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Je déclare ouverte cette 31
e réunion du Comité permanent de la condition féminine. Nous poursuivons nos audiences publiques sur les compressions budgétaires et les modifications touchant le mandat de Condition féminine Canada, conformément aux voeux du comité.
Nous accueillons aujourd'hui quatre groupes, soit l'Association féminine d'éducation et d'action sociale, représentée par Mariette Gilbert; le Collectif Féminisme et Démocratie, représenté par Jackie Steele; le Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale, représenté par Louise Riendeau; et la YWCA, représentée par Paulette Senior.
Nous vous souhaitons à vous toutes la bienvenue. Vous aurez un maximum de cinq minutes. Vu le temps limité dont nous disposons aujourd'hui, la minuterie sonnera à quatre minutes, et je vous ferai signe de la main pour vous indiquer qu'il ne vous reste plus qu'une minute. Nous voulons toujours nous assurer que les membres du comité auront suffisamment de temps pour poser leurs questions, et par conséquent, je vais m'assurer que vous ne dépassez jamais les cinq minutes qui vous sont imparties, afin que chacun ait la possibilité de vous interroger.
Nous allons d'abord entendre la représentante de l'Association féminine d'éducation et d'action sociale. Madame Gilbert, voulez-vous commencer?
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de nous permettre de prendre la parole dans le cadre de la présente consultation.
L'AFEAS veut souligner l'impact de son action et de celle des groupes de femmes sur l'égalité entre les femmes et les hommes et l'importance de maintenir et de renforcer le mandat de Condition féminine Canada et son financement pour que les Canadiennes atteignent un jour une réelle égalité.
Organisme à but non lucratif fondé en 1966, l'AFEAS regroupe 13 000 Québécoises travaillant bénévolement au sein de 300 groupes locaux répartis dans 12 régions. Fondé sur des valeurs de paix, d'égalité, d'équité, de justice et de respect, le travail de l'AFEAS vise l'égalité de droit et de fait des femmes afin qu'elles puissent participer également à la vie démocratique du Québec et du Canada, et ce, à tous les paliers.
Au cours de ses 40 années d'existence, l'AFEAS a aidé les Québécoises et les Canadiennes à s'intégrer dans divers secteurs autrefois inaccessibles. En voici quelques exemples.
L'action de l'AFEAS a permis l'intégration du travail non rémunéré, dit invisible, des femmes dans les statistiques canadiennes par l'entremise des recensements quinquennaux. Il y aussi l'obtention du statut de salariées pour les femmes collaboratrices dans l'entreprise familiale et l'intégration des femmes en politique et dans les diverses instances décisionnelles.
Ces avancées, et bien d'autres, ont été possibles grâce au travail gigantesque des membres de l'AFEAS en partenariat avec des groupes de femmes québécois, canadiens et internationaux. L'importance de ces actions a d'ailleurs été soulignée le 29 novembre dernier à l'Assemblée nationale du Québec.
Rappelons que le 10 décembre 1981, le Canada ratifiait la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, la CEDEF. En 2003, le Comité de l'ONU sur la CEDEF recommandait au Canada de redoubler d'efforts et de réaliser l'équité salariale, de financer un programme national de services de garde, de bonifier le Programme de contestation judiciaire et de consulter les groupes de femmes revendiquant l'égalité.
Pourtant, en septembre 2006, le gouvernement fédéral supprimait l'objectif central de Condition féminine Canada, soit de travailler à atteindre l'égalité entre les femmes et les hommes au Canada. De plus, il interdit désormais l'utilisation des fonds du programme Promotion de la femme pour les activités visant à revendiquer les droits des femmes et à influencer tous les niveaux de gouvernement. En même temps, il réduira de 40 p. 100, à compter du 1er avril 2007, le budget de fonctionnement de Condition féminine Canada.
Tel que décrit dans son mandat original, Condition féminine Canada assumait, jusqu'en septembre dernier, un rôle capital en regard de l'atteinte de l'égalité entre les Canadiennes et les Canadiens. Aujourd'hui, son mandat vise à, et je cite, « faciliter la participation des femmes à la société canadienne en améliorant leur situation économique, sociale et culturelle par l'intermédiaire des organismes canadiens ». De ce fait, l'atteinte de l'égalité est mise au rancart et la recherche en matière politique est discontinuée. L'accès au financement est ouvert aux organismes à but non lucratif et à but lucratif. Comment cet organisme pourra-t-il jouer un rôle efficace avec un budget de fonctionnement de 7 millions de dollars par année, avec quatre bureaux et 50 p. 100 de ses effectifs?
Par ailleurs, l'Analyse comparative entre les sexes requiert une coordination et une expertise particulière. Qui en assurera le suivi compte tenu des compressions de personnel?
De l'avis de l'AFEAS, le changement de mandat et les compressions budgétaires ne se justifient par aucun argument valable, d'autant plus que le travail à faire reste énorme, notamment au sein même de l'appareil gouvernemental. À preuve, le rapport ministériel 2005-2006 sur le rendement de Condition féminine Canada affirme ce qui suit :
Toutefois, étant donné que le rapport du gouvernement du Canada contient très peu de données fondées sur les sexes, il est difficile de bien cerner les progrès accomplis par les femmes dans tout ce qu'a fait le gouvernement.
En conclusion, bien que l'égalité de droit pour les femmes soit un acquis au Canada, l'égalité de fait reste à faire dans plusieurs domaines, comme le travail rémunéré et non rémunéré, la famille, la violence, la santé. D'ailleurs, la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine du Québec reconnaît cet état de fait et déposera une politique québécoise en matière d'égalité entre les femmes et les hommes, et son plan d'action dans les prochains jours.
Pour toutes ces raisons, les membres de l'AFEAS souhaitant vivre dans une société égalitaire trouvent le changement de mandat et les compressions budgétaires imposées à Condition féminine Canada inacceptables. Cette décision du gouvernement va à l'encontre de ses engagements envers les femmes et contrevient aux demandes expresses de la CEDEF. C'est pourquoi l'AFEAS demande que le présent gouvernement réinstaure immédiatement le mandat de Condition féminine Canada et les lignes directrices de financement du Programme de promotion de la femme en vigueur avant le 26, et annule immédiatement les compressions de 5 millions de dollars.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je tiens d'abord à vous remercier d'avoir accepté d'entendre le Collectif Féminisme et Démocratie à l'occasion des travaux de votre comité.
Le collectif est né en 2002 pour agir en faveur d'une réforme des institutions démocratiques au Québec et de l'atteinte de l'égalité de représentation entre les femmes et les hommes dans les instances politiques. Il peut maintenant compter sur un réseau de près de 1 000 femmes principalement au Québec.
Tout d'abord, nous voulons faire connaître notre désaccord profond face aux décisions récentes de l'actuel gouvernement du Canada, décisions qui nous choquent au plus haut point. D'abord, la fermeture de 12 des 16 bureaux régionaux de Condition féminine Canada signifie pour nous que les décisions seront, dans une très large mesure, centralisées à Ottawa. Ensuite, le soutien apporté aux groupes de femmes sera essentiellement fait par Internet, alors que les groupes pouvaient auparavant compter sur l'expertise et l'appui du personnel présent sur le terrain, comme cela a été le cas pour nous depuis quatre ans.
