:
Peut-être pouvons-nous nous mettre en marche. Il est presque 15 h 35.
Avant de souhaiter la bienvenue à la sous-ministre et au ministre qui va nous faire une déclaration d'ouverture, nous avons une question de régie interne à régler.
Sur la feuille que vous avez en main, vous pouvez lire que Jonathan Faull, directeur général de la section Justice, Liberté et Sécurité, au sein de la Commission européenne, sera à Ottawa la semaine prochaine pour discuter de différents dossiers avec ses homologues de CIC et du ministère de la Justice. Il aimerait profiter de l'occasion pour rencontrer les membres de notre comité. Il souhaitait que cela se fasse jeudi après-midi, soit le 18 mai, mais je pense que notre greffier a pris les dispositions pour que nous le recevions mercredi entre 17 h 30 et 18 h 30. Est-ce que cela convient à tous?
D'accord. Alors, prenez note que nous allons accueillir ce directeur général de la Commission européenne mercredi de 17 h 30 à 18 h 30.
Au nom de tous les membres de notre comité, je veux souhaiter la bienvenue au ministre Solberg et à sa sous-ministre, Janice Charette, qui nous rendent visite aujourd'hui. Je tiens à vous remercier, monsieur le ministre, d'avoir répondu si rapidement à notre invitation.
Je crois que vous avez une déclaration d'ouverture; alors quand vous serez prêt, nous vous écoutons.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bon après-midi, monsieur le président et membres du comité.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, accompagné de Janice Charette, sous-ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole devant le Comité permanent.
[Français]
Je suis fier d'avoir l'occasion de vous informer du travail important accompli par notre ministère.
[Traduction]
Premièrement, je voudrais dire aux membres qu'à mon avis, nous pouvons collaborer en vue de résoudre les problèmes et de mieux adapter le système de citoyenneté et d'immigration aux besoins des Canadiens et des personnes souhaitant immigrer au Canada.
Au cours des derniers mois, j'ai déjà rencontré plusieurs membres du comité. Je les ai écoutés et j'ai été agréablement surpris de découvrir qu'en grande partie, nous étions d'accord quant aux problèmes devant être réglés. Il m'apparaît aussi évident que les gens réunis ici aujourd'hui sont fortement déterminés à trouver des solutions réalisables, et qu'ils possèdent suffisamment de connaissances et d'expertise pour le faire.
J'ai également rencontré des intervenants, y compris plusieurs de mes homologues provinciaux. Ils me disent qu'ils souhaitent collaborer avec notre gouvernement afin de créer un système d'immigration équitable qui protège les personnes dans le besoin et encourage les ressortissants d'autres pays à contribuer à l'économie canadienne.
J'ai aussi passé de nombreuses heures à discuter avec des députés de tous les partis, sans me limiter nécessairement aux membres de ce comité. Ils m'ont fait part de leurs impressions sur notre système d'immigration, en se fondant sur les discussions qu'ils avaient eux-mêmes eues avec leurs commettants et commettantes, et il est évident qu'il existe de nombreux défis. Je suis donc ici aujourd'hui pour demander au comité de nous aider et de nous conseiller en vue de relever ces défis.
Notre gouvernement est au pouvoir depuis un peu plus de 100 jours. Durant cette période, j'ai déjà pu observer certains problèmes qui existent depuis longtemps.
On compte neuf millions de réfugiés à l'étranger ayant besoin de protection, et le Canada doit faire sa part pour les aider et leur donner asile. Il s'agit d'une obligation morale. Toutefois, des ressources importantes sont allouées au traitement des demandes d'asile présentées au Canada par des personnes qui n'ont pas besoin d'être protégées. Même si l'arriéré a considérablement diminué, trop souvent le système d'octroi de l'asile au Canada est complexe, lent, coûteux et inefficace. Notre pays doit s'assurer que nous pouvons aider les personnes ayant réellement besoin d'être protégées tout en tenant compte de ces réalités. Nous avons hâte d'entendre votre opinion sur la façon d'améliorer le système pour tous les intéressés.
