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Bienvenue à la 83
e séance du Comité permanent des langues officielles, en ce mardi 28 mai 2013. Conformément à l'article 108 du Règlement, nous nous penchons sur les programmes d'immersion dans la seconde langue officielle au Canada.
[Traduction]
Avant de commencer...
[Français]
j'ai deux choses à mentionner.
Premièrement, nous n'avons qu'un témoin pour la séance de jeudi de même que pour celle du mardi suivant. Je vais donc annuler la séance de jeudi et convoquer les deux témoins pour la séance du mardi suivant.
[Traduction]
C'était mon premier point.
En deuxième lieu, l'appel de la sonnerie se fera entendre tout à l'heure, à 16 h 10, pour indiquer que le vote se tiendra 30 minutes plus tard.
J'aimerais tout d'abord demander aux membres du comité s'ils veulent que la séance soit levée au son de la sonnerie 30 minutes avant le vote, 10 minutes plus tard, ou encore 15 minutes plus tard. J'ai besoin de vos instructions à ce sujet.
Veuillez m'excuser, je voulais dire « suspendre » la séance 10 minutes après l'appel de la sonnerie, ou bien 30 minutes...?
Monsieur Galipeau.
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Très bien. Nous allons donc suspendre la séance à l'appel de la sonnerie, mais commençons par écouter l'exposé de Canadian Parents for French. Nous suspendrons ensuite nos travaux 50 minutes, puis reviendrons à 16 h 30 afin de poursuivre.
Ne vous en faites pas si vous n'êtes pas en mesure de revenir pour 16 h 30. Nous écouterons les témoignages à quorum réduit.
À 16 h 30, Patrimoine canadien aura 10 minutes pour nous présenter sa déclaration préliminaire, après quoi nous poursuivrons avec 50 minutes de questions et de réponses avant de lever la séance à 17 h 30. Est-ce d'accord? Voilà le programme d'aujourd'hui.
En terminant, je veux vous dire que nous avons une date provisoire pour le ministre , soit le 13 juin, mais que nous attendons toujours la confirmation de son cabinet. Lorsque ce sera confirmé, nous vous aviserons sans tarder.
Nous accueillons aujourd'hui un groupe de témoins. Je souhaite la bienvenue à Mme Perkins et à M. Rothon, qui représentent Canadian Parents for French. Vous pouvez commencer votre déclaration préliminaire.
Comme Mme Perkins avait commencé à le dire, le mémoire que nous avons remis au comité présente un aperçu de l'enseignement du français langue seconde au Canada. Il remet également en contexte les recommandations de longue date de Canadian Parents for French, ou CPF, qui portent sur la façon d'améliorer les programmes actuels de français langue seconde, le moment où il convient de présenter les programmes aux enfants, l'amélioration de l'accès aux programmes, surtout pour les immigrants et les enfants ayant des troubles d'apprentissage, la création de programmes pour aider les étudiants de niveau postsecondaire, et les ententes dans le cadre du Programme des langues officielles dans l'enseignement, ou PLOE.
Nous nous attarderons aujourd'hui à la position de CPF sur les ententes dans le cadre du PLOE et sur la façon dont l'apprentissage du français langue seconde au Canada pourrait en profiter encore plus. Nous aborderons deux volets essentiels, à savoir la reddition de comptes et la transparence, et ensuite la stratégie axée sur les résultats.
En ce qui concerne le premier volet, chaque province et territoire négocie une entente distincte découlant de l'entente-cadre conclue par Patrimoine canadien et le Conseil des ministres de l'Éducation, ou CMEC. Ce qui est positif, c'est que chaque province ou territoire peut ainsi adopter un plan d'action adapté aux besoins particuliers de ses citoyens et de son système d'éducation. Par contre, nous avons bien souvent du mal à obtenir de l'information sur ces ententes, à participer au processus de renseignement et à connaître les résultats produits grâce aux fonds.
