:
Monsieur le président, chers collègues, je me présente, Mark Davidson, directeur de la Législation et de la politique en matière de citoyenneté à la Direction générale de la citoyenneté de CIC.
[Français]
Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai suivi de près les travaux des derniers mois de ce comité concernant la question de la perte de la citoyenneté. Je suis donc heureux d'être ici avec mes collègues pour aider à répondre aux questions que vous pourriez avoir.
[Traduction]
Comme je l’ai mentionné, j’ai à mes côtés Clark Goodman, qui est le greffier de la citoyenneté canadienne. Il y a également Rose Anne Poirier, de notre Centre de traitement des demandes de Sydney; Rosemarie Redden et John Warner, de la Direction générale du règlement des cas; Margaret Dritsas, conseillère en droit de la nationalité de mon groupe; et Eric Stevens, de notre équipe des Services juridiques.
Monsieur le président, vous avez entendu de nombreux témoins vous expliquer comment ils ont appris qu’ils n’étaient pas citoyens canadiens. Certains, comme Mme Barbara Porteous, sont nés hors du Canada mais ont passé presque toute leur vie ici. Des témoins comme Mme Porteous vous ont fait part de leur situation et du choc qu’ils ont eu lorsqu’ils ont appris qu’ils n’avaient pas la citoyenneté comme ils le pensaient.
[Français]
Monsieur le président, il est certain que je peux comprendre ce que ressentent ces personnes. Elles ont vécu au Canada presque toute leur vie, y ont travaillé, y ont payé des impôts et ont participé à la vie de leur collectivité .
[Traduction]
Leur consternation d’apprendre qu’ils n’ont pas la citoyenneté est tout à fait compréhensible. Je suis persuadé que je ressentirais la même chose si j’étais à leur place. Vous avez entendu d’autres témoins pour qui le fait de ne pas avoir la citoyenneté n’était pas une surprise, mais qui estiment néanmoins avoir un droit légitime à la citoyenneté canadienne.
Monsieur le président, les témoignages que vous avez entendus en disent long sur la valeur que l’on accorde à la citoyenneté canadienne. Ils font également ressortir le fait que chaque cas est différent, que l’histoire de chaque personne est unique.
Le dilemme devant lequel nous nous trouvons, en tant que fonctionnaires, est que si chaque dossier est unique, les règles et la loi sont les mêmes. En tant que fonctionnaires, les décisions que nous prenons s’appuient, pour la plupart, sur un cadre législatif approuvé par le Parlement.
Comme vous le savez très bien, deux éléments importants de législation régissent la citoyenneté: la Loi sur la citoyenneté canadienne de 1947 et la Loi sur la citoyenneté de 1977, qui l’a remplacée.
[Français]
Notre travail, à titre de fonctionnaires, consiste à appliquer ces lois de notre mieux à la situation de chaque cas.
[Traduction]
Certaines des lois adoptées par le Parlement, en particulier celle de 1947, peuvent sembler un peu archaïques selon les normes d’aujourd’hui. Les dispositions qui limitaient la possibilité de transmettre la citoyenneté à un enfant né à l’extérieur du Canada, selon que le père ou la mère était Canadien, ou si les parents étaient mariés ou non au moment de la naissance de l’enfant, me paraissent comme un très bon exemple. Mais il ne nous revient pas, en tant que fonctionnaires, de poser des jugements sur le motif des lois à l’époque de leur promulgation. C’étaient les lois de l’époque, et le rôle des fonctionnaires consiste à évaluer les cas en se fondant sur les lois pertinentes.
Lorsque le Parlement a approuvé la Loi sur la citoyenneté de 1977, il a reconnu qu’en dépit des efforts déployés pour rendre les lois équitables, il se présenterait des situations où l’impact subi par certaines personnes ne semblerait pas juste du tout, ce pour quoi la loi confère au ministre un pouvoir discrétionnaire, en vertu du paragraphe 5.(4), d’accorder la citoyenneté canadienne sur l’approbation du gouverneur en conseil, aussi appelé le GC.
