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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invité à faire le point sur notre récent rapport spécial et à expliquer de façon générale les questions importantes qui touchent les victimes d'actes criminels au Canada. Le Bureau de l’ombudsman fédéral des victimes d’actes criminels a été créé pour que l'on tienne davantage compte des victimes d'actes criminels. On m'a invité aujourd'hui pour contribuer activement à la sensibilisation du gouvernement aux questions touchant les victimes, et je vous en remercie.
Comme certains d'entre vous le savent peut-être, le mandat du bureau nous permet d'aider les victimes à l'échelle personnelle et nationale. Nous aidons les victimes directement, en discutant avec elles pour traiter leurs plaintes et répondre à leurs questions, et indirectement, en recommandant les changements qui, en fin de compte, aideront toutes les victimes à obtenir davantage de soutien, à être traitées de manière équitable et à être davantage prises en compte dans le système de justice.
[Traduction]
Aujourd'hui, je souhaite vous présenter un nouveau point de vue relatif à certaines questions que vous connaissez sans doute. Je sais que les changements concrets peuvent commencer dans cette salle. Il y a un certain nombre d'années, le comité de la justice qui a examiné la loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition a recommandé la création d'un organisme comme le nôtre. Je comprends donc comment le vrai changement peut commencer. Je me souviens qu'en 1995, j’étais assis avec la mère et la soeur d'un enfant assassiné, dans une petite salle d'audience, à Prince George, en Colombie-Britannique. Il avait été assassiné par un délinquant en liberté conditionnelle. À la suite de l'enquête sur les circonstances du décès, et aussi sur la façon dont le système s'était occupé de Mme Fichtenberg, on a entre autres recommandé la création du Bureau de l'ombudsman.
Je me souviens d'avoir travaillé avec des députés de différents partis, y compris avec un député qui était à l'époque assez inexpérimenté, l'honorable , mais il a présenté la motion à la Chambre des communes. J'ai travaillé avec le député libéral Ray Bonin à l'époque où il a présenté un projet de loi à la Chambre des communes qui a été très bien accueilli par l'ensemble des députés de la Chambre des communes, et je me souviens du jour où le ministre de la Justice et le ministre de la Sécurité publique m'ont nommé le premier ombudsman du Canada.
Les comités tels que celui-ci ont le pouvoir d'examiner des questions sérieuses et d'améliorer la situation des victimes et de tous les Canadiens. Il s'agit de ma dernière semaine en tant qu'ombudsman et je peux affirmer sans équivoque que je suis fier du travail que nous avons accompli à ce jour. Nous avons réglé des dossiers difficiles de façon efficace et avec compassion, et je dois féliciter la Commission nationale des libérations conditionnelles et Service correctionnel du Canada d'avoir travaillé avec nous à résoudre ces questions. J'ai travaillé dans ce domaine pendant 15 ans et je puis vous assurer que certains cas n'auraient pu être réglés en l'absence d'un bureau comme le nôtre, et qu'ils n'auraient pu être traités de la même façon.
Nous avons présenté des recommandations au gouvernement sur l'exploitation sexuelle d'enfants facilitée par Internet, le registre des délinquants sexuels, la suramende compensatoire, la formation supplémentaire des juges et le dédommagement. Je suis fier de dire que le gouvernement a pris des mesures relatives à bon nombre de ces questions. Nous avons joué un rôle clé pour ce qui est d'aider la GRC à régler un problème qui datait de plus de 10 ans et qui était lié à la protection des renseignements personnels dans les cas où les victimes sont dirigées vers les services. Nous collaborons d'ailleurs avec eux à la mise au point d'une politique nationale qui tient compte de nos recommandations. Mais nous avons encore beaucoup à faire. Dans le rapport qui vous a été remis, nous présentons au gouvernement 13 recommandations sur les mesures à adopter — en ce qui concerne le système correctionnel et le système de libération conditionnelle fédéral —, pour réaliser efficacement des changements importants qui profiteraient aux victimes d'actes criminels au Canada.
