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Je remercie le comité, M. le président et les honorables membres du comité. Je suis heureux de prendre la parole devant vous aujourd'hui, avant Noël. Je suis ici pour deux heures, ou jusqu'à ce que nous soyons appelés à voter.
J'aimerais d'abord prendre un moment pour souligner les travaux du comité, notamment le rapport, déposé le 8 novembre dernier, sur la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne. Ce document important sera utile dans le cadre de notre travail pour les langues officielles.
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Daniel Jean, sous-ministre de Patrimoine canadien, et de M. Hubert Lussier, sous-ministre adjoint pour la citoyenneté et le patrimoine.
[Traduction]
Notre gouvernement s'est engagé à maintes reprises à promouvoir nos deux langues officielles, et il a tenu ses engagements.
Comme vous le savez, le Canada est le deuxième pays du monde quant à sa superficie, mais se classe au 34e rang par rapport à sa population. Qu'est-ce qui nous unit? À mon avis, ce sont nos langues officielles, nos arts et notre culture, et le fait de pouvoir partager nos récits et notre histoire.
Les langues officielles sont une richesse et un atout pour tous les Canadiens. C'est pourquoi nous avons maintenu, dans le Budget de 2012, l'appui destiné à protéger, à célébrer et à renforcer la dualité linguistique au Canada. Nous nous assurons en même temps que nos investissements donnent des résultats concrets pour les Canadiens.
Je le redis, alors que nous avons été amenés à faire des choix difficiles dans le budget, qui prévoit des réductions de dépenses dans l'ensemble du gouvernement, nous avons décidé de ne pas réduire d'un seul centime le financement des langues officielles. En effet, nous nous sommes engagés à suivre pendant cinq ans la Feuille de route sur les langues officielles, feuille de route que le comité a d'ailleurs étudiée.
Afin de poursuivre le débat, j'ai publié récemment le rapport annuel du ministère sur les langues officielles.
[Français]
Comme j'en fais état dans le rapport, Patrimoine canadien gère deux grands programmes d'appui aux langues officielles: un pour le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire, et l'autre pour la mise en valeur du français et de l'anglais dans la société canadienne.
Nos actions, dans ce cadre, donnent des résultats concrets. En voici quelques exemples.
Plus de 240 000 jeunes issus de communautés minoritaires étudient dans leur langue et 2,4 millions de jeunes apprennent le français ou l'anglais à titre de langue seconde. L'effectif des classes d'immersion a augmenté de 10 % au cours des cinq dernières années.
Nous contribuons à l'offre de services dans la langue de la minorité dans des secteurs comme la justice, la culture, les services municipaux et la santé. Par exemple, une quinzaine de nouveaux programmes de formation en santé en français ont été créés depuis 2008. Il y a plus de 1 500 nouveaux diplômés, dont 86 % travaillent au sein des communautés de langue officielle.
[Traduction]
Au plan de l'immigration, le projet « Recrutement et intégration des immigrants d'expression française » a permis de mettre en place 121 points de service pour les nouveaux arrivants dans 24 villes du pays.
Nos investissements permettent aussi de soutenir le travail des médias des communautés minoritaires, des centres et des écoles communautaires ainsi que des organismes de jeunes et de parents, et divers organismes culturels qui font la promotion du français et de l'anglais.
Par ailleurs, le rapport annuel rend compte de mon rôle de coordination de l'appui aux langues officielles parmi les institutions fédérales. Ces institutions ont toutes des responsabilités à l'égard des communautés de langue officielle et de la dualité linguistique.
Le ministère travaille avec les institutions de l'ensemble du gouvernement pour s'assurer que les communautés francophones et anglophones aient accès, dans la langue de leur choix, aux divers programmes et services offerts, que ce soit en culture, en développement social, en programmes jeunesse, en développement économique ou dans d'autres domaines.
[Français]
Comme vous le savez, nous préparons la suite à donner à la Feuille de route, qui prend fin en mars 2013.
