:
Merci monsieur le président. Oui, j'ai déjà comparu devant le comité.
Je remercie le président et les membres du comité de m'avoir invité cet après-midi. Comme toujours, je me réjouis de l'occasion qui m'est donnée de discuter de l'Agence des services frontaliers du Canada et de la réalisation de son mandat en cette période financière contraignante.
Comme vous le savez, l'ASFC offre des services frontaliers intégrés qui touchent toutes les fonctions douanières, l'application des politiques relatives à l'immigration et aux réfugiés et l'inspection des aliments, des végétaux et des animaux. En termes simples, nous avons pour responsabilité de garantir la facilitation optimale des voyageurs et du commerce légitimes tout en assurant la sécurité le long de toutes nos frontières.
L'an dernier, nous avons traité plus de 85 millions de voyageurs et 26 millions d'envois commerciaux. Nous avons saisi l'équivalent de 2,36 milliards de dollars de drogues illicites et avons renvoyé plus de 14 000 personnes non autorisées à entrer au Canada. En outre, nous avons recouvré plus de 13,5 milliards de dollars en droits et 16 milliards de dollars en taxes sur la valeur ajoutée.
L'ASFC est, dans une grande mesure, une organisation axée sur les gens, ce qui signifie que nos dépenses sont largement fondées sur les salaires. Ainsi, tout changement budgétaire aura une incidence sur le personnel. C'est un élément que nous gardons à l'esprit lorsque nous affectons des fonds.
De plus, comme d'autres organisations des secteurs public et privé, nous nous butons à la dure réalité de compressions budgétaires et à la nécessité d'utiliser nos minces ressources de manière responsable et efficiente. Je crois que nous respectons cette exigence en assurant une gestion financière serrée et en mettant en oeuvre un bon programme stratégique.
[Français]
Line Dans ce contexte, je suis heureux que les parlementaires souhaitent une gestion consciencieuse de l'argent des contribuables. En cette période économique difficile, les Canadiens et les Canadiennes attendent des organismes gouvernementaux qu'ils soient encore plus vigilants, qu'ils s'assurent que chaque dollar de recette fiscale donne des résultats.
Soyez certains, chers membres du comité, que nous partageons ce même point de vue. L'ASFC est déterminée à fournir des services frontaliers de manière efficiente, suivant une évaluation minutieuse et continue de nos programmes et de nos activités.
[Traduction]
En 2009, l'ASFC a fait l'objet d'un examen stratégique, ainsi que l'exigeait le gouvernement du Canada. Dans le cadre de ce processus, nous avons trouvé des moyens de mieux nous acquitter de notre mandat et d'assurer une harmonisation intégrale entre nos priorités et celles du gouvernement. Conformément aux modalités de l'examen stratégique, nous nous sommes soigneusement penchés de manière approfondie sur tous nos programmes. Cet exercice a permis des économies de 58,4 millions de dollars qui ont été acceptées par le gouvernement. Ces réductions couvraient les éléments de priorité moindre à l'intérieur de l'éventail de nos programmes. Nous nous sommes également efforcés de minimiser les répercussions inutiles sur nos activités de première ligne.
Cela dit, nous avons conclu que certaines dépenses effectuées en première ligne pourraient raisonnablement être réaffectées. Ces recommandations particulières présentées suite à l'examen stratégique tenaient également compte des réalités de nos opérations sur le terrain et de la demande relative à l'exercice d'un mandat national pour les services frontaliers.
Il n'en demeure pas moins qu'il n'est jamais facile de faire de tels choix. Le comité doit toutefois savoir que ces décisions ont été prises conformément aux principes de saine gestion financière et dans l'optique d'améliorer le service pour tous les Canadiens et Canadiennes, dans l'ensemble du pays.
En raison de ces mesures d'économies, certains bureaux d'entrée adopteront un horaire réduit, tandis que neuf bureaux de douane intérieure traitant de faibles volumes feront l'objet d'une fusion de leurs activités commerciales à celles d'un autre point de service situé à proximité.
Bien évidemment, une attention particulière a été portée sur les trois fermetures prévues à la ligne de Jamieson et au Centre Franklin, tous deux situés au Québec, et à Big Beaver, en Saskatchewan.
[Français]
Dans ce cas précis, à la suite du recoupement de facteurs pris en compte, tout particulièrement les coûts, les volumes de circulation, la proximité d'autres bureaux de service et les profils de risques, une priorité relativement faible à été attribuée à ces dépenses parmi l'éventail des dépenses de programme faites par l'ASFC. Bien que ces décisions aient été difficiles à prendre, les priorités globales de l'agence en matière de services et d'application de la loi dans ces secteurs ne perdront pas de leur importance. Les risques et les menaces liés à la sécurité pour ces bureaux d'entrée et ces points de service ont été jugés faibles, alors que les coûts relatifs au maintien des niveaux de service actuels étaient, de manière proportionnelle, plutôt élevés.
[Traduction]
Sachez également que la fermeture effective de ces bureaux sera faite en consultation avec les collectivités. Nous consulterons également nos homologues américains. Dans le cadre de ces discussions, nous porterons une attention particulière à l'installation de dispositifs permettant le passage des véhicules d'urgence, qui est un facteur clé du service offert aux Canadiens et aux Canadiennes.
Monsieur le président et mesdames et messieurs membres du comité, j'aimerais, pour conclure, souligner le fait que l'ASFC est une agence qui prend ses responsabilités très au sérieux et de manière à servir la nation dans son ensemble. En tant qu'organisme responsable, nous devons composer avec la réalité qui est la nôtre. Et cette réalité implique de prendre des décisions et de faire des choix difficiles. Les décisions que nous prenons en tant qu'organisme sont fondées sur un engagement constant et inébranlable à l'égard de la prestation de services frontaliers de la plus grande qualité visant à protéger notre pays et à faciliter le commerce de manière financièrement responsable et raisonnée.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions. Merci.
:
Merci. Je vous suis reconnaissant de l'occasion que vous m'offrez. Je suis également codirigeant de la Coalition du corridor Québec-New York, qui est un vaste partenariat public composé d'intervenants gouvernementaux et d'entreprises au Québec et à New York qui ont un intérêt commun à la frontière.