Certaines des recommandations consistent en une présentation officielle de faits que j'ai déjà soulignés au gouvernement, et j'ai été heureux de constater que le projet de loi prévoyait des mesures relatives à certaines de ces questions. Le projet de loi aurait grandement modifié le régime correctionnel et le système de libération conditionnelle actuels et donné un rôle accru aux victimes au sein de ceux-ci, mais bon nombre de questions importantes n'auraient pas été réglées. Ce projet de loi est mort au Feuilleton suivant la prorogation du Parlement, et je dirais que nous avons maintenant l'occasion de corriger les lacunes. En apportant de légères modifications au projet de loi, nous pouvons le renforcer avant qu'il soit déposé de nouveau, de façon à ce qu'il profite davantage à tous les Canadiens.
Je répondrai à vos questions concernant le rapport avec plaisir, mais ce sera ma dernière occasion de m'adresser au comité à titre d'ombudsman, et il y a deux ou trois questions plus générales dont j'aimerais parler au cours du temps qu'il me reste pour ma déclaration préliminaire.
Je pense qu'il est important de comprendre que nous parlons de victimes d'actes criminels. Leurs besoins et leurs préoccupations sont complexes; il n'y a pas de solution unique applicable à tous ni de solution facile. Ce sont des solutions à long terme, des solutions difficiles, et parfois nous devons remettre en question nos idées préconçues sur la forme qu'elles doivent prendre.
Cette semaine est la Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d'actes criminels. Le moment est donc très bien choisi pour ma présence ici. À l'occasion de deux évènements distincts — un hier et l'autre aujourd'hui —, j'ai écouté des victimes d'actes criminels parler de leurs besoins et de leurs préoccupations, et j'ai entendu des représentants d'organismes de services aux victimes parler des défis auxquels ils font face alors qu'ils essayent de combler ces besoins au nom des victimes. Ils ont parlé du manque de services, ou du fait que les victimes ne connaissent pas les services, du manque d'information. Ils ont parlé du traitement que leur réserve le système, de celui qu'ils subissent devant les tribunaux, du fait qu'on ne tient pas compte de leur opinion. Hier, le premier ministre a prononcé une allocution à l'occasion de l'ouverture du colloque de la Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d'actes criminels, et il a aussi parlé du déséquilibre qui existe dans notre système, qui est davantage centré sur les contrevenants que sur les victimes.
Cependant, j'ai été un peu déçu par le fait qu'il a poursuivi son discours en faisant principalement état du traitement réservé aux contrevenants. Le jour où nous aurions dû nous souvenir et reconnaître les victimes d'actes criminels, il a parlé de Karla Homolka, Clifford Olson et Graham James. Et je peux vous dire que lorsqu'il est parti et que les discussions ont repris parmi les représentants d'organismes de services aux victimes, nous avons parlé de tout autres choses. Il s'agissait de sujets fondamentaux: tenter de satisfaire les besoins des victimes de crimes haineux, tenter de satisfaire les besoins des hommes victimes d'agression sexuelle, tenter de sensibiliser les gens et de prévenir les actes criminels.
Sachez qu'en 2008, 2,5 millions d'actes criminels ont été signalés au Canada. Il s'agit d'actes criminels signalés, ce qui est différent du taux de criminalité réel. Pour ces 2,5 millions d'actes criminels, moins de 5 000 contrevenants ont été envoyés dans les prisons fédérales. Si nous ne faisons que parler de ceux qui se retrouvent dans les prisons fédérales, alors nous ignorons un grand nombre de victimes d'actes criminels. Nous avons demandé au gouvernement d'engager des fonds dans divers domaines.
Nous lui avons demandé, dans le cadre du dernier exercice budgétaire, d'investir 5 millions de dollars — une somme relativement modeste pour un budget fédéral — dans un modèle qu'on appelle les centres d'appui aux enfants. Si vous êtes d'Edmonton, de Montréal ou de Niagara, vous connaissez ces centres. Ils répondent aux besoins des enfants victimes qui sont engagés dans le système. Ils réunissent tous les intervenants qui offrent des services à ces enfants, lesquels services sont fournis dans un environnement accueillant pour les enfants. C'est un modèle américain. Il y a plus de 900 de ces centres aux États-Unis; nous en avons trois ou quatre chez nous. Nous avions demandé au gouvernement de fournir un petit montant pour aider les collectivités à mettre ces centres sur pied. Je suis allé à Victoria, Toronto, Winnipeg... Je sais qu'Halifax y travaille. Dans tout le pays, des collectivités tentent de créer un centre pour leurs enfants. Il n'y a pas eu de discussions, et nous n'avons pas eu beaucoup d'entretiens sur le sujet.
