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Merci, madame la présidente.
C'est un privilège pour moi d'être parmi vous sur les terres ancestrales non cédées du peuple algonquin en cette journée particulièrement importante.
Le 24 mai 1918, je suis certaine que le gouvernement de l'époque avait le sentiment d'avoir enfin reconnu que les femmes avaient un rôle à jouer au sein du gouvernement et relativement à la gouvernance du pays. Cependant, il restait encore bien des étapes à franchir. Il aura fallu attendre 12 ans de plus avant que la première femme soit nommée au Sénat canadien grâce au travail des Célèbres cinq. Les Québécoises ont quant à elle dû attendre 22 ans avant de pouvoir voter dans le cadre des élections provinciales. En outre, il a fallu 42 ans de plus, soit jusqu'en 1960, avant que les Autochtones, femmes et hommes, vivant dans les réserves puissent voter dans le cadre des élections fédérales. Enfin, il a fallu attendre 97 ans, jusqu'en 2015, pour que le Canada voie son premier Cabinet fédéral paritaire.
Depuis lors, comme vous l'avez peut-être remarqué, beaucoup de travail a été accompli. Beaucoup de travail peut être attribué aux gouvernements, mais je crois que, en grande partie, le mérite revient au travail des personnes qui ont travaillé sans relâche pour que les gouvernements comme les nôtres écoutent.
Je suis ici pour vous présenter un résumé de certaines des choses que nous faisons, et je serais heureuse de répondre ensuite à vos questions.
Commençons par le Budget principal des dépenses.
Le Budget principal des dépenses témoigne de la volonté du gouvernement de renverser les obstacles à l'égalité entre les sexes et de déployer des stratégies plus efficaces pour prévenir la violence envers les femmes et les filles. Notre affectation de 62,3 millions de dollars dans le Budget des dépenses 2018-2019 représente une augmentation de près de 60 % de nos dépenses globales par rapport à l'exercice précédent.
Cette augmentation revêt une grande importance pour nous, car notre rôle s'est grandement élargi au cours des 12 à 24 derniers mois, et Condition féminine Canada doit croître pour répondre aux nouvelles demandes qui lui sont adressées. Comme vous le savez, la population met de plus en plus l'accent sur le besoin de mettre fin aux préjugés sexistes dans tous les aspects de la société. Nous voulons et nous devons tirer parti de cette impulsion.
Nous entendons utiliser le financement accru pour renforcer la capacité de Condition féminine Canada de répondre aux nouvelles demandes du Cabinet, du Parlement et des comités parlementaires, des Canadiens, du secteur à but lucratif et du secteur sans but lucratif. Pour nous acquitter de nos nouvelles responsabilités en matière d'ACS+, par exemple, il faut veiller à bien coordonner nos efforts avec ceux d'autres ministères et organismes fédéraux en plus de multiplier nos interactions avec les provinces avec les gouvernements des territoires et les administrations municipales. Dans bien des cas, les enjeux ne sont pas directement de notre ressort, mais recoupent plutôt une gamme de portefeuilles ministériels. Il faut donc déployer plus d'efforts pour nous assurer que les intrants appropriés seront pris en compte. Nous devons également renforcer notre capacité en matière de politique publique et doter l'organisation des structures permanentes nécessaires pour répondre aux besoins de sa clientèle et donner suite aux ambitieuses priorités de notre gouvernement.
Pour ce qui est de la violence fondée sur le sexe, nous consacrerons une bonne part de nos ressources accrues et nous nous attacherons à lutter contre le problème de la violence fondée sur le sexe. Nous finançons de nombreux projets différents sur cet enjeu aux échelons local, régional et national ainsi qu'en partenariat avec des dirigeantes et dirigeants autochtones dans les réserves et à l'extérieur de celles-ci. Le nouveau Programme de lutte contre la violence fondée sur le sexe — c'est l'enveloppe de financement — aide les organismes à élaborer et à mettre en oeuvre des pratiques prometteuses à l'intention des victimes de violence fondée sur le sexe et de leur famille, y compris les populations mal servies.
