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J'aimerais d'abord vous remercier de l'invitation. Je suis sincèrement heureux d'être parmi vous. Il me fait grand plaisir de vous parler aujourd'hui. Je vais commencer par vous expliquer un peu quel est mon travail et quel est mon parcours.
Depuis 1999, je travaille à l'escouade des moeurs du Service de police de la Ville de Montréal. Au départ, je me suis occupé de prostitution adulte et par la suite, en 2002, une escouade spécialisée en exploitation sexuelle des enfants a été créée. J'y ai été enquêteur jusqu'en 2005. En 2005, j'ai été promu au grade de sergent-détective et je suis devenu le superviseur des enquêtes au sein de cette section qui se consacre exclusivement aux enquêtes sur l'exploitation sexuelle des enfants, soit en matière de pornographie infantile, soit en matière de proxénétisme ou soit en matière de prostitution juvénile. Mon expérience se situe donc dans ce domaine.
J'aimerais vous brosser un tableau de la situation à Montréal. Grâce à mon expérience, j'ai également été déclaré témoin expert en matière d'exploitation sexuelle pour la province de Québec. Je suis donc en mesure de vous faire un portrait assez exhaustif de ce qui se passe sur le plan de l'industrie du sexe dans la province de Québec.
Si je compare l'état de la situation actuelle à la situation qui prévalait en 1999, lorsque j'ai débuté mon travail d'enquêteur, je dois constater que l'industrie du sexe a pris de l'ampleur à Montréal et en banlieue. Plusieurs explications de cet état de fait sautent aux yeux. Les ressources allouées à la lutte contre l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants sont minimes, si on les compare à l'argent qui est investi dans la lutte contre les stupéfiants. Cela se reflète notamment par la prolifération d'agences d'escortes, de salons de massages et de bars de danseuses sur l'île de Montréal.
Sur l'île de Montréal, il y a 28 bars de danseuses. Dans le cadre de nos enquêtes sur l'exploitation des enfants — je ne parle pas des adultes —, nos enquêtes nous ont menés dans plus d'une centaine de bars de danseuses de la province. Pour le citoyen moyen, un bar de danseuses n'est pas nécessairement synonyme de prostitution, mais selon les derniers jugements rendus, la danse-contact et les danses à 10 $ sont toujours considérées comme de la prostitution. Cela montre l'ampleur du phénomène et la grande disponibilité, pour les exploiteurs, de jeunes filles et de femmes adultes.
De plus, les salons de massage russes ou asiatiques prolifèrent. Il y a une grande demande pour cela chez les clients et il y a une banalisation au sein de la société, une certaine acceptation. Je m'explique mal que ce soit banalisé et toléré, ce qui est le mot juste.
C'est un bref état de la situation à Montréal. J'aimerais vous donner des chiffres. Pour le West Island, on dénombre présentement une cinquantaine de plaintes simplement en ce qui a trait aux salons de massages. Pour l'île de Montréal, je reçois une plainte par jour pour du proxénétisme juvénile ou de la production, distribution ou possession de pornographie juvénile. C'est l'état de situation pour les enfants.
En ce qui a trait aux adultes, la situation est aussi grave, selon moi, mais elle est beaucoup plus acceptée. Il y a consensus sur le fait qu'il est inacceptable que des enfants soient exploités, et certaines ressources y sont, par conséquent, allouées. Pour ce qui est des adultes, le consensus est moins clair.
J'aimerais énumérer quelques problématiques auxquelles nous sommes confrontés dans le cadre de la lutte contre ce phénomène. Je vous ai dit que j'étais très heureux d'être ici et de pouvoir vous parler. C'est surtout parce que tous les jours, je dois me battre pour justifier mon travail dans ce domaine. Je n'ai pas ce problème en ce qui a trait au travail pour les enfants: tout le monde dit que c'est inacceptable. Mais dès qu'une jeune fille a 18 ans, 19 ans ou 20 ans, je dois me battre pour faire admettre que ce qu'elle vit est inacceptable et qu'elle est une victime. On me dit toujours qu'elle est consentante, qu'elle se trouve là de son plein gré, que nous sommes dans un pays libre et que si elle a choisi de faire cela, on doit la laisser faire. Ce raisonnement peut sembler acceptable, si on ne creuse pas plus loin.
