:
Je demande aux membres de présenter leur liste, étant donné que c'est la façon habituelle de procéder. Présentez les listes de tout groupe ou organisme qui, à votre avis, a été touché et que vous aimeriez voir comparaître devant le comité. Nous allons présenter ces listes au comité qui décidera quels groupes sont les plus importants. Je suis certaine qu'ils le seront tous. Tout cela se fera de concert avec les membres du comité et avec l'approbation du comité.
Encore une fois, l'intention n'est pas d'étirer les choses inutilement. Nous voulons avoir des observations. Nous allons obtenir ces observations et continuer, parce que nous avons passablement de travail à faire jusqu'à la pause des Fêtes, lorsque la chambre ajourne ses travaux, de manière à ne pas laisser trop de choses en plan. Alors, nous allons ajouter nos observations.
Maintenant que nous avons décidé d'aller de l'avant avec cette question, nos attachés de recherche sont empressés de trouver quelques minutes pour discuter avec les membres du comité de certaines préoccupations en ce qui concerne la rédaction du rapport sur la traite de personnes.
Étant donné que nous allons discuter d'un rapport, nous devons nous réunir à huis clos jusqu'à midi, heure à laquelle comparaîtront nos témoins.
Alors, nous allons nous réunir à huis clos. Si c'est possible, nous allons demander à quiconque n'est pas autorisé à rester de quitter la salle. Vous reviendrez à midi. Le personnel des députés est autorisé à rester dans la salle pendant la réunion à huis clos, mais toutes les autres personnes doivent quitter la salle.
[[Note de la rédaction: La séance se poursuit à huis clos.]
[[Note de la rédaction: La séance publique reprend.]
Premièrement, je vous remercie beaucoup de m'avoir invitée ce matin. Nous sommes heureux de l'occasion qui nous est donnée de comparaître devant vous.
L'Association nationale de la femme et du droit est un organisme féministe sans but lucratif et nous travaillons à la promotion des droits à l'égalité des femmes depuis 1974. Nous sommes dirigés par un comité de direction représentatif des régions qui est entièrement et directement élu par nos membres. Nous intervenons au plan de la réforme législative dans le but de réaliser l'égalité réelle et le respect des droits humains de toutes les femmes au Canada.
Je suis professeure à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa, où j'enseigne le droit en matière d'immigration et de protection des réfugiés et, à l'heure actuelle, je préside le groupe de travail de l'ANFD sur l'immigration.
Je crois savoir que je dispose d'environ dix minutes pour faire un exposé et qu'ensuite, je répondrai aux questions.
L'opinion de l'ANFD, et je pense que c'est quelque chose qui est reconnu universellement, c'est que la traite de personnes est un problème à facettes multiples. Cependant, nous sommes préoccupés du fait que dans les trois domaines potentiels de préoccupation qui sont soulignés dans la déclaration de Palerme, le gouvernement a jusqu'ici vu son rôle très étroitement comme un rôle de mise en application de la loi et de criminalisation du problème.
L'ANFD est beaucoup plus préoccupée à l'heure actuelle par la perspective des droits de la personne des victimes de la traite de personnes, et nous nous inquiétons du fait que l'accent placé actuellement sur la judiciarisation soit une indication que l'on ne met pas assez l'accent sur la protection des droits de la personne.
La traite de personnes est à la fois un problème national et un problème international ou mondial. Nous avons un problème de traite au pays, principalement la traite de jeunes filles et de femmes autochtones à l'intérieur du Canada. Il s'agit également d'un problème international, mais le dénominateur commun et les causes de ce problème sont la pauvreté et l'inégalité des femmes partout. Ce sont les causes profondes qui rendent les femmes vulnérables à la traite et à l'exploitation qu'il s'agisse de la traite au Canada ou en direction du Canada. À cause de cela, les femmes ayant fait l'objet de la traite de personnes ont besoin à la fois de protection et d'aide. Nous devrons mettre sur pied un système complet d'aide et de protection pour les victimes elles-mêmes.