Par ailleurs, le fait de retirer l'objectif de l'égalité du mandat de Condition féminine Canada annonce un recul inacceptable et incohérent avec les fondements démocratiques exprimés au sein même de la Constitution canadienne et de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Enfin, les nouveaux critères d'admissibilité au Programme de promotion de la femme témoignent d'un mépris troublant à l'égard de la participation politique des femmes et nient les liens étroits entre la défense des droits des femmes et leur pleine participation économique, sociale et culturelle.
Selon la ministre responsable, l'honorable Bev Oda, l'égalité serait maintenant une réalité puisqu'elle est inscrite dans la Charte canadienne des droits et libertés. Si l'égalité est une réalité, comment peut-on expliquer qu'on ne trouve que 31 p. 100 de femmes à l'Assemblée nationale, ce qui est par ailleurs le pourcentage le plus élevé au Canada. Pour nous, ce n'est pas suffisant. On trouve seulement 20 p. 100 de femmes à la Chambre des communes et un maigre 11 p. 100 de femmes au sein du caucus conservateur. Si l'égalité existe dans les lois, il faut bien admettre que nous sommes très loin de l'égalité dans les faits. Cela est vrai dans la sphère du pouvoir, dans le domaine de l'équité salariale, dans celui de la violence faite aux femmes, et j'en passe.
Selon le Collectif Féminisme et Démocratie, pour en arriver à une véritable égalité, il faut une volonté politique qui se manifeste à tous les niveaux, local, régional, québécois et fédéral, et sous plusieurs volets: mise sur pied de services directs, éducation, concertation, recherche, échanges, consultation auprès d'une diversité de femmes et, bien sûr, adoption de lois et de politiques publiques progressistes.
Rappelons que ce n'est qu'en 1929 que les femmes ont accédé au statut de personnes devant la loi et ce, grâce à une contestation judiciaire coûteuse. Il a même fallu se rendre jusqu'à Londres pour obtenir gain de cause. L'abolition du Programme de contestation judiciaire et le démantèlement de la Commission canadienne du droit constituent des manifestations d'un autoritarisme sans précédent qui viendra handicaper la démocratie au Canada et au Québec. Il est évident que nous n'avons pas éliminé entièrement l'héritage de 200 ans de lois discriminatoires à l'égard des femmes qui produisent toujours en 2006 leurs effets néfastes ainsi que des pratiques discriminatoires systémiques.
Si le problème est systémique, les réponses collectives doivent l'être tout autant. Pour avoir plus de femmes au pouvoir, nous ne pouvons nous fier uniquement à des stratégies d'intervention sur une base individuelle pour chaque candidate. À partir du moment où une valeur telle l'égalité est affirmée par une société, l'intervention de l'État est nécessaire et légitime, tant pour la faire respecter que pour l'actualiser. Il faut prendre des mesures législatives et incitatives à portée collective pour arriver à une représentation égalitaire entre les femmes et les hommes, et ce, à chaque élection.
Par ailleurs, il existe plus de 100 pays dans le monde où de telles mesures positives existent. Le partage égalitaire du pouvoir entre les femmes et les hommes est un incontournable de la démocratie moderne, qui reconnaît le droit effectif des femmes au pouvoir. Ce partage est aussi, selon nous, une condition préalable à l'adoption de lois et de politiques publiques répondant pleinement aux besoins et réalités de la diversité des femmes et des hommes.
C'est dans cet esprit que le Collectif Féminisme et Démocratie fait de la représentation politique, à l'échelle québécoise, fédérale et internationale, et sur l'amélioration de la démocratie. Au Québec, depuis 2003, le collectif a formé près de 2 000 personnes, essentiellement des femmes, sur les liens entre les enjeux démocratiques, le mode de scrutin, les mesures positives et la représentation politique des femmes. Ce travail a été accompagné de nombreux efforts de sensibilisation auprès des groupes de la société civile, de production d'outils d'information, d'organisation d'événements, afin de susciter des débats dans la société québécoise, des représentations auprès des partis politiques et du gouvernement du Québec. C’est une pareille stratégie d’action, élaborée en alliances étroites avec divers partenaires, qui nous a permis de faire avancer les droits des femmes au Québec.
Il s'agit d'activités qui, selon nous, selon les nouveaux critères du PPF, le Programme de promotion de la femme, ne sont guère valorisées par l'actuel gouvernement du Canada.
Pour sa part, le gouvernement du Québec a annoncé ce matin son intention de faire avancer l'égalité au Québec en inscrivant dans la nouvelle loi électorale une alternance femme-homme aux listes proportionnelles, et ce, de façon obligatoire pour tous les partis politiques. Par contre, au sein de cette enceinte parlementaire, il reste manifestement encore un bon bout à faire sur le chemin de l'égalité.
Merci de votre attention.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, merci de recevoir aujourd'hui le Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale. Je prends aujourd'hui la parole au nom de nos 48 maisons membres, réparties dans 16 des 17 régions administratives du Québec.
Depuis notre fondation en 1979, nos membres nous ont donné comme mandat de susciter des changements sociaux en profondeur afin de travailler à l'élimination progressive de la violence conjugale. Pour ce faire, le regroupement a régulièrement interpellé les gouvernements canadien et surtout québécois.
Dès le départ, les femmes engagées dans les maisons d'hébergement voyaient clairement que les inégalités, notamment sur le plan de l'éducation, de l'accès à l'emploi, de la capacité juridique, de l'autonomie économique et des questions liées au mariage et à la famille, mettaient les femmes dans une situation de vulnérabilité face à la domination des hommes. Offrir de l'hébergement et du soutien n'est pas suffisant pour leur permettre de se soustraire à la violence. Donc, retirer l'objectif d'égalité du mandat du ministère est inadmissible pour nous et contraire à l'esprit de la Charte canadienne des droits et libertés, à celui de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et à celui des autres traités et conventions signés par le Canada, que ce soit en matière de droits civils et politiques ou de droits économiques et sociaux.
Pour notre organisme et pour beaucoup d'autres, les changements aux modalités du Programme de promotion de la femme auront des impacts négatifs importants. À titre d'exemple, si le PPF n'avait pas existé, nous et nos membres n'aurions pu mener la bataille au Québec pour que les femmes violentées aient accès aux services des maisons, et nous n'aurions pas réussi à convaincre le gouvernement provincial de s'engager à verser 30 millions de dollars supplémentaires. En effet, depuis 2003, 18 millions de dollars ont ainsi pu être ajoutés aux services directs aux femmes.
En ce qui a trait à la Loi sur le divorce, il nous aurait été impossible d'ajouter notre voix à celles d'autres groupes pour dire au gouvernement fédéral que les juges, souvent, ne tiennent pas compte de la violence au moment d'accorder des droits de garde et d'accès. Nous n'aurions pas pu participer aux travaux du Comité tripartite Femmes-Justice mis sur pied par le gouvernement du Québec pour améliorer le traitement judiciaire des crimes liés à la violence conjugale. Nous n'aurions pas pu participer aux consultations pour préparer le Plan d'action en matière de violence conjugale du gouvernement du Québec. Nous n'aurions pas pu réclamer et obtenir un changement au Code civil du Québec pour que les femmes violentées puissent rompre leur bail si leur sécurité est menacée. Voilà autant d'éléments qui faisaient partie des initiatives pour l'égalité des femmes financées par le PPF ces dernières années.
