:
Bonjour, mesdames et messieurs.
Je suis très heureuse de pouvoir m'adresser à vous aujourd'hui. Je voudrais remercier cet important comité de m'avoir invitée à vous parler du 150e anniversaire de notre grand pays.
[Traduction]
Monument vivant à la mémoire des Pères de la Confédération se situe au lieu même de la naissance de notre grand pays, c'est avec enthousiasme que le Centre des arts de la Confédération rend hommage à la création et au développement du Canada. Le centre témoigne des réalisations qui ponctuent l'évolution de toutes les provinces et de tous les territoires du Canada depuis la Conférence historique de Charlottetown en 1864. Le rêve d'un centre commémoratif national des arts, à l'architecture originale et qui serait situé au lieu même de la naissance du Canada, a été réalisé en 1964.
Situé dans l'Île-du-Prince-Édouard, le centre est un établissement multifonctionnel et professionnel voué aux arts. Reconnu par la communauté internationale pour sa contribution à l'évolution des arts de la scène au Canada, il offre quatre salles de théâtre permettant d'accueillir au total 2 500 spectateurs. Il abrite une galerie d'art nationale dotée d'une collection permanente de plus de 16 000 oeuvres. Il propose une série complète de programmes éducatifs bilingues en art à des centaines de jeunes, dont une nouvelle école agréée dans le domaine des arts de la scène, ouverte en collaboration avec le collège Holland de l'Î.-P.-É. Des bénévoles, des intervenants locaux et des promoteurs privés facilitent généreusement son fonctionnement. Les programmes du centre attirent 250 000 personnes chaque année.
Comme tout le monde le sait, le centre accueille le Festival de Charlottetown et la comédie musicale du Canada ayant tenu l'affiche le plus longtemps: Anne of Green Gables—The Musical, qui a attiré des millions de visiteurs à l'Î.-P.-É. au cours des 48 dernières années. Mais nous avons également produit plus de 70 pièces de théâtre employant des centaines d'acteurs, de danseurs, de musiciens et de créateurs venus de toutes les régions du pays.
Aujourd'hui, le centre s'emploie à stimuler et à renforcer l'imagination et la capacité d'apprentissage uniques des jeunes, à consolider notre identité nationale et à accroître la richesse économique et culturelle de tous les Canadiens.
Nous nous attachons à reconnaître la dualité linguistique du Canada dans le cadre de nos programmes et services. La plupart de nos services au public sont offerts dans les deux langues officielles, qu'il s'agisse de notre site Web, de notre guichet en ligne, de nos services téléphoniques, des documents et publications de la galerie d'art ou des Acteurs de la Confédération, qui interprètent l'histoire de la Confédération au moyen de sketches et de visites guidées. Notre programme Journées de découverte des arts est également offert dans les deux langues. Ces services bilingues ont toujours été une priorité pour nous, compte tenu du mandat national de notre établissement. L'expansion continue des services bilingues restera une de nos priorités dans le cadre des préparatifs de l'anniversaire du Centre en 2017.
[Français]
Pour notre saison 2013, nous étudions la possibilité de présenter une nouvelle comédie musicale canadienne originale. Nous songeons à présenter la comédie musicale Evangeline, écrite par Ted Dykstra, créateur de 2 Pianos, 4 Hands. Cette grande histoire d'amour suit le récit de Longfellow et raconte l'histoire de la célèbre Evangeline, qui a été séparée de son amour, Gabriel.
[Traduction]
Cette comédie musicale rend hommage à la survivance des Canadiens d'origine française et à leur culture, à l'indomptable esprit humain et à l'amour entre deux peuples, le tout traduit par la musique et les danses pleines d'enthousiasme des Acadiens, des habitants des Maritimes et des Cajuns. Le spectacle sera présenté surtout en anglais, mais il comprendra des chansons en français, afin que tous soient sensibilisés à la beauté de la langue française. Nous prévoyons une tournée pancanadienne, qui connaîtra son apogée au retour du spectacle à Charlottetown en 2017.
Si nous pouvons trouver les 500 000 $ qui nous manquent encore pour réaliser cet important projet d'ici vendredi de cette semaine, la création d'Évangéline commencera aussitôt dans l'enthousiasme.
