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Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour. Ma collègue Diane Dupuis et moi sommes absolument ravis d'être avec vous ce matin. Nous vous remercions de nous avoir invités à cette séance du comité pour discuter de la place qui sera accordée à la dualité linguistique dans le cadre des célébrations entourant le 150
e anniversaire de la Confédération, qui se dérouleront ici même dans la capitale du Canada.
Ma présentation portera sur trois aspects, à savoir la façon d'intégrer, de faciliter et de promouvoir le bilinguisme d'ici 2017.
[Français]
D'entrée de jeu, j'aimerais profiter de cette occasion pour saluer publiquement un grand bâtisseur qui nous a quittés, il y a quelques jours, et qui a grandement contribué aux bonnes pratiques dont je ferai part aujourd'hui.
M. Marcel Beaudry a été président et premier dirigeant de la Commission de la capitale nationale de 1992 à 2006. Il s'était vu décerner le prix Léon du leadership en 2004-2005 par Mme Dyane Adam, commissaire aux langues officielles de l'époque.
Monsieur Beaudry, la capitale et les défenseurs du bilinguisme vous disent merci.
Premièrement, je parlerai de l'intégration des langues officielles. À la CCN, nous avons un mandat passionnant et diversifié, soit de bâtir une grande capitale, une capitale pour tous les Canadiens et les Canadiennes qui reflète notre histoire, notre identité, notre culture et nos valeurs.
Pour accomplir cette mission, la CCN travaille en étroite collaboration avec les divers ordres de gouvernement, que ce soient les ministères, les organismes ou les municipalités, ainsi qu'avec des partenaires privés et le public. Nous coordonnons des activités et des programmes publics qui reflètent nos langues officielles et notre patrimoine et qui en font la promotion.
Afin d'accomplir notre mandat, nous reconnaissons et, je crois, démontrons qu'il est essentiel que les langues officielles soient intégrées aux pratiques quotidiennes de la CCN. Elles sont au coeur de tous nos programmes, de nos commémorations et de nos célébrations dans la capitale, et nous comptons poursuivre nos efforts pour continuer à les mettre en valeur dans le cadre de toutes les commémorations, d'ici 2017.
Notre plan d'entreprise pour 2011-2016 contient des engagements précis envers les langues officielles. Je vous en cite un passage:
La CCN est déterminée à faire respecter la Loi sur les langues officielles dans tous ses secteurs d'activité, mais aussi à préserver les deux langues officielles du pays dans la région de la capitale du Canada. Dans la réalisation du mandat de la CCN, l'importance du bilinguisme se reflète dans tous les aspects des opérations quotidiennes.
Bref, les langues officielles font partie intégrante des valeurs, des orientations et des actions de la commission.
L'importance de la dualité linguistique est aussi ressortie dans le cadre des recherches et sondages que nous avons effectués auprès des Canadiens et Canadiennes, que ce soit pour le « Plan de la capitale du Canada: Horizon 2067 », pour les célébrations entourant le 150e anniversaire de la Confédération ou pour la fête du Canada.
Les Canadiens nous ont notamment dit que la capitale devait être un lieu rassembleur pour représenter l'ensemble du pays. Ils ont exprimé le souhait que la capitale soit le reflet de notre dualité linguistique. Ils affirment qu'une des priorités du 150e anniversaire devrait être de souligner le rôle qu'ont joué les Français, les Britanniques et les Premières Nations dans la fondation du Canada.
Quant à la fête du Canada, qui sera l'un des points culminants des célébrations entourant le 150e anniversaire de la Confédération, une étude a démontré que 87 p. 100 des participants à la fête du Canada de 2011 ont affirmé être très satisfaits ou satisfaits de l'utilisation des langues officielles dans les services offerts lors de cette célébration.
[Traduction]
Le deuxième point porte sur le fait de faciliter l'utilisation des langues officielles. Dans ses pratiques quotidiennes, la CCN facilite et fait la promotion de l'utilisation des langues officielles. À l'interne, le recrutement d'employés bilingues est la norme, et nous encourageons notre personnel à promouvoir et à intégrer les langues officielles dans leur travail quotidien. En fait, 83 p. 100 de nos postes sont bilingues. On peut donc dire que près de 450 employés contribueront à l'intégration des langues officielles dans les célébrations de 2017.
Notre programmation témoigne aussi de notre engagement envers les langues officielles. Lors de la fête du Canada et du Bal de Neige, nous invitons des artistes issus de communautés de langue officielle minoritaire. Ils étaient 14 à la fête du Canada de 2011, par exemple, et 13 lors du Bal de Neige de 2012.
