Il est exactement 15 h 30. Bienvenue à tous à la 25e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.
Nous entendrons aujourd'hui le témoignage de Michel Gérin, conseiller spécial auprès de l'Institut de la propriété intellectuelle du Canada et de Jeffrey Astle, ancien président du même institut. Et de l'Association des fabricants de meubles du Québec, nous entendrons Pierre Richard, président-directeur général, et Réjean Poitras, vice-président du conseil d'administration. Enfin, nous accueillons Confection 4e Dimension.
Une voix: Ils ne sont pas ici.
Le président: Ah, non?
Une voix: Ils devaient comparaître par vidéoconférence, mais leur témoignage a été retardé à cause de difficultés d'ordre technique.
Le président: Passons outre, puisqu'il y a des problèmes d'ordre technique. Les témoins ne sont pas là aujourd'hui.
Allons-y sans tarder. Merci, messieurs, d'avoir accepté de comparaître.
Nous commencerons par l'Institut de la propriété intellectuelle du Canada. Vous avez 10 minutes.
Bonjour. Je m'appelle Jeff Astle et je suis membre et ancien président de l'Institut de la propriété intellectuelle du Canada, l'IPIC. Je suis agent de brevets et de marques de commerce et avocat. À ce titre, je travaille comme conseiller en propriété intellectuelle chez Pratt & Whitney Canada à Longueuil. Michel Gérin m'accompagne. Il a été notre directeur exécutif pendant 14 ans et il maintenant conseiller et membre honoraire de l'IPIC.
L'IPIC est l'association professionnelle des agents de brevets et de marques de commerce et des avocats qui travaillent dans tous les domaines du droit de la propriété intellectuelle, ou PI. Elle compte plus de 1 700 membres dans tout le Canada et elle appuie l'innovation depuis 90 ans.
Je tiens à remercier le Comité d'avoir invité l'IPIC à comparaître aujourd'hui. Nous proposerons des recommandations pour aider à faire en sorte que le système canadien de PI soit concurrentiel et appuie le secteur manufacturier.
Avant d'aller plus loin, je m'en voudrais de ne pas saisir l'occasion pour dire un mot d'une amélioration importante du système de PI qui est entrée en vigueur en juin. La Loi sur les brevets et la Loi sur les marques de commerce comprennent maintenant des dispositions qui protègent les communications confidentielles entre les clients et leurs agents de brevets et de marques commerciales contre toute divulgation en justice d'une manière analogue au secret professionnel de l'avocat. Ces nouvelles dispositions rapprocheront les lois canadiennes de celles qui existent ailleurs et favoriseront des communications complètes, libres et franches entre les fabricants et leurs professionnels de l'innovation.
Je ne m'exprime pas au nom de Pratt & Whitney, mais je dirai que notre société et d'autres innovateurs réclamaient ces modifications. Mes félicitations au gouvernement précédent de les avoir proposées et au gouvernement actuel de les avoir mises en vigueur, ainsi qu'aux fonctionnaires d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada de leur travail diligent sur la question.
La suite naturelle de ces modifications est maintenant la modernisation du cadre réglementaire des agents de brevets et de marques de commerce. J'y reviendrai dans un instant, mais j'inviterai d'abord Michel à parler de quelques autres recommandations.
[Français]
L'Institut de la propriété intellectuelle du Canada, l'IPIC, propose que le gouvernement fédéral crée un programme Premier brevet. Un tel programme existe au Québec depuis 2015 et offre aux entreprises une aide financière pour obtenir un premier brevet ou un dessin industriel. L'aide peut atteindre 50 % des dépenses admissibles jusqu'à un maximum de 25 000 $. Un tel programme fédéral offrirait une aide aux inventeurs et aux PME à un moment crucial où ces derniers ont développé une idée à protéger, mais n'ont peut-être pas les ressources financières nécessaires pour obtenir cette protection ou ne comprennent pas l'importance de le faire. On estime que le coût annuel du programme serait d'environ 25 millions de dollars.