Le centre a pris en charge de nombreuses célébrations culturelles au cours des 48 dernières années. La première, bien entendu, a été l'inauguration du centre lui-même par Sa Majesté la Reine Elizabeth II le 4 octobre 1964. Grâce à l'aide financière de toutes les provinces et du gouvernement fédéral sous les auspices du premier ministre Diefenbaker, le centre a ouvert ses portes en la présence du premier ministre Lester B. Pearson et des premiers ministres de toutes les provinces. Comme l'a déclaré à l'époque avec éloquence le premier ministre Pearson, « [l'édifice commémoratif des Pères de la Confédération] est un hommage à ces hommes célèbres qui ont fondé notre Confédération. Il est cependant aussi dédié à la promotion de ces choses qui enrichissent l'esprit et ravissent le cœur, ces choses intangibles, mais précieuses qui donnent un sens à la société et aident à en faire une civilisation et une culture. »
En 2004, nous avons créé un nouveau programme patrimonial, la Série de causeries Symons, qui permet à des Canadiens éminents de s'exprimer sur des questions nationales comme la politique, le développement, les arts et la culture, et le patrimoine. Cette conférence annuelle est toujours assortie de services d'interprétation simultanée.
En 2007, notre Chorale des jeunes a donné un spectacle devant des milliers d'anciens combattants, dignitaires et représentants de médias internationaux en l'honneur du monument commémoratif national rénové du Canada à Vimy, en France. Le choeur espère participer au 100e anniversaire de la Bataille de Vimy, en 2017.
En 2010, les Jeux olympiques d'hiver de Vancouver ont été l'occasion de faire valoir avec fierté les réalisations du Canada, et le centre a été le secrétariat du site du Canada atlantique, que les médias ont surnommé « le pavillon culturel à la médaille d'or ».
Grâce au partenariat qui l'unissait à Patrimoine canadien dans le cadre du programme Capitales culturelles du Canada, la Jeune Compagnie du centre a eu le bonheur de présenter Le bâton d 'orateur, une production mettant en vedette une distribution entièrement composée d'acteurs autochtones. Nous souhaitons répéter l'expérience en 2017.
Nous envisageons 2017 comme un mouvement culturel marqué par la fierté, qui inspirera tous les Canadiens et nous permettra d'honorer le passé, de célébrer le présent et de préparer la société artistique et culturelle du Canada à un avenir audacieux. Mais, surtout, nous sommes en train d'imaginer les nombreux moyens par lesquels nous pouvons aider les Canadiens à comprendre l'extraordinaire richesse que représente dans notre pays la dualité linguistique.
En 2014, le centre célébrera son 50e anniversaire et le 150e anniversaire de la Conférence de Charlottetown. En collaboration avec Î.-P.-É. 2014, nous sommes en train de nous préparer à marquer ces moments importants et à y sensibiliser l'ensemble des Canadiens. Ces préparatifs annoncent aussi le 150e anniversaire du Canada en 2017 et comprennent la création, la production et la représentation itinérante de The Next Great Canadian Musical, Rivir; l'érection d'une sculpture commémorative nationale sur l'esplanade du centre; une présentation améliorée de Canada Rocks! The Hits Musical Revue; une présentation modernisée de la production bilingue de la Jeune Compagnie, Les Feux Follets, représentant le multiculturalisme du Canada; la présentation continue d'Évangéline: The Musical; une expansion de la Série des causeries et des médailles Symons; un ouvrage commémoratif bilingue sur les activités remarquables du centre pendant 50 ans; et des sketches, des visites guidées et des spectacles bilingues organisés par les Acteurs de la Confédération, qui interprètent les événements ayant mené à la « conception » du Canada à l'occasion de la Conférence de Charlottetown.
Au Centre de la Confédération, nous nous exprimons par l'entremise des arts visuels et des arts de la scène. Nous envisageons pour 2014 et 2017 un certain nombre de pièces de théâtre qui intéresseront à la fois les Canadiens et les touristes étrangers. Parmi ces projets, signalons la production intitulée 1864: The Musical, une perspective inventive sur la fondation du Canada, mettant en scène des personnages comme Sir John A. Macdonald et Sir George-Étienne Cartier.