Permettez-moi de vous citer en exemple des prestations récentes sur la scène principale de la fête du Canada: la chanteuse Andrea Lindsay, une artiste anglophone originaire de Guelph qui se produit en français, de même que la collaboration inédite entre Isabelle Boulay et Johnny Reid, deux artistes provenant de différents coins du pays qui se sont réunis pour interpréter une chanson. Ce n'est qu'à la fête du Canada que ce genre de prestation est possible.
Nous comptons redoubler nos efforts en ce sens d'ici 2017. Je suis ravi de vous signaler que, grâce à notre acharnement et à notre insistance, les spectacles du midi et du soir de la fête du Canada sur la Colline du Parlement sont parmi les rares manifestations culturelles à être télédiffusées en direct dans les deux langues, avec exactement le même contenu, sur toutes les plateformes de la CBC et de la Société Radio-Canada, ou SRC. Cette diffusion et celles des autres plateformes de CBC/Radio-Canada ont rejoint environ 8 millions de téléspectateurs et d'auditeurs de partout au Canada.
Notre spectacle son et lumière Mosaika présenté sur la Colline du Parlement est un autre exemple de bilinguisme. Il est présenté depuis 2010 en version bilingue. Le spectacle fait la promotion de la dualité linguistique en alternant la narration entre les deux langues officielles. On y parle aussi de l'adoption de la Loi sur les langues officielles. Depuis 2010, le spectacle a été vu par plus de 730 000 personnes, et près de 80 p. 100 des visiteurs étaient extrêmement ou très satisfaits du format bilingue du spectacle. Une nouvelle version bilingue sera d'ailleurs lancée d'ici 2017.
La CCN accueille les visiteurs de la capitale dans les deux langues officielles, avec une offre active bilingue. Le simple fait d'aborder les gens en disant « bonjour, hello » communique la dualité linguistique de nos services, et ce, tant sur les sites extérieurs qu'à nos kiosques d'information. Nos guides-interprètes sont équipés de iPad munis d'applications bilingues. Les plateformes de réseaux sociaux sur lesquelles nous interagissons ont été choisies pour leur accessibilité et leur convivialité, mais aussi parce qu'elles sont offertes en anglais et en français. D'ailleurs, ce type de service connaîtra une croissance et aura une portée encore plus grande d'ici 2017.
Aussi, deux nouveaux projets majeurs seront lancés au cours des prochaines années, et peaufinés d'ici 2017, soit « Les voix de la capitale », une exposition réalisée par Patrimoine canadien, et la promenade du canal Rideau, qui sera réalisée en collaboration avec la Ville d'Ottawa, Parcs Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Enfin, nos programmes jeunesse rejoignent des milliers de jeunes de partout au pays, et nous offrons des outils pédagogiques dans les deux langues officielles, notamment aux écoles en milieu minoritaire sur le plan linguistique.
D'année en année, la CCN travaille avec un grand nombre de partenaires des secteurs public et privé pour organiser ses événements. Nous comptions par exemple près d'une soixantaine de partenaires pour le Bal de Neige de 2012.
Malgré ces succès, nous savons que nous pouvons faire encore mieux. Nous devons notamment nous assurer que les partenaires, les locataires et les utilisateurs de nos propriétés répondent aux exigences en matière de bilinguisme. À titre d'exemple, nous devons veiller à ce qu'un restaurant locataire d'un de nos immeubles offre le service dans les deux langues officielles, ou que ces deux langues soient respectées dans le cadre d'un événement tenu sur notre propriété.
Soyez assurés que nous y travaillons. Nous continuons de sensibiliser nos locataires à l'importance d'offrir des services bilingues. Nous les encourageons particulièrement à utiliser les services offerts par le Regroupement des gens d'affaires, ou RGA, qui fournit une trousse d'outils aux entrepreneurs pour les aider à offrir des services bilingues. Nous demandons aussi à nos partenaires de manifestations culturelles d'utiliser les deux langues officielles. Tous ces intervenants joueront un rôle de premier plan dans l'accueil des Canadiens en 2017.
Permettez-moi de vous donner un autre exemple. La CCN a pris les devants et s'est associée au comité organisateur des prix Juno de 2012, au Mouvement d'implication francophone d'Orléans et à la SRC pour la tenue d'une soirée entièrement francophone intitulée « Célébrons les Juno ». Le 41e gala des prix Juno, dans la capitale, comprenait une composante francophone considérable cette année. Il s'agissait d'une première. Pour la première fois, un spectacle francophone a été réalisé et diffusé partout au pays dans le cadre des Juno, et nous en sommes très fiers.
