Chers collègues, nous vous souhaitons la bienvenue après une semaine que vous avez passée dans les circonscriptions.
Bienvenue à la 39e réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Nous sommes le 15 novembre 2010. Aujourd'hui, nous poursuivons notre étude du projet de loi .
Comme témoins aujourd'hui, nous accueillons, à titre personnel, Charis Lynn Williams, de même que John Conroy, qui est avocat.
De l'Association du Barreau canadien, nous entendrons Gaylene Schellenberg, qui s'occupe de législation et de réforme du droit, et Paul Calarco, qui est membre de la section nationale du droit pénal.
De l'Association canadienne des libertés civiles, nous accueillons — soyez de nouveau la bienvenue parmi nous — Nathalie Des Rosiers, avocate générale, et Lorne Waldman, avocat.
Je crois comprendre que chacun d'entre vous a une déclaration préliminaire. J'ai eu l'occasion de rencontrer la plupart d'entre vous. Nous allons tout simplement commencer, puis j'aimerais vous rappeler que nous passerons aux premières séries de questions, d'une durée de sept minutes.
Parce que nous sommes télédiffusés aujourd'hui, je demanderais également à ceux qui sont dans la tribune d'éteindre leurs téléphones cellulaires et leurs BlackBerry. Cela facilite les choses, tout simplement.
Je vois que M. Davies a levé la main.
Monsieur Davies.
Merci de m'accueillir. Je m'appelle Charis Lynn Williams. Je suis la soeur aînée de Brent James Curtis, le détenu fédéral numéro 79979004 des États-Unis, qui purge actuellement une peine d'emprisonnement de 57 mois à Pecos, au Texas, pour complot en vue de faire le trafic de cocaïne.
Je suis contre le projet de loi en raison de l'expérience que j'ai vécue au cours des trois dernières années. Mes démarches pour faire transférer mon frère au Canada m'ont permis de très bien connaître la Loi sur le transfèrement des délinquants, le système judiciaire des États-Unis et diverses prisons américaines.
Je suis très préoccupée par la façon dont la Loi sur le transfèrement des délinquants a été bafouée et ignorée par le gouvernement actuel. Je suis sidérée de constater qu'on empêche des citoyens canadiens d'avoir accès à une loi à laquelle on a eu recours avec succès au cours des quatre dernières décennies. Ce traité entre pays a connu un haut taux de succès depuis son adoption, sauf qu'actuellement les contrevenants canadiens emprisonnés à l'étranger se voient refuser le droit de purger leur peine près de leur famille.
La vérité, c'est que lorsque le ministre de la Sécurité publique refuse les transfèrements, il se trouve en fait à mettre en péril la sécurité publique, à refuser aux détenus l'accès à la réadaptation et transforme des délinquants non violents qui en sont à leur première infraction en détenus qui purgent des peines d'emprisonnement fermes. Je ne saurai peut-être jamais pourquoi le gouvernement agit ainsi, mais je sais que c'est mal aux yeux de tous les Canadiens et que cela doit cesser dès aujourd'hui.
Brent, mon frère, est un citoyen canadien, un jeune homme qui a pris de mauvaises décisions. Ces décisions ont mené à son arrestation par le FBI en octobre 2007. Ni lui, ni moi ne pouvons justifier le crime qu'il a commis. Oui, il devrait être tenu responsable de ses actes. Mais puisqu'il est citoyen canadien, nous ne pouvons pas le priver de ses droits.
Quand Brent a plaidé coupable à l'accusation de complot en vue de faire le trafic de cocaïne, il était passible d'une peine d'emprisonnement de 17 ans. Mais après avoir examiné la preuve du FBI, les références morales de Brent, ses antécédents en matière d'emploi et d'études et après l'avoir entendu parler en cour, la juge fédérale américaine l'a condamné à une peine d'emprisonnement de 57 mois à purger dans un pénitencier fédéral, soit environ cinq ans. Lors du prononcé de la sentence, la juge a dit qu'elle voyait Brent comme une bonne personne venant d'une bonne famille, non comme un criminel de carrière, mais comme quelqu'un qui a pris la décision stupide de jouer un rôle mineur dans un crime important pour se faire un peu d'argent rapidement.
Pour nous, la sentence de mon frère — quoique tout de même sévère — n'a été rien de moins qu'un miracle parce qu'aux États-Unis les sentences sont établies en fonction de la quantité. Notre avocat américain connaissait la Loi sur le transfèrement des délinquants et nous a assurés que Brent serait près de nous pendant qu'il purgerait sa peine, que nous serions capables de l'appuyer dans son adaptation à l'emprisonnement, dans sa réadaptation et que nous pourrions l'aider à planifier son avenir.
