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Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs de me donner l'occasion d'être ici aujourd'hui devant votre comité permanent, pour parler du Sommet du G20 aux jeunes entrepreneurs, qui a eu lieu du 20 au 22 juin 2010, à Toronto.
À la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, nous étions heureux d'organiser ce sommet international inaugural, et nous étions réjouis lorsque le gouvernment du Canada a annoncé qu'il parrainait l'événement.
La Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, ou la FCJE, pour ceux qui ne nous connaissent pas, est la référence canadienne pour les jeunes entrepreneurs de 18 à 34 ans. Nous sommes un organisme caritatif national et nous avons un modèle extrêmement efficace, efficient et reconnu à l'échelle internationale pour investir dans les jeunes qui ont de grands rêves et de grandes idées.
Notre modèle est fondé sur celui utilisé par le Prince’s Youth Business International, qui est l'organisation sans but lucratif dirigée par Son Altesse Royale le Prince Charles et qui est reconnue par la Kauffman Foundation aux États-Unis. Cette dernière est la plus grande fondation au monde dans le domaine de la promotion de l'entrepreneuriat.
Chaque année, la FCJE fournit, aux jeunes de tout le pays qui ont l'âme d'un entrepreneur, des capitaux de lancement et, ce qui est encore plus important, des mentors bénévoles du secteur des affaires qui les aideront à lancer leur entreprise. Au cours de la dernière année, la FCJE a financé le démarrage de 600 entreprises d'un bout à l'autre du pays.
Nous offrons, de manière constante, un rendement du capital investi impressionnant et nous sommes en train de nous prouver capables d'élargir rapidement le bassin canadien de jeunes entrepreneurs prospères. Par exemple, au cours des trois dernières années, malgré une récession mondiale majeure, notre coefficient des pertes sur prêts n'a pas dépassé les 6 p. 100 — et cela, pour du crédit non garanti.
Cette année, j'ai eu le plaisir d'être la présidente du tout premier Sommet du G20 aux jeunes entrepreneurs, à Toronto. C'est en juillet 2009, à notre participation au premier Sommet du G8 aux jeunes entrepreneurs, à Stresa, en Italie, où nous avons représenté le Canada, que l'idée nous est venue d'organiser un tel sommet durant les rencontres du G20. Le sommet tenu à Stresa a été une occasion unique pour les jeunes entrepreneurs de se rencontrer, d'échanger des idées avec des chefs d'entreprise des pays du G8 aux vues similaires et d'établir des réseaux et des partenariats internationaux.
L'objectif commun des organisations qui ont participé au sommet de Stresa était d'établir un sommet annuel pour les jeunes entrepreneurs qui serait reconnu en tant que composante continue des rencontres des chefs annuelles du G8 ou du G20. Nous étions d'avis qu'il était important que ces discussions internationales entre jeunes entrepreneurs se fassent également dans le cadre du G20 pour la même raison que celle pour laquelle le G20 est devenu le premier forum de collaboration entre les gouvernements sur les enjeux économiques mondiaux: le sommet est assez petit pour être gérable, mais assez diversifié pour refléter les défis auxquels font face des pays partout dans le monde.
À la lumière de la récente récession, de la croissance économique ralentie partout dans le monde et de notre objectif qui consiste à parrainer les jeunes entrepreneurs, nous avons décidé que le thème de notre sommet serait « Entrepreneuriat = Reprise = Emplois ». Une fois notre thème choisi, la FCJE a travaillé en collaboration étroite avec ses partenaires internationaux pour cerner les questions qui nous préoccupaient tous, et ces préoccupations sont décrites dans le communiqué qui a été inclus dans les trousses qui vous ont été distribuées aujourd'hui.
Ce communiqué reflète un degré de consensus remarquable sur les cinq problèmes clés qui découragent les jeunes de lancer de nouvelles entreprises ou qui limitent leur potentiel d'expansion. Ces problèmes sont les suivants: accès insuffisant à des fonds; taxation et règlements excessifs; nécessité d'une culture plus entrepreneuriale; coordination inefficace du soutien disponible et nécessité de formations en entrepreneuriat dans les écoles et les universités.
Le dernier jour de notre sommet, les participants ont conjointement signé et remis le communiqué à l'honorable Tony Clement, ministre canadien de l'Industrie, et à l'honorable John Manley, président et chef de la direction du Conseil canadien des chefs d'entreprise, qui a présidé le Sommet d'affaires du G20, mieux connu sous le nom de B20, qui a eu lieu les 25 et 26 juin. J'ai eu l'honneur d'être invitée à participer à la rencontre du B20, le 26 juin, pour présenter, en personne, le communiqué aux chefs d'entreprise étrangers.
Même si le communiqué s'adresse aux chefs du G20 et met l'accent sur le rôle des gouvernements dans la création d'un environnement politique qui encourage l'entrepreneuriat, les jeunes entrepreneurs de tous les pays du G20 travaillent avec le gouvernement de leur pays pour mettre de l'avant le besoin de favoriser une culture de l'entrepreneuriat parmi les jeunes du pays.
Durant le Sommet de Toronto, nous avons décidé de forger une alliance continue avec les jeunes entrepreneurs du G20. Nous nous sommes rencontrés à la République de Corée du 7 au 9 novembre pour la première séance de travail de cette alliance. Je siège au comité exécutif de cette nouvelle alliance. Les membres organisateurs de cette alliance sont soit des organisations qui doivent travailler pour promouvoir l'entrepreneuriat chez les jeunes, soit des organisations dirigées par de jeunes entrepreneurs. Ces organisations doivent également avoir une empreinte nationale et une relation de travail positive avec les secteurs public et privé.
Je suis heureuse d'affirmer que la FCJE prend au sérieux ses relations avec le gouvernement et ses partenaires du secteur privé, et est considérée par tous comme un partenaire qui valorise la collaboration. Durant notre première séance de travail, nous avons signé une charte qui décrit comment nous encourageons les organisateurs des G20 à inclure l'entrepreneuriat dans l'ordre du jour des futurs sommets. Nous nous sommes également engagés à échanger des pratiques exemplaires avec chaque pays membre afin de les aider à créer des environnements qui soutiennent les entrepreneurs à l'échelle mondiale.
