Monsieur le président et membres du comité, je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour vous présenter les résultats des initiatives de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada dans le cadre de la Feuille de route pour la dualité linguistique.
Je suis accompagnée de Mme Diane Lorenzato, sous-ministre adjointe aux ressources humaines.
[Traduction]
C'est un réel plaisir pour moi de me présenter devant votre comité pour la première fois.
J'aimerais profiter de l'occasion pour remercier ma prédécesseure, Mme Francine Kennedy, pour son dévouement et son excellent travail dans le cadre de la mise en oeuvre des initiatives du ministère en lien avec la Feuille de route. Je traiterai de ces initiatives dans quelques instants.
[Français]
Tout d'abord, j'aimerais parler du rôle que joue le Bureau de la traduction en ce qui a trait à la promotion de la dualité linguistique.
[Traduction]
Le Bureau de la traduction est le deuxième plus important organisme de traduction au monde. En 2010-2011, le Bureau a traduit plus de 1,7 million de pages dans tous les domaines d'activité du gouvernement fédéral, en plus de fournir des services de traduction et d'interprétation pour plus de 2 000 séances du Parlement et réunions de comités parlementaires comme celle-ci. Le bureau gère également TERMIUM, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada, qui renferme près de 4 millions de termes en anglais et en français. Cette banque de données est utilisée, entre autres, par des enseignants, des étudiants, des rédacteurs et des traducteurs d'ici, au Canada, et de partout dans le monde.
[Français]
J'aimerais également souligner les efforts déployés récemment par notre bureau en vue de moderniser nos activités.
Le Bureau de la traduction a adopté une stratégie de transformation qui met en cause l'utilisation d'une nouvelle technologie langagière et du processus opérationnel rationalisé.
[Traduction]
Afin de répondre rapidement aux besoins changeants de la population canadienne et de son gouvernement, le Bureau de la traduction s'efforce de tirer pleinement profit de la technologie pour offrir ses services en exploitant de nouveaux moyens de communication comme les médias sociaux.
[Français]
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse aujourd'hui, je suis heureuse d'annoncer que, dans le cadre de la Feuille de route, le Bureau de la traduction a créé le Portail linguistique du Canada et a établi le Programme de renforcement du secteur langagier au Canada en 2009.
[Traduction]
Le portail, financé dans le cadre de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne — et nous vous en ferons une courte démonstration — offre un accès Internet gratuit à un éventail de ressources linguistiques canadiennes comme des dictionnaires électroniques, des outils de rédaction et des jeux-questionnaires qui permettent aux utilisateurs de perfectionner leurs compétences en français ou en anglais. Les internautes canadiens peuvent visiter le portail afin de trouver tout ce dont ils ont besoin pour étudier, travailler et communiquer plus efficacement dans les deux langues officielles. Le portail renferme à ce jour plus de 2 800 ressources linguistiques canadiennes, dont environ 1 800 liens, 600 articles et 400 jeux linguistiques. Le portail a été visité plus de 29 millions de fois au cours des 11 derniers mois, une augmentation considérable par rapport aux 14 millions de visites enregistrées au cours de l'année précédente.
[Français]
Jusqu'à maintenant, des ententes de collaboration ont été signées avec 14 partenaires canadiens, dont l'Association canadienne des professeurs d'immersion et le Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick. Ces partenaires ont rédigé près de 50 articles qui ont été mis en ligne par l'entremise du portail.
[Traduction]
Les visiteurs ont également formulé de nombreux commentaires positifs au sujet du portail. En fait, le Centre collégial de développement de matériel didactique l'a inscrit à son répertoire Web de 2011-2012 comme l'un des 10 meilleurs sites Web pour le perfectionnement du français, ce dont nous sommes très fiers.
[Français]
Cette organisation canadienne produit des documents en format numérique, électronique et imprimé pour les membres du corps enseignant et les étudiants du système d'enseignement collégial du Québec. Son mandat consiste à veiller à ce que les étudiants aient accès à du matériel didactique de qualité, tant en français qu'en anglais.
[Traduction]
Le Bureau de la traduction fait également la promotion de la dualité linguistique dans le cadre du Programme de renforcement du secteur langagier. L'objectif du programme est d'appuyer la formation d'un effectif compétent dans le secteur langagier et de renforcer la capacité dans ce domaine. Le financement de ce programme a été octroyé à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada pour une période de cinq ans, jusqu'au 31 mars 2013.
Le programme comporte deux volets. Il y a d'abord le volet Bourses universitaires en traduction, qui vise à permettre aux établissements d'enseignement postsecondaire d'augmenter le nombre de diplômés dans les domaines de la traduction et de l'interprétation. Il y a ensuite
[Français]
le volet Initiative de l'industrie de la langue, sert à améliorer la capacité du secteur langagier au chapitre de la promotion du perfectionnement de la main-d'oeuvre et de l'intégration des technologies langagières.
Je suis fière d'ajouter qu'on a financé 16 projets dans le cadre du Programme de renforcement du secteur langagier au Canada.
[Traduction]
Lorsque le programme viendra à échéance, en mars 2013, on devrait avoir atteint les objectifs de rendement prévus. Jusqu'à présent, on peut tabler sur les résultats impressionnants suivants: 1 200 bourses d'études attribuées, pour une valeur totale de 2 millions de dollars; une augmentation de 50 p. 100 des inscriptions à l'Université de Moncton; le financement de 145 stages d'étudiants au sein d'entreprises privées, pour une valeur de 1,3 million de dollars; l'élaboration en cours de trois programmes de niveau universitaire et collégial — programme en ligne de baccalauréat en traduction, programme de maîtrise en interprétation et programme de paralangagier —; et la mise en oeuvre d'une campagne de promotion des carrières dans le domaine de la traduction dans les provinces de l'Atlantique. Nous vous montrerons cela également.
[Français]
Cela conclut ma présentation.
Marc Olivier, gestionnaire du Bureau de la traduction, va maintenant faire une brève présentation du Portail linguistique. Ensuite, il nous présentera une courte publicité télévisée financée directement par les fonds alloués à la Feuille de route pour la dualité linguistique.
[Traduction]
Je serai ravie de répondre à vos questions avec l'aide de ma collègue, Mme Diane Lorenzato.
Merci beaucoup.
Le Portail linguistique du Canada, dont le pendant anglais s'appelle le Language Portal of Canada, renferme actuellement plus de 2 800 ressources linguistiques, dont des actualités linguistiques sous la rubrique « En manchettes », des articles et des jeux sous la rubrique « Bien écrire, bien dire » et de nombreux liens sous la rubrique « Découvrir ».
