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Bonjour. La séance est ouverte.
Bonjour à tous. Je tiens à féliciter officiellement M. Stanton. Merci de vous joindre à notre comité. Nous sommes heureux que vous soyez des nôtres.
Il se passe diverses choses ce matin. Avant d'entendre nos témoins, je vous signale que nous comptons dans notre auditoire des personnes du Centre parlementaire. Il s'agit d'agents d'Ottawa, du Ghana et du Sénégal, qui suivront nos délibérations ce matin. Je vous souhaite la bienvenue. Nous sommes très heureux de vous compter parmi nous.
Avant d'entendre les représentantes de Condition féminine Canada, permettez-moi de passer en revue ce que nous prévoyons faire dans la matinée. Nous allons commencer par entendre les propos de nos témoins. Puis nous passerons aux questions. Nous nous occuperons ensuite des travaux du comité. Le premier point à l'ordre du jour est la motion de Mme Mourani. Nous examinerons ensuite quelques amendements à des motions pour affaires courantes, puis nous passerons à trois budgets relatifs à des études. Vous devriez avoir tous les documents nécessaires entre les mains. Nous examinerons enfin le calendrier de nos prochaines réunions.
Vous devriez donc avoir reçu divers documents: des copies de l'exposé de Condition féminine, que nous entendrons maintenant, les notes d'information de nos attachés de recherche, la motion de Mme Mourani, les budgets pour les trois études, ainsi que les motions pour affaires courantes modifiées, dans lesquelles il y a une erreur de correspondance entre l'anglais et le français. Je devrais ralentir. Nous vous remettrons au cours de la matinée un calendrier révisé des travaux du comité.
Nous allons entendre nos témoins jusqu'à 10 h 30, puis nous passerons aux affaires du comité.
Vous n'avez pas l'interprétation? Il y a toujours un écouteur qui ne fonctionne pas. Nous allons commencer notre réunion. Cela fonctionne? Tout le monde est prêt? Personne ne parle pour l'instant. Nous allons entendre nos représentantes de Condition féminine Canada.
Permettez-moi de vous présenter nos témoins. Il s'agit de Florence Ievers, coordonnatrice, Nanci-Jean Waugh, directrice générale de la Direction de gouvernance et des communications, Jackie Claxton, directrice générale du Programme de promotions de la femme et des opérations régionales, et Hélène Dwyer-Renaud, directrice de la Direction de l'analyse comparative entre les sexes et l'imputabilité.
Merci d'être venues nous rencontrer. Nous vous souhaitons la bienvenue. Nous avions bien hâte d'entendre vos témoignages. Puisque notre comité examine diverses questions importantes, il est important que nous vous consultions, vous et votre ministère. Je vous donne maintenant la parole.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est pour moi un honneur de comparaître devant le Comité permanent de la condition féminine. Je vous signale que je ferai de brèves remarques à partir du document qui a été distribué aux membres du comité.
Il est très gratifiant de voir que le Parlement maintient son engagement dans le domaine de la condition féminine et de l'égalité des sexes. Cet engagement prouve que le Parlement reconnaît l'importance de promouvoir l'égalité entre les sexes.
Au cours de la dernière législature, le comité permanent a mené de nombreuses activités qui ont donné lieu à la production de cinq rapports au Parlement. En plus d'être exhaustifs, ces rapports ont fait connaître au gouvernement la détermination du comité permanent. Nous espérons vivement que vous aurez la même vigilance.
[Français]
Qui sommes-nous et comment travaillons-nous? Pour répondre à ces questions, il importe de souligner la nature horizontale de notre travail, qui reflète une vérité fondamentale. L'égalité entre les sexes, c'est l'affaire de tout le monde. Pour assurer la pleine participation des femmes à tous les aspects de la vie au Canada, à savoir les aspects économique, social, culturel et politique, nous devons être doté d'un mandat qui s'étend à tous les ministères fédéraux, ainsi qu'aux administrations provinciales, territoriales et municipales et aussi au secteur privé.