Au cours de la prochaine année — jusqu'au prochain sommet des chefs du G20 — la nouvelle alliance des jeunes entrepreneurs du G20 construira une nouvelle plate-forme pour la collaboration entre les organisations qui appuient l'entrepreneuriat. Nous recueillerons des données sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans chaque pays, et nous nous entraiderons et nous aiderons les gouvernements à mieux inspirer et habiliter les jeunes à devenir des entrepreneurs potentiels.
Mes collègues en France m'ont informée qu'ils organiseront le prochain Sommet du G20 aux jeunes entrepreneurs, en novembre 2011 à Cannes. Par ailleurs, mes collègues au Mexique travaillent avec leur gouvernement en préparation du Sommet G20 aux jeunes entrepreneurs de 2012.
Mesdames et messieurs les membres du comité permanent, je sais que vous appuierez l'entrepreneuriat au sein de vos comités et j'espère que vous appuierez également cette nouvelle alliance historique des jeunes entrepreneurs du G20, qui a vu le jour ici même, au Canada. Nous devrions tous être très fiers de cette entreprise. Le Canada a été un chef de file en créant une plate-forme internationale où les jeunes entrepreneurs, qui créeront des emplois, généreront des revenus et feront vivre leur collectivité, à l'avenir, peuvent faire part aux chefs du G20 de leurs idées relatives à la croissance économique et au succès continu des entreprises; avec un peu de chance, ces chefs adopteront certaines de leurs idées.
Les jeunes entrepreneurs ont le potentiel, la créativité et l'énergie nécessaires pour lancer de nouvelles entreprises et pour créer des emplois qui stimuleront notre reprise et notre croissance économiques. Et cela ne s'applique pas seulement à notre économie ici, au Canada: les jeunes entrepreneurs faciliteront la reprise économique aussi bien des pays industrialisés que des pays en développement.
Mesdames et messieurs, c'est ça, l'héritage du Sommet du G20 aux jeunes entrepreneurs, qui a eu lieu à Toronto, cette année. À mon avis, les Canadiens peuvent en être très fiers, tout comme moi je le suis. Le Sommet du G20 a permis à des choses positives de se faire, et je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de venir vous parler de ces réalisations positives directement.
Merci de votre invitation à participer à la séance d'aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de m’avoir invité à comparaître devant le comité. Je suis le présentateur et rédacteur principal de l’émission The Agenda, émission vedette de TVO consacrée aux actualités.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’émission, mous présentons une analyse de l’actualité et débattons des enjeux qui façonnent l’Ontario et le monde dans une perspective ontarienne.
[Français]
Nous avons réalisé beaucoup d'épisodes au sujet du G8 et du G20. Pendant la fin de semaine durant laquelle a eu lieu le G20, soit les samedi et dimanche, j'ai partagé mes observations au centre-ville de Toronto. J'ai utilisé Twitter et mon blogue. Notre émission, The Agenda, a aussi réalisé beaucoup d'épisodes avant et après la fin de semaine du G20 à Toronto.
[Traduction]
Nous avons, par exemple, produit des émissions sur le point de vue de l’ancien président du Pérou au sujet du G20 en tant que « personne de l’extérieur »; la façon dont les puissances émergentes comme le Brésil, l’Inde et la Chine au sein du G20 sont en train de redéfinir l’ordre mondial; la question de savoir si le G20 fut une bénédiction ou un gâchis pour Toronto; ce qui devrait être la priorité principale du Canada pendant qu’il s’emploie à définir son rôle au sein du nouveau G20; un examen critique des événements survenus au cours de la fin de semaine du Sommet et une entrevue avec le chef de police de Toronto, M. Bill Blair, au sujet des actions de la police durant le Sommet.
[Français]
Aussi, The Agenda a accueilli plusieurs autres journalistes qui étaient présents lors des événements du G20 en juin.
J'espère que vous voyez que nos efforts ont été très vastes.
[Traduction]
Enfin, pour que ce soit clair, je tiens à préciser que je suis ici en tant que journaliste n’ayant aucun parti pris quant aux conclusions que tirera le comité. J’ai accepté son invitation à comparaître, car j’estime qu’il y va de mon devoir de citoyen. Mais vous comprendrez que mon rôle consiste à demeurer neutre en tant que journaliste.
Je suis prêt à répondre à vos questions, mais sans exprimer d’opinions autres que celles qui sont déjà officiellement connues. Merci.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité d'avoir invité deux membres du groupe de recherche sur le G8 et sur le G20 à témoigner devant vous à des occasions distinctes. Je suis heureux de suivre ma collègue, Jenilee Guebert.
Pour évaluer le rendement en matière de sécurité du Canada en tant que pays hôte au G8 et au G20 de 2010, il faut tenir compte de trois normes clés. La première norme est une comparaison entre le Canada et d'autres pays hôtes du sommet depuis 1975 jusqu'au dernier sommet qui a eu lieu à Séoul, en novembre, qui reconnaît les défis uniques que le Canada a affrontés en 2010.
La deuxième norme reflète la mesure dans laquelle le Canada a réussi à satisfaire aux nombreuses exigences en matière de sécurité, surtout pour les chefs et leurs délégations, mais aussi pour les autres organisateurs du sommet, les citoyens canadiens non concernés, les manifestants antisommet et les personnes soupçonnées d'avoir enfreint la loi.
La troisième norme concerne les coûts engagés par le Canada pour assurer une telle sécurité et les avantages reliés à l'organisation de sommets de ce genre.
La conclusion tirée par des chercheurs comme moi qui se penchent sur les sommets en tenant compte de ces normes semble claire à cette étape, même si la preuve continue d'évoluer. Le Canada, en tant que pays hôte des sommets jumeaux et historiques du G8 et du G20 de 2010, a fait preuve d'un rendement presque parfait en ce qui concerne les exigences en matière de sécurité centrale, et cela, à un coût approprié en regard des avantages considérables.
