:
Monsieur le président, chers membres du comité, permettez-moi d'abord de vous remercier de nous avoir invités à discuter des célébrations du 150
e anniversaire de la Confédération en 2017, ainsi que de l'attention et de la place qui seront alors accordées à la dualité linguistique. Étant donné que je suis Franco-Ontarienne, que je suis née et que j'ai grandi à Sudbury, un tel sujet m'intéresse vivement.
Comme vous le savez, le Comité permanent du patrimoine canadien s'est récemment penché sur la question du 150e anniversaire du Canada en 2017. Le ministre Moore a d'ailleurs eu l'occasion d'en discuter avec ce comité. Bien que la planification des activités et des initiatives qui marqueront le 150e anniversaire du Canada en sont toujours au stade préliminaire, des Canadiens et Canadiennes de partout au pays ont déjà commencé à y réfléchir et à y travailler dans leur communauté.
[Traduction]
De nombreux Canadiens étaient là, en 1967, et ont vécu cette année marquante dans l’histoire du Canada. Ces célébrations du centenaire qui ont enfiévré l'imagination de tant de Canadiens ont eu lieu à l’aube de changements importants qui ont édifié le Canada dynamique d’aujourd’hui.
[Français]
Le centenaire du Canada fut célébré à une époque où la Loi sur les langues officielles, adoptée en 1969, n'existait pas encore. Mais déjà, on avait eu le souci, par exemple, de nommer un francophone au poste de commissaire-adjoint à la Commission du Centenaire et de demander que la chanson officielle soit écrite en français et en anglais. De telles mesures annonçaient peut-être des changements importants.
En effet, le Canada a beaucoup changé depuis. L'adoption de la première Loi sur les langues officielles et sa révision en 1988, sans oublier la Charte canadienne des droits et libertés, ont bien ancré la dualité linguistique canadienne. Aujourd'hui, les communautés de langue officielle en situation minoritaire ont un réseau d'écoles d'un bout à l'autre du pays ainsi que plusieurs autres institutions qui appuient leur développement et leur épanouissement.
Les communautés de langue officielle en milieu minoritaire ont travaillé d'arrache-pied pour prendre leur place. Cette place, je le crois, est bien ancrée lorsque le ministère planifie des événements majeurs ou des commémorations d'envergure nationale. Nous avons à cet égard quelques pratiques exemplaires desquelles nous pourrons nous inspirer lors de la planification des initiatives qui marqueront le 150e anniversaire.
En 2008, le pays en entier a célébré le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. La population canadienne a acquis une meilleure connaissance des origines de son pays. Des Canadiens des deux communautés linguistiques se sont rassemblés afin de célébrer l'événement. Je pense ici, à titre d'exemple, au Stampede de Calgary, qui a mis en valeur le 400e anniversaire en 2008.
[Traduction]
Afin de présenter un point de vue équilibré, la reconnaissance de la contribution des communautés anglophones à l’histoire de la ville de Québec a également fait partie intégrante de la programmation du 400e. D'ailleurs, un représentant de la communauté anglophone siégeait au conseil d'administration de la La Société du 400e.
[Français]
Le 400e anniversaire n'a pas seulement célébré la ville de Québec et ses habitants: il a aussi voulu rejoindre et célébrer tous les francophones du pays. Le 15 août 2008, lors des célébrations du 400e anniversaire, un grand tintamarre acadien a envahi les rues de Québec. Tout au long de la journée, le dynamisme et la vitalité du peuple acadien furent célébrés à Québec et, bien sûr, en Acadie. Pensons aussi au Francodôme, qui a mis en valeur les créateurs et les artistes des communautés francophones et acadiennes à Québec et partout ailleurs au Canada.
[Traduction]
Les Jeux de Vancouver, qui ont eu lieu en 2010 sont un autre exemple de l'engagement du ministère envers la dualité linguistique. Lors du relais de la flamme olympique, les Canadiens d’un bout à l’autre du pays ont affiché leur patriotisme comme jamais en participant aux festivités entourant le passage de la flamme dans leur communauté.