En raison de l'attrait exercé par le Canada sur les nouveaux arrivants, nous recevons plus de demandes d'immigration que nous pouvons en accepter. L'année dernière, conformément à l'objectif fixé par le Parlement, le gouvernement devait accueillir entre 220 000 et 245 000 nouveaux résidents permanents. Nous avons dépassé ce nombre; nous en avons accueillis en fait plus de 260 000. Et pourtant, l'arriéré a augmenté au cours des dernières années et, actuellement, 800 000 personnes souhaitant venir au Canada attendent que leur demande soit traitée.
Cette situation est directement reliée à un autre problème auquel se heurte le système d'immigration canadien. Le Canada, et notamment ses principales villes, est un endroit attrayant où travailler et demeurer pour les personnes sans statut juridique. Sans aucun doute, ces personnes ont tendance à travailler fort, mais le problème de base n'est pas résolu: elles sont arrivées au Canada clandestinement. Le gouvernement précédent a renvoyé des dizaines de milliers de ces travailleurs sans papiers dans leurs pays d'origine. Il a compris que si aucune sanction n'était imposée aux personnes entrant clandestinement au Canada, des centaines de milliers d'autres tenteraient également d'y entrer de la même manière. Il y a aussi la question de l'équité. Quel message enverrions-nous si l'on accordait soudainement un statut juridique aux personnes entrées clandestinement au pays, tandis que celles qui respectent les règles doivent attendre leur tour, souvent pendant des années?
J'incite mes collègues à collaborer avec moi en vue de trouver des façons de faire entrer légalement les travailleurs manuels au Canada.
Actuellement, plusieurs de nos programmes prennent en considération les défis du marché du travail que doivent relever les travailleurs qualifiés et non qualifiés. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires est conçu pour répondre à des besoins locaux, à l'égard d'emplois précis. L'année dernière, plus de 95 000 travailleurs étrangers qualifiés sont venus au Canada. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires aide les travailleurs à améliorer leurs connaissances linguistiques et à se familiariser avec la vie au Canada. Donc, si par la suite, ils décident de présenter une demande de résidence permanente, l'expérience qu'ils ont acquise au Canada améliorera leurs chances de satisfaire aux exigences concernant la résidence permanente.
Le Programme des candidats des provinces permet la sélection des nouveaux arrivants en fonction des besoins du marché du travail. Les provinces jouent un rôle important. Le Québec choisit ses propres travailleurs qualifiés, et le Programme des candidats des provinces aide les autres provinces à favoriser l'immigration de personnes qui possèdent les compétences et les autres qualités nécessaires pour remédier aux pénuries de main-d'oeuvre. Ce programme pourrait toutefois servir davantage, et nous sommes prêts à aider les provinces et les territoires à l'utiliser plus souvent, s'ils le désirent.
Devant le grand nombre de défis, nous ne restons pas les bras croisés. Notre gouvernement a déjà commencé à apporter des améliorations au système de la citoyenneté et de l'immigration. Pour les Canadiens et ce gouvernement, les immigrants sont précieux.
Dans le budget de 2006, nous avons réduit immédiatement les frais relatifs au droit de résidence permanente de 975 $ à 490 $.
En outre, j'étais heureux d'annoncer récemment que les étudiants étrangers qui fréquentent nos universités et nos collèges pourront compétitionner sur un pied d'égalité avec leurs pairs canadiens pour l'obtention des emplois hors campus.
[Français]
Nous estimons qu'environ 100 000 étudiants bénéficieront de cette initiative partout au Canada.
[Traduction]
Le programme augmentera l'attrait du Canada pour les étudiants étrangers et permettra à ceux-ci d'obtenir une expérience précieuse au Canada, qui nous sera aussi profitable qu'à eux.
Nous avons également affecté 18 millions de dollars à l'accélération de la reconnaissance des titres de compétence étrangers.
[Français]
Cette priorité était un élément important de notre campagne électorale.