La première norme d'une comparaison du rendement des divers pays hôtes exige que l'on tienne compte du contexte unique avec lequel le Canada a dû composer en 2010. Ici, le fait essentiel qu'il faut retenir, c'est que, pour la première fois dans l'histoire du G8 et du G20, un pays a dû organiser deux sommets qui ont eu lieu au cours d'une fin de semaine durant l'été, dans deux lieux distincts. Le défi était donc triple, comme vous le savez, puisqu'il fallait sécuriser les jeux du G8, à Muskoka, ceux du G20, à Toronto, et le couloir de transport entre les deux, de même que les zones plus larges pouvant être ciblées par des gens voulant commettre des actes de violence perturbateurs avant, durant ou après les sommets.
Deuxièmement, contrairement aux deux premiers sommets du G20, qui ont eu lieu à Washington et à Londres, et au troisième, qui a eu lieu à Séoul, les deux sommets canadiens ont eu lieu à l'extérieur de la capitale nationale, qui est régulièrement sécurisée pour les activités continues du gouvernement en tant qu'hôte et les visites de chefs qui ont lieu à divers moments de l'année.
Troisièmement, contrairement à tous les autres membres du G8 à l'exception du Japon, le Canada ne maintient pas de forces de sécurité permanentes importantes qui seraient financées dans le cadre des budgets réguliers du gouvernement et bien formées pour satisfaire aux exigences de sécurité spéciales reliées à la tenue de sommets. La GRC a dû assumer la charge de travail inhabituelle liée à la sécurité des Jeux olympiques à Vancouver, plus tôt en 2010, et, en juin, elle a dû, à des coûts élevés, rassembler des forces policières locales de nombreuses régions éloignées du pays pour les former afin qu'elles travaillent avec des gens avec lesquels elles n'avaient pas l'habitude de travailler au cours d'une fin de semaine, durant l'été, en Ontario, en plein durant le temps des vacances.
Quatrièmement, dans les périodes précédant les sommets de 2010 au Canada, il y a eu des attaques terroristes meurtrières dans plusieurs pays du G8 et du G20, et plus particulièrement en Russie et en Inde.
Dans les six mois précédant le sommet, chez nos voisins les États-Unis, il y a eu, d'un côté et de l'autre de Toronto, à New York et à Détroit, des attaques presque simultanées portant la marque d'Al-Qaïda. Les souvenirs récents de l'arrestation et de la condamnation subséquente de certains membres des « 18 de Mississauga » sont également pertinents.
Ces événements ont peut-être donné à penser, comme ça a été le cas lorsque le Canada a organisé le G8 en 1981 et en 2002, que le président des États-Unis en particulier ne viendrait peut-être pas au Canada pour toutes les activités du sommet ou qu'il ne viendrait peut-être pas du tout.
En dépit de ces défis formidables, le Canada a, je crois, eu un rendement presque parfait relativement aux exigences de base liées à la deuxième norme — à l'exception de certaines personnes concernées.
La première exigence consiste à assurer la sécurité physique des chefs qui participent au sommet et de leur délégation. Tous les chefs invités faisaient suffisamment confiance à la sécurité au Canada pour participer au G8, à Muskoka. L'absence de deux chefs au sommet à Toronto n'était pas due à des doutes à l'égard de la sécurité. Les chefs et les délégations ainsi que leur participation au sommet n'ont pas été visiblement perturbés de quelque manière que ce soit, à la différence marquante du sommet du G8 en Grande-Bretagne, qui a été la cible d'attaques terroristes, le 7 juillet 2005.
La deuxième exigence est la sécurité physique d'autres personnes participant à la production des sommets, y compris le personnel de service, les médias accrédités et les forces de sécurité elles-mêmes. À cet égard, il semblerait que les seules lacunes en juin aient été les blessures mineures subies à l'extérieur du périmètre de sécurité par certains membres du personnel de sécurité.
La troisième exigence est la sécurité physique des citoyens non concernés, aussi bien sur les lieux au moment des sommets qu'ailleurs avant et après le sommet. À cet égard, le rendement de Muskoka a été presque parfait. Les lacunes à Toronto et dans le reste du Canada, c'est-à-dire les trois blessures initialement signalées par les services de gestion des urgences sont limitées lorsqu'on les compare aux lacunes du sommet du G20 qui a eu lieu à Londres en 2009, événement durant lequel un passant innocent a été tué. Ces lacunes sont également limitées par rapport à celles du sommet du G8 qui a eu lieu à Genève en 2001. Des envois postaux piégés avaient blessé des représentants italiens avant le début du sommet.
La quatrième exigence est la sécurité physique des manifestants pacifistes. Le rendement de Muskoka à cet égard a manifestement été parfait. À Toronto, quelques manifestants ont été hospitalisés ou gravement blessés. Ce qui est regrettable — et je le dis franchement, les arrestations et la dispersion des manifestants par la police ont causé de la douleur physique, des effets psychologiques négatifs continus et des dérangements importants.
La cinquième exigence est la sécurité physique des personnes qui commettent ou qui ont l'intention de commettre des actes de violence. À Toronto, il semble que la force utilisée à cet égard ait été minime.
La sixième exigence est la prévention ou le devancement de toute agression tout en permettant aux protestations pacifiques, habituelles dans toute politie démocratique, de se dérouler. Je crois que cela a été une réussite aux sommets jumeaux. Le rendement du Canada à cet égard est, bien sûr, meilleur que celui de Séoul, au Sommet du G20.
La septième exigence est la prévention de toute attaque associée au sommet et venant de l'extérieur du pays — attaques qui peuvent causer des dommages et des décès dans la ville hôte du sommet et aux alentours. Le dossier des sommets jumeaux du Canada est parfait à cet égard. Après le Sommet du G20 à Séoul, certains doutent du rendement de cette ville à cet égard.
De plus, le bon rendement du Canada en matière de sécurité n'a pas engendré de coûts inappropriés ou exorbitants. Il est possible de tirer cette conclusion vu la transparence exemplaire du gouvernement canadien, qui a offert, bien avant la tenue des sommets, des estimations de coûts en grande partie complètes et qui portaient particulièrement sur les sommets ainsi que les dépenses réelles, peu après l'événement.
Je soupçonne que vous connaissez les chiffres par coeur. Les dépenses réelles s'élèvent à environ 429 millions de dollars pour chaque sommet, si l'on divise simplement le coût total par deux.