[Français]
Les communautés francophones et acadiennes du pays ont contribué à la planification de ces célébrations et ont eu l'occasion de mettre en valeur leur culture et leur dynamisme. Ces communautés ont joui d'une présence marquée tout au long de ce grand périple de 45 000 kilomètres.
[Traduction]
Lorsque le s’est présenté devant le Comité permanent du patrimoine canadien en octobre dernier, il a parlé du succès de la Place de la francophonie lors des Jeux olympiques de Vancouver. Le gouvernement du Canada a fourni un appui important afin de présenter au monde entier la richesse et la diversité de la langue française et de la culture francophone au Canada.
Les célébrations comme le 400e anniversaire de Québec et les Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver en 2010 ont permis à l’ensemble du pays et aux visiteurs de partout dans le monde de découvrir le Canada: notre histoire, notre paysage, notre culture, nos collectivités et la richesse que représente notre dualité linguistique. Cela n’a pas été accompli que par le versement de subventions ou de contributions par le gouvernement du Canada, mais avec l'appui des organisateurs de ces grands événements qui ont travaillé de près avec les communautés en situation minoritaire.
[Français]
L'enthousiasme des Canadiens et des Canadiennes à l'égard des célébrations et des commémorations ne s'est pas estompé, mais il ne fera qu'augmenter au fur et à mesure que nous nous approcherons de 2017.
[Traduction]
Entre 2012 et 2017, plusieurs anniversaires aideront à renforcer le sentiment de fierté et d’appartenance de tous les Canadiens. Ils mettront en évidence nos réalisations, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Ils souligneront les événements et les personnes qui ont contribué de manière significative à l’évolution de notre pays et qui ont permis de nous unir dans notre lutte collective pour l’avancement des causes au coeur de nos valeurs communes.
[Français]
Lors de la planification du 150e anniversaire du Canada et d'autres évènements marquants de la route vers 2017, nous tirerons partie des expériences du passé, tout en ayant recours aux meilleures pratiques éprouvées. La route vers 2017 offre aussi une occasion unique de mettre en valeur, auprès des Québécoises, des Québécois et des Canadiens, la contribution de grands francophones à l'édification du Canada, et ce, par la commémoration d'événements et de personnages faisant l'objet de fierté et d'un large consensus.
[Traduction]
Par exemple, la contribution et l’oeuvre de Sir John A. Macdonald sont bien connues et commémorées par de nombreux organismes partout au Canada. Mais nous aurons aussi l’occasion de commémorer celles de contemporains québécois, tels Sir George-Étienne Cartier ou Louis-Hippolyte LaFontaine.
De plus, le Canada sera l’hôte des Jeux panaméricains et parapanaméricains en 2015, à Toronto. Le gouvernement du Canada y est un partenaire de premier plan. Les organisateurs des jeux sont à l’oeuvre depuis quelques années déjà et travaillent avec la communauté franco-ontarienne, entre autres, pour que les jeux reflètent la dualité linguistique canadienne.
[Français]
Je crois que nous avons beaucoup appris d'événements tels que le 400e anniversaire de Québec ou les Jeux olympiques, tant au sein du ministère que des représentants des communautés de langue officielle. Je suis confiante que nous saurons encore une fois tous être à l'écoute de chacun avec comme objectif de bâtir ensemble des alliances stratégiques et de mettre en oeuvre les initiatives qui appuieront la reconnaissance et la célébration de la dualité linguistique au Canada.
Monsieur Racine et moi allons avec plaisir répondre à vos questions. Je vous remercie de m'avoir accordé le temps de partager avec vous quelques réflexions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les représentants de Patrimoine canadien de leur présence. Nous sommes heureux de vous recevoir au Comité permanent des langues officielles.
Je me rappelle de tous les débats que nous avons eus à l'occasion des Jeux olympiques de 2010. Je me souviens qu'on avait entendu beaucoup de témoins à cet égard. On pourrait dire que des bonnes choses ont été faites, mais on pourrait dire aussi que dans certains cas, on a manqué très nettement notre coup.