Devrons-nous maintenant investir temps et argent pour faire de la collecte de fonds pour nous assurer que les femmes violentées peuvent s'en sortir? Devrons-nous augmenter les cotisations que nous versent nos membres pour remplacer la subvention du PPF? Cela équivaudrait à retirer 3 000 heures d'intervention directe auprès des femmes, et certaines années, ce pourrait être jusqu'à 3 600 heures. On ne s'est pas battus pour obtenir de l'argent pour les services pour les réduire par la suite.
Et si certains organismes qui s'occupent de défense des droits n'ont plus les moyens de le faire, qu'arrivera-t-il? Devrons-nous payer des consultantes pour remplacer les groupes collaborateurs qui ont plus d'expertise que nous sur la scène fédérale et qui nous aident à faire valoir les droits des femmes violentées en matière de divorce et en matière de droit criminel? Je pense notamment à l'Association nationale Femmes et droits, mieux connue sous le nom de NAWL.
On ne peut pas vraiment aider les femmes victimes de violence conjugale si on n'a pas la possibilité de dire qu'elles ont besoin de logements sociaux, qu'elles ont besoin d'être protégées par les lois, qu'elles ont besoin de revenus décents. C'est pourtant ce qu'on semble vouloir nous pousser à faire, même si ces besoins sont en fait des droits.
De plus, la réduction du budget de Condition féminine Canada entraînera d'autres problèmes considérables. Réduire le budget du ministère, c'est détruire un mécanisme essentiel pour l'égalité des Canadiennes. Les coupes auront pour effets d'éliminer des postes occupés par des femmes et d'occasionner la rétrogradation de certaines travailleuses. La fermeture des bureaux entraînera un manque d'expertise et de connaissance des réalités sur le terrain, dans chacune des provinces, et des délais de traitement beaucoup plus longs. La diminution de la capacité d'action et d'intervention du ministère auprès des autres ministères fera que les lois et les programmes ne tiendront pas compte des impacts pour les femmes. Et tant pis pour l'égalité.
Enfin, la disparition de la recherche, qu'elle soit faite par Condition féminine Canada ou financée par le PPF, nous privera d'informations importantes pour établir les politiques. Comme on le voit, les coupes annoncées et les modifications du mandat mettent en danger non seulement Condition féminine Canada, mais l'égalité pour l'ensemble des Canadiennes. Nous espérons vivement que le gouvernement changera d'idée.
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Merci, madame la présidente et membres du comité.
Je vous remercie de votre invitation et de l'occasion qui nous est donnée de présenter les vues de la YWCA Canada sur les deux questions que vous examinez dans le cadre de votre étude, soit l'effet possible des récents changements au financement et aux programmes de Condition féminine Canada.
Ma présence parmi vous aujourd'hui est une indication de l'importance qu'accorde la YWCA Canada aux questions que vous examinez actuellement, étant leurs répercussions importantes pour les femmes du Canada.
Si vous permettez, je voudrais commencer par vous faire un peu l'historique de la YWCA et vous expliquer un petit peu les antécédents de notre organisation. Depuis 1871, la YWCA dispense des programmes et des services aux femmes et aux jeunes filles du Canada, ainsi qu'à leurs familles. L'histoire de notre organisme a commencé le jour où Mme Hoodless s'est rendu compte que le lait non pasteurisé était la cause de la maladie, et par la suite, du décès de son enfant. Elle a donc pris l'initiative de faire du lobbying auprès des autorités pour que ces dernières s'assurent qu'aucun autre enfant ne tombe malade à cause du lait. Aujourd'hui, ses contributions à cet égard continuent d'animer l'action de la YWCA.
Si je partage avec vous ce petit élément de notre histoire, c'est pour insister sur quelque chose qui est à la fois évident et important, soit le fait que notre histoire repose, depuis 135 ans, d'une part sur la nécessité de répondre aux besoins des femmes en matière de programmes et de services et, d'autre part, sur l'importance de la défense de leurs intérêts et de la recherche, qui ont constitué et continuent de représenter une partie importante de notre histoire.
En 2006, la nécessité de défendre l'égalité des femmes continue de représenter une priorité importante pour la YWCA. En réalité, cela fait partie intégrante de notre mission, qui consiste à défendre l'égalité des femmes et les femmes en général. Au fur et à mesure que nous concrétisons notre nouvelle vision stratégique, les politiques gouvernementales et la défense des intérêts des femmes constitueront une grande priorité pour nous au cours des quatre prochaines années.
Pourquoi avons-nous retenu ces priorités-là? Eh bien, entre autres, afin d'attirer l'attention de la population canadienne sur les obstacles auxquels font face les femmes ordinaires dans toutes les régions du Canada et de faire entendre la voix de ces dernières. À titre de l'organisation féminine nationale la plus importante du Canada assurant une multiplicité de services aux femmes, la YWCA dispense des programmes et services à plus d'un million de femmes et de jeunes filles, et à leurs familles dans plus de 200 collectivités du Canada. Nous savons de quoi nous parlons, et nous parlons quand il devient indispensable de faire entendre la voix des femmes.
Ainsi nous nous devons de nous joindre aux autres organisations féminines nationales et régionales pour insister, collectivement, sur le fait que les compressions budgétaires touchant Condition féminine Canada et ses bureaux régionaux influent déjà de façon négative sur notre capacité de desservir les femmes en nous fondant sur les pratiques exemplaires et les méthodes éprouvées.
Je voudrais vous parler tout particulièrement de notre plus récente publication sur les pratiques les plus efficaces dès lors qu'il s'agit de donner refuge aux femmes qui fuient la violence, puisqu'il s'agit de la deuxième phase de notre projet. Nous trouvons malheureux qu'au moment même où nous devions lancer la troisième phase de l'étude sur les refuges, notre projet, tel qu'il avait été conçu au départ, ait été jugé ne plus être conforme aux nouvelles modalités. Malgré le travail considérable qui a été accompli au cours des trois dernières années, nous sommes maintenant en pleine incertitude pour ce qui est de poursuivre cette étude critique qui nous permettra de mieux intervenir dès lors qu'il est question de violence contre les femmes et de chercher des façons de travailler en collaboration et en partenariat avec les intervenants gouvernementaux et communautaires.
La phase 2 a été menée à bien grâce à cette approche coopérative, et nous a permis de rassembler des renseignements critiques sur 368 femmes habitant dans une dizaine de refuges du Canada. Dans le cadre de cette étude clé, les résidents et les fournisseurs de services des refuges ont répondu avec franchise aux questions qui leur ont été posées au sujet de la qualité des services, le besoin des clients, et des lacunes observées.
On peut difficilement imaginer qu'un gouvernement trouve une meilleure façon de démontrer la force de la démocratie, notamment en ce qui concerne les questions qui influent sur l'égalité des femmes. Cette initiative et d'autres du même genre sont des exemples de la collaboration efficace qui peut exister entre les gouvernements et les collectivités, collaboration permettant d'améliorer, et dans certains cas, de sauver la vie de femmes canadiennes ordinaires.
Ainsi il ne faut pas sous-estimer l'impact et l'importance de la recherche et de la promotion de la cause des femmes, en ce qu'elles touchent la distribution de services aux femmes sur le terrain. Comme nous vous l'avons dit tout à l'heure, la YWCA assure de tels services depuis plus de 130 ans. Notre succès dans ce domaine tient à notre résolution à défendre la cause de l'égalité des femmes et des jeunes filles, comme l'indiquent les principes et l'engagement qui sous-tendent nos programmes et nos services.