Voici quelques exemples de ressources. Les enseignants ou les étudiants peuvent trouver rapidement sous « Mon portail à l'école » une liste de liens utiles, notamment pour faire des exercices et des jeux.
[Traduction]
Nous sommes fiers de dire que nous avons publié, jusqu'à présent, plus de 50 articles de nos partenaires, comme celui-ci, du gouvernement du Manitoba, intitulé « L'interprétation judiciaire au Manitoba ». L'une des principales améliorations que nous avons apportées depuis 2009 a été d'offrir aux utilisateurs la possibilité de partager des renseignements utiles par courriel ou au moyen des médias sociaux comme Twitter et Facebook. Pour faire part d'un article intéressant à mes amis, je n'ai qu'à cliquer sur l'onglet « Partager cette page » et choisir de l'envoyer par courriel, par Facebook ou par Twitter.
L'outil en ligne le plus populaire est TERMIUM Plus, la deuxième banque de terminologie en importance dans le monde, qui compte près de quatre millions de termes en anglais et en français. Pour savoir quel est l'équivalent français de « House of Commons », il suffit de taper cette expression et de choisir la clé de recherche de l'anglais au français pour trouver l'équivalent « Chambre des communes ».
[Français]
Comme l'a mentionné Mme Achimov, nous lancerons au printemps 2012 une application mobile de TERMIUM Plus, afin de permettre aux utilisateurs de se servir de leur téléphone intelligent, comme le BlackBerry et le iPhone, pour consulter sur le pouce cette banque de données très populaire.
Voilà ce qui termine ce survol très rapide du portail.
Je vais maintenant vous montrer le message publicitaire.
[Traduction]
Il s'agit d'une annonce télévisée créée en anglais et en français par Traduction Nouveau-Brunswick. Cette publicité est le résultat direct d'un financement reçu dans le cadre du Programme de renforcement du secteur langagier au Canada.
[Français]
Cette publicité a été montrée dans des cinémas, à la radio et à la télévision.
[Présentation audiovisuelle]
[Traduction]
C'était la version française. Je vais maintenant vous montrer la version anglaise.
[Présentation audiovisuelle]
C'est tout. Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de comparaître aujourd'hui devant vous pour discuter du rôle de l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario, mieux connue sous le nom de FedDev Ontario, relativement à la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne 2008-2013.
Je suis Jeff Moore, vice-président, Politiques, partenariats et gestion de rendement, et champion des langues officielles de FedDev Ontario. Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue Susan Anzolin, directrice générale, Innovation et développement économique.
FedDev Ontario a été créée en août 2009 parce que notre gouvernement a reconnu les défis que devait affronter le Sud de l'Ontario en matière de développement économique. L'agence travaille à stimuler le développement économique et la croissance de la région en répondant expressément aux besoins et aux priorités de nos travailleurs, entreprises et collectivités.
Notre administration centrale est située à Kitchener et nous avons des bureaux à Ottawa, à Toronto, à Peterborough et à Stratford. Notre personnel est sur le terrain, idéalement positionné de façon à connaître les préoccupations et les besoins locaux. Nos employés travaillent en collaboration avec les entreprises et les collectivités du Sud de l'Ontario pour assurer la prestation des programmes et services liés au rôle de l'agence.
Aujourd'hui, je vais vous parler de la façon dont l'agence collabore avec les collectivités francophones du Sud de l'Ontario pour les projets financiers dans le cadre de l'Initiative de développement économique lié à la Feuille de route ainsi que par d'autres programmes de l'agence.
Étant donné que FedDev Ontario est une agence plutôt récente, j'ai pensé prendre quelques minutes pour vous expliquer son rôle.
Pendant sa première année, FedDev Ontario a concentré ses efforts sur les investissements ciblés pour créer des emplois et pour répondre aux besoins immédiats, compte tenu des défis économiques auxquels la région faisait face.
Nous avons également poursuivi la mise en oeuvre des programmes nationaux existants, comme l'Initiative de développement économique, le Programme de développement des collectivités, le Programme de développement de l'Est de l'Ontario et les programmes d'infrastructures.
Pendant ce temps, on a eu l'occasion d'écouter ce que les dirigeants d'entreprises, industriels et communautaires dans l'ensemble de notre région avaient à dire au sujet des défis en matière de productivité, de compétitivité et d'innovation.
Nous en avons aussi appris davantage sur les défis auxquels font face les collectivités francophones du Sud de l'Ontario: de faibles taux d'entrepreneuriat et d'éducation, un taux élevé d'exode des gens, des obstacles à l'accès à de l'information en français et en matière de conseils aux entreprises et de financement des entreprises, en particulier en ce qui concerne les microprêts.
C'est la raison pour laquelle, au cours de sa deuxième année, l'agence a lancé une gamme de nouvelles initiatives visant à renforcer l'économie du Sud de l'Ontario et à positionner la région de façon à accroître notre compétitivité sur le plan international. Notre objectif consiste à élaborer des outils nécessaires pour nous assurer que nos entreprises et nos collectivités peuvent continuer d'innover afin que l'économie puisse prospérer aujourd'hui et demain.
Nous misons sur les avantages stratégiques de la région consistant à collaborer afin de renforcer l'innovation et la compétitivité par la mise en oeuvre de sept initiatives: Jeunesse en STIM — pour les sciences, la technologie, les ingénieurs et les mathématiques —, Stage en entreprise pour diplômés, Scientifiques et ingénieurs en affaires, Innovation pour la recherche appliquée et la commercialisation, Programme de développement de la technologie, Investir dans l'innovation des entreprises et l'Initiative pour la prospérité.
Enfin, nous encourageons les partenariats entre les organisations de recherche et d'innovation, le secteur privé, les établissements d'enseignement postsecondaire et les organismes à but non lucratif afin d'accélérer le changement technologique et de mettre de nouveaux produits sur le marché.
Depuis sa création, l'agence a investi plus de 800 millions de dollars dans des projets destinés à stimuler le développement économique des collectivités du Sud de l'Ontario.
J'aimerais préciser que tous les programmes de la FedDev Ontario sont disponibles à la communauté francophone. Grâce à nos partenaires tels que Patrimoine canadien, nous avons créé des cartes géographiques pour localiser les communautés ayant un pourcentage élevé de francophones. Nous avons aussi conçu une grille d'analyse pour les projets ainsi que des clauses portant sur les langues officielles pour les accords de contribution. Ces outils nous aident beaucoup à déterminer si un projet financé est susceptible d'avoir un impact sur la communauté francophone.
