:
Monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité, bonjour.
Je suis Michel Robillard, vice-président de l'Agence canadienne de développement économique du Nord, CanNor, et champion des langues officielles de l'agence. Je suis accompagné de M. Yves Robineau, chef des finances. M. Patrick Borbey, président de CanNor, aurait aimé assister à cette rencontre, mais ce dernier est retenu à l'extérieur de la ville.
J'aimerais vous remercier de cette invitation à comparaître devant le Comité permanent des langues officielles pour discuter du travail de CanNor auprès des communautés linguistiques en situation minoritaire dans les territoires.
[Traduction]
CanNor a été créée en août 2009 et c'est le seul ministère fédéral qui a un mandat exclusif pour le Nord et dont l'administration centrale est située dans les territoires où elle offre ses services et programmes.
Le travail de notre agence est façonné par les réalités nordiques et nous sommes prêts à représenter les intérêts du Nord. Notre administration centrale est située à Iqaluit et nous avons des bureaux régionaux au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, ainsi qu'un bureau de liaison à Ottawa. L'agence dispose d'une équipe de 72 employés dévoués. Il s'agit de personnes qui se sont engagées à travailler avec nos nombreux partenaires pour répondre aux besoins et aux aspirations uniques des résidants du Nord et des Autochtones.
CanNor relève du Parlement par l'entremise de Mme Aglukkaq, ministre de l'Agence canadienne de développement économique du Nord et ministre de la Santé, et est dirigée par notre président, M. Patrick Borbey.
[Français]
Notre mandat est de favoriser le développement économique régional dans les trois territoires en offrant des programmes, en établissant des partenariats pour obtenir des investissements et en promouvant les intérêts des résidants du Nord et des Autochtones.
CanNor donne une orientation stratégique à toutes les activités fédérales de développement économique dans les territoires. L'agence administre des programmes de financement à l'intention des résidants du Nord et des Autochtones, offre des services et des conseils en matière de gestion de projets par l'intermédiaire de son Bureau de gestion de projets nordiques, représente les intérêts du Nord et favorise la prospérité et la diversification économique dans les territoires.
Elle mobilise également les intervenants par le développement de partenariats et sensibilise les communautés aux services et programmes qu'elle dispense. Elle entreprend de la recherche pour soutenir l'élaboration de politiques fondées sur des faits, ce qui contribue au développement et à la diversification de l'économie des territoires.
Le travail de l'agence contribue à élargir l'assise économique de chaque territoire et donne l'occasion aux gens de profiter des possibilités de développement et de créer des partenariats et des synergies entre les différents acteurs économiques. L'agence contribue à créer un avenir économique prospère pour les gens qui vivent dans les territoires, y travaillent et soutiennent leur famille, en plus d'en faire profiter tous les Canadiens et Canadiennes.
[Traduction]
CanNor administre plusieurs programmes importants tels que le Programme de développement économique des Autochtones, le Programme d'éducation de base des adultes du Nord, l'Initiative de développement économique, ou IDE, en soutien à la feuille de route sur les langues officielles, et le programme phare de l'agence, Investissements stratégiques dans le développement économique du Nord, ou ISDEN, qui comprend quatre volets: les Programmes d'investissements ciblés, le Fonds pour le savoir et l'innovation, les Forums en faveur des partenariats et de la consultation et le Fonds pan-territorial.
Le programme ISDEN axe son action sur la consolidation des secteurs porteurs des économies territoriales et sur la diversification économique, en plus d'encourager la participation des résidants du Nord et des Autochtones à leur économie. Les projets sont fondés prioritairement sur des plans d'investissements territoriaux quinquennaux, développés en fonction des propositions des intervenants et sont par la suite approuvés par la ministre de l'Agence canadienne de développement économique du Nord.
[Français]
En ce qui concerne le soutien aux communautés linguistiques en situation minoritaire dans les trois territoires, CanNor est, depuis mai 2010, une institution désignée en vertu de l'article 41 de la Loi sur les langues officielles. Cette responsabilité amène donc CanNor à soutenir le développement social et économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Depuis sa désignation, l'agence s'est affairée à mettre en place une structure apte à soutenir ses efforts en matière de soutien aux communautés linguistiques en situation minoritaire dans les trois territoires. Outre la nomination d'un champion des langues officielles, la création d'un comité interne des langues officielles, la publication de son premier rapport des résultats et le travail relatif au développement de son plan de mise en oeuvre, permettez-moi d'insister sur deux aspects fondamentaux de ses efforts pour soutenir les communautés francophones du Nord.
