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Nous pouvons peut-être ouvrir la séance.
Avant de commencer, je voudrais remercier mon collègue Andrew Telegdi d'avoir présidé la dernière séance du comité. Je ne pouvais être ici. On m'a dit qu'il a très bien fait cela et même que le président actuel devrait être remplacé par le vice-président, alors il vaudrait que je ne m'absente pas trop souvent à l'avenir.
Merci, Andrew, d'avoir fait un excellent travail. Je vous en suis très reconnaissant.
Ce matin, je voudrais souhaiter la bienvenue, au nom du comité, à nos témoins. Nous avons M. Ken Sandhu, commissaire à temps plein de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Siège social, et vice-président de la Section de la protection des réfugiés au Bureau régional de Toronto.
Bienvenue, monsieur Sandhu.
Nous avons également Lois Figg, commissaire à temps plein et vice-présidente adjointe de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Bureau régional de Toronto.
Bienvenue à vous également.
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Oui. Pouvez-vous préciser?
Avant que vous ne fassiez cela, je voudrais également souhaiter la bienvenue à Krista Daley, avocate générale principale.
Bienvenue à vous tous, ici aujourd'hui. Nous allons commencer dans un moment, j'en suis certain, dès que nous saurons de quoi M. Telegdi parle, car je ne sais pas tout à fait...
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Silence, s'il vous plaît.
Nous pouvons peut-être continuer ce qui est prévu à l'ordre du jour de la séance. Cette question se précisera, j'en suis certain, au moment opportun.
Bienvenue à tous. Nous aurons une séance productive, comme c'est généralement le cas. Je suis certain que vous en êtes tout à fait conscients. Nous vous donnons l'occasion de présenter vos observations liminaires — et sentez-vous bien à l'aise de le faire — et par la suite, naturellement, les membres de notre comité aiment bien profiter de l'occasion pour vous poser des questions ou faire des observations ou autres commentaires. Donc, sentez-vous parfaitement à l'aise, si une telle chose est possible. Je vous invite à nous présenter vos exposés et nous verrons ce qu'il faut faire au fur et à mesure de la séance.
Monsieur Sandhu, madame Figg ou Krista Daley, c'est à vous de décider qui souhaite prendre la parole en premier.
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Je suis arrivé au Canada en 1968 à l'âge de 18 ans en tant qu'immigrant reçu. J'ai fréquenté l'école secondaire à Guelph en Ontario, où j'ai terminé ma 13
e année. J'ai obtenu un baccalauréat de l'Université de Guelph et j'ai travaillé comme agent de correction pour le ministère ontarien des Services correctionnels. J'ai été promu à divers postes et j'ai acquis de l'expérience dans la gestion des ressources humaines et des ressources financières, notamment dans des postes de surveillance.
En mars 1988, j'ai été nommé premier vice-président de la Commission ontarienne des libérations conditionnelles, ce qui était une nomination par décret. En mars 1995 j'ai été nommé président de la Commission ontarienne des libérations conditionnelles, poste que j'ai occupé jusqu'en septembre 2001. Jusqu'à ma nomination à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié à titre de commissaire en juin 2004, j'ai occupé divers postes de direction au sein du gouvernement de l'Ontario.
Je suis commissaire à temps plein de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié depuis trois ans. À l'automne 2006, à la suite de l'annonce publiée par le cabinet de la ministre, j'ai postulé le poste de vice-président et, après une entrevue, j'ai été nommé en mars 2007.
J'ai encore quelques dossiers à traiter dans le cadre d'audiences à Toronto et je dois en même temps m'acquitter de mes responsabilités de vice-président. Je fais donc la navette entre Toronto et Ottawa. Mon poste est à Ottawa, et je viendrai donc m'y installer dans un avenir rapproché.
Pour ce qui est de mes études, j'ai obtenu une maîtrise de l'Université York et j'ai commencé un doctorat, mais je ne l'ai pas terminé. Il ne me reste que la thèse à mener à bien.
Je suis membre de plusieurs organisations professionnelles bénévoles et j'ai reçu quelques récompenses au cours de ma carrière. J'ai un certificat d'entraîneur de niveau 1 de l'Ontario Baseball Association et j'ai été entraîneur pour des équipes de baseball mineur pendant plusieurs années et pour des équipes féminines de soccer.
Je suis marié, j'ai trois enfants, et c'est mon 32e anniversaire de mariage aujourd'hui.
Des voix: Bravo!
M. Ken Sandhu: Merci.
Voilà donc ma déclaration en ce qui me concerne, monsieur le président. J'ai présenté mon CV, et je présume que les membres du comité l'ont reçu. S'ils ont des questions à poser à ce sujet, je serai heureux d'y répondre.
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Je voudrais moi aussi faire une déclaration liminaire.
Bonjour, monsieur le président; bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité.
J'ai immigré au Canada lorsque j'étais bébé, avec mes parents qui sont venus d'Angleterre à Montréal. Après le cégep, je suis allée à l'Université de Western Ontario où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en histoire. Je suis allée à la Faculté de droit de l'Université de Windsor; c'est à ce moment-là que j'ai développé une passion pour les droits de la personne, et j'ai été reçue au barreau ontarien en 1988.
Peu après, j'ai commencé à travailler pour la Commission de l'immigration et du statut de réfugié à titre d'agente d'audience. Environ sept mois plus tard, j'ai été promue gestionnaire de l'unité qui comptait environ 40 agents d'audience.
En juillet 1990, j'ai été embauchée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. J'ai été affectée à Hong Kong à titre de conseillère en appel pour représenter les boat-people vietnamiens qui étaient dans des camps. Mon travail consistait à me rendre dans les camps, à les interviewer et à faire valoir les demandes valables.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés m'a envoyé en détachement pendant 18 mois pour travailler au comité spécial qui s'occupait surtout des mineurs non accompagnés. Mon travail consistait à faire une recommandation sur leur statut de réfugié mais aussi à trouver une solution durable pour chacun de ces mineurs.
En mai 1994, j'ai été nommée par le gouvernement de Hong Kong à la Commission d'examen du statut de réfugié, l'organisme qui prend les décisions à l'égard des appels des réfugiés. Plus tard au cours de cette année, je suis rentrée chez moi au Canada.
Après la naissance de ma fille en juin 1995 — en fait, c'était son anniversaire hier —, je suis restée à la maison pendant trois ans pour m'en occuper. J'ai fait partie d'un groupe de bénévoles au Metro Mothers Network à Toronto. Je suis retournée sur le marché du travail en 1998 lorsque j'ai été embauchée par la Commission des droits de la personne de l'Ontario. J'y ai travaillé comme enquêtrice pendant environ un an. À la suite d'un concours, je suis devenue médiatrice.
