que ce doit être 2004. Le budget de 2006 et le dernier prévoyaient l'augmentation du crédit en raison de l'âge et du crédit pour pension. De plus, le budget de 2007 prévoit une augmentation du montant pour conjoint, de l'exemption personnelle de base — lorsqu'un couple choisit de faire une déclaration commune, le conjoint à charge obtient les pleins avantages.
Avez-vous calculé quel serait l'effet de ces nouveaux crédits pour les aînés et les retraités sur ces chiffres, en plus du partage des revenus de retraite?
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Merci, madame la présidente.
Messieurs Braniff et Wilson, merci encore.
Monsieur Braniff, vous avez avoué avoir 76 printemps. Je ne sais pas si ce sont des hivers ou des printemps! C'est un âge vénérable pour continuer à se battre pour ses soeurs et frères, pour les gens qui nous entourent. Je suis toujours étonnée de voir des gens grandissant en âge et qui continuent de s'investir pour améliorer les conditions de vie, la qualité de vie des gens de leur âge ou qui sont plus vieux encore.
Je ne parle pas en tant que politicienne, car je ne veux pas faire de partisanerie. Ne croyez-vous pas que notre gouvernement devrait avoir une vision à long terme, qui aille au-delà de son mandat de quatre ans — d'un an ou de trois ans dans le cas d'un gouvernement minoritaire —, afin de développer une politique globale pour les personnes âgées qui tienne compte de tous les facteurs dont on a parlé?
Certaines personnes âgées sont très pauvres et n'ont pas besoin d'un comptable pour le savoir. Pour ces personnes, des séances d'information ne voudraient rien dire. Elles ont besoin d'argent et ont besoin de plus que 12 000 $ par année, car ce montant est en deçà du seuil de faible revenu. Le seuil de faible revenu pour une personne seule est maintenant établi à environ 16 000 $ ou 17 000 $. Et même là, ce n'est pas beaucoup.
Devrait-on plutôt établir des politiques globales afin de s'assurer que les personnes qui ont si largement contribué à la richesse du pays aient tout notre respect et puissent vivre dignement les années qu'il leur reste à vivre? Je pense entre autres aux veuves d'anciens combattants. Certaines d'entre elles bénéficient de très bons programmes, mais d'autres n'en bénéficient pas parce qu'elles ne s'en sont pas prévalues au bon moment. Elles ne voulaient pas demander l'aide du gouvernement, car elles voulaient se débrouiller seules. Il y a aussi cette catégorie de personnes.
Je pense aussi à plusieurs centaines de personnes qui auraient vraiment besoin qu'on pense à quelque chose de plus vaste que seulement le pension splitting, surtout lorsqu'il n'y a qu'un seul revenu.
Monsieur Wilson, dans votre énoncé, vous avez dit que si deux aînés reçoivent 30 000 $ chacun et que l'un d'eux meurt, celui qui reste recevra 45 000 $, en comptant la moitié de la pension de son conjoint. Par contre, s'il y a seulement un revenu, la personne qui reste recevra seulement 30 000 $. Il y a déjà une perte de 15 000 $. Ne doit-on pas revoir tout cela?
Je suis contente que Mme Guergis ait demandé l'income splitting. C'est un début, mais les gouvernements, tous ensemble, ne devraient-ils pas aller plus loin?
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Merci, madame la présidente.
La question du partage des revenus a surgi. Je sais qu'on a étudié la question, qu'on y a réfléchi. J'ai donc fait un peu de lecture. J'ai appris qu'environ 18,7 millions de Canadiens appartiennent à des familles où il y a deux ou plusieurs soutiens de famille. Ces ménages ne pourraient profiter du partage que s'il existe une forte disparité de revenu entre les conjoints. Par contre 2,8 millions de Canadiens appartiennent à une famille où il n'y a qu'un soutien. Ce sont eux qui, très probablement, profiteront le plus du partage des revenus. Considérons ces revenus. Si la famille gagne 36 000 $ par année ou moins, l'économie serait d'environ 200 $. Si elle gagne 230 000 $ par année, elle économiserait 9 000 $. Il semble que une fois de plus, ce soit vraiment injuste. Nous sommes en présence d'une modification du régime fiscal, et nous constatons que les avantages pour les hauts revenus sont bien plus importants que pour les petits revenus. Cette mesure coûtera environ 5 millions d dollars au gouvernement.