[Français]
Lorsque la ministre a comparu devant vous en février, elle a clairement indiqué qu'elle accordait la priorité à l'examen des dossiers des personnes qui ne possèdent pas la citoyenneté qu'elles pensaient avoir ou estimaient mériter. Elle a déclaré être prête à user du pouvoir que lui confère la loi pour accorder la citoyenneté aux personnes qui le méritent.
[Traduction]
La ministre nous a demandé de porter à sa connaissance les cas de personnes ayant manifesté un profond attachement pour le Canada, qui ont passé presque toute leur vie ici et qui, de ce fait, méritent que l’on envisage de leur attribuer la citoyenneté à titre spécial.
Nous sommes ici aujourd’hui pour aider le comité dans ses travaux et pour répondre à vos questions du mieux possible, tout en tenant compte de notre rôle en tant que fonctionnaires.
Je demanderais à mon collègue Clark Goodman de donner quelques détails sur ce qui a été accompli depuis la comparution de la ministre en février.
[Français]
Clark est responsable de l'exécution du programme. Il est donc mieux placé pour vous fournir un bilan de nos activités.
Comme l’a dit Mark, je suis Clark Goodman, directeur par intérim de la Prestation des programmes de la citoyenneté et de l’immigration, ainsi que greffier de la citoyenneté canadienne. J’ai entre autres la responsabilité de surveiller les activités opérationnelles liées à la citoyenneté canadienne.
Comme je l’ai mentionné, je porte aussi un autre titre, celui de greffier de la citoyenneté canadienne. Ce pouvoir m’est délégué par le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration. À ce titre, j’ai le pouvoir de déterminer qui peut exercer les fonctions d’agent de citoyenneté pour octroyer la citoyenneté au nom du ministre et pour approuver les demandes de preuve de citoyenneté. Je délègue aussi la tâche d’administrer le serment de citoyenneté canadienne. Par ailleurs, j’ai la responsabilité d’approuver tout formulaire utilisé dans le cadre du programme de la citoyenneté.
[Français]
J'ai suivi avec intérêt vos discussions concernant la citoyenneté. La question a également suscité l'attention des médias au cours des derniers mois.
[Traduction]
Comme Mark l’a proposé, j’aimerais vous faire une courte mise à jour sur les mesures prises par notre ministère et vous donner un aperçu du volume d’appels que nous avons reçus et du nombre de dossiers confirmés de personnes qui ont appris qu’elles ne détiennent pas la citoyenneté canadienne.
En date du 1er mai, nous administrons environ 400 cas de personnes qui n’ont pas la citoyenneté canadienne. Nous étudions ces dossiers dans l’optique de déterminer comment nous pourrions les régler et si l’attribution de la citoyenneté à titre spécial se justifie.
Le nombre a diminué légèrement depuis la comparution de madame la ministre, car nous réglons les cas plus rapidement que de nouveaux dossiers sont portés à notre attention. Suivant les instructions de la ministre, nous avons créé à notre centre d’appel une équipe spéciale chargée des demandes téléphoniques se rapportant à la perte de citoyenneté. Cela remonte au 26 janvier dernier.
Pour vous donner une idée de la portée de cette question, nous avons reçu environ 1 900 appels concernant la perte de citoyenneté, et la grande majorité des appelants étaient en fait des citoyens canadiens. Certains avaient simplement besoin de présenter une nouvelle demande de carte ou de continuer d’utiliser leur certificat de naissance comme preuve de citoyenneté.
Pour mettre les choses en perspective, notre Télécentre a reçu au total près de 800 000 appels durant la même période. Les appels concernant la perte de citoyenneté représentent donc moins de 0,5 p. 100 de tous les appels reçus durant cette période.
