[Français]
Membres du comité, monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à venir discuter aujourd'hui du dernier Rapport annuel sur les langues officielles. J'ai le plaisir d'être accompagné par Mme Daphne Meredith, dirigeante principale des ressources humaines, et de M. Marc Tremblay, directeur exécutif du Centre d'excellence en langues officielles, qui fait partie du Bureau du dirigeant principal des ressources humaines.
[Traduction]
Comme vous le savez, la responsabilité de l'application de la Loi sur les langues officielles est partagée entre plusieurs intervenants au gouvernement.
Mon ministère, le Secrétariat du Conseil du Trésor, coordonne les politiques et programmes qui se rapportent aux parties IV, V, et VI de la Loi sur les langues officielles. Ces trois parties de la loi portent respectivement sur les services au public, la langue de travail et la participation équitable des Canadiens d'expression anglaise et française au sein des institutions fédérales. Le secrétariat joue aussi un rôle dans la mise en oeuvre de la partie VII au sein des institutions. Cette partie prévoit l'examen des présentations au Conseil du Trésor de telle sorte que les questions liées aux langues officielles soient judicieusement prises en compte dans le cadre des initiatives proposées par les institutions fédérales.
Toute institution fédérale assujettie à la Loi sur les langues officielles est responsable de l'application de la loi dans son organisation, et notamment de l'élaboration et de l'offre de programmes efficaces en matière de langues officielles. Cette façon de faire est compatible avec le système de gestion des ressources humaines établi après l'adoption de la Loi sur la modernisation de la fonction publique par le Parlement et est conforme à la Loi sur les langues officielles. Selon ce système, les administrateurs généraux sont responsables de la gestion des ressources humaines, y compris de la mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielles, au sein de leurs organisations respectives.
Environ 200 institutions sont assujetties à la Loi sur les langues officielles. Elles sont évaluées sur une période de trois ans. Certaines petites, moyennes et grandes institutions sont évaluées chaque année, ce qui permet au Secrétariat du Conseil du Trésor de dresser annuellement un tableau précis de l'état du Programme des langues officielles dans les institutions de l'ensemble de la fonction publique.
[Français]
En tant que président du Conseil du Trésor, il m'incombe de soumettre un rapport annuel au Parlement sur l'état du Programme des langues officielles dans les institutions fédérales.
Le Rapport annuel sur les langues officielles porte sur l'application des parties IV, V et VI de la Loi sur les langues officielles. C'est l'un des outils qui nous donnent une idée de l'état du Programme des langues officielles dans l'ensemble du gouvernement.
[Traduction]
En décembre dernier, j'ai déposé le Rapport annuel sur les langues officielles de 2010-2011. Dans l'ensemble, il montre que les institutions fédérales prennent les mesures nécessaires pour s'assurer que leurs services à la population canadienne et leurs communications avec cette dernière sont offerts dans les deux langues officielles. Il révèle aussi qu'au cours des trois dernières années, il y a eu des progrès constants au chapitre de la création et du maintien de milieux de travail bilingues.
Concrètement, le pourcentage de titulaires de postes bilingues qui servent le public et qui satisfont aux exigences linguistiques de leur poste a continué d'augmenter, leur proportion atteignant 94,3 p. 100 en 2011, comparativement à 92,5 p. 100 en 2009. Le pourcentage de postes bilingues exigeant une capacité supérieure, c'est-à-dire le niveau C en interaction orale pour servir le public, a aussi augmenté graduellement depuis 2009, passant de 34,8 p. 100 à 36,1 p. 100.
En outre, le rapport indique que, selon le recensement de 2006, les deux communautés de langue officielle continuent d'être relativement bien représentées dans les institutions fédérales.
Enfin, j'ajouterais que le rapport souligne certaines des mesures que les institutions fédérales ont prises pour exercer un solide leadership en matière de langues officielles. Citons notamment l'utilisation de plans d'action sur les langues officielles ainsi que des mesures simples mais efficaces comme l'inscription régulière des langues officielles à l'ordre du jour des réunions des comités de gestion de la haute direction.
[Français]
Ces exemples montrent tous les progrès constants qui ont été accomplis à l'égard de la mise en oeuvre des parties IV, V et VI de la Loi sur les langues officielles et de la promotion de la dualité linguistique au sein de nos institutions fédérales.