Nous modifions en outre la façon dont nous soutenons les organismes, et ceux-ci pourraient voir le financement de leur projet prolongé de trois à cinq ans; les subventions seront majorées et pourront dorénavant atteindre 1 million de dollars. Par ailleurs, les groupes de réflexion, les syndicats, les établissements d'études postsecondaires et d'autres entités s'ajouteront à la liste des organismes admissibles. Nous finançons aussi la recherche, l'analyse des données et les sondages sur la violence fondée sur le sexe afin de mieux comprendre la portée véritable du problème.
Pour ce qui est de l'ACS+, comme vous le savez, toutes les mesures du budget de 2018 ont fait l'objet d'une ACS+. Le budget comprenait en outre un nouveau cadre des résultats relatifs au sexe pour orienter les décisions futures et permettre un suivi des progrès accomplis dans le cadre de la création d'une économie qui profite à toutes et à tous.
Un nouveau projet de loi sur l'ACS+ sera déposé cet automne afin d'inscrire la budgétisation sexospécifique dans le processus budgétaire fédéral. Nous continuerons d'améliorer l'utilisation de l'ACS+ dans l'ensemble des organismes fédéraux dont nous sommes responsables afin d'appliquer judicieusement une optique intersectionnelle de l'égalité des sexes aux décisions du gouvernement qui concernent les politiques, les programmes et les services de l'État. Plus tard cette année, nous allons aussi organiser une table ronde nationale sur l'ACS+ afin de diffuser les résultats et les pratiques exemplaires découlant de ces efforts.
Un aspect important de cette initiative consiste à s'assurer que les fonctionnaires reçoivent la formation requise pour utiliser l'ACS+ au sein de la fonction publique fédérale. Je suis heureuse d'annoncer que, jusqu'à présent, nous avons amélioré les compétences de plus de 100 000 personnes, des fonctionnaires, des parlementaires et des membres du personnel. Je remercie tous ceux d'entre vous, ici présents qui avez suivi le cours et qui possédez le certificat pour le prouver.
Nous nous concentrons, comme vous, sur un autre enjeu que le Comité a étudié de façon approfondie, soit l'élimination des obstacles persistants qui créent chaque jour de l'insécurité économique pour un beaucoup trop grand nombre de Canadiennes. Nous connaissons trop bien les statistiques à ce sujet. Ce sont des histoires que vous connaissez bien parce que je sais que vous les avez étudiées.
Pour remédier à ce problème et dans le cadre des efforts dirigés précisément par Condition féminine, plus tôt ce mois-ci, en Alberta, j'ai annoncé que nous investirons 10 millions de dollars dans des projets visant à s'attaquer aux causes fondamentales de l'insécurité économique des femmes en améliorant leur accès à des emplois et des possibilités de carrière. Par exemple, nous finançons un projet qui vise à encourager plus de femmes à faire carrière en aviation. Seulement 5 % des pilotes, soit dit en passant, sont des femmes. Un autre projet vise à éliminer les obstacles à l'accès au marché du travail dans le cas des femmes qui fuient la violence familiale. Il y a aussi des projets visant à accroître la participation des femmes dans les domaines des STIM.
Nous reconnaissons aussi que nous sommes à l'ère de la réconciliation. Nous devons faire les choses différemment, mais nous devons aussi travailler en misant sur une collaboration et un partenariat respectueux avec les Premières Nations de notre pays. Hier soir, j'ai eu l'honneur de me joindre à mes collègues et de tenir le premier cercle des femmes autochtones, qui conseillera directement Condition féminine Canada. Nous reconnaissons que, en cette ère de réconciliation, les femmes détiennent la clé de beaucoup de solutions dont nous avons besoin. Nous savons qu'il y a beaucoup de force et de résilience dans ces collectivités, et leur sagesse nous aidera à tracer la voie, car il s'agit de la relation la plus importante pour notre gouvernement.
Vous savez également que le Canada dirige le G7 cette année, et l'analyse comparative entre les sexes, l'approche intersectorielle fondée sur le sexe, est intégrée dans toutes les conversations importantes que les ministres et les dirigeants tiendront à Charlevoix dans deux semaines, et c'est là un jalon important. L'intégration de l'égalité entre les sexes dans ce programme global ne s'est jamais concrétisée auparavant, et je suis reconnaissante aux membres du Conseil consultatif sur l'égalité entre les sexes, Women 7, Youth 7 et Labour 7, qui se sont réunis, avec d'autres collègues de ministères, pour s'assurer que les travaux du G7 s'attaqueront à la question de l'inégalité et s'attaqueront à la notion d'égalité comme moteur de croissance.