Les quelque 1 900 appelants sauf 75 ont obtenu la confirmation qu’ils étaient de fait des citoyens canadiens. Quelques-uns parmi ces 75 ont été reconnus comme des résidents permanents et invités à présenter une demande de citoyenneté normale. On a conseillé à certains d’entre eux de demander le statut de résident permanent, on en a invité d’autres à demander la citoyenneté à titre discrétionnaire, et bien entendu il reste des cas à l’étude.
[Français]
Ces cas sont traités de façon prioritaire. Tous les cas pour lesquels nous avons établi des problèmes de citoyenneté potentiels ont été assignés à des agents préposés aux cas. Chacun de ces cas est unique, et les dossiers sont traités de façon individuelle.
[Traduction]
Nous collaborons avec l’Agence des services frontaliers du Canada et d’autres partenaires afin que personne ne soit renvoyé du Canada pendant que son dossier est à l’étude et afin que les prestations gouvernementales comme l’assurance-maladie et la sécurité de la vieillesse soient maintenus.
Parmi les cas déjà examinés, l’octroi de la citoyenneté a été approuvé pour 46 personnes, et comme Mark l’a mentionné, les critères que nous appliquons pour recommander à la ministre l’approbation de la citoyenneté sont de manifester un profond attachement envers le Canada et d’avoir passé la plus grande partie de sa vie au Canada.
Certaines des personnes visées ont déjà assisté à une cérémonie de remise de certificats de citoyenneté et reçu leur citoyenneté canadienne. Une d’entre elles est maintenant citoyenne à part entière; il s’agit de Barbara Porteous, qui a elle-même fait savoir publiquement qu’elle a reçu la citoyenneté le 19 avril.
Par ailleurs, nous renonçons aux frais qui seraient normalement exigés pour les demandes de citoyenneté des personnes qui se sont manifestées depuis la première déclaration de la ministre sur cette question et qui reçoivent maintenant la citoyenneté canadienne à titre spécial.
[Français]
Il y a eu aussi des débats quant au nombre de personnes qui pourraient être touchées par certaines dispositions de notre Loi sur la citoyenneté. Du point de vue opérationnel, mes collègues et moi nous concentrons fortement sur les cas confirmés de personnes qui se sont manifestées.
[Traduction]
En dépit de toute l’attention que cette question a suscitée, le nombre de personnes qui ont présenté des dossiers légitimes est, comme vous pouvez le constater, relativement faible.
Malgré cela, le ministère se montre ouvert et résolu à apaiser toute préoccupation que les gens pourraient avoir quant à l’état de leur citoyenneté. Dans cette optique, le ministère lance une campagne de publicité ciblée afin de joindre d’autres personnes qui pourraient être touchées.
Compte tenu de tous les dossiers que nous recevons, je vous assure que Citoyenneté et Immigration Canada travaille à régler le plus grand nombre de cas possible, le plus rapidement possible, en faisant intervenir les pouvoirs discrétionnaires accessibles à la ministre.
[Français]
Je vous remercie.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Vous me posez une question à laquelle je n’ai pas de réponse. Je ne sais pas en quoi consiste la différence. Je suis prêt à entendre ceux qui voudraient s’exprimer sur ce point. Je ne sais pas quelle serait la différence, alors —
Silence, s’il vous plaît. Je vais reconnaître les intervenants. Il n’est pas nécessaire de vous précipiter. Je vais reconnaître une personne à la fois.
M. Batters a posé une question légitime, à laquelle j’essaye de répondre. Je veux simplement lui répondre et lui dire que j’ignore quelles sont les ramifications.
Je sais qu’il n’est pas inhabituel de faire prêter serment, et c’est tout ce que je peux affirmer à ce sujet, monsieur Batters.
D’autres personnes veulent s’exprimer. Je vous demanderais de faire preuve de patience. Votre tour viendra.
La parole est à vous, monsieur Telegdi, s’il vous plaît.
:
Si nous prenons cette mesure, je me demande s’il faut que le comité présente une motion et la mette aux voix. Y a-t-il une formalité à suivre dans ce cas, qui permettrait simplement de déclarer la requête et de poursuivre?