[Traduction]
Pour sa part, le Secrétariat du Conseil du Trésor aide les institutions fédérales qui sont assujetties à la loi à remplir leurs obligations. Mon ministère s'y prend de nombreuses façons. Par exemple, nous élaborons des instruments de politique qui seront adoptés par le Conseil du Trésor. Nous fournissons aux institutions une série complète de politiques sur les langues officielles. Nous mettons à la disposition des institutions fédérales des outils qui les aident à gérer les langues officielles comme le Tableau de bord de gestion des langues officielles. Cet outil permet aux institutions qui font partie de l'administration publique centrale d'avoir un aperçu rapide sur Internet du Programme des langues officielles au sein de leur organisation à l'aide d'une série d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs.
Nous avons aussi mis à leur disposition Clearspace, une plateforme électronique qui permet à ceux qui sont responsables des langues officielles de se consulter et d'échanger de l'information.
Nous organisons des activités d'apprentissage et de réseautage comme la Conférence annuelle des champions des langues officielles. Nous avons d'ailleurs tenu ce mois-ci notre 16e conférence annuelle à Sudbury, juste au nord de ma circonscription, une ville ayant une solide tradition de bilinguisme.
Nous évaluons aussi les résultats des institutions fédérales dans le domaine des langues officielles au moyen du Cadre de responsabilisation de gestion. Grâce à cet outil, les administrateurs généraux peuvent améliorer les pratiques de gestion dans leur organisation.
Nous informons également les institutions fédérales des problèmes particuliers et donnons des conseils et des directives, comme nous l'avons fait dans le cas de la décision de la Cour suprême dans l'affaire Caldech, qui a défini davantage la nature et la portée du principe de l'égalité réelle de la prestation des services au public dans les deux langues officielles par le gouvernement fédéral. En fait, je dirais qu'une majorité d'institutions fédérales se sont servi de la grille d'analyse que nous avons créée pour faciliter la mise en oeuvre de la décision dans l'affaire Caldech. Elles cherchent maintenant à apporter les changements nécessaires pour s'assurer que leurs programmes et services sont conformes à la décision de la cour.
[Français]
Monsieur le président, les institutions fédérales sont déterminées à faire en sorte que la dualité linguistique fasse partie intégrante de leurs activités quotidiennes. Le gouvernement est également déterminé à les aider à atteindre leurs objectifs.
Voilà qui conclut ma présentation. Je serai maintenant heureux de répondre aux questions du comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue au ministre Tony Clement et le remercie de sa comparution devant le comité.
Vous savez, monsieur le ministre, quelle est l'importance du bilinguisme au Canada. Surtout, vous savez quelle importance j'y porte, comme beaucoup de mes collègues et beaucoup de Canadiens et Canadiennes. Cette loi, mise en place il y a plusieurs années, est fondamentalement importante pour notre pays. Cependant, après 40 ans, on est encore obligé d'avoir un Comité permanent des langues officielles qui s'occupe tout le temps de la question et qui émet toujours des rapports choquants.
Au début de votre présentation, monsieur le ministre, vous avez dit que plusieurs intervenants étaient responsables des langues officielles; vous n'êtes pas tout seul. Pour ma part, j'aimerais savoir comment, en tant que président du Conseil du Trésor, vous interprétez votre rôle dans la mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielles. C'est facile de venir témoigner ce matin et de dire que tout le monde est responsable. Mais moi, je veux savoir quel est votre rôle spécifique en tant que président du Conseil du Trésor, lequel est responsable des langues officielles. Vous avez bien dit que vous êtes responsable des parties IV, V et VI de la loi.
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Excusez-moi de vous interrompre, mais j'aimerais vous poser une question.
Je me rappelle une anecdote. Il n'y a pas tellement longtemps, un membre de la GRC, qui était chargé de l'enregistrement des armes à feu à Miramichi, a perdu son emploi parce qu'il ne parlait pas français. C'était la première fois dans l'histoire du Canada qu'un membre de la GRC était remercié parce qu'il ne parlait pas français. Par ailleurs, on nomme un mandataire du Parlement et on dit qu'il n'est pas tenu d'être bilingue parce qu'il était le meilleur candidat, mais cette personne est responsable de tout un ministère.
Comment une telle personne pourrait-elle tenir des réunions bilingues? Comment les employés peuvent-ils communiquer avec un mandataire du Parlement, comme le vérificateur général, s'il ne parle pas français, malgré le fait qu'il ait promis de l'apprendre. En fait, le délai est presque écoulé étant donné qu'il devait apprendre le français en un an.
De quelle façon pouvez-vous justifier cela? Quel message le gouvernement envoie-t-il à la nation s'il continue à offrir des postes clés à des personnes unilingues qui devraient, selon le commissaire aux langues officielles, être bilingues?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre, monsieur Tremblay, madame Meredith. Je vous remercie d'être parmi nous et de nous avoir remis un rapport qui, contrairement à un autre que nous avons reçu récemment, est succinct. Je suis sûr que le comité apprécie cette diversité.