Au cours de mes longues années de travail, j'ai rencontré plusieurs victimes et plusieurs clients consommateurs, et la question du consentement est le plus gros irritant, lorsqu'on mène des enquêtes. Les personnes démunies, psychologiquement ou sur le plan monétaire, sont-elles réellement consentantes? Ont-elles réellement le choix, lorsque leur chemin est tracé, notamment par une certaine culture?
Présentement, la culture hip hop et ses vidéos nous causent des difficultés, car on y valorise les souteneurs et les exploiteurs. Il y a une marginalisation positive de ces individus, et notre jeunesse est attirée par cela. Elles sont volontaires et consentantes, en effet.
Par contre, lorsqu'elles réalisent dans quoi elles se sont embarquées, elles sont détruites émotivement, parfois même physiquement. Il est difficile, à ce moment-là, de reculer et de s'avouer qu'on est tombé dans un guet-apens et qu'on a accepté de se retrouver dans cette situation. C'est ce qu'on voit tous les jours.
Malgré cela, il ne faut quand même pas réfléchir très longtemps pour voir que ce consentement est vicié. C'est ce qui nous met le plus de bâtons dans les roues, de toutes parts, le milieu policier y compris. Il y a un manque d'éducation et une incompréhension chez mes confrères et chez beaucoup de gens oeuvrant dans le système judiciaire. Cette incompréhension est un de nos grands ennemis. Cela nous empêche d'obtenir suffisamment d'argent et d'appui.
Lorsqu'on parle de prostitution juvénile, comme je vous l'ai dit, il y a consensus. Malgré cela, je n'ai ni la moitié, ni le tiers, ni le quart des effectifs qui sont alloués à la lutte contre les stupéfiants, et ce, même s'il y a consensus et que tous reconnaissent que c'est inacceptable. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'en matière d'exploitation adulte, je n'ai pas d'effectifs. Non seulement je n'ai pas d'effectifs, mais présentement, à Montréal, la Couronne n'a pas d'effectifs, et les dossiers qui impliquent les maisons de débauche ne sont pas traités. Pour moi, c'est très grave. Cela démontre l'incompréhension et l'impact que cela peut avoir. En fait, si on veut que les dossiers de traite des femmes adultes soient traités, il faut pouvoir les relier, avant même d'avoir fait enquête, au crime organisé, à la traite internationale, à des gangs de rue ou au crime organisé d'envergure.
Je travaille à ce genre d'enquêtes depuis sept ans. Lorsqu'on débute une enquête, par exemple sur des salons de massage asiatiques ou russes — qui sont des maisons de débauche —, il faut faire une enquête pour démontrer qu'il s'agit de crime organisé, parce que les mots « crime organisé russe » ne sont pas écrits sur la porte. Nous sommes pris dans un cercle vicieux, ce qui nous rend inactifs. Si on n'agit pas, on n'a pas d'information, et si on n'a pas d'information, il n'y a pas de problème, et s'il n'y a pas de problème, on n'alloue pas d'effectifs et on ne voit pas ce qui se passe, et les femmes prises dans ce cercle restent seules.
Lorsqu'on réussit à enquêter sur ces dossiers, il y a moins de problèmes dans le cas des enfants. En fait, on travaille en étroite collaboration avec les centres jeunesse ou les services de protection de la jeunesse. Il y a tout un système déjà en place.
Ce système existe aussi pour les adultes, mais il est très pointilleux. Des centres d'hébergement sont prévus pour des femmes toxicomanes ou des femmes battues ou violentées. Une femme qui est aux prises avec un proxénète qui lui retire tout son argent, qui l'a rendu toxicomane et qui la bat n'a pas accès à ces centres. J'ai un exemple récent dont je vais vous parler.
