:
Excellent. Merci beaucoup.
Premièrement, j'aimerais vous remercier, monsieur le président, de nous avoir invités à comparaître devant le Comité. Comme vous l'avez dit, je m'appelle Chris Padfield, et je suis directeur général de la Direction générale de la petite entreprise du secteur des Services axés sur le marché, le tourisme et la petite entreprise d'lnnovation, Sciences et Développement économique Canada. Je suis aujourd'hui en compagnie de Mélanie Raymond, directrice pour le Bureau de la consommation, qui travaille dans ma direction générale.
Vous avez récemment entendu mon collègue, Mark Schaan, et ceux du CRTC et du Commissariat à la protection de la vie privée (CPVP) parler de leurs responsabilités en ce qui concerne la surveillance et l'application de la politique de la Loi canadienne anti-pourriel (LCAP). Et vous aurez l'occasion d'entendre les collègues du Bureau de la concurrence dans la prochaine heure parler de leurs responsabilités. Le Bureau de la consommation collabore avec eux tous pour sensibiliser les petites entreprises et les consommateurs canadiens à la loi.
[Français]
Ensemble, nous contribuons à informer les consommateurs et à les aider à effectuer des transactions électroniques plus sûres et à naviguer en ligne avec confiance. Être bien informé permet autant aux consommateurs qu'aux entreprises de mieux contrôler leurs activités en ligne et de minimiser leur exposition aux risques insoupçonnés.
[Traduction]
Comme vous le savez sans doute, l'un des moyens de sensibilisation destinés aux consommateurs et aux entreprises est le site Web combattrelepourriel.gc.ca. Depuis le début, ce site vise à fournir aux consommateurs, aux entreprises et aux organismes des renseignements sur la façon de se protéger des menaces et des conseils pour communiquer de façon électronique avec les clients. Une partie précise du site permet aux individus de s'informer sur les pourriels et sur les risques qui leur sont associés. Ils peuvent y trouver des renseignements sur la façon de protéger leurs ordinateurs et autres appareils électroniques contre les logiciels malveillants, les logiciels de rançon et les virus lors du téléchargement de logiciels ou de l'accès gratuit à des réseaux Internet Wi-Fi.
[Français]
En outre, les consommateurs peuvent apprendre, étape par étape, à reconnaître les pourriels et à les signaler au Centre de notification des pourriels. Ils peuvent aussi consulter des avis et des avertissements de pourriels de la part du CRTC, du Commissariat à la protection de la vie privée et du Bureau de la concurrence.
Le site Web utilise divers moyens pour communiquer les renseignements relatifs à la Loi, notamment une boîte à outils mobile de protection, un jeu-questionnaire, une section de foire aux questions, ou FAQ, et de l'infographie. Les consommateurs canadiens apprennent ainsi à prendre des décisions mieux éclairées quant au type de marketing électronique qu'ils souhaitent recevoir et le type de programmes dont ils veulent autoriser l'installation sur leurs appareils électroniques.
[Traduction]
Une autre partie du site s'adresse plus particulièrement aux entreprises et aux organismes; elle leur indique comment protéger leurs renseignements et les aide à comprendre leurs responsabilités à l'endroit de la Loi canadienne anti-pourriel. Au moyen d'une vidéo, d'un webinaire, d'un jeu-questionnaire et d'infographie, les entreprises apprennent l'importance d'obtenir le consentement, de fournir des renseignements et d'offrir l'option de désabonnement au moment de l'envoi de messages électroniques commerciaux. Les entreprises et les organismes y trouveront aussi des conseils sur la façon de protéger leurs renseignements et de signaler les pourriels. Ils seront également informés des récentes mesures prises par les organismes responsables de l'application de la LCAP. À cette information s'ajoutent des liens vers les sites Web des trois organismes d'application de la loi et d'autres ressources, comme un glossaire et des bulletins d'information.