Cependant, monsieur le ministre, votre rapport a suscité chez moi une vive inquiétude, et j'aimerais vous donner l'occasion de la dissiper. Mon inquiétude est liée au fait que, dans les quelques pages de ce rapport, on nous dit que la majorité se conforme à une exigence donnée. C'est donc dire que la minorité ne s'y conforme pas. On dit que près de la majorité s'y conforme, ce qui veut dire que la majorité ne s'y conforme pas, d'où mon inquiétude. Si vous pouviez répondre dans un style aussi succinct que celui de votre rapport, nous pourrions aller au fond des choses pendant les quelques minutes dont nous disposons ensemble.
Vous couvrez 200 institutions fédérales qui sont assujetties à la Loi sur les langues officielles. Or vous avez demandé à 59 d'entre elles de faire un rapport. Est-ce parce que vous fonctionnez chaque année selon un système aléatoire et que toutes les institutions doivent être sur le qui-vive au cas où elles seraient appelées à soumettre un rapport? Est-ce de cette façon que vous couvrez les 200 institutions?
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C'est assez incroyable. Elles ne vous remettent même pas leur rapport, alors comment pouvez-vous vérifier ce qu'elles font? Quoi qu'il en soit, je suis assez surpris.
Je vais vous donner l'exemple d'un paragraphe très inquiétant. À la page 2, on dit ceci: « Une majorité des institutions affirment qu’elles incluent des clauses linguistiques dans les accords et les marchés conclus avec des tiers agissant pour leur compte. ».
C'est donc dire qu'une minorité ne le fait pas. Il me semble même que c'est contraire à leurs obligations, qui ont été établies il y a très longtemps. Selon celles-ci, elles sont tenues de le faire. C'est inquiétant, non? Ça implique qu'on peut recourir à un tiers et ne pas lui demander de se conformer à la Loi sur les langues officielles? Le fait que toutes les institutions ne se conforment pas à la loi est pour moi une très mauvaise nouvelle. Comment une minorité peut-elle ne pas se conformer à ces dispositions?
La suite est encore plus inquiétante, monsieur le ministre. On dit en effet que « seule une faible proportion d’entre elles prend des dispositions pour vérifier la mise en oeuvre de ces clauses linguistiques. »
Autrement dit, seule une majorité exige que les tiers se conforment à la loi. Une minorité de cette majorité, donc une faible proportion, s'assure que les tiers s'y conforment. Je trouve cette situation extrêmement inquiétante.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être présent ce matin. Je sais que vous êtes très occupé avec les grands changements qu'on essaie de mettre en oeuvre au sein de la fonction publique. Votre comparution, ce matin, est très appréciée.
J'aimerais vous parler de la partie V de la loi, relativement à la fonction publique et à la langue de travail. Je sais que le rapport annuel donne un aperçu des façons dont les institutions ont créé un environnement de travail qui permet au bilinguisme de s'épanouir. En outre, le rapport indique qu'il y a eu des progrès constants dans la mise en oeuvre de la partie V.
Pourriez-vous nous en dire davantage sur les mesures que certaines institutions ont mises en place pour assurer et encourager l'utilisation des deux langues officielles en milieu de travail?
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à notre ministre. Samedi, ce sera la première journée nationale de la santé. Je voudrais féliciter le ministre, qui est un modèle de rôle parce qu'il est vraiment en forme.
Je vous souhaite aussi la bienvenue, madame Meredith, et à votre soeur qui vient de Vancouver — mon coin de pays — et qui est profondément enracinée en Colombie-Britannique.
Monsieur le ministre, j'aimerais vous poser des questions sur la partie IV de la loi.
Le rapport annuel nous donne un aperçu des succès majeurs qu'a connus le gouvernement à l'égard des langues officielles. Plus précisément, il affirme que la majorité des institutions ont pris des mesures efficaces pour s'assurer de fournir au public des services dans les deux langues.
Pouvez-vous nous expliquer quelques-unes des réalisations des institutions relativement à la mise en oeuvre de la partie IV de la loi, laquelle touche les communications avec le public et la prestation de services dans les deux langues officielles?
:
Je vous remercie de votre question.
En passant, j'ai perdu mon match de squash ce matin.
[Traduction]
Ce n'est pas une bonne journée pour moi du point de vue du sport et de la santé. Je n'ai pas vraiment atteint mes objectifs sur le terrain de squash, mais je suis ravi de voir dans ce rapport annuel que nous y parvenons à certains égards. Je suis persuadé que mes collaborateurs au sein de la fonction publique pourraient vous fournir d'excellents exemples de réussite dans nos bureaux. Dans ma perspective de ministre et de président du Conseil du Trésor, je peux toutefois vous assurer que nous avons la conviction d'accomplir du très bon travail pour les citoyens du Canada.