Je me demande s'il ne serait pas plus sensé d'investir ce montant dans une mesure plus universelle. Les familles doivent disposer de choix plus nombreux: prolonger la durée des prestations de l'assurance-emploi, prolonger les congés parentaux, ce qui serait avantageux pour les failles, ou offrir un régime universel de garderies. Il y a là des choix pour les familles où les deux conjoints veulent travailler, contribuer, profiter des avantages...
Qu'en pensez-vous?
D'abord, je vous prie d'excuser mon retard. On dirait que j'en prends l'habitude, depuis quelque temps. Désolée.
J'ai lu votre mémoire. J'ai un ou deux cas à présenter, et je voudrais connaître votre avis.
Monsieur Braniff, vous avez dit que, si le partage des pensions entre en vigueur, et il le devrait — nous l'espérons —, et s'il vous arrive quelque chose, ce que nous ne souhaitons pas, votre femme ne profitera pas de cette mesure. Sauf erreur, vous recommandez une application rétroactive.
Voici deux cas de figure. Le premier est celui d'un mari et de sa femme qui, d'après leurs revenus, se situent dans la classe moyenne. Il meurt et elle perd une partie de sa pension. Il y a partage des pensions. Leur taux est donc plus bas. Il meurt, elle a soudain des revenus moindres et son taux d'impôt augmente. Que recommanderiez-vous dans ce cas?
Voici le deuxième cas. Le budget de 2006 a augmenté le taux d'imposition des petits revenus, des contribuables qui gagnent moins de 36 000 $. Le taux passe de 15 à 15,5 p. 100. Je crois qu'il a aussi réduit le montant personnel de base de 400 $. Résultat global: les aînés paient environ 350 $ de plus en impôt.
Le partage des revenus, comme mesure fiscale, place les deux aînés dans une tranche d'imposition plus basse. Cela ne fait pas de doute. Toutefois, cela peut avoir un impact négatif, en provoquant la récupération de la sécurité de la vieillesse et du supplément de revenu garanti. Qu'arrive-t-il lorsqu'un des deux aînés décède? Selon moi, le budget de 2007 ne permet pas le transfert des montants. L'aîné survivant n'a plus le SRG ni la SV. Avez-vous des recommandations à formuler dans un cas comme dans l'autre?
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Oui, il faudrait avoir la latitude voulue. L'aîné payait des impôts et avait, peut-on espérer, le niveau de vie qu'il pouvait se permettre. Je n'ai pas de réponse complète, mais je crois que vous êtes dans la bonne voie en demandant comment on peut s'adapter à la situation.
Vous trouverez dans ma documentation que... Dans mon cas, par exemple, ma pension disparaîtra avec moi. C'est une décision que nous avons prise ensemble. Mais j'ai l'impression que beaucoup de décisions qui ont été prises à cet égard n'ont pas vraiment été approuvées par les deux parties ou du moins pas approuvées en pleine connaissance du fait qu'il faut mettre en place un plan différent. Si toute la pension disparaît et que la veuve est démunie, il y a de quoi avoir honte. À moins que ce ne soit le fait de l'ignorance.
Lorsque j'ai pris ma retraite de Bell Canada, en 1985, la signature du conjoint n'était pas nécessaire. Je conseille à ma femme de dire: « Je n'ai rien eu à voir là-dedans. Donnez-moi mon argent. » Mais elle ne va pas le faire. Elle a trop d'honneur. Même si la décision a été prise par les deux conjoints, il se peut qu'elle ait été prise dans des circonstances qui ont beaucoup changé, comme les impôts ont changé. Avec le recul, je me dis que j'aurais fait une meilleure affaire, mais je ne comprenais pas toutes les nuances. Je croyais qu'une assurance-vie ferait l'affaire. Mais à 76 ans, je ne peux plus souscrire d'assurance-vie.