[Traduction]
Puisque l'immigration relève tant des provinces que du Canada, nous reconnaissons le besoin de consulter nos partenaires provinciaux et nous avons déjà commencé à le faire.
Le gouvernement consacre 307 millions de dollars additionnels au financement de l'établissement pour les deux prochaines années, une somme qui s'ajoute aux investissements faits dans les récents budgets. Ce financement donnera aux nouveaux arrivants l'accès à des réseaux entiers de personnes et de services qui ont pour but de les aider à réussir. De plus, il nous permet non seulement de remplir notre engagement de financer l'accord Canada-Ontario, mais aussi de fournir un financement additionnel à d'autres provinces et territoires, à l'exception du Québec, afin d'abattre les barrières à l'intégration des nouveaux arrivants.
[Français]
Le premier ministre Harper s'était engagé à s'attaquer à ce dossier. Il l'a fait.
[Traduction]
Pour venir en aide aux parents canadiens qui adoptent des enfants nés à l'étranger, notre gouvernement s'est engagé au cours de la dernière campagne électorale à présenter un projet de loi visant à attribuer la citoyenneté à ces enfants. Je suis convaincu que nous serons en mesure de respecter cet engagement.
Nous n'avons pas toutes les réponses. Nous croyons toutefois que les réponses doivent faire preuve d'équité et de compassion, tout en garantissant la sécurité de nos frontières et l'intégrité de notre système d'immigration. Nous devons trouver un juste équilibre, et je me réjouis à l'idée de collaborer avec les membres du comité permanent pour atteindre cet objectif.
Je vous dirai en terminant, malgré les rumeurs voulant le contraire, que les questions qui touchent l'immigration et le système d'immigration ne me sont pas totalement étrangères. Je vis à Brooks, une ville albertaine abritant 1 200 anciens réfugiés du Soudan, qui représentent près de 10 p. 100 de toute la population de la collectivité. À l'intérieur de l'abattoir local, on peut entendre 36 langues différentes. Je sais très bien à quel point ces nouveaux arrivants sont heureux d'avoir trouvé une nouvelle demeure dans le plus merveilleux pays du monde.
Je vous remercie beaucoup et je répondrai avec plaisir à toutes vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci d'être venu nous rencontrer. Je suis un nouveau membre du comité, et je suis en train d'apprendre beaucoup sur ce ministère. Or, il y a une chose que je sais déjà, à savoir que derrière chaque dossier, il y a une personne. Contrairement à ce qui se passe dans d'autres ministères où vous devez vous en tenir à des règles ou à des règlements, il y a une personne qui se trouve derrière chacun de ses dossiers. On ne s'occupe pas ici de choses — mais de personnes, ce qui est beaucoup plus important.
J'ai eu l'occasion de constater — non pas en tant que membre du comité, mais en tant que député de l'opposition, au cours de la dernière législature —, que certains ministères ont la réputation d'être très efficaces. Quand vous leur soumettez une demande, ils vous donnent une réponse. Le Bureau des passeports est assez efficace. Il s'est beaucoup amélioré. Même Revenu Canada semble être en mesure de retrouver rapidement ceux qui doivent de l'argent au fisc. Toutefois, votre ministère ne semble pas jouir d'une bonne réputation pour ce qui est des délais de réponse — et l'arriéré qui existe en est la preuve.
Ma question est la suivante: avez-vous des délais à respecter au sein du ministère? Je sais que chaque dossier est unique, mais existe-t-til des délais de traitement selon le type de demande? Est-ce que ces délais sont respectés? Enfin, et ma dernière question s'adresse aussi au sous-ministre, êtes-vous satisfait du rendement de votre ministère et, sinon, quelles mesures entendez-vous prendre pour l'améliorer?
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J'aimerais faire quelques commentaires à ce sujet.