[Traduction]
D'abord, nous travaillons toujours en étroite collaboration avec les associations francophones et les organisations francophones de développement économique des trois territoires. Cette collaboration nous permet de comprendre leurs besoins particuliers. Elle nous permet également de les aider dans le développement de capacité, le développement des entreprises et, par conséquent, le développement des collectivités, par l'entremise de la diversification économique, ce qui leur permet de tirer parti des avantages économiques et, ainsi, d'assurer leur pérennité. Ces activités sont directement liées au mandat de l'agence et harmonisées avec les activités de son architecture de programmes. De plus, ces partenariats nous permettent d'examiner et d'analyser les facteurs indispensables à des collectivités fortes et autonomes, par exemple, un entreprenariat solidement ancré chez les propriétaires d'entreprises francophones, propice à la croissance économique au profit de tous.
[Français]
Cette question nous tient particulièrement à coeur, car nous sommes de ceux qui croient que l'édification de collectivités francophones fortes et autonomes est difficile, voire impossible, sans une croissance économique constante. À cet égard, CanNor a un rôle à jouer. Dans la mesure de ses moyens, il doit aider les résidants du Nord et les Autochtones à se doter d'outils et de ressources dont ils ont besoin pour assurer la croissance économique de leur région.
CanNor agit désormais comme centre de liaison d'où sont déployés les efforts du gouvernement fédéral pour donner aux résidants du Nord et aux Autochtones les moyens de bâtir des économies territoriales diversifiées et performantes qui assureront leur prospérité.
Dans un deuxième temps, ce soutien essentiel passe par la recherche et la sélection de projets qui seront principalement financés au moyen de deux programmes spécifiques. D'une part, il y a le programme Investissements stratégiques dans le développement économique du Nord — ISDEN —, auquel j'ai fait référence il y a quelques minutes, dans le cadre duquel un montant de 90 millions de dollars est équitablement réparti entre les trois territoires sur une période de cinq exercices financiers pour différents projets qui peuvent, entre autres, toucher les langues officielles.
[Traduction]
Le second programme, l'Initiative de développement économique, ou IDE, doté d'une enveloppe de 400 000 $ répartie sur quatre exercices financiers, est destiné à des projets qui touchent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Cela dit, CanNor ne pourrait seule trouver, sélectionner et mener à bien des projets. Bien au contraire. Permettez-moi de vous rappeler que notre raison d'être est d'aider les résidants du Nord et les Autochtones à se donner des moyens de passer à l'action. C'est là que nos partenaires francophones interviennent. Au cours des deux dernières années, des groupes francophones de partout dans le Nord ont collaboré avec zèle et enthousiasme, entre eux et avec nous, pour que les fonds des programmes soient dépensés prudemment et judicieusement.
En 2010, des représentants de groupes francophones de l'ensemble des territoires ont joué un rôle clé dans l'élaboration de plans d'investissements exhaustifs qui précisent les projets qui seront financés dans le cadre du programme ISDEN.
[Français]
La pierre angulaire de leur partenariat est la Table 867. La Table 867, qui tire son nom de l'indicatif téléphonique régional des trois territoires, rassemble les trois principaux groupes francophones des territoires. Elle offre à ces derniers un moyen efficace et ouvert de déterminer comment distribuer vers les territoires les fonds alloués par le gouvernement fédéral, par l'intermédiaire de l'Initiative de développement économique — IDE —, et d'exercer un effet de levier sur les fonds du programme ISDEN. Cet effet de levier permet d'accroître les moyens d'action des francophones et de contribuer à la croissance et à la réussite des entreprises qu'ils possèdent et exploitent.