Le transfèrement de Brent au Canada a été approuvé par les États-Unis en décembre 2008. Il a été refusé en mai 2009 par celui qui était alors notre ministre de la sécurité publique, . Dans une lettre qu'il a envoyée à Brent, le ministre avait déterminé que s'il était transféré au Canada, Brent commettrait une infraction liée au crime organisé, malgré le fait qu'il avait été reconnu coupable d'avoir joué un rôle mineur. Il a été établi en cour que Brent n'a pas participé à des activités du crime organisé, mais qu'il avait été engagé à titre de livreur. M. Van Loan a ignoré tous les faits entourant le dossier, y compris les recommandations des États-Unis, des Services correctionnels du Canada, du procureur et de la juge qui a prononcé la sentence de Brent.
Brent a maintenant purgé plus des deux tiers de sa sentence à des milliers de kilomètres de la maison et de la famille. Nous l'avons visité aussi souvent que nous avons pu, à grands frais. Les criminologues, les psychologues criminels et les gens des services correctionnels savent très bien que les meilleurs résultats pendant et après l'emprisonnement dépendent du soutien que le détenu reçoit de sa famille. En refusant les transfèrements, le ministre enlève à tous les Canadiens le droit au meilleur dénouement possible pour ceux qui sont arrêtés à l'étranger.
Depuis son arrestation, mon frère n'a reçu ni réadaptation, ni aide psychologique, ni éducation. Les ressortissants étrangers incarcérés aux États-Unis n’ont accès à aucun programme et, en conséquence, ils n'ont pas les meilleures chances de réussite.
Quand Brent s'est vu refuser un transfèrement, j'ai déposé une demande d'accès à l'information auprès de tous les ministères et bureaux du gouvernement. J'ai demandé et reçu tous les documents, en format électronique ou autre, sur lesquels apparaissait le nom de mon frère. J'ai fait cela afin de découvrir pourquoi le ministre avait refusé son transfèrement au pays.
Dans tous les rapports, mon frère était considéré comme un candidat idéal et on a recommandé son transfèrement. Service correctionnel du Canada, les responsables des transfèrements internationaux, le procureur qui s'est occupé de sa cause, l'agent de probation qui a fait son enquête communautaire et la juge qui a prononcé la sentence s'entendaient pour dire que Brent avait toutes les chances de réussir sa réadaptation s'il était transféré au Canada.
Encore une fois, je le souligne, le département de la Justice des États-Unis a approuvé son transfèrement au Canada en décembre 2008, il y a près de deux ans, mais son pays natal, le Canada, a refusé. Plutôt, a dit non.
Les Canadiens détenus à l'étranger savent très bien que plus on refuse de transfèrements, plus les délinquants perdent le contact avec leur famille et plus les familles sont détruites.
Brent est séparé de sa famille depuis maintenant trois ans. Sa conjointe de fait a décidé de passer à autre chose quand le transfèrement de Brent a été refusé. Au moins, quand quelqu'un est incarcéré au Canada, on peut lui rendre visite régulièrement et appeler à la maison ne coûte pas 1,99 $ par minute. Les familles se ruinent à essayer de rester en contact. Quand les transfèrements sont refusés, elles prennent la difficile décision de faire ce qu'elles ont à faire jusqu'à ce que la sentence ait été purgée à l'étranger. Lorsqu'on laisse des délinquants à l'étranger, on ne sait pas dans quel état — physique, mental ou émotif — ils reviendront au Canada.
Il importe que le projet de loi ne soit pas adopté. Ce qui est encore plus important, c'est que le gouvernement recommence à honorer un traité qui a bien servi notre pays pendant des décennies. Modifier la loi pour qu'on y lise « le ministre peut tenir compte de tout autre facteur qu'il juge pertinent » est beaucoup trop vague et sujet à l'interprétation du ministre et non à celle des faits. À long terme, cela met en péril la sécurité publique.
C'est un fait bien connu que le gouvernement conservateur de M. Harper veut être perçu comme un gouvernement qui lutte âprement contre la criminalité. Il est assez évident — même pour le simple observateur — que M. Van Loan, qui ne mâche pas ses mots, a choisi la voie la plus facile. Les détenus qui sont de l'autre côté de la frontière sont des cibles faciles et le ministre peut bafouer leurs droits de citoyen dans le but d'avoir l'air sévère aux yeux des électeurs au Canada.
Si Brent purge toute sa sentence aux États-Unis, il reviendra au Canada sans le moindre casier judiciaire. Au cours des trois dernières années, mon frère a été emprisonné aux côtés d'agresseurs d'enfants, de violeurs et de meurtriers. Le Canada ne doit pas s'inquiéter du retour au pays de mon frère; il a retenu sa leçon. Mais nous devons être préoccupés par ceux qui seront laissés à la frontière. Après que les transfèrements eurent été refusés sans que l'on s'en rende compte, il n'y aura, au Canada, aucune trace des infractions commises par ces personnes, qui n'auront pas une carte d'identité de Service correctionnel du Canada. Encore une fois, ceci n'est pas de la sécurité publique; c'est de la mise en danger du public.