Deuxièmement, le gouvernement fédéral devrait adopter un modèle de case d'innovation qui offre un traitement fiscal favorable pour les revenus provenant de la propriété intellectuelle, la PI. L'expression « case d'innovation » — innovation box, en anglais — vient de la case à cocher sur les formulaires d'impôt et désigne le revenu admissible à un taux réduit d'imposition. L'expression « case de brevet » — patent box, en anglais — est aussi utilisée.
Les mesures fiscales incitatives liées aux activités de recherche-développement, soit la R-D, soutiennent le processus d'invention, alors que les cases d'innovation soutiennent la commercialisation des activités de R-D. Ces mesures incitatives sont des compléments et non des substituts. Elles travaillent ensemble pour améliorer l'activité de R-D et l'activité de commercialisation au Canada.
[Traduction]
Et il est important que le gouvernement et le Parlement continuent de consacrer des ressources et du temps pour actualiser et rendre concurrentielles les lois sur la PI. J'espère que vous, membres du comité de l'industrie, chercherez pendant votre mandat à étudier d'autres modifications de la législation sur la propriété intellectuelle.
Jeff va maintenant parler d'une recommandation qui nécessite une mesure législative.
Je le répète, je ne suis pas le porte-parole de Pratt & Whitney Canada, mais je suis heureux de parler de mon expérience du travail en PI dans une société manufacturière. Mon bureau se trouve carrément à 30 pieds du coeur des activités manufacturières.
La société conçoit, met au point et fabrique des turbines à gaz pour des avions et des hélicoptères qui volent dans le monde entier. La concurrence en ce domaine est acharnée et impitoyable. La société investit en R-D plus de 400 millions de dollars par année et compte près de 1 500 employés qui y travaillent. Par exemple, nous nous efforçons constamment d'améliorer nos produits par l'innovation sur les plans du rendement, du poids et des coûts. Tout progrès dans une composante intégrée à un moteur peut nous apporter un avantage qui aide à maintenir et à créer des emplois au Canada.
Prenons l'exemple d'une composante remplaçable dans un moteur à réaction. Une innovation sur cette composante peut améliorer notablement la performance du moteur. Nous pouvons avoir un brevet qui protège la forme, le matériau ou les revêtements de la composante, mais aussi le processus de fabrication, si nous inventons la façon de la produire.
Nous comptons sur nos agents de brevets pour obtenir des brevets capables d'empêcher nos concurrents de copier nos inventions. Autrement, nous perdrions les avantages obtenus grâce à nos investissements en R-D. Pour réussir dans leur travail, les agents doivent comprendre la technologie et, plus important encore, connaître toutes les subtilités du droit des brevets, des règles et des processus. Je fais tout à fait confiance à ces agents de brevets, qui se sentent obligés de réussir. Lorsqu'il y a un différend sur un brevet, par exemple, l'issue du procès peut se jouer sur un seul mot dans une demande de brevet. J'ai vu un procès aux États-Unis où l'enjeu représentait des dizaines de milliards de dollars.
Voilà pourquoi il nous faut un cadre réglementaire moderne pour les agents de brevets et de marques de commerce, un cadre auquel les innovateurs de toutes tailles peuvent se fier pour que les agents restent compétents et à jour. Ils devraient avoir un système identique à celui qu'ils connaissent bien pour la réglementation d'autres professionnels qu'ils engagent, comme des ingénieurs, des comptables et des avocats.
Pour l'instant, nous n'avons qu'un système tronqué. L'Office de la propriété intellectuelle du Canada, ou l'OPIC, administre des examens d'accréditation avec l'aide de l'IPIC, ce qui a contribué à l'excellence dans la profession. Mais il n'y a pas de code déontologique obligatoire, aucun processus disciplinaire clair et aucune formation continue obligatoire. Nous devons donc compléter le cadre réglementaire.