Une part de financement alloué est déjà mise à profit par le truchement de plusieurs projets déjà approuvés dans les trois territoires, plus spécifiquement, neuf projets pour les communautés francophones, pour un total de 1 850 000 $. Pour n'en nommer que quelques-uns, mentionnons le Carrefour Nunavut: 175 000 $ pour la planification et la conception d'un incubateur d'entreprises; le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest: 453 000 $ pour le développement d'une stratégie panterritoriale pour le tourisme francophone; l'Association franco-yukonnaise: 122 550 $ pour le développement d'une capacité en tourisme francophone au Yukon.
[Traduction]
CanNor et ses partenaires des communautés francophones mettent à profit leurs talents, expériences et connaissances pour améliorer le sort des francophones du Nord du Canada sur les plans de la prospérité et de l'accomplissement de soi pour leur offrir un avenir économique prometteur. Voilà de nobles aspirations. Nous pouvons, par nos efforts concertés, les réaliser ensemble avec les francophones, les résidants du Nord, les Autochtones et nos partenaires.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité, je vous remercie encore une fois de cette invitation à comparaître devant le Comité permanent des langues officielles. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions. Merci.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de comparaître aujourd'hui devant vous pour discuter du rôle d'Industrie Canada à l'égard de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne. Je suis accompagné de mes collègues Lisa Setlakwe, qui est directrice générale de la Direction générale de la politique régionale et de la coordination, et Aime Dimatteo, qui est directeur général de FedNor.
Comme vous le savez, Industrie Canada et les agences de développement régional sont responsables de la mise en oeuvre de l'Initiative de développement économique, qui découle de la Feuille de route. L'Initiative de développement économique a pour but de miser sur les avantages économiques de la dualité linguistique et d'appuyer le développement économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire. L'Initiative de développement économique vise le développement de nouvelles expertises au moyen de l'innovation, de partenariats, de l'entrepreneurship, de la diversification et d'un plus grand appui aux petites et moyennes entreprises. Le gouvernement a alloué un total de 30,5 millions de dollars à l'Initiative de développement économique dans le cadre de la Feuille de la route.
L'Initiative de développement économique s'articule autour du rôle de coordination que fournit Industrie Canada pour le compte des partenaires fédéraux de l'initiative, y compris certaines fonctions sur lesquelles je reviendrai sous peu. Les agences de développement régional et FedNor, dans le cas du Nord de l'Ontario, mettent en oeuvre l'Initiative de développement économique au niveau local en utilisant leurs propres modalités de programme. Il s'agit d'une nouvelle approche de collaboration avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Le changement de cap s'effectue en faveur d'une approche davantage décentralisée et régionale plutôt que centralisée et nationale. Les agences de développement régional sont idéalement positionnées pour travailler avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Leurs bureaux et leur personnel sont sur le terrain et elles connaissent mieux les préoccupations ainsi que les occasions locales. Chaque agence est autorisée et est en mesure de prendre ses propres décisions de financement reliées à l'Initiative de développement économique. De plus, les crédits budgétaires sont accordés à ces agences directement par le cadre financier.
[Traduction]
Les efforts que déploie Industrie Canada dans le cadre de son initiative de développement économique se concentrent sur quatre volets: d'abord, les consultations communautaires nationales; deuxièmement, un programme de recherche nationale; troisièmement, la fonction d'exécution de programmes de FedNor; et finalement, l'évaluation. Une des pierres angulaires de l'Initiative de développement économique est la mise en oeuvre d'un processus de consultation nationale auprès des communautés de langue officielle en situation minoritaire. À l'automne 2010, Industrie Canada a organisé deux journées de dialogue national sur l'initiative du développement économique. L'une était avec les organisations francophones, tandis que l'autre était avec les organisations anglophones du Québec. Dans les deux cas, les partenaires clés des communautés de langue officielle en situation minoritaire ainsi que les institutions fédérales étaient présentes pour s'informer mutuellement des progrès réalisés dans le cadre de l'initiative de développement économique, pour mieux comprendre et apprécier leurs circonstances mutuelles et pour tisser des relations de travail plus étroites.