Commettre un crime à l'étranger ne révoque pas la citoyenneté. Ces délinquants reviennent à la maison après leur peine d'emprisonnement, peu importe si leur transfèrement a été approuvé ou non. En notre qualité de Canadiens, nous devons savoir qui ils sont, leur fournir l'occasion de se réadapter et, par-dessus tout, nous avons besoin qu'ils soient près de leur famille qui pourra éventuellement les aider à réintégrer la société.
L'attitude selon laquelle « si vous commettez le crime là-bas, vous pouvez purger votre peine là-bas » n'aidera personne. Oublier ces personnes et les laisser dans des situations dangereuses tandis qu'il existe un traité international tout à fait convenable est inhumain, fait preuve d'un manque de prévoyance et semble n'avoir de sens que comme un stratagème utilisé dans une campagne où l'on veut avoir l'air de réprimer sévèrement la criminalité.
Dans le cas de mon frère, le ministre a ignoré les fonctionnaires américains, ses propres fonctionnaires, a pris sa propre décision, et a refusé le transfèrement. En fait, il a agi de façon arrogante comme si ce projet de loi avait déjà été adopté.
La seule chose qui apporte un peu de réconfort à ma famille, c'est que peut-être, en défendant la cause du transfèrement des détenus, nous pouvons empêcher une autre famille de subir cette épreuve. Lorsque les personnes qui commettent un crime sont arrêtées et incarcérées, elles ont besoin d'aide pour se reprendre en main. Les empêcher d'avoir accès à leurs réseaux d'entraide nous expose tous au danger qu'elles récidivent.
Encore une fois, il est très important que le projet de loi ne soit pas adopté et — ce qui est encore plus important — que le pays accepte la responsabilité de ses citoyens emprisonnés à l'étranger. Cela nous permettra d'obtenir des résultats positifs et d'assurer la sécurité de tous les Canadiens.
J'espère vous avoir donné une idée de notre expérience. Je suis prête à répondre à toute question qui pourrait être utile au comité. Je vous remercie de votre temps.
Je pratique le droit depuis 38 ans. Comme je le pratique dans le « Kingston de l'Ouest », la ville d'Abbotsford, qui est entourée par des prisons fédérales et provinciales, mon travail ne consiste pas seulement à représenter des gens qui font face à des accusations; il consiste passablement à faire du travail postsentenciel, à traiter avec des gens en prison, pour des problèmes qui surviennent sous l'égide du Service correctionnel du Canada ou devant la Commission nationale des libérations conditionnelles. Je connais donc très bien le fonctionnement de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, et je sais ce qui se passe pour quelqu'un qui revient au Canada, qui arrive dans les centres de réception, et qui est traité de la même façon qu'une personne envoyée par les tribunaux. Je serai heureux de répondre à toutes vos questions, car il y a des dispositions dans le projet de loi qui semblent incompatibles avec cela, avec la notion de protection des victimes et des témoins. Comme notre service correctionnel est conçu pour cela, il n'est pas clair si l'opinion du ministre, dans certaines de ces dispositions, suppose que la personne récidivera si elle est incarcérée au Canada. Ou, récidivera-t-elle après être passée par le processus d'emprisonnement au Canada et de la Commission nationale des libérations conditionnelles? Ou, quand exactement? La loi ne semble pas l'indiquer.
Je m'occupe présentement d'environ 50 affaires. Nous en avons 10 qui sont devant la Cour fédérale. Je crois m'être occupé de toutes ces affaires, à part celles de Grant et de DiVito. En passant, j'ai remis au greffier une mise à jour des affaires et de ce qui se passe en droit pour que vous l'ayez à votre disposition et soyez au courant de la situation.
La Cour fédérale annule régulièrement les décisions du ministre qu'elle juge déraisonnables. En gros, ce sont des paragraphes passe-partout; vous pouvez constater qu'on a seulement inséré les noms et tout le reste à différents endroits. À mon avis, c'est incompatible avec l'objet de la loi, qui est de permettre le transfèrement afin de faciliter la réadaptation et la réinsertion sociale du délinquant en le faisant entrer dans notre système pour que le Service correctionnel du Canada sache qui est ce délinquant, et qu'il puisse l'évaluer, déterminer sa cote de sécurité et le programme qu'il devrait suivre, et l'intégrer, comme je l'ai dit, dans le système canadien.
La Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition oblige le Service correctionnel du Canada à tenter de placer les délinquants à proximité de leur famille et de leur collectivité, dans un milieu qui correspond à leur culture et où l'on parle leur langue, car depuis bon nombre d'années, on constate que le soutien, que le soutien de gens qui vivent à proximité, est un élément très important qui contribue à la réinsertion sociale et à la réadaptation d'une personne.