On va surtout parler ici des deux langues officielles parce qu'on est présentement au Comité permanent des langues officielles.
Est-ce que nos francophones vont chanter en anglais ou en français? C'est ce qui s'est produit lors des derniers Jeux olympiques. Quand il a été question de la place du français, on s'est défendu en disant qu'un francophone avait été invité à chanter. Toutefois, il avait choisi une chanson en anglais. Par contre, je n'ai pas vu beaucoup d'anglophones qui avaient choisi ce jour-là de chanter une chanson en français.
Quelle sera l'implication de Patrimoine canadien lorsqu'il sera question de regarder l'horaire de tels évènements? Il y a les Métis, les Premières Nations et différents groupes. Il ne s'agit pas de les inviter seulement pour l'ouverture et de les oublier par la suite. On parle de fêter le 150e anniversaire de la Confédération. Je pense que M. Dion va sûrement en parler. Vous parliez de la fête du Canada, mais je pense que ce n'est pas la fête du Canada. Dans nos documents, on parle vraiment de la Confédération. Il y a une différence entre les deux.
J'aimerais vous entendre à cet égard. Notre comité a travaillé tellement fort à cette époque. Nous avions même invité le président du comité organisateur des Jeux olympiques de Vancouver. Malgré cela, on a tellement manqué le bateau. Quand la célébration a commencé, nous nous sommes aperçu en partant qu'on avait perdu.
Quelles sont les intentions de Patrimoine canadien dans ce dossier?
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Tout d'abord, si on regarde les Jeux olympiques dans leur ensemble, même le grand témoin qui était aux Jeux et le commissaire aux langues officielles ont témoigné que c'était les jeux les plus bilingues qui avaient eu lieu dans l'histoire des Olympiques. On parle du déroulement des Jeux. C'est la même chose pour le relais du flambeau où l'implication communautaire des groupes francophones était présente. Chacune des 130 communautés visitées par le relais avait un représentant de la communauté de minorité de langue officielle qui siégeait à son comité. Il y avait beaucoup de talents locaux qu'on a pu faire valoir. On a développé de bonnes pratiques. Il y a eu énormément d'efforts qui ont été mis en place pendant les Jeux pour s'assurer que la signalisation, les annonces et la plupart des activités relatives aux différentes activités se déroulent parfaitement dans les deux langues officielles.
La cérémonie d'ouverture est un cas à part. Il y avait une entente de contribution avec des obligations. Le commissaire aux langues officielles a fait rapport et a fait des recommandations que nous avons mises en oeuvre. Le ministre a statué à l'époque. Malheureusement, pour ce qui est des Jeux olympiques, il y a eu des changements de dernière minute qui n'ont pas été communiqués au ministère et qui ont fait en sorte que le français qui devait être présent ne l'a pas été.
Toutefois, on peut parler du 150e anniversaire de la Confédération et des événements que nous organisons au nom du gouvernement dans le pays. Je vais prendre l'exemple de la guerre de 1812, qui est une commémoration. On peut voir ce qui a été fait en ce qui a trait aux consultations auprès des communautés minoritaires de langue officielle. C'est le cas autant en Ontario qu'au Québec, avec la communauté de langue anglaise, y compris — pour répondre aussi à votre question, monsieur Godin — auprès des groupes des Premières Nations et des groupes de différentes communautés pour faire en sorte de mieux les intégrer. Il y a des leçons qu'on a apprises et des leçons qu'on met en oeuvre lorsqu'on en est à la conception de projets, lors de discussions et lors de rencontres. Nous nous engageons auprès des communautés de langue officielle à avoir des discussions et à voir ce qu'on peut mettre en place pour s'assurer que le reflet soit présent.
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Merci, monsieur le président.
Madame Bourget, monsieur Racine, je vous remercie d'être parmi nous et de partager votre expertise avec nous.
La commémoration du 150e anniversaire de la Confédération du Canada va sans contredit être exceptionnelle pour les gens de notre génération, voire de deux ou trois générations. Participer à ce genre de fêtes constitue un moment privilégié.