Parmi les principaux résultats de ces réunions, on peut citer une entente avec nos partenaires des communautés de langue officielle en situation minoritaire pour mettre sur pied des comités de suivi, pour respecter les engagements pris lors des journées de dialogue et pour ouvrir les lignes de communication sur une base plus régulière. Pour les deux comités de suivi de l'Initiative de développement économique, nous avons pu réunir les deux principales associations nationales de langue officielle en situation minoritaire pour qu'elles s'assoient et partagent de l'information et des idées avec leurs partenaires fédéraux. Les comités de suivi anglophone et francophone échangent de l'information et les procès-verbaux des réunions et sont désormais capables de mieux comprendre leurs défis et réalités mutuels. Pour Industrie Canada, ces comités de suivi sont un élément précieux du processus consultatif. Nos partenaires communautaires les apprécient également parce qu'ils sont axés sur les résultats.
Le comité de suivi anglophone a lancé, de plus, une initiative qui vise à mieux comprendre le rôle de l'économie de l'innovation. J'en parlerai dans un instant.
[Français]
La Fédération des communautés francophones et acadienne,
[Traduction]
pour sa part, a apprécié l'occasion que nous lui avons offerte de rencontrer les représentants ministériels du tourisme pour, ensemble, déterminer comment les communautés de langue officielle en situation minoritaire peuvent jouer un rôle actif dans la mise en oeuvre de la stratégie fédérale en matière de tourisme lancée en octobre 2011.
Nous disposons de deux mécanismes permanents, mais nous voulons aussi continuer à consulter officiellement nos partenaires communautaires sur l'Initiative de développement économique. Nous sommes actuellement en train d'examiner différentes options pour entreprendre une autre ronde de consultations à l'automne.
[Français]
Dans le cadre de notre engagement à l'égard de l'Initiative de développement économique, nous coordonnons un programme de recherche national axé sur l'évaluation des conditions socioéconomiques des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Les décisions concernant la sélection des projets de recherche sont prises en collaboration avec les partenaires fédéraux de l'Initiative de développement économique. Nous organisons des rencontres régulières afin de discuter d'un certain nombre de questions comme les recherches et l'évaluation de programmes. Ces travaux de recherche permettent aux partenaires fédéraux de l'Initiative de développement économique, ainsi qu'à d'autres institutions fédérales impliquées dans la Feuille de route, d'obtenir de l'information probante sur les tendances économiques et sur les répercussions sur l'élaboration des politiques et la conceptions des programmes.
L'année dernière, en collaboration avec nos partenaires fédéraux, nous avons été l'un des principaux contributeurs de l'atelier sur le développement économique qui s'est déroulé en marge du Symposium de la recherche sur les langues officielles au Canada 2011, organisé par le ministère du Patrimoine canadien et des Langues officielles. Nous nous acquittions ainsi activement de notre engagement envers la recherche sur les langues officielles en cofinançant l'élaboration d'un document qui a aidé les partenaires communautaires et fédéraux à acquérir des connaissances additionnelles et à jour sur les questions liées aux communautés de langue officielle en situation minoritaire. Le document intitulé « La recherche en développement économique dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire » a été présenté pendant le symposium. Il guide maintenant nos efforts en matière de recherche.
Les intervenants des collectivités nous transmettent également des observations que nous utilisons dans l'élaboration des plans de travaux de recherche. Nous leur communiquons aussi les résultats des travaux de recherche réalisés. C'est ainsi que, grâce à l'étroite relation de travail que nous avons tissée au cours des deux dernières années avec la communauté anglophone en situation minoritaire du Québec, nous avons financé un projet de recherche auquel contribue le Quebec English-Speaking Communities Research Network. Ce projet est un exemple d'initiative de recherche émanant de la base — grassroots — qui nous permettra de comprendre comment le secteur des arts et de la culture contribue au développement économique d'une communauté de langue officielle en situation minoritaire.
Industrie Canada a été le promoteur de notre projet de recherche impliquant la communauté francophone et qui concernait l'intégration économique des immigrants francophones. Il ne s'agit là que de quelques exemples de projets de recherche qu'il y a eu au cours des dernières années. De fait, nous avons financé ou cofinancé plus de 15 études et projets de recherche différents.
[Traduction]
Le fait d'accorder aux organisations fédérales régionales le rôle principal dans l'exécution de l'Initiative de développement économique, à l'échelle locale, nous a vraiment permis de bâtir une relation de travail plus robuste et plus productive avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Les autres agences vous en diront plus long à cet égard, comme l'a fait ce matin CanNor.