À cet égard, l'IPIC se félicite qu'ISED ait mené récemment des consultations sur le cadre de gouvernance des agents. On se demande si l'OPIC doit continuer à réglementer les agents ou si la profession doit s'autoréglementer.
Dans le secteur manufacturier, le choix du modèle est très important, car il faut que le système de PI soit équilibré.
L'OPIC a des examinateurs qui décident si le demandeur obtiendra un brevet ou non. Il a un rôle important à jouer dans l'intérêt public en empêchant l'octroi de brevets non justifiés. Il s'agit de l'élément de l'équation qui restreint la portée des brevets, marques de commerce et dessins industriels pour maintenir un marché sain et concurrentiel.
L'OPIC a un budget de quelque 150 million de dollars et emploie près d'un millier de personnes pour veiller sur l'intérêt public. Pour que le système fonctionne bien et protège et encourage l'innovation, il faut aussi un élément qui fait contrepoids. Les agents jouent donc un rôle aussi essentiel pour l'intérêt public en cherchant à obtenir des brevets.
L'obtention d'un brevet est un processus d'interaction. Je tente d'obtenir la protection la plus large possible pour la société. L'examinateur peut rétorquer qu'une protection de cette ampleur ne peut être accordée, étant donné l'état de la technologie. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de technologie de pointe et, par définition, rien n'est évident. Ce processus permet d'isoler l'invention.
C'est là que les agents interviennent. Ils aident les clients à formuler les demandes de brevet en fonction de la réaction des examinateurs. Pour protéger correctement l'invention du client, l'agent aide à évaluer la validité des demandes et les éléments qui peuvent leur porter atteinte. Ils placent tous les demandeurs, grands et petits, sur un pied d'égalité, préservent l'équilibre dans le système et incarnent cet élément de l'intérêt public.
Nous pouvons tous convenir que, étant donné ce rôle, ils doivent être compétents, agir de façon éthique et se tenir au courant.
Si l'OPIC établit les règles et les exigences en matière de formation, applique le régime disciplinaire et remplit toutes les autres fonctions, il y aura conflit entre son rôle premier de gardien de la PI et son rôle secondaire qui consiste à veiller à ce que les innovateurs soient bien représentés. Le parti pris inhérent de l'OPIC déséquilibre le système s'il réglemente les agents.
Mes intérêts, comme innovateur, ne sont pas bien servis si je ne peux pas compter sur l'indépendance de mes agents. C'est ce qu'a affirmé il y a 20 ans un spécialiste de l'administration publique, Bruce Doern, professeur à l'Université Carleton, dans un rapport commandé par l'OPIC:
... il n'y a aucune raison convaincante pour que la profession des brevets et marques de commerce soit aussi directement surveillée par un organisme fédéral en matière de compétences professionnelles.
L'OPIC, organisme fédéral en cause, devrait se concentrer sur les tâches plus complexes de son mandat et ne pas réglementer d'aussi près l'un des groupes clients avec qui il doit interagir sur d'autres plans vitaux pour l'intérêt public.
:
Monsieur le président, membres du Comité, mesdames et messieurs, bonjour.
Je suis Pierre Richard, président de l'Association des fabricants de meubles du Québec et président du Salon canadien du meuble. Je suis accompagné de M. Réjean Poitras, président d'Amisco, un important manufacturier de meubles au Québec. Il est aussi vice-président du conseil d'administration de l'Association des fabricants de meubles du Québec.
Je vais lire notre présentation, mais M. Poitras aura des réponses très directes à vous offrir, en raison de son expérience comme président d'une compagnie manufacturière.
[Traduction]
Merci de nous avoir invités. Nous sommes heureux de vous présenter un survol de la réalité québécoise, mais aussi de la réalité canadienne dans le secteur de la fabrication de meubles. Nous avons déposé un mémoire qui donne beaucoup plus de détails que ce que je vais vous dire dans les prochaines minutes.
[Français]
Commençons par dresser un portrait de l'industrie canadienne du meuble.