Pour notre part, le plus grand défi consiste à savoir où va l'argent une fois qu'il parvient aux provinces et aux territoires. Sert-il aux salles de classe, aux projets, à l'administration, aux activités exclusives au français langue seconde, ou aux revenus généraux? Il faut le savoir, car le financement est invariablement ce qui freine la croissance des programmes de français langue seconde et d'immersion française. S'il n'y a ni transport, ni professeurs, ni salles de classe, ni aides particulières pour les étudiants ayant des besoins particuliers ou des troubles d'apprentissage... Encore aujourd'hui, nous ne connaissons pas les véritables frais de démarrage d'un programme d'immersion française en bas âge. Les arrondissements scolaires qui évaluent la possibilité de mettre en place un tel programme doivent absolument connaître la réponse à cette question.
Je vois que Mme Perkins est de retour. Devrions-nous...?
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Très bien. Faisons une autre tentative. Cette bonne vieille technologie...
Même s'ils sont précis et complets, les rapports financiers ne permettent pas de mesurer totalement la réussite des programmes de français langue seconde d'un bout à l'autre du pays. Pour les prochaines ententes dans le cadre du PLOE, nous aimerions donc préconiser l'adoption d'une stratégie axée sur les résultats permettant de fixer des cibles réalistes et mesurables. Nous savons par expérience que le financement fédéral n'a pas toujours été utilisé aussi efficacement qu'on l'aurait souhaité dans le cadre des ententes, et nous croyons qu'il est temps que le gouvernement fédéral prenne l'initiative de fixer des cibles concrètes.
[Français]
Par exemple, une seule entente, soit celle de l'Ontario, se donne comme objectif d'augmenter le nombre d'étudiants qui ont des difficultés d'apprentissage. De plus, aucune entente ne s'attaque aux problèmes qu'ont les étudiants immigrants à accéder aux programmes FLS.
Canadian Parents for French demande que les prochaines ententes encouragent la formulation de politiques encourageant l'accès équitable des étudiants qui ont des difficultés d'apprentissage et des étudiants immigrants aux programmes de français langue seconde.
[Traduction]
De plus, même si les ententes passées visaient à maintenir ou à augmenter le nombre d'élèves inscrits aux programmes de français langue seconde, les prochaines ententes devront inclure des objectifs ambitieux pour en améliorer le taux de rétention, puisqu'il est d'environ 36 p. 100 pour les immersions françaises et de 6 p. 100 pour le français de base, de la maternelle à la fin du secondaire.
CPF recommande que toute entente du PLOE préconise des politiques traitant du problème de rétention des programmes de français langue seconde.
[Français]
La Feuille de route pour les langues officielles du Canada a créé une vision pour l'avenir des langues officielles et le bilinguisme au Canada. Nous croyons que les ententes sont des outils qui permettent au gouvernement de réaliser sa vision.
[Traduction]
CPF recommande également que les ententes du PLOE comportent toutes des mesures pour évaluer l'efficacité des programmes de français langue seconde et, lorsque ces ententes prendront fin en 2017, qu'un rapport soit préparé pour illustrer la réussite des programmes et dresser la liste des pratiques exemplaires pour les ententes à venir.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vais dire quelques mots avant de céder la parole à mon collègue Jean-Pierre Gauthier, qui fera la présentation.
J'aimerais évidemment vous remercier de nous offrir l'occasion de parler de langues secondes, un thème qui est au centre du ministère du Patrimoine canadien depuis de longues années. Mes collègues, Jean-Pierre Gauthier, directeur général des langues officielles, et Yvan Déry, directeur des politiques des langues officielles au ministère du Patrimoine canadien, sont avec moi aujourd'hui pour répondre à vos questions.
[Traduction]
Si vous me le permettez, j'aimerais brièvement expliquer le contexte entourant ce dont Jean-Pierre va parler. Son exposé portera à la fois sur l'enseignement dans la langue de minorité et sur l'enseignement de la langue seconde.