Il s'agit d'un vaste mandat pour un organisme de taille assez réduite comme Condition féminine Canada. Alors, nous cherchons à atteindre nos objectifs en agissant comme courtier du savoir en matière d'égalité entre les sexes, en étant un centre d'expertise et en étant un agent de réseautage.
[Traduction]
À titre de courtier du savoir en matière d'égalité entre les sexes, Condition féminine Canada favorise une interaction ciblée et un échange d'information entre les intervenantes et les intervenants. L'organisme joue également un rôle clé dans la détermination des possibilités de participation réelle et en temps opportun au processus fédéral d'élaboration de politiques.
À titre de centre d'expertise sur les questions relatives aux différences entre les sexes et l'égalité pour les femmes, Condition féminine Canada fait la promotion de pratiques exemplaires, partage des connaissances et des cadres avec les intervenantes et les intervenants et ses partenaires, et renforce les capacités d'analyses comparatives entre les sexes. Par ses activités, l'organisme aide les intervenantes et les intervenants et ses partenaires à faire avancer l'égalité entre les sexes dans leurs propres programmes et politiques.
À titre d'agent de réseautage, Condition féminine Canada établit des rapports entre les gens, renforce les collectivités et donne à ces dernières et aux parties intéressées l'occasion de dialoguer avec le gouvernement et de prendre des mesures facilitant l'égalité entre les femmes et les hommes.
Quelle est notre orientation future?
Je tiens à souligner que Condition féminine Canada ne fait pas et ne doit pas faire cavalier seul. Comme je l'ai dit auparavant, l'égalité entre les sexes, c'est l'affaire de tous. Pour le gouvernement du Canada, cela signifie collaborer avec les intervenantes et les intervenants internes et externes, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à la promotion de l'égalité pour les femmes.
[Français]
Les rapports présentés au comité permanent ont revêtu une grande importance pour nous. Ils nous ont aidé à préparer l'avenir. Les cinq rapports du comité permanent ont porté sur d'importants dossiers. Intitulés « Augmentation du financement des organismes revendiquant l'égalité » et « Le financement par le programme de promotion de la femme : ce qu'en pensent les organisations de femmes », les deux rapports sur le Programme de promotion de la femme sont directement liés au secteur de responsabilité de Condition féminine Canada. De même, Ie rapport intitulé « L'analyse comparative entre les sexes : les fondements de la réussite » est également directement lié à notre mandat.
[Traduction]
En mai, la présidente du comité a déposé à nouveau ces rapports à la Chambre des communes. Nous attendons avec impatience de les commenter.
En 2005, des consultations régionales, nationales et électroniques ont eu lieu. Parallèlement au travail effectué par le Comité permanent de la condition féminine, ces consultations ont permis de recueillir de précieux commentaires formulés par des Canadiennes et des Canadiens, des décisionnaires et des ONG sur les questions ayant une incidence sur la vie des femmes, y compris la pauvreté, la situation des femmes autochtones, la responsabilisation et les mécanismes de financement permettant de promouvoir l'égalité entre les sexes.
Le Programme de promotion de la femme de Condition féminine Canada a entrepris une évaluation indépendante. Des consultations ont aussi eu lieu dans le cadre de la revue du programme de promotion de la femme. Condition féminine Canada continuera d'offrir un programme souple axé sur les résultats alors qu'elle s'engage dans l'exercice de renouvellement des conditions de financement du programme de promotion de la femme.
Pour donner suite à la réponse qu'il avait formulée sur le rapport du Comité permanent de la condition féminine sur l'analyse comparative entre les sexes, le gouvernement fédéral a créé le Groupe d'expertes sur les mécanismes de responsabilisation pour l'égalité entre les sexes, dont les conclusions et les recommandations ont été présentées à la Chambre des communes en novembre 2005.
