Bienvenue à la séance numéro 52 du Comité permanent de la sécurité publique et nationale, le mardi 8 février 2011.
Avant que nous ne présentions les invités que nous recevons ce matin, j'aimerais rappeler aux membres du comité que nous allons déposer quelques rapports devant la Chambre. Ces rapports ne sont pas encore rédigés. Par conséquent, si vous avez des recommandations ou s'il y a des textes qui, selon vous, devraient être portés à l'attention de nos analystes, veuillez les présenter d'ici le 14 février. Je parle des sommets du G-8 et du G-20 et aussi du rapport sur le SCRS.
Le 28 février, madame Mourani, il y a l'autre rapport sur lequel nous avons travaillé aussi.
Par ailleurs, pour ce qui est de nos deux projets de loi, le projet de loi C-23B, nous voulons obtenir le nom des témoins proposés. S'il y a des gens dont vous aimeriez qu'ils comparaissent devant le comité, veuillez essayer de communiquer leur nom le plus rapidement possible. Les séances sont prévues pour le mois de mars.
Il y a également une étude sur les prisons, alors nous allons pouvoir avoir des noms de témoins pour celle-ci.
Aujourd'hui, nous tenons une séance d'information sur la Gendarmerie royale du Canada. Les personnes qui témoignent devant nous sont Mike McDonell, ancien commissaire adjoint de la Gendarmerie royale du Canada et aujourd'hui commandant du détachement de Stormont, Dundas et Glengarry, Police provinciale de l'Ontario, qui témoigne à titre personnel, et Raf Souccar, sous-commissaire de la Gendarmerie royale du Canada.
Merci à vous deux d'avoir répondu à notre appel. D'après ce que je comprends, vous avez chacun une déclaration préliminaire à faire. Avant que nous ne procédions, nous aimerions entendre ces déclarations préliminaires, si vous en avez à faire, puis nous allons passer à la première série de questions et aux suivantes.
Monsieur McDonell.
:
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
[Français]
C'est un plaisir que d'être avec vous ce matin.
[Traduction]
Merci beaucoup de nous avoir invités ici aujourd'hui pour répondre à vos questions et rétablir les faits le plus possible.
Permettez-moi de commencer par dire que j'espère, monsieur le président, que, à la suite de l'annonce vendredi dernier de la démission de Bill Elliott l'été prochain, le comité se consacrera sur l'avenir, plutôt que sur le passé.
Cela dit, je sais que le comité s'intéresse aux événements survenus l'été dernier, et je suis donc prêt à dire quelques mots là-dessus, après quoi Mike et moi serons disposés à répondre à toutes vos questions en fonction de ce que nous savons et de ce que nous nous rappelons.
L'attention que la GRC a reçue de la part des médias l'été dernier à l'égard de problèmes internes m'a beaucoup préoccupé. À ce sujet, et plus précisément au sujet du comportement de Bill Elliott, je veux dire que les problèmes de comportement duraient depuis longtemps. Je connais beaucoup de gens qui étaient alors membres de l'état-major supérieur et qui ont essayé de régler les problèmes de comportement de Bill Elliott en s'adressant directement à lui. Pour ma part, je lui ai parlé à plusieurs reprises, et j'ai aussi communiqué avec lui par courriel, pour essayer de faire en sorte qu'il fasse preuve de plus de respect lorsqu'il avait affaire à des membres de la GRC.
Malheureusement, même s'il a admis ouvertement dans le cadre de réunions de l'état-major supérieur ainsi que dans un message diffusé au sein de l'ensemble de la GRC et auprès de 30 000 employés, que son comportement et les gestes qu'il a posés ont eu une incidence négative sur des employés de la GRC, soit il a refusé de changer soit il n'a pas été en mesure de le faire.
Je dois vous dire qu'il y a tellement de gens qui ce sont plaints auprès de moi du comportement irrespectueux de Bill Elliott que j'ai dû agir en raison des exigences mêmes de mon poste. À titre de membre de l'état-major supérieur de la GRC, je ne pouvais plus montrer la haute direction du doigt et la critiquer à cause de son inaction. Je faisais partie de la haute direction, comme membre de l'état-major supérieur.