Par exemple, Ivaco Rolling Mills à L'Orignal, l'un des principaux employeurs de la région, recevra 10 millions de dollars pour un projet d'agrandissement dans le cadre de l'Initiative pour la prospérité. Ce projet offrira de nombreux avantages à la région, dont la création d'environ 200 emplois à court terme dans le domaine de la construction et de 50 nouveaux postes permanents dans l'entreprise.
Un grand nombre de bénéficiaires de notre initiative Jeunesse en STIM engagent les étudiants francophones dans des activités dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques.
Grâce à notre Initiative pour la recherche appliquée et la commercialisation, les entreprises francophones travaillent avec les établissements d'enseignement postsecondaire, comme La Cité collégiale ici, à Ottawa.
Bien entendu, dans le cadre de la Feuille de route, l'agence est responsable de la prestation de l'Initiative de développement économique dans le Sud de l'Ontario. Le budget original de la soumission au Conseil du Trésor s'élevait à 8,9 millions de dollars pour l'ensemble de l'Ontario, ce qui représente 29 p. 100 du budget national de 30,5 millions de dollars de l'Initiative de développement économique.
FedDev Ontario a reçu une somme de 4,5 millions de dollars pour la mise en oeuvre dans le Sud de l'Ontario couvrant la période de 2009-2013. De ce montant, 500 000 $ ont été mis de côté afin de couvrir les coûts de fonctionnement et d'entretien, ce qui laisse une somme de 4 millions de dollars pour les contributions.
À ce jour, 30 projets répartis dans l'ensemble du Sud de l'Ontario et dont le coût estimé est d'environ 2,6 millions de dollars ont été approuvés et ont été réalisés ou sont sur le point de l'être. Cela représente environ 64 p. 100 du budget total annoncé pour l'IDE.
Les projets comprennent entre autres le développement de plans stratégiques, des initiatives de marketing, des stages pour les jeunes et un nouveau fonds d'investissement en microcrédit récemment annoncé.
Tous ces projets permettent de répondre aux besoins des communautés francophones du Sud de l'Ontario.
En tant que nouvelle agence, nous avons dû développer à la fois notre infrastructure et nos relations afin de mettre en oeuvre nos programmes de façon efficace. Nous avons donc dû faire face à certains défis relativement au budget attribué à l'Initiative de développement économique. Malgré nos activités de sensibilisation et la relance du programme bonifié d'un processus d'admission continu, nous avons continué de faire face à des défis à cause du nombre peu élevé de propositions. Malheureusement, des crédits s'élevant à 1,4 million de dollars sur un budget total de 4 millions de dollars sont restés non utilisés.
Depuis, nous avons réalisé de solides progrès à sensibiliser les organisations francophones clés et à financer des projets stratégiques. Par exemple, l'année dernière, l'agence a adopté une approche proactive et a rencontré trois organisations francophones de développement économique afin de discuter de meilleures façons de soutenir les communautés de langue officielle en situation minoritaire de la région. Nous avons développé des partenariats avec la Fondation franco-ontarienne, le Réseau de développement économique et d'employabilité de l'Ontario et l'Association franco-ontarienne.
Je vais conclure ici. Je vous remercie encore une fois, monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité, de votre invitation à comparaître devant le Comité permanent des langues officielles.
:
Monsieur le président, membres du comité, je m'appelle Lisa Marie Perkins et je suis présidente de Canadian Parents for French.
[Traduction]
Je suis accompagnée aujourd'hui par le directeur général de notre organisation, Robert Rothon. Nous sommes ravis d'avoir la possibilité de vous adresser la parole.
La Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne a permis à Canadian Parents for French, ou CPF, de promouvoir l'enseignement du français langue seconde au Canada. Ainsi, CPF a aidé également les Canadiens à comprendre la portée de la Feuille de route. Nous avons participé aux consultations de mi-mandat sur la Feuille de route et nous sommes ravis d'être ici aujourd'hui pour parler de ses réussites et aider à conceptualiser un éventuel successeur.
L'un des objectifs de la Feuille de route est de permettre à tous les Canadiens de profiter des avantages qu'offrent l'anglais et le français. Selon nous, le fait que les parents sont de plus en plus nombreux à choisir pour leurs enfants un programme de français langue seconde — l'immersion en français en particulier — constitue la plus importante manifestation d'appui à l'égard de la dualité linguistique au Canada anglais. En d'autres termes, les parents anglophones et allophones montrent qu'ils sont en faveur de la dualité linguistique en choisissant de donner à leurs enfants la chance d'être bilingues, c'est-à-dire de connaître le français et l'anglais.
Comme le nombre d'enfants inscrits en immersion française augmente en Ontario, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique — pour ne nommer que quatre provinces —, on peut considérer que l'impact de la Feuille de route sur l'enseignement du français langue seconde est une véritable réussite.
CPF est une organisation à but non lucratif qui célèbre son 35e anniversaire. Cette organisation de parents accorde de la valeur à la dualité linguistique et s'efforce de créer, de soutenir et de favoriser des occasions qui permettent aux jeunes non francophones d'apprendre le français et d'utiliser leurs connaissances de la langue. Notre structure en trois paliers permet à plus de 25 000 membres de partout au Canada de s'engager activement dans le réseau scolaire, à tous les niveaux, ainsi qu'auprès des communautés francophones minoritaires de l'extérieur du Québec.
Dans ce dernier cas, CPF est bien souvent le point de contact privilégié entre la grande communauté anglophone et les francophones, surtout dans l'Ouest. CPF est perçu comme le représentant du point de vue des francophiles — une expression courante pour désigner quiconque parle français comme langue seconde ou autre —, les communautés francophones minoritaires acceptant de plus en plus l'idée d'intégrer les personnes qui utilisent le français comme langue seconde au sein de leurs collectivités.
Des données préliminaires de l'Ontario montrent qu'il pourrait y avoir une corrélation entre l'augmentation du nombre d'inscriptions dans les programmes de français langue seconde et la présence de communautés francophones bien vivantes. Il est clair que la relation est donc mutuellement profitable.
Par la Feuille de route, le gouvernement affirme publiquement et sans réserve son intention de soutenir et d'améliorer la dualité linguistique au Canada, et c'est ce qui, à certains égards, lui donne toute son importance. Quand on sait qu'en 2006, plus des trois quarts des Canadiens se sont prononcés en faveur du bilinguisme au Canada, un successeur à la Feuille de route qui mettrait l'accent sur le français langue seconde est non seulement souhaitable politiquement, mais donne aussi au gouvernement l'occasion de définir l'héritage qu'il veut laisser au pays en améliorant notre dualité linguistique.