Diverses autres activités ont eu lieu pour remplir les engagements pris par les trois organismes centraux, en l'occurrence le Bureau du conseil privé, le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère des Finances, dans la réponse du gouvernement. Chacun de ces organismes a désigné une championne ou un champion de l'analyse comparative entre les sexes et a convenu de s'assurer que, à l'avenir, les ministères et autres organismes démontreront qu'ils ont appliqué les principes de l'analyse comparative entre les sexes et tenu compte des considérations relatives à l'égalité entre les sexes.
Alors que chaque organisme s'efforce de réaliser sa capacité individuelle dans l'établissement d'activités telles que la formation des fonctionnaires et la création d'outils, par exemple le guide sur les pratiques exemplaires préparé au ministère des Finances, un projet pilote collectif sur une initiative sur une politique de l'impôt sur le revenu des particuliers a été entrepris afin de lui offrir une manière pratique d'appliquer l'analyse comparative entre les sexes dans sa fonction de remise en question.
Les thèmes dominants de nos travaux actuels sont la responsabilisation et la durabilité des engagements envers l'égalité entre les sexes. Nous croyons que cette mesure vient appuyer les travaux du gouvernement sur la responsabilisation, et par conséquent, nous mènerons les activités suivantes.
Nous allons concevoir des indicateurs et des repères afin d'aider à établir des objectifs, des priorités, de mesurer le changement, d'évaluer les progrès et de cerner les problèmes ou de découvrir les nouvelles tendances. Nous augmenterons le nombre de mécanismes de responsabilisation pour l'application de l'analyse comparative entre les sexes et pour obtenir des résultats en matière d'égalité entre les sexes.
[Français]
Nous allons également mener des consultations continues avec la population canadienne et continuer de sensibiliser le public à l'égalité entre les sexes. De plus, nous offrirons un soutien efficace aux groupes de femmes et aux organismes oeuvrant pour l'égalité, afin de s'assurer que les réalités des femmes, leur contribution et leurs préoccupations sont prises en compte dans les politiques du gouvernement.
Au cours des prochaines années, dans le domaine de l'élaboration des politiques, Condition féminine Canada se concentrera sur l'enjeu de la pauvreté chez certains groupes de femmes et sur la situation des femmes autochtones. En ce qui concerne la pauvreté chez certains groupes de femmes, l'attention que nous porterons à ce domaine nous permettra de démontrer les liens au rapport du comité de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard les femmes, ce que nous avons entendu durant les consultations et au cours des délibérations du comité permanent de l'année dernière, ainsi qu'aux travaux de CFC par l'intermédiaire du Programme de promotion de la femme et de la Direction de la recherche en matière de politiques.
Touché par ces réalités, le Canada s'attire la critique au niveau international. À Genève, au début du mois de mai, le Comité des Nations Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels a questionné le Canada concernant nos dossiers sur la pauvreté, les sans-abri, les droits des Autochtones et les migrants, la santé et l'éducation, trouvant que les interventions du gouvernement dans tous ces domaines laissent à désirer.
Plusieurs membres du comité se sont dit troublés par le manque apparent d'investissements dans les programmes sociaux et par les taux de pauvreté élevés qui persistent chez les groupes les plus marginalisés, notamment les femmes, les Autochtones, les personnes de couleur et les immigrantes et les immigrants.
[Traduction]
Condition féminine Canada contribue à la recherche en matière de politiques et à faire comprendre la question des femmes et de la pauvreté, ainsi que la situation des femmes autochtones. Par exemple, le fonds de recherche en matière de politique finance actuellement douze projets de recherche, dont plusieurs sont liés au thème de la pauvreté et de son incidence sur les femmes dans divers domaines, notamment... Je vous fais grâce de la liste, qui se trouve dans le document que vous avez sous les yeux.
En outre, le fonds de recherche en matière de politiques planifie de publier cinq nouveaux projets de recherche sur le thème de la migration urbaine. Ces projets examinent les aspects particuliers de la pauvreté chez les femmes autochtones vivant à l'extérieur des réserves qui ont migré vers des secteurs urbains et qui sont confrontées à la pauvreté et au sans-abrisme temporaire, épisodique ou à long terme.
