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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de m'accueillir ce matin.
Cela me fait plaisir aujourd'hui de représenter le Réseau des femmes d'affaires du Québec à ce comité. C'est un réseau comptant plus de 2 000 femmes réparties partout au Québec, qui a un rayonnement tant au Canada qu'à l'étranger. Il est dirigé par Mme Ruth Vachon.
Je m'appelle Louise Champoux-Paillé. J'enseigne la gouvernance et la gestion des risques à l'UQAM, et je siège à quelques conseils d'administration, notamment celui du Centre hospitalier de l'Université de Montréal et celui du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine.
De manière bénévole, j'oeuvre depuis maintenant plus de 30 ans pour la promotion des femmes au sein des hautes instances de nos organisations.
Ce matin, mon objectif est de témoigner au sujet du volet de votre mandat qui consiste à examiner des manières d'accroître l'entrée, la participation, la rétention et la représentation des femmes dans des postes de haut niveau.
Mon plan est le suivant: vous faire part de deux de mes principaux constats au regard de ce dossier et proposer des recommandations afin d'accroître l'engagement du gouvernement.
Permettez-moi d'abord de dresser un portrait global de la représentation féminine au sein de la haute direction de nos organisations. Faute de statistiques canadiennes sur les parcours professionnels, je ferai état de la situation aux États-Unis puisqu'il est permis de penser que notre situation n'est pas si différente de celle qui existe dans ce pays.
Nous constatons qu'il y a une quasi-parité de représentation au départ, qui se transforme progressivement en une forte prépondérance de la représentation masculine dans les postes de haute direction.
On parle de plafond de verre et de plancher collant, mais on peut également parler de labyrinthe organisationnel, dans les dédales duquel plusieurs femmes semblent se perdre. Quelles sont les raisons de cette situation? Mentionnons notamment un début de carrière à des échelons souvent inférieurs comparativement aux hommes, des possibilités de promotion moins grandes dans des secteurs névralgiques, l'accès, pour les hommes, à des mentors plus expérimentés, ce qui contribue grandement à accélérer l'avancement des hommes, et des politiques de conciliation travail-famille encore trop peu généralisées dans nos organisations. Ce labyrinthe est également forgé par plusieurs stéréotypes, comme l'absence chez la femme d'un leadership ferme pour gérer des équipes ou le manque d'intérêt concernant des postes de haute direction.
Mon second point concerne notre présence dans les conseils d'administration des entreprises. Ma plus récente étude, que je transmets à votre comité, porte sur les divulgations effectuées par les entreprises canadiennes cotées en bourse à la suite de l'adoption, par les autorités canadiennes en valeurs mobilières, ou ACVM, des exigences concernant l'information liée à leurs pratiques en matière de diversité. Je constate que, bien qu'il y ait eu une légère progression au cours des dernières années — 26 % dans les grandes entreprises —, cette progression s'effectue très lentement. Comme on le dit en langage courant, ce n'est pas demain la veille que l'équilibre quant à la représentation des deux sexes sera atteint. La situation est devenue fort préoccupante au regard des postes de haute direction: seulement 15 % des femmes occupent de tels postes.
Que peut-on faire pour accroître la représentation féminine à tous les niveaux dans nos organisations? Je me permettrai ici d'axer mes recommandations sur les actions possibles du gouvernement fédéral. Voici 10 recommandations.
Premièrement, il faut s'assurer que l'ensemble des sociétés de la Couronne et des entreprises où le gouvernement est actionnaire majoritaire adoptent des politiques de mixité assorties de cibles et d'échéanciers d'ici 2018, avec pour objectif ultime l'atteinte d'une zone de parité à tous les échelons d'ici les cinq prochaines années.
La deuxième recommandation est de veiller à ce que les ministres habilités à proposer un candidat à un conseil d'administration soient invités à suggérer un homme et une femme pour chaque poste.
La troisième vise à adopter, dans le cadre du projet de loi , une réglementation demandant aux entreprises dont la capitalisation s'élève à 2 milliards de dollars et plus à rendre compte de leurs actions, afin que la représentation féminine atteigne 40 % d'ici 2025.