Les activités de recherche, de défense, d'appui et d'orientation de CPF ainsi que ses programmes à l'intention des jeunes ont pavé la voie aux parents qui souhaitent compléter et protéger la formation linguistique de leurs enfants à chacun des trois niveaux de notre structure. À l'échelle nationale, CPF informe les décideurs grâce à son rapport biennal intitulé L'état de l'enseignement du français langue seconde au Canada, sa banque de données sur le français langue seconde et des initiatives jeunesses ciblées. Les politiques qui favorisent l'apprentissage de la langue ne permettent pas seulement aux parents de faire de bons choix pour leurs enfants; elles donnent aussi aux éducateurs un meilleur accès à des aides et à du matériel didactique qui profitent aux élèves; elles améliorent et définissent les relations entre éducateurs, élèves et parents, et font en sorte que le milieu d'enseignement global peut être adapté aux besoins de tous les élèves.
Au niveau national, CPF fait aussi entendre une voix unifiée sur l'enseignement du français langue seconde, d'abord en assurant un leadership à l'ensemble du réseau CPF, puis en s'engageant dans un dialogue avec les autres organisations nationales comme le Réseau de partenaires de français langue seconde, qui comprend la SEVEC, l'ACPI, l'ACPLS, Le français pour l'avenir et Canadian Youth for French.
Dans les provinces et les territoires, les divisions de CPF appuient les ministères de l'Éducation et les incitent à améliorer ou à augmenter le soutien qu'ils offrent à l'égard du français langue seconde. Elles entreprennent aussi des initiatives socio-culturelles, comme le Bilingualism Rocks, un spectacle commandé spécialement pour souligner les expériences communes des collectivités de langues officielles en Colombie-Britannique, en Alberta et au Yukon. Ce programme a permis de donner 69 représentations dans des écoles de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et du Yukon. En fait, nous avons une liste d'attente d'écoles qui souhaitent accueillir la troupe.
Au niveau des districts scolaires et même au sein des écoles, les chapitres de CPF sont formés de parents sur le terrain qui appuient activement le français langue seconde par des activités de programmation. Par exemple, notre chapitre de Camrose, en Alberta, a signalé que, l'an dernier seulement, il a rejoint environ 954 enfants par ses activités scolaires.
[Français]
L'un des résultats les plus inattendus de cette ferveur croissante du Canada anglophone pour la dualité linguistique par l'entremise des programmes scolaires de français comme langue seconde est celui de la transmission intergénérationnelle du français comme langue seconde. La première génération issue de l'immersion, notamment, envoie maintenant ses enfants au même programme scolaire, et il s'agit même, dans certaines familles, d'une troisième génération d'apprenants.
[Traduction]
Je suis fière de dire que j'en fais partie. Étant l'une des premières diplômées en immersion, j'ai moi-même choisi d'inscrire mon enfant en immersion française.
[Français]
Selon nous, ce phénomène enlève l'apprentissage du français du domaine du choix personnel et de l'accomplissement individuel, pour le placer dans un courant socioculturel plus large, soit l'émergence d'une culture institutionnalisée d'apprentissage d'une deuxième langue officielle par une partie de la population canadienne de plus en plus nombreuse. Remarquons qu'il y a ici un phénomène parallèle du côté des enseignants où les produits de l'immersion deviennent à leur tour des enseignants en immersion.
De surcroît, cette transmission intergénérationnelle du français comme langue seconde démontre de la part du Canada anglophone un engagement envers cette langue, ses cultures et ses foyers en milieu minoritaire, ce qui pourrait entraîner une remise en question positive de la manière dont nous définissons, au Canada, l'identité linguistique de chaque citoyen.
[Traduction]
Les jeunes Canadiens qui connaissent les deux langues officielles considèrent comme normale leur capacité de communiquer et de vivre dans les deux langues.
CPF considère qu'il faut parfaire les lois, les politiques et les pratiques qui ont été amorcées et qui doivent se poursuivre avec la Feuille de route, qui nous permet de nous rapprocher de cette réalité avec tous les jeunes Canadiens et de combler nos attentes en offrant ces possibilités à tous les élèves.
[Français]
C'est grâce à la passion et au dévouement des parents de CPF que nombre de conseils scolaires partout au Canada continuent à offrir, voire à élargir l'offre des programmes de français comme langue seconde, et ce, à une époque où les conseils font face à de graves pressions financières, qui ailleurs ont mené à des consolidations d'écoles ou carrément à des fermetures de programme.
Les actions de CPF, soit d'aider les surintendants scolaires à mieux comprendre l'utilisation du Guide de financement des ententes bilatérales et de partager l'information pour faciliter le dialogue entre les parties prenantes du système scolaire, ont, dans maintes instances, débouché sur des solutions qui maintiennent des programmes scolaires dans nos écoles canadiennes.
Dans un même ordre d'idées, et en lien avec la Feuille de route, CPF agit comme gardien bénévole des intérêts du fédéral quand il s'agit de l'emploi des fonds affectés aux ententes bilatérales découlant du Protocole des langues officielles dans l'enseignement.
[Traduction]
À quoi le successeur de la Feuille de route doit-il ressembler et quels devraient être ses objectifs, selon nous? Le Commissaire aux langues officielles a écrit que les langues officielles reposent sur la notion selon laquelle la majorité des Canadiens resteront unilingues. C'était peut-être vrai il y a 40 ans; toutefois, nous commençons à réaliser qu'il est peut-être temps de revoir cette hypothèse.
Les parents demandent de plus en plus que leurs enfants aient la chance d'apprendre les deux langues officielles en exigeant ou en choisissant cette option. Par un processus d'appropriation, bon nombre de Canadiens voient maintenant les langues officielles, et la notion sous-jacente de dualité linguistique, comme la capacité individuelle de parler les deux langues officielles. Cela signifie que le vrai Canadien connaît à la fois le français et l'anglais et que l'accès aux programmes comme l'immersion française doit être perçu comme un droit.
Quoiqu'elle pose un défi sur le plan des lois et des politiques, cette dernière notion offre au gouvernement une occasion sans précédent de faire montre de leadership et de continuer d'être un chef de file sur plusieurs fronts et de mettre de l'avant un programme ambitieux.