Nous présidons aussi un comité regroupant plus de 20 partenaires culturels fédéraux, y compris les musées nationaux, la Monnaie royale canadienne et l'Office national du film du Canada. Ce comité est en mesure d'influencer la programmation, de mettre en commun les meilleures pratiques et de collaborer pour veiller à la mise en valeur de la dualité linguistique dans le cadre du 150e anniversaire de la Confédération.
Troisièmement, nous voulons agir pour assurer la dualité linguistique lors du 150e. À l'approche de 2017, nous avons l'intention de faire en sorte que les deux langues officielles soient au coeur des célébrations.
Bien que nous en soyons à l'étape préliminaire de la planification du 150e, la capitale, en raison de son rôle, sera un lieu pour raconter l'histoire du pays et mettre en valeur les réalisations canadiennes, un lieu d'échange qui permettra la rencontre de citoyens de partout au Canada.
Que ce soit en offrant une programmation qui incitera les citoyens canadiens à découvrir leur capitale ou des initiatives regroupant des artistes de différents coins du pays, nous voulons que tous les Canadiens vivent la dualité linguistique du pays ici même dans leur capitale, leur deuxième chez eux, ou dans le cadre de nos activités de rayonnement national. Encore une fois, nous travaillerons de très près avec les diverses institutions culturelles de la capitale afin que des expositions et des programmes spéciaux puissent souligner la façon dont la dualité linguistique a façonné notre histoire et l'évolution de l'identité canadienne.
Nous avons d'ailleurs pris bonne note du récent rapport du commissaire aux langues officielles du Canada, qui indique que les célébrations entourant le 150e représentent l'occasion de célébrer la dualité linguistique, une occasion pour la CCN et toute la famille fédérale de célébrer les deux langues officielles et de mettre en valeur la diversité culturelle du Canada. Nous avons déjà des outils pour interpréter l'histoire, pour célébrer notre culture et nos valeurs ainsi que pour commémorer nos grands événements et personnages, et ce, dans le respect des langues officielles. Les programmes actuels de la CCN sont une base solide sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération. La CCN a une grande expérience dans la mobilisation de ses partenaires pour célébrer le Canada et ses réalisations.
Nous nous sommes engagés à collaborer avec les villes de Gatineau et d'Ottawa en vue de faire de 2017 un grand succès. Nous comptons aussi travailler de près avec l'industrie touristique afin de veiller à ce que la dualité linguistique fasse partie de son plan d'action.
[Français]
En conclusion, les célébrations de 2017 seront l'occasion pour la capitale de jouer ce rôle important, le rôle que les Canadiens attendent d'elle, soit de représenter fièrement les valeurs canadiennes, la diversité canadienne et la dualité linguistique du pays. Que ce soit par l'intégration, la facilitation ou l'action, soyez assurés que la dualité linguistique et le respect des langues officielles demeureront au coeur de tout ce que la CCN fait et fera en 2017. Nous allons poursuivre nos efforts afin d'accueillir les Canadiens dans les deux langues officielles en cette année historique qui marquera le 150e anniversaire de la Confédération.
En terminant, nous remercions à l'avance le comité pour les conseils et les orientations qui résulteront de vos délibérations et dont nous pourrons nous inspirer au cours des prochains mois.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour et merci de nous avoir invitées à faire une présentation ici aujourd'hui.
La Société du Musée canadien des civilisations et ses musées joueront un rôle de premier plan dans les célébrations du 150e anniversaire de la Confédération canadienne qui auront lieu en 2017. Ce matin, je vise trois objectifs importants. Tout d'abord, je réitérerai notre engagement envers la dualité linguistique et je vous expliquerai nos efforts pour faire mieux comprendre à la population canadienne cet aspect central de notre société. Ensuite, je souhaite vous donner un aperçu général de notre planification pour 2017. Finalement, je vous parlerai des efforts que nous déployons pour atteindre les minorités linguistiques francophone et anglophone partout au pays, à mesure que nous mettons sur pied le Musée canadien de l'histoire.
Mais laissez-moi commencer par présenter brièvement la société et ses musées. La Société du Musée canadien des civilisations est le parent institutionnel du Musée canadien des civilisations — qui deviendra bientôt le Musée canadien de l'histoire — et du Musée canadien de la guerre. La société gère également le Musée virtuel de la Nouvelle-France, qui n'existe que sur Internet. Ces institutions muséales préservent et font connaître le patrimoine du Canada, tout en contribuant à la promotion et au renforcement de l'identité canadienne, et ce, dans les deux langues officielles.
Les expositions permanentes et temporaires des deux musées racontent l'histoire du Canada et de ses populations, d'hier et d'aujourd'hui. Les musées aident notamment les visiteurs à comprendre pourquoi le Canada possède aujourd'hui deux langues officielles. Nos visiteurs apprennent à connaître Samuel de Champlain et la colonie de la Nouvelle-France. Ils s'instruisent également sur la conquête britannique et les rébellions. Il va sans dire que nos musées explorent également l'histoire et la contribution des premiers peuples du Canada et des immigrants venus du monde entier, à une époque plus récente.