L'estimation des coûts réels d'un Sommet du G8 ou du G20 est un exercice qui dépend beaucoup de la formule utilisée. Toutefois, le maximum atteint pour le G8 seulement semble avoir été le sommet tenu à Okinawa, au Japon, en 2000, qui aurait coûté 750 millions de dollars, en dollars de l'an 2000.
En ce qui concerne le Sommet du G20 qui est le plus près temporellement de celui de Toronto, c'est-à-dire celui de Séoul, le 10 novembre, jour suivant l'ouverture du sommet de Séoul, Mark McDonaldof du New York Times a décrit les préparatifs comme « extravagants » et a conclu que: [traduction] « La Corée fait les choses en grand pour son G20 [...] les organisateurs ont refusé de faire une estimation du coût total ».
Au-delà des exigences de base reliées à la sécurité du sommet, plusieurs coûts et avantages plus larges doivent être calculés avant qu'une évaluation globale des coûts-avantages puisse être faite.
L'un des avantages a été l'occasion unique de former de nombreuses forces de police de partout au Canada afin qu'elles travaillent ensemble pour la première fois pour gérer un grand événement d'urgence.
Les améliorations des procédures découlant des leçons apprises sur les aspects positifs et négatifs des sommets sont un avantage postérieur.
L'amélioration de l'image mondiale de Muskoka, de Toronto et du Canada est un troisième avantage. Dans le cas du Sommet du G8 de 2005, l'Écosse, qui a organisé le sommet à Gleneagles, avait calculé des avantages économiques directs importants, malgré les attaques terroristes meurtrières qui ont marqué l'événement. Comme Huntsville est, elle aussi, une petite ville éloignée et peu connue du monde, elle retirera probablement des avantages importants de la publicité en grande partie positive dont elle a fait l'objet avant, durant et après les sommets.
Cela est très probable, d'autant plus que, comme Toronto avec ses « conditions de Toronto » sur l'allégement de la dette, établies dans le cadre de son Sommet du G7 en 1988, Muskoka a tenu un sommet pacifique d'où sont ressortis deux « initiatives de Mukoka » aux noms mondialement accrocheurs: l'Initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants et celle sur la responsabilisation des chefs du G8 visant à ce qu'ils tiennent les promesses qu'ils ont faites.
Dans le cas du Sommet du G20, l'estimation la plus récente des avantages globaux à long terme relatifs à l'image de marque des villes hôtes concerne le sommet de Séoul et a été faite par un organisme du gouvernement hôte coréen lui-même. Cet organisme allègue des avantages globaux de valorisation de la marque de 28 milliards de dollars. Il est intéressant d'imaginer ce que ce chiffre serait pour Toronto. J'imagine qu'on obtiendrait un résultat net positif, mais, encore une fois, il faudrait une méthode comparable et transparente pour le déterminer.
Mon jugement est, en partie, fondé sur le fait que, au moment de l'événement, les médias locaux ont beaucoup plus parlé de la violence perturbatrice que les médias internationaux. Cela s'ajoute, bien sûr, à l'image positive qu'on a donnée à Toronto avant l'événement et surtout, bien après sa fin.
Mon avant-dernier point, c'est qu'il y a, bien sûr, au-delà de tout ça, des avantages stratégiques. Il en a coûté plus de 800 millions de dollars pour produire physiquement le sommet, mais Muskoka a amassé la somme de 7,3 milliards de dollars pour sauver les vies de 1,3 million de mères et de bébés dans les endroits les plus pauvres au monde. Pour ce qui est du Sommet du G20 à Toronto, le premier avantage a été qu'on a réussi à maîtriser la crise de l'euro qui a commencé en Grèce, ce qui a empêché la contagion des économies mondiales, ce qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour l'économie canadienne et nos voisins partout dans le monde.
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Bonjour. Je m'appelle Grayson Lepp. Je suis le coordonnateur des finances et le président du la Student Union of the University of British Columbia Okanagan, section locale 3 de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.
J'ai été mis en état d'arrestation après avoir participé à un rassemblement pacifique organisé de manière à coïncider avec le sommet du G20 qui a récemment eu lieu à Toronto. Malgré ce que certains experts aimeraient vous faire croire, je ne suis pas un voyou ni un vandale. Je suis, en fait, un étudiant à l'université qui obtiendra bientôt son diplôme du programme de gestion de l'UCB Okanagan. J'étais à Toronto, non pas pour attaquer la ville, comme on l'a allégué, mais pour souligner l'importance de l'enseignement public ici au Canada et partout dans le monde.
J'ai été envoyé par le conseil exécutif de mon association étudiante pour représenter les quelque 7 000 étudiants de l'UCB Okanagan. On m'a remercié de mes efforts en me rendant victime de l'un des incidents les plus importants d'arrestations de masse dans l'histoire du Canada. On m'a mis en état d'arrestation en portant des accusations inventées de toutes pièces et on a violé mes droits civils de base.
Mon collègue, Kirk Chavarie, et moi sommes arrivés à Toronto le 26 juin au matin et nous avons pris le transport en commun pour nous rendre à l'Université de Toronto, qui était le point de rencontre pour un rassemblement organisé par la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants. À notre arrivée à un campus déserté vers les 7 heures, nous avons été interceptés par une auto-patrouille de police qui est montée sur le trottoir pour nous bloquer le passage. Les policiers nous ont forcés à nous appuyer sur le capot de l'auto-patrouille et ont fouillé nos effets personnels. Ils ont fouillé tous nos sacs et ont lu tous les messages textes sur nos téléphones. Ils ont même confisqué l'un de mes vêtements.
C'est à ce moment qu'ils nous ont dit que la police ne nous causerait pas de problème si nous évitions les ennuis. Malheureusement, ce n'était pas vrai.
Plus tard ce jour-là, nous avons participé à un rassemblement pacifique, bien planifié et bien organisé en faveur de l'enseignement public. Nous avons marché au centre-ville de Toronto, où nous n'avons vu aucun acte de violence, que ce soit envers des gens ou envers des biens. Lorsque nous sommes arrivés à l'intersection de Queen et Spadina, on nous a dit qu'il ne fallait pas approcher davantage du lieu des rencontres du G20, puisque nous serions probablement mis en état d'arrestation si nous le faisions. Nous ne voulions surtout pas être mis en état d'arrestation.