En conclusion, je vous exhorte à rétablir, voire même à renforcer vos principes et vos engagements vis-à-vis de l'égalité des femmes, et annuler les compressions budgétaires touchant Condition féminine Canada et les bureaux régionaux établis dans tout le Canada, de façon à rétablir les pratiques et l'esprit de partenariat qui ont permis de faire avancer la cause de l'égalité des femmes au Canada.
En 2006, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre nos acquis, ou les voir disparaître en raison de croyances idéologiques déplacées. Les femmes et les enfants du Canada méritent mieux que cela.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie pour les exposés que vous avez présentés aujourd'hui. Vous défendez bien votre cause.
Mais le fait est que moi et mes autres collègues de ce côté-ci de la table disons la même chose que vous depuis déjà plusieurs semaines, et nous continuons à le dire; par conséquent, nous ne sommes pas du tout en désaccord avec vous.
Je regardais une interview à la télévision avec la ministre, il y a quelques jours, à l'émission Mike Duffy Live. Elle disait que ce ne sont pas les compressions budgétaires qui posent problème, étant donné que cet argent va être réaffecté, même si cela reste à voir. Nous n'en avons eu aucune preuve jusqu'à présent; dans la lettre que j'ai reçue de la ministre, il n'en est pas du tout question.
Mais, si on met de côté cette question-là pour le moment — c'est déjà assez grave, mais en ce qui me concerne, les compressions budgétaires sont vraiment très graves. Mais le pire, ce sont les changements apportés aux critères, puisque le gouvernement dit à présent que l'égalité des femmes au Canada ne compte plus, que ce n'est plus la responsabilité du gouvernement, que cela n'existe pas, et que tout cela doit changer.
Lorsqu'on a interrogé la ministre à ce sujet — c'est-à-dire sur le fait qu'elle empêche ainsi les femmes qui font de la recherche et qui défendent la cause des femmes s'exprimer — et bon nombre d'entre vous avez d'excellents exemples de cela — elle nous a répliqué que c'est très bien, que cela ne pose aucun problème, et qu'après tout, pourquoi le gouvernement aurait-il à payer ce genre d'activités?
C'est comme si l'argent sortait de sa poche et que c'est elle-même qui devait payer tout cela, alors qu'il s'agit en réalité de nous occuper les unes des autres.
J'aimerais donc que vous nous disiez, et par notre entremise, que vous lui expliquiez les raisons pour lesquelles le gouvernement du Canada devrait avoir à assumer ces dépenses, ou disons les raisons pour lesquelles l'argent des contribuables devrait servir à payer de tels services. Je vous saurai gré de bien vouloir faire cela. Vous nous avez déjà donné un certain nombre d'exemples. Donc, je vous invite à nous indiquer, aussi directement que possible, les raisons pour lesquelles c'est à nous de payer ce genre de choses, parce que tout cela est tout à fait lié au mandat de Condition féminine Canada.
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Le Collectif Féminisme et Démocratie a bénéficié d'un appui du personnel à Montréal pour développer son projet. Nous avons essayé deux fois de déposer des projets et nous n'avons eu du succès que la deuxième fois. Il faut dire que cela n'aurait pas été possible si le personnel de Montréal n'avait pas effectué ce suivi, car il est difficile de naviguer sur l'Internet sans comprendre toutes les ramifications, sans comprendre quel genre de projet pourrait correspondre aux buts souhaités. Il est certain que nous avions besoin de ce soutien-là.
Avec seulement quatre bureaux régionaux, nous nous attendons à ce que la demande augmente. Nous risquons donc de ne pas avoir ce genre de soutien très concret pour nos demandes. De plus, pour revenir à la question de l'honorable Maria Minna sur les critères d'admissibilité, le gros de notre travail, c'est l'action politique pour les femmes et c'est outiller les femmes pour qu'elles participent pleinement à la vie démocratique de la société.
Les nouveaux critères ne considèrent pas ce travail légitime. On veut que nous participions également à la vie économique, culturelle et sociale, mais on nous dit qu'à titre de citoyennes, nous n'avons pas droit à une voix pour influencer les politiques publiques et à un accès à nos gouvernements pour faire entendre nos voix et leur faire connaître la politique publique que nous aimerions voir. Nier que tous ces droits — politiques, économiques, sociaux, culturels et civils — ne sont pas tous liés est un non-sens.
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Je voudrais remercier les témoins de s'être jointes à nous pour exprimer leurs vues et nous fournir des renseignements.
La situation actuelle m'intéresse, parce que pour le moment, vous continuez à recevoir des crédits; le financement actuel est prévu jusqu'en 2007. J'espère que vous en êtes conscientes.
Je sais que vous êtes là pour défendre une certaine position, et cela me semble très bien. Vous avez fait de l'excellent travail et je vous en félicite.
Mais s'agissant des critères et des questions dont nous sommes saisis, j'aimerais poser une question à Mme Steele. Étant active moi-même en politique et vous ayant entendu parler de l'égalité sur le plan politique, j'ai bien l'impression que, selon vous, il faut qu'il y ait autant d'hommes que de femmes au Parlement.
Pourriez-vous me dire de quelle façon votre organisme a favorisé ce résultat, ou ce que vous nous recommandez pour permettre aux femmes d'être plus égales?
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Excusez-moi, madame, mais je voudrais pouvoir poser deux questions.
Les partis politiques forment également les femmes, mais ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'étant donné la nature de vos activités et la demande de financement, il me semble que vous pourriez très bien insister sur l'aspect social ou culturel pour obtenir des crédits. Pour le moment, on ne vous a pas enlevé votre financement. Vous avez présenté une demande. D'ailleurs, nous demandons à tous les Canadiens de présenter une demande, et je vous lance la même invitation. Vous nous dites que votre demande a déjà été rejetée, et que la deuxième fois, on vous a fait parvenir des formulaires quand vous en avez fait la demande. Je vous invite donc à faire la même chose.
Je voudrais poser une question à Mme Senior. Je trouve fort intéressant ce que vous nous dites au sujet des refuges. Vous avez déjà mené trois études, et vous en êtes à la troisième phase de votre étude sur les refuges.
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Je voudrais ajouter qu'il est clair qu'on ne comprend absolument pas leur réalité si on pense que les femmes, quelle que soit leur situation économique, ont accès à Internet chez elles, à l'aide de leur ordinateur portatif. Comme vous savez qu'il existe 16 bureaux qui sont souvent situés au centre des grandes villes, où on peut obtenir de l'aide et surtout de l'aide technique pour élaborer des projets, vous devez également vous rendre compte qu'il n'est pas réaliste de croire que la plupart des femmes peuvent accéder à de tels programmes.
Mme Smith m'a fait savoir que notre groupe serait sans doute jugé admissible à un certain financement, mais si je ne suis pas en mesure d'avoir cette discussion avec elle, même à cette table, parce que je ne peux pas me rendre jusqu'ici, et si je suis dans l'impossibilité de rencontrer le personnel de Condition féminine Canada, comment pourrais-je jamais mettre la main sur cette information?
Autrement dit, si on a des critères qui font état d'éléments sociaux, économiques et culturels, mais sans tenir compte de l'aspect politique — autrement dit, je suis censée tout comprendre moi-même, ou appeler directement mon député ou Mme Smith pour obtenir des renseignements privilégiés... À mon avis, ce n'est pas un tel système qui va permettre systématiquement à toutes les femmes du Canada d'avoir un accès égal aux renseignements dont elles ont besoin.
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Nous allons reprendre nos travaux.
Si tout le monde veut bien prendre place, je vais présenter nos prochains témoins.