L'exemple de M. Curtis, pour qui j'ai plaidé, est plutôt représentatif. La plupart des Canadiens qui sont emprisonnés aux États-Unis ont commis des infractions en matière de drogue, habituellement en tant que passeurs de drogue. En général, ils sont dans un établissement à sécurité minimale. Comme on l'a mentionné, ils ne sont pas admissibles à beaucoup de programmes aux États-Unis et ils ne font qu'attendre leur heure en espérant revenir au Canada et suivre le processus du Service correctionnel du Canada qui les aidera dans leur réinsertion sociale et leur réadaptation.
L'autre option, c'est qu'une fois rendus à une certaine étape de leur peine aux États-Unis — au niveau fédéral, c'est lorsqu'ils ont purgé 85 p. 100 de leur peine —, les délinquants sont renvoyés au Canada parce qu'ils sont interdits de territoire dans le pays où ils ont commis leur crime. Donc, ils reviennent, comme on l'a indiqué, sans casier judiciaire au Canada. Il est certain qu'ils ont un casier judiciaire aux États-Unis et qu'il y a des bases de données auxquelles on peut avoir accès pour savoir si quelqu'un a un casier judiciaire à l'étranger, mais ils ne font pas partie de la base de données du Centre d'information de la police canadienne, grâce à laquelle un policier qui arrête une personne et qui vérifie dans sa base de données, verra des renseignements.
L'infraction doit constituer une infraction dans les deux pays. Il faut être citoyen canadien. La peine doit pouvoir être administrée au Canada. Nous avons eu des cas où des gens faisaient le trafic de certains stupéfiants aux États-Unis. Comme c'était illégal aux États-Unis, mais pas au Canada, on ne pouvait pas demander l'extradition de ces gens ou leur transfèrement. On a ces deux facteurs de base importants: la citoyenneté et la double incrimination.
La situation est telle que beaucoup, beaucoup de Canadiens se retrouvent dans cette situation. Ils perdent leur soutien et leur conjoint, ils sont loin de leur famille, et ce n'est pas seulement aux États-Unis. J'ai un certain nombre de cas particulièrement extrêmes au Japon.
Récemment, il nous a fallu contester, car le ministre a rejeté la demande d'une femme, Mme Bouseh, qui, avec ses deux frères, a commis une infraction en matière de drogue au Japon. Mme Bouseh a été arrêtée et n'a été condamnée que neuf mois plus tard. Elle a découvert qu'elle était enceinte et a donné naissance à son enfant, menottée, dans un hôpital carcéral au Japon. On lui a retiré son enfant après quelques jours, et elle ne l'a pas revu depuis. Le ministre a mis presque trois ans avant de se prononcer sur la question, et il a refusé. J'ai de la difficulté à comprendre en quoi cela renforce la sécurité publique du Canada.
Le mois dernier, j'ai reçu une lettre d'un autre Canadien au Japon qui conteste la légalité de sa condamnation et qui affirme avoir été victime d'un coup monté. Mais, cela dit, il a reçu lui aussi une peine de neuf ans de prison. Lorsque sa femme a découvert ce que le gouvernement actuel faisait en ce qui concerne les traités sur le transfèrement, elle l'a laissé tomber. Il a trois enfants — âgés de 11, 12 et 15 ans — et il a appris récemment, grâce à sa mère, que sa femme, qui l'a quitté, est décédée subitement. Il n'a pas été capable de savoir ce qu'il est advenu du reste de sa famille. Comme il a été condamné en 2006, il n'a pas communiqué avec ses enfants depuis quatre ou cinq ans. Il espérait que grâce à cette démarche, il serait capable d'être réinséré socialement et réadapté par le Service correctionnel du Canada.
Je reçois beaucoup de lettres de prisonniers qui sont aux États-Unis, et en fait de prisonniers de partout dans le monde, dans lesquelles ils me racontent ce genre d'histoires. Comme je l'ai dit, je suis allé devant un tribunal à maintes reprises.
Le projet de loi semble conçu pour que le ministre puisse refuser plus facilement des transfèrements, alors que d'après l'article 3, le projet de loi a pour objet de faciliter la réadaptation et la réinsertion sociale du délinquant. Dans les décisions que je vois couramment maintenant, qui sont rendues par différents ministres — à commencer par Stockwell Day, ensuite Peter Van Loan, et maintenant Vic Toews —, essentiellement, leur raisonnement, c'est qu'ils ne croient pas qu'un transfèrement atteindrait l'objectif de la loi, qui, encore une fois, même avec la modification de l'article 3, est de renforcer la sécurité publique. Les transfèrements renforcent la sécurité publique.