C'est seulement en informant la population... Les Canadiens sont très avertis, et ils le deviennent de plus en plus. Si nous faisons connaître les possibilités, si nous faisons savoir qu'il est urgent d'agir... Les consommateurs font une certaine planification financière, mais c'est souvent en suivant les indications d'un conseiller financier qui a un produit à vendre. Nous devrions faciliter l'obtention de cette planification financière. Est-ce que nous ne serions pas en meilleure posture si tous avaient un plan? Nous n'aurions pas à nous inquiéter de certaines de ces situations.
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Je vais tâcher de faire très vite.
Je suis désolée, mais j'ai un peu de mal, car il s'agit de la sécurité économique des femmes. Il faut donc tenir compte des jeunes femmes et des plus âgées.
Monsieur Braniff, vous abordez le partage des pensions comme un enjeu féminin, et vous passez à autre chose. J'ai du mal à l'accepter. Comme vous le dites, au décès et dans bien d'autres circonstances aussi, la pension disparaît ou est réduite. Les femmes ont moins d'argent, même si elles ont économisé. Si le nombre d'années est élevé, on peut économiser dans des mesures diverses, selon le revenu, mais cela ne garantit pas la sécurité de revenu aux femmes.
Nous devrions nous soucier aussi des femmes divorcées, de celles qui ne vont pas vieillir avec leur compagnon. Elles sont seules. Il faut aborder la sécurité du revenu dans un contexte plus large, non celui des couples unis, mais des citoyens à titre individuel. Ce qu'on a fait pour le partage des revenus est bien, mais il faut aller plus loin.
Si vous pouviez m'aider à comprendre... Avez-vous fait des études ou des recherches sur les femmes comme entités en soi? J'essaie de dire que cette mesure ne suffit pas. C'est exaspérant.
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Voici ce que je propose. Nous étudions la question de la sécurité économique des femmes. Nous pouvons examiner un graphique de Gantt qui illustre les périodes en cause. À la fin de la période étudiée, qu'arrive-t-il de la femme? Pourquoi avons-nous tant de femmes âgées qui sont pauvres?
Nous vous avons parfois posé des questions qui sont en dehors de votre champ de compétence, ce dont nous vous prions de nous excuser. Nous tenons tous à avoir une approche holistique, mais nos témoins ont des points de vue différents, et le vôtre est celui du partage des pensions.
Si vous pouviez répondre à la question de Mme Minna dans votre conclusion, nous vous en serions très reconnaissants.
Merci d'avoir accepté de comparaître et de nous avoir fait part de votre opinion. C'est la vôtre, et elle n'a pas été vérifiée du point de vue actuariel, et c'est très bien comme cela.
Le ministère des Finances n'a pas encore expliqué complètement comment il gérera le partage des pensions. Par exemple, y aura-t-il récupération des prestations? La mesure s'appliquera-t-elle de telle ou telle façon? Il y a trop de permutations et de combinaisons possibles.
À titre de vérificatrice de l'impôt, je peux vous dire que je n'envie pas ceux qui essaient de s'attaquer à cette tâche. Nous ne nous attendons pas à ce que vous le fassiez non plus, mais vous pouvez nous dire ce que vous observez dans la vie courante et ce que vous savez.
Merci.
C'est une question difficile, mais ma meilleure réponse, c'est ce que les femmes me disent.
Vous dites qu'elles n'ont pas l'impression que cette mesure leur rapporte grand-chose. Ce n'est pas le son de cloche que j'entends, et je me suis adressé à des groupes de centaines de personnes.
Quand j'ai dit qu'il s'agissait d'un droit, le premier groupe auquel j'ai dû m'adresser se composait de femmes. Elles se réunissaient sans leurs maris. Cela leur plaît. Elles ont dit que l'allégement fiscal plaisait à leurs maris, mais elles, elles veulent obtenir un droit.
Allons le plus possible dans ce sens, si on veut arriver au point où chacun des conjoints recevra son chèque. Je sais que, lorsque ma femme a reçu son premier chèque correspondant à la moitié de mon RPC, elle affichait un grand sourire. Non parce qu'il s'agissait d'un cadeau inattendu, mais parce qu'il était reconnu que, sans elle, je n'aurais pas de pension. Je reconnais ce fait.