Quatrièmement, il faut bâtir au sein de la fonction publique un vivier fort de relève féminine en créant un comité interministériel, dont la mission serait d'assurer la promotion des droits de la femme dans les champs d'action du gouvernement.
Cinquièmement, il faut accentuer les efforts pour accroître l'entrepreneuriat féminin. Rappelons que les femmes sont propriétaires de 15,7 % des PME canadiennes et que ces dernières créent plus de 1,5 million d'emplois. Rappelons également que les entreprises appartenant à des femmes font partie du groupe de petites entreprises qui connaît la plus forte croissance. Il est donc important que des initiatives gouvernementales soient mises en avant pour soutenir leur croissance, notamment par une féminisation accrue de sa chaîne d'approvisionnement.
Sixièmement, il faut mobiliser les banques canadiennes afin que celles-ci informent mieux les créatrices d'entreprises quant aux solutions d'aide qui existent pour elles et qu'elles mènent à l'interne des activités de valorisation de l'entrepreneuriat féminin.
Septièmement, nous recommandons la création d'une base de données pancanadienne sur des candidates féminines, afin d'assurer la visibilité des femmes qualifiées pour des postes d'administratrices et des postes de haute direction.
Huitièmement, il faut colliger et diffuser sur les sites gouvernementaux appropriés des données sur la représentation des femmes et des hommes aux autres fonctions décisionnelles, afin de renseigner le public et les entreprises sur l'avancement du dossier ainsi que sur les meilleures pratiques en matière de mixité.
Neuvièmement, il faut susciter l'engagement des cabinets de recrutement de cadres à proposer au moins une femme dans la liste finale des candidats potentiels.
Dixièmement, il faut poursuivre et accentuer les efforts du au regard de l'importance d'une plus grande mixité au sein de nos organisations, tant privées que publiques, et du développement de l'entrepreneuriat féminin.
L'atteinte d'une plus grande mixité requiert des changements de mentalité, de perception et de façons de faire, et le gouvernement fédéral peut être un moteur crucial de changement.
Je vous remercie de votre attention.
Je suis prête à répondre à vos questions.
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Merci. Je tiens à le dire, je suis d'accord sur bien des points avec la première intervenante.
C'est un honneur pour moi d'avoir été invitée à comparaître devant votre comité à titre de témoin pour discuter de la sécurité économique des femmes au Canada. Merci de cette invitation. J'aimerais en particulier remercier les membres masculins du Comité, qui se consacrent à la lutte pour les droits des femmes. Il me semble que cela fait très longtemps que nous, les femmes, travaillons sur ce problème, et nous le faisons principalement à titre bénévole. Il est tout simplement impossible de trouver une solution à tous ces problèmes sans la participation des hommes. Merci d'être ici.
Je m'appelle Catherine Mavriplis et j'enseigne le génie mécanique à l'Université d'Ottawa. J'occupe en outre la Chaire pour les femmes en sciences et en génie du CRSNG, pour l'Ontario, et je parle aujourd'hui au nom des cinq chaires que compte le pays. Pendant que je préparais mon exposé, j'ai également discuté avec un grand nombre des intervenants et participants à nos programmes, ainsi qu'à des amis et à mes collègues de domaines extérieurs au génie et aux sciences.
On m'a fait savoir que vous aimeriez peut-être avoir une idée de mon cheminement professionnel dans le domaine des sciences et du génie, qui vous donnerait une idée de la vie des femmes qui travaillent dans ces domaines. Je vais donc commencer par là; je vais ensuite parler de la sécurité économique des femmes et des moyens qui nous aideraient à améliorer notre situation. Il y a beaucoup à dire sur ce sujet. J'ai pris connaissance des commentaires des témoins précédents et je vais donc essayer de parler de sujets dont on ne vous a pas encore parlé.
J'ai grandi à Montréal et j'ai obtenu un baccalauréat en génie mécanique de l'Université McGill. Je voulais à tout prix travailler dans le secteur industriel. J'ai épluché les journaux, mais je n'y voyais que des offres d'emploi d'assistantes ou de travail dans les systèmes CVC. Je n'avais aucune idée de ce que c'était et de ce que ça pouvait m'apporter. Je me suis dit que si j'allais travailler dans le secteur industriel, je serais engloutie dans un monde d'hommes et je ne serais qu'une quantité négligeable dans une grande entreprise. J'ai donc décidé de poursuivre mes études. C'est ce que bien des femmes font. Elles continuent à étudier et à décrocher des diplômes en pensant que cela les aidera à s'établir quelque part.