Cette industrie est composée de manufacturiers de meubles de maison, de bureau, institutionnels, de produits connexes et d'armoires de cuisine. Le Canada est le huitième producteur mondial de meubles en importance. Il se démarque par la qualité supérieure de ses produits, de ses composantes, des finis et des assemblages, par leur confort, par leur design, par la personnalisation, par les services offerts à la clientèle et par l'excellence du rapport qualité-prix.
L'industrie canadienne du meuble compte 63 300 travailleurs, soit un nombre similaire à celui de l'industrie aérospatiale. Elle est fortement dominée par des PME, puisque 97 % des manufacturiers ont moins de 100 employés. Elle est aussi la deuxième industrie en importance au pays pour ce qui est des produits de consommation. Le Québec et l'Ontario sont les principales régions productrices de meubles: 36 % des producteurs canadiens se trouvent au Québec et 36 % en Ontario.
L'industrie canadienne du meuble a traversé une période difficile au cours des dernières années en raison de trois facteurs principaux: premièrement, la forte présence de produits en provenance de pays à faibles coûts de production; deuxièmement, la hausse du dollar canadien; et, troisièmement, la crise économique et financière de 2008-2009. Les fabricants de meubles qui ont connu cette période ont fait preuve de résilience et de créativité en améliorant et en haussant leur efficacité.
Avant d'aller plus loin, laissez-moi vous dire quelques mots au sujet de l'Association des fabricants de meubles du Québec.
L'AFMQ a été créée en 1942. Nous allons donc célébrer notre 75e anniversaire en 2017. Elle regroupe des fabricants de meubles résidentiels, de meubles de bureau et de meubles institutionnels, en plus de fabricants de composantes de meubles et de fournisseurs de l'industrie. Ces entreprises sont majoritairement de propriété québécoise.
L'AFMQ est aussi propriétaire et productrice du Salon canadien du meuble depuis sa création, en 1972. Ce salon annuel a lieu à Toronto et, grâce à plus de 7 000 participants du Canada et de l'étranger, il est l'une des cinq plus importantes foires commerciales au pays.
Jetons un coup d'oeil aux retombées de la fabrication québécoise de meubles sur l'économie canadienne.
L'industrie québécoise du meuble est un moteur important de prospérité. Elle génère un chiffre d'affaires annuel de 3,4 milliards de dollars. Si nous considérons uniquement les secteurs représentés par notre association, les dépenses de production annuelles totalisent 2,3 milliards de dollars. Ce montant génère environ 1 milliard de dollars en salaires, environ 220 millions de dollars de revenus pour les gouvernements provinciaux et fédéral, et 207 millions de dollars de revenus en parafiscalité.
Notons aussi que l'industrie québécoise du meuble est le premier client de l'industrie forestière canadienne du feuillu. Elle compte 24 000 emplois, ce qui fait d'elle l'un des sept plus importants employeurs du secteur manufacturier du Québec.
Maintenant, faisons un bref survol des principaux enjeux et défis de notre industrie, ainsi que de nos recommandations.
Je parlerai en premier de recherche-développement.
Comme vous le savez, les coûts en R-D sont extrêmement élevés, sans aucune garantie de réussite. Pour notre industrie, les activités de R-D comprennent le développement de nouveaux produits ainsi que l'innovation manufacturière, et sont rarement accompagnées par l'obtention de brevets. Nous suggérons de bonifier l'accessibilité aux aides allouées à la recherche-développement et de s'assurer de leur disponibilité afin de garantir l'innovation continue au sein de notre industrie.
En matière d'emplois, l'industrie du meuble a enregistré une croissance entre 1997 et la fin du millénaire, avec une pointe à 117 000 emplois en 2000. Depuis ce temps, on a assisté à une baisse importante. En 2014, on ne comptait plus que 72 000 emplois dans l'industrie, incluant les travailleurs autonomes. Cela représente une baisse de 39 % au cours de cette période.