Je ne comprends pas, après la dernière intervention de M. Karygiannis, pourquoi nous procéderions ainsi, vu que cela n’a jamais été notre façon de faire depuis que je suis au comité. Pour le moment, je n’ai aucune raison de douter que les témoins qui sont prêts à nous parler aujourd’hui feront autrement que répondre à nos questions au meilleur de leurs connaissances. Je ne suis pas convaincu que cette mesure est nécessaire. Je ne suis pas prêt à prendre cette mesure suite au témoignage de la ministre ou du sous-ministre. Ce ne sont pas les personnes que nous avons ici aujourd’hui.
Je ne suis pas prêt à prendre cette mesure sur le fondement d’un soi-disant témoignage problématique que l’on aurait pu entendre précédemment. Donc, pour le moment, il resterait à me convaincre, mais je ne suis pas favorable à une telle mesure.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J’ai l’impression que nous tiendrons probablement plus d’une série d’audiences sur la question, parce qu’il s’agit d’un sujet d’une extrême urgence, et il ne se dégage aucun sentiment d’urgence de la part du ministère.
Un point qui m’a réellement frappé, c’est la remarque voulant que peu de gens se soient manifestés malgré toute l’attention accordée à la question. Eh bien, la réponse à cela est toute simple. Si vous exercez un emploi qui implique détenir la citoyenneté canadienne, vous risquez de perdre votre emploi si l’on découvre que vous n’êtes pas citoyen canadien.
Le comité a entendu des témoignages sur le sujet et sur les coûts. Il a été question des Mennonites et de leurs circonstances particulières. Je pense que M. Teichroeb nous a dit que cela lui a coûté 100 000 $, et je n’ai décelé aucun sentiment d’urgence de la part du ministère.
J’ai une série de questions à poser, et je veux des réponses très rapides.
Votre ministère tient-il à Sydney un fichier généalogique axé en particulier sur les Mennonites, oui ou non?
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Monsieur le président, je vais faire de mon mieux pour répondre à la question.
On demande à toute personne ayant besoin d’une preuve de citoyenneté canadienne de remplir une demande et de la soumettre au Centre de traitement des demandes à Sydney. S’il y a des cas parmi ceux que l’on reçoit qui doivent faire l’objet d’un service accéléré selon les critères indiqués par notre ministre, ces cas sont prélevés dès le départ et sont traités en priorité. On a déployé des ressources à cet effet.
Les dossiers courants peuvent suivre le processus normal, et ils sont traités dans un délai de deux à trois mois en ce moment.
Les cas que l’on juge prioritaires sont examinés immédiatement. Une équipe spéciale du Centre de traitement des demandes, le groupe des agents des programmes de soutien, communique avec les clients et leur donne des conseils axés sur leur situation. Nous fournissons ce service dans un délai de 24 heures, que les clients nous soumettent une demande ou qu’ils téléphonent au centre d’appel. Nous essayons d’orienter la plupart de nos ressources de manière que l’engagement pris par la ministre soit respecté.
Nous relevons aussi immédiatement les dossiers qui doivent être traités selon le processus d’octroi discrétionnaire, et ces dossiers sont envoyés à la direction générale du Règlement des cas, ici à Ottawa.
Ma collègue Rosemarie Redden pourrait peut-être vous donner des explications.
Une fois que le dossier arrive à la direction générale du Règlement des cas, à l’unité qui s’occupe des dossiers de citoyenneté, le personnel a reçu l’instruction d’y accorder la priorité absolue, ce que nous faisons en ce moment. Un résumé du cas est préparé et examiné par l’analyste, le directeur de la Législation et de la politique en matière de citoyenneté, ainsi que le conseiller juridique, pour confirmer que le dossier respecte les critères que la ministre nous a demandé de cibler et les paramètres du paragraphe 5.(4) de la Loi sur la citoyenneté.