J'ai obtenu un doctorat en génie aérospatial de l'une des plus grandes institutions d'enseignement du monde; par la suite, j'ai passé une entrevue et j'ai reçu une offre d'emploi de l'entreprise aérospatiale Boeing, à un salaire de 15 % inférieur à celui de mes camarades de classe. On m'a dit qu'il n'y avait absolument rien à faire pour ça, et que les choses étaient comme ça, tout simplement. J'ai appris, quelques années plus tard, que des femmes avaient intenté un recours collectif contre Boeing, et je me suis dit que c'était intéressant. Je n'avais pas eu le courage de prendre une mesure de ce genre, mais, selon mon expérience, ça me semblait une excellente façon de me donner raison.
J'ai décidé de travailler dans le milieu universitaire en me disant que l'horaire de travail me permettrait d'avoir des enfants, et j'en ai eu quatre. Malheureusement, comme je travaillais à ce moment-là aux États-Unis, je n'ai jamais pu obtenir de congé de maternité. Il m'a fallu planifier pour que tous mes enfants naissent l'été, quand je ne touchais pas de salaire, pour retourner ensuite au travail, ce qui est difficile à faire. J'ai eu de la chance et j'ai conservé mon emploi. J'étais enseignante. J'ai été au chômage pendant deux ans et j'ai occupé un emploi à temps partiel pendant trois ans. Je suis revenue au Canada il y a neuf ans, et la transition a été difficile, après une période de chômage.
Je vous ai présenté cet aperçu de mon cheminement professionnel parce qu'il illustre la situation de bien des femmes que j'ai rencontrées pendant les 37 années que j'ai passées dans le milieu du génie. J'ai organisé, seule ou avec d'autres, des ateliers auxquels ont participé plus de 1 500 femmes titulaires d'un doctorat en sciences et en génie et j'ai aussi organisé des activités pour environ 6 000 femmes — surtout des femmes, mais il y avait aussi des hommes — visant à promouvoir la diversité dans les domaines techniques.
Ces étapes de mon cheminement ne sont pas rares, ni hier, ni aujourd'hui. Les gens vivent toujours cela. Les femmes choisissent de faire des études de deuxième et de troisième cycles afin d'acquérir davantage de titres de compétence. Elles ne suivent pas des cheminements professionnels linéaires. Elles passent par des périodes de chômage ou d'emploi à temps partiel. Elles assument en outre des tâches et des responsabilités importantes, qui ne sont ni reconnues, ni rémunérées, liées à leur famille. Elles gagnent moins et elles ont moins de débouchés professionnels.
Les femmes qui réussissent dans un monde dominé par les hommes sont nombreuses à avoir l'impression de toujours courir. Nous avons l'impression qu'il nous faut être des surfemmes, tout en restant féminines et en veillant à ne pas heurter les sensibilités. Il faut qu'il y ait une masse critique de femmes, dans ces domaines. L'organisme Ingénieurs Canada a lancé l'initiative « 30 en 30 », visant à ce que, d'ici 2030, 30 % des nouveaux ingénieurs soient des femmes. Mais nous nous demandons parfois pourquoi l'objectif n'est pas de 50 %. Dans mon milieu — mais nous sommes peut-être conditionnées par le fait d'évoluer dans un milieu dominé par les hommes —, il y en a pour qui un objectif de 50 % est fondamental, alors que, pour d'autres, ce serait peut-être un peu excessif. Encore une fois, la façon dont les femmes sont perçues dans la société nous inquiète également beaucoup.
Et qu'est-ce que tout cela a à voir avec la sécurité économique? La sécurité économique des femmes passe par des emplois dans les STIM. Les statistiques prouvent que les emplois dans ces domaines sont davantage permanents, mieux rémunérés et à temps plein.