À ce point-là, on nous a dit que le rassemblement était essentiellement fini, alors nous avons décidé de jouer un peu aux touristes. Nous avons mangé au pub Red Room, puis avons décidé de rentrer pour la nuit. On nous avait dit que le gymnase qui appartient à l'association étudiante de l'Université de Toronto avait été réservé pour héberger sans frais les étudiants en visite. Nous avons donc décidé de passer la nuit là-bas pour économiser de l'argent.
Le lendemain matin, c'est-à-dire le 27 juin, vers 9 heures, j'ai été réveillé par un agent en tenue anti-émeute qui braquait un fusil dans ma direction. Il m'a donné des coups de pied et a prononcé des jurons — je ne répéterai pas ce que l'agent a dit à moins que le comité me demande de le faire — et m'a ordonné de me réveiller. Un coup d'oeil autour de la salle m'a permis de voir que d'autres personnes subissaient le même traitement brutal. Un jeune homme qui a eu l'audace de demander ce qui se passait a été pris par la gorge et jeté contre le mur par un agent de police.
C'est alors qu'on nous a dit que nous étions accusés d'attroupement illégal. On nous a immobilisés les mains à l'aide d'attaches autobloquantes, qui ont été brièvement retirées pour que nous puissions défiler devant les médias en menottes. À l'exception de ce bref répit, nous sommes restés environ 16 heures comme ça, les mains reliées par des attaches autobloquantes.
Nous avons ensuite été escortés jusqu'au Centre de détention sur Eastern Avenue et placés dans des cages de détention provisoire. Je dis « cages » parce que, à mon avis, les appeler des « cellules » serait une insulte pour les cellules de détention provisoire partout ailleurs. Ces cages avaient été fabriquées à partir de clôtures modulaires et mesuraient environ 10 pieds sur 20 pieds. Malgré leur petite taille, certaines de ces cages contenaient plus de 30 personnes. Pendant plus de 12 heures, nous avons dû nous passer de papier de toilette. On nous a donné de l'eau que deux heures après cela.
J'ai vu des gens détenus à qui l'on a refusé un traitement médical de base, y compris un homme diabétique à qui l'on a refusé de l'insuline jusqu'à ce qu'il soit en état de choc. J'ai même vu un agent proférer des menaces de mort à un homme dans ma cellule. Qu'est-ce qu'il avait fait pour provoquer l'agent? Il avait eu l'audace de demander plus d'eau.
J'ai été en détention pendant environ 40 heures et je n'ai pas eu droit à un seul appel téléphonique. Heureusement, j'ai pu consulter une avocate, qui avait été embauchée pour moi par la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants. Elle m'a dit qu'elle me cherchait depuis plus d'un jour. Après environ 36 heures, on m'a dit que j'étais accusé de complot en vue de commettre une infraction punissable par mise en accusation, ce qui est un méfait de plus de 5 000 $ — et non d'attroupement illégal, comme on me l'avait dit précédemment.
Du début à la fin de ce supplice, je n'ai jamais été traité comme un citoyen du Canada qui a le droit de participer à une protestation pacifiste. J'ai plutôt été traité comme un étranger envahissant dont les prétendus droits incommodaient la police, qui était censée être là pour assurer ma sécurité.
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Bon après-midi. Je m'appelle Kirk Chavarie. Je suis coordonnateur des relations externes de la Student Union of the University of British Columbia Okanagan, section locale 3 de la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants. Je fais actuellement un baccalauréat en beaux arts.
L'expérience que j'ai vécue à Toronto du 26 au 29 juin ressemble beaucoup à celle de mon collègue, Grayson. J'ai, en grande partie, vécu les mêmes choses que lui. Au Centre de détention sur Eastern Avenue, nous avons toutefois été séparés. Nous ne nous sommes retrouvés que deux jours plus tard, après que j'ai été mis en liberté.
J'aimerais appuyer ce que Grayson a dit et parler de mes propres expériences dans le centre de détention. Tout comme Grayson, j'ai vu des gens à qui l'on a refusé des soins médicaux de base. Dans ma cellule, il y avait un jeune homme qui vomissait à répétition sur le plancher et qui, par la suite, est tout simplement resté couché dans ses vomissures parce qu'il était trop faible pour bouger. Malgré cette urgence médicale évidente, il n'a pas reçu de soins, puisque les agents assignés à notre cellule ont jugé qu'il allait bien. De plus, la cellule n'a pas été nettoyée pendant tout le temps que j'ai été là, alors nous avons été forcés de rester à côté de cette flaque de vomi et, après que la toilette a débordé, à côté d'une flaque d'urine et de matières fécales.
Par ailleurs, tout comme Grayson, j'ai été témoin de la discrimination systémique pratiquée à l'égard des détenus francophones. Les agents assignés à notre cellule semblaient ne pas savoir que le Canada compte deux langues officielles, le français et l'anglais. Faisant preuve de leur ignorance, ils nous ont dit que les détenus qui parlaient couramment l'anglais seraient inscrits en premier. Cependant, les détenus qui parlaient français ou dont l'anglais n'était pas jugé assez bon, étaient envoyés à l'arrière de la file.
On m'a dit que l'unité de sécurité intégrée comprenait un détachement de la police de la ville de Montréal. Ces agents auraient probablement pu inscrire les détenus francophones, mais il semble qu'ils n'aient pas été disponibles pour le faire. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas trop pourquoi.
Contrairement à Grayson, j'ai eu droit à un appel téléphonique après avoir plaidé avec des agents assignés à ma cage pendant plus de 12 heures. J'étais heureux de voir mes droits civils afin reconnus et respectés, premièrement parce que je les considérais comme importants, et deuxièmement, parce que j'avais promis à mes parents de les appeler régulièrement et parce que je n'avais pas pu le faire pendant 24 heures.
Un agent m'a accompagné jusqu'à une petite salle qui contenait de nombreux téléphones, et un autre agent tenait, dans sa main, l'un des combinés. Il m'a dit qu'il y avait, au bout de la ligne, la personne à qui je voulais probablement parler. Je lui ai dit que je voulais appeler ma mère pour la rassurer, lui dire que j'étais vivant et que j'allais bien, et lui demander de me trouver un avocat. L'agent a proféré des jurons et m'a ordonné de répondre au téléphone, ce que j'ai fait. La personne à l'autre bout de la ligne m'a dit qu'elle était outrée par ma situation et qu'elle allait me trouver de l'aide, puis, elle a raccroché. Apparemment, la police n'a pas considéré cela comme mon appel téléphonique.