Au cours de cette période de ma vie, j'ai également été directrice à la garderie de ma fille. J'ai aussi suivi des cours du soir et en juin 2003 j'ai obtenu une maîtrise en droit de la Osgoode Hall Law School.
Au début de l'année 2000, j'ai été invitée à passer un examen écrit d'une durée de trois à quatre heures pour devenir commissaire à la CISR. Après avoir réussi l'examen et l'entrevue, j'ai été nommée à la CISR en juin 2000.
J'ai reçu une formation pendant environ quatre semaines et j'ai été d'abord assignée à l'équipe des Amériques à Toronto. L'équipe dont je fais partie entend des demandes provenant des Amériques. J'ai également été nommée mentor.
Je dois souligner qu'au début j'avais été nommée pour deux ans, mais qu'en avril 2002, mon mandat a été renouvelé pour cinq autres années. Le président qui était à l'époque Peter Showler m'a nommée chef d'équipe. J'ai dirigé une équipe de décisionnaires à Toronto jusqu'en avril 2005.
En avril 2005 j'ai été nommée vice-présidente adjointe de la Section d'appel de l'immigration à Toronto. À l'automne de la même année, M. Fleury, notre ancien président, m'a nommée vice-présidente intérimaire de la Section d'appel de l'immigration pour trois mois.
Plus récemment, en novembre 2006, j'ai participé au concours pour le poste de vice-présidente adjointe de la Section d'appel pour les réfugiés et, en avril 2007, la a renouvelé mon mandat pour trois ans et m'a nommée vice-présidente adjointe de la Section d'appel pour les réfugiés à Toronto.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Merci d'être ici aujourd'hui.
Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Vous semblez tous les deux d'avoir d'importantes occasions de célébrer aujourd'hui et hier, mais vous êtes ici, alors j'espère que nous ne vous avons pas obligés à changer vos plans. Je tiens à vous remercie d'être ici aujourd'hui et je vous félicite pour votre état de service et vos CV.
Je pense que nous souhaitons vous parler notamment pour connaître votre point de vue et savoir quelle est votre vision dans le cadre de vos nouvelles fonctions et comment vous pouvez relever les défis auxquels fait face la CISR à l'heure actuelle. Ma question s'adresse donc à vous deux, mais à M. Sandhu d'abord. J'aimerais savoir quels sont à votre avis les défis les plus urgents que doit relever la CISR à l'heure actuelle?
Monsieur Sandhu, à la lumière de ce que vous venez tout juste de dire, à votre avis, comment pouvons-nous ou, plus spécifiquement, comment pouvez-vous faciliter le règlement du problème de l'arriéré à l'heure actuelle? Quelles sont les trois mesures que vous allez prendre ou adopter, alors que vous avez déjà accepté cette tâche et, je suppose, commencé à vous en occuper?
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Monsieur, nous avons déjà commencé à prendre des mesures. Nous avons mis en place, dans notre région de l'Ouest, une initiative que nous appelons l'approche intégrée pour les audiences. Cela signifie que nous avons nommé des commissaires de la Section d'appel de l'immigration et des commissaires de la Section de la protection des réfugiés pour entendre des causes dans l'une ou l'autre de ces deux sections.
Nous sommes en mesure de faire cela particulièrement dans la région de l'Ouest, qui est notre plus petite région, parce que tout d'abord nos ressources sont limitées, et ensuite parce que nous devons tenir des audiences à plusieurs endroits, notamment à Calgary. Le bureau est situé à Vancouver, mais nous tenons des audiences à Calgary, à Edmonton et même à Winnipeg. Cela nous aide donc à utiliser nos ressources plus efficacement. Si un commissaire d'une section se rend à l'un de ces endroits pour une audience de la Section d'appel de l'immigration et qu'il y a une demande en suspens à la Section de la protection des réfugiés, il peut s'occuper de ce dossier.
Deuxièmement, à notre bureau de Montréal, nous avons envisagé d'adopter une approche simplifiée pour recueillir l'information, ce qui nous aidera à régler les demandes plus rapidement. Nous avons découvert que nos partenaires, CIC et l'ASFC remplissaient des formulaires et recueillaient de l'information sur les mêmes candidats, et que la CISR était le troisième organisme à recueillir essentiellement les mêmes données. Nous envisageons donc la possibilité d'adopter une approche simplifiée pour obtenir de l'information de façon à ce que les dossiers soient traités plus rapidement.
Dernier chose en ce qui concerne l'efficience: à mesure que les commissaires seront nommés, le problème de leur formation se posera. Nous prévoyons donc affecter des ressources pour former les commissaires afin qu'ils puissent commencer à rendre des décisions le plus rapidement possible.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour vous souhaiter la bienvenue. Je voudrais vous remercier d'avoir accepté de venir ici, au comité. Nous avons pris l'habitude, justement, depuis qu'on étudie la question de la commission, des problèmes relatifs aux arriérés ainsi que des problèmes vécus par les réfugiés. C'est pour cette raison que nous avons décider de demander aux futurs commissaires de venir au comité afin que nous puissions vous poser quelques questions. Cela nous donne aussi la chance de vous voir et de connaître les raisons pour lesquelles vous êtes motivés à occuper cette fonction.
Dans le cadre des responsabilités qui vous incombent, êtes-vous capables de travailler en français? Quel est votre niveau de connaissance de cette langue? Parmi les plaintes que l'on a reçues, certaines portaient sur le milieu de travail. Les commissaires ne peuvent pas toujours fonctionner dans leur langue au quotidien. J'aimerais savoir quel est votre niveau de connaissance de cette langue, compte tenu des fonctions que vous occupez. Je crois que c'est important parce que les personnes que vous écoutez, comme mon collègue le mentionnait tout à l'heure, proviennent de plusieurs régions du monde, dont certaines où on parle également le français. D'autres plaintes que nous avions dans les bureaux de l'Ouest et de Toronto portaient sur la difficulté d'être servi dans la langue française, donc dans les deux langues officielles.
Je voudrais savoir également si, depuis votre entrée en fonction, vous avez eu la chance de rencontrer des partenaires, comme des consultants en immigration ou le Barreau canadien, pour discuter de l'avenir de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, la CISR. De nombreux problèmes existent. Il y a des retards inacceptables dans la tenue des audiences.
Tout à l'heure, je pense que mon collègue voulait un peu voir quelles étaient, comme gestionnaires, vos priorités. Donc, la difficulté de tenir des rencontres cause beaucoup de problèmes auprès des partenaires, auprès des organismes qui travaillent avec les réfugiés. Plusieurs de ces organismes n'ont pas beaucoup de fonds. Or, pour préparer un dossier de réfugié, cela peut prendre de 30 à 40 heures. Les gens qui travaillent à l'Aide juridique disposent également de très peu temps pour monter les dossiers.