Certains arguments pragmatiques doivent être présentés également en ce qui a trait au successeur de la Feuille de route. Il faut notamment recruter des candidats bilingues pour le renouvellement de la fonction publique, encourager l'apprentissage des langues officielles parmi les nouveaux Canadiens, prolonger les succès réalisés en français langue seconde au-delà de l'école secondaire, s'assurer d'un nombre suffisant d'enseignants qualifiés en français langue seconde et utiliser la connaissance des deux langues officielles comme tremplin au multilinguisme individuel, de manière à positionner nos jeunes sur un échiquier économique mondial et multilingue.
Pour résumer, la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne a contribué à faire en sorte que le public reconnaisse l'importance du bilinguisme officiel. L'appui que reçoivent les langues officielles du Canada est à la hausse et, comme un plus grand nombre de jeunes s'engagent dans l'apprentissage des deux langues partout au pays, cet appui commence à prendre la forme d'un soutien au bilinguisme officiel individuel.
Nous recommandons que le gouvernement fédéral prévoit un successeur à la Feuille de route; que ce successeur mise sur les succès de la Feuille de route au chapitre de l'enseignement du français langue seconde; que les futures ententes conclues dans le cadre du PLOE mettent l'accent sur la progression du bilinguisme officiel; et que l'objectif général du successeur soit de donner à tous les enfants canadiens le droit d'apprendre les deux langues officielles grâce aux programmes les plus efficaces.
CPF est fier d'appuyer la Feuille de route, voire d'être un instrument dans la réalisation de son objectif. Nous vous encourageons à miser sur le succès de la Feuille de route en garantissant que tous les jeunes Canadiens ont la chance de s'engager pleinement dans l'expérience canadienne de la dualité linguistique.
[Français]
Merci.
:
Monsieur le président, membres du comité, je me nomme Justin Morrow. Je viens de Shedden, la capitale de la rhubarbe de l'Ontario.
À Shedden, on nous inculque le devoir de reconnaissance envers ceux qui nous aident dans la vie. Vous me grattez le dos et je vous gratterai le dos: c'est la version française d'une expression bien connue. J'ai toujours compris cette expression dans un sens un peu plus large. J'ai associé cette façon de vivre à des choses et à des personnes. Je pourrais vous donner beaucoup d'exemples concrets, mais je voulais vous mentionner cela parce que c'est la raison pour laquelle j'ai fondé l'organisation Canadian Youth for French.
Il y a cinq ans, je ne parlais pas un mot de français. J'ai été recruté pour jouer au football à l'Université Laval, qui est située dans la ville de Québec. Je n'ai pas été un bon étudiant, je n'avais pas beaucoup confiance en moi et j'avais toujours peur de tomber en dépression. C'est en apprenant le français que ma vie a complètement changé.
En moins de trois ans, j'ai gagné deux championnats nationaux de football, j'ai obtenu les meilleures notes de ma vie à l'école et ma carrière a pris son envol. De plus, j'ai vécu une incroyable expérience internationale et j'ai acquis une telle confiance en moi que cela me fait croire que rien n'est impossible. Je dois tout cela au fait que je parle français. Je me sens redevable envers la langue et obligé de partager mon expérience avec d'autres jeunes pour qu'ils puissent tirer avantage de l'apprentissage du français, tout comme je l'ai fait.
[Traduction]
Vous avez demandé à Canadian Youth for French de vous faire part de son opinion au sujet de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne. C'est pour moi un privilège et un honneur de représenter ici notre organisation et la population. Merci beaucoup de me permettre d'être ici.
Quelques observations avant de commencer.
Tout d'abord, je vous prie de m'excuser de ne pas avoir de document à vous remettre. J'ai eu une semaine pour me préparer en vue de la présente séance, nous n'avons pas de personnel exécutif à l'heure actuelle et je travaille à temps plein en vue de l'obtention de mon diplôme de comptable agréé. Je n'ai donc pas eu beaucoup de temps pour me concentrer sur autre chose que l'exposé que je vous présente maintenant.
Deuxièmement, j'aimerais préciser que je n'ai aucune expertise sur la situation des minorités. Je ne connais pas leur réalité et je ne me sens pas à l'aise de parler en leur nom. Depuis que nous avons commencé à traiter des langues officielles, nous avons été strictement impliqués dans la promotion de la dualité linguistique. Cela étant dit, si je sais une chose au sujet de notre programme de langues officielles, c'est qu'une vaste majorité de jeunes Canadiens veulent être en mesure de communiquer dans les deux langues officielles. C'est un fait, et nos expériences dans les écoles le montrent sans cesse.
En gardant cela à l'esprit, j'aimerais vous faire rêver un peu et vous faire penser à un pays où la majorité des jeunes qui souhaitent parler les deux langues officielles peuvent effectivement le faire. Serions-nous même ici présentement? En quoi serions-nous en meilleure position si tout le monde parlait l'autre langue? Cet idéal est incroyable, et j'en rêve tous les jours avant de me mettre au lit; ce n'est pas une blague.
Revenons à la réalité. La présente séance a pour thème l'évaluation de la Feuille de route. Je peux difficilement concevoir comment vous voulez que nous vous parlions de notre expérience de la Feuille de route, puisque nous n'avons reçu que deux petites subventions au cours des trois dernières années financières.
Alors, si nous ne sommes pas ici pour vous parler du passé, nous devons l'être pour vous faire part de notre situation actuelle — où nous en sommes, vers quoi nous nous dirigeons et où nous mène cette Feuille de route. Je vais donc vous donner un aperçu de qui nous sommes maintenant et de la direction que nous croyons emprunter.
Canadian Youth for French est un organisme à but non lucratif dirigé par des jeunes qui vise à augmenter le nombre de Canadiens bilingues ainsi qu'à faire apprécier davantage le fait français au Canada anglais.
Nous accomplissons cette mission grâce à deux activités principales. La première est la zone de découverte de CYF, un outil interactif sur le Web qui permet aux élèves du deuxième cycle du secondaire de découvrir les possibilités d'apprentissage du français langue seconde au niveau postsecondaire qui correspondent le mieux à leurs besoins et leurs intérêts individuels. Deuxièmement, il y a notre modèle d'exposé unique; notre personnel parle de ses expériences concrètes et montre ainsi aux élèves quelques-uns des nombreux avantages de parler français.
La vision à long terme de Canadian Youth for French est d'avoir un pays où la majorité n'est ni française ni anglaise, mais officiellement bilingue. Encore une fois, j'aime songer à cet idéal; c'est trop beau.