Lorsque j'ai comparu devant votre comité en mai dernier, je m'apprêtais à mener avec mes collègues la plus vaste consultation sur les langues officielles de l'histoire du pays. Au cours de l'été, nous sommes allés dans 22 communautés, petites et grandes, partout au Canada. En tenant compte du volet en ligne des consultations, nous avons reçu des commentaires de presque 2 600 Canadiens qui se préoccupent des langues officielles. Je suis heureux, aujourd'hui, de pouvoir rendre compte de ces consultations devant le comité.
Les consultations m'ont permis d'entendre des Canadiens francophones et anglophones qui sont sur le terrain. On nous a dit que l'éducation était une priorité pour les communautés. Un grand nombre de participants ont fait valoir l'importance de la collaboration avec les provinces et les territoires quant à l'enseignement du français ou de l'anglais en tant que langue seconde. On nous a dit également que l'immigration était un sujet important au regard de la croissance des communautés minoritaires.
[Traduction]
Comme vous le savez, Statistique Canada a récemment diffusé des données sur la composition linguistique de la société. On remarque que la proportion de Canadiens de langue maternelle française ou anglaise a diminué, malgré que leur nombre augmente. Les nouveaux Canadiens ayant une langue maternelle autre que le français ou l'anglais représentent, plus que jamais, une part plus grande de la population. On doit penser à l'intégration des nouveaux arrivants à leur milieu pour qu'ils puissent réussir et profiter des avantages économiques de la dualité linguistique canadienne.
Les Canadiens ont également rappelé qu'il est important pour eux d'avoir accès à des soins de santé dans leur langue. Par ailleurs, ils ont abordé à maintes reprises le sujet des arts et de la culture. Par leur action, nos artistes et nos artisans mettent en effet leur communauté en valeur au Canada et dans le monde, et ils contribuent aussi au sentiment d'appartenance à une société qui tient à sa dualité linguistique.
Enfin, les participants ont soulevé l'enjeu du développement économique. Il a été question d'appui à l'entreprenariat, de soutien à l'économie créative et de formation pour favoriser l'accès à l'emploi.
Au cours des cinq dernières années, les investissements de notre gouvernement dans le cadre de la feuille de route ont permis de mettre en valeur nos deux langues officielles et d'appuyer l'essor des communautés francophones et anglophones en situation minoritaire.
L'objectif de notre gouvernement est de voir à ce que nos investissements continuent de profiter de façon tangible et concrète aux communautés et qu'ils permettent de promouvoir les deux langues officielles du Canada. Nous allons nous assurer de gérer de manière aussi efficace que possible les initiatives de notre prochaine feuille de route sur les langues officielles.
[Français]
Avant de conclure, j'aimerais ajouter quelques mots sur un sujet que le comité étudie en ce moment, c'est-à-dire la dualité linguistique durant les célébrations du 150e anniversaire du Canada en 2017.
Les langues officielles de notre pays font partie intégrante de notre patrimoine collectif. Elles doivent aussi faire partie de la planification des anniversaires d'envergure nationale. En fait, nous mettons déjà à profit l'expérience que nous avons acquise ces dernières années, que ce soit durant le 400e anniversaire de la ville de Québec, en 2008, ou lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2010, à Vancouver et à Whistler.
[Traduction]
Nous encourageons aussi l'utilisation de nos deux langues officielles dans le cadre des événements à venir d'ici 2017.
En 2015 par exemple, le Canada accueillera les jeux panaméricains et parapanaméricains à Toronto. Les organisateurs travaillent donc déjà avec la communauté francophone pour que ces jeux reflètent, dans le respect et la fierté, la dualité linguistique canadienne.
En 2017, le 150e anniversaire du Canada sera l'occasion idéale de faire connaître l'apport des francophones et des anglophones d'hier et d'aujourd'hui à la création de notre pays.
Je vous remercie de votre attention et je remercie le comité de son travail.
Je vous remercie également, monsieur le président, de m'avoir invité.