Enfin, le site combattrelepourriel.gc.ca sert de portail pour le signalement d'activités et de courriels suspects au Centre de notification des pourriels, qui seront portés à l'attention des trois organismes responsables de l'application de la loi. On peut affirmer sans trop d'hésitations que ce site, fort de plus d'un million et demi de visiteurs depuis son lancement en août 2011, est un moyen efficace de rejoindre les Canadiens et Canadiennes.
Durant les deux premières années et demie, jusqu'en janvier 2014, le site recevait environ 4 000 visiteurs par mois. À ce moment-là, les consommateurs et les entreprises ont commencé à consulter le site dans un nombre toujours croissant pour comprendre ce que signifiait pour eux la loi anti-pourriel. Les cinq premiers mois de 2014 ont vu près de 120 000 visiteurs, soit le même nombre qu'au cours des 27 mois précédents, depuis le lancement du site. Peu surprenant, les Canadiens et Canadiennes se sont montrés véritablement intéressés à en savoir davantage sur la loi à l'approche de la date de sa mise en application. En l'espace de deux mois, notamment en juillet, quand la loi est entrée en vigueur, quelque 415 000 visiteurs ont consulté le site.
Depuis lors, chaque mois, le site est une source importante de renseignements fiables pour environ 25 000 Canadiens, qu'il s'agisse de personnes ou d'entreprises. Depuis le début de l'année, près de 270 000 visiteurs ont déjà consulté le site, ce qui concorde avec les nombres des deux années précédentes. Cela signifie que l'outil reste pertinent et utile.
[Français]
Grâce à la Loi et aux technologies plus perfectionnées de protection, telles que les logiciels de détection de virus et les filtres anti-pourriel, les consommateurs reçoivent désormais moins de pourriels. Comme le donne à penser le nombre de personnes qui consultent le site Web de la Loi canadienne anti-pourriel, fightspam.gc.ca, les Canadiens et Canadiennes recherchent de l'information à cet égard et prennent les mesures appropriées.
Ces chiffres nous encouragent et nous motivent. Nous poursuivons donc nos initiatives de sensibilisation et de surveillance des médias pour mieux comprendre comment elles influent sur la diffusion d'information relative à la Loi, tout cela dans le but d'améliorer nos activités et d'en élargir la portée.
[Traduction]
Afin de maximiser l’incidence que nous avons, notre approche de communication est, et a toujours été, positionnée au sein de notre objectif plus large d'informer les Canadiens et Canadiennes sur les avantages et les possibilités qu'offre le commerce électronique. Les activités ayant trait aux pourriels et à la loi représentent une partie importante de nos efforts de sensibilisation élargis. Ces efforts élargis visent à fournir aux consommateurs les renseignements et les outils dont ils ont besoin pour faire des transactions commerciales en ligne en toute sécurité et en toute confiance, ce qui profite aussi à l'économie et aux entreprises canadiennes. Ils comprennent la sensibilisation des consommateurs à la cybersécurité et à la fraude, et notamment à la prévention contre le vol d'identité. Les messages de sensibilisation sont complémentaires et amplifient les messages que nous diffusons pour faire connaître la Loi canadienne anti-pourriel et ses mesures.
Nous mettons à profit nos autres canaux de communication, en particulier Questions d'argent, les réseaux sociaux thématiques du gouvernement du Canada pour les enjeux d'argent et finances. Nous publions régulièrement sur Facebook et Twitter des messages propres à la loi, qui expliquent comment protéger les appareils électroniques des logiciels malveillants, comment accorder ou refuser son consentement à recevoir des courriels de marketing, et comment signaler les pourriels.