Le problème que les poursuites au pénal soulèvent, c'est qu'ironiquement, elles augmentent la vulnérabilité des victimes de la traite de personnes elles-mêmes, parce que dans de nombreux cas, ces victimes travaillent dans l'industrie du sexe et la nature criminelle des organismes qui contrôlent ces industries fait courir aux travailleuses elles-mêmes, les personnes victimes de la traite, un risque accru, les mettant hors de portée des organismes importants de la société civile et du gouvernement qui pourraient assurer la protection de leurs droits de la personne. Cela ajoute à la stigmatisation qu'éprouvent déjà les femmes victimes de la traite de personnes. Cela augmente d'autant la difficulté qu'elles ont à accéder à la protection et, à bien des égards, entraîne la revictimisation des victimes de la traite de personnes.
Nous avons actuellement des infractions liées à la prostitution, des infractions liées aux documents et des infractions liées à l'immigration clandestine qui ont ces conséquences pour les femmes victimes de la traite de personnes. En effet, les trafiquants eux-mêmes utilisent la menace d'exposition, que ce soit face au Code criminel ou à la loi sur l'immigration, comme un moyen pour renforcer leur emprise sur leurs victimes. Alors, ironiquement, plus les mécanismes de contrôle et de mise en application de la loi seront importants, plus les poursuites seront importantes et plus il sera difficile de protéger les victimes elles-mêmes.
Il est important de comprendre que la façon de régler ce problème, c'est de poursuivre les trafiquants et non les victimes de la traite elles-mêmes. Elles devraient jouir d'une immunité en matière de poursuite judiciaire. Cela prive les trafiquants d'un outil, cela ne cible pas les victimes et cela ne permet pas aux abus de se poursuivre.
Que ce soit la traite au Canada ou en direction du Canada, les facteurs contributifs principaux sont la pauvreté, l'abus, l'isolement social, les problèmes de drogue et d'alcool au Canada, et l'inégalité des sexes elle-même, qui se manifeste dans la répartition inégale des pouvoirs, de l'argent et des ressources en matière d'éducation. Les notions de consentement et de distinction entre personnes victimes de la traite et personnes passées clandestinement sont des catégories extrêmement ténues.
Nous invitons le gouvernement à examiner sérieusement la question de la traite de personnes dans une perspective de protection et non pas uniquement dans une perspective d'application de la loi. Cela signifie un certain nombre de choses — un appui à la fois législatif et social pour les personnes qui sont ici au Canada.
Il faut mettre en place un régime de protection pour les victimes. Lorsqu'il est question de la traite à l'échelle mondiale, les mécanismes de protection actuels sont terriblement inadéquats, et je peux parler des examens des risques avant renvoi. Les ERAR de l'Immigration ont un taux de succès extrêmement faible. La revendication du statut de réfugié n'est parfois pas accessible aux femmes victimes de la traite, parce qu'une fois qu'une mesure de renvoi a été prise, vous n'avez pas accès à la section du statut de réfugié. Si les femmes ne reçoivent pas un conseil juridique approprié avant la mise en application de la loi par le ministère de l'Immigration, elles n'ont pas accès à la section du statut de réfugié. Et cela pose un problème important également en raison de ce qui est considéré comme de la traite et à cause des notions de consentement, même lorsque le consentement est obtenu frauduleusement.
Les demandes pour des raisons d'ordre humanitaire sont entièrement inadéquates. Et il n'y a pas de sursis à la mesure de renvoi pendant l'étude des demandes pour des raisons d'ordre humanitaire. Les demandes faites pour des raisons d'ordre humanitaire comportent des frais qui dépassent les ressources dont disposent ces femmes dans de nombreux cas. Les femmes seraient rarement admissibles en vertu des critères d'ordre humanitaire, parfois pour des raisons directement liées à leur état de victimes de la traite, comme la participation à des activités criminelles, volontairement ou involontairement, ou l'incapacité de s'installer au Canada si quelqu'un a des compétences peu élevées. Il n'y a pas d'accès à un avis juridique dans un grand nombre de cas pour ce genre de demande. Certains gouvernements, comme celui de la Colombie-Britannique, qui ont sabré dans leur programme d'aide juridique récemment, illustrent bien ce problème.
Il doit y avoir une formation pour les intervenants de première ligne qui sont en contact direct avec des femmes qui sont ou qui pourraient être des victimes de la traite de personnes; cela signifie les policiers, les agents d'immigration, les agents d'établissement d'immigrés, les personnes qui travaillent dans les abris et les groupes de femmes. Plus particulièrement, les policiers et les agents d'exécution de la loi de l'Immigration doivent recevoir une formation pour leur apprendre à voir les victimes de la traite de personnes dans une perspective de droits de la personne et d'égalité entre les sexes et non pas dans une perspective d'exécution de la loi. Ils doivent être au courant des services communautaire potentiels et des ressources juridiques, et on doit envisager la possibilité de désigner des agents d'immigration formés spécialement, des femmes espérons-le, qui ont des compétences, une formation et une sensibilité appropriées pour traiter les cas de victimes de la traite de personnes.