Une fois que nous avons déterminé que le dossier correspond à ces paramètres, un analyste communique avec le client et lui donne des conseils particuliers. On l’invite à présenter une demande en vertu du paragraphe 5.(4). Une fois que nous recevons cette demande, nous entamons le processus de vérification et nous préparons une soumission que la Ministre enverra au gouverneur en conseil avec une recommandation favorable. Le processus en question, ce sont les vérifications régulières de sécurité et les vérifications judiciaires.
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Monsieur le président, j’aimerais répondre à cela, si vous le permettez.
Oui, nous cherchons certainement à faire en sorte que les gens soient au courant. Nous avons invité les gens à communiquer avec nous s’ils ont des préoccupations en ce qui concerne leur citoyenneté. Comme Clark l’a indiqué, il s’est avéré que la grande majorité des personnes qui ont utilisé la ligne téléphonique spéciale n’avaient aucun problème. Par mesure de précaution, nous avons jugé qu’il serait une bonne idée d’élargir le message, non seulement sur le site Web et par l’entremise de brochures, mais aussi en lançant une nouvelle campagne pour joindre un public plus vaste.
Nous avons aussi collaboré étroitement avec nos partenaires du gouvernement et de l’extérieur du gouvernement, dont Passeport Canada, Service Canada et le Comité central des Mennonites. Clark et moi-même avons rencontré la semaine dernière une vingtaine de documentalistes du Comité central des Mennonites, dans le sud-ouest de l’Ontario, pour parler de citoyenneté; cela s’inscrit dans la campagne de promotion élargie que nous entreprenons.
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Merci aux témoins d’être présents ici aujourd’hui. C’est sans doute l’endroit où vous avez toujours rêvé d’être par un mercredi après-midi.
Comme M. Siksay, je dois aussi m’absenter plus tôt. Le comité n’a pas l’habitude de se réunir à cette heure, et je vous prie de m’excuser d’avoir à quitter avant la fin.
Nous avons entendu beaucoup de témoins aux propos fort convaincants. Je suis relativement nouveau au comité, et en tant que non-spécialiste, j’avais l’impression que la question ne serait pas difficile à trancher. Il m’apparaissait y avoir des preuves accablantes que ces personnes devaient détenir et détenaient sans conteste la citoyenneté canadienne, et qu’il y avait en quelque sorte une faille dans le système. Le ministère ne faisait pas belle figure.
Je reconnais que vous devez vous accommoder des lois et des règlements en place, mais nous avons certainement eu l’impression que le ministère ne faisait pas preuve d’autant de sensibilité qu’il devrait ou qu’il aurait dû montrer dans les différentes circonstances.
J’ai deux ou trois questions à poser. C’est un des points que l’on a soulevés. Quelqu’un se présente pour obtenir un document officiel, convaincu qu’il est Canadien depuis une cinquantaine d’années, et tout à coup, un employé de bureau, peut-être même de niveau subalterne, lui dit tout bêtement qu’il n’est pas citoyen canadien. Il m’est venu à l’esprit que cela pouvait s’apparenter à la réceptionniste d’un cabinet de médecin qui vous dirait, en passant, je vois dans votre dossier que vous avez le cancer et qu’il vous reste une semaine à vivre. Cela ne se produirait jamais dans un cabinet de médecin, parce qu’il est entendu qu’une nouvelle de ce genre peut être extrêmement perturbante, en particulier quand on n’en est pas certain de la vérité.
Donc, le ministère a-t-il pris des mesures pour que son personnel, c’est-à-dire vos préposés en première ligne et les membres de vos bureaux centraux, soient sensibilisés à l’importance de faire attention à la façon dont ils transmettent cette information aux personnes visées? Franchement, j’oserais croire que le ministère aurait établi une marche à suivre sur la façon de communiquer cette information aux intéressés, et que cela ne serait pas laissé au hasard. Quelqu’un peut-il me dire quelles mesures ont été prises à cet effet?
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Pourrais-je proposer que vous ajoutiez un numéro à l’extérieur du réseau 800? Si une personne vit en Californie et veut vous appeler, elle sera peut-être bien contente de payer les 25 ¢ de frais d’interurbain que lui coûtera un appel dans le code 613, si elle ne parvient pas à obtenir la communication avec le numéro 800, ou 902, ou peu importe.