Monsieur le président, j'envisageais mes fonctions avec beaucoup de sérieux, et je n'étais pas prêt à être seulement témoin de ce qui se passait lorsque deux de nos valeurs fondamentales — le respect et la compassion — n'étaient plus que des mots inscrits sur les murs de nos locaux dans l'ensemble du Canada. Comme d'autres, j'ai essayé en vain de parler avec Bill Elliott, et, à ce moment-là, je n'avais plus qu'une option, et c'était de parler avec les gens qui l'avaient nommé, pour qu'ils sachent que le moral des membres de la GRC était au plus bas et qu'il fallait faire quelque chose. Quelqu'un devait intervenir, et j'ai choisi de le faire, avec d'autres. Ce que j'ai pensé, à l'époque, et ce que je pense encore aujourd'hui, c'est que c'était la chose à faire, le geste honorable à poser, et, en fait, mon devoir.
Les employés de la GRC méritent d'être traités avec respect. Je veux que ce soit très clair, monsieur le président, et je veux qu'il figure au compte rendu que je n'ai pas alerté les médias ni influencé directement ou indirectement qui que ce soit dans le but que les médias soient alertés, et je ne suis pas responsable de tout le battage médiatique dont a fait l'objet le dossier. En fait, j'ai reçu de nombreuses demandes de renseignements de la part des journalistes, et je continue à en recevoir aujourd'hui. Je n'ai retourné aucun des appels, et j'espérais que la question se règle rapidement, sans que la GRC ne fasse l'objet d'une attention indue.
Il est important pour moi que cela figure au compte rendu, monsieur le président, pour les raisons qui suivent. Il y a des gens qui ont pensé que la plainte contre Bill Elliott était motivée par des intérêts personnels et que les médias avaient été alertés à cette fin. Le 7 octobre 2010, à 15 heures, j'ai rencontré Bill Elliott dans son bureau. C'est à ce moment-là qu'il m'a informé du fait qu'il me démettrait de mes fonctions de sous-commissaire des opérations fédérales. Il m'a dit, et je cite: « Selon beaucoup de gens, c'est vous qui avez porté l'affaire à l'attention des journalistes. » J'ai répondu à cette accusation en disant que je n'avais rien à voir avec le fait que les médias avaient été alertés et que j'étais prêt à me soumettre au détecteur de mensonge si qui que ce soit doutait de ma sincérité. L'offre est toujours valide, monsieur le président. En fait, j'inviterais n'importe quel journaliste — et il y en a beaucoup ici aujourd'hui — qui a obtenu une information du genre de ma part à se lever et à le dire.
Monsieur le président, j'ai toujours dit la vérité sans crainte ni parti pris, comme j'ai juré de le faire lorsque je me suis joint à la GRC il y a un peu plus de 32 ans, et comme je vais continuer de le faire.
Je devrais aussi vous dire que les plaintes déposées contre Bill Elliott n'avaient absolument rien à voir avec le fait qu'il a joint les rangs de la GRC comme civil.
Au cours des trois premières années de son mandat de commissaire, il n'y a eu aucune plainte à son sujet venant de l'intérieur de la GRC. Même si son comportement a été le même qu'aujourd'hui dès le premier jour, nous avons choisi de travailler avec lui et de le soutenir, plutôt que de nous plaindre à son sujet. Trois ans plus tard, comme rien n'avait changé et que son comportement empirait chaque jour, le vase a débordé, et cela a engendré la situation dans laquelle nous nous sommes retrouvés l'été dernier.
Je peux vous dire qu'il y avait beaucoup d'autres employés, agents de police, membres civils et fonctionnaires qui voulaient prendre la parole. Beaucoup l'ont fait. Cependant, lorsqu'ils ont vu ce qui m'était arrivé, ils ont été nombreux à reculer, craignant d'être démis de leur fonction comme je l'ai été.