Comme vous tous, j'en suis sûre, je suis fière de l'héritage de celles qui se sont battues il y a 100 ans pour que nous ayons le droit de vote. Cet héritage, il se retrouve entre les mains de nombreuses Canadiennes et Canadiens, y compris ceux et celles d'entre nous qui ont le privilège de servir au Parlement. Je suis fière des efforts de notre gouvernement pour honorer cet héritage en continuant à s'appuyer sur les travaux qui ont été réalisés et en reconnaissant surtout, manifestement, le travail qu'il reste à faire.
Je tiens aussi à tous vous remercier du travail que vous avez fait au sein du Comité. Je sais aussi que vous êtes sollicités pour participer aux travaux d'autres comités parce que la question de l'égalité entre les sexes, bien sûr, n'est pas un enjeu dont Condition féminine, le Comité ou l'organisme peuvent s'occuper seuls. Je vous remercie donc beaucoup du temps que vous me consacrez et de l'invitation de venir vous rencontrer, aujourd'hui. Deux femmes formidables de Condition féminine Canada sont ici pour fournir des séances d'information techniques si vous le souhaitez.
Madame la présidente, je serai heureuse de répondre à toutes les questions de mes collègues.
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Les réunions de la Commission de la Condition de la femme, auxquelles bon nombre de collègues autour de la table ont participé et étaient reconnaissantes de participer, ont été une occasion importante de communiquer nos pratiques exemplaires en tant que Canadiennes quant au travail que nous faisons pour mieux soutenir les femmes et les filles qui vivent en région rurale et dans des collectivités éloignées. C'était aussi une occasion importante d'apprendre de ce que font les autres pays. Je crois que nous sommes allées là très fières de ce que nous faisions, mais aussi avec humilité, sachant qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
Dans notre cas, au Canada, lorsque nous parlons des collectivités rurales, il faut aussi inclure les collectivités éloignées. Dans le contexte canadien, la question des collectivités autochtones fait aussi partie de tout ça. Premièrement, les travaux qui sont réalisés pour garantir que nous adoptons une perspective intersectorielle sexospécifique dans le cadre de toutes nos politiques inclut aussi le fait de tenir compte de la ruralité. Je crois que c'est très important pour que ce point de vue soit compris d'entrée de jeu durant le processus d'élaboration des politiques et des programmes.
Le deuxième élément qui, selon moi, est important, c'est l'investissement dans les services à large bande en milieu rural. Ma circonscription est mixte, à la fois rurale et urbaine, et le fait d'avoir accès à la téléphonie cellulaire et à Internet n'est pas seulement important compte tenu des réalités économiques qui peuvent, nous le savons, découler du fait de ne pas bénéficier d'un tel accès; c'est aussi important pour avoir accès à des ressources comme des services. En ce qui a trait aux enjeux sociaux comme la violence fondée sur le sexe, je me suis rendue dans différentes collectivités rurales l'été dernier et j'ai écouté des organisations de femmes. Nous savons que ces organisations de femmes ne se limitent pas à soutenir les survivantes et les victimes de violence fondée sur le sexe. Ce sont des agences d'emplois. Elles conseillent les jeunes. Elles font toutes sortes de choses. Nous savons grâce à notre programme de lutte à la violence fondée sur le sexe, par exemple, que le fait de s'assurer que les membres des groupes sous-représentés, comme les personnes vivant en région rurale, doit être une priorité, et nous donnons la priorité à ces choses.
Ce ne sont là que quelques exemples des travaux que nous faisons. Comme je l'ai dit, le travail se poursuit. Notre identité rurale et nos collectivités rurales sont essentielles au bien-être de l'ensemble du Canada, surtout pour ce qui est des femmes et des filles dans ces collectivités.