Je vais aborder des sujets d'ordre général car je sais que mes collègues vont traiter de certaines des répercussions très précises que l'on constatera sur le terrain dans la région touchée. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il n'y a sans doute rien de plus important aux États-Unis et au Canada sur les plans économique, social, et à bien d'autres égards, que les relations à la frontière entre nos deux pays et nos deux peuples.
Les ententes et les accords conclus ces dernières années ont établi très fermement un engagement en principe par les deux pays pour qu'ils reconnaissent qu'il s'agit d'une frontière commune et non pas de deux frontières distinctes qui se longent, et que les décisions doivent être prises de façon collégiale, conjointe et bilatérale. Je suis le premier à admettre que les États-Unis ont fait preuve d'incurie à cet égard à maintes reprises. L'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental de l'an dernier en est certainement un exemple — qui illustre l'unilatéralisme et le fait que nous devons tous nous mettre au même diapason, car un gouvernement a pris une décision de façon unilatérale. Toutefois, le principe demeure, et nous tous qui travaillons sur le terrain, nous continuons d'essayer d'amener notre gouvernement, comme bon nombre de mes collègues le font au Canada, à revenir à ce principe de bilatéralisme et d'esprit collégial dans toutes les décisions prises à la frontière, lorsque l'un ou l'autre des gouvernements s'écarte de ce principe et décide d'opter pour l'unilatéralisme.
Dans la région de Québec-New York, nous avons brillamment réussi à travailler avec le gouvernement américain, plus particulièrement pour assurer le fonctionnement le plus efficace possible de la frontière. Nous avons obtenu 109 millions de dollars du Congrès américain pour les nouvelles installations routières remarquables destinées au commerce et aux automobilistes à Champlain, dans l'État de New York, ce qui en a fait le principal poste frontalier États-Unis-Canada. Nous n'accusons aucun retard pour le passage de camions au poste Champlain, grâce à l'énorme investissement accordé par le gouvernement américain, qui reconnaît l'importance du passage frontalier entre New York et Québec. Nous avons doublé le personnel du CBP dans la plupart des postes frontaliers, mais plus particulièrement à celui de Champlain, à un moment où le Canada semblait faire du sur place. Nous avons entendu une observation qui m'a grandement troublé dans les remarques qui viennent d'être faites, selon laquelle on ne cherche pas à déplacer le personnel, mais plutôt à éliminer le personnel de l'ASFC par l'entremise de l'attrition, tandis que les États-Unis ont doublé leur effectif pour assurer le bon fonctionnement du passage frontalier.
Nous avons déployé de nouvelles technologies et des programmes de dédouanements accélérés, et nous entretenons d'excellentes relations de collaboration avec le CBP pour tenter de réduire les temps d'attente à Lacolle et aux autres postes frontaliers, même par l'entremise d'approches créatives. Par exemple, nous avons enfin lancé un programme de formation en français pour le personnel du CBP affecté au poste Champlain afin de réduire les temps d'attente en facilitant et en accélérant les conversations et les interactions; nous venons tout juste de construire des installations remarquables à Massena; et nous avons rénové les installations des postes frontaliers situés au nord de l'État de New York, tels que Rouses Point, où deux nouvelles voies et deux nouveaux postes de contrôle ont récemment été aménagés, etc. Les postes frontaliers New York-Québec et New York-Ontario ont fait preuve d'un engagement de taille et un grand soutien a été offert sur le terrain.
Étant l'un de ceux qui ont travaillé passionnément à mettre sur pied les principales portes d'entrée dans notre région, je sens que je peux dire, même si je suis un étranger qui vit de l'autre côté de la frontière, que je suis plutôt déçu de l'engagement dont fait preuve le Canada à l'égard du passage frontalier, et plus particulièrement à l'égard de la frontière qui sépare New York et Québec. Ce n'est pas juste, compte tenu de la priorité que le gouvernement américain a clairement portée à cette même région aux fins de l'interaction sociale et commerciale, et c'est très déplorable. Comme je l'ai dit, il est bel et bien troublant d'entendre que non seulement nous ne voyons pas le gouvernement canadien s'engager à renforcer constamment ses ressources à la frontière, mais il réduit plutôt ses effectifs qui sont déjà nettement insuffisants par rapport aux États-Unis.
Comment tout cela se rapporte-t-il au Franklin Centre? Je crois que l'annonce de ces trois fermetures projetées au printemps prochain soulève des préoccupations très légitimes, car on craint que l'on adopte de nouveau une approche d'unilatéralisme, ce qui est mauvais, négatif et nuisible pour les relations à tous les niveaux lorsqu'on essaie d'exploiter une frontière commune. Il faut s'arrêter pour y réfléchir. À vrai dire, nous nous attendons que le Canada réussisse mieux que les États-Unis à éviter l'unilatéralisme. S'il vous plaît, n'adoptez pas la même conduite répréhensible que notre gouvernement affiche dans certains cas à la frontière. Montrez-lui une fois de plus que ces décisions devraient être prises de façon bilatérale. Et dans ce cas-ci, la décision n'était aucunement bilatérale.
Le membre du Congrès qui représente notre région, M. William Owens, siège au U.S. home and security committee, votre homologue au Congrès américain. Il a été pris de court par cette nouvelle. Nous l'avons tous été — d'autant plus que juste avant, on avait annoncé l'adjudication de contrats pour 6,8 millions de dollars pour la construction de nouvelles installations à l'un des postes frontaliers, mais le Canada a décidé unilatéralement qu'on n'avait plus besoin de ce poste; voilà un exemple incroyablement mauvais d'unilatéralisme.
Ce problème soulève des questions légitimes quant à savoir si l'engagement du Canada est suffisant pour fournir des ressources, plus particulièrement ses effectifs aux postes frontaliers au Québec avec New York. On ne doit pas réduire le personnel, mesdames et messieurs, mais plutôt l'accroître pour assurer le bon fonctionnement à la frontière. Au bout du compte, les postes frontaliers offrent un service et ce service est assuré par des gens.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci, mesdames et messieurs les députés, de m'avoir invité.