L'industrie fait aussi face à une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée, amplifiée en raison de la perception négative des fermetures d'usines largement médiatisées. Parmi nos recommandations, nous suggérons au gouvernement d'organiser des activités promotionnelles d'envergure afin de faire connaître l'industrie et les carrières dans le domaine.
J'aimerais dire quelques mots au sujet du commerce électronique.
Notre industrie accuse du retard dans ce domaine. Les fabricants de meubles, majoritairement des PME, n'ont tout simplement pas les moyens requis pour élaborer des outils qui leur permettent soit de collaborer avec des grands détaillants en ligne, soit de gérer directement les transactions et les relations avec les consommateurs, en plus de commercialiser leurs produits.
Nous suggérons notamment de subventionner l'acquisition d'équipements nécessaires, d'accorder un soutien financier à la formation des employés et, enfin, d'offrir des mesures d'allégement fiscal sur les bénéfices réalisés dans le cadre du commerce en ligne aux manufacturiers se lançant dans ce domaine pour la première fois.
Passons maintenant aux enjeux de sécurité et environnementaux.
Les normes environnementales ainsi que celles relatives à la sécurité du public sont constamment mises à jour ici, au Canada, ainsi que dans les pays où nous exportons. L'AFMQ et ses membres sont évidemment en faveur de toute mesure visant à améliorer la sécurité du public et la protection de l'environnement. Cela dit, nous recommandons d'assurer que la mise en oeuvre de nouvelles mesures canadiennes s'effectue en collaboration avec l'industrie et dans un délai raisonnable, et qu'elle soit dans certains cas accompagnée de mesures transitoires.
Parlons d'exportation, qui est un domaine très important pour notre industrie.
Les États-Unis constituent le marché d'exportation no 1 des fabricants de meubles canadiens. En fait, pour le Québec, cela représente 94 % de nos exportations. Par ailleurs, les fabricants de meubles doivent constamment innover et créer de nouveaux produits. Ils misent sur les foires commerciales des États-Unis et du Canada, qui constituent leurs principales vitrines et attirent les plus importants acheteurs.
Parmi nos recommandations, nous proposons de concevoir une stratégie d'exportation des meubles à partir des foires commerciales des États-Unis et du Canada et d'accorder un soutien financier à la participation à ces foires.
Avec tous ces bouleversements, on comprend que l'industrie canadienne de fabrication de meubles et de vente au détail s'est transformée et qu'il importe d'en dresser un portrait fidèle.
Aussi, le développement de l'industrie au pays et à l'étranger requiert une bonne connaissance de tous les intervenants que personne ne semble avoir. Afin d'assurer le succès des activités sur le plan international, l'industrie du meuble a besoin de mieux connaître son marché ainsi que celui des États-Unis. Nous suggérons donc de dresser un portrait de l'industrie canadienne des manufacturiers et des détaillants de meubles, en plus d'effectuer une démarche d'intelligence de marché, incluant une analyse de la concurrence, des clientèles, des processus décisionnels et des critères de choix.
En conclusion, l'industrie canadienne et québécoise de la fabrication de meubles a traversé une période très difficile. Elle a dû s'améliorer et accroître son efficacité. L'avenir montre des signes modestes d'optimisme avec l'émergence de nouvelles possibilités. Nos fabricants se trouvent maintenant en bonne position pour profiter des ces possibilités et continuer à contribuer à la création de la richesse et à la prospérité du pays.
Par contre, dans un contexte de changements constants et de marché mondial très concurrentiel, nous demeurons vigilants, puisque rien n'est jamais gagné.
Mesdames, messieurs, merci de nous avoir offert l'occasion de vous présenter les réalités de notre industrie et quelques recommandations à considérer. Nous vous offrons notre entière collaboration dans le cadre du développement du secteur manufacturier canadien et québécois. Nous sommes disposés à répondre à toutes vos questions avec grand plaisir.
Merci.