Comme vous le savez, l'enseignement dans la langue de minorité renvoie à l'éducation des élèves des communautés de langue officielle en situation minoritaire, c'est-à-dire à ceux qui vont à l'école en anglais au Québec, et à ceux qui se font enseigner en français dans le reste du Canada.
Même si l'enseignement de la langue seconde officielle et l'enseignement dans la langue de minorité sont deux sphères d'activité dissemblables qui poursuivent des objectifs différents, mais complémentaires, et qui appartiennent à deux programmes distincts de Patrimoine canadien, ces deux volets suivent la même logique et utilisent des outils communs en ce qui a trait aux modes de prestation et au besoin d'une grande collaboration avec les provinces et les territoires. L'exposé sera donc structuré ainsi.
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Je remercie les membres du comité, et je vous remercie, monsieur le président. Afin de maximiser le temps alloué à la période des questions, je propose de faire un survol rapide de la présentation qui vous a été distribuée. Je vais commencer, sans plus de préambule.
La première page de notre présentation vous offre un rappel du cadre juridique qui gouverne les questions d'éducation dans la langue minoritaire et également dans la langue seconde. On y mentionne également que l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés stipule que les Canadiens ont le droit de faire instruire leurs enfants dans leur première langue.
On mentionne également qu'une disposition de la Loi sur les langues officielles enjoint le à prendre les mesures qu'il estime nécessaires pour appuyer les provinces en vue d'offrir aux Canadiens francophones et anglophones en situation minoritaire une éducation dans la langue de leur choix et à offrir aux jeunes Canadiens la possibilité d'apprendre leur seconde langue officielle. Ce sont donc les assises sur la base desquelles le ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles intervient dans le domaine de l'éducation, en collaboration avec les provinces.
La page suivante vise peut-être à mettre les choses en contexte et à clarifier un peu la mécanique qui existe relativement aux ententes que nous avons avec les provinces et les territoires en matière d'éducation.
[Traduction]
Pour commencer, permettez-moi de mentionner que cette collaboration est en place depuis environ 40 ans et comporte deux étapes. La première est la conclusion d'une entente multilatérale avec l'ensemble des provinces et des territoires ainsi que le gouvernement fédéral, qui vise à définir collectivement les critères de base, la répartition des ressources et les principaux paramètres.
La deuxième étape consiste à négocier tour à tour des ententes bilatérales avec les provinces. Pour y parvenir, nous discutons avec chaque province et territoire afin de comprendre ses objectifs en matière d'éducation et ses priorités pour le prochain mandat...
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Merci, monsieur le président.
Notre protocole d'entente multilatéral qui est en vigueur nous fournit les grands paramètres. Nous négocions de gré à gré, avec chaque province, des ententes bilatérales. À la page 4, on retrouve un survol rapide du contenu du protocole d'entente.
Premièrement, on établit que le financement annuel en matière d'immigration est de 259 millions de dollars par année. Vous pouvez voir que la grande majorité de ces fonds est allouée pour l'appui aux provinces pour ce qui est de l'éducation dans la langue minoritaire ou de l'enseignement de la langue seconde. Cette somme totalise 234,5 millions de dollars combinés. Un peu moins de 10% des fonds sont alloués annuellement à deux programmes jeunesse qui sont gérés par le Conseil des ministres de l'Éducation du Canada. Ces programmes permettent des échanges et permettent aussi à des moniteurs de se joindre à des professeurs dans les salles de classe pour faciliter et enrichir l'enseignement de la langue première ou de la langue seconde. Cela vous donne une idée de l'ampleur du protocole d'entente quant à son financement.