Il existe, croyez-le ou non, des délais. D'abord, les personnes qui présentent une demande peuvent voir, si elles consultent l'Internet, combien de temps prendra le traitement de leur dossier. Toutefois, nous avons également des délais que nous essayons de respecter à l'interne, dans deux domaines en particulier. Prenons l'exemple du CISR, où le président de la Commission fixe les délais à l'intérieur desquels un dossier doit être traité, dans une année donnée. Ces indicateurs servent à évaluer notre rendement, que ce soit à l'interne ou à l'externe.
Ensuite, je suis très fier des employés du ministère. Je sais que les gens se plaignent de la longueur des délais, mais je pense que les employés essaient de faire de leur mieux pour accélérer le processus. Plusieurs mesures ont été prises à cet égard. Je songe, par exemple, au système mondial de gestion des cas, qui a été grandement décrié dernièrement, mais qui, d'après ce que je constate, peut contribuer pour beaucoup à améliorer la situation.
Cela dit, il y a deux ou trois facteurs qu'il importe de retenir quand nous parlons de l'arriéré. Par exemple, nous ne voulons pas assurer le traitement de 250 000 ou 260 000 demandes dans le seul but de nous retrouver, ensuite, avec 300 000 nouvelles demandes sur les bras. Cela ne fera qu'engorger le système, et malgré l'efficacité du personnel, les gens devront attendre plus longtemps avant d'avoir une réponse. Nous devons trouver un moyen de composer avec toutes ces demandes. Devons-nous mettre sur pied un système différent, autrement dit restreindre le nombre de personnes qui présentent une demande au titre de certaines catégories, en attendant que l'arriéré soit éliminé? D'autres pays ont recours à des moyens différents pour venir à bout de ce problème.
Ce sont-là certaines des questions auxquelles je cherche une réponse. Si nous arrivons à trouver une piste de solution, nous pourrons alors commencer à réduire l'arriéré et à accélérer le traitement des demandes.
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Je sais que nous sommes capables de vous fournir certaines données statistiques.
Au Canada même, nous acceptons, je crois, la moitié environ des personnes qui font une demande. Notre régime est très généreux par rapport à celui du reste du monde quand vient le temps d'accepter des demandes de statut de réfugié, mais je vais faire en sorte que ces chiffres vous soient confirmés.
Il ne fait pas de doute que le régime serait moins coûteux — que le gouvernement fédéral ferait des économies — si le nombre des appels était parfois réduit, parce que dans certains cas, les personnes qui ont recours à ce régime ne sont pas des réfugiés légitimes, mais elles demeurent ici suffisamment longtemps pour obtenir une décision favorable pour des motifs d'ordre humanitaire. Toutefois, les autres frais, naturellement, sont assumés par les provinces qui paient des avocats pour défendre les demandeurs. Par conséquent, il est dans l'intérêt de tous de faire en sorte que le régime est équitable, d'une part, et qu'il n'est pas trop complexe, d'autre part. Il existe probablement des moyens de le faire.
En ce qui concerne votre première observation, c'est-à-dire que vous êtes nouvelle au sein de ce comité-ci, à mon avis, si la connaissance des dossiers est importante, le gros bon sens et la bonne volonté le sont tout autant. Vous vous en sortirez fort bien, même si vous représentez une circonscription rurale. Dans ma circonscription rurale, nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes d'immigration parce que nous comptons tant de réfugiés. Chaque député suit, jusqu'à un certain point, un cours éclair de formation en immigration du simple fait de sa charge.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aussi à vous, monsieur le ministre, de nous honorer de votre présence.
Avant de poser mes questions, j'aimerais seulement vous expliquer brièvement que la circonscription que je représente, Vancouver-Ouest — Sunshine Coast — Sea to Sky Country, est la plus peuplée du Canada. La population y croît de façon vertigineuse, en grande partie en raison de la politique sur l'immigration dont nous jouissons au pays, et énormément de personnes viennent s'installer en Colombie-Britannique et dans mon comté. Je suis également porte-parole adjoint aux Finances et président du caucus de la Colombie-Britannique; cela fait donc beaucoup de monde à représenter, et avec qui communiquer.