Comme vous, nous voulons que, en respectant, en célébrant et en prônant les deux langues officielles du Canada, les mesures et l'appui du gouvernement aient des effets réels, directs et concrets pour les Canadiens partout au pays.
Je vous remercie beaucoup.
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J'ai ici les chiffres pour chaque province. On travaille, comme vous le savez, avec les provinces et les territoires, avec lesquels on a des ententes. Il s'agit d'une entente de cinq ans où on s'est engagés à livrer de nouvelles sommes pour qu'ils puissent répondre aux attentes sur le plan de l'éducation et augmenter le nombre d'élèves qui font leurs études dans les langues officielles.
J'ai les chiffres, ici.
[Traduction]
En Saskatchewan, par exemple, le nombre d'étudiants inscrits en français intensif et en français approfondi est passé de 400 à presque 800 et a donc presque doublé de 2007 à 2008.
Au Nouveau-Brunswick, ce pourcentage d'inscription est passé de 36 p. 100 en 2007-2008 à 70 p. 100 cette année. Ainsi, le pourcentage d'étudiants de 10e année ayant réussi le test de compétence orale dans les programmes intermédiaires est passé de 36 à 70 p. 100.
Entre 2008 et 2012 en Nouvelle-Écosse, le pourcentage d'étudiants de la sixième à la neuvième année ayant réussi au test provincial d'évaluation en français langue seconde est passé de 77 à 85 p. 100.
En Ontario, nous avons créé plus de 1100 places de garderie dans les écoles de langue française.
La province du Québec a vu une augmentation des centres communautaires qui offrent des services éducatifs aux enfants.
L'éducation se renforce. Dans le Canada anglais, les inscriptions en immersion française ont augmenté de 10 p. 100 depuis que le gouvernement est au pouvoir. Ce qui va être vraiment essentiel à l'avenir, comme le montrent les chiffres de Statistique Canada… Je pense que tout le monde ici connaît bien les chiffres. En 2001, si ma mémoire est bonne, 4,4 p. 100 des Canadiens en dehors de la province du Québec s'exprimaient d'abord en français. En 2006, ce chiffre est passé à 4,2 p. 100 et tout dernièrement, il était de 4 p. 100. Or, le nombre de Canadiens qui parlent plus d'une langue augmente considérablement.
Pour que le Canada reste un pays où l'anglais et le français sont parlés dans toutes les régions, il y a deux moyens à prendre.
Premièrement, il faut que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, mais surtout les provinces, concentrent leur action dans ce domaine. On peut tirer parti des investissements fédéraux pour obtenir de meilleurs résultats en éducation. On doit s'assurer un système d'éducation efficace qui enseigne à davantage de jeunes, surtout dans le Canada anglais, la valeur d'apprendre et de parler un français de qualité.
Parallèlement, et c'est là le deuxième moyen d'arriver au but, il faut s'assurer que le Canada est considéré comme un pays accueillant pour les immigrants de langue française.
Vous savez, le Canada est le seul pays du G8 à avoir eu un accroissement net des flux d'immigrants durant la récession. Dans tous les autres, ces flux ont baissé. Comme vous le savez par ailleurs, dans de nombreux pays, dont les États-Unis, il y a des mouvements politiques extrêmement opposés à l'immigration. Nous n'avons pas cela au Canada, ce n'est pas dans notre tradition. Aucun de nos partis politiques ne manifeste de sentiments anti-immigration. C'est un avantage incroyable pour ce pays, les Canadiens se rendent compte de l'importance de l'immigration pour le bien-être économique et social du pays.
Aux fins de l'unité nationale et pour favoriser les deux langues officielles, il est essentiel de faire valoir auprès des jeunes la valeur d'apprendre les langues officielles du Canada. Il est aussi essentiel d'avoir un système d'immigration accueillant qui attire des immigrants de langue française en leur permettant d'atteindre leurs objectifs professionnels dans la langue officielle de leur choix.