Je pense que ce sera aussi un moment privilégié pour ce qui est de faire la promotion de notre dualité linguistique et de permettre à toutes nos communautés de s'intégrer à cette fête. Nous avons besoin de nos communautés en situation minoritaire pour rendre le cachet de notre pays et notre identité profonde. On a mentionné qu'elles étaient invitées à proposer différents projets. Est-ce que ce processus est déjà amorcé ou va-t-il prendre de l'ampleur au cours de l'année 2013 pour permettre aux gens de s'engager, d'avoir leur mot à dire et de présenter leurs projets?
Il va sans doute y avoir des projets à l'échelle des grandes villes, mais les projets locaux sont également importants. Il ne faut pas oublier les petites communautés qui ont bâti notre pays. Pensons aux régions rurales qui ont nourri le début de notre pays. C'est important, dans la mesure où ce sont nos racines profondes.
Dans ma circonscription, certaines localités ont 375 ans ou presque 400 ans d'histoire. Ces régions recèlent elles aussi de trésors. De quelle façon pouvons-nous tout intégrer cela aux célébrations?
Heureusement — et c'est beau de voir ce qui se passe —, il y a déjà énormément d'intérêt pour le 150e anniversaire. On voit des groupes se former, notamment imagiNation 150, de Calgary. Ces gens ont mis sur pied un site Web et un guide de l'utilisateur, qui est accessible en français et en anglais, pour toutes les petites communautés du pays. Ces gens y expliquent comment s'organise une communauté locale et ce que font les gens.
Radio-Canada va entamer ses consultations. Plusieurs autres groupes, notamment le réseau des commissions des capitales nationales, ont fait des consultations dans plusieurs régions du pays. Des gens constituent des groupes quotidiennement. Certains nous soumettent déjà des demandes de projet. Je vous dirais que l'intérêt va effectivement aller en augmentant.
En outre, le ministre a dit devant le comité que les communautés allaient décider des célébrations qu'elles voulaient tenir, de la façon de célébrer localement les aspects historiques, les personnages, les héros locaux, la culture et la diversité linguistique.
Nous en sommes à nos débuts, mais je suis certaine que, d'ici 2017, les citoyens vont nous proposer une très longue liste d'activités et de projets. Pour ma part, j'espère que ce sera contagieux et que les gens voudront en effet célébrer cette fête et se prendre en main.
Denis, veux-tu ajouter quelque chose?
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Vous comprenez que je préfère parler aux gens qui vont vraiment faire les choses. Si je m'en tiens à votre présentation, madame Bourget, je suis à la fois rassuré et inquiet. Je suis rassuré, parce que vous nous dites dès le départ que c'est important pour vous. Vous êtes une Franco-Ontarienne. Vous avez vécu à Sudbury et c'est quelque chose que vous ne voulez pas rater. C'est très rassurant.
Je suis aussi inquiet, parce que j'aurais aimé que vous annonciez dès le départ qu'il y a eu des ratés dans le passé et que vous allez vous en inspirer. Or, votre texte ne les mentionne pas. Vous l'avez fait simplement en réponse à M. Godin. Les ratés, si on les regarde bien, ont beaucoup terni les bonnes choses. C'est ça, le problème. Dans notre pays, au Canada, les symboles ont une valeur extrêmement importante.
Le maire de Québec, le premier ministre du Québec et quantité d'autres personnes importantes dans le monde francophone canadien ont dit qu'on avait raté la cérémonie d'ouverture. C'est ce dont les personnes se rappellent aujourd'hui. Quant aux bonnes choses, il faut rappeler qu'on a fait beaucoup d'efforts pour qu'il y ait plus de bilinguisme et que près d'un bénévole sur cinq était en mesure de parler français. Il faut le rappeler, mais la cérémonie d'ouverture a beaucoup gâché la sauce. De plus, la réaction des autres a aussi gâché la sauce.
Quand l'organisateur, David Atkins, a dit qu'il était Australien, qu'il ne comprenait pas ce qui se passait et qu'on ne pouvait jamais satisfaire les Québécois, c'était ajouter l'injure à l'insulte.