FedNor joue un rôle semblable à celui des agences de développement régional, ailleurs au Canada. Puisque FedNor fait partie du portefeuille d'Industrie Canada, nous avons l'avantage de pouvoir constater les résultats concrets des investissements du programme. FedNor nous sert d'antennes sur le terrain, grâce aux relations tissées avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire. FedNor, en tant qu'agent d'exécution de l'Initiative de développement économique dans le Nord de l'Ontario, a appuyé de nombreux projets.
L'un d'entre eux portait sur la mission commerciale à Futurallia, à Kansas City. Futurallia réunit des entrepreneurs du monde entier pendant deux jours pour qu'ils apprennent à se connaître et tentent de créer des alliances commerciales. En 2011, FedNor a versé 55 000 $ au RDÉE Ontario, ce qui a permis d'offrir des cours à 30 PME sur les alliances commerciales, et de faire participer 10 PME à la mission commerciale, dont 50 p. 100 ont vu leurs ventes augmenter ou s'attendent à les voir augmenter dans le cadre des négociations en cours. Les promoteurs de l'initiative ont indiqué que la participation à Futurallia avait permis de créer 20 emplois et d'en conserver 10 autres. En outre, grâce à cette contribution de 55 000 $, sept nouveaux partenariats ont été créés et trois autres, maintenus. Nous prévoyons d'autres retombées économiques, dans les mois à venir. Plus récemment, dans le cadre d'un autre de ses programmes, FedNor a approuvé le versement de 605 000 $ au RDÉE Ontario pour qu'une telle initiative de développement des exportations soit mise à la disposition de toutes les PME du nord de l'Ontario.
Futurallia est un exemple de réussite pour FedNor et il en existe d'autres. Industrie Canada, par l'entremise de FedNor a, depuis sa création, investi près de 4 millions de dollars dans 50 projets d'initiative de développement économique visant à encourager la croissance économique durable dans la communauté francophone du nord de l'Ontario.
Enfin, j'aimerais parler de notre quatrième domaine d'intérêt, à savoir l'évaluation. Industrie Canada est responsable de l'évaluation globale de l'Initiative de développement économique. À l'aide d'un ensemble commun d'indicateurs de rendement, Industrie Canada coordonne avec les agences de développement régional l'évaluation et l'établissement de rapports pour l'initiative qui, par la suite, alimentent l'évaluation de la feuille de route par Patrimoine canadien. Nous sommes en train de réaliser l'évaluation sommative, dont les résultats seront bientôt communiqués à Patrimoine canadien.
Les résultats de l'évaluation de l'Initiative de développement économique et de l'évaluation globale de la feuille de route seront très utiles pour nous aider à élaborer des options pour l'avenir. Les activités de l'Initiative de développement économique de FedNor ont récemment été évaluées et montrent que FedNor gère l'initiative de manière efficiente et efficace et que les 50 projets financés par l'entremise de l'Initiative de développement économique répondent aux besoins des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Le rapport d'évaluation a été publié en février 2012.
[Français]
En conclusion, Industrie Canada estime que sa participation à l'Initiative de développement économique contribue de manière concrète et positive à améliorer les initiatives et les activités qui ont une incidence sur le développement et la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Dans un premier temps, on travaille en étroite collaboration avec les communautés francophones qui sont les communautés linguistiques en situation minoritaire dans le Nord. À peu près 2,5 p. 100 de la population totale du Grand Nord vivent dans des communautés francophones.
On a utilisé pour eux les fonds qui nous ont été fournis par l'entremise de l'IDE, l'Initiative de développement économique. On s'est servi de cet argent comme d'un levier pour aller chercher des fonds dans d'autres de nos programmes. Par exemple, je mentionnais tout à l'heure le programme ISDEN, qui fournit 90 millions de dollars sur cinq ans répartis équitablement entre les trois territoires.
Par ailleurs, la Table 867 réunissait les trois associations francophones et leur bras de développement économique respectif. Par exemple, l'Association des francophones du Nunavut était avec Carrefour Nunavut, et la Fédération franco-ténoise, avec le CDÉTNO. On les a réunies grâce à la Table 867 et on a développé avec elles un plan stratégique visant à savoir quels étaient les domaines économiques importants dans lesquels on devait investir dans les prochaines années pour développer la vitalité des communautés linguistiques.