Lors de la dernière campagne électorale, je crois que tous les partis politiques ont parlé de l'intégration des Néo-Canadiens dans le marché du travail. Or, le plus grand obstacle au plein accès à tous les débouchés qu'offre la société canadienne, ce n'est pas la reconnaissance des diplômes, c'est en vérité la barrière linguistique. S'il est vrai que des immigrants ont du mal à s'intégrer dans la société canadienne parce qu'ils parlent français, c'est à ce problème qu'il faut s'atteler en tant que pays.
Nous voulons que les Néo-Canadiens, qu'ils viennent du Rwanda ou de partout ailleurs dans la francophonie, puissent avoir des possibilités d'ascension sociale, qu'ils s'installent à Edmonton ou à Vancouver. Nous voulons nous assurer que la barrière linguistique des langues officielles soit de plus en plus facile à franchir au fil du temps.
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Vous avez soulevé quelques points pertinents. Vous avez raison, les arts et la culture feront partie de la prochaine feuille de route. Je vous le confirme. J'en ai fait la promesse aux diverses collectivités canadiennes. Lors des tables rondes tenues dans l'ensemble du pays, j'ai constaté que, lorsque nous ajoutons ce cinquième pilier à la feuille de route, en l'occurrence les arts et la culture...
J'étais un jeune anglophone de la Colombie-Britannique qui s'est efforcé d'y apprendre le français. Ce n'était pas une mince tâche car tout se passait en anglais dès que je quittais la salle de classe. Si en plus des cours de français, vous pouvez assister à des films, à des pièces de théâtre et à des spectacles musicaux en français, vous améliorez votre compréhension de la langue et votre aisance à vous exprimer. C'est un environnement propice pour ceux qui veulent bien apprendre le français. Ce qui est encore préférable, c'est de pouvoir apprendre le français dans un environnement canadien, auprès des Acadiens, des Québécois ou des Franco-Manitobains, qui ont un contexte historique qui leur est propre et qui sont fiers du fait français dans leur milieu. La culture est très importante pour faciliter l'expression du fait français.
Pour répondre à votre première question, je vous dirai que les arts et la culture feront effectivement partie de la prochaine feuille de route et que les fonds qui y seront consacrés seront très importants. On m'a dit à maintes reprises que les vitrines musicales étaient très populaires.
Monsieur le président, je sais que je dois abréger mes réponses, mais il s'agit d'un aspect important. La deuxième question portait sur les fonds consacrés aux arts et à la culture des collectivités anglophones du Québec. Cette question a été soulevée à maintes reprises. Notre gouvernement n'essaie pas seulement de financer les arts et la culture des collectivités anglophones du Québec par l'intermédiaire de Patrimoine canadien. Il cherche aussi à offrir un mécanisme transparent de demande de fonds. À ce chapitre, le Conseil des arts du Canada joue également un rôle important.
Comme vous le savez, le Conseil des arts du Canada reçoit du gouvernement canadien un montant annuel de 181 millions de dollars. Nous devons cependant nous assurer que tous nos organismes culturels fédéraux ou provinciaux n'accordent pas les subventions aux mêmes personnes et ne modifient pas les critères pour empêcher une personne qui présente une première demande d'obtenir les fonds destinés à la culture. Il faut garantir que nous pouvons aider les organismes culturels naissants.
Je dois dire qu'au Québec, on insiste pour que le gouvernement canadien remette à la province les fonds sans exiger de garanties, ce qui me pose problème, étant donné que les divers intervenants culturels n'auront pas le même accès aux fonds si le gouvernement canadien n'y voit pas.
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Oui. La planification va bon train. Je peux vous le confirmer. En fait, les témoins qui ont comparu devant votre comité sur le 150
e anniversaire n'étaient pas les seuls à vouloir aborder cet aspect. Comme vous le savez, cet anniversaire sera profitable à notre pays.