Je ne sais pas si vous avez lu le livre de M. Furlong, mais c'est extrêmement navrant. Il a écrit qu'il ne comprenait pas pourquoi ce gars-là n'était pas heureux que sa chanson soit utilisée. Ce gars-là, c'était Gilles Vigneault. Il faut vraiment être ignorant de l'histoire politique canadienne pour ne pas savoir que Gilles Vigneault n'aime pas qu'on utilise ses chansons pour célébrer le Canada. C'est incroyable. Il a écrit ça dans son livre.
Il y a eu un très grave désaccord avec M. Charest. Ce dernier faisait un discours et M. Furlong n'a pas mis ses écouteurs pour écouter le discours de M. Charest. Voyant cela, les journalistes francophones ont évidemment posé des questions en français à M. Furlong. Dans son livre, ce dernier s'est dit insulté par cela. Je trouve que c'est insultant qu'il n'ait pas écouté mon premier ministre s'il n'est pas capable de le comprendre directement. C'est le genre de choses qu'il faut éviter à tout prix. Il est très difficile de prédire à l'avance tout ce qui peut arriver, mais j'aimerais sentir que cela vous inquiète et que vous avez la détermination de gérer les symboles correctement, à commencer par le nom de l'événement. Appeler ça le 150e anniversaire du Canada est une insulte à notre histoire.
Quand j'étais jeune, en 1967, on fêtait la Confédération. On m'enseignait que mon pays avait une longue histoire qui avait mené à la Confédération. Le premier premier ministre du Canada, vous l'avez nommé tout à l'heure, c'était Louis-Hippolyte Lafontaine, en 1848. Il a risqué sa vie pour être premier ministre du Canada. Il a fait face aux orangistes qui voulaient carrément le tuer. C'est notre histoire. On ne peut pas ramener ça à la préhistoire.
Durant les olympiques, M. Donald Sutherland — un de nos plus grands acteurs — a lu un de nos plus grands poèmes, Hymne au Nord de François-Xavier Garneau, en anglais. Pourquoi faire une telle chose? La poésie se traduit tellement mal. Puisqu'on parle de François-Xavier Garneau, si 1867 est le début de notre pays, comment a-t-il pu écrire en 1845 Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours?
Vous voyez, il ne faut pas rater les symboles. C'était mon commentaire.
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Je remercie les témoins d'être ici.
L'expérience d'Expo 67, l'année précédant mon arrivée au Canada, demeure une grande expérience pour moi. En effet, par la suite j'ai continué à aller à Man and His World ou Terre des hommes, en français.
Au cours des différents témoignages entendus, on a répété, comme un refrain, que les idées proviennent des communautés. Je crois que c'est vraiment important pour le 150e anniversaire. Toutefois, depuis 1967, il y a eu plusieurs changements au Canada. Certains furent pour le meilleur, d'autres pour le pire. Par exemple, la monarchie ne passe pas très bien au Québec.
[Traduction]
Que prévoyez-vous faire pour que le Québec se sente concerné, pour qu’il se sente le bienvenu dans ce processus et dans ces célébrations? Il est très important de reconnaître l’histoire et la collaboration de nos deux peuples.
Que pourrait faire le ministère pour promouvoir ces célébrations au Québec?
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La discussion entre M. Dion et le président au sujet de MM. Borden, LaFontaine et Brown était intéressante. Je crois que le Québec et les francophones ont joué un rôle important dans l’édification de notre pays.
Ce que nous avons retenu du 400e ou de nombreux autres anniversaires, c’est que… et vous avez raison de parler de la contribution des communautés. Les histoires et les idées d’activité proviennent des citoyens.
Si l’on veut que les Québécois se sentent concernés, il faudrait, par exemple, leur demander qui sont les héros québécois. Quelles sont les histoires qui leur tiennent à coeur? Nous avons parlé de Louis-Hippolyte LaFontaine et de George-Étienne Cartier. Ce sont des personnages importants de notre histoire. Mais il y a des personnages historiques anglophones tout aussi importants.