Je suis le directeur chargé de la conformité aux douanes frontalières à Franklin Centre. Aux alentours du 16 juillet 2010, le président des Vergers Leahy, M. Leahy, a reçu une copie d'une lettre qui a été envoyée à Suzanne Yelle Blair, la mairesse de Franklin, pour l'informer que le poste frontalier à Franklin fermerait en avril 2011. Peu de temps après, M. Leahy a envoyé un communiqué à Claire Jacques, la gestionnaire de district de l'ASFC pour la Montérégie, et nous avons reçu une réponse expliquant que la décision de fermer le poste de Franklin Centre a été prise en raison de considérations budgétaires et que la fermeture était plus ou moins un fait accompli. La décision a été prise sans consultation, négociation ou quoi que ce soit d'autre.
Avec nos 230 à 250 employés environ, nous sommes le plus important employeur dans le Haut-Saint-Laurent. Nous sommes le plus gros employeur, et 50 p. 100 de notre production de compote de pommes, de produits dérivés de la pomme et d'aliments pour bébés sont expédiés aux États-Unis. Nous faisons la transformation d'environ 175 millions de livres de pommes et de fruits par année. Nous sommes également le plus important importateur de fruits frais et de matériel d'empaquetage en provenance des États-Unis dans la région du Haut-Saint-Laurent. Compte tenu de ces faits, notre entreprise est le plus gros contribuable dans la région.
Notre installation de production se situe à environ trois kilomètres du poste frontalier de Franklin. Changer l'itinéraire des livraisons de camion et des cargaisons de pommes fraîches en provenance des États-Unis coûterait jusqu'à 100 000 $ par année pour le carburant et les salaires supplémentaires.
Je traverse moi-même la frontière une ou deux fois par jour dans l'exercice de mes fonctions quotidiennes. Ce changement d'itinéraire représente 6 000 $ par année pour moi seulement. M. Rigby a dit qu'il s'agit de 16 kilomètres, mais ce sont 16 kilomètres pour se rendre au poste et retourner au bureau. Alors ce ne sont pas 16 kilomètres, mais plutôt 32 kilomètres chaque jour. Au cours des quatre dernières semaines, j'ai moi-même rempli plus de 200 formules B-3, qui sont pour les dédouanements, pour 200 cargaisons de pommes au poste de Franklin Centre. Ce sont des expéditions commerciales, bien entendu.
Comme je parle tous les jours aux agents en service du côté des États-Unis et du Canada, j'ignore où il a trouvé ses chiffres. Je ne le sais vraiment pas car il y a au moins 60 véhicules commerciaux qui traversent la frontière. Je connais personnellement C.K. Blair, Havelock, Tannahill, Kingsway, Morrison, Faubert Feeds et Jean Vincent. Ce sont toutes des entreprises qui expédient des cargaisons commerciales sur une base quotidienne et hebdomadaire et qui passent par le poste de Franklin Centre. Le nombre de ces véhicules commerciaux se situe en moyenne à au moins 60 par semaine.
Les résidents locaux de Franklin, de Saint-Antoine-Abbé, d'Ormstown, de Valleyfield, de Vaudreuil, de Pincourt et de l'ouest de l'île de Montréal utilisent tous ce poste pour leur trajet de retour. Un grand nombre des résidents de l'ouest de l'île et des agents m'ont parlé, et ils estiment qu'il y en a de plus en plus chaque semaine, car il y a des résidents qui reviennent de terrains de camping aux États-Unis et qui passent par Ellensburg, Plattsburgh, Malone, ou peu importe. C'est le poste le plus près pour revenir au Canada, au Québec. C'est plus proche que de passer par le grand poste aux longs délais d'attente à Saint-Bernard-de-Lacolle, puis traverser le pont à Montréal. Quelqu'un m'a dit qu'il économise environ 26 miles chaque voyage.
Dans la région immédiate, il y a aussi une autre entreprise commerciale du nom de Lac des Pins, qui est l'un des plus gros terrains de camping au Canada, et un grand nombre de ses campeurs utilisent le poste local de Franklin Centre.
Bien entendu, il y a le service d'incendie et les services de soutien mutuel. M. Rigby l'a mentionné. En raison du manque d'eau et de matériel dans les régions rurales, il y a ce programme. J'ai moi-même été pompier pendant 15 ans, et je sais que ce service de soutien mutuel entre les États-Unis et le Canada fonctionne. C'est l'un des meilleurs programmes auxquels j'ai participé de toute ma vie.
J'ai aussi une information ici selon laquelle il y a une pétition de plus de 5 000 signataires de la région, que vous recevrez plus tard, j'imagine, qui sera soumise au comité.
Je traverse la frontière depuis plus de 50 ans dans une région de 75 à 100 kilomètres le long de la frontière au Québec sur une base quotidienne ou hebdomadaire. J'ai vu par moi-même comment fonctionne le poste Churubusco, à New York, l'homologue américain de Franklin, et j'ai parlé avec les agents sur les lieux aux douanes, et ils ont dit qu'il est impossible pour leur bureau des douanes d'être exploité sans son homologue canadien. Pour les refus tels que ceux liés à des questions de sécurité, si on n'accepte pas une voiture, un camion ou un véhicule commercial, ce qui arrive — des véhicules non commerciaux arrivent au poste, qui n'est pas un poste commercial —, il serait impossible de retourner le véhicule au Canada, à moins qu'il soit accompagné par des agents de la sûreté de l'État ou des patrouilleurs frontaliers. En outre, il faudrait qu'ils l'escortent à un autre poste.
Je vais me presser le plus possible; j'ai presque terminé.
Pour conclure, les Vergers Leahy font également partie, et M. Douglas le sait, de la Coalition du corridor Québec-New York. Le Canada devra maintenir et administrer ses programmes de sécurité rigoureux.