Je pense qu'une partie des observations qui touche les ententes fédérales-provinciales-territoriales concerne la façon dont on mesure le rendement et les résultats atteints. À la page 5, on explique que le protocole d'entente met en avant six domaines de résultats et que cela est convenu avec les provinces. À l'intérieur de ces domaines de résultats, dans le cadre des ententes bilatérales, on demande à chaque province de préciser quelles mesures elle entend prendre, que ce soit à l'égard de l'enseignement de la langue seconde ou de l'enseignement dans la langue minoritaire. Le tableau vous donne des exemples du genre d'initiatives que les provinces ou les territoires peuvent prendre pour arriver aux domaines de résultats identifiés dans le protocole d'entente.
À la page 6, il est question de la façon dont la reddition de comptes est structurée par la suite. Nous sommes bien conscients qu'il s'agit d'un domaine de compétence provinciale ou territoriale. Ce sont donc les provinces qui établissent les priorités en fonction de leurs priorités générales en matière d'éducation. Ce sont aussi les provinces qui, dans le cadre de discussions qu'elles ont avec nous, identifient et proposent les cibles et les indicateurs de rendement qu'elles vont utiliser. Nous documentons les objectifs, les cibles et les indicateurs que les provinces établissent et nous nous en satisfaisons. D'année en année, nous nous assurons que les fonds déboursés par les provinces correspondent à la planification qui avait été établie en vertu de nos ententes.
Dans un premier temps, les provinces et territoires remettent des rapports financiers annuels. Nous leur demandons à tous les deux ans de mesurer leur progrès par rapport à leurs cibles. Une discussion s'engage alors entre nos services et les provinces. Le but est de s'assurer que les progrès et les efforts déployés ont été bien mesurés.
[Traduction]
Il y a aussi les procédures régulières des ministères — à savoir les évaluations et les vérifications —, qui s'appliquent aux ententes dans le cadre des programmes.
En dernier lieu, nous avons le rapport annuel du ministère, qui reflète l'essence de nos activités.
Aux pages 7 et 8 se trouvent une série d'exemples de cibles qui illustrent un peu mieux ce dont nous parlons. La première ligne de la page sur l'enseignement dans la langue seconde présente un exemple d'objectif que les Territoires du Nord-Ouest doivent atteindre quant à la participation des élèves.
Vous avez ensuite l'objectif qui a été fixé au moment de la conclusion de l'entente, puis la colonne de droite présente les résultats obtenus jusqu'à maintenant, selon le rapport provisoire déposé après deux ans, soit au cours de l'exercice 2010-2011. La quatrième année vient de prendre fin le 31 mars dernier, et nous attendons les rapports des provinces et des territoires pour avoir un portrait complet de l'ensemble des quatre années qu'ont duré les derniers protocoles d'entente.
En passant, la page 8 présente les mêmes renseignements, mais il s'agit cette fois-ci de l'enseignement dans la langue de la minorité, dans le cadre de nos activités avec les provinces et les territoires. On présente encore ici une sélection de cibles et de résultats rapportés par les provinces dans leurs rapports bisannuels sur les progrès et les résultats.
[Français]
Passons aux pages 9 et 10. En prenant un pas de recul, on essaie de saisir globalement quels résultats et quelles réalisations nous pouvons présenter en ce qui a trait aux activités dans le domaine de l'enseignement de la langue seconde ou de la langue de la minorité.
À la page 9, on peut voir les réalisations en matière d'enseignement de la langue seconde. Environ 2,4 millions de jeunes canadiens apprennent le français ou l'anglais comme langue seconde. Cela représente un peu plus de la moitié de la clientèle scolaire. On constate aussi une grande popularité des programmes d'immersion, où la croissance et la demande sont fortes.
À titre de réalisations dans le domaine de la langue seconde, on note aussi des moyens d'enseignement innovateurs de la langue seconde comme, par exemple, l'apprentissage intensif d'une langue. Cela touche présentement 8 000 étudiants dans les provinces et les territoires.