Le Musée des civilisations et le Musée de la guerre sont des institutions muséales nationales. Elles cherchent donc à atteindre toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, où qu'ils se trouvent. D'abord et avant tout, nous les rejoignons grâce à nos sites Web, accessibles partout, et par l'entremise de nos expositions itinérantes présentées dans d'autres institutions dans tout le pays. Nos sites Web sont d'une grande richesse. On peut s'y fier pour comprendre l'histoire et la culture canadiennes. Tout ce que nous affichons sur nos sites Web est accessible gratuitement dans les deux langues officielles.
Les expositions itinérantes constituent un autre moyen d'atteindre les gens, un peu partout au pays. Pendant la dernière année financière, nous avons présenté 11 expositions itinérantes au Canada, dans 17 lieux répartis dans 5 provinces. Ces expositions ont attiré plus de 150 000 visiteurs. Chacune d'entre elles était présentée en français et en anglais.
[Traduction]
Laissez-moi maintenant aborder notre planification pour 2017.
Nos musées organiseront des événements, des expositions et des activités qui mobiliseront la population non seulement de la région de la capitale nationale, mais aussi de tout le pays. Lorsque ce sera possible, nous mènerons ces projets conjointement avec des musées et d'autres partenaires, du nord au sud et d'est en ouest, et dans les deux langues officielles.
Notre principal projet pour 2017, c'est la grande exposition permanente du Musée canadien de l'histoire, qui sera l'exposition la plus importante et la plus exhaustive jamais présentée sur l'histoire du Canada. Elle serait préparée en plusieurs étapes, mais elle devrait être prête en 2017.
Grâce à son nouveau mandat, le musée pourra raconter l'histoire du Canada et de ses habitants avec une clarté et une efficacité inégalée. Le nouveau musée mettra davantage l'accent sur les thèmes majeurs, les événements charnières et les personnages clés de notre histoire nationale. Il donnera vie à notre histoire en présentant un nombre accru de trésors nationaux et d'objets qui trouveront écho auprès des Canadiennes et des Canadiens, quelle que soit leur langue, à savoir le français ou l'anglais.
Les préparatifs de la nouvelle exposition ne font que commencer, mais il est clair que la dualité linguistique canadienne recevra toute l'attention qu'elle mérite. On ignore encore de quelle manière ce thème sera présenté et expliqué, mais on sait que la consultation nationale en cours influera sur nos décisions.
Nous invitons la population canadienne à collaborer à cette nouvelle exposition. Nous avons donc lancé la consultation publique la plus ambitieuse sans doute jamais menée par nos musées. Nous demandons à la population de déterminer les thèmes, les événements et les personnalités qu'elle aimerait voir figurer dans son musée d'histoire nationale. Nous cherchons également à savoir comment les musées peuvent mieux répondre aux besoins et aux intérêts des gens, peu importe d'où ils vivent, et qu'ils parlent français ou anglais. Notre site interactif de consultation permet à la population de voter pour des suggestions de thèmes et d'en proposer de nouveaux. D'après les dernières estimations, plus de 7 000 internautes ont consulté le site.
Nous faisons également la tournée de neuf villes canadiennes, dans lesquelles nous tenons des séances d'information et des tables rondes. Dans tous les cas, nous encouragerons la participation des minorités linguistiques au moyen de communiqués diffusés dans les deux langues officielles dans les journaux locaux, sur CBC/Radio-Canada ou sur TOU.TV, et en communiquant directement avec les associations et les groupes concernés.
Nous avons joint des organisations-cadres comme la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada et le Quebec Community Groups Network, de même que des groupes locaux au sein de chaque ville sur notre itinéraire. Nous installons aussi notre stand portable dans chaque ville que nous visitons. Les questions importantes que nous posons aux passants sont les mêmes que celles que nous affichons sur notre site Web, ou que nous abordons lors des tables rondes, et ce, dans l'une ou l'autre langue officielle. À ce jour, les réactions sont bien enthousiastes.
Parallèlement, nos historiens et nos chercheurs consultent les spécialistes des universités, des musées et d'autres hauts lieux du savoir, partout au pays.
Une fois les consultations terminées, nous saurons mieux comment monter notre nouvelle exposition et élaborer notre programmation pour 2017. Ce qui est sûr, c'est que nous inviterons les Canadiennes et les Canadiens à s'informer sur l'histoire du pays, à en apprécier la richesse à sa juste valeur et à discuter entre eux du sens de l'identité canadienne en 2017.