Quelles sont vos réflexions à ce sujet, par rapport aux préoccupations des partenaires? Je peux comprendre que vous vouliez être efficaces et entendre une cause à l'intérieur de six mois. En fait, tels étaient les voeux de la commission depuis toujours. Nécessairement, on n'aime pas les arriérés, parce que plus on attend, plus les gens s'enracinent, plus les gens ont un attachement au Canada. Vous comprenez donc qu'on est sensibles à toutes ces questions. Mais en tant que gestionnaires, quelles sont vos visions à cet égard? Dites-nous aussi ce que vous voulez réaliser et quelles étaient vos motivations pour devenir commissaire.
Merci.
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Monsieur le président, je répondrai tout d'abord que je suis en train d'apprendre le français. Mon bureau est tout à fait bilingue. Toutes les directives sont données dans les deux langues. Je souhaite vivement apprendre le français et j'ai l'intention de le faire.
Pour ce qui est de rencontrer nos partenaires ou les intervenants, avant de répondre à cette question, permettez-moi de dire que, même si j'occupe ce poste depuis peu de temps et que je dois terminer mon travail à Toronto, j'ai réussi à rencontrer tous les commissaires dans les trois bureaux. À Toronto, naturellement, je connaissais bien les commissaires pour y avoir travaillé pendant trois ans. Je suis allé à Montréal et je vais y retourner; nous avons une séance de formation sur la qualité la semaine prochaine.
En ce qui concerne les intervenants et les partenaires, nous les avons rencontrés. Nous venons tout juste de terminer une séance d'une journée à l'échelle nationale avec les groupes que vous avez mentionnés. Nous avons par ailleurs recommencé à faire des consultations régionales qui, je pense, à certains égards, sont plus importantes que la consultation nationale, car c'est dans les régions que le travail se fait. C'est là où il faut résoudre les questions. Je sais que ma collègue a tenu une réunion à Toronto il y a à peine une semaine. Il y en a une qui aura lieu à Montréal la semaine prochaine et nous prévoyons en tenir une à Vancouver.
Comme vous le dites, ce sont nos partenaires, et ils soulèvent des questions qui sont cruciales au bon fonctionnement de cette organisation.
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Merci, monsieur le président.
Encore une fois, je tiens à vous remercier de célébrer votre 32e anniversaire avec nous, monsieur Sandhu. J'espère que vous pourrez célébrer de façon plus appropriée plus tard aujourd'hui.
Et j'espère que vous n'avez pas manqué les célébrations d'anniversaire de votre fille hier soir, madame Figg.
Je veux également vous remercier de l'important travail que vous faites pour la protection des réfugiés. C'est très important pour les Canadiens, comme vous le savez tous les deux, j'en suis certain. Je pense que le Canada est, à juste titre, fier de ce que nous avons fait récemment pour la protection et le réétablissement des réfugiés. Je sais que vous jouez un rôle crucial pour assurer un système juste et équitable qui est conforme aux attentes des Canadiens et à la réputation de notre pays à cet égard. Alors, je vous remercie tous les deux pour votre travail.
Monsieur Sandhu, ma première question est la suivante — et la réponse est peut-être très simple: lorsque l'on a annoncé que vous aviez été nommé vice-président de la Section de la protection des réfugiés, on disait que vous aviez été désigné. On n'a pas utilisé le mot « nomination ». Je me demande si quelqu'un, peut-être Mme Daley, pourrait expliquer la différence entre une désignation et une nomination. Lorsque vous avez parlé, vous avez utilisé le mot « nomination », mais je pense que, dans le communiqué de presse, et ailleurs, on parle de désignation.
J'aimerais tout simplement comprendre la différence.
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C'est une bonne chose que j'ai apporté avec moi l'exemplaire de la loi qui a beaucoup servi, comme vous pouvez le constater. Laissez-moi y jeter un coup d'oeil.
Je vais citer le texte de la loi:
Le président, les vice-présidents et les vice-présidents adjoints... sont nommés à plein temps et les autres commissaires sont nommés...
Le mot « désignation » a été utilisé dans le contexte de la CISR en ce qui concerne les commissaires coordonnateurs qui sont, essentiellement, des gens qui relèvent de Lois Figg et qui sont désignés par le président. Il y a parfois confusion à cet égard, mais selon la loi, le président, le vice-président et le vice-président adjoint sont nommés par le gouverneur en conseil, de sorte que ces deux commissaires ont été nommés par le gouverneur en conseil.
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Je vais répondre en premier.
Monsieur le président, j'ai été nommé à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié en juin 2004. J'ai posé ma candidature pour le poste en janvier 2002. Je dirais que j'ai fait l'objet d'une série de vérifications. Tout d'abord, ma demande a été vérifiée par rapport à certains critères, et on m'a informé qu'elle avait été acceptée. J'ai ensuite dû me présenter à un examen écrit assez long. Après l'examen, j'ai dû fournir des références et je sais que mes références ont été vérifiées en profondeur. Ensuite, j'ai été interviewé par un comité de trois personnes. Puis, on m'a informé que j'avais réussi et que mon nom avait été ajouté à la liste.
Au début de 2004, on m'a informé qu'il y avait une autre étape à la suite d'un nouveau processus qui avait été mis en place et qu'il me faudrait passer une autre entrevue. À ce moment-là, j'ai été interviewé par l'ancien président, M. Jean-Guy Fleury et par le vice-président adjoint à Toronto et une autre personne de la communauté. À la suite de cette entrevue, mon nom a été présenté à la ministre, et on m'a informé que j'avais été nommé en 2004.
Pour ce qui est du poste de vice-président, le concours a été annoncé sur notre site Web à l'automne 2006. J'ai posé ma candidature. On m'a invité à une entrevue en décembre 2006. J'ai été interviewé par un représentant du cabinet du premier ministre, du Bureau du Conseil privé et du cabinet du ministre à l'époque, et l'ancien président était également présent, bien qu'il n'ait pas posé de questions.
À la suite de cette entrevue, on m'a informé que trois noms avaient été retenus, dont le mien. Plus tard, j'ai su que c'est moi qui avais été choisi.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de votre temps et de vos exposés.
J'ai deux questions. Elles sont très courtes et elles s'adressent à Mme Figg.
Madame Figg, selon le reportage dans The Globe and Mail en 2004, vous avez accepté environ 289 demandeurs d'asile sur 353. C'est un taux d'acceptation de 81 p. 100; c'est le plus élevé au pays. La moyenne nationale était, je crois, entre 42 et 47 p. 100. C'était, je crois, pour la période de 2001 à 2003. Je voudrais tout simplement savoir pourquoi vos décisions sont généralement davantage favorables à un demandeur d'asile que celles de vos collègues.
Ma deuxième question est... J'aimerais dire que vos compétences sont impeccables.
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Je vous remercie de vos questions.