Si la personne qui revient a été expulsée, en fin de compte, et que nous ne savons rien à son sujet, cela s'arrête là. Si la personne revient par un transfèrement, nous apprenons à la connaître, nous l'évaluons, nous découvrons qui elle est et quels sont ses liens — tout ce que le ministère du ministre lui-même, le Service correctionnel du Canada, est censé faire. Des équipes de gestion des cas élaborent des plans correctionnels et les présentent à la Commission nationale des libérations conditionnelles, le cas échéant. La plupart des membres de cette commission sont nommés par le gouvernement. Avant qu'ils décident de libérer un délinquant, il faut que les membres soient convaincus qu'il ne pose aucun risque inacceptable de récidiver.
Bon nombre de prisonniers transférés en vertu d'un traité reviennent après leur date d'admissibilité. Ils attendent encore — du moins en Colombie-Britannique — durant deux ou trois mois au centre de réception avant qu'on les classe et qu'on les place. Souvent, ce sont des délinquants qui en sont à leur première infraction et qui n'ont pas d'antécédents de violence, donc ils se qualifient pour ce qu'on appelle la procédure d'examen expéditif. Le critère consiste à déterminer s'il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils récidiveront de manière violente avant l'expiration du mandat.
Il y a bien des années, j'ai eu le privilège de comparaître devant le comité lorsque le gouvernement a décidé de rendre les choses plus difficiles pour les délinquants violents et de faciliter les choses pour les délinquants non violents, car on a constaté — et les recherches le montrent encore — que plus on garde une personne longtemps en prison, plus elle deviendra une mauvaise personne. Les gens ne s'améliorent pas en prison; c'est tout le contraire. Ainsi, la procédure d'examen expéditif a été créée.
Pour bon nombre de ces personnes, c'est la première fois qu'elles sont détenues sous responsabilité fédérale, et elles n'ont pas commis d'infraction avec violence. Si elles reviennent au Canada par transfèrement, selon la loi — en raison de la conversion de l'infraction et de la peine —, elles en sont à leur deuxième infraction. Donc, si on est expulsé et qu'on récidive, on peut toujours être admissible à la procédure d'examen expéditif. Si on est transféré au Canada, on n'y est plus admissible si l'on récidive.
Je sais que le comité a les statistiques qui ont été présentées au ministre sur ce qui arrive aux personnes qui reviennent au Canada. Ce serait bien de savoir ce qui arrive aux personnes qui sont expulsées. Nous n'avons pas les statistiques sur celles qui sont revenues libres et quittes de toute accusation. Combien d'entre elles ont récidivé?
Nous savons que parmi les personnes qui sont revenues — dans les deux ans suivant la date d'expiration du mandat au Canada —, 0,6 p. 100 ont récidivé, c'est-à-dire 4 personnes sur les quelque 620 qui ont été transférées au Canada de 1997 à 2007. Les statistiques nous montrent également que de 2003 à 2008, sur un total de 473 personnes, 16 ont récidivé, ce qui représente 3,4 p. 100.
Donc, pour les personnes qui sont revenues grâce au processus de transfèrement, le taux de récidive est très faible, ce qui semble indiquer que le programme actuel fonctionne très bien, qu'il doit être maintenu, et qu'on devrait refuser moins de gens.
J'ai dépassé le temps qui m'était alloué, mais j'ai donné mes solutions...
Je tiens à remercier le comité de donner l’occasion à l’Association du Barreau canadien de lui faire part de son point de vue au sujet du projet de loi C-5 et de la question du transfèrement international des délinquants.
Comme Mme Schellenberg l’a dit, la section de l’ABC représente le point de vue des avocats de la Couronne et des avocats de la défense. Bien que je sois avocat de la défense à Toronto, j’ai été procureur adjoint de la Couronne et agent permanent pour le procureur général du Canada pendant six ans. J’amène un point de vue personnel aux travaux d’aujourd’hui qui est lié à mon expérience en matière de défense, mais aussi de poursuite.
L’Association du Barreau appuie fermement les mesures législatives qui renforcent la sécurité des Canadiens. L’objectif de notre droit pénal, c’est de créer une société sûre et juste grâce à différentes mesures. L’une des mesures les plus importantes, c’est la réadaptation du délinquant. Lorsqu’un délinquant s’est réadapté, non seulement cette personne ne représente plus une menace pour le bien-être de notre société, mais elle devient un membre actif de notre pays. Les intérêts du délinquant réadapté concordent avec l’intérêt national ou social.
L’ABC comprend que les Canadiens qui voyagent à l’étranger sont assujettis aux lois du pays dans lequel ils voyagent. Le Canada ne peut pas appliquer ses lois dans un autre pays tout comme un autre pays ne peut le faire au Canada, mais la question ne se limite pas à savoir quelles lois s’appliquent à une personne. La question que nous étudions concerne ce qui lie fondamentalement un pays et une personne, c’est-à-dire la citoyenneté. Tout comme chacun de nous doit être loyal envers le Canada, notre pays doit être loyal envers ses citoyens et les protéger. Le projet de loi à l’étude ne tient pas compte de ce principe fondamental.