Je vous ferai également grâce de la liste des rapports de recherche qui seront publiés. Cette liste se trouve dans le document qui a été distribué.
[Français]
Les femmes autochtones au Canada sont confrontées à une multitude d'obstacles à leur pleine et égale participation à la vie de leur collectivité et de ce pays. Les obstacles comprennent des taux élevés de discrimination fondée sur le racisme, le sexe, la violence, la pauvreté, les mères seules, l'invalidité et les taux inférieurs d'emploi, pour n'en citer que quelques-uns. Tous ces facteurs ont des répercussions négatives sur l'accès des femmes autochtones à leurs droits en matière de santé et sur leurs autres droits fondamentaux.
[Traduction]
Elle souligne également l'importance de nos engagements en vertu de la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'endroit des femmes et combien nous avons besoin de mener des consultations permanentes avec les Canadiens si nous devons trouver des solutions.
Cette réalité met également en évidence l'importance des travaux du comité permanent et de nos efforts visant à soutenir l'initiative Soeurs d'esprit. Elle souligne aussi les avantages offerts par la Conférence sur la politique autochtone fédérale-provinciale-territoriale, qui a eu lieu en mars dernier, par l'Initiative de lutte contre la violence familiale et par les Indicateurs de violence fédéraux-provinciaux-territoriaux qui seront publiés à l'automne.
En partenariat avec Affaires indiennes et du Nord Canada, Condition féminine Canada a antérieurement financé la rédaction d'un document sur les biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves, qui informe les femmes autochtones de leurs droits fondamentaux lors de la dissolution d'un mariage. Nous continuerons de travailler avec AINC, alors qu'il continue à consulter les peuples autochtones sur la nature des changements qui pourraient se produire afin de mieux redresser la situation actuelle.
La responsabilisation est importante pour Condition féminine Canada. Nous travaillerons à promouvoir la responsabilisation partout au gouvernement afin d'atteindre des résultats en matière d'égalité entre les sexes.
Dans nos rôles de courtiers du savoir sur l'égalité entre les sexes, de centre d'expertise sur les enjeux liés à l'égalité entre les sexes et de catalyseurs dans la création de réseaux, nous collaborerons avec d'autres afin de contribuer notre expertise et notre savoir unique aux travaux urgents visant à réduire la pauvreté fondée sur le sexe et à remédier à la situation des femmes autochtones.
Madame la présidente, nous espérons que vous continuerez à travailler dans le sens de l'égalité entre les sexes.
Je vous remercie.
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Vous posez une bonne question. Il est difficile pour une fonctionnaire de répondre à une telle question, mais je vais essayer de contourner le problème.
Ces dernières années, nous avons considéré non seulement la façon dont le Canada s'y prend mais également la façon dont un certain nombre d'autres pays s'y prennent pour progresser sur la voie de l'égalité entre les sexes. Lorsque nous avons comparu devant la Commission de la condition de la femme des Nations Unies en 2005, c'était pour faire le point 10 ans après la conférence de Beijing et pour voir si les pays avaient fait de réels progrès.
Le Canada et un certain nombre d'autres pays aux vues similaires ont constaté que ce qui était nécessaire, c'était un meilleur système de responsabilisation. Il nous fallait des indicateurs, il nous fallait des analyses comparatives plus systématiques pour nous assurer qu'il y aurait une plus grande égalité entre les sexes.
Ce n'est pas simplement une question d'argent. C'est une question d'engagement au plus haut niveau de l'administration. C'est une question de responsabilisation afin que nous puissions voir les progrès réalisés: il ne faut pas simplement que les organisations internationales nous disent que nous avons encore beaucoup à faire, il faut que le gouvernement et le pays sachent où nous en sommes.
C'est la raison pour laquelle nous investissons dans la responsabilisation. Dans une application plus systématique de la responsabilisation dans les analyses comparatives. Ce faisant, les travaux du comité, qui ont encouragé les organismes centraux à assumer leurs responsabilités et à nous aider à atteindre des résultats, sont essentiels. Il nous faut également consulter les Canadiens pour nous assurer que nous ne faisons pas fausse route.