Un projet patrimonial en cours permettra non seulement de célébrer le 150e anniversaire du Canada, mais le distinguera comme chef de file mondial dans les domaines des arts, de la musique et de la technologie. Pour l'instant intitulé The Next Great Canadian Musical, Rivir, ce nouveau spectacle en apesanteur d'une beauté à couper le souffle sera un hommage au riche patrimoine du Canada et à l'avenir plein de promesses de notre pays. Nous voulons offrir une expérience théâtrale originale qui rivalisera avec des classiques comme Le roi lion ou Cats. Cette nouvelle comédie musicale sera en tournée canadienne pour revenir à Charlottetown en 2017.
Nous en sommes également aux premiers stades de l'élaboration d'une grande exposition bilingue d'art visuel concernant les projets architecturaux qui ont caractérisé les célébrations du centenaire du Canada dans les années 1960. Il s'agit de rendre compte de l'identité nationale, des valeurs et des aspirations de l'époque. Nous y voyons la possibilité de réaliser une importante exposition itinérante. Comme le centre a été le premier projet fédéral du centenaire, cela l'aiderait à célébrer son 50e anniversaire en 2014 et à organiser une exposition itinérante entre 2014 et 2017, qui culminerait au Centre national des arts à Ottawa, lequel a été le dernier projet fédéral du centenaire, terminé en 1969.
Le centre est un lieu historique national qui convient idéalement à l'organisation et à l'accueil d'activités pour les fêtes du 150e anniversaire. Situé dans le quartier historique de Charlottetown, lieu de naissance de la Confédération, le centre n'est pas seulement le bâtiment commémoratif national en l'honneur des Pères de la Confédération et de la fondation de notre grand pays, mais aussi une machine bien huilée offrant talent et capacité dans les deux langues officielles. Nous sommes prêts à jouer un rôle prépondérant dans la préparation des fêtes de 2017.
Nous avons accueilli des millions de visiteurs depuis 48 ans et nous savons organiser des célébrations, que ce soit à l'Î.-P.-É. ou n'importe où ailleurs dans notre grand pays.
[Français]
Je vous remercie sincèrement de m'avoir donné l'occasion de me joindre à vous pour discuter de la façon dont nous pourrions célébrer le 150e anniversaire du Canada.
Tous les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays, auront l'occasion de s'unir pour commémorer notre situation importante sur la scène mondiale et notre patrimoine unique. Nous sommes fiers de pouvoir entamer nos 150 prochaines années avec la possibilité de créer un futur innovateur, transformateur et, d'abord et avant tout, canadien, dans un pays doté de deux langues officielles.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais en fait vous souhaiter la bienvenue à tous en ces lieux, car vous vous trouvez dans ce qui était autrefois un musée. Peut-être qu'en des jours meilleurs retrouvera-t-il son ancienne vocation de Musée de la photographie contemporaine.
[Français]
Je m'appelle John McAvity et je suis le directeur général de l'Association des musées canadiens. Je suis accompagné aujourd'hui d'un membre du conseil d'administration, Mme Karen Bachmann, qui est aussi la directrice du Musée de Timmins, et de Mme Audrey Vermette, qui est directrice des programmes et des affaires publiques à l'AMC.
[Traduction]
L'Association des musées canadiens compte quelque 2 000 membres dans toutes les régions du pays, des grandes galeries métropolitaines aux petits musées dirigés par des bénévoles. Je suis convaincu qu'il y en a un certain nombre dans chacune de vos circonscriptions, car ils sont disséminés dans toutes les régions du pays. Les musées sont extrêmement populaires et accueillent près de 60 millions de visiteurs chaque année. Ce sont d'importantes attractions économiques, qui constituent également de très importantes institutions éducatives dans les collectivités du Canada. Ce sont des lieux qui nous font découvrir notre histoire, notre art et notre environnement, véhiculant des valeurs de compréhension et de tolérance. Environ 48 p. 100 de la population canadienne et de nombreux élèves visitent régulièrement des musées.