Pour répondre à la première question, je suis certaine que votre comité sait déjà que chaque commissaire doit prendre une décision en se fondant sur les preuves qui lui sont présentées pour chaque cas. Si on regarde tout simplement les statistiques en général et si on fait trop de suppositions, cela induit en erreur.
Je vais vous donner un exemple, si vous me le permettez. À Toronto, là où le volume le justifie, nous regroupons les équipes selon les régions géographiques. J'ai été gestionnaire de l'équipe des Amériques. Cette équipe reçoit par exemple des demandes d'un pays qui produit typiquement des réfugiés comme la Colombie. Une autre équipe peut examiner les demandes provenant des pays démocratiques occidentaux. Donc, je conseillerais à quiconque regarde les statistiques de faire bien attention à ne pas tirer trop de conclusions.
Chacun de nos décisionnaires doit examiner chaque cas individuellement et prendre une décision en se fondant sur les preuves qui lui sont présentées. J'espère que cela répond à votre question.
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Oui, j'allais répondre à la deuxième question.
Vous vouliez savoir si le fait d'être une femme faisait une différence. C'est une question intéressante. C'est une question qui mérite sans doute un peu de réflexion.
Instinctivement, je répondrais que je ne le pense pas. J'ai des collègues masculins qui font preuve d'une très grande compassion tout comme les collègues féminins. Je pense que ce qui est extraordinaire au sein de notre commission, c'est que nous avons une merveilleuse réputation internationale. Nous avons des lignes directrices sur les demandeurs vulnérables. Les fonctionnaires et ceux qui ont été nommés par le gouverneur en conseil qui font partie de notre commission s'intéressent vraiment aux droits de la personne et veulent trouver un juste équilibre entre décisions efficientes et décisions de qualité.
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Dans le temps qui reste, je vais poser des questions générales, tout d'abord à Mme Figg.
Il est évident que vous vous passionnez beaucoup, comme je peux le constater, pour ce que vous faites. C'est toujours très bien. Vous avez certainement des antécédents impressionnants, comme l'a mentionné Mme Grewal, en ce qui concerne les droits de la personne. Naturellement, ces antécédents vous aident certainement dans ce que vous faites.
Vous avez mentionné qu'initialement vous aviez passé un examen et une entrevue. Comme vous le savez, selon la recommandation faite dans un rapport tout récemment, tous les candidats ne seraient pas seulement obligés de passer un examen, mais il y aurait aussi une note de passage pour cet examen et que seuls ceux qui avaient réussi passeraient en fait à l'étape suivante du processus avant d'être nommés.
Qu'en pensez-vous? Vous pouvez certainement nous dire ce que vous pensez du travail que vous faites et nous parler un peu de ce que vous pensez du processus et de la recommandation selon laquelle on exigerait que les candidats passent un examen écrit et aient la note de passage.
Tout d'abord, permettez-moi de dire que je pense que c'est une excellente journée pour vous d'être ici devant un comité parlementaire car vous et Mme Figg avez certainement fait beaucoup de chemin depuis votre arrivée au pays, ce qui montre bien le genre de pays que nous avons. Ce qui me déçoit, c'est qu'étant donné que la Chambre ajournera sans doute la semaine prochaine, je ne serai sans doute pas là le 19 juin alors que notre comité devait siéger. C'est ce jour-là que ma famille est arrivée à Vancouver en tant que réfugié au Canada, et à mon avis, il aurait été tout à fait approprié que le Comité de la citoyenneté et de l'immigration siège à ce moment-là.
Étant donné mes expériences et mes antécédents, j'ai une passion toute particulière si vous voulez pour ce qui arrive aux réfugiés, pour la façon dont ils sont traités, pour ce qui arrive aux Canadiens, particulièrement ceux d'entre nous qui ne sont pas nés ici au pays et pour le statut que nous avons en tant que citoyens.
La question que je veux vous poser est la suivante: quel est l'arriéré à l'heure actuelle?
Vous savez sans doute que la Chambre des communes a adopté une motion relative à la mise en oeuvre de la Section d'appel des réfugiés. Je siégeais au comité lorsque nous avons adopté la nouvelle Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. C'est quelque chose d'extrêmement important aux yeux du Parlement. Un jour, quand la conjoncture sera favorable, cela aura force de loi. Je vous invite à transmettre ce message aux membres de la commission, car je suis sûr qu'ils suivent de près ce dossier.
Pour revenir à la question de l'arriéré, combien de temps faut-il à l'heure actuelle pour traiter une revendication du statut de réfugié, du moment du dépôt de la demande jusqu'à la communication de la décision?
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Merci, monsieur le président. Je tiens à vous mentionner qu'à mon comité, le porte-parole peut poser des questions un tour après l'autre, sans problème. Néanmoins, il me fait plaisir de participer aujourd'hui à cette séance où nous devons vérifier les compétences des gens qui ont été nommés.
Monsieur Sandhu, vous avez parlé de certaines priorités: notamment, vous voulez aider à former les nouveaux commissaires. Nous savons qu'il manque actuellement de commissaires.
J'aimerais que vous nous expliquiez un peu plus précisément de quelle façon vous entendez vous y prendre pour former ces nouveaux commissaires. Qui vous aidera à les former, puisqu'il en manque? J'aimerais savoir si cela fait partie de vos priorités et si vous avez un plan précis sur la façon dont vous entendez procéder.
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Permettez-moi d'apporter une précision, parce que je crois que vous vous demandez comment nous pouvons affecter des commissaires à la formation de nouveaux candidats alors que nos ressources sont limitées. C'est ce que j'entends.
Je veux préciser autre chose. Par exemple, Mme Figg a fait référence à notre programme de formation des nouveaux commissaires de trois à quatre semaines. La majeure partie de la formation est offerte par notre section du perfectionnement professionnel, dont les employés ne sont pas des commissaires, et par ma section, celle des services juridiques. Ainsi, une grande partie de la formation portant sur la législation et les procédures est donnée en classe, si je peux m'exprimer ainsi, et ne demande pas beaucoup de temps de la part des autres commissaires.
Dans tous les cas, qu'il s'agisse de la situation actuelle où il y a des postes vacants et des arriérés ou de toute autre période par le passé, les nouveaux commissaires s'intègrent à des groupes de trois commissaires, et ils travaillent ainsi jusqu'au jour où ils estiment être en mesure de présider seuls des audiences. À ce moment-là, ils sont jumelés à un mentor pendant une certaine période. C'est la démarche que nous avons suivie jusqu'à maintenant.
Comme vous le voyez, les ressources nécessaires à la formation d'un nouveau commissaire viennent de différentes sources, dont la fonction publique et les commissaires nommés par décret qui sont déjà en fonction.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de remercier les témoins, M. Sandhu, Mme Figg et Mme Daley d'être venus discuter avec nous du sujet important qui nous occupe en ce moment au Comité de la citoyenneté et de l'immigration.