Au cours des quelques minutes qui me sont allouées pour faire ma déclaration préliminaire, il y a deux éléments importants dont j’aimerais parler. Premièrement, les mesures législatives visent à assurer la sécurité des Canadiens. En fait, non seulement elles ne permettront pas de le faire, mais elles mettront en péril la sécurité publique. Deuxièmement, le projet de loi donne trop de pouvoir discrétionnaire au ministre, ce qui va à l’encontre de nos principes de droit les plus fondamentaux.
Concernant mon premier élément, il est généralement admis que la meilleure façon d’assurer la sécurité publique c’est de réadapter les délinquants. La réadaptation se fait par différents moyens selon les différentes situations — par exemple, un traitement pour des toxicomanes ou pour des personnes présentant une déficience intellectuelle, ou de la formation pour des gens démunis. Une personne qui ne reçoit pas d’aide à la réadaptation durant sa peine ne sera pas mieux en mesure de contribuer à la société à la fin de sa peine qu’au début. Les problèmes qu’elle avait au départ seront encore présents, sinon accentués par son incarcération à l’étranger et par le fait qu’elle est loin de sa famille, dont la proximité aurait eu une influence positive sur elle. Le délinquant est plus susceptible de commettre des infractions que de ne pas en commettre.
Lorsque le délinquant revient au Canada, comme il a le droit de le faire en tant que citoyen, rien n’aura été fait pour réduire la probabilité qu’il commette des crimes. En revanche, ramener une personne au Canada durant sa peine, lorsqu’elle peut être assujettie aux mesures de réadaptation, accroît la probabilité de réadaptation et réduit les risques de récidive. On renforce ainsi la sécurité publique en permettant aux autorités canadiennes d’aider une personne à se réinsérer dans la collectivité au moyen de la libération conditionnelle, ce qui permet aux autorités canadiennes d’obtenir des renseignements sur le délinquant qui ne seraient pas accessibles autrement.
Ces deux méthodes contribuent à assurer la sécurité publique. Lorsque le projet de loi a été présenté à la Chambre des communes, on faisait valoir que le gouvernement s’engageait à assurer la sécurité publique; toutefois, on n’a pas expliqué en quoi le projet de loi contribuait à assurer la sécurité publique. À notre avis, le projet de loi aura l’effet contraire et ne contribuera pas à protéger les Canadiens.
Concernant le deuxième élément dont je veux parler, le projet de loi permet à l’opinion du ministre d’être le facteur déterminant lorsqu’on décide s'il faut ramener un délinquant canadien au Canada. À l’heure actuelle, il y a des critères obligatoires dans la loi que le ministre doit appliquer. Le projet de loi amènerait des changements qui permettraient au ministre de refuser le transfèrement d’un délinquant simplement en fonction de son opinion, même si son opinion n’est pas légitime ou qu’elle est déraisonnable.
On ne peut pas appuyer une norme comme celle-là dans un pays qui respecte le principe de la primauté du droit. En fait, on tente de mettre les décisions du ministre à l'abri d'une révision et de créer une situation où l'on s'attache aveuglément à ces décisions. À notre avis, il est très probable qu'une telle norme soit jugée inconstitutionnelle par nos tribunaux. De plus, une telle norme engendrerait des demandes de révision judiciaire pour lesquelles on dépenserait de l'argent qui serait mieux investi dans la réadaptation des délinquants. La réadaptation contribuera à assurer la sécurité publique; des poursuites interminables ne contribueront pas à le faire.
Si le Parlement souhaite agir sur la sécurité publique de façon efficace, l'Association du Barreau l'exhorte à réexaminer le projet de loi. Il ne renforce pas la sécurité publique; il la met en péril.
Je serai ravi de répondre à toutes les questions des membres du comité. Je vous remercie d'avoir écouté ma déclaration préliminaire.
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Je vais tenter de m'en tenir au temps qui m'est alloué.
En tant qu'avocat, je suis surpris du fait que, parmi tous les avocats ici présents, aucun n'a parlé de l'article 6 de la charte. J'ai l'honneur d'être le premier à le faire, mis à part ma collègue, qui l'a mentionné brièvement.
Le mois dernier, nous sommes intervenus dans une affaire présentée à la Cour d'appel fédérale, l'affaire DiVito. C'est l'une des affaires pour laquelle un transfèrement a été refusé.