Le succès des Vergers Leahy au cours des 25 dernières années repose sur la coopération de deux gouvernements et sur le fait que les postes locaux sont ouverts de manière à faciliter les opérations des installations à Franklin Centre. Je dois dire qu'aux Vergers Leahy, nous étions très mécontents d'apprendre la fermeture du poste, surtout en raison de l'incidence que les coûts accrus auront sur nos affaires. Je suis certain qu'on a examiné les autres entreprises dans la région, qui produisent des pommes, du sirop d'érable, etc. Le tourisme en souffrira plus particulièrement. J'emprunte ces routes chaque jour et je vois des plaques d'immatriculation des États-Unis. Si les gens doivent faire un détour de 25 ou de 30 kilomètres pour se rendre chez les marchands locaux, ils n'iront pas.
Nous croyons aux directives relatives au budget, surtout en cette période économique difficile, et au fait que les budgets doivent être mis à jour, mais pas aux frais des contribuables et des entreprises locales. Nous sommes persuadés que l'ASFC devrait revérifier ses statistiques.
De plus, pour conclure, nous aimerions insister sur le fait que le port d'entrée de Franklin Centre est un service essentiel au succès des Vergers Leahy. Nous demandons à l'ASFC de reconsidérer sa décision de le fermer.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de nous recevoir.
Comme on l'a déjà souligné, l’Agence des services frontaliers du Canada a annoncé, dans le cadre de son examen stratégique au Québec, qu’elle a l’intention de fermer deux points d’entrée frontaliers terrestres, de réduire les heures d’ouverture de trois autres points d’entrée et de fermer quatre autres points de service intérieurs dans cette province. L’ASFC a aussi l’intention de fermer un point d’entrée frontalier terrestre en Saskatchewan, de même qu’un autre point d’entrée intérieur — celui de Kenora dont nous discutions tout à l'heure — et cinq points de service intérieurs en Ontario. L’ASFC invoque la réduction des coûts comme raison expresse de ces mesures et a maintenant dit que ces fermetures figuraient au bas de la liste de ses priorités.
Il y a un autre élément aux réductions effectuées par l'agence, que nous avons souligné dans notre mémoire. Il y a quatre points qui ressortent principalement: réduire la capacité locale de collecte de renseignements en centralisant les activités de ciblage; mettre fin à la participation du Canada à l'Initiative multinationale relative à la sécurité des conteneurs, ce qui signifie abandonner la seule capacité d'examen avant l'arrivée des conteneurs; abandonner le rôle de l'ASFC dans la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme en réaffectant les fonds consacrés à l'évaluation de l'efficacité à réduire la contrebande du tabac; et quatrièmement, mettre fin au financement consacré aux vols conjoints Canada-États-Unis — il s'agit de vols nolisés conjoints — pour les personnes jugées être une menace à la sécurité nationale, les criminels présentant un risque élevé ou les personnes expulsées peu coopératives. Par le fait même, on réaffecterait l'argent consacré à l'origine comme élément de l'initiative Sécurité publique et antiterrorisme.
L'ASFC n'a pas, jusqu'ici à tout le moins, présenté de solutions de rechange non opérationnelles à ces réductions directes dans les services, si bien que nos brèves initiatives le font.
[Français]
J'aimerais signaler que notre version française du mémoire n'a pas été proofread, n'a pas été corrigée pour assurer la concordance de l'anglais et du français. Je vous demande d'en tenir compte. Une version révisée sera publiée sur notre site Web d'ici le milieu de la semaine. On a reçu la version française seulement ce matin, mais, par respect pour les membres francophones du comité, nous tenions néanmoins à apporter cette traduction.
Dans notre mémoire, on a fait la liste des bureaux visés par une fermeture et évalué ce que ça représente en matière d'économies. Pour ce qui est de Franklin Centre, au Québec, l'économie maximale est estimée à 500 000 $. Dans le cas de Jamieson's Line, l'économie serait de 350 000 $ et dans celui de Big Beaver, en Saskatchewan, de 450 000 $. On explique comment on a fait les calculs, comment on en est arrivé à ces résultats. Dans le cas des bureaux où il est proposé de réduire les heures de service, on parle d'une économie maximale de 300 000 $ à Morse's Line, de 300 000 $ également à East Pinnacle et de 600 000 $ à Glen Sutton.
En ce qui concerne les bureaux intérieurs au Québec — je le mentionnais plus tôt —, on ne va nommer que ceux au sujet desquels on a de l'information. Il y a celui de Drummondville, où il y aurait une économie potentielle maximale de 230 000 $. C'est la même chose en ce qui concerne le bureau de Granby lequel, il faut le souligner, dessert l'aéroport de Bromont. Alors, tout le programme CANPASS Air serait compromis par la fermeture du bureau de Granby. De plus, il y aurait des dépenses additionnelles considérables si on a l'intention de desservir cet aéroport à partir d'autres bureaux de la frontière.
Pour ce qui est du bureau de Kenora, en Ontario, l'information qu'on a recueillie, principalement sur le site Web de l'agence, démontre qu'il s'agit d'un bureau saisonnier même si, selon le site Web, il est ouvert toute l'année. En réalité, il semblerait qu'il ne soit ouvert que du 1er mai au 31 octobre. Les économies maximales que nous calculons seraient donc considérablement moindres que celles indiquées.
Il y a aussi une liste des autres bureaux visés à la page 6 de notre mémoire, sauf que l'agence ne nous a fourni aucun détail jusqu'à maintenant. On ne peut donc pas estimer les économies potentielles.
D'après ce que l'on en sait, les économies maximales seraient d'environ 3,3 millions de dollars, et il faut garder en tête que celles réalisées à Kenora seraient moindres que calculé.
[Traduction]
L’intention unilatérale du Canada de fermer des points d’entrée et de réduire sa présence à d’autres endroits est diamétralement opposée à l’approche de collaboration de longue date entre le Canada et les États-Unis au sujet de la sécurité à la frontière qui, jusqu’à présent, avait été particulièrement soulignée depuis 2006. L’approche utilisée semble aussi miner les initiatives conjointes de sécurité telles que le projet « Shiprider » ainsi qu’à miner particulièrement l’étude conjointe sur la sécurité à la frontière annoncée tout récemment par le ministre de la Sécurité publique — c'était en juin de cette année.