Nous sommes particulièrement préoccupés de voir que Condition féminine Canada a subi des réductions budgétaires, parce que cet organisme jouait un rôle de chef de file dans ce domaine en termes d'appui social pour les femmes victimes de la traite de personnes, finançant des consultations nationales par le biais du Conseil canadien pour les réfugiés et d'autres activités importantes. Alors, si vous cherchez des moyens d'aborder la questions de la traite de personnes, les réductions budgétaires qui ont frappé Condition féminine Canada ont une pertinence directe pour ce qui est de la lutte contre ce problème.
Il y a également une recommandation précise: l'alinéa 245f) du Règlement pris en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés prévoit expressément un risque de détention accru s'il y a une possibilité que vous puissiez être sous l'emprise de trafiquants ou du crime organisé. Alors, nous avons cette disposition qui, dans les faits, exige l'incarcération des victimes de la traite de personnes. Il faut revoir et changer cette disposition.
Il doit y avoir du financement approprié pour les organismes qui viennent en aide aux victimes de la traite de personnes, de sorte qu'ils puissent fournir des conseils adaptés au sexe et de l'aide pour trouver un autre emploi et une amélioration des conditions pour contrebalancer l'inégalité qui a été la raison initiale pour laquelle ces personnes ont fait l'objet de la traite. Ces femmes et ces jeunes filles ont besoin d'une protection réelle et de solutions de remplacement réelles.
Ensuite, comme je l'ai dit, nous avons besoin d'un permis de séjour temporaire dont la durée est beaucoup plus longue que trois mois. Il s'agit d'un premier pas important, et nous avons accueilli avec joie l'annonce, en mai, du permis de séjour temporaire, mais cette mesure ne va pas assez loin. Il y a beaucoup de questions à poser au sujet de ce permis. Nous devons savoir précisément comment le ministère définit les victimes réelles de la traite de personnes? Qu'est-ce que cela signifie? Est-ce que cela comprend les femmes qui vivent dans un état de servitude forcée, même si au départ elles peuvent avoir pensé qu'elles avaient consenti? Nous croyons savoir qu'un seul visa a été délivré en vertu du programme? Est-ce que d'autres demandes ont été étudiées et rejetées? Quels sont le canal et la voie à suivre pour obtenir un statut permanent à long terme, non pas uniquement un statut temporaire? Est-ce que la disponibilité dépend strictement de la collaboration? Si tel est le cas, nous nous y opposons. Ce sont là des questions importantes qui doivent être posées.
Nous devons bien sûr de trouver des solutions à long terme aux problèmes des femmes autochtones, pour améliorer les possibilités et les perspectives au sein de leur collectivité. Nous devons aborder le racisme et la discrimination qui sont à la base de leur condition sociale. Sur la scène internationale, nous devons mieux exploiter les ressources visant l'égalité des sexes et l'élimination de la pauvreté. Nous devons appuyer les initiatives particulières pour mobiliser les collectivités des femmes dans le combat contre la traite dans leur propre collectivité. Il y a de très bons exemples dans ce domaine. Nous devons renforcer les statuts juridique, social et économique des femmes dans le monde. C'est un problème mondial. Et nous devons examiner le commerce et l'aide et s'assurer que le commerce et l'aide sont assujettis à des conditions spécifiques qui respectent et favorisent les droits à l'égalités des femmes.
Je conclus par quelques commentaires sur nos obligations militaires et relatives au maintien de la paix. La traite est aussi reliée aux guerres civiles et aux conflits. Dans beaucoup de ces zones de conflit, ce sont les femmes qui sont les principales victimes. Les déplacements massifs des populations ont pour cause majeure les conflits armés. Les femmes s'enfuient sans protection de leur famille et doivent se débrouiller toutes seules. Elles sont, pour les trafiquants de personnes, une cible évidente.