Ils savent que ces obligations nous incombent. Plus souvent qu'autrement, nous nous y conformons. M. Dion, M. Godin et leurs collègues mettent l'accent sur les obligations que nous ne respectons pas, et je crois que c'est tout à fait leur rôle. Mais reste quand même que, plus souvent qu'autrement, nous satisfaisons à ces obligations. Je pense qu'il est important que les Canadiens le sachent. Je crois également qu'il y a amélioration.
J'estime que nous avons su créer au sein de nos bureaux un climat permettant de répondre à nos attentes et qu'il y a tout lieu de s'en féliciter. Grâce aux moyens électroniques maintenant à notre disposition, il nous est désormais encore plus facile de faire connaître nos bons résultats, de donner accès aux outils qui fonctionnent bien et d'exercer la surveillance requise.
C'est donc mon point de vue dans une perspective générale. Peut-être que Mme Meredith ou M. Tremblay peuvent compléter.
:
Bonjour, madame, messieurs.
Je vais faire un parallèle entre différents éléments que j'ai retenus. En 2006-2007, le Centre d'excellence en langues officielles comptait 74 personnes. Maintenant, il en compte une vingtaine, en vertu d'une idée voulant que les ministères seraient responsabilisés par rapport au rôle qu'ils doivent jouer dans la promotion et la sauvegarde des langues officielles au sein de l'appareil gouvernemental, des institutions du gouvernement. En même temps, vous dites dans votre rapport annuel que seulement un petit nombre de ces institutions effectuent des vérifications. On demande aux ministères et aux institutions de faire preuve de plus de rigueur, de faire des suivis, des analyses de rendement en matière de promotion des langues officielles. Or vous-mêmes, dans votre Rapport sur les plans et priorités, n'en avez pas sur la question des langues officielles.
N'y a-t-il pas un peu de pensée magique dans cette façon de penser que les ministères vont faire le travail, alors que vous-mêmes ne le faites pas et ne l'incluez même pas dans vos priorités?
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C'est une question plutôt technique; je vais me faire un plaisir d'y répondre.
Il existe effectivement des chiffres à ce sujet. Je pense qu'il faut d'abord se demander quels progrès ont été réalisés au cours des 40 années d'application de la loi. Au départ, l'un des objectifs fondamentaux de la Loi sur les langues officielles était de rétablir l'équilibre au sein de la fonction publique dans son ensemble.
Par ailleurs, il est important de bien comprendre que la partie VI est conçue différemment du reste de la loi. Il s'agit d'un engagement général en faveur d'un certain niveau de représentation et de l'élimination des barrières systémiques à l'emploi et à l'avancement au sein de la fonction publique. Pour des raisons que je ne vous expliquerai pas aujourd'hui, nos données commencent à être plus précises à compter de 1978. Depuis cette date, nous pouvons constater les pas de géant qui ont été faits dans toute la fonction publique à différents niveaux de représentation et au sein de différents groupes professionnels. Il y a encore des écarts, surtout entre l'administration publique centrale et le reste de la fonction publique assujettie à la loi. Mais dans l'ensemble, il faut conclure que le portrait est devenu assez équilibré. Il convient maintenant de s'interroger sur ce qu'il adviendrait si nous devions prendre des mesures additionnelles pour contrer une sous-représentation d'un côté ou de l'autre. Faudrait-il par exemple réduire l'emploi de candidats anglophones? C'est un pensez-y bien.
Grâce aux politiques et directives communiquées aux ministères, on cherche en fait à s'assurer qu'il n'y a pas d'obstacles systémiques, et dans les cas où les indicateurs donnent à penser qu'il peut y avoir des problèmes... Il ne s'agit pas ici de justifier quoi que ce soit, mais en présence d'indicateurs semblables, nous rappelons aux ministères qu'ils doivent veiller à annoncer publiquement les emplois offerts, à se servir des médias des communautés minoritaires pour ce faire, à entretenir de bonnes relations avec les organisations des communautés minoritaires de langues officielles, et à faire en sorte que leurs conseils d'administration soient représentatifs des populations que l'on essaie de recruter. Nous prenons seulement des mesures de cet ordre. Il est bien clair, autant dans les politiques que dans la loi, que le principe du mérite a préséance. Aucune mesure de dotation ne peut être assortie de quotas ou cibler des groupes particuliers.