À l'heure actuelle, il existe deux différents points de vue à la Cour fédérale. Selon moi, le plus convaincant, c'est l'idée que l'article 6 s'applique lorsqu'il y a refus de permettre le transfèrement d'une personne. En termes simples, un Canadien a le droit de retourner au Canada. Donc, s'il est expulsé et envoyé à la frontière, le Canada doit le ramener. Si les Américains lui disent qu'il peut retourner au Canada pour purger sa peine, et que plus rien n'empêche le citoyen canadien de retourner dans son pays, excepté le refus du ministre, alors, puisque le ministre refuse de permettre au Canadien de revenir, il y a alors apparence de violation de l'article 6. Ce point de vue a été pleinement débattu à la Cour d'appel fédérale le mois dernier. Je m'attends à ce qu'une décision soit rendue très bientôt, et si, comme je l'espère, la cour décide qu'il y a apparence de violation de l'article 6 par ce refus, je crois personnellement que cette loi sera inconstitutionnelle.
Si un prisonnier a le droit de retourner au Canada, droit qu'il a, à mon avis, en vertu de l'article 6, la seule façon pour le ministre de refuser son retour serait de justifier son refus en fonction de circonstances exceptionnelles, comme le prévoit l'article 1. Présentement, le prisonnier fait la demande et il doit convaincre le ministre qu'il a le droit de retourner au Canada. Si l'article 6 s'applique, et si c'est la conclusion à laquelle en vient la Cour d'appel fédérale dans le jugement qui, je l'espère, sera rendu très bientôt, alors à ce moment-là, il incomberait au gouvernement, ou au ministre, probablement, de justifier en vertu de l'article 1, que le transfèrement mettrait en péril la sécurité publique ou la sécurité du Canada — et il faudrait que le ministre soit capable de justifier cela.
C'est ce que nous nous employions à faire valoir aux juges, et nous tentions de trouver des scénarios. Souvenez-vous qu'il importe peu que le citoyen soit très dangereux; il revient au Canada après avoir purgé sa peine, et il nous faut utiliser tous les mécanismes en place dans le Code criminel pour protéger les Canadiens. La question, c'est de savoir si la personne revient avant d'avoir terminé de purger sa peine pour purger sa peine au Canada.
Je crois qu'il est très difficile de concevoir une situation où le transfèrement accroît les risques pour la sécurité publique ou la sécurité nationale. Comme il peut y avoir des cas exceptionnels, il se peut que la cour n'invalide pas complètement les dispositions, mais j'espère que la cour jugera que l'article 6 exige que, sauf dans des cas exceptionnels, le ministre doit permettre au citoyen canadien de revenir. Si telle est la décision, alors je suppose que le projet de loi devra être rejeté et qu'il faudra tout reprendre à zéro.
Le deuxième point que je veux très brièvement soulever concerne le droit international. Le transfèrement des prisonniers a pris naissance, tout ce régime est né, parce qu'on constate dans le monde que les prisonniers sont mieux servis s'ils purgent leur peine au Canada. C'est préférable pour la société dans laquelle ils sont citoyens, car elle participe à leur réadaptation et il est préférable pour les prisonniers qu'ils soient à proximité de leur famille.
Le droit d'un citoyen de retourner dans son pays est également reconnu en droit international. Je crois qu'il y a un point très convaincant selon lequel ce projet de loi est incompatible non seulement avec l'article 6 de la charte, mais aussi avec nos obligations internationales.
Le troisième point que nous voulions soulever a été mentionné à maintes reprises et de façon beaucoup plus éloquente par le premier témoin: nous voulons tous renforcer la sécurité publique. Durant tout le temps que j'ai passé en cour à débattre de la question, je n'ai pas entendu d'argument qui me convainc que le projet de loi renforcerait la sécurité publique.
Comme le témoin précédent l'a dit, il semble que le projet de loi ait été conçu pour remplacer une liste de facteurs obligatoires dont le ministre doit tenir compte par un pouvoir discrétionnaire qui va à l'encontre de la primauté du droit et, il est à espérer, si la Cour fédérale est d'accord avec nous, qui va à l'encontre de l'article 6 de la charte.
Je crois que Nathalie avait un autre point à soulever.
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Beaucoup de familles, dont des êtres chers sont aux États-Unis ou ailleurs, nous ont approchés. Le seul point que je veux soulever, c'est que lorsqu'on examine certaines dispositions du projet de loi... Je vais en mentionner deux. L'un des critères, c'est le fait que le délinquant a reconnu sa responsabilité par rapport à l'infraction pour laquelle il a été condamné, et l'autre, c'est le fait que le délinquant a coopéré ou s'est engagé à coopérer avec les responsables de l'application de la loi.
En théorie, on pourrait dire que c'est formidable, que nous voulons vraiment savoir cela. Mais le danger qui se présente, c'est qu'on utilisera cette disposition pour évaluer le rapatriement de gens qui sont aux États-Unis, mais aussi de gens qui sont dans les autres pays qui figurent sur la liste. Comme vous le savez, il y a des pays dans le monde où, parfois, l'évaluation rigoureuse de la présomption d'innocence... Imaginez-vous qu'il est possible que dans le monde, il y ait des condamnations injustifiées. Si une personne se déclare innocente, le ministre pourrait considérer que c'est une façon inappropriée, par exemple, de coopérer, de reconnaître ses torts.