À juste titre, les représentants des États-Unis ont réagi à cette initiative unilatérale de l’ASFC en ne mâchant pas leurs mots, laissant entendre qu’elle enfreint l’Accord sur la frontière intelligente entre le Canada et les États-Unis de 2002.
La proposition de l’ASFC de se retirer de l’Initiative multinationale relative à la sécurité des conteneurs est un abandon troublant de la stratégie conjointe acceptée visant à repousser nos frontières pour cerner proactivement les facteurs de risques avant qu’ils n’arrivent en Amérique du Nord. Nous exhortons donc le comité à étudier la question, certainement dans ce secteur et dans les autres secteurs que nous avons énumérés dans notre mémoire.
[Français]
Il est indéniable que, lorsque l'on réduit une présence déjà très mince à la frontière dans le domaine de la douane et de l'immigration, on favorise une augmentation de ce qu'on appelle le port running — les gens qui ne se rapportent pas à la frontière — et d'autres entrées clandestines.
[Traduction]
Il est aussi extrêmement important de noter que le récent rapport des équipes intégrées de la police des frontières Canada-États-Unis de la GRC — à savoir l'évaluation des menaces des EIPF de 2009 sur les questions de sécurité à la frontière — révèle une augmentation alarmante depuis 2007 des activités de contrebande en direction du nord entre les points d’entrée frontaliers terrestres. Le rapport établit précisément une augmentation spectaculaire de l’entrée clandestine au Canada de personnes en direction du nord qui, pour la première fois depuis 2007, est supérieure à de telles activités en direction du sud vers les États-Unis. Nous avons des documents à l'appui annexés à ce mémoire.
[Français]
Donc, le Québec est identifié comme un endroit particulièrement touché, et c'est le nombre de routes non gardées au Québec, qui est déjà très élevé, qui en est la cause principale. C'est ce que dit le rapport IBET lui-même. Ce que propose le gouvernement aujourd'hui, c'est de créer d'autres routes non gardées.
Je vais essayer de résumer très rapidement la suite. Nous avons rédigé un sommaire des solutions de rechange. Nous sommes d'avis qu'en modifiant la manière dont l'agence est en train de mettre en place ses initiatives d'armement, une économie minimale de 2 millions de dollars pourrait facilement être atteinte. Dans le mémoire, nous faisons part de nos propositions à cet égard.
Il y a également le fait qu'à la suite des initiatives d'armement et de doublage des postes de travail, il y a eu une augmentation phénoménale du nombre de surintendants, donc de surveillants de première ligne. Comme mon collègue me le disait ce matin, on ne sait plus où les cacher, littéralement. Il y a des surintendants qui travaillent dans des bureaux où, anciennement, un seul officier à la fois y travaillait. Maintenant, il y a deux officiers, parce qu'il y a doublage de postes, et deux surintendants, en raison de la rotation des postes de travail.
Donc, au Québec seulement, nous estimons qu'il y aurait 1 million de dollars à récupérer, en ramenant la surveillance de première ligne à un niveau qui reflète plus la réalité. Nous avons aussi des détails à ce sujet.
[Traduction]
Sous la rubrique des dépenses contractuelles non précisées engagées par l'ASFC, un examen de la « consultation en matière de gestion », des « dépenses non précisées », de la « consultation en technologie de l'information, des « autres questions et services professionnels » et des contrats de « bien-être » émis par l'ASFC au cours du dernier exercice fiscal révèle des dépenses de plus de 30 millions de dollars. De la même manière, des dépenses sous contrats dans ces secteurs vagues pour l'exercice de 2010-2011 atteignent 12 millions de dollars environ.
Nous exhortons le comité à examiner s'il existe des secteurs où l'agence pourrait faire des compressions sans que celles-ci aient des effets directs sur le service offert.
Nous répondrons maintenant à vos questions.
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Mesdames, messieurs, distingués membres du comité, bonjour.
Je me présente: Martin Dupont, directeur général et commissaire industriel à la Société de développement économique de Drummondville. L’annonce de l’Agence des services frontaliers du Canada de fermer plusieurs bureaux régionaux, dont celui de Drummondville, à compter du 1er avril 2011, suscite une vive opposition dans notre milieu. Je dépose aujourd’hui devant vous un document traitant de l’importance de préserver cet outil de développement économique dans la région du Centre-du-Québec.
Tout comme plusieurs acteurs socioéconomiques de la région, nous avons été surpris d’apprendre cette nouvelle. Durant mon exposé, je me permettrai de vous présenter, premièrement, les services de l'agence offerts par le bureau de Drummondville, sur notre territoire et dans le Centre-du-Québec, ensuite, l’importance de cette présence depuis plusieurs années, et finalement, un argumentaire en faveur du maintien de ces services dans la région de Drummondville.
Fondée en 1984, la Société de développement économique de Drummondville a pour mission de promouvoir le développement économique de la MRC de Drummond. Nous avons la responsabilité de gérer et de développer les parcs industriels où l'on retrouve plus de 700 entreprises manufacturières ainsi que l’aéroport régional de Drummondville.
Le bureau de douane de Drummondville dessert trois entrepôts d'attente. L'un d'entre eux est situé à Drummondville et est dirigé par des transporteurs. C'est un entrepôt privé. Un deuxième, qui est établi à Victoriaville, est dirigé par la compagnie Cascades. Il y en a un troisième à Richmond qui est dirigé par Richmond Courtiers En Douanes ltée. Le principe d'un entrepôt d'attente consiste à entreposer la marchandise encore sous douane. Comme il y a un service douanier à Drummondville, le délai de réponse offert est assez rapide. Dès qu'une demande est envoyée au bureau, quelqu'un de la douane peut se déplacer immédiatement et procéder à la livraison des produits sans causer de délai supplémentaire. De plus, plusieurs compagnies de transport de la région de Drummondville — on en dénombre 72 — optent pour un dédouanement local parce qu’elles sont proches et que la marchandise peut être livrée vers diverses destinations ailleurs au Québec ou au Canada. La fermeture du bureau de douane aura un impact sur ces compagnies de transport qui se sont installées dans la région, justement, en raison de la présence d’un entrepôt d’attente régional.