Certains l'ont indiqué, les Canadiens sont fiers de la réputation du Canada dans le monde: une société juste, équitable et empreinte de compassion. Je crois que nos politiques et procédures de protection et de réétablissement des réfugiés en témoignent. D'après vos CV qui sont impeccables, je vois que nous sommes bien servis par des représentants comme vous. Permettez-moi donc de vous remercier de votre travail et de votre dévouement au service de la population canadienne.
J'ai quelques questions au sujet de la commission du statut du réfugié. Mon collègue, Andrew Telegdi, a déjà signalé que le nombre de postes de commissaire vacants a augmenté, de même que le nombre de dossiers en souffrance et également, semble-t-il, le délai de traitement des demandes.
Cette situation a toujours posé un défi au gouvernement au pouvoir, mais après l'élection du nouveau... ou plutôt du gouvernement conservateur minoritaire, qui est de moins en moins nouveau, le problème semble s'être exacerbé. Les choses vont de mal en pis, si bien qu'il y a maintenant 45 postes vacants dans un secteur et 10, dans l'autre.
J'ai deux questions, dont la première s'adresse à M. Sandhu. Depuis votre récente accession à ce poste, combien de dossiers ou de cas traitez-vous chaque mois?
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Laissez-moi vous dire ce que je pense. Je viens de quitter mon poste de commissaire, que j'ai occupé pendant trois ans.
En passant, je demanderai aussi à Mme Figg de vous répondre.
Selon moi, le processus est conçu de façon à ce que les gestionnaires ne permettent pas à la pression de retomber sur les commissaires. Personne ne leur demande de prendre davantage de cas en raison de l'arriéré. Personne ne me l'a demandé. C'est un problème de gestion, car nous comprenons qu'en raison de chaque retard, des vies sont en jeu.
Mais il est certain que, lorsque j'étais commissaire, on ne m'a jamais fait subir de pression. Ma charge de travail n'a pas augmenté en raison de l'arriéré.
Je peux vous dire que, dans ma région de Toronto, les commissaires se voient habituellement attribuer six dossiers par semaine et qu'ils en terminent généralement quatre par semaine. Ce sont des commissaires acharnés et extrêmement professionnels. Selon moi, en général, ils travaillent plus de 40 heures par semaine.
Pour ce qui est de votre question au sujet du moral, si l'on peut dire, c'est une bonne question. Nos commissaires ont survécu au plan d'action, il y a quelques années, lorsque la commission a été en mesure de régler un arriéré énorme. Ils comprennent donc que nous ne contrôlons pas le nombre de cas que nous recevons.
Toutefois, notre organisation agit de façon très professionnelle. Comme M. Sandhu l'a indiqué, nous ne relevons pas nos attentes face à eux. Ils nous donnent tout ce qu'ils peuvent et l'ont toujours fait, de sorte que, selon moi, ils ne subissent pas de pression additionnelle. Mais bien entendu, ils sont très fiers de l'organisation, et ils veulent également voir cette organisation en santé.
Selon moi, le moral n'est pas un problème. Comme l'a dit M. Sandhu, les gestionnaires connaissent bien la situation et suivent de près l'opinion des commissaires au sujet de leur travail; nous voulons veiller à ce que nos commissaires aillent bien et soient toujours heureux.
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Monsieur le président, je pourrais prendre beaucoup de temps pour répondre à cette question. Mais laissez-moi dire, très brièvement, que nous utilisons de nombreux outils pour tenter d'assurer l'uniformité, comme les séances tenues avec les décisionnaires, c'est-à-dire les commissaires, lorsque nous détectons d'importantes différences ou des écarts dans les décisions.
Nous garantissons aussi l'uniformité en veillant à l'uniformité des renseignements fournis aux commissaires, sur lesquels sont fondées leurs décisions.
Auparavant, les renseignements n'étaient pas aussi uniformes, parce que chaque bureau régional était alors responsable de pays donnés. Plus récemment, nous avons adopté un système informatisé, et nous fournissons à chaque commissaire les mêmes renseignements; nous nous attendons donc à ce que l'uniformité augmente; notamment, tout ce qui est disponible en anglais doit l'être aussi en français.
Voilà donc ce que nous avons fait.
Vos CV sont impeccables, et je ne crois pas que nous puissions remettre en question votre capacité de faire partie de la commission; toutefois, j'ai quelques questions. Si vous ne pouvez pas nous donner les réponses maintenant, vous pourrez peut-être nous les fournir par écrit.
Monsieur Sandhu, nous avons appris qu'il y a une pénurie de commissaires dans votre région à l'heure actuelle. Savez-vous combien de commissaires il vous manque pour compléter les effectifs?
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J'ai une autre question au sujet d'une question que le comité examinera à l'automne, au sujet d'une situation qui règne à l'heure actuelle. Nous allons inviter des témoins pour étudier de ce qui se passe en Irak. En Irak, de même que dans d'autres pays, la situation change quotidiennement. Par exemple, selon les actualités de la BBC d'aujourd'hui, la Turquie a envoyé des soldats dans le nord de l'Irak. Les deux pays ne s'entendent pas: un pays le nie, alors que l'autre ne le nie pas. Ce sont des actualités quotidiennes.
Quelle procédure votre manuel prévoit-il pour suivre les actualités quotidiennes, pour parler aux collectivités...? Nous entendrons les témoignages d'Irakiens qui ont été touchés — des gens qui ont subi des bombardements, qui ont été estropiés, qui ont été impliqués dans des explosions. J'ai entendu des histoires qui m'ont donné froid dans le dos.
Quelles sont les procédures pour que vous demeuriez à jour? Avez-vous une façon de contacter une collectivité — grâce à votre manuel, à votre formation — pour leur parler, discuter avec les intervenants communautaires, les groupes communautaires, non seulement afin de vérifier les renseignements fournis par les bulletins de nouvelles et par le ministère, mais également afin d'entendre ce que les personnes et les collectivités ont à dire?
Suivez-vous une procédure?
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Merci, monsieur le président.
Je serai relativement bref.
En vous entendant parler et en constatant toute l'attention que vous accordez à cette question, nous savons que l'organisation en place est très professionnelle et très bien gérée. Vous pouvez communiquer ce compliment à vos collègues. Ce que j'ai entendu m'a beaucoup impressionné. Les antécédents de M. Sandhu sont certainement impressionnants. Je ne suis pas certain si vous l'avez mentionné, mais je vois ici que vous avez reçu la médaille d'honneur décernée par la Society of Ontario Adjudicators and Regulators pour votre contribution exceptionnelle dans le domaine de l'administration de la justice en Ontario. Cela s'inscrit très bien dans le cadre des tâches que vous entreprendrez bientôt.