Je vous dirai d'emblée que nous ne pouvons pas nous inspirer des autres pays qui ont célébré leur 150e anniversaire. Certains d'entre eux n'ont rien fait parce qu'ils considèrent que ce n'est pas une étape importante. Certains fêtent leur 50e anniversaire alors que d'autres le font pour le 75e, le 100e, le 200e ou peut-être le 250e. Mais il y a des pays qui ont célébré leur 150e d'une façon grandiose.
Au Canada, nous pouvons tabler sur cette occasion, et j'estime qu'il serait sage de le faire. Il faut souligner le tout d'une façon particulière. Comme je l'ai signalé dans ma déclaration, nous sommes le deuxième pays au monde pour la superficie, mais nous nous classons au 34e rang pour la population. Nous devons donc profiter des occasions qui s'offrent à nous pour célébrer un événement important pour l'ensemble de la population canadienne.
Notre pays a été le théâtre de bien des célébrations à caractère régional, mais je ne crois pas que les gens de ma circonscription comprennent l'importance du 400e anniversaire du Québec. Lorsque nous avons planifié les célébrations du bicentenaire de la Guerre de 1812, nous avons constaté que les régions autres que le sud-ouest de l'Ontario ne comprenaient pas bien l'importance de cette guerre. Nous avons voulu sensibiliser l'ensemble de la population canadienne.
Beaucoup de groupes auront donc peut-être des idées lumineuses pour leurs localités, et dont les autres pourront s'inspirer. Nous voulons consulter l'ensemble des Canadiens comme nous l'avons fait pour la feuille de route, et je peux vous dire que mon ministère et moi en avons tiré un avantage incroyable parce que nous avons pris connaissance du travail magnifique qui s'accomplit un peu partout au pays en matière de langues officielles.
En outre, nous voulons écouter les idées lumineuses des Canadiens sur le 150e anniversaire. Au cours de la nouvelle année, je participerai à des tables rondes dans l'ensemble du pays sur le 150e anniversaire du Canada, exercice qui devrait déboucher sur une proposition d'envergure pour les célébrations du 150e anniversaire.
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Bien sûr. C'est parfois difficile. On nous pose souvent la question concernant la culture et les organisations culturelles. Par exemple, si nous avons... Nous avons ajouté une cinquième priorité à la feuille de route, la langue et la culture. Les gens demandent comment nous savons s'il y a eu des retombées. Les organisations ont présenté des demandes pour bénéficier des 14 millions de dollars que nous avons réservés. Celles qui répondaient aux critères ont dépensé les fonds reçus. Les enfants sont allés au festival. Le temps nous dira si l'investissement en valait la peine. Rien ne permet de savoir si les subventions ont permis aux enfants de vivre une belle expérience, n'est-ce pas?
Cependant, d'autres programmes donnent des résultats plus concrets. Par exemple, nous parlions d'immersion en français... En passant, ce programme connaît beaucoup de succès. M. Dion l'a dénoncé, mais soyons sérieux. Une augmentation de 10 p. 100 des inscriptions pour l'enseignement immersif en français au pays, c'est fantastique.
Les libéraux n'ont jamais vu ça. Nous sommes très fiers de nos résultats, mais nous n'avons pas forcé les provinces. Nous avons travaillé avec elles et fourni les fonds nécessaires. Nous répétons fièrement que les deux langues officielles au Canada sont importantes.
L'augmentation de 10 p. 100 des inscriptions pour l'immersion en français des jeunes Canadiens, c'est un résultat tangible. La langue qu'on apprend en bas âge, c'est un acquis pour la vie qui ouvre la voie à l'apprentissage d'une deuxième et d'une troisième langue. On devient fier du patrimoine et du passé, du présent et de l'avenir du Canada sur le plan du bilinguisme. Je suis très fier de cette grande réussite.
Nous pouvons parfois mesurer les résultats concrets et les retombées des investissements. Partout au pays, des milliers d'infirmières et de médecins apprennent le français pour servir les collectivités dont une partie importante de la population est francophone. Si quelqu'un appelle en panique et dit...