De plus, nous publions chaque semaine des messages sur la cybersécurité ou sur la fraude, l'accent étant mis sur la protection contre la fraude, la protection de la vie privée et les alertes sur des messages frauduleux, tel l'hameçonnage. Depuis la mise en activité de notre canal Twitter en janvier de cette année, nous avons partagé plus de 350 gazouillis en français et en anglais provenant de nos partenaires — c'est-à-dire du Commissariat à la protection de la vie privée, du Bureau de la concurrence et de Sécurité publique Canada — liés à la loi et à la cybersécurité. Chaque année, nous appuyons et promouvons activement le Mois de la cybersécurité de Sécurité publique Canada en octobre et le Mois de la prévention de la fraude du Bureau de la concurrence en mars.
Nous rejoignons aussi les populations vulnérables, comme les aînés, qui sont la cible de fraudes et d'escroqueries, notamment de pourriels malicieux. En fait, et à titre d'exemple, entre 2014 et 2016, les aînés canadiens ont été victimes de fraudes, notamment d'hameçonnage et de vol d'identité, qui se sont traduites par des pertes de presque 28 millions de dollars. Pour être efficaces, toutefois, nous devons utiliser les canaux de communication adéquats. Par exemple, partout au pays, les services de police nous réclament régulièrement des copies papier de notre prospectus sur le vol d'identité, pour qu'ils puissent distribuer des documents importants sur la sécurité, particulièrement aux aînés qui ne consultent peut-être pas Internet.
Les organismes d'exécution continueront à diriger les efforts de sensibilisation en matière de conformité et d'application de la loi, et nous continuerons de travailler pour nous assurer que les Canadiens et Canadiennes naviguent en ligne en toute confiance et en toute sécurité.
Merci beaucoup.
:
Excellent. Merci beaucoup, monsieur le président.
Je m'appelle Josephine Palumbo. Je suis la sous-commissaire de la Direction des pratiques commerciales trompeuses du Bureau de la concurrence. Mon collègue Morgan Currie, sous-commissaire associé de ma direction, m'accompagne.
[Français]
Nous sommes heureux de comparaître aujourd'hui devant le Comité au sujet de l'examen de la Loi canadienne anti-pourriel, ou LCAP.
Je vais d'abord vous présenter brièvement le Bureau de la concurrence et son mandat. Je vous expliquerai ensuite le rôle que le Bureau joue par rapport à la LCAP et les expériences qu'il a vécues dans le cadre d'affaires connexes.
[Traduction]
Veuillez me permettre de commencer en soulignant que le Bureau de la concurrence ne fait pas appliquer la LCAP en soi. Il s'assure plutôt, en tant qu'organisme d'application de la loi indépendant, que les entreprises et les consommateurs canadiens prospèrent sur un marché concurrentiel et innovateur qui offre un plus grand choix de produits à des prix moins élevés.
Dirigé par le commissaire de la concurrence, le Bureau est responsable de l'application de la Loi sur la concurrence et des trois lois sur l'étiquetage.
[Français]
La Loi sur la concurrence accorde au commissaire le pouvoir d'enquêter sur les comportements anticoncurrentiels. Cette loi contient des dispositions civiles et pénales et vise des comportements comme le trucage des offres, les indications fausses ou trompeuses, la fixation des prix ou l'abus d'une position dominante dans un marché, entre autres.
La Loi autorise également le commissaire à faire des démarches auprès des organismes de réglementation, des commissions ou des tribunaux afin de promouvoir la concurrence dans divers secteurs.
[Traduction]
La Direction des pratiques commerciales trompeuses, qui traite les cas liés à des déclarations fausses ou trompeuses, s'occupe de la grande majorité des plaintes reçues par le bureau. Pour vous donner une idée de l'ampleur de ce travail, au cours de la dernière année, le Bureau a reçu environ 11 000 plaintes, dont 69 % ou environ 7 700 ont été transmises à la direction.