Nous avons hâte de connaître le résultat de vos délibérations et d'écouter vos conseils sur les célébrations nationales et sur la dualité linguistique canadienne.
Forte de son mandat et des responsabilités qui en découlent, la Société nationale de l'Acadie désire souligner trois aspects qui sont essentiels, à notre avis, à l'organisation des célébrations de 2017.
Dans un premier temps, nous sommes très conscients que la dualité linguistique est encore trop souvent un sujet mal cerné à l'égard duquel de nombreux préjugés demeurent. Nous souhaitons que cette année importante que sera 2017 serve à encourager la cohésion entre nos deux communautés de langue officielle afin de leur permettre de mieux se connaître et s'apprécier, mettant ainsi en valeur les principes de notre pays qui sous-tendent la Loi sur les langues officielles.
Dans un même esprit, nous pensons qu'il est important que toutes les activités entourant cet anniversaire fassent rayonner l'ensemble de la francophonie canadienne au sein de laquelle le peuple acadien joue un rôle primordial et indéniable. Trop souvent, Canadiens et Canadiennes pensent que le Québec est francophone et le reste du pays, anglophone, effaçant ainsi du revers de la main plusieurs centaines de milliers d'entre nous qui vivent partout au Canada. Les célébrations de 2017 nous offrent une excellente occasion de corriger cette perception.
Enfin, nous recommandons la création d'un programme ou d'un mécanisme qui permettra aux communautés de mener des activités d'envergure pour faire rayonner l'anniversaire de notre Confédération, tant durant la période menant à 2017 que tout au long de l'année des célébrations.
Permettez-nous maintenant de vous donner plus de détails sur les éléments que nous jugeons essentiels et incontournables quant à l'organisation de ces célébrations dans le cadre desquelles la Société nationale de l'Acadie aimerait, pourrait et devrait jouer un rôle.
Premièrement, il s'agit d'une occasion de dialogue national.
Nous avons relevé, dans un témoignage qui avait été livré devant le Comité permanent du patrimoine canadien, un commentaire qui insistait sur la nécessité de respecter « la valeur de l'histoire locale dans l'histoire nationale ». Vous comprendrez que c'est une affirmation à laquelle nous sommes particulièrement sensibles, en Acadie. L'histoire du peuple acadien est unique. Toutefois, elle est encore trop peu ou trop superficiellement connue d'un océan à l'autre. Elle se doit d'être mise en valeur lors des célébrations de 2017 comme une des multiples et riches facettes de la francophonie canadienne de notre Confédération et de l'histoire du pays tout entier.
Nous souhaitons donc profiter des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération pour encourager un réel dialogue avec la communauté anglophone. Malgré la Loi sur les langues officielles et les efforts visant à mieux nous connaître et à sensibiliser les communautés anglophones de l'Acadie aux particularités de la francophonie canadienne, il reste trop de méconnaissance à notre endroit. Cette fâcheuse situation pourrait être corrigée par des programmes concrets de communications et d'échanges entre les deux communautés de langue officielle de notre pays.
Nous désirons aussi célébrer la relation d'amitié historique qui existe, depuis la naissance de l'Acadie, entre notre peuple et les peuples autochtones. Il s'agit là d'un exemple de coopération, de tolérance et d'entraide, valeurs qui sont les fondements mêmes de notre nation canadienne, et d'une histoire dont pourrait profiter le pays tout entier.
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Tout d'abord, je tiens à m'excuser. On nous a donné une semaine et demie pour préparer cette présentation. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps d'en faire la traduction. Nous avons essayé, mais cela n'a pas été possible. Nous avons fait de notre mieux, compte tenu des ressources dont nous disposons.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, bonjour. Je vous remercie d'avoir invité les représentants de Canadian Youth for French à comparaître dans le cadre de votre étude sur les célébrations du 150e anniversaire de la Confédération canadienne en 2017. Cela me fait grandement plaisir de parler de notre organisation, de notre vision et de nos idées avec vous.
Je vais d'abord vous donner un petit aperçu de notre organisation. Par la suite, je vais vous faire part de notre avis sur cette étude.
Canadian Youth for French est une organisation qui vise à faire augmenter le nombre de canadiens bilingues tout en favorisant une plus grande appréciation de la langue française au Canada anglais.
On le fait d'abord par l'entremise d'un premier projet, soit la Discover Zone, une plateforme Web qui présente aux jeunes qui sortent du secondaire toutes les possibilités qui leur sont offertes au niveau postsecondaire, que ce soit l'université, le collège, les échanges, les forums, les emplois ou les occasions dans les communautés francophones. Cela constituera le guichet unique pour chaque jeune qui cherche à vivre une expérience canadienne francophone après ses études secondaires.