Il faut donc établir une programmation ou créer des événements qui auront une signification pour les citoyens. Souvent, lorsqu'on sollicite leur participation dès le début, les groupes communautaires nous aident à définir les célébrations. C’est une façon de les faire participer.
Lors des préparatifs pour les célébrations de la guerre de 1812, nous avions l’impression que certains Québécois, à l’école et ailleurs, ne se sentaient pas concernés. Nous avons donc demandé à la communauté anglophone du Québec ce que nous pouvions faire pour que ces célébrations soient pertinentes pour elle.
Je crois qu’il faut adopter la même attitude pour les célébrations du cent cinquantenaire. Il y a des centaines de milliers d’histoires qui racontent notre pays, et certains groupes voudraient peut-être les célébrer. Un des membres a parlé d’artefacts et de merveilleuses découvertes au sein de sa communauté. Je crois qu’il s’agit d’une occasion pour les citoyens d’adapter les célébrations à l’histoire de héros locaux et nationaux. Nous pouvons espérer recueillir d’innombrables histoires pour raconter notre pays.
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Merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation.
J’aurais quelques questions à vous poser qui font suite aux propos de M. Benskin. Dans l’ouest du pays, les gens ne comprennent pas le rôle important qu’ont joué les francophones dans l’édification du Canada. Je suis sincère. On tend à oublier que le Canada s’est développé d’est en ouest. C’est l’Ouest qui s’est lentement intégré au reste du pays.
Prenons, par exemple, St. Paul, en Alberta, ou Maillardville, en Colombie-Britannique, et même Coquitlam qui compte une communauté francophone de 13 000 habitants et où l’on organise chaque année plusieurs activités. Cette communauté a été fondée en 1909.
Je pense plus particulièrement à la communauté agricole de la Saskatchewan. On oublie souvent qu’elle est composée de nombreux francophones. Sans eux, peut-être que beaucoup de petites collectivités n’auraient pas aussi bien réussi. Si je ne m’abuse, la première commission scolaire francophone hors Québec a été établie à Gravelbourg, en Saskatchewan, et elle existe toujours.
Comment allons-nous raconter l’histoire de ces petites collectivités de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique pour montrer la place importante des francophones dans l’histoire du pays?
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Ce sont de merveilleuses anecdotes.
Je crois qu’il y a bien des façons de mettre en évidence ces collectivités et leur richesse. Heureusement, notre programmation soutiendra, sans l'aide du gouvernement, les groupes locaux par l’entremise de notre Programme de développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine et du programme Le Canada en fête, dont le thème, comme je le disais, appuiera davantage l’effort des groupes locaux.
Nous formons des alliances stratégiques avec des institutions historiques afin de créer du matériel pédagogique à l’intention des écoles et nous collaborons avec l’ONF et d’autres institutions extrêmement talentueuses et remarquables pour le distribuer. Nous sommes chanceux de vivre à une époque où, grâce aux médias sociaux, comme Facebook et à Google, les gens peuvent échanger et ainsi écrire des récits. Je crois que les possibilités sont nombreuses. Si on laissait libre cours à notre imagination pendant quelques instants, je suis convaincue qu'on pourrait trouver beaucoup de bonnes idées.
Comme je l’ai mentionné, le ministère offre plusieurs programmes, dont le Programme des langues officielles. Lorsque les gens de ces communautés auront écrit leurs histoires et voudront les mettre en évidence et les célébrer, les activités commenceront à prendre forme.
:
Merci, monsieur le président.
Madame Bourget et monsieur Racine, je vous remercie de votre présentation. C'est intéressant de voir les premiers pas de la planification du 150e anniversaire de la Confédération.
J'aimerais remercier mon collègue, M. Benskin, de son intervention sur les questions relatives aux grands thèmes. En effet, cela est l'une de mes préoccupations. Vous-mêmes, lors de vos interventions, avez mentionné Lacolle, ce qui rejoint un peu mes préoccupations.