J'espère que, grâce à vos antécédents collectifs, vous serez en mesure de veiller au bon fonctionnement du système.
Monsieur Sandhu, j'ai remarqué que vous avez indiqué avoir posé votre candidature lors d'un concours en 2006, à l'automne, que vous avez passé une entrevue, puis avez été renommé par la suite. S'agissait-il d'un concours interne ou d'un concours publié dans différents journaux du pays, comme le Globe and Mail et le National Post? Pourriez-vous nous donner des précisions?
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Monsieur le président, j'ai vécu cette expérience. Comme l'indique mon CV, j'ai été président de la Commission ontarienne des libérations conditionnelles pendant six ans et demi. C'était l'organisation provinciale en Ontario. Nous avons reçu des députés provinciaux comme observateurs pendant nos audiences, entreprise couronnée d'un succès considérable. Les commentaires que l'on m'a faits étaient tous très positifs, puisque les députés ne savaient pas ce qui se passait ni de quelle façon les audiences étaient tenues, ce qui était compréhensible, celles-ci ayant lieu dans les prisons, les pénitenciers.
Les audiences de la Section de la protection des réfugiés sont à huis clos en raison de la nature des renseignements que nous examinons, mais j'ai appris, lors de mes deux dernières années comme commissaire, que, si des membres du comité ou d'autres députés souhaitent observer ce qui s'y passe, les demandeurs l'accepteront. Si un demandeur devait refuser, ça ne pose pas de problème, on peut demander à quelqu'un d'autre. Je vous incite à y assister, parce qu'il s'agit selon moi de la meilleure façon de comprendre le processus.
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Merci beaucoup monsieur le président.
Le fait d'avoir à régler des problèmes liés au gouvernement cause souvent une frustration accumulée, surtout à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Sous le gouvernement de Brian Mulroney, la situation était désastreuse. Puis, nous avons travaillé, sans partisanerie, avec les députés conservateurs, les néo-démocrates et certains députés libéraux; la situation a été corrigée. L'arriéré était sous contrôle. Nous allions accroître l'uniformité des décisions prises, à la Section d'appel des réfugiés — c'est le seul moment où on a une telle uniformité. C'est la même chose à la Cour fédérale, où il y a la Cour d'appel fédérale qui établit les règles afin que les décisions prises soient uniformes.
Nous en venons ensuite au point où nous sommes impatients de voir les cas réglés en six mois. Nous en sommes à un an et demi. Le gouvernement a causé une crise, ce qui est extrêmement frustrant. J'étais frustré lorsque les libéraux n'agissaient pas assez vite. C'est incroyablement ennuyeux d'en être rendu là; il manque encore 45 commissaires à la CISR. C'est inadmissible.
Nous avons au pays des criminels dont nous ne pouvons pas nous débarrasser parce que leur cas ne peut pas être entendu par la Section d'appel de l'immigration. J'ai de la difficulté à y croire, parce que le parti d'en face, le parti ministériel, est fanatique d'ordre public. Pourtant, nous ne pouvons pas expulser les criminels du pays en raison de cela. J'espère réellement que vous pourrez nous fournir ces chiffres, en particulier pour ce qui est de la criminalité. Il s'agit d'une question de sécurité publique pour les Canadiens, et les conservateurs doivent en accepter la responsabilité.
Nous souhaitons que le ministre de la Sécurité publique comparaisse devant le comité, mais il ne l'a jamais fait. Le comité n'a pas reçu Stockwell Day, le ministre de la Sécurité publique, qui passe son temps à jeter des gens hors du pays. Il a fait des travailleurs sans papier sa priorité, alors qu'ils contribuent à l'économie du pays; il a également fait fi de tous les efforts que nous avons déployés afin de tenter de le faire comparaître devant le comité.
Tout juste hier, nous avons adopté à la Chambre une motion d'adoption visant à cesser l'exclusion des travailleurs sans papier. J'ose croire... Je fais appel à mes collègues d'en face. Lorsque j'occupais le fauteuil du président, j'ai combattu avec tous les partis pour adopter des changements en vue d'améliorer le système. C'est extrêmement frustrant de voir cette situation désastreuse s'en venir.
Madame Figg, vous avez mentionné que vous avez étudié le cas des réfugiés vietnamiens. Je ne sais pas si vous avez suivi les travaux du comité. Nous avons fait des pressions pour amener les quelques réfugiés des Philippines au Canada afin de pouvoir clore le dossier, si on veut, de la guerre du Vietnam. Êtes-vous au courant de cette situation?
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais simplement mentionner que je suis aussi d'accord sur ce que mon collègue M. Telegdi vient tout juste de mentionner. Il faut trouver une façon de rendre le travail de la CISR beaucoup plus stable et de permettre justement, sur une base de mérite ou encore par des nominations basées sur les compétences, que ne pèse pas toujours sur les épaules des commissaires cette possibilité de ne pas être reconduits dans leurs fonctions ou de ne pas être capables de poursuivre leur travail. Je pense qu'à cela se rattache aussi une motivation de contribution et une grande satisfaction. Donc, il faudrait trouver une façon rendre le travail plus stable, d'assurer un certain continuum au niveau du travail.
Vous savez probablement déjà que l'arriéré continue à grandir et que les délais se prolongent. Or, la vie d'une personne réfugiée, lorsqu'elle est acceptée, ne s'arrête pas là. Tout l'aspect administratif qui s'ensuit est aussi très long. Entre autres, lorsqu'un réfugié est accepté, il faut beaucoup de temps avant que sa demande de résidence permanente soit traitée et que sa famille soit réunie. On parle de 18 mois environ.
Des gens dans ma circonscription, des techniciens pharmaciens, des professionnels, ont été acceptés comme réfugiés. Certains viennent du Congo, certains viennent d'autres régions. Or, les délais sont encore plus longs dans certains pays d'Afrique.
Que pourriez-vous apporter à la CISR pour permettre que la réunification familiale se fasse beaucoup plus rapidement? Après que vous rendez votre décision, tout le côté administratif de la réunification familiale s'ensuit. Dans certains cas, on peut compter jusqu'à cinq ou six ans avant que la famille soit réunie. Donc, si on considère le continuum du temps, on constate qu'à partir du moment où la personne dépose sa demande jusqu'au moment où sa famille est réunie, le délai, dans plusieurs endroits en Afrique, est de six, sept ou huit ans. Nous trouvons cela tout à fait inhumain. Toutefois, je ne pense pas que le grand public soit nécessairement au fait de cette situation.
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi on vise un délai de six mois pour rendre une décision et nous dire, à la lumière de votre expérience en matière de traitement de cas de réfugiés et de votre expérience à l'étranger par rapport aux gens qui sont dans les camps de réfugiés, quelle est l'importance de réunir la famille rapidement?