Pour réaliser cette vision, nous l'avons simplifiée en six étapes. On s'est occupé des quatre premières étapes pendant des années, et elles ont été peaufinées autant que possible, presqu'à leur plein potentiel. Canadian Youth for French en est arrivé à la cinquième étape. Nous demandons à notre gouvernement de nous donner certaines directives pour la sixième étape, et nous pouvons la réaliser avec votre aide.
Tout commence avec des parents informés, qui comprennent qu'en parlant plus d'une langue, leurs enfants auront un avantage sur les autres. Nous devons ensuite augmenter au maximum le nombre d'inscriptions dans les classes d'immersion française. Nous devons aussi nous assurer d'avoir un nombre suffisant d'enseignants compétents et professionnels pour répondre correctement à la demande pour le français dans les écoles, et il faut enfin maximiser le nombre d'élèves qui prennent des cours de français jusqu'en douzième année.
Toutefois, même si nous réussissons à avoir 100 p. 100 des élèves jusqu'en douzième année, un peu plus de travail doit être fait. Nous ne pourrons toujours pas atteindre notre but si ces élèves ne savent pas où aller pour mettre en pratique leur connaissance du français une fois l'école secondaire terminée. Où vont-ils intégrer le français dans leur vie? CYF en est donc arrivé à combler cette lacune. Nous communiquons sur le terrain, nos actions sont mesurables et nous sommes déterminés à réaliser notre idéal.
Allons un peu plus loin. Même si nous avons un succès complet et que 100 p. 100 de tous les jeunes Canadiens vivent des expériences postsecondaires en français, nous ne pourrons toujours pas réaliser notre objectif à cause d'un problème fondamental. Il n'y a pas d'espace reconnu où les personnes bilingues comme nous peuvent simplement être bilingues.
Je m'explique. Les Canadiens anglais ont leur espace dans notre société, les Canadiens français ont leur espace dans notre société, mais les Canadiens bilingues ont malheureusement un semblant d'espace, ici et là, et nous aimerions occuper plus de place.
Je vais illustrer ce que je dis par un exemple: si un Canadien anglais veut regarder la télé, il choisira la CBC, ou n'importe quelle télé anglophone, et il y trouvera tout le contenu anglophone qu'il souhaite. Un Canadien français choisira Radio-Canada, ou n'importe quelle station de télé francophone, et il y trouvera tout le contenu francophone qu'il veut. Un Canadien bilingue qui allume la télé n'a d'autre choix que d'endurer l'interprétation ou de passer de la CBC à Radio-Canada pour obtenir l'information et écouter ce qui se dit dans la langue de son choix.
Revenons à notre idéal. Il serait vraiment fantastique que nous, Canadiens bilingues, puissions regarder la télé sans avoir à écouter les interprètes ou à passer d'une station à l'autre. Ce serait aussi pas mal formidable de pouvoir lire le journal du matin et y trouver aussi bien des articles en français que des articles en anglais. Je sais que c'est un idéal, mais je crois que c'est ce que nous devons rechercher.
En fin de compte, pour que nous puissions vivre dans un pays où les deux langues officielles se côtoient harmonieusement, il faut créer un espace qui permet aux gens d'être bilingues; un espace qui crée un lien entre les deux solitudes. Pour faire de cela une réalité, il faut d'abord miser sur la prochaine Feuille de route. Donc, comment faut-il mettre en oeuvre la Feuille de route? Nous avons quelques suggestions.
Premièrement, lancer cette organisation a été très difficile. Si je suis ici aujourd'hui, c'est au prix de sacrifices et d'efforts énormes. À mon avis, il faudrait un fonds d'innovation qui nous aiderait, nous les jeunes, à développer nos idées et à les présenter avec toute la créativité qu'on nous connaît.
Deuxièmement, il faut à l'échelle du pays une évaluation linguistique normalisée.
Troisièmement, les projets qui sont choisis devraient comporter un solide volet marketing et communication. Le grand public devrait savoir que l'argent que vous consacrez à cette Feuille de route représente un investissement pour l'avenir et une source de fierté pour tous.
Quatrièmement, le caractère mesurable et la responsabilité doivent demeurer des piliers de la Feuille de route; nous croyons fermement que tout peut être mesuré, que ce critère doit être appliqué avec fermeté et qu'il doit être exigeant.
Cinquièmement, il faut préférer les projets qui font la promotion de la collaboration entre les Canadiens français et les Canadiens anglais qui cherchent à améliorer leurs connaissances de l'autre langue officielle.
Enfin, il y a la création d'un espace bilingue, qui n'enlève rien aux actuels espaces anglophone et francophone — un espace destiné tout simplement aux personnes qui choisissent de communiquer dans les deux langues officielles en même temps.
[Français]
Canadian Youth for French est l'exemple idéal d'un projet à subventionner. Les communications sont à la base de notre organisation et de ce que nous faisons. Nous passons le mot directement aux étudiants. Nos gestes sont mesurables. Notre système d'accréditation des clients nous donne la capacité de voir combien d'étudiants ont appris l'existence de notre organisation et de les suivre jusqu'à ce qu'ils deviennent bilingues.
Par ailleurs, nous recherchons activement des occasions pour les jeunes d'apprendre le français et de s'exercer à le parler dans des situations minoritaires, sans les y obliger, bien sûr.
Vous allez aussi voir, lors du lancement de notre nouveau site Web au printemps prochain, l'espace que nous avons créé pour les gens qui veulent recevoir de l'information bilingue. Vous allez voir les mots « English », « français » et ce qu'on appelle « Canadien » ou « Canadian », ou « Canadiæn », où le a et le e sont attachés. On peut prononcer ce mot comme le mot « canadien »
[Traduction]
ou Canadian. C'est notre façon de faire.
[Français]
En conclusion, j'aimerais vous rappeler que notre idéal n'est pas inaccessible.
La jeunesse canadienne veut être bilingue. Un Canada où la majorité des gens est bilingue par choix est réalisable et tellement beau. Tout ce qui leur faut est un espace propre à eux.
Je vous remercie de nous avoir accordé votre temps et de m'avoir invité.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins.
[Traduction]
C'est très édifiant de vous écouter, Justin, et je vous félicite.
Je vais vous dire une chose. À mes débuts, je suis allé dans le Nord de l'Ontario. Je ne connaissais pas un mot d'anglais. J'ai commencé à l'apprendre à 16 ans. Pour mon premier emploi, j'étais pompiste. Ma patronne est venue me demander si les toilettes étaient propres. Je pensais qu'elle me parlait du restaurant et j'ai dit non, pas ici, de l'autre côté de la route. J'ai presque perdu mon premier emploi. Je suis très fier du peu que j'ai aujourd'hui, et je veux transmettre ça à mes enfants.