C'est dangereux, car nous constatons qu'ailleurs dans le monde, on a parfois utilisé cela pour obliger les gens à plaider coupables, et nous avons entendu dire qu'on a fait des pressions à cet égard. C'est la même chose lorsqu'il est question de collaborer avec les responsables de l'exécution de la loi dans des affaires où il est question de torture ou de mauvais traitements ou de gens qui font l'objet de discrimination parce qu'ils sont étrangers, gais, lesbiennes, etc. Il est dangereux de leur demander de coopérer avec les responsables de l'exécution de la loi, car ils peuvent être mal traités ou battus en prison justement parce qu'ils coopèrent.
Donc, d'une certaine façon, je crois que nous sommes préoccupés par le fait que pour certains des critères, nous risquons de mettre en danger la vie de personnes incarcérées dans divers pays, et que cette liste de pays continuera à s'élargir et à inclure des pays dans lesquels on respecte la primauté du droit, mais aussi d'autres pays où les gens sont préoccupés par la façon dont elle est appliquée.
Nous croyons qu'il est prématuré d'examiner le projet de loi, car la cour est saisie de la question présentement. Nous considérons qu'il n'atteint pas l'objectif qu'il visait et que certains de ses critères peuvent représenter un danger.
[Français]
C'est la fin de notre intervention, merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup aux témoins de leur présence aujourd'hui.
Lorsque le comité a discuté du projet de loi pour la première fois, j'avais dit, d'entrée de jeu, que c'était un mauvais projet de loi. À mon avis, j'ai été trop bon. Si vous me le permettez, j'aimerais faire le tour du projet de loi avec les témoins.
J'ai demandé aux représentants du ministère de m'expliquer en quoi ce projet de loi n'était pas mauvais et améliorait la sécurité publique. Ces témoins n'ont pas réussi à me convaincre que le projet de loi améliorait la sécurité publique — et je ne sais pas si l'un d'entre vous avez essayé de le faire, mais vous n'y êtes certainement pas arrivés. En fait, d'après ce que nous avons entendu, c'est bien le contraire.
Permettez-moi de discuter d'abord de récidivisme: le taux de récidive d'une personne. Des données obtenues grâce à une demande d'accès à l'information ont été publiées dernièrement, et je crois que M. Conroy en a fait mention dans son exposé. Pour la période d'étude, de 2003 à 2008 — et j'ai la demande sous les yeux —, le taux de récidive était de 3,4 p. 100 pour les gens qui ont profité du programme de transfèrement. Puisqu'il s'agit d'un taux de récidive remarquablement bas, ne pourrions-nous pas presque affirmer hors de tout doute, dans le cas d'un Canadien, par exemple, qui purge une peine aux États-Unis, où le taux de récidive est beaucoup plus élevé — nous ne parlons pas seulement de manière empirique, mais aussi de manière concrète —, que nous créons une situation plus dangereuse, en nous fondant sur les taux de récidive, en ne rapatriant pas ces gens au Canada?
Je ne sais pas si l'un des témoins aimerait me donner son opinion.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d’être venus.
Étant la cinquième personne à poser des questions, il va de soi que certains des sujets que j’aborderai seront répétitifs, car les lacunes du projet de loi sont plutôt évidentes.
Monsieur Waldman, j’aimerais commencer en vous disant qu’en tant qu’avocat, je souhaiterais parler de l’article 6. Il est très clair que la charte donne aux citoyens canadiens le droit de revenir au Canada. Ce droit fonctionne vraiment de la façon suivante: au terme de sa peine, un citoyen canadien a le droit constitutionnel de retourner au Canada.
J’examine le titre du projet de loi, soit la « Loi visant à assurer la sécurité des Canadiens ». Je vous mets franchement au défit de déterminer comment cette mesure législative pourrait contribuer, comme je le dis, à assurer la sécurité des Canadiens. Je doute que vous puissiez penser à quelque chose. Cette personne, ce condamné, reviendra au Canada, en supposant qu’il soit libéré. Surtout si l’on prend en considération la participation d’États étrangers, le manque de réadaptation, l’absence même d’un critère à cet effet et le fait qu’à la fin de sa peine d’emprisonnement, le détenu reviendra au Canada de toute manière, comment pouvez-vous trouver logique que nous n’exercions pas un certain contrôle sur la réadaptation qu’il suivra ici au Canada afin de nous assurer que, lorsqu’il sera relâché dans la société, il aura, avec un peu de chance, amélioré son comportement et la sécurité des Canadiens s’en trouvera rehaussée?
Comment cela peut-il avoir du sens?