J'ai pensé qu'il était important que je présente ce contexte, parce que j'ai eu l'impression que mon intégrité et mes motifs, comme ceux d'autres personnes, étaient remis en question. D'une façon ou d'une autre, vu l'annonce qui a été faite vendredi dernier, j'espère que tout cela est maintenant derrière nous et que nous pouvons maintenant nous concentrer sur l'avenir, plutôt que de regarder en arrière.
Pour que la GRC puisse progresser, la gouvernance et la gestion de l'effectif devront être considérées par le gouvernement comme étant des enjeux clés. La GRC doit s'améliorer, devenir plus forte et plus transparente et doit être en mesure de s'adapter plus rapidement à la nature imprévisible du travail de police. Un exemple de cela, c'est la création d'un conseil de gestion qui puisse venir en aide au commissaire à l'égard de questions concernant autre chose que les opérations et même contester ses décisions sur ces questions.
Il s'agit d'une recommandation qui a été formulée en 2007 par le groupe de travail sur la gouvernance et le changement de culture au sein de la GRC. Celle-ci a par la suite été appuyée par le conseil de mise en oeuvre de la réforme. J'ose dire que, si un conseil de gestion avait été en place, toute l'affaire qui s'est déroulée l'été dernier ne se serait pas produite.
L'autre chose qui est importante pour que la GRC puisse bien faire les choses, c'est qu'elle acquière de l'autonomie par rapport au gouvernement sur le plan des ressources financières et humaines. À cet égard, il ne fait aucun doute que la solution privilégiée devrait être l'octroi d'un statut d'employeur distinct.
La Loi sur la GRC doit également être modifiée afin qu'elle permette l'application d'un processus disciplinaire plus rapide. Autrement dit, nous devons être en mesure de nous débarrasser des pommes pourries plus rapidement.
En ce qui concerne la surveillance civile, quoi que nous ayons fait quelques progrès au chapitre des enquêtes sur les incidents graves impliquant des membres de la GRC, l'adoption du projet de loi C-38 et la création d'un organe civil indépendant d'examens et de plaintes dotés de pouvoirs accrus seraient quelque chose de bien et contribueraient beaucoup à accroître la responsabilisation et la transparence.
Le prochain commissaire de la GRC devra être un dirigeant fort, quelqu'un qui pourra rallier les troupes, une personne en qui tout le monde pourra croire et que tout le monde pourra appuyer.
Quant à la question du savoir si cette personne devrait être un civil ou un agent de police, il semble que les débats là-dessus soient clos. Le prochain commissaire devrait être un agent de police. Cette personne ne doit pas nécessairement être membre de la GRC. Cependant, la connaissance de la GRC, vu la taille et le mandat diversifié de l'organisation, serait un excellent atout.
J'espère que la GRC pourra présenter au moins une demi-douzaine de très bons candidats. Si ce n'était pas le cas, nos initiatives de perfectionnement des officiers des trois dernières années paraîtraient bien mal.
Le poste de commissaire de la GRC est loin d'être un poste facile à occuper. En fait, c'est probablement l'un des plus difficiles, vu la taille et le mandat diversifié de l'organisation. En outre, l'application de la loi est aujourd'hui une chose très complexe, et il y a souvent des problèmes qui surviennent.
Ce qui révélera les qualités d'un bon dirigeant, c'est la façon dont cette personne réglera les problèmes lorsqu'ils surviendront, ainsi que le degré de responsabilisation, de transparence et de volonté à admettre ses erreurs le cas échéant. Des mesures correctives devraient alors être prises et communiquées à la population.
Le prochain commissaire devra aussi être suffisamment assuré dans l'exercice de ses fonctions pour pouvoir écouter ce que les autres ont à dire, ne pas craindre de voir ses décisions remises en question. Au bout du compte, ce sera un dirigeant fort qui l'emportera.
[Français]
C'est ce qui complète ma présentation, monsieur le président.
M. McDonell et moi sommes prêts à répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci.
:
Encore une fois, merci aux témoins d'être ici.
Permettez-moi de dire dès le départ que je comprends, pour avoir servi au sein du corps de police dont l'inspecteur McDonell fait partie, le prix énorme qu'un agent de police doit payer lorsqu'il doit comparaître devant un organe politique comme celui-ci et faire une déclaration publique.