J'avais espéré entre autres que notre bureau pourrait s'intéresser au dossier des jeunes victimes de traite à caractère sexuel. Nous savons qu'un nombre disproportionné de jeunes filles autochtones sont attirées hors de leur réserve, et sont vendues dans tout le pays. De jeunes garçons se vendent dans la rue en échange d'un toit et de nourriture. Nous avons besoin de services, de programmes et de refuges pour aider ces jeunes à quitter la rue. Ce n'est pas le genre de victimes auxquelles on aime à penser. Je sais que nous avons des agents, dans la salle. Ces jeunes sont souvent très difficiles. Ils sont belliqueux; ils ne veulent pas d'aide, n'en demandent pas et ne pensent pas en avoir besoin. Mais ces enfants sont tous les jours victimes d'agressions sexuelles. Nous ne pensons pas souvent à eux comme à des victimes d'actes criminels, et pourtant ils sont peut-être parmi les plus vulnérables.
Nous n'avons pas de programmes pour prévenir la victimisation répétée, la récurrence d'actes criminels contre certaines personnes. Nous savons, d'après un rapport récent de Statistique Canada, que 60 p. 100 de tous les actes de violence sont perpétrés contre 2 p. 100 de la population canadienne. Si nous pouvions axer nos efforts sur les personnes dont nous savons qu'elles sont des victimes, dont nous savons qu'elles risquent fort de l'être encore, et si nous pouvions tenter de concentrer nos efforts sur la prévention, il nous serait possible d'empêcher qu'elles soient encore la cible d'actes violents, d'agressions sexuelles et de cambriolages.
Les recherches effectuées et 15 ans d'expérience auprès des victimes m'ont appris que le plus important, pour les victimes, c'est le processus. Elles s'attendent à ce que les participants au processus et le système les informent. Elles s'attendent à être respectées, à être renseignées, à pouvoir s'exprimer et à être entendues. Si nous faisons tout cela comme il se doit, d'après les recherches, les victimes donnent moins de poids au résultat, à savoir la peine infligée. Alors, si nous appuyons mieux les victimes tout au long du processus, elles se préoccupent moins de ce que sera la peine. Bien évidemment, elles s'attendent à ce que les auteurs des crimes soient tenus responsables de leurs actes, à ce que leur soient infligées des peines appropriées, mais elles ne mesureront plus la valeur du mal qui leur a été fait à l'aune de la durée de la peine imposée.
Il faut, pour gouverner, faire des choix très difficiles — et j'éprouve un immense respect pour ceux d'entre vous qui entrent en politique, à cause des choix difficiles que cela entend — et dans la conjoncture actuelle, ces choix sont encore plus pénibles que jamais. Il me semble que le premier ministre a dit avant ce budget que c'était le plus difficile qu'il ait eu à faire parce qu'il fallait dire non tellement souvent.
Comme dernière recommandation au premier ministre et au gouvernement, nous avons demandé que le gouvernement réoriente ses efforts et ses priorités de manière à essayer de répondre aux besoins réels des victimes d'actes criminels. L'imposition de peines et la répression plus rigoureuse de la criminalité ne répondront pas aux besoins réels des victimes d'actes criminels, qui souffrent au quotidien, qui appellent notre bureau tous les jours, qui éprouvent des difficultés à payer leur hypothèque parce qu'elles ont perdu leur emploi, dont les enfants sont en difficulté à l'école parce qu'on ne peut obtenir de counselling. Ce sont là des défis réels que doivent affronter les victimes d'actes criminels au quotidien. Bien sûr, il faut des prisons, et il faut des programmes pour les détenus. Je pense qu'il faut investir, comme le disait hier le premier ministre, autant d'efforts et de temps pour répondre aux besoins des victimes qu'on en investit pour répondre à ceux des délinquants.
Je m'interromps ici, monsieur le président, et j'essaierai de répondre aux questions que le comité voudra me poser.
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Je vous remercie pour votre amabilité.
Je ne veux faire aucune allusion. J'ai demandé au ministre en décembre d'être reconduit dans mes fonctions. Cela a pour moi été un honneur infini que de servir ainsi les Canadiens, et c'est une occasion fantastique de poursuivre le travail que nous avons été nombreux à faire depuis plusieurs années.