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Oui, je sais. Je veux seulement clarifier ma question parce que peut-être que l'interprétation...
Je sais que la réunification est traitée en même temps. Mais souvent, le demandeur principal est ici, mais tous les répondants et les dépendants sont ailleurs. Donc, lorsque la demande est acceptée, oui, ils sont tous acceptés. Par contre, pour ce qui est de la réunification, c'est long. Lorsque vous travaillez avec CIC, travaillez-vous également à cet aspect?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais résister à la tentation de faire un discours au sujet du système de reconnaissance du statut de réfugié, de ses problèmes et des solutions éventuelles, bien qu'à l'instar des autres membres, j'ai moi aussi des idées très fermes là-dessus.
Je vais plutôt poser une dernière question à nos témoins. Pouvez-vous nous parler un peu de votre expérience de l'évaluation du rendement à la commission, à la fois comme membres et comme gestionnaires? Je ne vous demande pas de me fournir des détails sur la vôtre — elle doit être très bonne puisque vous êtes de retour —, mais de nous donner une idée du processus et de l'expérience que vous en avez faite.
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Oui, monsieur le président, je suis en mesure de vous en parler puisque j'en ai fait l'objet. Toutefois, n'occupant pas un poste de gestionnaire au CISR, je n'ai que partiellement participé à l'évaluation de mes collègues.
Si je me reporte aux autres organismes où j'ai travaillé et au système d'évaluation du rendement que j'ai mis en oeuvre à la Commission ontarienne des libérations conditionnelles et des mises en liberté méritées, je peux dire que le système du CISR est très rigoureux et très complet. J'estime avoir été évalué équitablement par rapport à l'ensemble de mes compétences. Le gestionnaire m'a même observé au travail dans la salle d'audience, ce qui m'a fort impressionné.
J'ai l'impression que nous voudrons maintenir cela. S'il y a moyen d'améliorer les choses cependant, nous le ferons en tenant compte de l'avis des membres. C'est du moins mon impression.
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J'ai eu l'occasion d'évaluer bon nombre de commissaires. J'ai même apporté deux de mes propres évaluations. Nous évaluons chacun des commissaires de manière approfondie juste avant la fin de leur mandat.
Le formulaire utilisé fait quelques 45 pages. Il contient trois sections: connaissances; qualité des décisions, notamment en temps que président(e); collégialité, en général.
Depuis 2004, nous avons examiné de très près les neuf compétences exigées. Nous en tenons donc compte par rapport à chaque commissaire évalué. Les gestionnaires écoutent aussi les enregistrements de 15 à 20 audiences choisies au hasard. Ils assistent enfin aux audiences, ainsi que l'a précisé M. Sandhu. L'évaluation est donc très, très rigoureuse.
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Merci beaucoup, monsieur le président, de me permettre de prendre la parole.
Pour revenir à certaines des remarques de , je trouve intéressant qu'il tienne à accélérer le processus pour expulser des criminels. On aurait pu penser que ce serait pour laisser entrer les demandeurs légitimes. Toutefois, son parti n'est certainement pas le premier à se préoccuper de cela.
Pour ce qui est de la question vietnamienne, lui et son gouvernement ont eu la possibilité de le faire pendant bon nombre d'années... et ils n'ont pas agi... En revanche, nous avons pris des mesures pour que les Vietnamiens qui restent puissent venir ici pour des raisons d'ordre humanitaire. Nous sommes en train de trouver une solution.
Quant au nouveau processus de nomination, il sera plus efficace; il nous permettra de doter les postes. Lorsque ce sera fait, à mon avis, les choses progresseront de manière satisfaisante. À en juger d'après le rapport que la commission des nominations nous a fait parvenir, une norme plus stricte et non pas plus laxiste sera en vigueur par rapport à la reddition de comptes, à la transparence et à la crédibilité. Le processus est ouvert et transparent. C'est d'ailleurs pour cela qu'un tel rapport avait été commandé.
Dorénavant et contrairement à ce qui se passait auparavant, tous devront faire un examen écrit. Notre approche demeure cependant équilibrée, car nous permettons au président et au ministre de nommer les commissaires; de plus, les candidats ne devront pas être jugés par deux organismes mais par un seul, ce qui simplifiera les choses. Nous avons aussi lancé une campagne nationale de recrutement de candidats de qualité, ce que nous répéterons régulièrement. Il était intéressant de noter que M. Sandhu a pu en bénéficier.
Le processus visant à doter les postes est déjà en cours et devrait se terminer bientôt. Nous allons agir rapidement et disposerons ensuite d'une CISR qui fonctionnera bien.
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Je vous remercie, monsieur le président.
À mon tour, je tiens à vous remercier, monsieur Sandhu et madame Figg, de votre présence parmi nous. En attendant la visite d'un ministre ou la campagne électorale, je m'abstiendrai de grandes envolées politiques. Je vais tout simplement dire les choses que je n'ai pas pu dire pendant mes interventions précédentes.
J'ignore si vous avez eu la chance de lire le rapport que notre comité a déposé à la Chambre des communes il y a quelques semaines, mais je vous invite à le faire. Il s'agit d'un document complet portant sur les réfugiés et les questions connexes aux réfugiés. À mon avis, il serait très utile que vous soyez au courant de l'avis de notre comité au sujet des questions qui paraissent urgentes et importantes.
Je vous remercie encore.
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Je vous remercie, monsieur Alghabra.
Au nom du comité, je tiens à vous remercier d'avoir participé à nos travaux aujourd'hui et de nous avoir renseignés. Vous vous en êtes très, très bien acquittés. Nous vous en remercions et vous remercions aussi des précieux services que vous rendez au public et de votre excellent travail.
N'hésitez pas à revenir nous voir, même sans invitation. Encore une fois, merci beaucoup.
Nous allons permettre à nos témoins de nous quitter, après quoi nous allons nous saisir de trois motions.
Bien, nous allons maintenant passer à la première motion.
Monsieur Siksay, auriez-vous l'obligeance de nous expliquer votre motion. Peut-être pourriez-vous la lire pour les besoins du compte rendu.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai le grand plaisir de vous présenter cette motion ce matin. Elle se lit comme suit:
Que le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration étudie la question des consultants en immigration, que le Comité invite des membres de la Société canadienne de consultants en immigration (SCCI), des consultants en immigration qui ne font pas partie de la SCCI et des particuliers qui ont eu recours aux services de consultants en immigration.
Monsieur le président, si je soulève cette question, c'est que depuis des années les consultants en immigration suscitent la controverse. Ils sont regroupés dans une association professionnelle indépendante. Cet organisme, la SCCI existe depuis quelques années maintenant, et je pense qu'il serait opportun que le comité examine de nouveau le travail des consultants en immigration.