Mon dernier point en est un que M. Telegdi a soulevé, et que j’estime bien pertinent. Prenons le cas de quelqu’un qui n’est pas certain de sa situation. Est-ce qu’il pose la question et prend le risque que la réponse soit négative, ou a-t-il intérêt à faire comme si de rien n’était et à espérer que personne ne se rende jamais compte qu’il n’est pas citoyen canadien?
Pour ce qui est de la campagne de publicité que vous lancez, vous allez cibler les groupes de personnes qui pourraient être visés et les encourager à communiquer avec vous. Y avez-vous pensé sérieusement? Honnêtement, beaucoup de gens ne font pas confiance au gouvernement, doutent de ses intentions en général ou de sa compétence dans des domaines comme ceux-là, alors ne vont-ils pas tout simplement laisser tomber? Comment allez-vous les motiver à agir? Comment allez-vous encourager les gens qui hésitent à se manifester?
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J'ai une question à poser et un commentaire à formuler.
Monsieur Davidson, dans votre document, vous dites qu'on ne peut juger les lois promulguées en 1947; on les comprend. Si ce que vous dites est vrai, on sait par contre qu'elles n'ont pas de sens aujourd'hui pour les Canadiens qui ont été déchus à cause du mariage ou d'une question de génération.
Alors, pourquoi prend-on autant de temps pour régler ces problèmes? Si ces gens ont perdu leur citoyenneté à cause de ces lois, ne pourrait-on pas outrepasser le système et leur redonner la citoyenneté canadienne? Cela sauverait du temps et éviterait beaucoup de dépenses et de drames. Ce sont des êtres humains.
Mon commentaire est vous pouvez parler en français. Nous avons l'interprétation dans les deux langues, et vous êtes des fonctionnaires dans un pays qui est supposément bilingue.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence ici aujourd’hui.
Je suis un nouveau membre du comité, alors je vais vous demander de m’aider un peu afin que je puisse aider la ministre responsable en lui donnant un certain aperçu sur la façon dont il pourrait améliorer la situation, en particulier celle concernant la question des « Canadiens perdus », qui est nouvelle pour moi.
Je respecte pleinement le fait que vous êtes des fonctionnaires et non des décideurs, mais en tant que nouveau membre de ce comité, je vous demande de me donner deux ou trois points très précis qui vous donnent des maux de tête quotidiennement et que le fait de régler vous faciliterait beaucoup la vie et celle des Canadiens qui ont perdu leur citoyenneté. Je ne vous demande pas de faire des recommandations sur des changements de fond; je vous demande de me signaler deux ou trois sources de maux de tête auxquelles, selon votre expérience, vous devez faire face quotidiennement.
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Vous avez probablement raison.
Je crois que de corriger toutes les erreurs dans la législation, si vous voulez les appeler ainsi, nécessiterait que les parlementaires et la ministre se réunissent.
Je veux me concentrer sur les conséquences non voulues. En disant que bon nombre d’entre elles étaient voulues, on suppose que bon nombre d’entre elles ne l’étaient pas.
Si nous savons qu’il y a certaines conséquences non voulues, et que nous savons que le Parlement n’agit pas toujours rapidement, particulièrement dans un gouvernement minoritaire, et nous savons, comme l’a dit M. Devolin, que certaines personnes s’inquiètent de prendre les devants et d’entendre quelque chose qu’elles ne veulent pas entendre, et qu’elles ignorent plutôt la question, existe-t-il un moyen de corriger au moins les conséquences non voulues de façon administrative?
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Merci, monsieur Davidson.
Monsieur le président, j’aimerais poursuivre maintenant avec le témoignage de M. Goodman. Même si je porte une chemise blanche et un costume gris milleraies, j’ai grandi dans le nord de Vancouver où j’ai appris sur le terrain à recevoir des coups. Je pense que je peux dire lorsqu’on se fait avoir, et je pense que le comité ici se fait avoir.