Du Congrès du Travail du Canada, nous accueillons Barbara Byers, vice-présidente exécutive; de la Manitoba Association for Home Schooling, nous accueillons Gladys Hayward Williams; du regroupement Parents for Healthy Teens, nous recevons cet après-midi Doraine Wachniak, qui nous a également amené des petits biscuits pour nous aider à rester bien éveillés pendant son exposé; et du Sexual Assault Centre de London, nous accueillons Louise Pitre, directrice générale.
Merci à vous toutes pour votre présence.
Madame Byers, nous vous cédons la parole pour un exposé de cinq minutes. Quand quatre minutes se seront écoulées, je lèverai mon crayon pour vous signaler qu'il ne vous reste qu'une minute.
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Très bien. Dans ce cas, pour éviter de voir votre crayon, je devrai m'assurer de toujours regarder vers le bas.
Je tiens à vous remercier de votre invitation et de l'occasion de comparaître devant le comité. Je n'ai pas l'intention de lire le document que vous avez déjà reçu; je vais me contenter de vous en présenter les faits saillants.
Comme on vous l'a fait remarquer, le Congrès du Travail du Canada représente plus de trois millions de travailleurs et de travailleuses au Canada; environ la moitié de nos membres sont des femmes.
Nous indiquons dans notre document que nous sommes extrêmement inquiets de la réduction du budget de Condition féminine Canada et des modifications apportées aux modalités du Programme de promotion de la femme. Mais en réalité, il serait plus juste de dire que nous sommes outrés. Selon nous, ce qu'on fait aux programmes destinés aux femmes est tout à fait inadmissible.
Au Congrès du Travail du Canada, même si nous ne recevons pas de financement de Condition féminine Canada, nous avons grandement besoin du travail accompli par les organisations féminines dans tout le Canada — que ce soit des fiches d'information, des recherches, de l'éducation, des activités qui peuvent nous aider dans le cadre de nos conférences, le travail communautaire qu'elles accomplissent sur le terrain, ou toutes les activités de promotion de l'égalité qui sont si importantes pour le mouvement syndical, afin de faire avancer le dossier de l'égalité des femmes.
De plus, le mouvement syndical s'en sert à l'interne afin de susciter des changements au sein de nos propres organisations car, nous aussi, nous avons une tradition de dominance masculine et d'inégalité au sein de nos organisations. Ainsi les activités des regroupements féminins revêtent une importance critique pour le mouvement syndical.
Il s'agit essentiellement d'opérer des changements. Il ne s'agit pas simplement de solutionner les problèmes. Ce sont les activités de promotion et de défense de l'égalité qui donnent lieu à des changements, notamment chez les groupes les plus défavorisés, tels que les femmes autochtones, les femmes de couleur et les femmes handicapées.
Nos difficultés sont complexes et demeurent évidemment non résolues. Il ne faut pas embrouiller les gens qui vont dire: vous ne croyez pas que les femmes sont égales. Bien sûr, nous croyons que les femmes sont égales, mais nous savons que les femmes ne sont pas traitées comme si elles étaient égales et, de plus, il existe un problème de discrimination structurelle au Canada auquel il faut s'attaquer en faisant la promotion de l'égalité.
Il convient d'améliorer les orientations stratégiques en favorisant la pleine participation des femmes et des organisations féminines. Tout à l'heure, vous avez discuté du très mauvais bilan du Canada en ce qui concerne le nombre ou le pourcentage de femmes qui sont parlementaires ou membres de nos assemblées législatives. Je crois avoir entendu aux informations dimanche que nous sommes au 47e rang, plus ou moins sur le même plan que le Pakistan et le Rwanda, ou peut-être même après eux.
Nous avons demandé une augmentation et, au départ, nous étions d'accord avec l'augmentation budgétaire qui avait été proposée. Nous ne nous attendions certainement pas à ce que l'on réduise le budget. La réduction dite « administrative » au budget de Condition féminine Canada est pour le moins inquiétante. Elle voudra dire que non seulement nous allons perdre le travail qui s'effectue sur le terrain et dont différents groupes viennent de nous parler, mais la capacité interne du gouvernement de réaliser l'égalité des femmes sera gravement compromise; de plus, nous allons perdre le Fonds indépendant de recherche stratégique, une initiative unique qui favorisait les recherches indépendantes pouvant servir de base à l'élaboration de politiques ayant des incidences positives; il n'y aura plus de dialogue ni de collaboration entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux chargés de la condition féminine; et les compressions budgétaires diminueront la capacité du Canada d'intervenir en vue de défendre l'égalité économique, sociale et politique des femmes aux Nations Unies et dans d'autres forums internationaux.
Je voudrais également vous faire remarquer que, si je ne m'abuse, six femmes qui sont des lauréates du Prix Nobel ont envoyé une lettre au gouvernement Harper, lui demandant de renverser ces mesures qui nuisent à Condition féminine Canada et aux droits à l'égalité.
Pour ce qui est de recenser les nouveaux enjeux...
Me reste-t-il une minute ou mon temps est-il écoulé?
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Merci, madame la présidente. Je suis une ex-membre de l'Association et donc je ne prétends pas la représenter aujourd'hui.
Je fais partie d'au moins la troisième génération de femmes habilitées dans ma famille. J'ai trouvé intéressant de vous entendre parler des mères et grands-mères. Ma grand-mère paternelle était une vraie pionnière canadienne qui a travaillé la terre en tant que « homesteader » en Saskatchewan et qui a créé ainsi un Canada plus fort. Avant que mes grands-parents ne s'installent en Saskatchewan, elle avait passé l'hiver à coudre la tente dans laquelle ils ont vécu jusqu'au moment de construire une maison sur leur terre. Plus tard, quand leurs enfants — c'est-à-dire mon père et sa soeur — ont atteint l'âge scolaire, la famille a quitté la province pour s'installer au Manitoba dans une ferme à l'extérieur de Winnipeg, où j'habite actuellement.
À environ la même époque, ma grand-mère maternelle avait une petite affaire à domicile, étant donné qu'elle avait sa propre pension de famille pendant les années qui ont suivi la fondation de la ville de Winnipeg. Le client favori de sa famille était Garnet Coutler, maire de Winnipeg. Comme il était pensionnaire, les conversations à table le soir avaient un caractère à la fois eclectique et dynamique.
Ma mère et moi avons toutes les deux grandi en ayant un profond respect pour l'éducation, et nous avons toutes les deux fréquenté l'université et poursuivi une carrière. Nous avons toutes les deux décidé d'abandonner notre carrière afin de donner la priorité à notre famille et de faire de notre mieux pour créer une nouvelle génération forte. À cette époque, nous avons été toutes les deux les collaboratrices de nos maris respectifs qui avaient des entreprises à domicile. Ma mère et mon père étaient des agriculteurs fort prospères — quelque chose qui devient de plus en plus rare. Ils réussissaient à gagner leur vie et à élever leur famille grâce uniquement aux revenus qu'ils tiraient de l'agriculture. Quant à moi, j'ai aidé mon mari à élever la famille, à éduquer les enfants à domicile, et à créer une entreprise à domicile de systèmes d'information géographique informatisés.
Ma mère et moi avons réintégré nos professions respectives au moment où notre travail de mère de famille est devenu moins exigeant. Ainsi j'ai fréquenté l'Université du Manitoba l'année dernière afin d'obtenir un diplôme en physiothérapie, et en plus d'écrire l'examen national de physiothérapie, j'ai été élue conseillère scolaire.