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Cette formule, la case d'innovation, a été appliquée dans bien des pays, dont, parmi les derniers, le Royaume-Uni. Ce qui a amené d'autres pays de l'UE et de l'OCDE à étudier l'idée. L'OCDE a même proposé des lignes directrices au sujet de ce genre d'incitatif fiscal. Je parle de lignes directrices, mais je me demande dans quelle mesure elle peut les faire respecter. Elle ne le peut sans doute pas. Je crois que l'UE a accepté ces lignes directrices.
Selon les lignes directrices, il faut lier le revenu à l'activité de R-D qui a eu lieu dans le pays, par exemple. Il existe une formule selon laquelle l'entreprise qui demande ce crédit d'impôt doit montrer qu'elle a consacré de l'argent à la R-D dans une certaine mesure. Elle n'a pas besoin d'avoir réalisé elle-même toute la R-D — elle a pu en externaliser une partie —, mais une formule de cet ordre a un effet sur le crédit pour brevets.
Nous avons omis de dire dans notre mémoire que le Québec a aussi lancé un programme qui débutera en janvier. Selon les critères, il faut avoir un brevet, la R-D doit avoir été faite au Québec, il doit y avoir des crédits d'impôt pour la R-D, et la fabrication doit se faire au Québec également. L'idée, c'est qu'il ne faut pas se limiter à avoir la propriété intellectuelle, mais aussi assurer la fabrication.
Quant à nous, nous proposons que l'activité se situe au Canada. Les fabricants sont donc encouragés à faire de la R-D. S'ils commercialisent les résultats, il y aura une récompense, un encouragement à le faire, mais il faudrait dans une certaine mesure faire la fabrication et la R-D au Canada.
On peut probablement songer à différentes formules pour établir un chiffre: quelle doit être la part de la fabrication, la part de la R-D, l'externalisation partielle est-elle possible et l'activité peut-elle avoir lieu à l'étranger, etc.?
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Vous avez raison de dire que les meubles canadiens sont des meubles de qualité.
Diffuser notre image de marque dans le monde est difficile et coûteux. Nous avons essayé de le faire grâce au Salon canadien du meuble, qui nous appartient. Nous avons un site Web qui donne la liste de quelque 70 fabricants canadiens. Le site a de nombreux visiteurs parce que les gens sont à la recherche de meubles de qualité. Notre site renvoie les visiteurs aux sites des autres fabricants où ils peuvent trouver les meubles qu'ils cherchent.
Aux États-Unis, on voit se dessiner une certaine tendance à la relocalisation des usines de meubles délocalisées. À l'heure actuelle, c'est encore plus un voeu qu'une réalité, mais de nombreux consommateurs ont la même expérience que vous. Ils pensaient avoir fait une bonne affaire, mais, trois ans plus tard, le meuble acheté à si bon prix est mis le long du trottoir, pour être ramassé par les éboueurs. C'était probablement une bonne affaire pour le vendeur, mais pas pour l'acheteur.
Que faire dans cette situation? Les besoins et les goûts des consommateurs ont évolué. Les jeunes d'aujourd'hui ne voudront peut-être pas acheter un mobilier de chambre à coucher qui durera 38 ans. Ils préféreront peut-être mettre leur argent ailleurs. Il faut donc trouver un moyen terme.
Pour ce qui est l'image de marque du Canada, nous avons la possibilité de l'améliorer. Comment? Ce n'est pas une chose qu'une société ou une association peut faire seule. Il doit s'agir d'un effort global du gouvernement pour faire la promotion des biens fabriqués au Canada.
Ce que je dis des meubles s'applique aussi à la plupart des produits du secteur manufacturier canadien car on ne peut pas survivre sans qualité.
Oui, je pense qu'il est possible de faire quelque chose pour rehausser notre image de marque. Lorsque nous voyons un produit fait au Canada, nous savons que c'est un produit de qualité avec lequel nous en avons pour notre argent.
Encore un autre exemple… en toute franchise, Alex propose d'inviter quelques personnes à comparaître devant le comité, ce qui est parfaitement raisonnable. Je suis sûr que d'autres membres voudront en inviter d'autres pour nous renseigner sur l'étude que nous avons entreprise. Pourtant, pendant que nous siégeons en public, les témoins proposés par M. Nuttall ne sont même pas pris en considération. On nous oppose un non catégorique.