Je respecte et appuie de tout coeur ce que vous avez dit. Vous êtes une personne très forte, sous-commissaire, pour avoir été capable de faire cela. Que nous soyons ou non d'accord avec le processus n'a à mon avis aucune pertinence. Vous êtes un homme d'honneur et vous méritez le respect, et tous les Canadiens qui regardent la séance devraient savoir que l'institution qu'est la GRC est entre bonnes mains.
Je pense que la crainte que j'avais quant à votre comparution d'aujourd'hui était qu'elle se solde par une série d'accusations acrimonieuses sans fin et qu'on finisse par dire que tout était la faute du gouvernement. Je pense que tous les Canadiens, que toutes les personnes ici présentes, ne souhaitent que ce qu'il y a de mieux pour notre force policière, parce que si nous n'avons pas un respect constant pour nos services de police, alors tout le système de justice... Nous siégeons au comité de la justice; les services de police sont le point de contact essentiel.
Je me rappelle le moment où le commissaire Elliott a été nommé et où il a témoigné devant le comité. J'avais déclaré à l'époque, et je maintiens ce que j'ai dit, que, au sein de la PPO, l'un de nos commissaires avait été nommé à partir de la fonction publique. Il s'appelle Eric Silk, le commissaire Eric Silk, et, pour être tout à fait franc, même de jeunes officiers comme moi-même savaient, même s'il était sur le point de partir, qu'on le voyait comme une personne qui allait moderniser la PPO, apporter de nouvelles idées et de nouvelles façons de faire les choses.
Je pense que ma première question pour vous, monsieur Souccar... je sais que cette question vous a été posée et que vous avez dit que le prochain commissaire devrait être issu des rangs, comme ça a été le cas dans la PPO. Et je pouvais faire des commentaires là-dessus, mais je vais m'abstenir. Êtes-vous en mesure d'envisager, à un moment donné au sein de la GRC — pas nécessairement dans le cas du prochain commissaire — que le commissaire soit issu d'un milieu civil et soit choisi en raison de ses aptitudes de dirigeant et de bon administrateur, et parce qu'il s'agit d'une personne qui pourrait apporter de nouvelles idées et sortir des sentiers battus? Pouvez-vous dire quelque chose là-dessus?
:
Je vais répondre à cette question.
D'abord, vous avez très bien décrit la GRC. Il s'agit d'une organisation grande et complexe qui a un mandat diversifié, différent de celui de n'importe quel autre organisme policier du monde que je connais.
Je peux aussi vous dire que le monde nous envie. Si l'on compare la GRC à certains de nos partenaires américains — la Drug Enforcement Administration, Immigration and Customs Enforcement, Alcohol, Tobacco and Firearms, la Customs and Border Protection, la U.S. Coast Guard, le Federal Bureau of Investigations — toutes ces organisations ont des mandats communs, et ils sont toujours dans les plates-bandes des autres. Je connais la plupart des numéros un et numéros deux de ces organisations personnellement, et ils m'ont dit qu'ils nous envient en raison de notre mandat et de notre capacité de faire bouger les choses pour accomplir nos objectifs opérationnels.
Le fait de disposer de ce vaste mandat inclut les services de police à contrat, nos services de police en uniforme, qui sont un excellent camp d'entraînement pour les agents de police qui joignent les rangs de la GRC, où ils apprennent le travail de première ligne, avant de travailler dans les domaines spécialisés comme la lutte contre la drogue ou la sécurité nationale.
Par ailleurs, nous avons la capacité d'établir des liens. Prenons l'exemple d'un agent en uniforme qui patrouille sur l'autoroute, qui arrête une voiture sur la route près de la Saskatchewan et trouve 50 kilos de cocaïne dans le coffre de la voiture, dont le chauffeur transporte la cocaïne pour une grande organisation criminelle. Très rapidement, puisque nous ne formons qu'une organisation, cet agent de police en uniforme peut faire un appel, et l'escouade de la lutte antidrogue peut intervenir. Où la cocaïne devait-elle être transportée? Si la personne est prête à collaborer et à nous dire où devait aller la cocaïne, nous pouvons la prendre et poursuivre l'enquête.