Nous n'ignorons pas que certaines controverses demeurent et que certains des consultants ne tiennent pas à faire partie de la société. Nous savons aussi que cette dernière a connu une crise de croissance et que certains clients des consultants sont insatisfaits du service qui leur a été fourni et du comportement des consultants.
À mon avis, ces questions ainsi que la situation de l'ordre professionnel et de la profession en général méritent qu'on s'y arrête pendant une séance ou deux, car elles ont une incidence certaine sur le grand nombre de personnes qui immigrent au Canada ou qui espèrent y faire venir un immigrant.
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Oui, monsieur le président, j'ai une remarque ou deux à faire.
À ma connaissance, le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration n'accepte les services d'un consultant qui ne fait pas partie de la SCCI. Là où je vois un problème, c'est dans le cas où des particuliers auraient eu recours aux services de consultants qui ne sont pas membres de la SCCI.
Il est bien de convoquer les personnes qui ont fait affaire avec des consultants en immigration, mais bon nombre de gens ont tenu à nous dire à quel point les examens d'entrée à la SCCI sont difficiles à réussir. Il faut en effet satisfaire aux exigences relatives aux compétences et à celles qui ont trait à l'anglais parlé. Je sais pour ma part que certains groupes, et particulièrement un dans ma circonscription, ont tenu à nous dire que leurs membres ont eu beau avoir fait leurs études au Canada et y avoir obtenu leur diplôme, ils ne réussissent quand même pas cet examen.
Étant donné l'organisme et la manière dont il fonctionne... Le niveau exigé, la norme d'entrée sont très élevés. Je me demande donc si M. Siksay connaît des personnes qui ne font pas partie de la SCCI. Il devrait peut-être attirer l'attention de la ministre sur elles et lui dire de ne pas les autoriser à continuer à représenter des clients.
Mon seul problème, c'est... Je ne m'oppose pas à ce qu'on convoque ces gens ici, mais c'est l'expression « consultant indépendant de la SCCI » qui me préoccupe — car enfin, si je travaillais sans faire partie de la SCCI, je ne viendrais certainement pas ici pour reconnaître que j'ai fait cela.
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J'ai eu la chance de rencontrer les dirigeants de la Société canadienne de consultants en immigration récemment. Je les ai rencontrés également avec le Barreau canadien. Je pense qu'ils sont sur la bonne voie en ce qui concerne la formation des gens et l'augmentation du nombre de membres de leur association.
Par contre, les problèmes qu'ils rencontrent touchent la protection des immigrants. J'ai déjà fait part au comité des problèmes relatifs à l'information affichée dans les ambassades dans la langue d'origine du pays. Entre autres, en Inde, il y a plusieurs langues. En Chine, on affiche en mandarin les directives au sujet de la présentation d'un candidat qui veut immigrer. La difficulté qu'on avait était que les traductions n'étaient pas correctes. Le ministère nous avait dit qu'il nous reviendrait à ce sujet. Je ne sais pas si les analystes ont eu une réponse du ministère à ce sujet. Peut-être pas.
Je pense qu'ici, au niveau du libellé, il n'est pas pertinent d'entendre des gens qui ne font pas partie de la société. Je ne sais pas si mon collègue peut amender sa motion.
Telle qu'amendée, la motion me paraît équitable.
J'ai fait partie du barreau de la Saskatchewan. Les organismes autoadministrés établissent des normes professionnelles portant notamment sur la discipline, la déontologie, la formation professionnelle — le genre de chose qui ont manifestement prêté flanc à certaines critiques à l'endroit des consultants.
À mon avis, il est tout à fait indiqué d'effectuer une étude de cela. J'appuierai donc la motion, et je pense qu'en tant que groupe nous le ferons...
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Merci, monsieur le président.
Je sais gré à d'avoir présenté cette motion et, j'en conviens, la situation actuelle au Liban est grave. Par contre, je ne pense pas que le Liban soit le seul pays dans ce cas, il y a d'autres pays aussi où il y a des gens dont les demandes d'immigration sont en instance, des pays eux aussi en proie à la guerre ou aux dissensions civiles, ou encore des pays victimes d'une catastrophe naturelle, comme le disait M. Karygiannis.
Je voudrais donc proposer un amendement qui, à la première ligne, supprimerait les mots « en raison des combats qui se poursuivent au Liban » et en substituant aux mots « de la zone touchée » les mots « de régions affectées ». Nous dirions donc ainsi qu'il importe de prêter attention à la situation et d'accélérer le traitement de la demande d'immigration de quiconque se trouve dans une région affectée par la guerre, la dissension civile ou une catastrophe naturelle.
Monsieur le président, je crois que c'est souvent ce que fait le ministère dans les cas de ce genre, mais je pense aussi que cela ne ferait pas de mal de le dire de façon explicite. Je propose donc cet amendement.
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Ne nous laissons pas retarder par cela. Nous semblons être d'accord pour mettre ces motions en délibération avant de... et en l'occurrence, nous perdons du temps.
La motion de M. Karygiannis devrait donc être modifiée par M. Siksay. Faisons les choses comme il faut.
Selon l'amendement en question, nous supprimerions, dans la motion initiale, les mots « en raison des combats qui se poursuivent au Liban », nous dirions également, à la troisième ligne, « de régions affectées ».
Y a-t-il des interventions au sujet de l'amendement? Et de grâce, ne me demandez pas de passer à la motion. Nous allons commencer par les commentaires sur l'amendement.
À propos de l'amendement donc, monsieur Karygiannis.
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Je voudrais plutôt faire un rappel au Règlement.
Pour une question de principe, je me suis toujours opposé à ce que le comité fasse rapport à la Chambre sur une question pour laquelle nous n'avons entendu aucun témoin ou reçu aucun élément de preuve. Au sens strict du terme, un rapport veut dire qu'on a entendu quelque chose, qu'on a vu quelque chose. Il s'agit d'un rapport qu'on fait à la Chambre.
Nous avons pris cette habitude de nous saisir de motions à la volée et de dire que nous en faisons rapport à la Chambre. Je pense que cette façon de procéder n'est pas appropriée. Il faudrait au minimum que nous ayons des preuves. Nous devrions entendre des témoins. Il faudrait que nous étudions la choses d'abord et qu'ensuite nous en fassions rapport.
Si nous présentons un rapport, il faudrait également un rapport dissident — dans ce cas-ci en fait, ce n'est pas de cette façon qu'il faut faire rapport.
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Dans les meilleurs délais.
L'avis de motion de M. Andrew Telegdi porte que le 10e rapport, sur la révocation de la citoyenneté, et le 12e rapport, sur la modernisation de la Loi sur la citoyenneté, du Comité dans la 1re session de la 38e législature, soient adoptés à titre des rapports du Comité dans la session courante, et que le président présente les rapports à la Chambre.
C'est la motion qui avait été réservée, si je ne me trompe pas.