En outre, il nous faut trouver de quoi aider financièrement les organisations féminines et les groupes défendant l'égalité afin d'être en mesure d'obtenir des résultats en matière d'égalité des sexes. Ce n'est pas simplement une question d'argent, c'est une question de méthode. C'est une question d'engagement et de responsabilisation. Nous voulons pouvoir dire, dans deux, trois ou cinq ans, quelle était la situation en 2006 en matière de santé des femmes. Nous voulons savoir quelle était la situation à propos de ceci ou de cela afin de pouvoir constater si, quatre ans plus tard, nous avons progressé. Si non, nous nous demanderons pourquoi et nous réviserons nos politiques.
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Comme je l'ai indiqué plus tôt, il est clair qu'un certain nombre de pays ont pris un engagement envers l'égalité des sexes. Le Canada en fait partie. Nous avons la chance que l'égalité soit inscrite dans notre Constitution. Nous avons la Loi canadienne sur les droits de la personne, et nous avons d'autres lois qui nous aident à cet égard. Cependant, ce que nous avons constaté au cours des dernières années, c'est que même si ces engagements existent, et même si des progrès sont réalisés, il n'existe pas suffisamment de mécanismes de reddition de comptes au gouvernement. Je parle du gouvernement fédéral parce que c'est là où je travaille, mais je dirais que les provinces seraient du même avis à propos de leur travail.
En ce qui concerne la reddition des comptes, les consultations que nous avons tenues à la fin de l'été et à l'automne de 2005 nous ont été profitables. Nous avons consulté près de 3 000 personnes dans le cadre de six consultations régionales, une consultation nationale, et une consultation électronique, dans le cadre desquelles des groupes de femmes, des organismes de promotion de l'égalité et aussi des hommes et des femmes, des Canadiens intéressés, nous ont donné leurs points de vue. La reddition des comptes est l'une des questions qui a été soulevée.
Le travail du comité permanent nous a permis de constater qu'il fallait améliorer la reddition des comptes. Lorsque le Canada a présenté son rapport aux Nations Unies dans le cadre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, la question de l'absence de reddition de comptes au sein du régime fédéral a été soulignée, de même que la nécessité d'assurer non seulement une plus grande reddition de comptes en matière d'égalité des sexes, mais aussi en ce qui concerne l'analyse comparative entre les sexes.
De plus, après la publication du rapport du comité permanent, nous avons mis sur pied un groupe d'experts chargé d'étudier les questions se rattachant à la reddition des comptes et de déterminer les mécanismes qui pourraient être instaurés pour permettre au gouvernement de mieux rendre des comptes. Lorsque vous examinerez les conclusions et les recommandations de ce comité, qui ont été déposées à la Chambre l'automne dernier, vous constaterez un certain nombre de propositions. Il a été entre autres proposé que le Conseil du Trésor et le gouvernement envisagent la possibilité d'établir un cadre de responsabilisation de gestion. Nous ne voulons pas que l'ensemble du gouvernement fasse tout cela en même temps, parce que cela ne fonctionnerait pas, mais nous avons commencé à travailler avec les organismes centraux qui utiliseront leur fonction de remise en question auprès des ministères au fur et à mesure que des politiques seront élaborées, lentement mais sûrement, pour arriver à établir cette reddition des comptes. Nous croyons qu'avec l'aide du Conseil du Trésor en ce qui concerne cette fonction de remise en question, et grâce aux recours graduels aux cadres de responsabilisation de gestion des ministères, nous établirons une partie de cette reddition de comptes, parfois pour une politique en particulier, parfois pour l'ensemble des politiques.