Le gouvernement du Canada a nettement reconnu la valeur et l'importance des musées dans la société, comme nous l'avons d'ailleurs constaté dans le budget fédéral et l'annonce relative au Musée canadien de l'histoire, que nous appuyons sans réserve. Nous l'avons également vu dans le récent rapport du Comité permanent du patrimoine canadien sur les célébrations de 2017, dont les trois rapports nous satisfont.
Je m'attarderais quelques instants sur la question du budget fédéral, nous nous réjouissons qu'en cette période de contraintes et de réductions importantes, notre secteur n'ait pas été touché. Nous sommes en outre très heureux que le gouvernement ait doublé ce qui s'appelle le programme d'assurance et d'indemnisation pour les expositions itinérantes. Il a été doublé.
Nous nous sommes aussi félicités initialement de voir que le financement accordé pour lutter contre le chômage chez les jeunes augmenterait de 50 millions de dollars en deux ans, étant donné que nous mettons en oeuvre un tel programme dans les musées. Malheureusement, nous avons réalisé que les organisations sans but lucratif n'y sont pas admissibles. L'aide que le gouvernement fédéral accorde aux musées pourrait donc encore être bonifiée.
C'est pourquoi nous vous recommandons de créer le « Fonds des Canadiens qui appuient leurs musées », un programme que nous proposons pour encourager la philanthropie, l'autonomie accrue des musées et l'intérêt des Canadiens à l'égard du domaine du patrimoine et des arts.
Je soulignerais que les musées et les galeries d'art du Canada s'efforcent de fournir des services à une clientèle diversifiée. La plupart des grands musées proposent des services dans les deux langues officielles; c'est certainement le cas des musées nationaux et de bien des établissements provinciaux.
En outre, un grand nombre de musées de moindre importante offrent des services dans une langue seconde, comme le fait le village historique acadien de Caraquet. C'est un établissement que je connais bien et qui met en valeur la tradition acadienne. De plus, le musée Revelstoke, à Revelstoke, offre des guides d'information en anglais, en français, en allemand et en néerlandais.
Ce ne sont là que deux exemples des efforts que déploient les musées pour être plus accessibles.
J'aimerais maintenant céder la parole à la collègue, Karen Bachmann, pour la deuxième partie de l'exposé.
Bonjour.
En prévision de cette étude sur les événements entourant le 150 e anniversaire de la Confédération en 2017, l'AMC et son conseil d'administration ont organisé une série de consultations auprès de ses membres et des directeurs des musées, partout au Canada. Le processus est toujours en cours. D'excellentes idées et suggestions émanent de ces consultations dont nous voulons vous faire part aujourd'hui.
De toutes les idées suggérées par nos membres, nous tirons trois recommandations majeures que j'aimerais partager avec vous avant que ma collègue Audrey Vermette ne vous présente des suggestions plus détaillées relatives aux programmes.
[Traduction]
Premièrement, le Canada a célébré son centenaire en 1967 de manière très opulente, d'Expo 67 à Montréal à de petits projets dans les collectivités. Pratiquement toutes les collectivités du pays ont participé d'une façon quelconque aux célébrations. Des centaines de nouveaux musées ont vu le jour d'un bout à l’autre du Canada, y compris des musées d'envergure, comme le Musée de la Nouvelle-Écosse, le Centre des sciences de l'Ontario, le Musée du Manitoba et bien d'autres. De petits musées communautaires ont aussi été bâtis en guise de legs pour les générations futures.
Pour 2017, nous ne recommandons pas la réalisation de projets d'immobilisations d’aussi grande envergure. Dans le contexte économique actuel, il est selon nous inapproprié de bâtir de nouveaux musées. Toutefois, de nombreux établissements ont actuellement besoin d'être rénovés ou agrandis. Certains n’ont pas les installations nécessaires pour abriter adéquatement nos collections nationales et pour accueillir les visiteurs. II y aurait lieu d'y affecter en priorité les capitaux disponibles.
Deuxièmement, nous recommandons l’établissement d'un programme de subventions pluriannuel qui permettrait d'amorcer le plus rapidement possible l’élaboration et la mise en oeuvre de projets en vue de ces célébrations. Ce programme de subventions pourrait être coordonné par une commission fédérale comme la Commission du centenaire établie en 1963 en prévision des célébrations de 1967. Cette commission avait pour mandat d'administrer les projets reliés au centenaire au nom du gouvernement canadien, ainsi que les projets conjoints avec les provinces et territoires.