Qui plus est, on observe une augmentation de la demande de travailleurs qualifiés dans le domaine des sciences et du génie et, en même temps, on entend dire que le secteur doit chercher à l'étranger des candidats à ces postes. Je ne comprends vraiment pas pourquoi nous ne pouvons pas former ici les gens qui occuperont ces emplois.
Les femmes n'occupent qu'une fraction des emplois dans ces domaines. Les statistiques s'améliorent, mais à un rythme très faible. Dans certains domaines, par exemple la médecine ou les sciences de la vie, on a atteint ou on atteindra sous peu la parité, mais, encore une fois, nous apprenons que les salaires baissent lorsque les femmes deviennent plus nombreuses dans un domaine donné. Le gouvernement, notamment, a réalisé la parité, et c'est un bon résultat. C'est le résultat de pratiques justes et transparentes, et c'est une bonne façon d'assurer l'équité; cependant, il y en a qui disent que c'est probablement en raison des faibles salaires que les hommes plus compétitifs ne s'intéressent pas à ce domaine d'emploi.
De manière générale, les femmes ont tendance à mieux s'en sortir dans les grandes organisations où existent déjà un ensemble de règles. On a mené des études pour comparer la situation des femmes travaillant dans de grandes organisations ou dans des organismes plus souples, plus excentriques, peut-être, par exemple des entreprises en démarrage. Au bout du compte, les femmes s'en tirent mieux dans les grandes organisations, où la « culture de gars » n'est pas nécessairement à l'honneur et où il y a, par exemple, davantage de poids et de contrepoids.
Les femmes qui se retrouvent au chômage seront nombreuses à se lancer dans l'entrepreneuriat, mais c'est très difficile pour elles. Souvent, elles manquent de connaissances financières ou d'accès au capital. Nous avons offert à l'Université d'Ottawa, pendant deux ans, un programme de mentorat des femmes entrepreneures, et, la participation des femmes dans ce domaine a immédiatement augmenté.
Que pouvons-nous faire? Je vais présenter quelques recommandations. Ma première recommandation, ce serait de prêcher par l'exemple. Des choses extraordinaires se sont passées, ces dernières années. Pour commencer, le cabinet équilibré du a fait les manchettes partout dans le monde. Je le sais, c'est la première chose dont on me parle quand je vais à l'étranger. Le modèle de divulgation selon lequel il faut se conformer ou s'expliquer, le modèle adopté par la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario, nous tient également beaucoup à coeur. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a ajouté la programmation au programme des écoles en 2016. Ce sont des mesures audacieuses, et nous les applaudissons. Nous tenons également à déclarer que nous appuyons la récente décision de la , qui s'allie avec les universités au moment de définir les cibles de chaires de recherche du Canada.
Il ne me reste pas beaucoup de temps; je terminerai en disant que nous serons les hôtes du projet Gender Summit, qui a lieu cette année à Montréal et que j'espère que nous allons nous en tirer aussi bien que les Européens l'ont fait. C'est un événement organisé par les Européens; des politiciens et des administrateurs universitaires, tous des hommes, débattent de divers enjeux et nous renseignent sur les programmes mis sur pied dans leur pays respectif pour assurer l'égalité entre les sexes. Qu'est-ce que les Canadiens auront à leur présenter, en novembre?
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Merci, madame la présidente et merci à tous les membres du Comité de m'avoir invitée.
La Women Unlimited Association est un organisme sans but lucratif de la Nouvelle-Écosse qui aide des femmes de tous horizons à poursuivre une carrière dans les métiers et dans les domaines de la technologie. Nos pratiques sont reconnues, partout au Canada, comme étant exemplaires. Nous travaillons avec des industries du milieu, des syndicats, des gouvernements, des écoles d'apprentissage, des établissements d'enseignement et l'ensemble de la collectivité pour éliminer les obstacles systémiques auxquels les femmes de tous horizons font face et pour favoriser leur recrutement, leur maintien en effectif et leur avancement dans les métiers et les domaines de la technologie.