Dans les zones de conflit, les femmes victimes de la traite ont besoin de d'une aide importante. Le Canada doit aussi s'assurer que ses troupes de maintien de la paix protègent les femmes et n'utilisent pas les services de femmes victimes de la traite. Nous devons faire l'examen de nos formations et politiques à cet égard. Nous devons identifier les lacunes. Nous devons nous assurer que les autres forces de maintien de la paix avec lesquelles nous collaborons ou qui opèrent sous notre commandement refusent également ce genre de pratique.
Il est bien connu que les troupes onusiennes du maintien de la paix attirent les trafiquants. Ces troupes sont supposées protéger les droits de la personne et non pas violer ou participer à des violations des droits de la personne. Le personnel militaire contribuant à la traite ou utilisant les services de femmes victimes de la traite doit être poursuivi en justice pour mettre fin au climat d'impunité qui sévit à l'étranger.
Merci.
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J'ai bien compris votre question, mais je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
J'aimerais vous recommander... Human Rights Watch a publié un excellent rapport sur la guerre en Bosnie-Herzégovine qui, à mon avis, montre clairement les conditions créées par une guerre civile et qui rendent les femmes particulièrement vulnérables.
Ce qui était intéressant en Bosnie-Herzégovine et pour les troupes de l'ONU, c'est que la situation de la guerre civile a elle-même créée certaines conditions, mais la présence massive de troupes étrangères a permis aux trafiquants d'apporter des femmes d'autres régions pour les prostituer aux casques bleus. Il a été prouvé que les militaires ont toléré ces bordels où il y avait des femmes victimes de la traite, tout comme il y a des preuves que les entrepreneurs qui ont suivi les contrats accordés — surtout à des entrepreneurs américains — dans le cadre de la reconstruction ont aussi eu recours aux service des femmes, et dans certains cas ils ont même acheté des femmes pour leur propre usage pendant leur séjour là-bas.
Un certain nombre de recommandations ont été faites. C'est un rapport de Human Rights Watch publié en novembre 2002. Je peux vous donner l'adresse du site Internet si vous voulez. C'est un très bon exemple.
Ce rapport est utile car il fait des recommandations spécifiques au gouvernement américain concernant l'impunité avec laquelle son personnel, civil et militaire, opère à l'étranger, car ils ne peuvent pas être poursuivis en justice aux États-Unis pour avoir eu recours aux services. Le rapport énumère les mesures que devraient prendre les États-Unis et l'ONU.
Dans la foulée de la situation en Bosnie-Herzégovine, des efforts ont été faits et il y a eu quelques améliorations. Mais je ne connais pas l'étendue de l'examen des militaires canadiens qui a été fait sur cette question. Je pense qu'il faut poser certaines questions sur les protocoles et les politiques que nous avons mis en place et qui permettent que ce genre de crime puisse continuer. On a l'impression que l'on s'en prend aux clients.
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Merci pour votre exposé d'aujourd'hui. Il est très pertinent, même si je réalise que vous avez dû le faire très rapidement.
J'ai deux ou trois questions. La première porte sur la cause du phénomène — la traite des personnes. Vous avez mentionné, bien sûr, les questions importantes entourant les problèmes économiques, la vulnérabilité des femmes. Le comité en a discuté en essayant de se limiter au modèle canadien réalisant qu'il était possible au Canada de tenter de changer la situation économique dans d'autres parties du monde.
Cependant, aucune preuve, aucun témoignage de ce que vous suggérez nous a été présenté... Nous reconnaissons qu'il y aura probablement toujours, tant que la société existera, des gens qui essaieront d'obtenir des avantages économiques. Ils veulent être mobile afin de pouvoir tirer avantage des perspectives économiques ou d'emplois dans d'autres parties du monde, et nous traiterons du degré de vulnérabilité dans notre société.
Cela dit, nous n'avons pas eu de preuve qui suggéreraient que ces personnes, malheureusement, plus que la moyenne, seront victimes de cette traite... En fait, la raison du phénomène est qu'il y a vraiment une demande. En d'autres mots, rien ne prouve que la résolution totale des problèmes économiques, aussi fantaisiste et noble que cela puisse paraître, mettrait fin à la prostitution ou à l'esclavage sexuel qui existent en réponse à une certaine demande au sein de la société.
Qu'en pensez-vous?