C'est donc un type de mécanismes que nous pouvons instaurer. Nous sommes également en train de préparer, en collaboration avec Statistique Canada, une série d'indicateurs et de repères qui nous aideront à évaluer les progrès, à déterminer les problèmes, à repérer les lacunes et à déterminer les tendances, ce qui nous permettra de savoir si nous sommes sur la bonne voie ou si nous devons rectifier le tir. Par exemple, la députée a posé une question à propos des femmes plus âgées qui quittent leur emploi. Il s'agit d'un nouveau phénomène sur lequel nous devrions peut-être nous pencher davantage d'ici un an ou deux.
C'est le genre de mesures que nous voulons prendre pour améliorer la reddition des comptes, et pas simplement au sein de notre organisme, Condition féminine. Au sein de Condition féminine, compte tenu de ce que je vous ai dit à propos de la préparation d'indicateurs, de la possibilité d'accroître la responsabilisation en ce qui concerne l'analyse comparative entre les sexes, la possibilité de recourir aux cadres de responsabilisation de gestion, nous sommes en train de nous réorganiser et d'examiner notre propre situation pour déterminer si nous avons les meilleurs outils pour relever ces défis au gouvernement.
En résumé, voilà les mesures que nous envisageons en matière de reddition des comptes.
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Merci pour vos questions. Je vais commencer par répondre à la question portant sur l'exclusion de certains groupes du Programme de promotion de la femme.
Nos lignes directrices sont positives — nous allons en fournir des copies aux membres du comité —, c'est-à-dire qu'elles précisent les groupes admissibles plutôt que ceux qui ne le sont pas. Il peut s'agir de groupes de femmes et d'autres groupes qui appuient l'égalité ou qui font la promotion de l'égalité des femmes, ou encore de bénévoles. Nous ne finançons que les groupes bénévoles, et non les individus. Nous ne finançons pas non plus les universités et n'accordons pas de financement aux provinces. Vous comprendrez qu'avec le niveau de financement dont nous disposons, nous avons ciblé surtout les groupes de femmes et les autres groupes qui oeuvrent dans le domaine.
Nous n'avons pas de définition comme telle de l'égalité des femmes. Nous nous reportons plutôt à la Plate-forme d'action de Beijing et à la Charte canadienne des droits et libertés. Nous traitons avec une grande diversité de groupes, que ce soit les femmes âgées, les femmes handicapées ou les femmes autochtones. Chaque groupe a sa propre vision. Nous croyons qu'il est important d'identifier les enjeux qui touchent les questions d'égalité et qui empêchent ces femmes de participer pleinement à la société canadienne, que ce soit sur le plan économique, social, politique, juridique ou autre. Voilà pour la question des groupes exclus.
Quant au processus de sélection, vous trouverez dans les lignes directrices nos objectifs à ce chapitre. Nous avons trois volets de financement qui concernent les grands enjeux : économie, justice sociale et violence. Toutes sortes d'enjeux touchent les femmes, mais nous avons identifié ces trois volets, que nous estimons assez larges pour nous permettre d'appuyer beaucoup de groupes. Nous examinons les objectifs du groupe, la pertinence de l'enjeu et le groupe proprement dit. Qui sont les membres, fonctionne-t-il de façon démocratique, les enjeux dont il s'occupe sont-ils des enjeux réels pour la communauté? Les lignes directrices peuvent nous aider à cet égard.
Je vais maintenant répondre à votre question sur la part du budget du Programme de promotion de la femme allouée aux groupes du Québec. Pour faire suite aux commentaires de Mme Ivers, nous avons un budget d'environ 10 millions de dollars. Environ 30 p. 100 de ce budget est destiné à appuyer les initiatives pancanadiennes, et le reste va aux différentes provinces. Un montant de 1,5 million de dollars est alloué au Québec et un montant de 1,8 million de dollars est alloué à l'Ontario.
Nous pouvons vous donner plus de détails. Je n'ai pas le pourcentage comme tel, mais une formule a été élaborée afin que la répartition du budget soit basée sur des critères objectifs.
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Je pourrais peut-être répondre à cette question. Le questionnaire en direct, la consultation électronique, c'était pour nous une première. Nous voulions atteindre un plus grand nombre de Canadiens que par le passé, ce que ne nous permettaient pas de faire les consultations en personne. C'était donc une première.