Le plus drôle dans tout cela, c'est que le a jugé ces gens assez bons pour les nommer membres d'un comité ou d'une commission. Nous devrions les inviter et leur demander de nous donner leur avis.
Je ne sais pas combien de réunions M. Nuttall envisageait de leur consacrer. Aujourd'hui, par exemple, nous avons entendu deux groupes. Nous pouvons prévoir une réunion de deux heures ou d'une seule heure, selon ce qui convient le mieux. En une heure, nous aurions pu apprendre tout ce que nous voulons de ces deux groupes et, dans la seconde heure de la réunion, nous aurions entendu deux des témoins proposés par M. Nuttall.
Je ne critique ni le président ni le greffier. Ce n'est pas mon intention. Je veux simplement suggérer une solution possible permettant de convoquer davantage de témoins. Cela me semble sensé et ne diminuerait en rien ce que nous essayons de faire.
C'est une occasion pour mes collègues libéraux d'exercer l'indépendance qui leur a été accordée. Je ne sais pas s'ils ont reçu une lettre de mandat directement du ou s'il s'agissait de directives générales, mais c'est l'occasion pour eux de manifester leur indépendance et de dire qu'ils ont déjà rejeté la motion de Lobb. C'était probablement une action directe du général Leslie. Nous avons maintenant une autre série de motions proposant de convoquer des témoins qui peuvent nous présenter des renseignements intéressants, mais le général Leslie ne pense pas non plus que nous devrions les entendre.
Je ne sais pas pourquoi nous avons de telles réactions. J'ai proposé de nombreux témoins, mais aucun d'entre eux n'a encore comparu devant le comité. Je crois que certains ont été invités, ce qui est très bien. Je n'ai pas l'impression que nous ayons à respecter une échéance quelconque dans le cadre de cette étude, mais il y a peut-être une limite. Toutefois, si les libéraux votent contre cette occasion de réserver deux réunions à l'audition des témoignages les plus pertinents concernant Statistique Canada…
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J'essaie simplement de faire le point, monsieur le président.
Ils disent non à M. Nuttall, comme ils disent non à cette motion. Tout se tient. Nous avons affaire ici à des renseignements pouvant aider le secteur manufacturier et d'autres gens à prendre des décisions. Cela aide ou peut aider les décideurs du pays à prendre des décisions.
Qu'est-ce que les libéraux ont fait jusqu'ici? On peut dire, pour résumer la situation, qu'ils n'ont pas tenu les promesses qu'ils auraient dû respecter et ont respecté les promesses auxquelles ils auraient dû renoncer. C'est vraiment la synthèse de ce que nous avons vu pendant un an.
J'ai une liste des autres choses que j'avais à dire, mais je vais les garder pour plus tard.
Pour l'amour de Dieu, quelques personnes de plus peuvent venir et être intégrées dans un groupe existant ou former un groupe à part. Certaines d'entre elles vivent probablement à Ottawa ou à Toronto, de sorte qu'il ne serait pas coûteux de les faire venir. Elles pourraient aussi témoigner par vidéoconférence, ce qui ne coûte presque rien. Nous pourrions en tirer des renseignements utiles. Je vais en rester là pour le moment.
Au début de novembre, l'année dernière, les libéraux ont fait part de très bonnes intentions en ce qui concerne l'indépendance des comités… Il n'y a pas d'indépendance dans les comités. Nous avons affaire à un système régi par les whips, tout comme c'était le cas auparavant. Nous avons vu la semaine dernière qu'en cas de difficultés, le bureau du whip libéral vient dare-dare pour conseiller les députés libéraux.
Dans un système indépendant, les membres des comités jouissent d'une autonomie complète. Le seul moment où le bureau du whip intervient, c'est en cas de substitution. Voilà un autre point à noter.