Nous entendons par ailleurs solliciter un financement additionnel du secteur privé. Certains projets pourront être financés totalement par le secteur privé, d'autres nécessiteront des investissements fédéraux. Grâce à la création d'un programme de subventions pluriannuel, nous serions en mesure de respecter les échéanciers serrés et de prendre en compte les anniversaires connexes qui précéderont le 150e anniversaire du Canada.
Troisièmement, nous recommandons que ces célébrations fassent une large place à tous les Canadiens, et qu'elles témoignent tout spécialement la diversité canadienne et nos racines autochtones. Les musées devraient y contribuer en présentant des artefacts, mais aussi notre patrimoine culturel intangible: les gens, les histoires, les chansons et les traditions qui façonnent notre pays. Ces célébrations offrent l'occasion de remonter dans le temps, mais aussi de nous tourner vers l’avenir, d'innover et de développer le secteur culturel et patrimonial du Canada. Un projet qui constitue un legs pour les générations futures, comme le programme de dons jumelés, facilitera l’atteinte de cet objectif.
Nous vous félicitons d'avoir entrepris sans tarder ce processus de planification, afin de faire en sorte qu’il se traduise par des résultats appréciables pour tous les Canadiens.
Merci.
:
Nous avons reçu de nos membres et des directeurs d'établissement une foule d’idées, de concepts et d'activités pour les célébrations du 150
e anniversaire. J'aimerais vous en communiquer quelques-uns aujourd'hui.
Ces idées peuvent être groupées sous deux grands volets: les projets nationaux qui seraient mis en oeuvre collectivement, et les projets propres à un musée ou à une galerie d'art qui seraient réalisés par l’établissement même ou en collaboration avec d'autres membres de la communauté.
[Français]
Les partenariats et la collaboration sont les éléments clés du succès de tout événement majeur. Dans l'optique du 150e anniversaire, cette collaboration ne devrait pas se limiter aux musées, mais s'ouvrir aux partenariats avec des sociétés d'État, des entreprises, des organisations et des événements importants tels que la Fête du Canada, ici à Ottawa, et celle de Londres, en Angleterre.
Sur le plan des projets nationaux, nous soulignons cinq initiatives.
La première consiste à offrir l'entrée gratuite dans les musées pour une période donnée. Cela représente en quelque sorte un cadeau à tous les Canadiens et Canadiennes. Les musées offrent déjà, ou planifient d'offrir, l'entrée gratuite le 1er juillet. Nous lançons l'idée d'étendre cette offre à partir de la Journée nationale des Autochtones le 21 juin jusqu'au 1er juillet 2017, incluant ainsi la Saint-Jean-Baptiste. Notons qu'un financement serait requis afin que les musées absorbent les pertes de revenus importantes en cette période occupée de l'année.
La deuxième concerne la création d'un passeport patrimonial canadien bilingue, qui inciterait les citoyens à visiter les musées, galeries et lieux historiques partout au pays. Ce passeport serait estampillé dans chaque institution visitée. Le programme du passeport serait accompagné d'une campagne de promotion nationale et de prix de participation.
La troisième se caractérise par une campagne de marketing nationale bilingue visant à promouvoir les différentes activités muséales sur le plan national, mais aussi à sensibiliser le public à l'importance et à la valeur de notre histoire et de notre culture.
La quatrième est la création d'expositions majeures. Notre collègue a mentionné une idée à cet égard. Cette initiative peut prendre la forme d'expositions de grande envergure présentées dans nos grands musées canadiens, d'expositions itinérantes voyageant partout au pays, par train par exemple, comme le train canadien de 1967. On parle également d'expositions virtuelles visant à présenter les images, archives et artefacts clés de chaque musée sous la bannière du 150e anniversaire de la Confédération, ou encore d'une exposition audiovisuelle, d'un partenariat avec CBC/Radio-Canada et d'autres médias nationaux pour la diffusion d'une programmation centrée sur les 150 artefacts et oeuvres d'art qui définissent l'histoire de notre pays. Ces expositions à caractère national, qu'elles soient physiques ou virtuelles, seraient aussi bilingues.