Il s'agit d'une jeune fille qui venait d'avoir 18 ans. C'est une Autochtone qui, de l'âge de 2 à 4 ans, a été enfermée dans une cage pour chiens et agressée sexuellement par ses parents. À 4 ans, elle a été recueillie par les services sociaux et confiée à une psychothérapeute qui l'a traitée de 4 ans à 18 ans. De 4 à 5 ans, elle marchait à quatre pattes et elle aboyait. Les traitements, qui ont duré jusqu'à l'âge de 18 ans, l'ont amenée à avoir une personnalité et une condition psychologique relativement normale. Malheureusement, quand elle a eu 18 ans, les services ont cessé et elle a été renvoyée à la rue, sans aucun appui. Elle a tout de suite été recueillie par un proxénète qui a vu sa faiblesse psychologique — c'est leur spécialité — et qui l'a exploitée. Il l'a rendue toxicomane, il lui a offert du crack et l'a exploitée sexuellement.
Lorsqu'on l'a recueillie, sa psychothérapeute, qui se sent un peu comme sa mère, nous a aidés. Lorsqu'on a effectué l'enquête, on a découvert que les gens impliqués faisaient partie du crime organisé russe et qu'ils étaient extrêmement violents. Ils l'ont suspendue du douzième étage pour l'obliger à accepter son premier client, parce qu'elle refusait.
Lorsqu'on a terminé l'enquête, elle était sans ressources, sans famille et sans logement. Nous avons fait des recherches, nous avons approché tous les centres de protection des femmes, et aucun n'a accepté de l'accueillir, à cause de sa toxicomanie et à cause du danger qu'elle courait compte tenu des personnes qu'elle a fréquentées. On a voulu la placer dans un centre de désintoxication, mais cela a été très difficile parce que, encore une fois, le risque était élevé.
Il n'existe pas de refuge sécuritaire pour ces victimes adultes. On leur demande, tout simplement, de déménager. Elles sont victimes, et on leur demande de déménager.
Je pourrais vous en parler pendant des heures, mais je sais que mon temps est limité. Cependant, je peux vous dire que les besoins sont criants. Il faut cesser de croire qu'il y a consentement. D'ailleurs, la loi qui a été adoptée récemment pour protéger les enfants a adopté ce point de vue, et ce n'est même plus discuté, en ce qui a trait à l'exploitation des enfants. Le consentement n'est plus une défense, ce qui aide grandement notre travail.
À mon avis, on ne devrait pas faire de distinction entre les adultes et les enfants. Le traitement devrait être le même.
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Je suis membre du chapitre canadien de l'Alliance globale pour l'élimination du trafic de femmes, qui fait partie du Secrétariat mondial qui s'occupe de questions liées au trafic de femmes depuis environ 16 ans. Au Canada, nous avons commencé nos activités vers 1996.
Notre travail a été associé presque exclusivement à la migration transnationale. Je tiens à dire tout d'abord que même si nous sommes conscients de l'existence de trafic au Canada, ce n'est pas de ce groupe de femmes que je m'occupe particulièrement, ni dont je vais parler.
J'ai eu l'occasion de travailler avec plusieurs femmes autochtones et je vous remercie vraiment de vos observations, Dominic. J'ai entendu des histoires semblables.
Dans mes propos aujourd'hui, je tiens à parler du trafic dans le contexte de la migration mondiale. Je pense que l'un des obstacles aux mesures que nous pourrions prendre est que nous avons l'impression d'être complètement dépassés par la menace des nombres considérables de personnes qui migrent, ce qui continue à être perçu comme une menace. Si nous pouvons essayer de normaliser tout cela, alors nous pouvons nous lancer dans des innovations communautaires, axées sur des solutions, au lieu de cette sorte de réponse binaire que nous avons au sujet des poursuites ou de la victimisation.
Selon l'OIM, il y a environ 190 millions de migrants qui franchissent des frontières dans le monde aujourd'hui. Ces migrants font partie des migrations du milieu rural au milieu urbain au sein même des pays et des migrations qui se font de l'hémisphère Sud vers l'hémisphère Nord. Des femmes migrent pour diverses raisons, notamment les disparités économiques mondiales, le déplacement et la dépossession des populations marginalisées, un accès accru aux voyages, des conflits armés, des catastrophes, la sensibilisation à des options meilleures ailleurs ou l'espoir d'options meilleures ailleurs et, évidemment, le désir fondamentalement humain d'explorer le monde.