C'est généralement de cette manière que la police considérait les droits civils des détenus, c'est-à-dire comme un détail sans importance et dérangeant à régler selon la convenance de l'agent.
Je n'ai jamais reçu d'appel téléphonique. J'ai été détenu pendant plus de deux jours, inscrit et mis en liberté sous caution sans avoir consulté d'avocat. Pendant ces deux jours, dans une cellule où l'urine s'accumulait et où on gelait. Je ne ferais pas cela à un chien.
Tout comme Grayson, j'ai été accusé, au bout du compte, de complot en vue de commettre une infraction punissable par mise en accusation, ce qui est un méfait de plus de 5 000 $. Les accusations portées contre moi ont été retirées, et on ne m'a toujours pas dit quelle preuve la police avait contre moi. Toutefois, c'est seulement un point d'intérêt, puisque je sais que la police n'avait aucune preuve contre moi. Je voudrais seulement l'entendre l'avouer.
Jusqu'à tout récemment, Grayson et moi, nous avions beaucoup confiance envers le gouvernement canadien. Je croyais fermement que, ici au Canada, les droits civils étaient sacrés et que, s'ils étaient violés, le gouvernement mettait tout en oeuvre pour les restituer. Cette confiance a été durement minée, peut-être pour toujours. Je comprends maintenant que mes droits civils sont un inconvénient dont on peut facilement faire abstraction au profit d'un petit groupe de dignitaires en visite.
Au nom de Grayson Lepp et de moi-même, j'aimerais remercier le comité de nous avoir donné l'occasion de témoigner aujourd'hui. J'espère qu'il s'agit de la première étape du long parcours vers la justice pour les détenus du G20 et de la réparation des dommages causés par le gouvernement du Canada. La prochaine étape logique est un examen prévoyant des pouvoirs judiciaires complets.
Merci.
J'aimerais remercier le comité de m'avoir invité à venir lui parler.
Je suis un résident de la région et je fais partie du groupe de personnes qui est resté sous la pluie pendant plus de quatre heures parce que la police nous a encerclés et empêchés de partir. Cela s'est passé à deux rues de chez moi. Je participais à des manifestations cette fin de semaine-là pour un certain nombre de raisons: des préoccupations internationales, nationales et — comme on a décidé de tenir cet événement devant chez moi — locales. Cette fin de semaine-là, j'ai porté mon passeport sur moi partout où je suis allé, conformément aux exigences de l'unité de sécurité intégrée, mais, à la fin de la fin de semaine et de mon supplice au cœur de la foule contenue, il ressemblait à un tapon de pâte dégoulinant et méconnaissable.
Mon expérience a commencé le mardi, moment où je participais à une manifestation organisée par la communauté homosexuelle le deuxième jour de la résistance thématique au G20. Il s'agissait d'une manifestation pacifique, et, même s'il y avait beaucoup de policiers, nous avons pu nous déplacer dans les rues sans entrave importante.
Quelques minutes seulement après la démonstration, le Service de police de Toronto a affiché des photos de l'événement en ligne avec le message: « La police aide les activistes en facilitant les manifestations légales et pacifiques. » C'est dans ce contexte que je me suis joint à un groupe de manifestants qui est passé à 15 mètres de chez moi le samedi après-midi. Ce jour-là, j'ai été témoin de l'inaction de la police tandis que mon quartier se faisait détruire. J'ai vu des gens mettre le feu à une voiture de police qu'on avait laissée au même endroit pendant cinq heures.
Le lendemain, je suis allé sur la rue King pour me joindre au « bike block », qui était un groupe de manifestants pacifistes à vélo. Ils revenaient d'une démonstration pacifique à l'extérieur du centre de détention sur l'avenue University. Je l'ai suivi sur Queen, nous sommes passés devant chez moi et sommes arrivés à Spadina. C'est là qu'on nous a empêchés de continuer vers l'ouest et qu'on nous a éloignés de la zone clôturée. Nous en étions loin. Les gens dans la foule ont continué de scander « manifestation pacifique » devant la police et entre eux, et je m'attendais à ce que ce soit comme toute autre manifestation. L'ambiance au sein de la foule était semblable à celle de mardi — positive et dynamique.
Puis, nous avons senti que les choses commençaient à changer. Je me suis rendu compte que les ruelles avaient été bloquées et qu'une ligne de policiers anti-émeute se dirigeait vers le sud, c'est-à-dire dans notre direction. Cela semblait étrange, puisqu'aucun avertissement n'avait été donné, et comme je l'ai dit, lorsque j'ai regardé les gens autour de moi, il n'y avait pas de black bloc, et personne ne cherchait à commettre un acte de violence à ce moment-là.
Tandis que les policiers anti-émeute approchaient, j'ai entendu des gens derrière moi commencer à pleurer. Nous avions tous très peur. Nous ne savions pas ce qui se passait ni pourquoi cela se passait. J'ai regardé autour de moi et je n'ai vu personne qui cherchait à faire du mal. C'était un mélange de gens de la région, de touristes et de personnes innocentes et tout simplement curieuses. Bientôt, nous étions confinés à une zone limitée. Nous avons été forcés à nous asseoir dans la pluie, et le doute se lisait sur les visages des agents qui nous entouraient. J'ai, en fait, eu une conversation avec l'un d'entre eux et je lui ai demandé de me montrer une personne dans le groupe qui, selon lui, pouvait causer du tort. Il a été incapable de me montrer qui que ce soit.
Nous étions mouillés et nous grelottions. Le groupe ne scandait pas de slogans parce que ce n'était pas un groupe de manifestants traditionnel. C'était un groupe qui avait peur. Bon nombre des agents qui étaient là le savaient. Lorsque les agents de la GRC sont arrivés, ils portaient de l'équipement massif — on aurait dit des machines de guerre sur deux pieds. — la foule était, bien sûr, plus mouillée et elle avait plus peur qu'avant. À ce point-là, j'avais eu des conversations avec les gens dans la foule: les cyclistes du dimanche, les touristes allemands qui achetaient des hot dogs, les quatre joueurs de rugby d'Europe... c'était un mélange de personnes.