On compte aussi des améliorations au chapitre de la mesure des apprentissages, mais c'est un domaine dont vous avez déjà entendu parler. Il s'agit de la capacité de bien mesurer et de certifier le niveau de maîtrise d'une langue atteint par un étudiant. Il s'agit, essentiellement, d'une langue seconde. Là-dessus, il y a des réflexions et des travaux, et des initiatives sont prises pour bien mesurer la qualité de l'apprentissage.
Finalement, on remarque qu'une attention particulière est portée aux échanges d'activités culturelles dans le domaine de l'immersion pour enrichir l'expérience de l'apprentissage d'une langue seconde afin que ce ne soit pas qu'une expérience limitée à une salle de classe.
À la page 10, soit la page suivante, on retrouve un peu la même démarche, mais elle touche cette fois à l'enseignement de la langue de la minorité. Environ 240 000 jeunes canadiens étudient dans leur langue en situation minoritaire. Cette population étudiante augmente alors que la population étudiante générale connaît une petite baisse au pays. Cette situation est encourageante.
On constate comment les écoles veulent jouer un plus grand rôle au sein des communautés. Elles veulent participer au milieu de vie communautaire. Plusieurs écoles vont donc également se prêter à des activités communautaires après les heures de classe ou pendant les fins de semaine. Elles vont offrir des services comme une bibliothèque publique, par exemple. On combine des choses, autant que faire se peut, dans différents établissements. Vous verrez quelques chiffres par rapport à différents endroits, comme les 37 Community Learning Centres au Québec, où on essaie de faire jouer à l'école en milieu minoritaire un rôle plus étendu. On ne veut pas se limiter qu'à l'enseignement du programme du ministère de l'Éducation. On veut que l'école joue aussi un rôle au sein de la communauté.
Il y a également des efforts qui sont faits au niveau postsecondaire. On note dans la présentation qu'il y a des programmes dans plus de 40 collèges et universités en milieu minoritaire. D'ailleurs, j'aimerais souligner le travail qui est fait par nos collègues de Santé Canada et de Justice Canada qui essaient de favoriser, chacun dans leur domaine d'action respectif, le développement d'un programme dans différents collèges et différentes universités.
Il y a une liste d'autres réalisations plus spécifiques au bas de la page, mais je ne m'y attarderai pas. Je vais conclure plutôt rapidement avec la dernière page.
[Traduction]
En résumé, les protocoles d'entente actuels ont pris fin le 31 mars dernier, après quatre ans. La négociation de la prochaine entente va bon train, et celle-ci durera cinq ans. Puisque nous avons pratiquement terminé, nous avons bon espoir que l'entente sera bientôt en place. Elle donnera le coup d'envoi aux discussions avec les provinces et les territoires dans le but de conclure des ententes bilatérales. Ce sont les documents qui nous autorisent à financer leurs activités, qu'il s'agisse d'apprentissage de la langue seconde ou d'écoles pour les minorités linguistiques.
Je vais m'arrêter ici.
De 2009 à 2013, c'est bien sur quatre ans.
En ce qui concerne la Feuille de route pour la dualité linguistique, des annonces faites par le gouvernement mentionnent un investissement de 265 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir l'enseignement dans la langue de la minorité et de 175 millions de dollars pour l'apprentissage des langues secondes.
Selon vos prévisions, est-ce que les engagements financiers de la Feuille de route pour la dualité linguistique sont comptabilisés dans le montant de 1,34 milliard de dollars? S'agit-il plutôt de sommes supplémentaires qui viendront s'ajouter au 1,34 milliard de dollars et le bonifier?
La Feuille de route pour la dualité linguistique visait à bonifier les engagements du ministère du Patrimoine canadien relativement au développement de la dualité linguistique. Ce milliard de dollars inclut-il les sommes allouées par la Feuille de route pour la dualité linguistique?
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Le taux de 53 % n'est pas nouveau.
La semaine dernière, vous avez entendu ce qu'a dit M. Jean-Pierre Corbeil. Il vous a parlé de proportions de 53 %, de 43 % ou de 44 %. La proportion de 53 % comprend les élèves du Québec. M. Corbeil parlait d'un taux de 44 % pour les gens hors Québec. C'est ce qui explique déjà la différence.