De plus, nous avons six entrepôts de stockage: Bourret Transport - Bourret Entreposage, B.R. Logistique International, VC999, CDM Papiers Décors, Aliments Trans Gras Inc. et SMTCL Canada Inc. La fonction principale de ces entrepôts privés est de permettre de stocker de la matière première en grande quantité, à un prix d’aujourd’hui, pendant quatre ans. Au fur et à mesure que la marchandise sort de l’entrepôt, il y a un dédouanement. Avec un service douanier chez nous, la région bénéficie de plusieurs avantages. Il n’y a pas d’entrepôt de stockage à Victoriaville ou à Richmond. Le bureau de Drummondville dessert donc la grande région du Centre-du-Québec, avec ses six entrepôts de stockage situés dans des parcs industriels.
L’entreprise VC999, qui provient de la Suisse, a d'ailleurs choisi de s'établir dans nos zones industrielles justement parce qu'il y avait un bureau de douane à proximité. Cette entreprise dessert l’ensemble de l’Amérique du Nord et y développe ses marchés. Finalement, nous avons un entrepôt de catégorie SO dont la gestion relève du bureau de douane et qui est dirigé par Primewood Lumber. La raison d'être de ce type d’entrepôt est de stocker des produits qui ne sont pas à risque. Dans ce cas, il s'agit de bois d’oeuvre.
Le service douanier est également offert à l’aéroport régional de Drummondville, sans oublier celui de Victoriaville. Notre organisme compte d'ailleurs réaliser, au coût de 9 millions de dollars, un important projet de développement. Les entreprises étrangères établies sur notre territoire utilisent naturellement l'aéroport de Drummondville; elles ont recours à des avions nolisés. Le dédouanement se fait à Drummondville, auprès des passagers de ces avions. L’aéroport offre également un service d'hydrobase. En effet, des avions sont affrétés pour amerrir sur la rivière. C'est le seul service d'hydrobase entre les États-Unis et le Nord du Québec. Naturellement, plusieurs pilotes américains amerrissent sur la rivière, font le plein et procèdent à un dédouanement.
Dans les faits, le bureau de Drummondville est loin de n'être qu'un point de service au même titre que les autres bureaux locaux. En plus de contribuer directement au dynamisme économique de toute une région, il confère à la région du Centre-du-Québec un outil essentiel à l’attractivité de grandes entreprises importatrices et exportatrices. En partant du point d’entrée aux frontières, au bureau de Lacolle, qui est considéré comme le plus important poste aux frontières, plusieurs transporteurs s’arrêtent dans les entrepôts de stockage à Drummondville avant de poursuivre leur route vers Thetford Mines ou d'autres municipalités du Québec. La majorité d’entre eux vont faire dédouaner leurs produits à Drummondville.
En plus des multiples raisons démontrant l'importance du maintien des services douaniers pour les entreprises de la région, je dois aussi vous mentionner plusieurs éléments qui démontrent l'intérêt de conserver le bureau de douane à Drummondville.
D'abord, l'implantation de ce bureau de douane remonte au début des années 1900, soit le début de l'ère industrielle de notre ville. C'est donc une preuve de l'importance accordée depuis longtemps aux services douaniers. Advenant la fermeture du bureau de Drummondville, afin de conserver le même niveau de services, le même type d'opérations autrefois effectuées par le bureau local devra être fait ailleurs. Il y a donc des risques élevés pour les entrepreneurs de ne pas voir leurs divers besoins convenablement satisfaits. Enfin, cette éventualité rendrait l'attente plus longue et le service à la clientèle plus lent pour les utilisateurs. Pour l'instant, les agents du bureau de douane peuvent se rendre facilement sur place et faire des inspections sans frais. Ainsi, les livraisons de cargaisons ne sont pas retardées. Si le bureau est déménagé ailleurs, les délais s'accumuleront pour les utilisateurs.
Avant de conclure, nous croyons important de relater certains faits et de citer des statistiques que nous avons trouvées concernant le bureau de l'Agence des services frontaliers du Canada à Drummondville.
Selon nos informations, le bureau local de Drummondville connaît un haut taux d'achalandage sans cesse grandissant. Pour l'année 2009-2010, le nombre de déclarations en douane s'élève à 5 600 mouvements par année pour les entrepôts d'attente, et à 5 500 mouvements par année pour les entrepôts de stockage. Selon nos estimations, les revenus de l'Agence des services frontaliers, seulement pour le bureau de Drummondville, seraient de l'ordre de 500 000 $ à 700 000 $ par mois, provenant de la TPS et des droits de douane.
Aussi, en raison de la mondialisation, il y a un foisonnement de PME et de grandes entreprises qui utilisent les services douaniers. Ainsi, une multitude de services seraient touchés par un tel changement, et plusieurs entreprises de notre région — et même de toute la région du Centre-du-Québec et de la Montérégie, puisque plusieurs entreprises de ces régions utilisent ce même bureau — en verraient l'impact sur leurs affaires.
En outre, normalement, lorsqu'un bureau traite plus de 5 000 déclarations par année, le volume est amplement suffisant pour justifier la présence d'un agent de douane. À titre comparatif, pour l'année 2009-2010, le bureau de douane de Drummondville a géré au total 11 000 déclarations en douane.
De plus, selon l'annonce émise par l'Agence des services frontaliers, l'objectif visé par cette restructuration est le transfert des opérations commerciales de neuf bureaux de douane intérieurs à faible volume, incluant celui de Drummondville, vers un autre point de service situé à proximité. Dans notre cas, il est inconcevable que le bureau de Drummondville soit considéré comme un bureau de douane intérieur à faible volume, vu son haut taux d'achalandage.
Finalement, une question demeure, puisqu'en comparant l'importance en volume des autres bureaux de douane à proximité, celui de Drummondville est le plus achalandé, comparativement à ceux de Granby et de Sherbrooke.