En cette ère historique où les États réagissent aux défis d'une migration mondiale accrue et à d'autres pressions connexes par un resserrement des contrôles de l'immigration, une sécurité accrue aux frontières et un plus grand recours à la détention et à l'expulsion, cela nous aide à comprendre la migration mondiale en tant que réalité historique continue pour voir la migration comme un aspect toujours présent de l'histoire et de l'évolution des êtres humains.
Même si la discussion sur le trafic de femmes, surtout que l'on essaie d'examiner la question de l'exploitation sexuelle, est souvent empreinte d'indignation ou d'un sentiment de panique, puisqu'on cherche à répondre de façons durables et complètes aux besoins des femmes migrantes et qui font l'objet de trafic, nous avons trouvé utile dans nos travaux d'envisager un cadre d'égalité des femmes qui reconnaît que la femme qui fait l'objet du trafic est la spécialiste des questions touchant sa migration et l'exploitation qu'elle a vécue. Nous avons trouvé utile de créer des communautés de défense des droits dans le contexte de la prestation de services — de relier ces deux aspects — de sorte que lorsqu'une femme qui fait l'objet de trafic vient à identifier son expérience, elle peut avoir accès à des soutiens juridiques, sociaux et économiques significatifs pour elle.
Il est important de se pencher sur les paradigmes de la victimisation qui, très souvent, éclairent les réactions des organismes d'exécution de la loi, de façon à accompagner les femmes en tant que partenaires actives pour l'habilitation et pour éliminer de toutes les façons possibles l'étiquette « autre » à la femme qui a fait l'objet de trafic.
Nous le savons, l'exploitation sexuelle est présente partout dans notre monde actuel. Elle est présente dans les lieux de travail, dans les universités, partout où nous allons. Nous devons prendre garde d'utiliser la femme qui a fait l'objet de trafic comme un emblème de l'exploitation sexuelle, au lieu de reconnaître que cette exploitation sexuelle est un puissant problème.
Nous avons constaté que peu importe qu'une femme soit en mesure de rester au Canada ou retourne dans son pays d'origine, vers une expérience communautaire au sein de laquelle sa migration irrégulière est comprise dans le contexte des nombres énormes de personnes en migration, l'exploitation et l'abus qui peuvent également faire partie de cette migration peuvent être transformés dans une certaine mesure.
Évidemment, nous avons des causes profondes à ces choses. Notre économie mondialisée est inextricablement reliée à une migration irrégulière et au trafic. Les tendances mondiales en matière d'économie et de commerce ont fait augmenter les demandes de main-d'oeuvre bon marché, de même que la demande d'argent des pays pauvres pour l'exode des travailleurs dans l'hémisphère Nord qui aident les économies dans l'hémisphère Sud.
De fait, les entrées de fonds ont excédé l'investissement étranger direct pour la première fois, atteignant près de 80 milliards de dollars en 2002. Les redressements sont rares. Dans les domaines de la gestion du marché, de la migration internationale ou des lois du travail, ils restent insuffisant pour protéger les femmes migrantes et assurer le respect de leur droit à la mobilité et autres droits de la personne.
Tous ces pays, y compris le Canada, réagissent au trafic humain en adoptant un éventail de nouvelles lois et politiques. Celles-ci s'inscrivent dans un cadre d'application de la loi qui privilégie les frontières et la sécurité nationale, la moralité sexuelle conservatrice et l'a poursuite du trafiquant.
Bien que dans les débats au Canada, il y ait été question de protection des victimes du trafic humain — et nous en sommes toujours heureux — très peu de mesures de protection sont en place. Je pense que la notion de la protection des victimes est aussi quelque peu problématique. Le débat sur la protection des personnes victimes de traite est certainement le bienvenu, mais actuellement, une réflexion approfondie s'impose sur d'autres questions connexes. Qu'est-ce que la protection? Qui décide de ce qui constitue la protection? Est-ce que c'est la communauté de l'application de la loi qui en décidera? Est-ce que ce sont les ONG qui en décideront? Est-ce que les victimes du trafic elles-mêmes en décideront? Dans quelle mesures les victimes elles-mêmes peuvent-elles choisir les priorités et définir ce que signifie la protection pour elles, et pour leur avenir? Pourquoi cette protection et la poursuite du trafiquant sont-elles si souvent jumelées? Est-il possible de découpler la protection de la poursuite, au nom d'une humanisation réelle de cette expérience?