Cela fait déjà quelques années qu'on a dépassé la barre des 50 % d'élèves qui, pour une année donnée, ont des cours de français langue seconde ou d'anglais langue seconde. On ne peut pas vraiment se rendre à 100 %. On ne se rendra jamais à 100 % parce qu'il faut comprendre que ce dont on parle ici, c'est d'un élève qui, cette année, a des cours de français. Or, dans la plupart des provinces, cela varie beaucoup, même dans les provinces où l'apprentissage du français langue seconde ou de l'anglais langue seconde est obligatoire car ce n'est que pour un certain nombre d'années du parcours scolaire.
Par exemple, en Ontario, les cours de langue seconde sont obligatoires de la 4e à la 8e année. L'élève ontarien doit suivre des cours de français langue seconde. Donc, au cours de leur cheminement scolaire, 100 % des anglophones ontariens vont suivre des cours de français et inversement pour les francophones. Toutefois, jamais on n'aura 100 % des élèves en Ontario qui, la même année, vont suivre des cours de français. Les élèves de 1ère et de 2e année n'en suivent pas et les élèves de 12e année ne sont pas obligés d'en suivre.
En somme, une proportion de 53 % est intéressante. C'est un gros pourcentage, mais si on devait calculer le nombre d'élèves qui, à travers le pays et au cours de leur cheminement scolaire, ont la chance d'apprendre l'autre langue ou au moins de s'initier à l'autre langue, on est plus près du 100 % que du 53 %. Ce taux-là, on ne l'a pas exactement, mais on sait que le français en tant que langue seconde est obligatoire dans toutes les provinces à l'est du Manitoba. C'est optionnel dans l'Ouest du pays, mais que c'est quand même très utilisé. Tous les conseils scolaires donnent des cours de français langue seconde et, là où on offre des cours dans plus d'une langue, le français est choisi en grande majorité au niveau des cours de langue seconde. La proportion de 53 % est donc un taux intéressant, mais le taux réel est même plus grand si on pense à tous les élèves qui, à un moment donné de leur parcours scolaire, choisissent le français comme langue seconde.
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Quand le protocole d'entente sera signé, ce qui devrait arriver de façon imminente, les discussions vont commencer en demandant aux provinces de nous soumettre un plan d'action pour la période du protocole, soit une période de cinq ans. On va retrouver à cet égard les initiatives qu'elles proposent par domaines de résultat.
Présentement, il y a des discussions à savoir si on est satisfaits des initiatives proposées, si elle sont claires et si on est en mesure de les suivre. On va s'assurer que les cibles proposées sont pertinentes, suffisantes et mesurables et c'est à ce moment-là qu'une discussion s'ensuivra. On va également se permettre d'exprimer nos préférences. On les retrouve à la dernière page. J'ai passé par-dessus, mais à la page 11, il y a certaines préférences de la part du fédéral et on aimerait inviter les provinces à prêter attention à ces sujets. Une province peut ne pas vouloir revoir l'ensemble des initiatives qu'elle propose pour un domaine de résultats tandis qu'une autre province pourrait, quant à elle, considérer le domaine de la petite enfance, par exemple, ou considérer davantage le secteur postsecondaire. C'est là où il y a une discussion avec les provinces.
Il est clair qu'en ce qui concerne la province, les plans d'éducation qui nous sont soumis ou le système d'éducation s'inscrivent dans l'ensemble du plan d'éducation provincial. De là découle un certain nombre de contraintes et, évidemment, un certain nombre d'objectifs que la province se donne dans son champ de compétences pour l'ensemble de sa population. Ils sont également inscrits dans un cadre plus vaste qui leur appartient. Donc, la discussion a lieu relativement à ces sujets.