Comme il a été mentionné plus tôt, lorsqu'il mène des enquêtes, le Bureau utilise les dispositions pénales et civiles pertinentes de la Loi sur la concurrence. L'adoption de la LCAP a apporté des modifications précises à cette loi, qui ont permis au Bureau de régler plus efficacement les cas de déclaration fausse ou trompeuse et de pratiques commerciales trompeuses sur le marché électronique, comme de l'information fausse ou trompeuse concernant l'expéditeur ou l'objet, ou encore des messages électroniques et du contenu de site Web — comme une adresse de site Web ou une adresse IP — faux ou trompeurs. Les changements portent sur les technologies qui évoluent rapidement, ce qui nous permet de mieux nous occuper des infractions liées à la concurrence dans l'économie numérique.
Comme je l'ai souligné il y a un instant, le Bureau de la concurrence ne fait pas appliquer la LCAP, et j'insisterais sur le fait que cette loi n'a conféré aucun nouveau pouvoir au Bureau ni ne lui a attribué de nouvelles responsabilités. Elle lui a fourni davantage de dispositions d'application de la loi et d'outils précis lui permettant de traiter certains genres de conduite en ligne et de menaces numériques particulières.
En ce qui concerne l'économie numérique, la façon de penser du Bureau a évolué au fil des ans. Au départ, nous considérions l'économie numérique comme une entité quelque peu distincte. Nous adoptons cette façon de voir les choses à une époque où la plupart des Canadiens n'effectuaient pas une part importante de leurs transactions en ligne. Aujourd'hui, l'économie numérique « est » l'économie. Le monde a effectivement changé; par conséquent, nous nous concentrons sur les activités en ligne des fraudeurs et déployons nos efforts d'application de la loi en priorité pour réagir aux menaces touchant l'économie numérique à l'égard desquelles ces efforts peuvent être les plus efficaces.
Au cours des dernières années, nous avons observé des tendances préoccupantes en ligne. Ces pratiques comprennent des abonnements piégés, des sites Web bidon, des prix partiels et des services de soutien technique frauduleux.
[Français]
Je tiens à préciser que le Bureau lance la plupart de ses enquêtes après avoir reçu des plaintes de diverses sources potentielles, dont les consommateurs, les entreprises, les associations industrielles, les médias et les intervenants.
[Traduction]
On parle d'abonnements piégés lorsque des consommateurs se font offrir un essai gratuit ou l'achat d'un produit, et qu'on leur laissait entendre qu'ils n'ont qu'à payer les frais d'expédition et de manutention au moyen de leur carte de crédit. Plus tard, les consommateurs se retrouvent inscrits à un service d'abonnement illimité et doivent payer des frais continus et inattendus. S'ils communiquent avec l'entreprise, elle ne fera que les renvoyer aux conditions d'utilisation de ses services en ligne, qui sont enfouies quelque part dans les petits caractères. Les consommateurs se font dire qu'en ne retournant pas le produit commandé, qui était censé être gratuit, ils ont essentiellement accepté un abonnement mensuel à ce produit et qu'ils ont autorisé un prélèvement mensuel sur leur carte de crédit. Une fois dans cette situation, il est souvent extrêmement difficile de faire cesser le prélèvement continu.
Les sites Web bidon sont ceux qui sont utilisés par un escroc pour tromper les consommateurs en les amenant à penser qu'il s'agit du site d'une entreprise, d'une institution financière, d'un gouvernement ou d'un organisme de bienfaisance en particulier. Ces sites Web imitent généralement le vrai site Web afin de vendre des produits ou des services dans le but d'obtenir des renseignements financiers ou personnels de nature délicate de la part des utilisateurs. Souvent, ils fournissent suffisamment d'information pour ressembler au vrai site, notamment l'emplacement des magasins, les numéros de téléphone, les conditions d'utilisation et les logos... la Banque Royale est un exemple.
L'affichage de prix partiels est une pratique commerciale trompeuse utilisée par les annonceurs afin d'offrir un prix attrayant d'emblée pour un produit ou un service; toutefois, les consommateurs découvrent plus tard que des coûts ou des frais obligatoires supplémentaires inattendus ont été ajoutés par l'annonceur et que le prix est plus élevé que ce qui avait été annoncé au départ. Le vrai coût total ne pourrait être révélé qu'après que le consommateur a déjà répondu à l'annonce.