J’ai posé des questions précises. Dans votre témoignage, vous avez dit que vous gériez un inventaire de 400 dossiers, et puis nous apprenons qu’il y a actuellement 400 dossiers considérés nuls. Y a-t-il 800 dossiers? Y en a-t-il 400, ou zéro en attente?
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Merci, monsieur le président, et merci, chers témoins, de votre patience et indulgence et de prendre le temps de répondre aux questions qui ont été posées.
En ce qui concerne les chiffres et le jeu des nombres, je sais que M. Telegdi y a fait référence, mais lorsque j’étais là, lorsque M. Edmonston a témoigné, il a lui-même indiqué qu’il était incapable de dire quels pouvaient être les chiffres. Il a nommé des catégories, ou des groupes de personnes, dont certaines, ou aucune, ou un pourcentage desquelles pouvaient être concernées, mais il était incapable de préciser leur nombre. Je veux simplement réfuter toute suggestion sur les types de chiffres que M. Telegdi a indiqués.
Conviendriez-vous que c’était l’essence du témoignage de M. Edmonston?
:
C’était bien de se faire préciser que l’argent auquel M. Alghabra a fait référence était destiné à une application qui n’a jamais eu lieu et bien sûr n’était pas nécessaire.
Si j’essaie de résumer, ce que je comprends est que ce que le ministère tente de faire est d’appliquer les règles existantes de façon uniforme, mais que certaines règles sont limitatives, pour une quelconque raison. Peut-être que vous attendez des parlementaires de corriger les règles qui nécessitent de l’être afin d’assurer qu’on s’occupe de façon appropriée des problèmes avec lesquels nous nous démenons.
Je suis heureux également qu’il y ait une intervention ministérielle, mais cette intervention évidemment est limitée aux cas appropriés.
Êtes-vous d’accord avec moi qu’en fin de compte, une certaine modification législative, si vous voulez l’appeler ainsi, serait nécessaire?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J’ose affirmer que nous aurons de nombreuses autres réunions au cours desquelles nous discuterons de cette question, parce que les réponses et la justification que nous obtenons sont, à mon avis, totalement insatisfaisantes.
Vous savez, de dire qu’une loi existe.... Bon, au lieu de corriger des lois discriminatoires que les tribunaux ont jugées non conformes à la Charte, ils les plaident. Nous gaspillons des ressources en les plaidant. Et de dire que le projet de loi , en ce qui concerne les adoptions internationales, est la priorité est selon moi inacceptable.
Je veux vous féliciter, monsieur Davidson, d’avoir indiqué au comité que l’ancien gouvernement réservait 20 millions de dollars pour corriger la Loi sur la citoyenneté. Lorsque le présent gouvernement a pris le pouvoir, il a annulé ce montant. Je veux donc uniquement vous remercier d’en avoir informé le comité.
Oui, c’est bien que vous le sachiez : 20 millions de dollars, je veux seulement vous le répéter.
Maintenant, un de mes problèmes est de traiter avec la bureaucratie. Toute cette affaire entourant la citoyenneté est incroyablement kafkaïenne, comme l’a qualifiée The Economist. Nous sommes la risée du monde. Il me semble que si des fonctionnaires de Trinité et d’Australie peuvent corriger leurs lois, nous devrions être capables de fixer la nôtre aussi, plutôt que de gaspiller de l’argent en mettant des gens comme M. Chapman — ou encore transformer une Québécoise de la dixième génération en une Canadienne de la première génération, en ignorant son patrimoine. C’est une mauvaise loi.
Je fais partie de ce comité depuis longtemps, monsieur Davidson. J’ai siégé au comité durant le projet de loi C-63, introduit à deux reprises au Parlement, en plus de nombreuses audiences. J’en faisais partie durant le projet de loi C-16 et durant le projet de loi C-18. Dans aucun de ces cas, le ministère n’a averti le comité ou le ministre... parce que je ne crois pas que les ministres étaient au courant de ce problème. Ce n’est pas avant que M. Chapman prenne les devants, en 2003 je crois, que j’ai appris, que le comité a été informé de l’existence de ce problème.