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Je vais commencer par la dernière question sur les femmes autochtones. Un des enjeux qui ont découlé de nos consultations nationales était la fréquence à laquelle des femmes autochtones faisaient l'objet de trafic au Canada, et nous devons réellement nous pencher sur cette question. Il ne s'agit pas uniquement de femmes d'ailleurs qui viennent au pays. Je ne suis pas certaine qu'il y ait des recherches qui se fassent dans ce domaine, ce qui, encore une fois, est problématique à mon avis. Donc, un secteur sur lequel Condition féminine devrait se pencher serait celui de la recherche sur le problème de l'esclavage forcé, essentiellement, des femmes autochtones.
D'après ce que je crois comprendre, elles y sont forcées par la pauvreté et les conditions dans les réserves, parfois les abus. Elles sont ensuite vendues un peu partout au Canada. Essentiellement, les proxénètes les font d'abord travailler à Vancouver. Elles travaillent pour eux pendant un certain temps, puis elles sont vendues à quelqu'un de Winnipeg, puis à quelqu'un de Toronto, et ainsi de suite à mesure qu'on les déplace d'un bout à l'autre du pays. Il s'agit d'une population de femmes extrêmement vulnérables — extrêmement vulnérables — et ce sont des Canadiennes.
Ce dont nous voulons vous faire prendre conscience aujourd'hui, c'est qu'il ne s'agit pas uniquement de femmes qui nous viennent de l'étranger. Il existe un mouvement important, et il semble qu'il soit relié aux gangs et au crime organisé au Canada, et il y a aussi des gangs autochtones, comme on l'a signalé. Ils jouent un rôle dans l'emploi de filles et de femmes autochtones dans la prostitution.
Au niveau de la coopération, il y a un groupe de travail interministériel qui, selon ce que nous croyons comprendre, a maintenant reçu un statut beaucoup plus permanent. Il s'est attaqué à un grand nombre de ces problèmes et il a été en mesure d'avoir une contribution importante des ONG. Nous appuyons donc sans réserve le travail de ce groupe et nous espérons qu'il continuera à avoir à la fois son statut permanent et la contribution des ONG.
Je pense que le message que nous voulons vous communiquer est que les ONG ont l'expérience de première ligne, qu'elles ont accès aux clients et qu'elles sont les mieux placées pour aider. Leur voix doit être entendue dans ces groupes et c'est ce qui semble se produire pour l'instant. Les choses évoluent lentement, par contre. Nous n'avons jamais été entièrement satisfaits de la façon dont les choses évoluent.
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Oui. Je pense que cela sonne, du moins dans mon esprit, plusieurs alarmes. Malheureusement, c'est le ministère qui connaît les réponses à ces questions et tout ce que je peux faire, c'est de poser les questions.
Nous devons demander clairement dans quelle mesure la disponibilité du visa est connue. Nous devons savoir si les femmes sont conseillées lorsqu'elles sont cueillies par la police. Est-ce que les policiers ont reçu une formation adéquate sur la disponibilité? À quelles conditions le visa est-il assujetti? Combien de femmes ont demandé le visa et ne l'ont pas obtenu? Nous devons connaître les autres soutiens qui sont offerts avec le visa pour aider les femmes. Je ne pense pas que le visa qui a été délivré soit venu à échéance — je pense que nous sommes toujours à l'intérieur de la période de trois mois depuis sa délivrance — de sorte que ce que nous ne connaissons pas, ce sont les dispositions pour assurer une protection à long terme à ces femmes.
Donc, un visa de trois mois ne pose pas problème. C'est important — une période de réflexion pour la femme afin qu'elle prenne certaines décisions, qu'elle commence à récupérer —, mais nous devons savoir si en réalité il mènera ou pourrait mener à une sorte de statut à long terme. Comme je l'ai mentionné, les mécanismes actuels à Immigration sont inadéquats pour régler les problèmes que présentent les femmes victimes de trafic.
Lorsque vous présentez des demandes CH à Ottawa maintenant, leur traitement prend trois ans. On n'a tout simplement pas les ressources. Vous n'avez aucune protection. Donc, votre visa de trois mois vient à échéance et votre demande CH n'a toujours pas été traitée. Que se passe-t-il? Faites-vous l'objet d'un renvoi? Il n'existe aucun sursis. La Cour fédérale, dans la plupart des cas, n'ordonnera pas de sursis, et vous ne pouvez pas faire intervenir la Cour fédérale sans l'accès légal à un avocat.
Donc, il y a de graves problèmes. Je vous dirais que le fait qu'un seul visa ait été délivré est probablement révélateur d'un problème, mais le ministère doit répondre à des questions précises relativement aux visas.