Peu après le quart de la GRC, on nous a permis de partir — certains d'entre nous qui n'avaient pas été placés en détention avons pu partir. Cependant, bien sûr, nous nous demandions tous pourquoi nous avions été confinés de toute façon Étions-nous censés payer le prix des dommages causés le jour précédent? Qui était responsable de notre confinement?
J'espère que le comité — ou quelqu'un d'autre — pourra répondre à ces questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins de s'être présentés aujourd'hui.
Ma première question s'adresse à M. Kirton. Le 30 mai, le journaliste Daniel Lessard de Radio-Canada a interviewé l'ancien premier ministre Paul Martin au sujet du G8. De là, j'imagine, ils sont passés à la question du G20.
Voici la réponse qui a été donnée aux questions concernant le G8 et le G20, et je cite: « Écoutez, cela fait partie de nos responsabilités. Nous sommes membres du G8, et maintenant c’est le G20 et nous ne pouvons pas refuser. Cela fait partie de nos responsabilités. Nous avons des obligations comme pays, nous avons des obligations à remplir. Évidemment, cet argent circule dans notre économie et cela augmentera le prestige du Canada. »
Premièrement, êtes-vous d'accord avec cette déclaration de l'ex-premier ministre Martin? Diriez-vous qu'il est juste d'affirmer que cela fait partie des responsabilités que nous avons par rapport à ces organismes? Deuxièmement, êtes-vous également d'accord pour dire que, lorsque M. Martin a parlé de « prestige », il parlait non seulement de nos obligations, mais aussi de la possibilité de donner de notre pays l'image — je crois que c'est une expression consacrée — d'une économie mature, une économie responsable, et d'un pays qui participe au sein de ces organismes au processus de prise de décisions de portée internationale?
Troisièmement, du point de vue de l'économie, diriez-vous également que l'argent qui a été dépensé, puisqu'il a été dépensé au pays, va rester au pays et que les gouvernements vont agir comme le font tous les gouvernements et imposer ces sommes? Par exemple, quand on parle de sécurité, puisque nous n'avons pas eu recours aux forces armées du Canada et avons plutôt choisi de recourir aux autorités civiles, à la police, bon nombre de ces services de police ont fait faire à leurs membres des heures supplémentaires, et les gens qui travaillent des heures supplémentaires verront ce revenu imposé à un taux supérieur par le gouvernement?
Pourriez-vous commenter ces affirmations et la déclaration de l'ex-premier ministre?
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Oui, bien sûr. Je suis tout à fait d'accord avec le très honorable Paul Martin. Il est important que les Canadiens n'oublient pas que Paul Martin a été l'un de créateurs et le membre fondateur visionnaire, avec Larry Summers, du G20, qui était en 1999 un forum des ministres des Finances.
Deuxièmement, nous devons nous souvenir de la réunion des ministres des Finances du G20 qui a eu lieu en 2001, au lendemain des attaques terroristes contre l'Amérique du Nord du 11 septembre. Toutes les autres rencontres internationales avaient été annulées, de même que le G20 qui devait avoir lieu en Inde. Paul Martin s'est avancé et, au nom du Canada, a dit que les rencontres internationales étaient nécessaires. Il a payé les frais liés à la protection d'un site, à Ottawa, de façon que la réunion des ministres des Finances du G20 puisse avoir lieu et, en effet, celle-ci a porté sur la lutte contre le financement des activités terroristes.
Par la suite, bien sûr, en 2004 et en 2005, Paul Martin a mené une croisade internationale pour que le forum des ministres des Finances du G20 réunisse plutôt les chefs de ces États; tous ses collègues et tous les chefs d'État ont été d'accord, à une exception près: le président Bush des États-Unis. Trois ans plus tard, le président Bush a changé d'avis. Je crois que Paul Martin sait de quoi il parle parce qu'il a été un des acteurs, si je puis m'exprimer ainsi.
En ce qui concerne les avantages et les responsabilités liés à l'organisation — nous pourrions parler des avantages liés à l'image, de façon générale —, nous ne devons jamais oublier que le gouvernement du Canada et de nombreux Canadiens peuvent à juste titre dire, où qu'ils se trouvent dans le monde, que le système financier de notre pays n'a pas d'égal dans le monde entier et que nous sommes sortis intacts de la crise. Toronto est devenu l'un des principaux centres financiers mondiaux, et c'est pourquoi il est significatif qu'un sommet axé sur les finances se tienne à cet endroit.
Fait plus important encore, le Sommet du G20 de Toronto a été le premier à être organisé conjointement par un vieux pays du G8 dont l'économie est bien établie et avancée, le Canada, et un pays en émergence de la région du Pacifique, la Corée. En organisant ce sommet dans un lieu où vivent un nombre important de Canadiens d'origine coréenne et asiatique, le Canada a marqué l'histoire, et, bien sûr, la beauté du site était propice à l'innovation politique dans le cadre des réunions sur la gouvernance mondiale.
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D'accord. Je n'ai pas beaucoup de temps, c'est pourquoi je voulais le préciser. J'ai participé moi-même à des programmes s'adressant aux diplômés et je connais quelques-unes des ficelles touchant l'élaboration des analyses; je puis dire que vous êtes en très bonne compagnie.
En fait, je voulais vous dire que vous faites partie d'un groupe qui comprend des experts en sécurité, le vérificateur général et le directeur parlementaire du budget, qui ont tous confirmé que les coûts consacrés à la sécurité étaient raisonnables et que les comparaisons directes établies par les médias et l'opposition par rapport aux coûts d'autres sommets sont fallacieuses et erronées. C'est pourquoi j'apprécie les éclaircissements fournis par l'Université de Toronto et les institutions comme celles dont vous faites partie, selon lesquelles les coûts sont appropriés.
Deuxièmement, j'ai trouvé assez intéressant de voir mon collègue, M. Holland, s'opposer dès le départ à votre analyse objective. Il a dit, dans ses déclarations préliminaires, qu'il était évident que nous allions être en désaccord avec bien des choses que vous avez dites ici aujourd'hui.