Les services de soutien technique frauduleux pourraient prendre de nombreuses formes, mais, en général, ils supposent des déclarations qui amènent les consommateurs à croire que leur ordinateur a été infecté par un type de virus ou de programme malveillant. Elles apparaissent sous la forme de publicités contextuelles dans le navigateur de l'utilisateur, qui présentent la déclaration fausse ou trompeuse selon laquelle l'ordinateur du consommateur est infecté.
Le message contextuel donne des directives concernant l'élimination du programme ou du virus malveillant en enjoignant à l'utilisateur de communiquer avec une ligne de soutien technique pour assurer le retrait et le nettoyage. Ces déclarations sont souvent accompagnées d'avertissements concernant des conséquences désastreuses pour l'ordinateur et l'utilisateur, s'il ne prend pas immédiatement des mesures correctives. Une fois que le consommateur joint le centre d'appels, le représentant lui commande de lui accorder l'accès à distance à l'ordinateur. À partir de là, il pourrait faire des déclarations supplémentaires pour confirmer que l'ordinateur est infecté et que l'utilisateur doit payer — souvent des centaines de dollars — afin de retirer le programme malveillant.
[Français]
À l'heure actuelle, un certain nombre d'enquêtes sont en cours pour examiner ces pratiques et d'autres pratiques de marketing trompeuses.
[Traduction]
En 2016, le Bureau a annoncé sa première victoire découlant de l'application des nouvelles dispositions créées par la LCAP. À la suite d'une enquête, il a conclu que les entreprises Avis et Budget avaient fait des annonces fausses ou trompeuses concernant des prix et des rabais pour la location de voitures et de produits connexes.
Plus précisément, Avis et Budget avaient affiché des prix partiels, c'est-à-dire que certains prix et rabais annoncés au départ étaient impossibles à obtenir parce que les consommateurs se faisaient facturer des frais obligatoires supplémentaires qui n'étaient dévoilés que plus tard dans le processus d'achat. Les prix étaient annoncés sur les sites Web, dans les applications mobiles et dans les courriels d'Avis et de Budget ainsi que par d'autres voies. Dans le cadre de ce règlement, Avis et Budget ont payé une sanction de 3 millions de dollars visant à les inciter à respecter la Loi à l'avenir.
Dans la même veine, à la suite d'une enquête sur l'affichage de prix partiels, en avril de cette année, Hertz Canada et Dollar Thrifty ont accepté de payer une sanction totale de 1,25 million de dollars de veiller à ce que leur publicité soit conforme à la Loi et de mettre en oeuvre de nouvelles procédures visant à prévenir les problèmes publicitaires dans l'avenir.
Plus tôt cette année, les modifications apportées par la LCAP à la Loi sur la concurrence ont permis au Bureau de régler des cas de déclaration fausse ou trompeuse dans tous les types de messages électroniques envoyés par Amazon. Dans ce cas, l'entreprise comparait souvent ses prix à un prix courant, signalant des économies attrayantes pour les consommateurs canadiens. Notre enquête nous a permis de conclure que ces déclarations donnaient l'impression générale que les prix offerts sur le site Web d'Amazon pour les articles étaient inférieurs aux prix qui prévalaient sur le marché.
Nous avons déterminé que l'entreprise comptait sur ses fournisseurs pour lui fournir des prix courants sans vérifier l'exactitude factuelle de ces prix. Dans ce cas-là, les économies prétendues étaient annoncées sur le site amazon.ca, dans les applications mobiles de l'entreprise et dans d'autres publicités en ligne ainsi que dans des courriels envoyés aux consommateurs. Amazon a accepté de payer une sanction de 1 million de dollars et d'effectuer un versement de 100 000 $ pour rembourser les coûts liés à l'enquête menée par le Bureau, dans le cadre d'un recours portant sur 10 ans.