Je comprends que ces célébrations cherchent à unir les Canadiens, mais, néanmoins, certains évènements et certains personnages historiques sont peut-être un peu plus controversés selon la communauté où on se trouve.
Je pense entre autres à Louis-Joseph Papineau, qui est associé aux rébellions. Son nom a peut-être une connotation plus souverainiste au Québec, mais cela s'inscrit dans les rébellions de 1837, qui avaient aussi lieu aussi au Haut-Canada au même moment et qui constituaient les premiers pas de la démarche vers un gouvernement responsable. Je pense aussi à Louis Riel, qui constitue un grand symbole pour la communauté métis, mais qui est peut-être perçu autrement ailleurs, malgré le pardon accordé par le Canada récemment.
Comment ces évènements seront-ils intégrés? Pourrez-vous tracer un portrait véritable de notre histoire? A-t-on entamé une réflexion à cet égard? Comment envisagez-vous cet élément dans le cadre des célébrations?
:
On l'espère. Je crois que tous les citoyens seraient contents de savoir que des corporations et des citoyens investissent dans leur communauté pour réaliser des projets.
Par ailleurs, même s'il ne s'agit pas nécessairement d'investissements directs, certaines grandes institutions canadiennes célébreront un anniversaire important l'année du 150e anniversaire de la Confédération. On n'a qu'à penser à la Banque Canadienne Impériale de Commerce, qui va célébrer son 150e anniversaire en 2017. Je suppose qu'elle aura quelques activités pour souligner ce moment important de son histoire.
On ne peut qu'encourager les citoyens à se rassembler et à apporter une contribution à leur communauté. On ne peut qu'encourager ce genre de don, que ce soit pour participer des événements ou des legs.
Comme toujours, un autre ingrédient est fort utile. Il s'agit du fait que des gens donnent de leur temps et de leur argent. Le gouvernement, à ce que je sache, n'organisera pas une levée de fonds formelle auprès des citoyens pour cela, mais on ne découragera jamais les gens d'agir et de réaliser des projets dans leur communauté.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir brièvement sur les propos de M. Gourde.
En effet, il a parlé de gens qui se plaignent. Il a aussi dit qu'ils devraient embarquer ou débarquer. Cela me touche un peu.
Si c'est le cas, je ne sais pas pourquoi il y a une réunion aujourd'hui du Comité permanent des langues officielles. L'une des raisons était la suivante. On a dit qu'il fallait s'assurer que certaines choses se passent ou ne se passent pas. À l'époque, il disait qu'il ne fallait pas manquer le bateau. Si on ne se plaint pas, on n'aura rien. Les gens avaient des raisons de se plaindre. En effet, certaines choses ne se sont pas faites.
Personnellement, j'ai eu raison de me plaindre quand Radio-Canada a montré l'avion plutôt que le flambeau. C'était insultant de voir comment les francophones étaient traités. Il était navrant de voir comment on traitait un événement aussi important. Il faut que cela ne se répète jamais plus jamais, plus jamais. Comme le disait M. Dion plus tôt, parfois, ce sont les petites choses qui font le plus mal et qui brisent les belles choses. Je ne le dirai jamais assez.
Les ententes de contribution que vous allez conclure vont-elles contenir des mesures sur le bilinguisme? Si oui, allez-vous pouvoir en faire part aux membres du comité pour qu'on fasse des suivis pour s'assurer que c'est bien fait?
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Je vous remercie encore une fois, monsieur le président.
J'ai bien apprécié vos commentaires, madame et monsieur, sur le fait que vous êtes en train de planifier et d'organiser toutes les idées. Toutefois, suite au point soulevé par M. Godin, j'ai bien noté que nous avons maintenant des outils différents, comme Facebook, pour conserver un souvenir de tous les événements. Cela n'était pas disponible à cette époque. Donc, c'est un autre âge, un autre siècle, avec toutes sortes d'autres choses.