Je dis cela également en ce qui concerne le sujet soulevé par M. Kania, la question des coûts. À ce propos, je dois préciser que son chef, M. Ignatieff, a déclaré aux citoyens de Huntsville... et je reprends les déclarations qu'il a faites au Huntsville Forester le 17 septembre 2008. Il a dit très clairement que, lorsqu'il formerait le gouvernement du Canada, le prochain Sommet du G8 se tiendrait au centre de villégiature de Deerhurst, à Huntsville. Il a affirmé qu'on pouvait le citer disant que le Sommet du G8 se tiendrait là quand il formerait le prochain gouvernement. Il semblait donc que le chef libéral penchait pour Huntsville, lorsqu'il pensait que cela plairait à son électorat, mais qu'aujourd'hui il dit qu'il s'y oppose, une façon mesquine de compter des points sur le plan politique.
Selon les nouveaux renseignements dont nous disposons aujourd'hui — vous savez comment cela fonctionne, à Ottawa —, nous pouvons, en tant que comité, envisager les avantages pour une image de marque durable de ce que vous nous avez raconté, monsieur Kirton. Encore une fois, comme je suis un ancien homme d'affaires, je comprends l'importance d'une image de marque et l'importance de celle-ci pour ouvrir les portes du marché mondial au Canada. Je comprends qu'une image de marque forte entraîne des avantages économiques et je sais que c'est, au fond, un moyen d'attirer les entreprises ou de les décourager.
Pourriez-vous expliquer un peu plus ce que vous avez voulu dire lorsque vous avez parlé des avantages de l'image de marque? Je crois que vous avez parlé de l'analyse de la Corée — et vous pouvez revenir sur ce sujet —, en disant que vous n'aviez pas fait d'analyse rigoureuse, mais que vous aviez assurément fait quelques projections concernant la Corée.
Pour la Corée, il s'agit d'un institut affilié au gouvernement coréen, ce qui, naturellement, attire l'attention de personnes qui, comme nous, sont des universitaires indépendants. Selon cet institut, on peut estimer que les avantages tenaient en partie au fait que le sommet de Séoul a attiré, d'abord 10 000 personnes, puis, selon une estimation ultérieure, 15 000 visiteurs.
Généralement, c'est à partir de là que la plupart des gens évaluent les avantages — comme s'il s'agissait tout simplement d'un autre club philanthropique de la ville. Les analyses sélectives que nous avons menées, pendant plusieurs années, s'intéressent en fait à la couverture des médias internationaux, et nous cherchons à savoir si cette couverture est favorable, neutre ou négative, avant de déterminer combien d'argent il aurait fallu payer pour obtenir la même couverture. Bien sûr, le point fort, pour nous, a été le reportage de Peter Jennings diffusé par ABC News en 1988.
Je crois qu'il y a autre chose de plus important... et j'ai parlé des modalités d'allégement de la dette de Toronto. C'est une expression que l'on entend encore aujourd'hui dans le milieu qui se consacre au développement. Il s'agit donc de la ville, mais de la ville associée à son image d'endroit où l'on peut partager et trouver un réconfort. En ce qui concerne Toronto, nous n'avons pas fait une analyse comparable des médias internationaux, mais nous savons, grâce à divers travaux ciblés réalisés après le sommet de Toronto, que l'image de la ville n'était pas aussi bien ancrée que celle d'autres grandes villes où des sommets avaient été organisés.
Quant à Toronto, la ville n'était pas considérée comme l'une des grandes capitales financières du monde. C'est l'un des aspects que nous pouvons mettre en valeur. Si le sommet porte sur la stabilité financière, la mission centrale des fondateurs du G20, on peut établir un lien entre le Toronto d'aujourd'hui et les raisons pour lesquelles le monde a besoin de Toronto et de son sommet.
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Il est rare, ces jours-ci, que M. McColeman prenne la parole et ne parle pas de moi; je suis heureux de savoir qu'il pense à moi.
Pour commencer, je n'ai qu'un seul commentaire. En citant M. Ignatieff, vous avez laissé de côté le fait que la décision d'organiser le sommet à Muskoka avait déjà été prise; il disait qu'il n'allait pas demander de revenir sur cette décision, et, deuxièmement, à ce moment-là il n'était pas encore question du G20. À l'époque, M. Clement n'hésitait pas à dire à qui voulait bien l'entendre que l'on sauverait beaucoup d'argent en organisant le tout à Muskoka. Le gouvernement avait donc déclaré que tout pouvait se faire à Muskoka et que cela nous permettrait de faire d'incroyables économies. Évidemment, on a laissé ça de côté.
Monsieur Kirton, quand vous parlez de la réaction des autres pays, vous avez dit qu'il s'agissait d'un succès complet. Je paraphrase, mais c'est bien la teneur de votre déclaration. Je vais vous lire quelques grands titres:
[Français]
Dans Le Point, un article est intitulé « Sommet de Toronto: Un G20 pour (presque) rien ».
[Traduction]
« Une occasion ratée », selon Times of India.
[Français]
« G20: les dirigeants ne trouvent pas de voie commune » est un autre titre, paru dans Le Monde, en France.
[Traduction]
« La réduction du déficit du G20: une illusion », selon ABC News.
« Un sommet marqué par la déception », dans FOCUS Online, de l'Allemagne.
« Gabriel: Après le Sommet du G20 de Toronto, les marchés ne sont toujours pas réglementés; il ne se passe rien », dans un journal allemand.
La liste continue.
« Le sommet qui n'aurait pas dû être », dans le journal Gazeta Prawna de Pologne.
« L'accord du G20: chacun pour soi » dans The Guardian, du Royaume-Uni.
Dans les commentaires que vous avez faits aujourd'hui — si on laisse de côté quelques remarques accessoires sur certaines choses que les témoins ont affirmées aujourd'hui, et que j'ai trouvées très perturbantes —, je n'ai pas entendu de critiques. C'est pourquoi j'aimerais vous donner l'occasion de réfléchir objectivement à cela et de vous demander: « Qu'est-ce qui a dérapé? » Ou bien allez-vous affirmer que tout c'est bien déroulé?