En ce qui a trait à l'idée d'un programme de reconnaissance nationale, le premier volet inclut la création d'une médaille de reconnaissance du bénévolat muséal à être présentée à 150 bénévoles de partout au pays en partenariat avec nos collègues des associations provinciales et territoriales.
Le deuxième volet vise la création d'un prix national du musée de l'année, de la galerie d'art de l'année et de la musique communautaire de l'année. Ce vote et la promotion seraient assurés par le public, comme la campagne « Votez Fundy » en 2011, qui visait l'inclusion de la baie de Fundy dans les sept nouvelles merveilles de la nature.
Sur les plans local et provincial, les initiatives suivantes ont notamment été proposées par nos membres: encourager et appuyer les musées afin qu'ils présentent des expositions spéciales célébrant l'histoire de leur communauté en 150 objets, et ouvrir leurs portes pour des visites de l'arrière-scène, ce qui intéresse toujours le public; des activités de diffusion externe où des expositions et des programmes sont présentés dans des endroits comme des hôpitaux, des maisons de soins, des écoles, des centres commerciaux, des aéroports et des bureaux de tourisme.
[Traduction]
Enfin, sur le plan professionnel, le 150e anniversaire offre au secteur du patrimoine d'excellentes occasions d'investir dans son avenir. Les activités de recherche et développement, la création de bourses commémoratives et d’échanges professionnels, les possibilités d'innovation par la voie de partenariats intersectoriels et de forums nationaux sont autant de façons de bâtir les musées de demain et de garantir la pérennité de nos institutions culturelles.
Comme vous pouvez le constater, nos membres ne manquent pas d'idées pour mettre notre richesse patrimoniale et culturelle en valeur à l’occasion des célébrations de 2017 et des nombreux événements qui les précéderont!
Nous vous remercions de votre attention et serions ravis de discuter plus amplement de ces points avec vous.
:
Bonjour, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du comité.
Je tiens d'abord à vous remercier de m’avoir invité aujourd’hui en tant qu’administrateur général et bibliothécaire et archiviste du Canada.
Mes observations aujourd'hui se veulent un écho aux propos tenus en décembre dernier au Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes sur la question de nos préparatifs en vue des célébrations de 2017. Votre intérêt pour les questions du 150e anniversaire du Canada me permettra de bonifier mes remarques précédentes.
Bibliothèque et Archives Canada, ou BAC, met en pratique, au coeur de ses fonctions, cette dimension fondamentale de notre patrimoine qu'est la dualité linguistique. Je souhaiterais aussi vous informer sur la manière dont BAC, en tant qu'un des piliers de la mémoire collective canadienne, va pouvoir rendre aux Canadiens une image riche et vibrante de cette dualité linguistique dans le cadre des activités du 150e.
Je sais que cet anniversaire deviendra sans doute un événement marquant, voire monumental, de notre histoire comme pays, tout comme il sera une extraordinaire occasion pour faire connaître et mettre en valeur les trésors que nous détenons. II s'agit là d'attentes très précises qui sont certes les aspects les plus évidents de notre contribution.
Toutefois, en filigrane de cette incarnation physique du matériel brut de BAC se trouve probablement la plus importante contribution de cette organisation. Non seulement nous nous assurons que les Canadiens ont accès aux documents et artefacts partout au pays, mais nous nous assurons aussi que ce matériel reflète fidèlement le tissu social de ce pays.
Pour paraphraser le général Murray, lors de son échange avec les lords du commerce en 1764 au sujet de la nécessité d'avoir un système judiciaire ayant des juges fonctionnels dans la colonie, nous devons nous assurer que les documents, portraits, livres et cartes constituent une réflexion juste de notre culture, sous toutes ses formes et dimensions. Cela représente bien plus qu'une simple traduction. II s'agit plutôt de rassembler les artefacts authentiques qui reflètent notre dualité linguistique.