En 2015, le Bureau a conclu 13 ententes de consentement qui se sont soldées par l'imposition de sanctions administratives pécuniaires totalisant plus de 26 millions de dollars et par le versement de près de 25 millions de dollars en dédommagement aux consommateurs et de plus de 1,5 million de dollars à des organismes de bienfaisance et à des groupes de défense des droits travaillant dans l'intérêt du public. Autrement dit, l'activité d'application de la loi du Bureau a entraîné le paiement de sanctions pécuniaires combinées s'élevant à 52,6 millions de dollars au cours des deux dernières années seulement. Nous croyons que, dans l'ensemble, le Bureau profite de la LCAP et travaille bien au moyen des ressources dont il dispose pour faire appliquer la loi en priorité dans l'économie numérique.
Il vaut toutefois la peine de souligner que tout changement sur le plan des ressources aurait sans doute une incidence sur notre travail et nous obligerait à réévaluer la façon dont nous classons nos enquêtes par ordre de priorité et affectons nos ressources.
Je voudrais remercier le Comité de m'avoir donné la possibilité de comparaître aujourd'hui. Je serais heureuse de répondre à toutes les questions que vous pourriez poser.
Merci beaucoup.
:
Permettez-moi de commencer par dire que les sanctions administratives pécuniaires ne sont pas de nature punitive. Elles ne servent pas à punir. Nous associons des mesures de dissuasion à des mesures punitives, et ce n'est pas ce à quoi correspondent les sanctions administratives pécuniaires. Elles favorisent le respect des règles, en incitant les responsables des entreprises qui sont susceptibles d'être visées par des enquêtes en particulier à se conformer.
Comment détermine-t-on les sanctions administratives pécuniaires? La Loi sur la concurrence fait état de 11 circonstances aggravantes ou atténuantes. Elles comprennent, notamment, la durée et la portée du comportement en question, le revenu brut découlant du comportement et la vulnérabilité des groupes de personnes susceptibles d'être touchées par le comportement. Les agissements antérieurs de la personne en ce qui a trait au respect de la Loi sur la concurrence dicteront aussi dans quelle fourchette se situe le montant des sanctions administratives pécuniaires pouvant lui être imposées. Aussi, nous nous préoccupons de la viabilité financière de l'entreprise visée par une enquête. Nous tenons compte de tous ces facteurs au moment de fixer le montant de la sanction. Par ailleurs, une disposition de la loi permet au bureau d'examiner tout autre élément pertinent au moment de déterminer le montant de la sanction.
Je dois expliquer que les montants des sanctions administratives pécuniaires payées par Avis, Budget, Hertz, Dollar, Thrifty et Amazon ont tous été fixés dans le cadre de règlements négociés, ou de consentements. Les consentements découlent d'une forme de négociation au cours de laquelle les parties, le commissaire et les responsables du bureau collaborent pour promouvoir le respect de la loi dont nous sommes responsables. Cela peut s'avérer très efficace. Nous négocions ces ententes et collaborons avec les parties dans l'intérêt du public. Ces consentements sont enregistrés auprès des tribunaux et auprès du Tribunal de la concurrence et ils ont la même valeur qu'une ordonnance.
Les sanctions administratives pécuniaires peuvent aussi être imposées par des tribunaux, par exemple si une demande est présentée au Tribunal de la concurrence. Elles comptent parmi les types de recours que le tribunal peut ordonner, tout comme les mesures correctives et éventuellement les remboursements.
Les montants ne sont pas tirés d'un chapeau. Nous travaillons avec les personnes ciblées par l'enquête et établissons un montant approprié dans le meilleur intérêt du public. Au bout du compte, si nous réussissons à atteindre l'objectif au moyen d'un consentement, cela nous permet d'éviter les frais liés à une longue et coûteuse procédure judiciaire dont le résultat est parfois incertain.