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N'ayant pas le document devant moi, il m'est un peu difficile de répondre. Toutefois, je dirais qu'en gros, nous vivons avec les ententes, les PLOE , comme on les appelle depuis plusieurs années. Nous les connaissons donc bien. C'est en quelque sorte notre cadre de référence. Généralement, à l'intérieur de notre réseau de parents, personne ne questionne vraiment les priorités, c'est-à-dire qu'elles semblent être gérées. Il y a des choses qu'on voudrait voir, mais il n'y a peut-être pas autant de progrès que ce que l'on souhaiterait constater. Par exemple, je pense aux
[Traduction]
les résultats sur le plan des compétences linguistiques,
[Français]
ou à des choses de cette nature. Il faut dire que tout parent canadien aime la notion de standards nationaux.
[Traduction]
C'est ce qu'on veut, ou ce dont on a besoin; voilà le grand secret.
[Français]
Sinon, comment évaluer les progrès de son enfant? Comment savoir si son enfant a bien appris le français et quel est son niveau d'apprentissage et de compétences? Le système d'éducation du Canada ne lui fournit pas très aisément cette réponse.
Nous cherchons une plus grande constance et une plus grande cohérence par l'entremise des PLOE, tout en reconnaissant que des provinces et des territoires ont peut-être d'autres idées. Toutefois, pour répondre à votre question, je dirais que ces priorités sont également les nôtres.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins qui sont présents parmi nous et féliciter M. Lussier de sa promotion. La dernière fois que nous nous étions parlés, il n'était pas sous-ministre adjoint. Félicitations.
Je ne crois pas que vous ayez pris l'intervention du député Dion au sérieux. Le problème de l'implication du gouvernement fédéral dans l'enseignement des langues secondes d'un bout à l'autre du Canada, par l'entremise des provinces, existe depuis plus de 40 ans. Je me souviens d'histoires d'horreur de cette époque. Les provinces étaient alors bien heureuses de recevoir l'argent du fédéral, mais s'en servaient pour paver des routes, surtout en période électorale provinciale.
Je n'ai pas connaissance de choses semblables aujourd'hui. Cependant, des organismes qui font la promotion de la dualité linguistique d'un bout à l'autre du Canada ont encore des doutes. Ils se demandent si l'argent du fédéral, donné allégrement aux provinces pour l'enseignement des langues secondes, est bel et bien dépensé à cette fin.
De plus, vous nous dites que les 10 provinces ont fait des rapports et que, si on ne les a pas vus, c'est parce qu'on n'était pas assez sérieux pour les regarder. Avez-vous fait un rapport de ces rapports? Existe-t-il une analyse de tous ces rapports? Sinon, vous attendez-vous à ce que le grand manitou des langues officielles, M. Fraser, le fasse? M. Fraser n'est pas responsable de l'argent, mais vous l'êtes.
:
Je remercie particulièrement tous les témoins au sujet des chiffres et des détails qu'ils ont fournis et qui soulèvent d'autres questions.
D'ailleurs, je suis totalement d'accord avec mes collègues MM. Dion et Galipeau, dont les propos étaient très importants.
Je suis curieuse. Si j'ai bien compris, vous dites aux pages 4 et 9 de votre document que vous avez dépensé annuellement, pour l'enseignement de la langue seconde, 86,2 millions de dollars pour les programmes d'immersion offerts à plus de 2,4 millions d'élèves. Or, pour ce qui est de l'enseignement dans la langue de la minorité, il est question de 148,3 millions de dollars pour environ 240 000 jeunes. Il me semble que c'est un investissement extrêmement différent. Pouvez-vous nous fournir plus d'explications à ce sujet?
C'est pour moi une question de fierté. J'imagine que M. Rothon éprouve le même sentiment que moi à cet égard. Il est très important de valoriser l'apprentissage de la langue seconde partout au Canada et, selon moi, votre investissement en la matière ne soutient pas ce sentiment. Pouvez-vous nous fournir plus d'explications à ce sujet?