Par exemple, les communautés linguistiques du Nord ont établi qu'effectivement, le tourisme était important. Elles ont parlé d'attirer le tourisme francophone dans le Grand Nord. À ce sujet, elles ont décidé de développer ce qu'on a appelé la stratégie panterritoriale en tourisme. Ainsi, les trois communautés francophones du Nord ont reçu en tout 453 000 $ qu'elles vont dépenser dans les prochaines années pour renforcer l'offre et la demande d'activités touristiques dans le Grand Nord.
C'est de cette façon qu'on s'assure qu'il y a une vitalité économique dans les communautés francophones. Nous nous assoyons avec eux, nous faisons un plan stratégique, nous nous entendons sur des projets et nous nous servons de l'argent provenant de l'IDE — 400 000 $ sur quatre ans — comme d'un levier pour aller chercher d'autres fonds dans nos autres budgets de contribution financière.
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Monsieur le président, je ne suis pas un expert en tourisme, mais je vais faire mon possible pour vous donner une réponse intelligente.
Je pense que les Olympiques ont beaucoup aidé à faire connaître le Nord. On sait que la Maison du Nord canadien, qui était sur le site, à Vancouver, a connu beaucoup de succès. Elle a fait connaître le Nord et les beautés du Grand Nord. Les Jeux d'hiver du Canada ont aussi un impact important et ont permis d'attirer des touristes. Je pense que les gens commencent à découvrir les trois territoires, le Yukon, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest.
Il y a une certaine augmentation en matière de tourisme et on veut de plus en plus aider les communautés, que ce soit les communautés francophones ou les communautés majoritaires anglophones. C'est pour cette raison que, l'an dernier, on a donné des subventions pour le tourisme dans les trois territoires, dont 3,5 millions de dollars pour les communautés majoritaires anglophones dans le cadre d'une stratégie panterritoriale. On a fait la même chose du côté francophone dans le cadre d'une campagne panterritoriale également. Les deux campagnes sont alignées et les deux partenaires travaillent ensemble pour apprendre l'un de l'autre, pour relier leurs sites Web et s'assurer que leurs initiatives et leurs stratégies sont bien alignées.
Cela a pour effet de faire connaître de plus en plus le Grand Nord non seulement au Canada, mais également à l'extérieur du pays. En ce qui concerne les communautés francophones, il y a certaines initiatives pour attirer non seulement les touristes francophones du Québec, entre autres, mais aussi les touristes européens. On sait, d'ailleurs, que beaucoup d'Allemands visitent le Yukon. Il y a maintenant des vols directs entre Francfort, en Allemagne, et le Yukon. On s'aperçoit donc que de plus en plus de gens sont attirés par les beautés du Nord. Selon nous, c'est une occasion d'investir de plus en plus pour donner les moyens à ces communautés d'avoir des produits intéressants à offrir aux touristes étrangers et canadiens.
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J'aimerais parler de mon expérience personnelle. J'ai deux jeunes enfants. Ma fille est quadrilingue: elle parle l'anglais, le français, le polonais et l'espagnol. Et je n'ai pas eu besoin de lui dire d'apprendre une deuxième langue. On n'a pas besoin de dire à la jeune génération d'apprendre une deuxième langue. Les jeunes le font par eux-mêmes parce que ce sont des citoyens du monde. Les jeunes d'aujourd'hui savent donc très bien que pour évoluer dans le monde dans lequel on vit, dans lequel il n'y a pratiquement plus de frontières, ils doivent maîtriser au moins une ou deux langues.
Le jeune qui vit dans le Grand Nord, qui est ouvert à ce qui se passe et qui dispose de moyens de communications, comme Internet et ainsi de suite, sait très bien que le monde s'ouvre effectivement à lui s'il maîtrise deux ou trois langues, que ce soit l'espagnol, l'anglais, le français et même, de plus en plus, le mandarin. Ce sont des langues de plus en plus utiles. Et je me vois mal essayer de conseiller un jeune. Je peux lui donner des conseils, comme lui dire que les langues officielles, c'est important.