Je vous ai fait tout cet historique afin de pouvoir vous affirmer ceci : les femmes sont à tout le moins égales. Et, encore une fois, je suis d'accord avec ma collègue. Nous sommes des pionnières. Nous sommes des entrepreneurs, des propriétaires d'entreprises, des professionnelles, et des personnes capables d'offrir du soutien et de la tendresse. Nous sommes en train de créer des générations fortes et un meilleur Canada, et nous faisons cela de concert avec d'autres femmes et hommes.
Nous sommes des femmes intelligentes dans ma famille. Nous sommes des femmes instruites. Nous n'avons pas peur de faire des choix difficiles; nous n'avons pas peur de travailler fort. S'occuper d'un ménage, faire un budget, gérer le tout, établir des priorités, et se servir efficacement de son temps correspond à bien administrer une petite entreprise. En cherchant à faire reconnaître le principe du salaire égal pour un travail égal, Condition féminine Canada ne devrait-elle pas attacher une plus grande importance au travail effectué par les femmes au foyer et auprès de leurs familles?
Le fait est qu'en vertu de la Charte des droits, tous les Canadiens, hommes et femmes, sont égaux. Ce qui départage les hommes et les femmes, ce sont les obstacles et les défis auxquels nous sommes confrontés individuellement. Et ce qui caractérise notre personnalité et nous distingue des autres, c'est justement notre façon de confronter ces obstacles et ces défis. Je suis d'accord pour dire qu'en modifiant le mandat de Condition féminine Canada, nous avons éliminé au moins un obstacle auquel se heurtent les femmes en faisant en sorte que les femmes puissent plus facilement obtenir des crédits. Un plus grand nombre de groupes qui travaillent sur la première ligne seront désormais admissibles au financement, à cause des efforts qu'ils déploient pour soutenir les femmes qui ont à contourner au jour le jour différents obstacles. Je suis également d'accord pour accorder davantage de crédits aux différents groupes, afin que ces derniers fournissent une aide directe aux victimes de la violence. Nous avons déjà consacré beaucoup d'années et beaucoup d'argent à la recherche. Il est maintenant temps de mettre cet argent entre les mains des groupes qui aident les femmes à surmonter les obstacles auxquels elles sont confrontées. Nous avons fait suffisamment de préparation. Maintenant il faut passer aux choses concrètes.
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Madame la présidente, je voudrais remercier les contribuables du Canada de m'avoir invitée à participer à cette réunion.
Il s'agit de ma deuxième visite à Ottawa en 50 ans, et étant le rythme que j'observe depuis que j'ai quitté l'avion, j'espère ne pas avoir à revenir avant longtemps.
Parents for Healthy Teens est un groupe de femmes bénévoles résolues à faire la promotion de la santé-sexualité permanente chez les adolescents.
La documentation indiquant qu'une plus forte proportion de jeunes femmes subissent les contrecoups de l'activité sexuelle précoce est volumineuse. Nous sommes d'accord avec le gouvernement du Manitoba pour reconnaître que la principale responsabilité en matière d'éducation sexuelle, y compris le sida, appartient à la famille.
Parents for Healthy Teens a été créé vers 1998. En tant que groupe, nous avons cherché à intervenir pour promouvoir la santé-sexualité chez les adolescents aux niveaux tant local que provincial. En tant qu'organisation féminine, nous avons réussi, toutes seules, à réunir des fonds au sein de notre collectivité, en vue de faire distribuer des documents d'information aux foyers expliquant les bienfaits d'une bonne santé sexuelle durant toute la vie.
Nous avons travaillé en vue de faire venir un obstétricien, gynécologue, professeur clinique, auteur, chercheur, et écrivain canadien, soit le Dr Stephen Genuis, à notre collectivité pour parler aux parents et à divers groupes communautaires, tels que la GRC, les conseillers scolaires, les professionnels de la santé, le personnel des écoles, et les représentants des conseils de parents, etc.
Grâce à nos propres efforts, nous avons pu acheter pour plusieurs centaines de dollars de ressources et de matériaux de recherche qui seront désormais disponibles dans notre école secondaire locale.
Nous avons également fait des exposés devant différents organes gouvernementaux afin de leur faire part de nos préoccupations concernant les conséquences physiques, sociales et émotives de l'activité sexuelle précoce chez les jeunes.
De plus, nous avons réussi à collaborer avec les responsables de l'école secondaire de notre localité afin de créer un nouveau cours facultatif sur l'éducation physique et la santé qui s'adresse à la fois aux parents et aux étudiants.
Tout cela a pu se faire grâce aux heures travaillées par nos bénévoles et à nos propres crédits.
Nous sommes tout à fait favorables à l'élargissement du mandat de Condition féminine Canada. Un tel changement nous donnera la possibilité de présenter une demande de financement à CFC si nous le désirons. En vertu de l'ancien mandat, nous n'avions aucunement cette possibilité.
Nous ne sommes pas d'accord pour dire que les modifications apportées aux modalités du Programme de promotion de la femme qui relèvent de Condition féminine Canada sapent les fondements mêmes de notre démocratie. Selon nous, avec le temps et grâce à une large diffusion des détails relatifs à ces changements, votre ministère réussira à mobiliser davantage de femmes et à les inciter à venir en aide à d'autres femmes et aux jeunes filles qui ont besoin d'appui.
Merci infiniment d'avoir bien voulu m'écouter.
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Merci, madame la présidente.
Étant donné que nous avons, dans notre collectivité, un bureau local de Condition féminine Canada, nous avons eu facilement accès à l'aide dite technique, et les personnes les plus marginalisées du Canada, de même que leurs défenseurs, ont également pu avoir accès aux crédits disponibles en vertu du Programme de promotion de la femme. C'est pour cette raison que nous avons pu obtenir de très importants résultats.
Parmi ces succès, nommons la création d'un groupe de survivantes de problèmes de santé mentale qui représentait au départ un groupe non constitué en société qui est devenu par la suite un regroupement provincial; ce dernier a élaboré des directives axées sur les données probantes pour la santé mentale des femmes, et les pratiques exemplaires dans ce domaine ont été communiquées et adoptées par l'ensemble des regroupements provinciaux et même nationaux.
À partir de là, un programme destiné aux femmes sans abri intitulé My Sister's Place a été mis sur pied, un programme qui a permis à d'innombrables femmes qui auraient autrement été privées de leurs droits d'assumer leur citoyenneté et de participer à la vie de leur collectivité de toutes sortes de façons différentes.
En outre, un groupe de femmes vivant dans la pauvreté en milieu rural en Ontario a élaboré et publié un ouvrage de référence intitulé How We Count, et ce livre est devenu une sorte de tremplin pour permettre aux gens de parler des liens entre la pauvreté chez les femmes, l'abus des femmes et la sécurité économique des femmes.
Nous avons également un centre de recherche sur la violence faite aux femmes et aux enfants qui a réussi à mobiliser les jeunes femmes marginalisées, qui constituent notre avenir, et à leur donner voix au chapitre.
Et dans le nord de l'Ontario, les femmes autochtones, qui sont les femmes les plus invisibles du Canada et de nos collectivités, ont réussi, grâce aux efforts d'Equay-wuk, une organisation féminine qui travaille avec les femmes dans les collectivités isolées de la nation Nishnawbe Aski, à diriger et à dispenser des ateliers sur le leadership.