En ce qui concerne l'inclusion des jeunes, vous avez déjà discuté de l'utilisation de Facebook et des médias sociaux. J'espère que pendant votre processus de planification, vous vous souviendrez des jeunes de tous les âges. En effet, je me souviens bien de l'époque où j'étais plus jeune ou très jeune. Ce n'était pas seulement l'Expo, parce que cela n'était pas accessible pour tous les Canadiens puisque cela se déroulait à Montréal. Cependant, je me souviens des célébrations à l'école, des petits livres, de la tenue d'activités physiques bonnes pour la santé dans le processus de célébration et des choses comme celles-là.
Donc, il y a beaucoup de possibilités. Facebook n'est peut-être pas parfait ou bon pour les très jeunes, mais, selon moi, c'est très important d'inclure des jeunes de tous les âges parce que nous sommes tous Canadiens.
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Merci. Je vais utiliser mes cinq minutes.
Il me semble très important que, dans cette gradation, vous gardiez aussi en tête la nécessité de respecter la dualité linguistique canadienne. S'il devait y avoir des ratés, même si vous faisiez tous les efforts en 2017 pour le 150e anniversaire de la Confédération, l'atmosphère serait déjà toute gâchée. Donc, je présume que vous êtes bien conscients de cela.
Je voudrais maintenant revenir au commentaire de M. Gourde qui soulignait qu'il y a des chiâleux qui se plaignent tout le temps. C'est vrai. Il y en a tout le temps, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas parfois raison.
Si j'écoute Mme Michaud et M. Dionne Labelle, ce qui m'inquiète, c'est qu'ils se sont fait l'écho d'un sentiment assez général qui va au-delà du monde francophone. C'est également présent chez les anglophones. Je sais que vous êtes des fonctionnaires et que cette question est très politique, mais il faudrait voir comment on pourrait corriger le tir. Je suis inquiet à cet égard.
L'année 1812 devait en effet selon moi être commémorée. Je crois que c'est un événement important et, de toute façon, par définition, je suis toujours en faveur de commémorer les événements historiques. C'est un moment important. Les Américains voulaient effectivement conquérir le Canada pour punir les Britanniques de toutes les vexations que ces derniers leur faisaient subir à cette époque. Ils n'ont pas réussi à conquérir le Canada et il fallait donc en parler.
Par contre, quelque chose n'a pas fonctionné. Vous ne serez peut-être pas d'accord, mais je le vois sur le terrain. Cela n'a pas fonctionné. Les gens se sont plaints d'avoir vu de la publicité sur 1812 pendant les Olympiques. Ils ne voyaient pas ce qu'une guerre venait faire avec les Olympiques. C'était des choses de cette nature. La greffe n'a pas pris. C'est resté un effort du gouvernement.
Je ferais une suggestion. Y aurait-il moyen de mettre en avant non pas tellement le ministre — parce que la crédibilité du ministre en tant qu'historien est plutôt mince —, mais des gens qui connaissent ce domaine et qui pourraient avoir une crédibilité? Je pense aux historiens. Ils ne chercheraient pas nécessairement à entrer dans la tête des gens de l'époque les mentalités d'aujourd'hui. C'est un peu le sentiment qu'on a eu avec l'approche du gouvernement. C'est dommage, parce que je crois que 1812 aurait dû captiver davantage la population.
Vous ne serez pas d'accord. Vous allez me dire qu'il y a beaucoup de signes indiquant que cela captive la population, mais je ne vous croirai pas. En tant que politicien qui se déplace au pays, cela ne fonctionne dans aucune province où je suis allé. Cela reste une affaire du gouvernement. De plus, les gouvernements au Canada ne sont jamais plus populaires qu'impopulaires. Ils sont toujours plus impopulaires que populaires. Il y a toujours plus de gens contre eux que pour eux, même quand ils sont majoritaires. La dernière chose à faire, dans des fêtes de ce genre, est d'identifier cela au gouvernement et au parti politique qui est au pouvoir et à son approche. En somme, il y a certainement quelque chose que les politiciens doivent faire.
De votre côté, vous devez être conscients de cette situation parce que, sinon, vous allez perdre beaucoup de joueurs. Vous serez obligés d'être proactifs pour aller les rejoindre par la suite.