Je vous dirais d'emblée que je suis franchement déçu de votre allocution, monsieur le ministre. Elle tient en huit pages à double interligne, alors que vous êtes en poste depuis une centaine de jours, soit trois mois. Peut-être avais-je tort, mais je me serais attendu à ce que vous nous présentiez un rapport trimestriel et un compte rendu des activités de votre ministère pour les trois derniers mois et, plus important encore, à ce que vous nous exposiez vos intentions, votre énoncé de mission ou votre vision pour l'avenir.
Grâce à sa politique sur l'immigration, le Canada est le meilleur pays au monde, et ce comité auquel nous siégeons fièrement est d'une importance capitale pour la réussite et l'avenir des Canadiens. Nous ne sommes pas au ministère des Finances, où l'on traite de chiffres. Ici, nous parlons de vraies personnes, de vraies familles qui façonnent l'avenir du pays; pour les représenter et défendre leurs intérêts, nous devons travailler ensemble. Dans ce document, je ne vois aucune vision ni aucun plan pour l'avenir.
En ce moment même, au Canada, nous sommes assis sur ce que j'appelle une bombe à retardement. Une masse critique de gens faisant partie du groupe d'âge des baby-boomers se préparent à prendre leur retraite et, en même temps, nous avons besoin que davantage de personnes viennent s'installer au Canada pour faire contrepoids au phénomène et remplacer ceux qui partiront bientôt à la retraite et réduiront d'autant la main-d'œuvre. Nous sommes donc aux prises avec une véritable bombe à retardement.
Ajoutons à cela le taux de croissance que nous observons en Colombie-Britannique et en Alberta, de même que les besoins de main-d'oeuvre et... il nous faut tous les types de travailleurs, tant dans les corps de main-d'oeuvre secondaire, comme nous l'avons dit, que dans le secteur de la santé. Il y a des demandes incroyables de travailleurs dans l'Ouest canadien, et dans l'ensemble du pays, on enregistre le taux de chômage le plus bas en 30 ans.
Quand on sait cela et qu'en même temps, comme vous l'avez souligné dans votre rapport, on voit que 800 000 personnes attendent que l'on traite leur demande, c'est consternant, parce que la solution se trouve juste sous notre nez. Normalement, nous essayons d'équilibrer l'offre et la demande. Eh bien, en ce moment même, au Canada, il y a une très forte pénurie de main-d'œuvre, et nous devons ouvrir les vannes du marché du travail.
Je vous demande donc humblement ceci : quelle sera votre stratégie pour éliminer l'arriéré et accueillir ces 800 000 personnes en attente de statut au Canada, et quand pensez-vous que ce sera fait?
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Merci pour votre question.
Je crois qu'il va sans dire que je rejette la prémisse de votre longue intervention, selon laquelle nous n'avons aucun plan d'action. En fait, nous avons commencé à mettre en œuvre un programme et, en regardant ce document de plus près, vous verrez que nous avons à notre actif un certain nombre de réalisations.
Si je puis m'exprimer ainsi, je dirais que les gens en ont assez des belles paroles. Ils veulent que l'on agisse. Nous avons pris des mesures très tôt, et nous entendons continuer dans cette voie. Mais il est également vrai que ce sont des dossiers complexes; c'est pourquoi j'aimerais grandement connaître vos opinions. C'est ce que je vous demande dans le document à double interligne que je vous ai remis — et qui, soit dit en passant, vous laisse un peu plus de temps pour poser des questions et proposer vous-mêmes des solutions.
Donc, je voudrais vraiment connaître votre avis. J'ai parlé du problème de l'arriéré de 800 000 demandes, ainsi que de l'entrée au Canada de 250 000 à 260 000 personnes annuellement; or, à cela, il faut ajouter 300 000 demandes d'accueil supplémentaires. Par conséquent, que pouvons-nous faire pour éviter que la liste ne s'allonge davantage et pour que les demandes des gens puissent être traitées dans un délai raisonnable?
Il ne suffit donc pas que j'arrive ici avec une grande vision. Si les gens veulent que nous agissions, j'aimerais connaître leurs opinions. Alors n'hésitez pas à me parler franchement.