Ces exemples illustrent bien les conséquences significatives et valables que peuvent avoir de telles initiatives pour la vie des femmes, et notamment, les femmes qui se trouvent marginalisées au sein même de leur collectivité. Ce sont des résultats locaux qui prouvent bien que les interventions en question répondent aux besoins et aux problèmes particuliers de nos collectivités.
Si nous avons pu obtenir de tels résultats, c'est grâce à l'appui de notre localité et au fait que le soutien dont nous avions besoin était accessible. Ces résultats ont été possibles parce que nous avons pu profiter en permanence du soutien d'un bureau local en matière de développement social.
Les conséquences des changements et des compressions budgétaires sont catastrophiques. Les organisations féminines de la base, surtout des groupes qui ne sont pas constitués en société, et surtout des communautés marginalisées, comme les réfugiées et les immigrantes, les jeunes filles, les premières nations, et les francophones, ne pourront plus accéder au financement, aux ressources et aux connaissances qui existent en vertu du Programme de promotion de la femme. Tous les exemple que je vous ai cités tout à l'heure, et tous les groupes en question, ne seront plus en mesure d'obtenir des crédits en vertu des nouvelles modalités.
Si les groupes populaires se constituent en société, nous seront bien obligées de concurrencer les organisations à but lucratif pour obtenir des crédits en vertu du Programme de promotion de la femme. Si les groupes populaires se constituent en société, nous devrons naviguer par voie électronique la procédure consistant à rédiger des propositions. Contrairement à ce que semble croire la ministre, le fait de permettre aux gens d'obtenir les formulaires de demande par voie électronique ne fait que diminuer l'accès des femmes marginalisées qui n'ont toujours qu'un minimum d'accès aux ressources.
En démantelant l'infrastructure qui permettait au gouvernement de communiquer avec ses citoyens au niveau local et en centralisant l'exécution des programmes au sein d'un même bureau qui n'aura que deux employés pour desservir toute la région de l'Ontario, de même que les groupes nationaux, le gouvernement garantit que l'accès à l'information sera diminué, sinon complètement éliminé. Le gouvernement nous garantit que les personnes les plus marginalisées au sein de notre société resteront en marge. Le gouvernement s'assure ainsi d'obtenir un faible taux de rendement pour chaque dollar qu'il investit. Les changements structurels qui sont nécessaires afin de s'attaquer aux problèmes touchant la justice sociale, l'autonomie économique des femmes et la violence faite aux femmes et aux enfants ne pourront plus se réaliser.
Avant que le mandat du Programme de promotion des femmes ne soit modifié et que l'on ait décidé de réduire le budget de Condition féminine Canada, les organisations féminines de la base et d'autres groupes recherchant l'égalité avaient accès aux bureaux régionaux et de district. Ainsi nous avons pu aider le gouvernement à comprendre les enjeux locaux. Grâce à l'aide technique et financière dont nous bénéficions, nous avons pu explorer les réalités concrètes de la vie des femmes et profiter de ces connaissances pour favoriser la transformation de notre société grâce à l'action sociale. Nous avons réussi à faire accroître la participation des femmes à toutes les activités de la vie au Canada, y compris sur les plans politique, légal, social, économique et culturel. Nous avons pu contribuer à bâtir des collectivités plus saines. Nous avons réussi à quitter les marges de la société pour devenir des citoyennes actives et productives.
Les femmes du Canada n'accepteront jamais ces changements et ces compressions budgétaires. Le prix en est trop important. Le véritable problème n'est pas la somme de 5 millions de dollars; le gouvernement affiche un excédent de 13,2 milliards de dollars. Le vrai problème est le refus, pour des raisons idéologiques, du gouvernement minoritaire d'accepter l'égalité des femmes.
J'exhorte le comité permanent à poursuivre ses consultations auprès des femmes dans les différentes localités et régions du pays, afin de savoir ce que les femmes du Canada ont à dire au sujet de ces changements et au sujet de l'égalité des femmes au Canada.
J'exhorte le comité permanent à exercer ses pouvoirs et à revendiquer de nouveau le droit de toutes les femmes du Canada d'être égales.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je dois admettre, dès le départ, que j'ai un certain parti pris, et par conséquent, je tiens à féliciter Mme Pitre pour les remarques qu'elle vient de faire, de même que Mme Byers. J'aime autant vous avouer mon parti pris tout de suite.
Mais j'ai des questions à poser à Mme Williams et également à Mme Wachniak.
L'une d'entre vous a parlé du fait que vous aidez les femmes individuelles dans votre localité à faire face au problème de la violence conjugale. Ensuite vous avez parlé des jeunes filles, de l'éducation sexuelle et de ce qui est enseigné dans les écoles, et comme ces activités relèvent de la responsabilité des provinces, cela n'a rien à voir avec le programme dont nous discutons aujourd'hui.
J'avoue ne pas très bien comprendre pourquoi ou comment l'argent qui servirait à régler des problèmes spécifiques, tels que la violence conjugale — et j'ai moi-même travaillé dans ce domaine avant de me présenter aux élections, notamment auprès des femmes immigrantes — c'est-à-dire le fait d'aider une femme particulière qui a des problèmes particuliers, pour qu'elle puisse avoir un logement, un refuge, des services d'éducation pour elle-même et peut-être pour son mari... disons que j'ai du mal à comprendre comment cela peut nous aider à nous attaquer aux problèmes structurels. En modifiant les critères, nous empêchons les femmes de faire de la recherche et de s'attaquer justement aux problèmes structurels. Nous nous contentons de régler les problèmes d'une femme parmi d'autres, mais nous ne réglons pas les problèmes de toutes les femmes qui sont victimes de violence conjugale.
Je ne comprends pas pourquoi vous n'acceptiez pas le mandat de Condition féminine Canada tel qu'il existait auparavant.
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Ma réponse sera très semblable.
Il faut absolument éliminer la discrimination systémique dont font l'objet les femmes. Aucune militante du mouvement en faveur de l'égalité des femmes ne serait opposée à ce qu'on investisse plus de crédits, et le fait est que nous demandons que les programmes destinés aux femmes bénéficient de budgets plus importants afin d'aider les femmes individuelles à régler les problèmes auxquels elles sont confrontées.
Si vous me permettez, je voudrais revenir un peu sur ma vie antérieure de travailleuse sociale, car il m'arrivait de temps à autre de travailler avec les femmes en crise. Il y a une chose que j'ai apprise très tôt, grâce à une travailleuse sociale fort sage qui avait consacré toute sa vie aux femmes et aux enfants afin de changer leurs conditions de vie, c'est que si vous ne défendez pas certaines priorités sociales en tant que travailleuse sociale, vous vous contentez à ce moment-là de traiter un problème après l'autre, un dossier après l'autre, et vous ne changez jamais la vie de ces femmes. Voilà pourquoi le travail de défense d'intérêts sociaux est si important.
Songez un peu à la situation qui prévaudrait à l'heure actuelle si les organisations féminines n'avaient jamais accompli le travail de défense de l'égalité ou mené ces recherches. Je vous invite à aller voir toutes les excellentes études qui ont été menées, dans le cadre du Programme de contestation judiciaire, ou par l'ANFD, l'AFAI, ou par l'ICREF. La liste est très longue. Songez à ce que vivraient toutes ces femmes — et nous toutes qui sommes réunies dans cette salle, de même que tous les hommes qui ont une femme dans leur vie — si ce travail de défense et de promotion de l'égalité n'avait jamais été accompli. Voilà ce qui est critique. Donc, il faut absolument faire ce travail.