Notre organisme travaille avec des femmes comme Denise Watters, que vous entendrez un peu plus tard ce matin, qui mettent toute leur énergie à faire carrière dans les métiers spécialisés. Les femmes comptent pour 50 % de la main-d'œuvre, mais elles ne représentent que 5 % de notre effectif, dans les métiers spécialisés. Pourtant, ces métiers leur offrent un salaire décent de même que des avantages. Nous savons que, quand la situation économique d'une femme s'améliore, la situation de ses enfants, de sa famille et de sa collectivité s'améliore elle aussi, par simple effet domino. La prospérité économique des femmes leur permet de donner au suivant.
Notre modèle vise à encourager et à soutenir les femmes quelles qu'elles soient dans un parcours qui durera plusieurs années qui les fera passer du cours de prospection des carrières à une formation collégiale dans les métiers et en technologie, puis à l'emploi, puis, après diverses périodes d'apprentissage, à la certification. Nous nous occupons des femmes pendant une période qui va de 3 à 7 ans, parfois à 10 ans.
Depuis 2006, nous avons aidé plus de 650 femmes de tous les horizons à entamer une carrière dans ces domaines. Jusqu'ici, 94 % d'entre elles ont suivi nos programmes jusqu'au bout. Plus de 80 % d'entre elles ont poursuivi leurs études jusqu'au niveau collégial et ont obtenu un emploi dans leur domaine; je précise que, dans bien des cas, elles étaient les premières de leur classe.
Le processus de recrutement tient compte de nos objectifs en matière de diversité. Et c'est pourquoi 50 % des femmes sélectionnées se définissent elles-mêmes comme des Néo-Écossaises d'origine africaine, des Autochtones, des immigrantes, des femmes handicapées ou des femmes appartenant à la collectivité LGBTQ. En outre, plus de 65 % des femmes sont jeunes et près de 50 % — 47 % pour être exacte — sont des mères célibataires. Et je suis fière de pouvoir dire en outre que, au sein de notre effectif professionnel, 75 % affirment leur diversité; nous créons ainsi une culture où la diversité peut vraiment s'épanouir.
Plus de 175 employeurs de la Nouvelle-Écosse ont embauché nos diplômées, des employeurs comme les Chantiers Maritimes Irving, par le truchement de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, ou comme Emera Newfoundland and Labrador, par le truchement du projet de la ligne de transport vers les Maritimes. Ces deux entreprises sont des partenaires importants de Women Unlimited, car elles veulent augmenter la diversité des genres dans leurs lieux de travail.
Au moyen de partenariats et de consortiums complexes, Women Unlimited a prouvé ce qu'il était possible de faire lorsque les ressources et l'engagement vont de pair dans le but d'atteindre un but commun, l'élimination des obstacles systémiques auxquels font face les femmes et le soutien nécessaire pour favoriser leur recrutement, leur maintien en effectif et leur avancement dans ces domaines. Le principal obstacle, pour ces femmes, c'est de trouver un employeur qui est prêt non seulement à les embaucher, mais aussi à s'engager à les aider tout au long de leur apprentissage, jusqu'à leur certification, ainsi qu'à influencer la culture du milieu de travail de façon exhaustive et durable.
Le partenariat entre Women Unlimited et les Chantiers Maritimes Irving est un bon exemple de ce qu'un consortium efficace est en mesure de réaliser. En 2011, lorsque les Chantiers Maritimes Irving ont décroché le contrat de construction d'un lot de navires de combat, grâce à la stratégie nationale d'approvisionnement, Women Unlimited a tout de suite compris que c'était une occasion d'augmenter le nombre de femmes de métier au chantier maritime de Halifax. Un an plus tard, les Chantiers Irving avaient conclu un partenariat avec le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse, baptisé Centre d'excellence des Chantiers Maritimes Irving.
Irving s'est engagée à investir 250 000 $ chaque année du contrat pour donner aux Néo-Écossais la possibilité de travailler dans les chantiers maritimes, et ils se sont concentrés sur les groupes sous-représentés, à savoir les femmes, les Néo-Écossais d'origine africaine, les Autochtones et les personnes handicapées. Les femmes ne représentaient auparavant que 3,7 % de l'effectif des métiers des Chantiers Irving, et cet investissement a pu faire changer les choses. Nous disposions d'un véhicule.