On se concentrera sur la Discover Zone, qui est notre activité de base, jusqu'au moment où ce sera à la disposition de chaque étudiant partout au pays. Cela veut dire 310 000 jeunes de 12e année chaque année. Selon notre plan, nous devrions y arriver d'ici 3 à 5 ans, si nos finances le permettent, mais je crois que c'est réaliste. Si nous arrivons à rendre la Discover Zone accessible à chaque diplômé du secondaire, dans trois ans, on sera en mesure de contribuer grandement aux célébrations du 150e anniversaire de la Confédération. Par contre, si cela prend 5 ans, notre contribution risque de se limiter à lancer nos services au grand public au cours de l'année 2017.
La dernière fois que j'étais ici, je vous ai fait part de mon parcours personnel. À cette époque, l'organisation en était toujours à ses débuts. Depuis, nous avons fait deux grands pas.
Premièrement, nous avons obtenu notre troisième subvention de Patrimoine canadien, ce qui nous a permis de développer notre site Web et la Discover Zone. Le tout devrait être en ligne très bientôt — peut-être aujourd'hui, nous l'espérons —, et à mon avis, nous avons très bien commencé.
Deuxièmement, nous avons formé le tout premier conseil d'administration pancanadien de l'histoire de notre organisation, il y a deux fins de semaine, lors de notre AGA à Québec. La voix que vous entendez en ce moment n'est plus celle de Justin Morrow, mais plutôt celle des 11 membres représentant les régions et les communautés de notre pays, d'un océan à l'autre. Dès que notre nouveau sous-comité définira les règles pour devenir membre, ce chiffre augmentera exponentiellement. Il est incroyable d'être dans le feu de l'action, et vous devriez tous avoir hâte de voir ce qui s'en vient.
Parlons de la partie principale de notre rencontre d'aujourd'hui.
[Traduction]
Comment pouvons-nous veiller à ce que le gouvernement du Canada tienne compte de la dualité linguistique lors des célébrations du cent cinquantenaire de la Confédération?
Premièrement, j'aimerais vous féliciter d'avoir invité Canadian Youth for French à venir vous parler. Plus souvent qu'autrement, quand nous parlons de dualité linguistique, nous pensons à défendre les droits de la minorité plutôt qu'à faire en sorte que la majorité apprécie davantage nos dualités linguistique et culturelle.
J'ajouterai que la dualité linguistique ne se limite pas au principe selon lequel chacun doit pouvoir se faire servir dans la langue de son choix. Il s'agit aussi de veiller à ce que chaque personne qui souhaite profiter de sa connaissance des deux langues officielles puisse utiliser l'une ou l'autre langue dans le contexte qu'elle désire.
Avant la naissance de Canadian Youth for French, il n'y avait pas, je crois, de groupe formé de membres de la majorité qui se consacrait à faire progresser notre cause commune à l'extérieur des salles de classe du primaire et du secondaire.
Comme notre mission l'indique, nous sommes là pour veiller à ce que tout ceux qui souhaitent profiter de leur connaissance des deux langues officielles aient l'occasion de le faire, et à ce que ceux qui se trouvent dans un contexte majoritaire puissent comprendre et apprécier nos différences linguistiques et culturelles, ainsi que nos réalités.
Comment veiller à ce que le gouvernement du Canada tienne compte de la dualité linguistique lors des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération?
Le 1er novembre, vous avez entendu les témoignages de membres de la FCFA, de la FJCF et du QCGN. À la Canadian Youth for French, nous avons lu la transcription et nous sommes tout à fait d'accord sur trois grands aspects.
Alexis Couture a dit qu'il est important d'inclure des jeunes qui ne sont pas des jeunes tokens, mais bien des jeunes qui ont un rôle actif à jouer et un certain pouvoir décisionnel. Nous sommes tout à fait d'accord sur ce point.
Marie-France Kenny a affirmé qu'il faut non seulement veiller à insérer une disposition linguistique, mais une disposition linguistique solide, dans les ententes de subvention et de contribution. Encore là, nous sommes tout à fait d'accord.
On semblait aussi s'entendre pour qu'un organisme distinct supervise la planification de cet événement, et pour que cet organisme soit composé de membre des diverses communautés de partout au pays: les anglophones, les francophones, les Autochtones et les immigrants. Nous sommes totalement d'accord, mais nous aimerions ajouter que les communautés minoritaires et majoritaires de langue anglaise et de langue française devraient aussi être représentées au sein de ce comité.
Quelqu'un a demandé si la personne à la tête de cet organisme devrait être bilingue. Nous voulons qu'on aille plus loin sur ce point. Il faut non seulement que la personne dirigeante soit bilingue, mais que tous les membres du comité soient au moins capables de comprendre les deux langues officielles.