Jusqu'à maintenant, les lois contre le trafic humain au Canada ne se soucient que peu de la protection des droits des personnes qui en sont victimes. La Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés renferme des mesures visant une surveillance plus vigilantes des frontières, des amendes pour pénaliser les trafiquants et passeurs de clandestins et des pouvoirs accrus de détention et d'expulsion. Dans la loi, à l'alinéa 245f), les agents de l'immigration sont instruits de détenir toute personne pouvant avoir des liens avec des trafiquants. Cette contradiction implicite entre les valeurs de protection et ce qui semble être une directive de détention préventive fait ressortir la préséance accordée à la poursuite sur la protection des personnes victimes de trafic.
En mai 2006, sans grande consultation avec les ONG, le gouvernement a annoncé l'octroi d'un nouveau permis séjour temporaire pour les personnes victimes de traite. Le document en soit est truffé d'incohérences, et ses modalités font peu de cas des besoins d'une victime de trafic. Par exemple, bien qu'il y ait des dispositions pour l'octroi de services fédéraux provisoires de santé et de counselling, aucune autre mesure de soutien social n'est offerte. La période de réflexion de 120 jours n'est pas assortie d'un permis de travail ni à aucune autre forme de soutien social, y compris l'aide provinciale au revenu, qui reste à négocier.
Le PST est aussi lié à une consultation immédiate entre les communautés de maintien de l'ordre, et bien que la collaboration à la poursuite du trafiquant ne soit pas exigée pour l'octroi du nouveau PST, en pratique, nous avons constaté que les femmes qui ont fait des demandes ont été analysées et interrogées pendant des heures.
Depuis mai, quand le PST a été instauré, nous avons reçu deux demandes dont je suis au courant, et quatre autres qui, apparemment, ont été abandonnées, mais je ne sais pas pourquoi. Une demande a été agréée, et l'autre pas. L'expérience de la femme dont la demande a été rejetée semble dénoter une espèce de besoin de formation et de sensibilisation accru dans la communauté du maintien de l'ordre, comme le disait Dominique tout à l'heure. En particulier, l'Agence des services frontaliers et Citoyenneté et Immigration Canada ont toutes deux eu de longs entretiens avec cette femme, et elle a été interrogée sur sa culpabilité tout au long de ces entretiens. Autrement dit, on lui a demandé, de la même manière qu'on interrogeait les victimes de violence conjugale auparavant, « Si vous saviez que quelque chose n'allait pas, pourquoi n'êtes-vous pas partie? »
Alors la personne victime de traite risque de faire l'objet d'analyses statistiques et, en réponse, comme l'a dit Dominique, quels services existent-t-ils pour elle? Presque rien. La plus grande partie de ce qu'elle reçoit est fourni par des ONG bénévoles, et actuellement, elle a peu d'accès aux services de l'État.
Je pense que le PST était formulé dans un langage nuancé. C'est important, et c'est un moyen pour comprendre les complexités de l'expérience de la migration. Cependant, cela ne va pas assez loin.
En résumé, nous poursuivons notre initiative de défense continue des intérêts et d'offre directe de services aux femmes victimes de traite, et nous continuons le dialogue avec le gouvernement et le lobbying en faveur d'une protection législative intégrale pour les personnes victimes de trafic. Nous avons aussi mené une grande campagne de sensibilisation du public. Nous avons constaté que c'est absolument essentiel si on veut régler les débats et discussions qui durent depuis longtemps sur le sens donné au trafic humain et à l'exploitation sexuelle. Ainsi, nous essayons de favoriser la compréhension, de mieux cerner les besoins, pour que la communauté intervienne d'une manière qui honore réellement les obligations et les droits de cette personne et sa participation en tant que facteur de la solution.
Merci.