Le partenariat entre les Chantiers Irving et Women Unlimited a vu le jour en avril 2015. Dans le cadre d'un processus de sélection mixte, le partenariat a permis l'embauche de 20 femmes de tous horizons. Avec le soutien du gouvernement de la Nouvelle-Écosse, ces femmes ont participé à un programme d'exploration de carrière de 14 semaines, axé sur les métiers de la métallurgie. L'année suivante, elles étaient inscrites à des programmes collégiaux en soudage et en transformation de métaux et avaient reçu des Chantiers Irving une lettre d'intention d'embauche. Women Unlimited a pu s'appuyer sur la Fédération canadienne des femmes afin d'offrir un soutien à tous les égards et aider les femmes à relever divers défis: garde des enfants, transport, cours de conduite, achat de livres et d'outils, mentorat.
Avec le soutien de Condition féminine Canada, Women Unlimited collabore avec les Chantiers maritimes Irving et d'autres joueurs du secteur maritime, entre autres la Nova Scotia Boatbuilders Association, pour élaborer des stratégies d'équité entre les sexes visant à favoriser à la fois le maintien en effectif et l'avancement des femmes dans ces domaines. Dans les métiers spécialisés, l'avancement tient également à la certification Sceau rouge. C'est l'autre cheminement possible dans les études postsecondaires.
Condition féminine Canada soutient également une collaboration entre Women Unlimited et des partenaires du secteur d'activité et des programmes d'apprentissage qui visent à mettre en place un système d'apprentissage plus inclusif et respectueux à l'intention des femmes de tous horizons. Nous allons mettre en place un programme d'équité entre les sexes et un réseau des femmes de métier et nous allons faire partie du réseau pancanadien des femmes dirigeantes.
Le partenariat entre les Chantiers maritimes Irving et Women Unlimited est révolutionnaire. Pourquoi?
Premièrement, ce marché d'envergure nationale exigeait l'embauche d'un effectif diversifié. C'est pourquoi nous avons formé une coalition d'intention réunissant près d'une dizaine de partenaires — les Chantiers Irving, Unifor, Women Unlimited, le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse et celui du Canada, l'Agence de la formation en apprentissage de la Nouvelle-Écosse, la fondation de l'Association canadienne de soudage et Praxair Canada — en utilisant un véhicule, nommément le centre d'excellence des Chantiers Maritimes Irving.
Deuxièmement, nous avons montré l'excellence des programmes destinés aux femmes grâce à un modèle de pratiques exemplaires. Troisièmement, nous nous employons à faire évoluer la culture du milieu de travail et de l'apprentissage. Quatrièmement, nous élargissons notre sphère d'action. Les Chantiers Maritimes Irving se sont engagés à réaliser deux autres projets avec Women Unlimited. Ils commenceront en avril 2017 pour le second groupe et en 2019, pour le troisième groupe.
Voici une recommandation.
Je recommande au gouvernement du Canada d'établir des accords en matière d'approvisionnement et d'emploi pour toutes les propositions de financement d'infrastructures et d'exiger l'établissement de plans de diversité visant à favoriser l'équité en emploi et la mixité dans les métiers. Nous recommandons également au gouvernement du Canada de mettre en oeuvre une stratégie nationale de financement sur cinq ans pour soutenir une participation entière et équitable des femmes de divers horizons dans les programmes d'apprentissage des métiers spécialisés.
Merci.
Malheureusement, Karen Ludwig n'est pas ici aujourd'hui, mais je vais reprendre une expression qu'elle aime utiliser: « Sans modèle, pas d'émulation possible. » Je suis entièrement d'accord avec elle.
Catherine, je vais d'abord m'adresser à vous. La semaine dernière, la témoin que nous recevions disait que les jeunes filles s'intéressent beaucoup aux cours de sciences, mais que cela changeait lorsque leurs enseignants étaient plus nombreux à être des hommes.
Dans vos domaines respectifs, quand vous poursuivez des études supérieures... Dans les écoles élémentaires, les enseignantes sont souvent des jeunes femmes, mais par la suite, il y a de plus en plus d'hommes enseignants. À ce sujet, Catherine, combien de femmes enseignent actuellement à l'Université d'Ottawa dans les domaines STIM? Quels seraient les pourcentages?
Je vais revenir à vous, Doreen, car je suis convaincue que les métiers spécialisés sont un excellent choix de carrière pour les jeunes femmes.