La dernière question est celle de savoir s'il faut que toutes les célébrations englobent les deux langues officielles. À l'échelle fédérale, toutes les célébrations doivent se dérouler dans les deux langues officielles. Aux échelons provinciaux et municipaux, nous croyons que là où la communauté francophone a une présence assez forte pour contribuer aux célébrations, les deux langues officielles devraient être présentes. Cependant, il faut adopter une démarche différente dans les communautés où la présence francophone n'est pas assez forte. Je pourrai en dire davantage quand je répondrai aux questions, si vous le voulez.
La question suivante à se poser porte sur la contribution de CYF à cette occasion.
Tout d'abord, nous allons avoir besoin de votre aide, et il nous faudra avoir l'assurance que notre organisation sera encore là en 2017 et que nous aurons les ressources nécessaires pour contribuer à cette grande occasion.
Deuxièmement, pour que notre organisation fonctionne, il nous faudra entretenir des liens très serrés avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Nous devons comprendre leur réalité pour pouvoir bien renseigner nos communautés anglophones et pour que nos membres puissent nourrir le plus grand respect pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire qui leur ouvrent leurs portes.
C'est la raison pour laquelle nous avons recruté deux personnes qui représentent les communautés francophones et acadiennes au sein de notre conseil. Cela explique aussi pourquoi nous avons rencontré Marie-France Kenny en de nombreuses occasions, pourquoi nous allons assister à une réunion avec l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario cet après-midi, et pourquoi nous allons continuer de tisser des liens avec tous les membres des communautés de langue officielle de toutes les régions du pays au cours des années à venir.
Cela étant dit, notre contribution dépendra de la façon dont notre organisation se développe. Si nous n'atteignons notre but que dans cinq ans, notre réseau sera encore trop jeune, nous ne serons pas en mesure de produire un effet important et nous devrons alors nous contenter de soutenir nos partenaires de langue officielle minoritaire de façon très générale.
Cependant, si nous réussissons à atteindre notre but — que nous estimons réaliste — d'ici trois ans, notre réseau de jeunes adultes passionnés de la dualité linguistique de notre pays sera capable de soutenir ces partenaires, mais en plus, il pourra sensibiliser les communautés majoritaires. Par exemple, je serai en mesure de retourner dans la capitale de la rhubarbe de l'Ontario, où il n'y a pas une forte présence francophone, pour sensibiliser mes voisins grâce à des anecdotes qui font ressortir la richesse que représente notre dualité linguistique. C'est possible, à l'échelle du pays, grâce aux membres qui seront là en 2017.
En conclusion, je vous remercie encore une fois de nous avoir donné cette occasion. En nous invitant aujourd'hui, vous dites à nos citoyens que les membres des communautés de langue officielle minoritaire ne sont pas les seuls à pouvoir soutenir notre dualité linguistique et à exprimer leur fierté; les citoyens des communautés majoritaires peuvent aussi en être fiers. Nous sommes ici. Nous sommes fiers. Célébrons ensemble notre passé, notre présent et notre avenir dans les deux langues officielles pour toute la durée des activités qui entoureront le 150e anniversaire de la Confédération.
[Français]
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins.
J'aimerais commencer par les gens de la Société du Musée canadien des civilisations.
À une réunion précédente, j'ai fait une erreur. Je m'en étais pris au représentant de Bibliothèque et Archives Canada. Mais là, je suis devant les bonnes personnes.
Plus tôt, vous avez dit que la priorité du Musée canadien des civilisations était la dualité linguistique et le 150e anniversaire en 2017. Je ne veux pas vous jouer de tour, mais c'est la réalité. Je vais vous dire une chose franchement. J'irai droit au but, parce qu'on n'a que sept minutes et j'aimerais poser des questions aux autres. J'ai de la misère à concevoir qu'on ait dû remettre au commissaire aux langues officielles une plainte comme celle qui suit:
Tout récemment, j'ai reçu par la poste une demande de contribution financière rédigée uniquement en anglais, et ce n'est pas la première fois. Je trouve déplorable qu'un organisme qui relève de la Loi sur les musées envoie sa correspondance en anglais seulement, et la seule concession faite aux francophones est une notice de la documentation. Il est inadmissible que cette correspondance soit adressée uniquement en anglais, surtout en ce qui concerne la destination du Nouveau-Brunswick.
En passant, on doit prononcer le nom de M. Thibault à la française, et non à l'anglaise.
À la toute fin du document, il est écrit qu'on peut obtenir cette lettre en français en composant le numéro 1-800 indiqué.