Je crois fermement que notre pays est bilingue et qu'il doit l'être. Les services doivent l'être. Nous ne demandons pas à tous les anglophones de devenir francophones. Nous ne demandons pas à tous les francophones de devenir anglophones. Mais nous devons dispenser les services dans les deux langues. Nous avons créé ce pays, nous avons lutté et travaillé fort pour en faire ce qu'il est, avec les Autochtones, et pour vivre en paix, sans divisions. Pour moi, votre message est très positif.
Quant à vous, madame Perkins, c'est la même chose. Vous avez appris, et ce n'est pas facile. Ce n'était pas chose facile et je sens bien que vous en êtes très fière. Chapeau à vous, Canadian Parents for French, parce que vous faites de l'excellent travail.
Au Nouveau-Brunswick, pour la première fois de ma vie, j'ai vu des anglophones se rassembler dans les rues pour dire qu'ils voulaient apprendre le français. Cela s'est passé à Fredericton. Environ 350 personnes se sont massées devant l'assemblée législative. Quand le gouvernement a décidé de commencer l'immersion en cinquième année, plutôt qu'en première, les parents n'étaient pas contents. Le gouvernement ne les écoutait pas. Le gouvernement de la seule province bilingue de notre pays — selon notre Constitution — a dit aux parents qu'ils ne pouvaient pas inscrire leurs enfants en classe d'immersion avant la 5e année.
J'ai vu, dans le rapport que vous nous avez remis ce matin, que vous parlez de quatre autres provinces, sans toutefois mentionner le Nouveau-Brunswick, si ce n'est pour dire que le Nouveau-Brunswick ne fait pas son travail. Ce matin, le premier ministre du Nouveau-Brunswick entendra Yvon Godin lui dire que son gouvernement ne fait pas son travail. Il faut écouter les parents, travailler avec eux et les aider à faire ce qu'il faut faire. J'espère que c'est ce qui se passera, et je tiens à le dire.
Madame Perkins, j'aimerais que vous nous en disiez davantage sur la Feuille de route et sur l'argent versé aux provinces. Le commissaire aux langues officielles a dit qu'il ne peut pas aller voir où va l'argent, dans les provinces. Vous savez que de l'argent est versé aux provinces. Les provinces sont censées consacrer cet argent à la survie des francophones et du français. En parallèle, les anglophones pourraient apprendre l'autre langue. Trouvez-vous qu'il y a assez de transparence, sur ce plan, ou estimez-vous tout simplement ne pas savoir où va l'argent?
:
Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici ce matin. J'aurais préféré voir les deux groupes à tour de rôle. On aurait peut-être pu faire une exploration avec chacun de vous, du côté de l'agence et du ministère et ensuite du côté de Canadian Parents for French et de Canadian Youth for French. Je pense qu'on aurait dû faire les deux exercices séparément, et je suis un peu déçu qu'on n'aie pas le temps d'aller plus en profondeur avec chacun de vous.
Je vais poser des questions sans m'attendre à des réponses aujourd'hui. Toutefois, j'espère que vous allez faire parvenir les renseignements au greffier du comité, qui les acheminera ensuite aux membres du comité.
Je m'adresse aux gens de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Je ne connais pas le programme dont vous parlez, madame, qui permet à 145 étudiants de faire un stage dans le secteur privé et dans lequel 1,3 million de dollars sont investis. J'aimerais connaître ce programme. Quels sont les critères, quelle sorte de publicité en fait la promotion, qui a accès à ce programme, quelles entreprises y participent, comment ces dernières sont-elles choisies, etc.? Je voudrais avoir une définition assez détaillée du programme, car j'admets ne pas le connaître.
Pour ce qui est de TERMIUM, je suis heureux de voir que les choses progressent bien. Cependant, je suis un peu curieux par rapport aux autres langues. Je note qu'il y a 200 000 termes espagnols et 18 000 termes portugais. Je n'ai aucune objection à cela, mais je veux savoir si on a l'intention d'inclure d'autres langues, et si oui, lesquelles, à quel rythme, et d'où proviendrait l'argent pour ces autres langues. Je suis curieux à ce sujet.
Je m'adresse maintenant aux gens de FedDev Ontario. Combien y a-t-il d'employés?
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Merci beaucoup, tout le monde.
[Traduction]
Je suis d'accord avec M. Bélanger. On devrait accueillir moins de témoins à la fois afin d'avoir suffisamment de temps pour leur poser nos questions. J'aimerais aussi que les réunions aient lieu un peu plus tard dans la journée. Aussi,
[Français]
monsieur Morrow, bravo pour tous vos efforts. Vous vous êtes lancé à fond dans l'apprentissage de la langue, comme en fait foi la qualité de votre français. En tant que Franco-Ontarien de Toronto — nous sommes assez peu nombreux —, je suis d'avis que la pratique de la langue française est toujours nécessaire. Comme je suis élu, j'ai ici la chance de la parler tout le temps. Après avoir quitté l'école, je n'ai franchement plus eu cette chance de parler en français.
On a aussi parlé aujourd'hui avec les représentants de l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario, qui a ciblé de la
[Traduction]
les élèves de la maternelle à la douzième année. Mais, qu'arrive-t-il après la douzième année?
Dans le Sud de l'Ontario, c'est un gros problème. Il y a une seule université francophone, le Glendon College. Sauf quelques rares programmes, vous n'avez aucune option. Pour pouvoir étudier en informatique, j'ai dû fréquenter une école anglophone. Tous les programmes visés par FedDev en sciences et technologie vont tomber
[Français]
à l'eau après la 12e année parce qu'il n'est pas possible de continuer à étudier en français dans ces programmes à l'université.
[Traduction]
Pardonnez-moi, je tiens à vous féliciter. Les parents, du moins, dans la région du Grand Toronto, inscrivent leurs enfants dans des écoles qui offrent un programme d'immersion en français, car ils sont conscients de l'avantage économique que cela procure aux jeunes. Poursuivez vos efforts et les parents auront de plus en plus de possibilités d'inscrire leurs enfants dans des programmes d'immersion en français.