Il ne s'agissait absolument pas d'une enquête scientifique, et je crois que c'est important de le signaler. Cela ne correspond pas aux enquêtes faites par Statistique Canada qui permettent de dire que sur 2 000 personnes, par exemple, il y a un échantillon représentatif de femmes, d'hommes, des groupes d'âge et de la diversité de la société canadienne.
Lors de la consultation, l'automne dernier, dans le site Web du gouvernement du Canada, on a annoncé qu'il s'agissait d'une des nouvelles initiatives du gouvernement.
Nous avons obtenu entre 2 600 et 3 000 réponses, ce que nous avons considéré comme une très bonne façon de nous familiariser avec l'opinion des gens. Pour ce qui est d'approfondir les thèmes, nous n'avons pas réussi à déterminer de façon très précise les différences qui existent d'une région à l'autre.
Nous avons certainement constaté qu'il existe un lien entre les principaux thèmes. De toute évidence, la pauvreté a été l'une des questions mises en évidence. On a également mentionné les questions qui touchent les femmes autochtones, puis sous le thème de la pauvreté, on a parlé des femmes âgées, des femmes handicapées...
Nous avons également fait quelque chose d'assez particulier : nous avons essayé d'aider les répondants sur place. L'un des membres de notre personnel était dans le Nord à l'occasion d'une conférence sur les questions intéressant les femmes autochtones, et comme certaines des participantes ne savaient pas comment utiliser la technologie, cette personne a offert ses services pendant quelques heures ou quelques jours pour les aider à naviguer. Dans certains cas, nous avons fait cela dans chacune des régions du pays.
C'est donc un essai que nous avons fait. L'expérience a été positive et nous aimerions la répéter.
Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour vos présentations de ce matin. Elles ont été assurément très intéressantes et instructives.
Madame Ievers, l'une des choses que vous avez dites au cours de votre présentation et que j'ai trouvé extrêmement pertinente, c'est que l'égalité des sexes, c'est l'affaire de tout le monde. Je pense parfois que nous nous causons du tort ainsi qu'à la condition féminine en ayant établi le présent comité. Nous faisons de l'excellent travail, et le rôle de ce comité est très important, mais en raison de notre existence, il est plus facile pour d'autres secteurs de prétexter qu'il n'est pas nécessaire qu'ils s'occupent des questions d'égalité parce que nous, nous nous en occupons.
Peut-être que si l'on insistait davantage sur la nécessité de s'occuper de l'égalité à chaque étape dans chaque comité, cette question recevrait plus d'attention — et avec raison. Il faut que l'on accorde plus d'attention à cette question. C'est mon premier commentaire, je ne sais pas si vous voulez y réagir.
Deuxièmement, j'ai été très intéressée par les questions posées par Mme Mathyssen à propos du processus de consultation. Dans les différents domaines où j'ai travaillé au fil des ans, j'ai constaté que la consultation est l'un des moyens les plus difficiles pour obtenir des renseignements exacts et concrets. J'ai souvent constaté que les personnes qui répondent dans le cadre du processus de consultation ne sont pas les personnes dont nous tenons à connaître l'opinion. Nous recevons toujours des réponses d'un certain segment de la société, mais parfois, le plus difficile est d'obtenir les réactions des personnes que nous tenons à aider le plus et à qui nous voulons faire passer notre message.
J'ai trouvé que ce que vous avez dit à propos du sondage en direct, dont la portée a d'ailleurs été beaucoup plus vaste que ce que nous laissait croire le rapport, était très intéressant. Donc je crois que c'est un élément positif.
Je ne suis pas sûre d'avoir entendu la réponse — et la question n'a peut-être pas été posée — à propos des différents types de réponses que vous avez obtenues des professionnels qui travaillent à la promotion de l'égalité des sexes par rapport aux personnes qui ne font pas partie d'organisations ou du gouvernement. Vous pouvez peut-être nous fournir un peu plus de précision à ce sujet.