Pour avoir vécu en Europe pendant quelques années et avoir constaté que le français et l'anglais sont normalement les deux langues officielles parlées dans toutes les institutions internationales, je remarque que le fait de les parler est, à mon avis, comme on le dit en anglais, un competitive edge.
Cela nous permet non seulement de nous ouvrir et de comprendre une autre langue, mais encore de comprendre la culture. La langue, c'est ce que l'on est, c'est donc aussi très culturel. Quand on maîtrise deux ou plusieurs langues non seulement on est capable de communiquer, mais on est également capable de mieux comprendre la culture des autres communautés linguistiques. Je crois donc que les jeunes d'aujourd'hui sont très ouverts à l'apprentissage d'une deuxième langue. On n'a qu'à constater l'intérêt de plus en plus marqué pour les classes d'immersion, que ce soit en anglais ou en français. De plus en plus...
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Merci de poser la question.
Je vais poursuivre en reprenant votre dernier point de la question et j'y ai d'ailleurs fait allusion dans mes propos liminaires. En particulier, les conseils de M. Lord, pour élaborer la feuille de route, étaient que les activités de développement économique dans le cadre de la stratégie devaient être axées sur les besoins des communautés et être fondées sur les besoins locaux, en travaillant en étroite collaboration avec les communautés. Je crois qu'il s'agit, en partie, d'un élément clé des résultats de l'Initiative de développement économique. Chacune des agences dispose d'un réseau d'employés sur place et d'une infrastructure pour exécuter les programmes de développement économique. Elles sont donc en contact bien plus étroit avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire dans leurs régions. Cela s'est soldé par une grande réussite et nous le voyons dans le rôle direct que nous y jouons, puisque FedNor, qui relève d'Industrie Canada, est directement impliquée.
Dans le cadre de l'Initiative de développement économique, nous avons des projets dans chacune des 32 communautés francophones minoritaires dans le nord de l'Ontario. L'envergure est indéniable et le niveau de consultation, par les agences et par nous, à l'échelle nationale, a été très riche. Je crois que ce volet de l'initiative a été primordial, pour ce qui est d'orienter les activités de développement économique à l'échelle locale, et de développer une compréhension profonde des besoins de manière à élaborer des projets qui y répondent vraiment. Encore une fois, il s'agit de projets tremplins qui souvent nous mènent à d'autres initiatives dans nos programmes réguliers, dans les agences régionales. Le financement de l'Initiative de développement économique a donc un effet de levier sur les autres fonds que les agences régionales ont déjà à leur disposition. Cela a été assez important dans la feuille de route.
Pour ce qui est de l'avenir de l'initiative, encore une fois, nous allons travailler sur les évaluations qui sont en cours. Nous avons récemment reçu l'évaluation de la partie de FedNor, évaluation qui était plutôt positive quant à l'incidence et à l'efficacité de l'exécution du programme. Nous allons examiner l'ensemble des évaluations de l'agence et nous les colligerons dans un document global pour Patrimoine canadien. Je crois que ces données probantes nous guideront pour choisir les options à présenter aux ministres sur l'avenir de l'initiative.
Nous entreprenons également des consultations. Cet automne, nous envisageons de mener des consultations nationales pour sonder les communautés quant à l'avenir de l'initiative, afin de veiller à ce que leurs intérêts et leurs besoins soient bien compris par les intervenants fédéraux qui influenceront l'orientation à venir.
Pour ce qui est de notre opinion personnelle, nous travaillerons bien évidemment avec nos ministres respectifs pour les conseiller en fonction des données que nous aurons sur la réussite du programme. Nous ferons appel à l'analyse économique que nous avons réalisée dans le cadre du programme national de recherche. Cela nous renseignera sur l'orientation à donner à l'initiative.
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Pour ce qui est de la recherche, mon collègue a mentionné qu'il y avait essentiellement deux aspects dans le programme.
Le premier est ce que j'appelle la recherche sur le terrain. Par exemple, on peut utiliser l'indice de vitalité des entreprises, un outil de recherche pratique permettant d'élaborer des pratiques exemplaires pour qu'une communauté puisse évaluer sa capacité à attirer les investissements et son attrait pour se développer du point de vue économique. Pour ce faire, nous avons travaillé avec des communautés qui désiraient créer cet outil, et c'est ensuite devenu un mécanisme pouvant être reproduit et utilisé par la communauté. Il s'agit, en quelque sorte, de recherche active sur le terrain.