J'aimerais vraiment entendre la réaction de votre organisme à ce cas. Il n'y a rien de plus insultant. Pensez-vous qu'une lettre comme celle-ci à destination de l'Alberta, rédigée en français, serait acceptée? Imaginez si elle était envoyée en français en Colombie-Britannique ou en Saskatchewan. Vous en entendriez parler.
D'après les informations que j'ai obtenues, le Musée canadien des civilisations ne veut pas coopérer avec le commissaire aux langues officielles. J'aimerais entendre vos commentaires sur ce point. Comme on se dirige vers le 150e anniversaire, il serait souhaitable qu'on mette ça derrière nous.
C'est d'autant plus important que le gouvernement est prêt à dépenser 24 millions de dollars pour changer le nom du Musée canadien des civilisations pour celui de Musée canadien de l'histoire. Je pense qu'il devrait plutôt dépenser l'argent pour faire respecter la Loi sur les langues officielles.
J'aimerais entendre vos commentaires là-dessus.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à toutes et à tous d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
J'ai une question générale à poser et une question additionnelle pour Mme Schryer. Ma première question s'adresse à M. Laflamme, Mme Schryer, M. Légère et M. Morrow.
On a un rapport à rédiger et vous avez l'occasion de nous aider à le faire. Vous avez dit des choses très intéressantes, mais je vous demanderais d'essayer de résumer ce que vous souhaiteriez voir dans le rapport afin de vous aider concrètement à réussir deux choses qu'il faut distinguer. La première, c'est la possibilité de s'assurer que, dans votre secteur, la livraison des célébrations de 2017 respectera les deux langues officielles. Deuxièmement, il faut que les priorités que vous avez identifiées pour célébrer la dualité linguistique soient aussi réalisées. Donc, à la fois pour la livraison des services et l'orientation à donner aux célébrations, si vous aviez à résumer le tout en très peu de secondes, quelles seraient les choses que vous voudriez voir dans notre rapport pour qu'on les recommande au gouvernement? Je voudrais vous entendre à cet égard.
Madame Schryer, ma question additionnelle est la suivante.
Il y a eu ce changement: on passe du Musée canadien des civilisations au Musée canadien de l'histoire. Je trouve ambiguë l'expression « Musée canadien de l'histoire ». Est-ce qu'on veut dire par là que le Canada étudie l'histoire du monde? On parle du Musée canadien de l'histoire. On dirait donc qu'au Canada, on étudie l'histoire du monde, ce qui est assez près de ce que fait le Musée canadien des civilisations qui fait état de l'histoire des civilisations. C'est une petite nuance. Toutefois, est-ce qu'on dit maintenant que ce musée et sa vocation consistent à n'étudier que l'histoire du Canada? Si c'est le cas, il doit s'appeler le Musée de l'histoire du Canada. Il faut quand même être précis et, si c'est le cas, c'est selon moi dommage de limiter notre étude en ce qui a trait aux civilisations ou à l'histoire universelle.
Je pense que c'est très bien de créer un musée de l'histoire du Canada, mais je trouve dommage de le faire en rabotant un musée canadien des civilisations.
Ma question s'adresse à vous tous. Monsieur Laflamme, qu'en pensez-vous? Nous allons procéder de cette façon.
:
Je vous remercie tous d'être venus
J'adore les discussions et les débats. J'adore apprendre, et j'ai appris quelque chose aujourd'hui. Du moins, j'en sais un peu plus.
[Français]
J'ai parlé avec M. Légère, et c'est la première fois que je comprends vraiment que les Acadiens sont un peuple différent. Quelque part dans mon esprit, j'ai toujours considéré les francophones hors Québec comme un petit champignon du Québec qui existe partout au Canada.
Monsieur Légère, quand vous parlez du rassemblement des Acadiens, c'est quelque chose qui me touche profondément.
[Traduction]
Ma question s'adresse à la fois au musée et à l'association. J'ai dit au cours des discussions, même quand il était question de patrimoine, que tout cela dépasse la simple représentation linguistique. Il s'agit davantage d'une discussion sur
[Français]
la prestation des services en français et en anglais. C'est vraiment une discussion concernant la célébration de l'histoire, des cultures et des peuples du Canada. On parle des Acadiens, des Québécois, des anglophones et même des loyalistes de race noire qui ont participé à la fondation du Canada avec la United Empire Loyalists.
[Traduction]
Monsieur Légère, j'aimerais vous demander de commenter.
J'ai aussi une question pour le musée.
Compte tenu du changement de nom et de mandat du musée, quelle sera l'énergie consacrée à la représentation de l'histoire du Canada — non pas l'histoire du point de vue du vainqueur, mais une représentation véridique de ce qu'il a fallu pour bâtir ce pays?