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais vous remercier d'être parmi nous, mesdames, et de nous faire part de vos témoignages.
Un rapport recommandant qu'une loi proactive soit adoptée en matière d'équité salariale a paru, mais il n'y a toujours pas de loi. Le gouvernement actuel nous a répondu que ce n'était pas nécessaire. Il faut dire, par contre, que les gouvernements précédents n'ont guère fait mieux.
Madame Byers, vous qui représentez le Congrès du travail du Canada, que pensez-vous de cet état de chose?
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L'équité salariale concerne l'égalité économique des femmes, et c'est quelque chose qui touche l'ensemble des femmes. Nous trouvons tout à fait honteux qu'il n'existe pas une loi nationale sur l'équité salariale au Canada. De fait, ce genre de loi devrait exister dans chaque province.
Un rapport très bien documenté qui avait fait l'objet de larges consultations a été publié en mai 2004, mais ce rapport n'a suscité absolument aucune intervention — là vous avez parfaitement raison — de la part du gouvernement précédent, alors qu'il aurait dû y donner suite. Le fait est que nous devrions déjà toutes profiter des avantages d'une loi fédérale sur l'équité salariale.
Quand le gouvernement actuel dit que nous allons remonter en arrière jusqu'en 1978, où l'on a dit exactement la même chose aux femmes — c'est-à-dire, faisons de la recherche, parlons-en, faisons de l'éducation — eh bien, selon moi, nous n'avons plus besoin d'éducation. Les femmes comprennent très bien ce que c'est que la discrimination salariale. Elles y font face chaque fois qu'elles reçoivent leurs chèques de paie et chaque fois qu'elle essaient de bénéficier d'égalité économique pour le bien de leur famille.
Je trouve donc honteux que nous n'ayons pas de loi, mais cela fait également partie du travail que nous accomplissons toutes, en essayant de nous assurer que les femmes bénéficieront d'équité salariale.
Je trouve cette discussion fort intéressante. Il y a deux membres du comité qui affirment essentiellement ce que d'autres nous ont dit au sujet du fait que les femmes ne sont pas égales. Pour ma part, j'ai toujours dit — et je crois même que c'est notre rôle au Comité de la condition féminine — que les femmes sont égales et que nous devons surtout nous efforcer d'éliminer les obstacles. Aux termes de la Constitution, les femmes sont égales. Je ne voudrais jamais rabaisser les femmes en disant qu'elles ne sont pas égales et que nous allons faire de la promotion pour qu'elles le soient. Aux termes de la Constitution du Canada, nous sommes tous égaux. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas des obstacles qu'il faut chercher à éliminer.
Madame Wachniak, votre groupe a travaillé très, très fort dans le cadre de ce programme. Je crois savoir, d'après ce que vous avez dit dans votre exposé liminaire, que, depuis plusieurs années, vous bénéficiez de l'aide de beaucoup de bénévoles.
Vous disiez que, selon vous, Condition féminine Canada est maintenant un organisme inclusif. Pourriez-vous nous expliquer ce que vous voulez dire au sujet en établissant une comparaison avec la situation antérieure? Ce n'est pas la première fois qu'on change les modalités du programme. Pourquoi étiez-vous d'avis que ce programme n'était pas inclusif auparavant? Qu'est-ce qui vous fait croire maintenant qu'il répond davantage aux besoins que vous devez combler sur le terrain?
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Je suis d'accord. Vous avez un rapport qui remonte à 1991 sur la violence faite aux femmes. Vous avez un rapport qui s'appuie sur 800 mémoires et exposés sur la violence faite aux femmes, qui remonte à 1993. Or nous continuons à dire que c'est l'une des grandes priorités. Qu'est-ce qui arrive? Comment se fait-il que, 13 ans plus tard, ce soit toujours une grande priorité pour les femmes? Qui ne fait pas ce qu'il est censé faire? Qui n'a pas bien compris l'essence de cet enjeu?
Une voix: Nous y arriverons.
Mme Doraine Wachniak: Il existe déjà au Manitoba quelque 44 services dont peuvent se prévaloir les femmes seulement. Et vous me dites que j'ai besoin de votre service également? Écoutez, de graves erreurs ont été commises de toute évidence. Il suffit que je me rappelle tous les services qui sont maintenant disponibles pour les femmes. Pourquoi y a-t-il encore des groupes comme ceux-là qui prétendent avoir besoin de 600 000 $, de 200 000 $ ou de 300 000 $ pour faire exactement la même chose?
Je sais quelle est la véritable priorité: bâtir et renforcer les familles au Canada. Il s'agit de renforcer la capacité des familles, et non pas celle de certaines organisations féminines qui ne me représentent même pas.
Quand j'ai demandé à 43 femmes ce qu'est Condition féminine Canada et ce que fait ce service, elles m'ont répondu qu'elles ne savaient pas et qu'elles ne s'étaient jamais prévalues de ses services. Ce sont ces femmes-là qu'on voit dans la rue. Je ne connaissais pas la moitié de ces femmes. Ne pensez surtout pas que je suis allée voir les femmes de mon église qui sont du même avis que moi; ce n'est pas le cas.
Je me fâche en me rendant compte que, malgré tous les services qui existent déjà, il y en a qui continuent à dire qu'il faut plus d'argent. Nous n'avons pas besoin de plus d'argent; nous avons plutôt besoin de trouver de véritables solutions. Un point c'est tout.
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Exactement. Je vous félicite d'avoir dit cela. C'est justement à ce niveau-là que notre ministre essaie d'opérer des changements, pour que le mandat soit inclusif et que les organisations sur le terrain, les programmes pour les femmes...
Nous avons encore les 10,8 millions de dollars pour les programmes destinés aux femmes. Nous avons ajouté le financement prévu pour l'initiative « Soeurs d'esprit ». Nous avons voulu soutenir cette initiative parce qu'elle permettra de répondre aux besoins des Autochtones.
Nous essayons à présent de changer le visage de Condition féminine Canada. Condition féminine Canada doit être là pour les familles, car il s'agit d'améliorer la qualité de vie des familles.
Je tiens à vous remercier pour votre exposé. J'ai trouvé ça extrêmement utile.
Madame Hayward, voulez-vous intervenir sur le même sujet?
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Oui, je suis entièrement d'accord avec Doraine pour dire qu'il faut insister sur les mesures concrètes. Il nous faut des mesures concrètes.
Je voudrais revenir sur votre discussion avec les témoins précédents, qui comprenaient un groupe qui demandait des crédits en vue de préparer les gens à se présenter aux élections. J'ai mentionné dans mon exposé que je venais de passer moi-même par des élections, et qu'il n'y avait rien eu pour moi, mais j'avais tout de même entendu dire que certains services étaient assurés par le principal responsable électoral dans d'autres régions. Et pour moi, c'est comme ça que ça doit être — il doit s'agir de quelque chose de très inclusif et non partisan qui est disponible sur le terrain, là où se déroulent les élections.
Je sais que certains estiment — et je suis du même avis — qu'il faut encourager les femmes à se présenter aux élections. Dans mon quartier, il y avait trois candidates — que des femmes. J'ai été élue à une commission scolaire où cinq conseillers sur neuf sont des femmes. Nous avons assisté à un congrès provincial, et quand j'ai regardé autour de moi dans la salle, j'ai constaté qu'il y avait une majorité de femmes.