Une stagiaire parlementaire qui travaille dans mon bureau a organisé un programme de leadership qui s'adresse aux jeunes femmes; nous allons l'offrir au mois de mai. Nous collaborerons avec des jeunes femmes travaillant dans différents domaines. Nous aurons des femmes des domaines STIM. Nous avons deux chirurgiennes, des pompières et des femmes entrepreneures. Nous avons des mentors des deux sexes. Mais nous n'avons jamais réussi à trouver une femme de métier.
Ce n'est pas parce que nous n'avons pas essayé. Je crois que le problème tient en partie au fait qu'il n'y a pas une masse critique de femmes dans ces domaines. Je crois que l'on avait aussi quelques inquiétudes touchant la sécurité des jeunes femmes qui iraient sur le terrain, et je le comprends parfaitement.
Il y a des groupes formidables, par exemple le Conseil industrie-éducation de Halton, où des femmes agissent comme formatrices en matière de carrière, des femmes des métiers spécialisés, mais nous n'avons rien vu de tel encore ici. Auriez-vous des suggestions à ce chapitre?
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Merci, madame la présidente, et merci aux membres du Comité.
[Français]
Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
[Traduction]
Les Chantiers maritimes Irving sont fiers de construire des navires pour le Canada depuis de nombreuses années. Nous avons construit plus de 80 % de la flotte canadienne en service et faisons l'entretien des navires de la Marine royale canadienne depuis ses débuts.
Aujourd'hui, c'est avec fierté que nous construisons la future flotte de la Marine dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale. Nous avons été sélectionnés par le Canada en 2011 pour construire ses navires de combat. Depuis, nous avons investi plus de 360 millions de dollars dans la construction d'installations de pointe munies du meilleur équipement afin de construire de façon efficiente les navires militaires du Canada. Nous nous sommes engagés à construire d'excellents navires pour le Canada et à maintenir la durabilité de l'industrie à long terme. Nous avons investi dans des programmes de formation et d'éducation afin de former les constructeurs de navires du XXIe siècle et de moderniser l'image de l'industrie de la construction navale.
La construction de navires, comme beaucoup d'autres industries qui reposent sur des gens de métiers, est depuis longtemps une industrie masculine. En 2011, les Chantiers maritimes Irving employaient en tout 85 femmes. Aujourd'hui, 179 de nos 1 400 employés sont des femmes, et 44 d'entre elles occupent un poste lié à un métier. Évidemment, il nous reste encore du chemin à faire, mais nous progressons. Aux Chantiers maritimes Irving, nous croyons que la durabilité de l'industrie passe par une main-d'oeuvre diverse et représentative. En 2012, nous avons conclu un partenariat avec le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse afin de lancer le centre d'excellence des Chantiers maritimes Irving.
Je suis heureuse de voir qu'Odette Merchant, la gestionnaire de projet du centre d'excellence, est avec nous ici aujourd'hui. Les Chantiers maritimes Irving investissent 250 000 $ annuellement dans le centre. Le mandat du centre est d'offrir aux gens des occasions et des moyens de participer à la construction navale, la priorité étant accordée aux groupes sous représentés: les femmes, les Afro-Canadiens, les Autochtones et les personnes handicapées.
Par l'intermédiaire du centre d'excellence, nous nous sommes associés à Women Unlimited, dont la représentante, Doreen Parsons, vient de vous parler des activités transformationnelles de l'organisation. Le programme mis en oeuvre avec Women Unlimited est unique aux Chantiers maritimes Irving: nous formons des femmes pour qu'elles puissent travailler au chantier naval de Halifax. Jusqu'ici, nous avons surtout axé nos efforts sur les métiers liés au soudage et à la transformation des métaux, pour répondre à la demande.
Nous avons conclu des partenariats avec Women Unlimited, le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse, la Fondation de l'Association canadienne de soudage, Praxair, Unifor, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse et le gouvernement du Canada afin de fournir aux personnes participantes des bourses d'études, de l'équipement de sécurité, des outils et les programmes de soutien pendant qu'elles poursuivent leurs études au collège communautaire et, ensuite, pendant leur stage de travail aux Chantiers maritimes Irving.