En conclusion, la Société de développement économique de Drummondville ainsi que toute la région demande à l'Agence des services frontaliers du Canada et au gouvernement canadien de garder ouvert le bureau de douane de Drummondville pour plusieurs raisons. D'abord, l'offre des services douaniers fait partie intégrante de notre stratégie de développement économique. Ensuite, les services douaniers sont dans le coffre à outils de toutes les organisations régionales de développement local. Puis, l'annonce de cette fermeture crée un profond mécontentement chez les gens d'affaires de la région et suscite un réel sentiment de crainte chez nos exportateurs et importateurs. Enfin, malgré l'existence de nouvelles technologies, la présence humaine sera toujours nécessaire, surtout pour effectuer les vérifications sur le terrain.
Ainsi, considérant la présence de l'Agence des services frontaliers du Canada à Drummondville depuis le début des années 1900; considérant que cette décision va nuire au développement économique du Centre-du-Québec ainsi qu'à notre attractivité auprès des filiales étrangères; considérant que nous sommes l'une des régions du Québec connaissant la plus grande croissance économique; considérant que plusieurs de nos PME sont des importateurs et des exportateurs; considérant que la MRC de Drummond et la région du Centre-du-Québec ont besoin de services douaniers pour maintenir et accroître l'économie locale de la région; considérant que le bureau de douane connaît un haut niveau d'achalandage et que la demande est sans cesse grandissante; considérant que les services gouvernementaux doivent aller là où l'activité économique a lieu, et non l'inverse, au nom des entreprises impliquées de la région du Centre-du-Québec, nous demandons à l'Agence des services frontaliers du Canada de réviser sa décision sur la fermeture du bureau de douane à Drummondville, et au gouvernement canadien d'intervenir dans ce dossier névralgique.
En terminant, messieurs et mesdames les membres du comité, je désire vous remercier de l'attention que vous avez portée à l'ensemble de mon exposé. J'espère que mon intervention aura su vous éclairer sur l'importance de maintenir, en région, à Drummondville, un bureau de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Merci.
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Je vous remercie de m'accueillir ici aujourd'hui.
Mes confrères et les autres intervenants nous ont fait part d'un bon nombre de chiffres, mais il y a un autre aspect qu'il faut prendre en considération: les impacts humains et sociaux. Mon intervention va comprendre moins de chiffres et va être plus globale.
Je vais d'abord parler de l'impact social. Dans notre cas, plusieurs familles sont établies des deux côtés de la frontière. À Franklin, de l'autre côté, il y a autant de Bouchard, de Pelletier et de Rainville que de notre côté. On y parle le français aussi bien d'un côté que de l'autre. Il en va de même pour l'anglais. Les échanges se font. On a autant d'amis d'un côté que de l'autre.
Il va aussi y avoir un impact économique, notamment sur les emplois. Des Canadiens vont travailler aux États-Unis et des Américains viennent travailler chez nous. On s'entend pour dire que la réduction des heures va avoir un impact sur ces emplois. Un petit poste frontalier facilite la circulation locale. On parle souvent de gros postes frontaliers. Pour moi, ils sont plutôt de niveau provincial alors que les petits postes frontaliers offrent essentiellement des services à l'échelle locale, ce qui stimule notre économie locale, les emplois.
De notre côté de la frontière, il y a des activités agricoles. Plusieurs cultivateurs établis de l'autre côté achètent beaucoup de notre fourrage. On parle ici de foin, de grain, d'ensilage, etc. Cette circulation à notre petit poste frontalier n'est pas répertoriée en tant qu'activité commerciale, mais elle a lieu tous les jours et elle est très importante. Il y a aussi les séjours de courte durée. Le cyclisme est une activité qui prend de plus en plus d'ampleur. On est même en train d'agrandir la piste cyclable pour qu'elle passe par Franklin, fasse le tour du lac Champlain et revienne.
Il y a aussi une piste de motoneige. Par contre, les motoneigistes ne peuvent circuler qu'entre huit heures et midi seulement plutôt qu'entre huit heures et seize heures. Des gens se promènent de chaque côté de la frontière. Il y a un aréna à Highgate Springs et un autre à Bedford. Les jeunes partagent des activités sportives. Il y a aussi des restaurants de chaque côté.
La municipalité de Saint-Armand comprend la route 235, qui nous appartient, en fin de compte. Nous sommes en train de terminer la troisième phase d'un projet relatif à cette route dans lequel, une fois terminé, les résidants locaux auront investi 500 000 $ en taxes. C'est donc dire que nous croyons en l'importance de cette route pour notre économie locale.
Un point très important est l'appui mutuel. Avec le Franklin County — et d'après ce que j'ai pu constater, c'est le cas partout ailleurs le long de la frontière —, une entente fait en sorte que pour disposer d'un nombre suffisant de pompiers dans le cas d'interventions importantes, nous aidons les Américains et eux nous aident. Pourquoi le petit poste frontalier? Parce que de notre côté, les pompiers bénévoles sont plus disponibles le jour, alors que ceux de l'autre côté le sont davantage le soir. On disait plus tôt qu'une solution avait peut-être été trouvée pour que les pompiers bénévoles puissent traverser la frontière, mais je me demande encore comment ils vont pouvoir le faire. Souvent, ces gens utilisent leur propre voiture pour aller rejoindre ceux qui sont déjà sur place. S'ils utilisaient tous le camion, ça pourrait fonctionner, mais le fait est que certains arrivent plus tard sur les lieux. Je ne vois pas comment on va pouvoir s'en sortir s'il n'y a plus de personnes sur place.
De notre côté, l'eau est un peu plus rare à proximité de la frontière. On vient tout juste de terminer l'installation d'une borne sèche qui va servir à l'approvisionnement en eau des deux côtés de la frontière. Elle est située à la frontière de Morse's Line.
Par ailleurs, on sait que le transport de l'essence et des matières dangereuses entre Montréal et les États-Unis se fait entièrement par la route 133/US 89. Ce poste frontalier serait donc stratégique s'il y avait un déversement à la douane ou que le poste principal était fermé. C'est la seule route alternative des environs.