Je vais essayer, encore une fois, d'obtenir un peu plus de précisions en ce qui concerne le temps que cela prend pour avoir accès aux subventions. Certains disent que cela prend beaucoup de concertation. Comme cela prend beaucoup de concertation et que Condition féminine Canada veut partager la vision de l'enjeu, cela donne l'impression que le ministère sait déjà à qui il va attribuer les sommes, et c'est problématique. De fait, ce sont souvent les mêmes organismes sur le terrain qui reçoivent les sommes. Je proviens d'un milieu rural, un peu plus éloigné, et c'est l'impression que cela donne. Je vais enchaîner avec la prochaine question, mais vous pouvez aussi répondre à cela.
Il y a aussi un vide en ce qui touche les services offerts par des organismes à des jeunes filles et à des jeunes femmes, notamment celles qui sont en transition vers l'âge adulte, soit entre 14 et 24 ans. Il y a, par exemple, Justice alternative du Suroît et son projet des Ateliers créactions, en Montérégie. Ce projet cherche à identifier des femmes qui pourraient, dans des milieux défavorisés, commettre des crimes. Comme il s'agit de femmes de 14 à 24 ans, au départ, Condition féminine Canada a refusé de les financer, parce que certaines étaient âgées de moins de 18 ans. Cela entraîne un manque de services. On ne sait pas vers qui ces jeunes peuvent se tourner, parce qu'elles n'ont pas encore atteint la majorité.
Condition féminine Canada, dans sa volonté de travailler contre la violence faite aux femmes, va-t-elle pouvoir s'ajuster?
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J'aimerais préciser que nous ne refusons pas des projets soutenant les filles. En fait, nous les encourageons. Une partie du problème que vous avez soulevé au sujet des différentes organisations qui n'ont pas accès à ces fonds, c'est que le gouvernement précédent a supprimé plusieurs ateliers régionaux représentant Condition féminine Canada sur le terrain. Ces organisations ne pourraient pas d'une autre façon savoir que des processus de demande de financement sont en cours, connaître la façon de présenter des demandes et les questions et les réponses auxquelles elles doivent réfléchir lorsqu'elles rédigent leurs demandes. Nous avons ouvert des bureaux régionaux pour éliminer cet obstacle en matière d'accessibilité.
Le temps consacré à ces projets est important. C'est la raison pour laquelle, comme je l'ai mentionné tantôt, nous demandons aux organisations de passer moins de temps pour présenter le tout et, une fois le concept approuvé, nous leur donnons des fonds afin qu'elles puissent peaufiner leurs projets.
Pour ce qui est des lacunes en matière de service, elles persisteront tant que nous ne travaillerons pas différemment, et nous avons commencé à travailler différemment. C'est quelque chose que m'ont dit les organisations de femmes, et nous avons aussi examiné le Programme de promotion de la femme et la façon dont nous finançons les projets. Je veux simplement vous présenter les trois recommandations qui ont découlé de cet examen.
La première, c'est qu'il faut continuer à financer les projets qui favorisent des changements systémiques. La deuxième, c'était d'accroître les efforts de communication du savoir afin que nous ne gardions pas ces pratiques exemplaires pour nous, et il faut les communiquer à d'autres collectivités. La troisième, c'était d'améliorer le soutien aux bénéficiaires de financement durant tout le cycle de vie des projets. Ce sont tous les enjeux dont nous avons tenu compte.
Nous avons aussi prévu une enveloppe liée à la durabilité dans le dernier budget. On parle de 100 millions de dollars qui concernent la durabilité des organisations dont nous parlons.
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Merci. En ce jour important, le 100
e anniversaire de certaines femmes qui ont reçu le droit de vote, je pense que cette question est particulièrement importante.
Oui, nous avons fait beaucoup de chemin, mais je pense qu'il nous en reste beaucoup à faire. Chacun d'entre vous autour de la table qui est passé à travers le processus a beaucoup d'expertise dans ce domaine, et j'ai donc très hâte de connaître votre étude et d'entendre vos recommandations. Je pense que notre travail le plus important ici, c'est d'inspirer la prochaine génération de dirigeants à venir faire le travail que nous sommes venus poursuivre ici.