Je suis marié depuis 52 ans. Quand je parle, ma femme sait probablement quelle sera ma prochaine phrase. Si vous croyez qu'elle ne pense pas que le partage des pensions est à son avantage, vous faites erreur.
Je sais bien que ce n'est pas la même situation dans tous les couples. Il s'agit d'un problème culturel, car différentes cultures coexistent dans notre société. Il y a des hommes qui pensent que ce qui est à eux est à eux seulement, qu'ils l'ont gagné. Ce n'est même pas vrai, et nous le savons.
Nous avons une documentation sur la question. Si vous voulez que des chèques distincts soient postés, très bien, mais cela va vous coûter cher.
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Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous adresser la parole et d'entendre vos points de vue et vos questions.
Je dois vous dire que j'ai communiqué cet exposé, celui du RCPP, à tous nos membres. Presque uniquement des femmes ont répondu, se disant très heureuses de la position que nous avions adoptée. Nous avions l'impression qu'il s'agissait d'une mesure qui intéressait les femmes de notre groupe, dont la plupart sont des aînées.
Cela ne répond pas à la question de Mme Minna, et je ne crois pas que nous soyons en mesure d'y répondre. C'est une question à aborder séparément.
Nous sommes très fiers d'avoir fait avancer le dossier jusqu'à ce stade, et nous espérons que cette mesure sera implantée. Sauf erreur, vous êtes probablement d'accord pour qu'elle le soit.
En somme, il s'agit d'une question pour laquelle nous ne pouvons pas être d'une aide immédiate, mais j'estime que les groupes auxquels nous appartenons pourraient s'y intéresser. Nous le souhaitons.
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Peut-être pourrais-je attirer l'attention du comité sur un point? Il s'agit de la motion.
J'ai dit à la dernière séance que j'apporterais la liste. Je pourrais peut-être la parcourir rapidement. On trouve au début les rapports imprimés et affichés sur le Web. Vous avez les titres.
Au numéro 2, on trouve la liste des rapports qui seront affichés sur le Web et qui doivent être convertis en HTML.
Au numéro 3, il y a les rapports à traduire et qui seront affichés sur le Web.
Au numéro 4, on a les rapports à réviser qui ne seront pas achevés. Ce sont les titres provisoires.
Au numéro suivant, il y a les projets de rapports qui ne seront pas achevés. Ce sont encore les titres provisoires.
Au numéro 6, nous avons la copublication de Statistique Canada et de Condition féminine Canada qui est imprimée et distribuée. Elle sera affichée sur le Web.
Je vais m'intéresser à l'une des motions. La semaine dernière, nous avons discuté de certains titres et nous sommes convenus que, une fois que nous aurions la liste, nous considérerions les titres et verrions ce que nous voulions. S'il est question de la motion de Mme Mathyssen qui a été distribuée, on y trouve le titre de certains documents, par exemple Women and the Employment Insurance Program: The Gender Impact of Current Rules on Eligibility and Earnings Replacement, de Monica Townson et Kevin Hayes.
Ce titre se trouve au numéro 3. Ce sont les rapports à traduire qui seront affichés sur le Web. Le deuxième titre est le document de Shelagh Day et Gwen Brodsky, Women and the CST: Securing the Social Union. Cela se trouve également au numéro 3,Women and the Canada Social Transfer: Securing the Social Agenda.
J'ai seulement une question. Le troisième titre est un document de l'Institut canadien de recherche sur les femmes, Integrating Marginalized Women's Voices into Policy Discussions and Debates Linked to the CST.
Je me demandais s'il s'agissait du deuxième titre, au numéro 4, qui dit Integrating the Voices of Low-Income Women into Policy Discussions on the Canada Social Transfer: Aboriginal Women in Vancouver, Immigrant Refugee Women in Calgary, and Women with Disabilities in Winnipeg? Je ne relève pas de titre identique dans la liste. J'avais promis d'apporter la liste de tous les titres, et c'est ce que j'ai fait. Mais je me pose une question sur celui-là.