Depuis tout à l'heure, j'entends parler de 15, 20, 25, 30 kilomètres mais personne n'a parlé de temps. En fait, ce n'est pas en termes de kilomètres qu'il faut calculer, mais en termes de temps. Il peut s'agir d'une distance supplémentaire de 20 kilomètres mais quand il faut passer par un poste frontalier principal et attendre trois heures, on ne parle plus de 20 kilomètres mais de trois heures d'attente, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Cela vient aussi compromettre notre économie locale qui s'appuie sur le tourisme, et les secteurs un peu plus fragiles. Si les gens doivent attendre aussi longtemps, ils ne viendront tout simplement pas chez nous.
Également, dans notre cas, il faut considérer la nouvelle autoroute 35, le lien Boston-Montréal, qui sera complétée en 2015. On sait que le poste de Morse's Line sert un peu à réduire l'overflow, si je peux me permettre cet emprunt à l'anglais. Lors de débordements au poste frontalier principal canadien, ce poste sert en quelque sorte de valve afin d'accélérer la circulation, surtout la circulation locale.
Tout à l'heure, on parlait de débit de circulation. J'ai fait un calcul pour illustrer la situation et mettre les chiffres en perspective. Au poste frontalier principal, il passe un peu plus d'un million de voitures par année, par rapport à une population de 6 millions de personnes au Québec. Au petit poste frontalier, il passe 26 000 personnes par rapport à une population de 45 000 personnes dans la MRC Brome-Missisquoi. Donc, le petit poste frontalier sert à 60 p. 100 de la population tandis que le poste principal sert à 18 p. 100 des Québécois. Je ne sais pas de quelle façon on pourrait calculer cela.
Il y a 1 000 citoyens à Saint-Armand ce qui, selon les chiffres, pourrait signifier que tous les citoyens se rendent aux États-Unis toutes les deux semaines. Pourtant, on vient me dire que ce poste frontalier n'a pas d'importance. Je m'interroge aussi à ce sujet.
Comme je vous le disais tout à l'heure, il y a les familles et les amis, les traditions anglaise et française, une population bilingue des deux côtés de la frontière. Le 17 mai dernier, j'ai assisté à un sommet à la Tour de la Bourse, à Montréal, où l'État de New York, celui du Vermont et le Québec ont souligné la tradition linguistique du français et de l'anglais, qui est en train de s'établir tranquillement et qui constitue un héritage important. Ça a été un des points forts de la rencontre.
Également, on sait que le Vermont et le Québec essaient de s'aider mutuellement sur le plan du tourisme, comme on est un peu éloignés de Montréal et de Sherbrooke. On est pour ainsi dire entre les deux. Donc, il faut vraiment qu'on garde tout ce qui est susceptible de soutenir notre économie locale.
En terminant, je voudrais vous dire qu'on peut évoquer des chiffres etc., mais je considère les petits postes frontaliers comme étant un service local, et les postes principaux comme étant un service provincial. Alors, il ne faudrait pas confondre les deux en avançant des chiffres disproportionnés.
Je peux vous présenter une pétition de 3 000 noms de gens vivant des deux côtés de la frontière, qui ont souligné l'importance de ce poste frontalier. Une rencontre a eu lieu entre des représentants du Québec et du Vermont concernant tous les aspects économiques et sociaux de cette petite frontière. J'ai aussi une lettre adressée au Congrès américain, signée par les sénateurs Leahy et Sanders ainsi que par le congressiste Welch, au sujet de l'importance de ce petit poste frontalier.
Je suis ici pour une raison: vous dire que, dans le cas d'une petite municipalité comme Saint-Armand, il est crucial pour notre survie et pour notre avenir que ce poste frontalier reste ouvert.
Merci.
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Ils jettent leurs produits, ils les donnent ou ils font ce qu'ils peuvent. Ils n'ont plus cette porte.
Il faut comprendre qu'on a une douane et que, dans notre situation, il ne faut pas que cette douane soit un mur. Jusqu'à maintenant, c'est un échange, c'est un avantage, parce qu'on a deux cultures, deux économies.
Là, on vient de créer un cul-de-sac dans ma communauté. C'en était justement un exemple.
Le deuxième exemple concerne le tourisme. Vous savez qu'on s'accroche à toutes sortes de petites choses. J'ai des bed & breakfast, des vignobles, des centres d'interprétation de la nature, un petit magasin général et toutes sortes de petits commerces comme ça. Si vous réduisez de 5 000 $ le chiffre d'affaires d'un gros commerce ici, à Ottawa, ce chiffre d'affaires sera encore de 150 000 $. Chez nous, si le chiffre d'affaires du commerce est de 30 000 $ et que vous en enleviez 5 000 $, cela veut dire qu'il faut que le commerçant vende son commerce ou qu'il aille chercher un emploi à l'extérieur pour pouvoir vivre. C'est ça, l'impact dans nos petites communautés. On s'accroche à toutes sortes de petites choses.
Pour la plupart des gens de ma communauté, le salaire est de 12 ou 15 $ de l'heure. Plusieurs travaillent au salaire minimum. C'est le style de vie qu'ils ont choisi et ils l'assument. Par contre, on ne peut plus leur en enlever. Il faut qu'on garde chaque aspect qu'on a, car on en a besoin.
Quand j'ai vu le nombre: 300 000, je me suis dit qu'on allait perdre des emplois, qu'on allait fermer des commerces et qu'ensuite, on allait se virer de bord et demander des subventions au gouvernement pour qu'il sauve nos cultivateurs et nos petits commerces. Or on n'a pas besoin de subventions; on se débrouille tout seuls. Ce n'est pas facile. On travaille 60 ou 70 heures par semaine pour des miettes de pain, mais on gagne cet argent nous-mêmes et on est fiers de le gagner. Bien que je sois être ici à titre de politicien, je suis un travailleur salarié.
Pourquoi déshabiller Jacques pour rhabiller Maurice? Voilà ce que je ne comprends pas.