Je pense que cette étude est importante à bien des égards. Je sais que les femmes en politique se heurtent à différents obstacles. Nous avons entendu le témoignage d'un bon nombre d'entre elles. Nous savons qu'il existe des obstacles au sujet du travail lié aux soins. Nous savons qu'il y a des obstacles concernant l'accès financier. Nous savons qu'il y a des obstacles liés à l'absence de modèles de comportement. À moins qu'elle puisse la voir, elle ne peut pas être elle. Lorsque les petites filles voient des femmes comme celles ici qui occupent des postes de pouvoir et d'influence — et je peux vous dire que ma nièce de neuf ans en voit certainement —, elles se disent: si elles peuvent le faire, je le peux aussi. C'est pourquoi c'est si important pour chacun d'entre nous de garder à l'esprit le fait que nous sommes des chefs de file et des modèles et que les petites filles, les garçons et les personnes de diverses identités de genre comptent sur nous pour donner l'exemple.
C'est pourquoi j'ai été attristée et, bien franchement, troublée de voir une des membres du Comité de la condition féminine prendre l'initiative d'envoyer de la cyberviolence et de la violence par courriel à un de nos collègues ici présents. Ce n'est pas comme ça que les ressources publiques devraient être utilisées. Ce n'est pas comme ça que nous devons nous comporter en tant que politiciens. Bien sûr, nous pouvons être en désaccord, mais sans être désagréables. Bien sûr, nous pouvons avoir des idéologies différentes, mais le manque de respect et les actes de violence en ligne que nous commettons l'un contre l'autre nous ramènent en réalité en arrière.
Je veux maintenant parler du travail que l'on fait pour renforcer davantage les capacités de leadership des femmes. Je dirai que nous avons une somme d'argent disponible — et cela a été annoncé l'année dernière — pour soutenir le leadership des femmes autochtones. Nous travaillons avec la Fédération canadienne des municipalités pour soutenir un projet ou des séries de projets. Nous avons investi près de 20 millions de dollars pour soutenir les capacités en matière de leadership des femmes, y compris les jeunes femmes, parce qu'elles sont des dirigeantes aujourd'hui et qu'elles ont des idées importantes qui doivent être entendues. Tout ce travail est en cours. Votre étude sera vraiment très bienvenue et très opportune, bien franchement, mais à moins que nous ne donnions l'exemple en tant que personnes, nous ne ferons pas avancer la cause qui nous rassemble autour de cette table, soit l'amélioration de la condition des femmes au Canada.
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Merci, madame la présidente.
Bien sûr, en tant que femme, je suis très emballée de voir que le budget de cette année et, par conséquent, le budget des dépenses, bien sûr, portait sur les femmes, puisque je suis une femme et que j'appuie les femmes.
Toutefois, je suis très préoccupée — je l'ai déjà dit au Comité — au sujet des résultats que ces types de budgets ont eus par le passé. En Australie, ce type de budget a été abandonné en 2014. En Autriche, nous avons vu un vérificateur tiers examiner ce type de budget, et aucune donnée ne montrait que les femmes se portaient en réalité vraiment mieux. De plus, dans une étude portant sur plusieurs pays de l'OCDE, il s'est révélé que seulement la moitié ont entraîné une certaine amélioration mesurable dans la vie des femmes de leur pays, grâce à la mise en oeuvre de ces types de budgets.
J'ai posé cette question à la ministre la dernière fois qu'elle était ici, et elle n'y a pas du tout répondu. Comme je suis très fière d'avoir géré des budgets de millions de dollars pour le gouvernement dans mon rôle précédent à titre d'agente de gestion des affaires consulaires pour des missions à l'étranger et comme personne qui se targue d'avoir une maîtrise en administration des affaires — comme bon nombre de mes collègues à la Chambre, j'en suis sûre, qui ont aussi de nombreuses désignations —, je me demande si vous pourriez s'il vous plaît définir précisément les mesures qui seront employées pour évaluer les initiatives prévues dans le budget et ces parties précises pertinentes pour Condition féminine.
Je pense que le public canadien est très emballé de voir ce budget, mais il aura besoin des données probantes, de la preuve. Le gouvernement dit toujours qu'il s'inspire de la science, qu'il est un gouvernement axé sur les données, donc quelles sont les mesures que nous pouvons rechercher et les outils qui seront utilisés pour voir les résultats positifs, les avantages et les résultats de ce budget, s'il vous plaît?