Donc, avant de vous donner plus de détails sur notre contribution et notre préparation pour le 150e, j'aimerais préciser que l’un des attributs fondamentaux de cette contribution portera toujours sur la question du « quoi ». Qu'allons-nous inclure pour les Canadiens dans toutes ces activités afin de présenter un portrait pertinent de cette dualité linguistique qui est un élément clé de notre tissu social? II y aura effectivement des activités soit en français ou en anglais, mais chacune tiendra néanmoins compte de cette dimension.
En ce qui a trait à notre travail, je suis convaincu que la contribution de BAC au 150e devrait viser en priorité à améliorer l’accès des Canadiens à leur patrimoine documentaire, peu importe l’endroit où ils vivent ou la langue officielle choisie pour s'exprimer. Ainsi, offrir le meilleur accès possible au patrimoine documentaire du Canada sera notre cadeau de fête aux célébrations nationales.
[Français]
Cela se fera en deux volets. Premièrement, comme je l'ai mentionné précédemment, cela veut dire rendre nos trésors accessibles aux Canadiens. Deuxièmement, et ceci est un élément clé pour moi, il s'agit de bâtir une organisation qui sera capable de refléter avec ses partenaires la représentation la plus pertinente de notre patrimoine documentaire. Évidemment, la dualité linguistique en est un aspect extrêmement important.
Au cours des 10 dernières années, les communications ont résolument pris le virage numérique. Nous travaillons donc très fort pour profiter au maximum de tous les avantages qu'offrent les technologies numériques. D'ailleurs, cet idéal d'accès optimal est l'une des forces qui sous-tendent le projet de modernisation de Bibliothèque et Archives Canada. De plus, comme vous le savez peut-être, certaines de ces nouvelles technologies ont été une véritable bénédiction pour des institutions qui, tout comme BAC, ont à servir des clientèles très diversifiées, notamment les personnes qui s'expriment dans des langues différentes.
Pour BAC, tout cela représente des perspectives très stimulantes qui nous permettront de constituer une collection qui témoignera encore plus fidèlement du Canada en 2012, 2013, 2017 et au-delà.
Avec l'arrivée de la toile, nous serons en mesure de sauvegarder une plus grande part et une meilleure représentation de ce que les Canadiens disent à propos de divers sujets. Et peu importe le format de notre patrimoine documentaire bilingue, qu'il soit analogique ou numérique, publié ou non, nous travaillons sans relâche pour que notre institution relève le défi de sauvegarder les contributions des Canadiens dans tous les discours de valeur nationale.
Plus concrètement, BAC déploiera ses énergies sur plusieurs fronts d'ici à 2017, une année très importante à la fois pour notre pays et notre institution.
D'abord, BAC s'investit beaucoup dans la création de partenariats avec diverses organisations partout au pays.
Aujourd'hui même, à quelques coins de rue d'ici, nous accueillons le troisième Forum pancanadien du patrimoine documentaire. Cet événement réunit des représentants d'universités, de centres d'archives, de bibliothèques et de musées canadiens ainsi que d'associations provinciales et territoriales dans le but d'examiner des projets de collaboration qui nous aideront à mieux servir les Canadiens.
Par exemple, BAC recherche des occasions de partenariats avec des membres de la communauté du patrimoine afin de leur offrir de participer de manière significative aux célébrations. Entre autres choses, de telles initiatives ne manqueront pas de contribuer à promouvoir la vitalité et la viabilité des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
En prévision des célébrations de 2017, BAC proposera à ses partenaires institutionnels fédéraux de sortir de ses chambres fortes quelques-uns des plus importants documents fondateurs de notre pays afin de donner aux Canadiens une occasion unique de voir en personne ces documents.
Dans le même ordre d'idées, BAC prévoit de collaborer avec le Musée canadien de l'histoire, notamment en offrant de précieux contenus patrimoniaux pour l'édification de cette nouvelle institution nationale dont l'inauguration se fera justement en 2017. Cela nous donnera une occasion de plus d'offrir aux Canadiens d'autres trésors qui ont été précieusement conservés dans nos chambres fortes. De plus, en préparation de 2017, je me permets d'ajouter un exemple supplémentaire de notre capacité à travailler en partenariat. Il s'agit de notre série d'expositions itinérantes qui présentent directement le patrimoine documentaire du Canada à la population.