Je m'étais attendu à être jugé sur ce que nous avions accompli, et je pense que nous avons accompli pas mal. Comme vous l'avez dit, la mise sur pied du bureau a été... Je vais être franc: j'ai appris beaucoup sur le gouvernement et comment il faut fonctionner dans cet environnement. Alors, la création du bureau a pris beaucoup plus de temps que ce que j'avais pensé.
Quand je fais une rétrospective sur cette dernière année, sur ce que nous avons vraiment accompli, en plus de traiter les plaintes de victimes — ce que nous avons fait dès le premier jour —, nous avons remis un rapport au gouvernement par voie électronique sur la manière d'améliorer les services aux victimes et d'aider la police à trouver un plus grand nombre de victimes. Nous n'avons pas encore reçu de réponse du ministre à ce rapport, qui a pourtant été soumis il y a près d'un an, mais certaines de nos recommandations ont été intégrées à la loi.
Nous avons formulé des recommandations relativement à un registre des délinquants sexuels, et elles ont été intégrées au projet de loi. J'ai comparu la semaine dernière devant le comité sénatorial qui traitait du sujet. Il y a eu plusieurs choses. Il y a eu le discours du Trône; nous avons recommandé des modifications au Code criminel relativement à la suramende compensatoire, et elles ont été apportées.
J'ignore pourquoi mon mandat n'a pas été renouvelé, mais cela étant dit, je dirai que le bureau est bien plus important que moi, et j'espère qu'il atteindra d'autres sommets bien plus hauts après mon départ.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur Sullivan, pour tout ce que vous avez fait ces dernières années; vous êtes parti de zéro et vous avez réussi à atteindre des résultats très positifs, comme on l’a mentionné tout au long de la séance.
Vous êtes conscient du fait que, parmi vos réponses à certaines des questions, les médias ne retiendront pas les choses positives que vous avez accomplies, mais plutôt ce que vous avez dit. Au lieu d'annoncer les bonnes nouvelles, les manchettes des journaux se concentreront sur les choses négatives. Pour ma part, j’aimerais me pencher sur certaines des choses positives.
Depuis que je siège ici, pas un seul représentant d’un organisme gouvernemental ou même d’un organisme privé financé par le fédéral n’est venu nous dire: « Nous avons assez de fonds, pas besoin de nous en donner plus, merci. » Ce n’est jamais assez, quoiqu’on fasse. Peu importe le gouvernement au pouvoir, ce n’est jamais assez. Mais cela fait partie de leur travail. Par contre, nous devons éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain, comme le dit le vieux dicton. Alors nous ne voulons pas....
Veuillez me corriger si j'ai mal compris. Quand vous dites que le projet de loi n’aide pas les victimes, ne convenez-vous pas qu’il faut une approche équilibrée du point de vue du gouvernement? Vous vous occupez exclusivement des victimes, mais quand on s’occupe du programme global de la justice et de la sécurité publique, n’êtes-vous pas d’accord pour dire qu'on doit trouver un juste milieu entre, d’une part, les programmes et services destinés aux victimes — dans lesquels, d’après ce que j’ai cru comprendre, nous avons investi des sommes assez considérables depuis la création de votre bureau — et, d’autre part, les mesures législatives qui mettront les délinquants derrière les barreaux? La raison pour laquelle notre gouvernement étudie la détermination de la peine revient beaucoup à ce que vous venez de dire: la victimisation. Ce que nous omettons souvent, et je crois que vous êtes le mieux placé pour en parler, c’est la victimisation perpétuelle dès que l’infraction a lieu. Et la plupart du temps, d’après ce que j’ai constaté durant mes trente ans d’expérience dans les services policiers, je peux vous dire que....
Permettez-moi de vous donner un exemple fort simple, et j’aimerais connaître votre avis là-dessus: le vandalisme des boîtes aux lettres. Vous savez de quoi il est s'agit. Une bande de jeunes abrutis, avec facultés affaiblies ou non, décident de saccager des boîtes aux lettres le long d’une route rurale pour le plaisir de la chose. Dans l’un des cas sur lesquels j’avais enquêté, une personne dont la tante venait de mourir avait peint la boîte aux lettres, comme symbole de tout ce qui lui restait de la défunte. Mais voilà que les rustres viennent défoncer la boîte aux lettres. La victime rapporte l’incident à la police qui n’en fait pas grand cas. Elle le rapporte au journal, mais là encore, on n’en fait pas grand cas. Pourtant, la boîte aux lettres représentait une grande valeur aux yeux de cette personne, et il n'en restait maintenant rien. Les vandales avaient souillé la mémoire de la défunte.