:
Nous devons nous-mêmes assurer la réalisation des activités prévues dans la Feuille de route. De fait, le Secrétariat du Conseil du Trésor a reçu à cette fin 17 millions de dollars, soit 3,4 millions de dollars par année. Ces fonds assurent le financement du Centre d'excellence en langues officielles dont M. Tremblay est le directeur.
Je vous ai déjà parlé de quelques-unes des mesures que nous prenons, notamment en aidant nos analystes dans l'examen des présentations au Conseil du Trésor. De fait, dans le cadre du récent Examen stratégique et fonctionnel, toutes ces présentations ont été évaluées dans l'optique des langues officielles, une initiative pilotée par le groupe de M. Tremblay.
Les fonds confiés au secrétariat dans le cadre de la Feuille de route permettent aussi le financement d'autres activités, y compris l'évaluation des organisations au moyen du Cadre de responsabilisation de gestion. Dans le contexte de cette évaluation annuelle, nous fournissons différents outils aux organisations. Nous préconisons l'activité communautaire et nous avons mis en oeuvre plusieurs outils à cette fin, y compris WebPoint 2.0 et les grilles d'analyse. Chaque organisation peut ainsi déterminer si son orientation est appropriée, si elle privilégie le service à la population et si elle offre un milieu de travail sain où les deux langues officielles peuvent s'épanouir. Notre rôle dans le cadre de la Feuille de route s'articule autour du Centre d'excellence en langues officielles qui coordonne toutes ces activités dans une perspective horizontale, notamment pour ce qui est des analyses et des outils à fournir.
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On a parlé plus tôt de changement de culture. On est train d'instaurer une nouvelle culture dans les organisations. Il faudra voir quel effet cela aura. Nous croyons que les choses iront en s'améliorant. On termine un cycle de trois ans, et le premier cycle de rapports annuels n'indique aucunement que le changement d'approche a eu des effets néfastes. En effet, les indicateurs principaux continuent de s'améliorer, bien que certains domaines aient besoin d'améliorations.
J'aimerais revenir sur la question des ressources humaines. Il est clair qu'il y a des aspects fondamentaux du programme des langues officielles qui exigent cette capacité en matière de dotation, d'identification des besoins et des exigences. Généralement, des gens qui travaillent dans les ressources humaines traitent cela.
Cependant, plusieurs éléments amènent à reconsidérer les fonctions du type de compétences requises pour administrer les programmes dans chaque ministère. En effet, la partie VII de la loi, l'intérêt pour le développement des minorités, notamment en matière de communications et de services, et l'affaire CALDECH ont donné de nouvelles impulsions à la loi.
Notre approche est différente. C'est celle d'un centre qui donne une direction générale et horizontale, et des ministères qui s'occupent fondamentalement et principalement de l'exécution de leurs obligations. Ce changement que l'on apporte permet d'éviter de prévoir une structure qui serait trop rigide et qui ferait l'affaire dans certains ministères peut-être, mais pas dans d'autres.
En d'autres mots, certains ministères nous disent que c'est bien d'avoir une boîte qui s'occupe de la partie VII et une boîte qui s'occupe de la partie V. D'autres nous disent que cela ne fonctionne vraiment pas et qu'ils veulent des fonctions intégrées parce que ces éléments doivent se parler, nécessairement. On leur permet d'en discuter et d'échanger sur les modèles qui sont mis en place. C'est à chacun de faire le meilleur choix chez lui.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci d'être restés avec nous, madame Meredith et monsieur Tremblay.
J'ai envie de reprendre la conversation avec M. le ministre là où je l'avais laissée. Je vais me servir d'un exemple très concret. Je vais lire l'article 25 de la Loi sur les langues officielles, à la partie IV. On dit qu'« [i]l incombe aux institutions fédérales de veiller à ce que, tant au Canada qu'à l'étranger, les services offerts au public par des tiers pour leur compte le soient » dans les deux langues. Il est bien écrit « Il incombe », donc c'est une obligation en vertu de la loi, n'est-ce pas?
Je relis ce paragraphe du rapport qui nous a été remis. Il s'agit du troisième paragraphe à partir du bas de la page 2, en français: « Une majorité des institutions affirment qu'elles incluent des clauses linguistiques dans les accords et les marchés conclus avec des tiers agissant pour leur compte. » Cela veut dire qu'une minorité ne se conforme pas à la loi. « Cependant, seule une faible proportion d'entre elles prend des dispositions pour vérifier la mise en oeuvre de ces clauses linguistiques. » Peut-on en conclure que seule une faible proportion des institutions respecte l'article 25 de la partie IV de la Loi sur les langues officielles?