Comme nous l'avons fait pour les trois expositions itinérantes actuelles qui circuleront dans de nombreuses collectivités au cours des prochaines années, notre intention est de travailler en collaboration avec de plus en plus de communautés d'un bout à l'autre du pays. Nous voulons ainsi concevoir et réaliser une impressionnante mosaïque de projets qui iront rejoindre les Canadiens chez eux afin de leur présenter les trésors que BAC conserve en leur nom.
Tirant profit d'un dynamique réseau d'institutions avec lesquelles nous avons des atomes crochus, notre objectif est de mettre en place plusieurs expositions itinérantes au cours des cinq prochaines années afin qu'en 2017 le pays en entier soit sillonné par une multitude de tournées de BAC présentant le patrimoine canadien, sa dualité linguistique et sa diversité.
Hormis les partenariats, le deuxième front sur lequel nous travaillons présentement — et j'y ai fait allusion plus tôt — est celui de l'utilisation optimale des technologies numériques. Par exemple, afin d'atteindre certains publics cibles, BAC produit 24 trousses en ligne sur le patrimoine de l'immigration afin de fournir de l'information sur les groupes ethnoculturels. Dans le même esprit, BAC a lancé une trousse en ligne qui donnera accès à divers récits porteurs de sens provenant de nombreuses personnes ou communautés autochtones du Canada.
Les technologies disponibles permettent non seulement de numériser et de rendre de plus en plus de contenus accessibles en ligne, mais aussi de traiter en temps direct des productions documentaires produites en format analogique.
[Traduction]
Pour faire un clin d'oeil au 100e anniversaire du Canada en 1967 et à son célèbre Train de la Confédération, BAC vise à édifier, pour notre 150e, quelque chose qui ressemblerait à une autoroute numérique du patrimoine documentaire, sur laquelle les Canadiens pourront s'aventurer dans le confort de leur salon!
Pour la phase un de notre « autoroute », nous avons déjà créé le Portail des portraits, un outil bilingue et accessible qui permet aux Canadiens de consulter la collection numérique des portraits de BAC, notamment un échantillon représentatif de nos remarquables portraits miniatures et de nos meilleures photographies « d'avant-garde ».
Aussi, nous avons entrepris de numériser diverses parties de nos collections, avec l’objectif de mettre en ligne des dizaines de millions d'images, de façon à célébrer dignement le 150e anniversaire de notre pays.
Notre cadeau aux Canadiens sera non seulement un plus grand accès à leur patrimoine documentaire, peu importe l’endroit où ils vivent, ou la langue officielle qu'ils parlent, mais aussi une institution qui peut faire face aux défis de l’ère numérique en s'assurant que nous continuons de sauvegarder le patrimoine documentaire de notre nation, et ce avec toutes ses subtilités.
Merci, monsieur le président. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions à votre convenance.
:
C'est une très bonne question. C'est pourquoi nous avons mentionné, dans notre présentation, l'idée d'un programme pluriannuel.
Monsieur Dion a raison dans la mesure où 2017 n'est qu'une année. Cependant, pour les musées, beaucoup d'événements menant à 2017 sont tout aussi importants, car ils définissent notre nation. En fait, l'année 2017 en elle-même est l'anniversaire de la Confédération, mais elle est aussi le centenaire de Vimy de même que le 375e anniversaire de Montréal. Ce sont des événements qui nous définissent en tant que Canadiens et Canadiennes et qui se doivent d'être célébrés.
Les musées sont assez innovateurs pour ce qui est des objets et de l'histoire. Sur ce point, M. Caron a raison. Certains documents sont unilingues dû à leur nature historique, mais les musées sont assez innovateurs.
Je travaille dans le milieu des musées depuis plusieurs années. Je peux vous dire que je connais un musée qui a rendu vivant l'Acte de la Confédération, même s'il n'est rédigé qu'en anglais.
Cet exemple montre, d'une part, le document, que l'on doit présenté tel quel parce que c'est un objet authentique, et d'autre part, l'innovation qui permet de rendre vivant ce document matériel par une présentation audio en plusieurs langues, ce qui le rend accessible à tous. Alors, il s'agit non seulement de lire un document, mais aussi d'y participer et de s'y plonger. C'est un exemple d'accessibilité à des objets.