Le monde nous envie d'avoir un mandat aussi étendu.
Votre question concernait en partie l'indépendance face au gouvernement. Lorsque je parle de disposer d'un peu plus d'indépendance et de plus d'autonomie, de plus de capacité de réaction et de marge de manoeuvre au sein de la GRC, c'est simplement pour nous permettre de réaliser nos objectifs opérationnels plus rapidement.
Un exemple que je peux vous donner, ce sont les dépenses. Il s'agit d'un domaine dont j'ai été responsable à l'égard des opérations fédérales, des dépenses liées aux opérations secrètes et des dépenses pour l'acquisition d'éléments de preuve, pour payer les sources humaines. À partir d'un certain seuil, il faut l'approbation du Conseil du Trésor. La demande doit passer par plusieurs niveaux — le ministre de la Sécurité publique, le président du Conseil du Trésor, et ainsi de suite — pour obtenir l'autorisation. Les montants sont peu élevés. Ils ont été fixés il y a longtemps. Ça fait trois ou quatre ans maintenant que je demande des changements, et il ne s'est encore rien passé. Vu les dépenses que nous engageons aujourd'hui et le fait que les niveaux datent d'il y a 20 ans, nous nous retrouvons constamment dans la situation où nous devons demander l'autorisation. Le travail de la police ne peut pas attendre l'obtention de cette autorisation. L'urgence des enquêtes exige parfois que nous engagions les dépenses rapidement. L'approbation par les ministres d'une dépense opérationnelle, de l'acquisition d'éléments de preuve ou du paiement de sources humaines, comme je l'ai déjà dit aux ministres, pourrait exiger leurs témoignages.
La dernière affaire dans le cadre de laquelle j'ai témoigné remonte à deux ou trois ans. C'était une affaire concernant les Hells Angels. L'argument de la défense reposait sur la question de savoir si le ministre était au courant. Est-ce que le ministre avait donné les autorisations? J'ai répondu que non, puisque le ministre n'était pas concerné. Toutefois, c'était un exemple où un ministre aurait pu jouer un rôle en donnant ou non son approbation. Si c'est une chose qui peut être approuvée sans discussion, alors pourquoi nous attarder à cela?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais poursuivre la discussion à ce sujet, si possible, mais d'abord, j'aimerais aussi vous féliciter tous les deux pour votre témoignage aujourd'hui et la franchise dont vous avez fait preuve. Je crois que, dans l'exercice de vos fonctions, il arrive parfois un moment où vous vous rendez compte que, si vous voulez que les choses changent, il n'y a qu'une chose à faire, et c'est de parler puisque ce n'est pas possible de le faire de l'intérieur. Et je pense que c'est ce que vous avez décrit tous les deux comme situation; c'est ce qui s'est produit, vous en êtes tout simplement arrivés à un point où vous vous êtes rendu compte que, pour que les choses changent, vous deviez parler, et c'est ce que vous avez fait, en vous adressant judicieusement aux responsables du gouvernement.
Mes préoccupations concernent le système, et c'est un peu ce que vous avez décrit. Si des gens comme vous n'étaient pas allés de l'avant, je pense, personnellement, qu'il n'y aurait eu aucun changement, mais, comme vous avez agi, il y a eu des changements. Ça ne devrait pas se passer comme ça, et je me demande si le système que vous avez décrit, celui qui suppose la mise en place d'un conseil de gestion, aurait pu fournir tout ce qu'il fallait pour redresser la situation. En d'autres termes, quand vous avez ressenti cette frustration parce que vous n'étiez pas en mesure de régler le problème et que vous avez bel et bien dû, au bout du compte, vous tourner le corps politique pour dire qu'il y avait un problème à régler, que le climat était empoisonné et que l'on n'avait plus la maîtrise de la situation — comment pouvons-nous nous y prendre pour que vous puissiez régler le problème à l'interne sans être obligé d'aller à l'externe?