[Français]
« Oui, mon jeune enfant a des problèmes avec ses jambes. Il a besoin d'aide. Pouvez-vous m'aider? »
[Traduction]
On ne peut pas lui répondre qu'il est impossible de l'aider. La personne a besoin de soutien. Dans un moment de panique, les gens doivent être en mesure de communiquer dans la langue officielle de leur choix. Grâce au programme maintenant mis en oeuvre, les médecins et les infirmières peuvent apprendre le français et aider les gens en panique qui appellent et qui disent...
[Français]
« Oui, j'ai une crise avec mon petit enfant. Il y a quelque chose d'anormal avec ses jambes. Il y a ici une urgence, pouvez-vous m'aider? »
[Traduction]
Les gens peuvent obtenir une réponse en français. Des centaines et des milliers d'infirmières et de médecins ont été formés au pays grâce à cet investissement. C'est un avantage réel. Nous allons maintenir le programme, qui va continuer de fonctionner et de donner de bons résultats.
Lorsque les gens verront dans la prochaine feuille de route le travail accompli et nos efforts continus, ils vont comprendre que les langues officielles au pays se portent très bien. Nous devons continuer de prendre des mesures et d'offrir ces services.
:
C'est important, parce que... Comment puis-je l'expliquer? Des gens issus d'une longue descendance francophone vivent dans des collectivités où le fait français disparaît lentement. Des gens portent le nom Leblanc ou Laframboise, mais parlent anglais au quotidien, parce que le fait français a été délaissé.
C'est entre autres pourquoi la feuille de route prévoit des fonds pour les agences régionales de développement économique, n'est-ce pas, Hubert? Lui et moi en avons beaucoup discuté l'autre jour.
C'est entre autres pourquoi Diversification de l'économie de l'Ouest fait partie de la feuille de route pour les langues officielles. Pour être honnête, je dois dire que les résultats sont mitigés, mais les fonds du ministère visent à soutenir les entreprises qui utilisent la langue officielle minoritaire pour continuer de fournir cette expérience et protéger le fait français.
Je ne veux pas que l'expérience que je vis dans ma collectivité d'origine soit la norme dans le reste du Canada. Maillardville fait partie de Coquitlam, une ville qui compte environ 130 000 personnes. Maillardville est la principale collectivité francophone à l'Ouest de la rivière Rouge. C'est inhabituel et charmant. Bien des gens portent un nom francophone.
J'ai fréquenté l'école secondaire de premier cycle de Maillardville. C'est la meilleure école d'immersion en français là-bas, mais la collectivité elle-même est presque devenue une curiosité. On y va pour admirer l'architecture française, pour acheter du pain et pour le Festival du Bois, mais il n'y a pas de collectivité francophone dynamique. On dirait que la collectivité s'est dissoute au fil du temps en raison de la croissance de la population et du manque de stratégie cohérente pour le fait français. Le tourisme fait exception, et on peut voir comment une collectivité francophone vivait il y a 200 ans.
On peut visiter Maillardville et acheter un café pour 50 ¢, mais je préférerais que la collectivité soit dynamique et forte. Même si elle n'est pas grande, la collectivité doit montrer aux Canadiens anglophones des régions voisines qu'on peut vivre et prospérer dans les deux langues officielles. La connaissance du français permet aux anglophones de profiter d'un marché plus grand pour vendre leurs produits et de plus d'activités sociales. Les chances de progresser sont supérieures si on peut s'exprimer dans plus d'une langue. C'est profitable, et les gens doivent donner l'exemple au niveau local. Les anglophones qui songent aux occasions offertes à l'échelle mondiale comprennent qu'ils mieux outillés s'ils apprennent le français.
Nous n'avons pas fourni assez d'efforts dans bien des collectivités. Un des objectifs de la feuille de route, c'est d'avoir des collectivités dynamiques et prospères partout au pays, pas des curiosités qui servent à vendre des produits.
Par expérience, je pense que nous obtenons de bons résultats. Comme vous l'avez indiqué, vous avez des possibilités dans votre circonscription. C'est très important d'offrir des occasions pour garantir la vitalité des langues officielles.