Je me demande si vous pouvez nous parler de certaines des expériences que vous avez vécues.
J’aimerais parler de l’aspect financier parce qu’on l’a mentionné à plusieurs reprises.
Dans le Budget principal des dépenses pour 2009-2010, votre bureau, c'est-à-dire le Bureau de l’ombudsman fédéral des victimes d’actes criminels, s’est vu attribuer 1,295 million de dollars et, pour 2010-2011, 1,309 million de dollars. Il s'agit donc d'une croissance d'environ 2 p. 100. Mais, de 2001 à 2006, sous la rubrique « Subventions à l’Initiative sur les victimes d’actes criminels », il y avait un programme de cinq ans, créé par l’ancien gouvernement, d’une valeur de 2 millions de dollars par année.
Ne seriez-vous pas d’accord pour dire qu’il y a eu un changement dans la nomenclature de certains des programmes où nous avons injecté des fonds? La rubrique « Subventions à l’Initiative sur les victimes d’actes criminels », telle qu'elle est exprimée dans le budget de 2006-2007, est passée de 2 à 2,6 millions de dollars — ce qui est inclus dans l’enveloppe des fonds pour les victimes — et en 2007-2008, à 2,75 millions de dollars, puis en 2008-2009, à 8,6 millions de dollars. L'enveloppe budgétaire a donc connu une importante croissance — il est vrai que cette année, le budget est de 5,25 millions de dollars, mais c’est quand même nettement supérieur aux 2 millions de dollars en 2005-2006.
Le problème avec les chiffres et les différents budgets dans différents organismes, c'est que nous pouvons les balancer dans tous les sens. J'aimerais que vous expliquiez rapidement si c'est le cas ou non.
Bien entendu, comme je viens du provincial, je peux vous dire que sur une période de 30 ans, jusqu’en 2000, la province de l’Ontario a accordé beaucoup de financement aux organismes d’aide aux victimes. Je crois qu'il y a en un qui couvre ma circonscription, du moins la moitié; il s’appelait à l’époque VCARS. De nos jours, les policiers appellent sur les lieux des bénévoles dans le cadre d'un programme financé par la province.
Nous ne pouvons pas juste considérer le financement du gouvernement fédéral de façon séparée. Le financement pour les victimes a-t-il augmenté? Pourriez-vous nous en parler plus longuement?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à vous féliciter de votre merveilleux travail et à vous remercier de ce que vous avez réalisé, parce que je sais qu'il n'est pas facile d'être le défenseur des victimes. Pendant de nombreuses années, j'ai moi aussi pris la défense des victimes et je continue de le faire, en ma qualité de députée.
Je veux corriger deux ou trois choses.
Comme mon savant ami M. Norlock l'a fait remarquer, les journaux publient les mauvaises nouvelles. Le sang augmente les tirages. Je détesterais apprendre que le dernier sujet de conversation, sur notre départ, ait été Homolka. Ce n'est pas un sujet que le gouvernement a proposé ni l'opposition ni aucun député ici. C'est un reportage des médias. C'est une photo prise par les médias. C'est l'impression qu'ils ont laissée pour la Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d'actes criminels.
Je suis tout à fait d'accord avec vous. Ce n'est pas le message que nous voulons laisser pendant cette semaine très importante. Si je pouvais supprimer ce message, je le ferais certainement, mais je ne voudrais pas que l'on pense que quelqu'un ici a quelque chose à y voir. Tous mes amis seront, je pense, d'accord: ce n'est pas ce à quoi nous pensons, quand nous pensons aux victimes.
Toutefois, en réponse à une question de M. Davies, vous avez dit, au sujet des victimes, qu'elles n'avaient pas vraiment le sentiment que la peine ou la punition les aidait. Je vous offre la chance de vous reprendre. Ai-je bien entendu votre réponse à la question de M. Davies, selon laquelle les victimes sont assez indifférentes aux peines?