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Monsieur le ministre, je vous ai déjà mentionné que je voulais vous proposer une solution qui ferait en sorte de réduire les délais dans les bureaux à l'étranger. Pour ce faire, nous avons cependant besoin de statistiques sur la situation de ces bureaux.
En faisant des recherches, nous avons appris que des gens avaient retiré leur demande parce que la longueur de l'attente les avaient découragés, et que le nombre de ces demandes semblait augmenter dans plusieurs bureaux.
Je ne m'attends pas à ce que vous me disiez quelle solution vous appliquerez à cet égard. Par contre, vous pouvez peut-être fournir au comité un rapport précisant le nombre de décisions de sélection présentement en attente, le nombre de visas émis ainsi que le nombre de demandes acceptées, refusées et retirées. De plus, vous pourriez peut-être nous dire en combien de temps on peut obtenir une enquête sécuritaire.
Dans certains cas où nous sommes intervenus, le ministère a su obtenir très rapidement les documents de voyage, entre autres, ainsi que tout ce qui était nécessaire pour émettre les visas. Par contre, il semble y avoir un mythe voulant que les enquêtes sécuritaires soient très longues. Pourriez-vous nous donner des statistiques à cet égard?
Ma collègue Johanne Deschamps parlait plus tôt des problèmes reliés aux ambassades en Afrique. Ce qui se passe au bureau d'Abidjan semble obscur. Or, plusieurs problèmes que nous avons à traiter à nos bureaux relèvent du bureau d'Abidjan. Les délais sont interminables. Nous avons de la difficulté à entrer en communication avec ce bureau. C'est celui qui, je crois, offre le moins de service. Pourriez-vous nous donner des éclaircissements sur les problèmes de cette ambassade?
Nous avons également des inquiétudes concernant les gens qui demeurent au Moyen-Orient. Il s'agit ici des éternelles tensions qui opposent certains pays, entre autres le Liban et la Syrie. Le Canada oblige les Libanais qui font une demande de résidence permanente au Canada à se rendre à l'ambassade de la Syrie.
Vous comprenez sans doute le problème. J'aimerais que des représentants de votre ministère reviennent avec des propositions et des explications sur la façon dont s'est fait le choix en termes de services. Ils pourraient aussi nous informer du nombre d'employés du ministère qui travaillent dans chacun des bureaux. Cela permettrait au comité de bien comprendre le problème et de se pencher sur des solutions.
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De manière générale, je crois que Blair a bien cerné le problème. La situation démographique étant ce qu'elle est, il y a des besoins précis dans divers métiers. L'Alberta, qui a une économie en plein essor, a besoin de certains types de travailleurs. Il semble que tous les employeurs auxquels je parle, qu'ils soient à la recherche de camionneurs, de soudeurs ou autres, trouvent difficile de recruter du personnel.
Je sais que c'est une question d'équilibre, en ce sens que nous voulons engager des travailleurs canadiens qui correspondent au profil recherché, mais, bien souvent, c'est impossible à trouver. Ressources humaines et Développement social Canada a fait des études là-dessus, et si la tendance se maintient, il y aura des pénuries de main-d'oeuvre dans tous les secteurs; c'est un problème sur lequel il faudra se concentrer.
Par ailleurs, avec notre système de notation actuel, bon nombre de personnes qualifiées qui entrent au Canada ne trouvent pas nécessairement du travail, ce qui peut être frustrant. Il est vrai que c'est parfois une question de titres de compétence, mais le profil de ces personnes, bien souvent, ne correspond pas à nos besoins. D'une part, des immigrants entrent massivement au pays sans qu'on puisse leur offrir du travail, et d'autre part, nous avons des besoins, mais personne pour les combler.
Je me demande si on peut compter sur le Programme des candidats des provinces pour y remédier, ou si on peut travailler le système de l'intérieur pour répondre à nos besoins par des mesures systématiques. J'aimerais connaître votre opinion là-dessus.