Je vais passer aux témoins de l'autre côté. Je comparais les versions anglaise et française de votre mémoire lorsqu'il a été question du portail. Vous parliez, madame Achimov, des visites enregistrées sur votre site. J'ai dû faire une recherche rapide, puisque je viens du secteur de la TI... J'ai suivi mes cours d'informatique dans une école secondaire francophone. Cependant, on nous y enseignait aussi la terminologie anglaise, car la terminologie française était très peu utilisée dans le monde des affaires.
Mais, en regardant les deux versions de votre mémoire,
[Français]
je vois qu'en français, il est question de « visites enregistrées ».
[Traduction]
En anglais, vous parlez de « hits recorded ». Ce sont deux choses différentes. Ce document a été traduit par les services de traduction. Le terme « hits » est très large. Voulez-vous parler de visites uniques, de cliques ou de visites enregistrées? Le terme « hits » peut vouloir dire plusieurs choses, alors que
[Français]
« visites enregistrées »
[Traduction]
correspond à des visites sur le site. Il y a une différence.
Je suis allé sur TERMIUM pour trouver le terme « hits » ou
[Français]
« visites enregistrées »,
[Traduction]
et je n'ai pas trouvé la traduction. Il semble qu'il y ait encore du travail à faire au chapitre des termes techniques. Je ne pouvais pas m'empêcher de le souligner. Je l'ai remarqué à cause de ma formation.
Je vais maintenant m'adresser aux représentants de FedDev. Vous avez parlé des outils pour mesurer l'impact sur les langues minoritaires. Quelle méthodologie avez-vous utilisée? Pourriez-vous nous en parler?
Pour nous, il faut donner aux parents et aux systèmes scolaires l'information nécessaire pour faire le choix.
[Traduction]
Bien des parents viennent me poser exactement la même question au sujet du français, de l'espagnol, du mandarin ou d'une autre langue. Je crois que c'est attribuable en grande partie à la désinformation, ou peut-être à un manque d'information, de notre part, quant aux avantages du français.
Premièrement, comme je leur dis, avec l'anglais, le français est la seule autre langue parlée sur tous les continents. C'est vraiment une autre langue internationale.
[Français]
On demande toujours si le français est plus difficile à apprendre que l'espagnol ou le japonais.
[Traduction]
Je réponds toujours que non; une langue seconde reste une langue seconde.
L'avantage d'apprendre le français, c'est qu'il y a une possibilité d'immersion.
[Français]
On a des ressources comme Radio-Canada, TERMIUM, des activités
[Traduction]
qu'offrent Justin Morrow et Canadian Youth for French aux étudiants, lesquels peuvent tirer profit d'un meilleur programme que le Canada est le seul à offrir.
Troisièmement, d'un point de vue purement nationaliste, le français est notre autre langue, et cela nous donne l'occasion de participer pleinement à l'expérience canadienne.
Comme l'a dit Robert tout à l'heure, nous pensons que cela sert de tremplin pour le multilinguisme. En apprenant ces deux langues, nous nous ouvrons à l'apprentissage d'autres langues. En nous diversifiant ici, nous pouvons nous diversifier dans le monde.
Je crois qu'en fait, les immigrants choisissent le Canada en raison de notre bilinguisme. Ils savent que nous faisons des efforts — qui ne sont parfois pas aussi fructueux que nous le voudrions — pour accepter nos deux identités. Ils savent que nous pouvons accueillir les autres d'une façon très réconfortante et amicale. Nous en avons l'habitude.
Je crois que cela constitue une partie importante de notre avantage économique par rapport aux autres pays.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens moi aussi à vous souhaiter à tous la bienvenue et à vous remercier de vos exposés et de votre présence parmi nous aujourd'hui. J'ai trouvé tous vos exposés très intéressants. En fait, il arrive beaucoup de bonnes choses.
Comme vous le savez, nous examinons la Feuille de route. Notre gouvernement y a investi plus d'un milliard de dollars. L'initiative en est à 60 p. 100 de sa durée de vie, si vous voulez, et nous voulons évaluer les progrès accomplis jusqu'à maintenant. Vos exposés d'aujourd'hui ont sans contredit permis de faire la lumière sur cette question. Nous voulons également savoir vers où nous nous dirigeons avec la Feuille de route, car comme vous le savez, cette initiative prendra fin en 2013.
Vos observations m'ont beaucoup encouragé, madame Achimov, et je me réjouis particulièrement de l'excellent travail qui a été accompli relativement au Portail linguistique du Canada grâce à l'argent investi dans la Feuille de route. Le site a reçu 29 millions de visites. Peu importe comment on les appelle, il reste qu'il reçoit 87 879 visiteurs par jour. C'est 3 661 visiteurs l'heure. J'ai fait quelques calculs à ce sujet. Je trouve que c'est très impressionnant, surtout que le nombre de visites est passé de 14 à 29 millions en une année; et nous n'avons pas encore obtenu tous les chiffres pour cette année. Nous parlons de 11 mois seulement. C'est de l'excellent travail.
En ce qui concerne FedDev, les sept initiatives dont vous avez parlé et le travail accompli en très peu de temps dans le sud de l'Ontario sont certes très impressionnants.
Au sujet de Canadian Parents for French, je dois vous dire, madame Perkins, que je me réjouis particulièrement de vos propos, vous qui êtes de l'Alberta. Il est intéressant que vous ayez parlé des questions que vous posent les gens à propos du français et des autres langues qu'ils peuvent apprendre. Je suppose que la meilleure réponse que vous puissiez leur donner, c'est qu'ici, nous avons deux langues officielles. Les Français sont les fondateurs de ce pays, et nous voulons promouvoir la dualité linguistique à la grandeur du pays. Voilà l'objectif de la Feuille de route. Il est bon de connaître une autre langue. Je parle moi-même une autre langue. Mes parents sont venus de Grèce. C'est formidable de pouvoir parler une autre langue, mais je crois que le français est prioritaire, et c'est la réponse la plus simple que nous puissions donner à quelqu'un.
Monsieur Morrow, votre expérience personnelle est très impressionnante. En peu de temps, vous avez fort bien réussi. On dirait qu'un beau jour, quelque chose s'est déclenché en vous et vous a permis de réussir.
Je sais que j'ai beaucoup parlé, mais j'aimerais vous poser quelques questions.
La première est pour vous, monsieur Morrow. J'aimerais que vous me parliez un peu de votre organisation. Vous avez dit ne pas avoir de gestionnaire principal, à l'heure actuelle, et ne pas avoir pu faire certaines choses que vous auriez aimé faire, même si ce que vous nous avez présenté était très impressionnant. Quelle est la taille de votre organisation? Comment en faites-vous la promotion dans le pays?