Le second aspect du programme concerne davantage l'étude socioéconomique du développement économique et de la situation des communautés de langue officielle en situation minoritaire, plus particulièrement, ce qui revient plus ou moins à prendre les données globales que nous recevons de Statistique Canada et à aller un peu plus loin, en les étoffant et en y ajoutant plus de détails de manière à en extraire les circonstances économiques particulières, les circonstances démographiques, etc., des communautés qui sont ciblées par l'Initiative de développement économique.
Il s'agit essentiellement du service que nous offrons à tous les ministères participant à la feuille de route. L'objectif est de s'assurer d'avoir la bonne information sur ce qui se passe dans ces communautés pour pouvoir mettre sur pied un programme de recherche robuste à cet égard.
En ce qui a trait au tourisme, bien entendu, il s'agit en partie de veiller à avoir un dialogue très actif avec les communautés, pour cerner particulièrement leurs besoins pour mieux attirer les touristes. Il s'agit donc de marketing, de créer des programmes pour qu'elles puissent procéder de manière collective et pour éviter le chacun pour soi. Cela est très coûteux. Mais si vous arrivez à rassembler les communautés dans un même plan et que vous arrivez, de manière générale, dans une région, à susciter plus d'intérêt à l'égard d'une région...
Le deuxième volet consiste aussi à travailler sur des plans stratégiques pour créer des pôles d'attraction touristique et veiller à améliorer l'expérience des touristes. Les fonds de l'IDE sont utiles pour couvrir une partie de la planification stratégique, puis, encore une fois, par l'entremise de nos programmes réguliers, des agences régionales, on peut vérifier s'il existe des projets intéressants que l'on peut poursuivre et que l'on peut financer en partie et voir aboutir.
Le marketing est un aspect primordial, car la concurrence est vive dans le milieu touristique pour vendre ses attraits, les attraits des communautés, auprès des marchés ciblés. Il faut ensuite les aider à développer leur avantage en tant que tel, l'expérience touristique, grâce à de la formation et au développement d'infrastructure leur permettant d'offrir une expérience complète aux touristes.
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Merci, monsieur le président.
J'ai entendu M. Weston dire à quel point le monde change rapidement et se demander comment on pourrait continuer à parler les deux langues. Je crois que si le gouvernement fédéral respectait les deux langues et commençait à nommer à la Cour suprême des juges bilingues plutôt qu'unilingues anglais, de même qu'un vérificateur général bilingue, cela enverrait aux jeunes le message qu'il faut connaître les deux langues pour accéder à des postes semblables. Ce serait faire montre d'un grand respect envers les peuples fondateurs, y compris les peuples autochtones. Cela mettrait la table pour tout le monde.
Je suis obligé de faire passer ce message parce que M. Weston continue de se demander comment on peut continuer à appuyer les deux langues. Ensuite, notre ami Ray Boughen dit toujours que, dans l'Ouest, il y a davantage de Chinois que de francophones, et se demande comment on peut continuer ainsi.
Que fait Industrie Canada à cet égard? Le ministère s'est-il penché sur la question? On parle d'industries et d'emplois — du moins, c'est ce que je crois. Les francophones qui vont travailler dans les industries de l'Ouest ne sont même pas capables d'avoir une version traduite des examens de sécurité qu'ils doivent passer, sans lesquels ils ne peuvent pas avoir d'emploi. Par contre, les pays étrangers envoient des travailleurs temporaires et tout est traduit. C'est comme s'ils n'avaient pas besoin du programme des langues officielles. On dirait que pour eux, tout va bien; on les « accommoder ». Quant aux francophones, c'est comme si on ne voulait pas les « accommoder » parce que ça coûte trop cher. Pourtant, les francophones font partie des peuples fondateurs.
J'aimerais connaître l'opinion des représentants d'Industrie Canada. Faites-vous quelque chose pour aider nos travailleurs francophones qui ne parlent pas anglais, par exemple des gens de Caraquet ou de Lamèque? Que fait le gouvernement pour eux? Oublions la Feuille de route pendant deux minutes. Que fait le gouvernement pour aider ces travailleurs?