Ce problème existe depuis longtemps; je pense que c’est très important que nous le comprenions. Et je crois que c’est le travail de la bureaucratie d’avertir le ministre.
Je vais lire une lettre rédigée en 2005 à l’intention de M. Siksay, signée par le ministre Volpe. En voici un extrait :
La Loi sur la citoyenneté canadienne, entrée en vigueur le 1er janvier 1947, a automatiquement attribué la citoyenneté canadienne aux femmes qui s’étaient mariées avec des soldats canadiens à l’étranger avant cette date. Les enfants nés de ces unions ont également obtenu la citoyenneté automatiquement, en naissant en sol canadien ou par leur père canadien, s’ils sont nés à l’extérieur du Canada.
C’est ce qu’un politicien saura. C’est ce qu’un ministre saura. Et si vous le croyiez, M. Chapman n’aurait pas de problème, et tous ces gens n’en auraient pas non plus.
En 1999, sur le site Web de CIC, on pouvait lire que, si vous étiez né au Canada, vous étiez canadien. La vérité sur ce point est que je fais partie de ce comité depuis tout ce temps, et je ne savais rien de toute cette affaire avant 2003.
Je pense que les Canadiens qui nous écoutent — et ils sont nombreux — s’arrachent les cheveux. Ils s’arrachent vraiment les cheveux devant la complaisance et les réponses qu’ils obtiennent de la bureaucratie.
Prévu par le paragraphe 5(4).... C’est ce qu’on a fait à Magali. Elle s’est transformée d’une Québécoise de la dixième génération en une Canadienne de la première génération — tout simplement incroyable.
Voici ma question—Et il y en aura beaucoup d’autres ensuite, parce qu’elle ne sera pas suffisante. Je m'adresse à tous.
Nous direz-vous, monsieur Davidson, si vous vous êtes réunis avec le caucus pour discuter de ce que vous alliez dire au comité? Vous en tiendrez-vous à ce chiffre de 450 et quel genre de preuve allez-vous obtenir? Avez-vous fait cela?
Je veux obtenir une réponse de chacun d’entre vous; je veux simplement un oui ou un non.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
D’abord, je veux changer un peu l’objet de la réunion, si on me le permet.
Nous avons devant nous des fonctionnaires respectés, qui servent leur pays quotidiennement, qui accomplissent leur travail de leur mieux en vertu de la loi qui a été créée pour eux. Nous reconnaissons qu’il y a certaines lacunes dans la loi de 1947. Il y en a peut-être dans la loi de 1977. Bon nombre de ces problèmes semblent découler d’une loi qui a été adoptée par les parlementaires en 1947.
Certains membres du comité veulent que ces fonctionnaires soient sur la sellette ici et aient à subir tout ce qu'ils endurent aujourd’hui en raison d'un problème dans la loi. Je pense que c’est sans aucun doute injuste qu’on vous ait mis sur la sellette, on vous a accusé de — Nous avons entendu M. Wilson dire qu’on se faisait avoir. Je ne pourrais être plus en désaccord.
Vos commentaires, monsieur Goodman, à la fin de la page 2... Je crois que ce paragraphe dit tout. Vous avez reçu 37 693 appels. En fin de compte, vous avez des problèmes avec 75 dossiers. Vous avez 75 dossiers que nous essayons fortement de résoudre. Vous avez affecté les ressources appropriées.
Je sympathise avec ces personnes qui sont des Canadiens perdus. J’éprouve beaucoup de sympathie pour elles. Je pense que chacun d’entre vous dirait qu’il sympathise avec ces personnes. Ce sont des anomalies dans la loi que vous tentez fortement de résoudre et de corriger.
Ai-je raison sur ce point? Vous éprouvez de la sympathie et vous travaillez fort pour régler ce problème.