Actuellement, il y a 15 femmes, y compris Denise, qui vont bientôt terminer leur second et dernier stage de travail aux Chantiers maritimes Irving. Elles recevront leur diplôme du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse le mois prochain, et après, si elles répondent aux exigences de l'emploi et que des postes sont ouverts, ces femmes seront embauchées au chantier naval de Halifax en tant qu'apprenti soudeuse et comme ferronnière. Nous avons déjà lancé un deuxième programme avec Women Unlimited, et un autre groupe de femmes vient de commencer. Elles vont commencer en avril, elles vont suivre le même programme, et dans deux ans, elles seront prêtes à l'emploi.
Nous sommes très satisfaits des résultats du projet jusqu'ici, du dévouement de nos partenaires et des leçons que nous avons retenues. À dire vrai, le projet nous a à ce point impressionnés que nous avons aussi élaboré un nouveau programme, notre programme Pathways to Shipbuilding pour étudiants autochtones, en utilisant le programme de Women Unlimited comme modèle. Présentement, nous comptons 19 étudiants et étudiantes qui suivent ce programme de transformation des métaux au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Ces étudiants sont aussi assurés d'avoir un emploi au chantier naval si toutes les exigences sont remplies.
Les programmes comme celui de Women Unlimited et Pathways to Shipbuilding n'existeraient pas sans les engagements à long terme pris dans la Stratégie nationale de construction navale et les partenariats entre les employeurs, les éducateurs, le gouvernement, les syndicats et les organismes sans but lucratif. Nous devons absolument travailler ensemble si nous voulons régler le problème du fossé entre les genres et créer des occasions que les gens pourront saisir grâce à ce qu'ils savent faire, et non à cause de leur sexe.
J'ai l'honneur de vous présenter Denise Watters. qui va vous parler brièvement de son expérience au sein du programme de Women Unlimited et des Chantiers maritimes Irving.
Merci à tous.
En 2015, ma vie était difficile, et je ne savais plus quoi faire. Il y a eu une réduction des effectifs où je travaillais lorsque l'entreprise a déménagé au Nouveau-Brunswick, et j'ai perdu l'emploi que j'occupais depuis trois ans. On m'a offert de suivre l'entreprise, mais ce n'est pas une option pour une mère célibataire avec quatre enfants âgés de 18, de 13 et de 4 ans. Les deux derniers sont des jumeaux. Il n'était pas question que je quitte mon réseau de soutien à Halifax, mais cela m'a mise dans une situation difficile.
Une amie de longue date — 21 ans — a mentionné qu'on recrutait à nouveau pour le programme de Women Unlimited, et elle m'a dit que je devrais prendre rendez-vous. Je ne connaissais pas grand-chose du programme. Je savais seulement que mon amie avait entamé une carrière en soudage il y a un an grâce à l'exposition qu'elle a eue au métier dans le cadre du programme d'exploration de carrières de Woment Unlimited.
J'adore apprendre de nouvelles choses, et puisque j'ai toujours été une personne manuelle, je me suis dit que je ferais aussi bien d'essayer et, avec un peu de chance, d'en faire une carrière. J'ai priorisé le soudage à cause du projet de construction navale dans la ville, parce que je me suis dit qu'il y aurait des emplois pour moi une fois que j'aurais terminé le programme. J'ai téléphoné à Women Unlimited, j'ai passé une entrevue et j'ai été acceptée dans le programme moins d'une semaine plus tard. À ma grande surprise, Irving s'est associé à Women Unlimited, et on nous a proposé d'adhérer au projet pilote des métiers de la métallurgie durant l'année.
Je savais que j'avais trouvé ma place. Le programme durait 14 semaines et comprenait un volet d'introduction au soudage de 36 heures. Pendant ces 14 semaines, nos instructrices, Shelley Wallace et Yvette Jarvis, nous ont offert tout leur soutien. J'avais vraiment l'impression de faire partie d'une sororité. Women Unlimited m'a aidée à trouver les ressources dont j'avais besoin, par exemple pour les services de garde, le transport, les bourses d'études, ainsi que les outils et l'équipement nécessaires à ma réussite. Chaque jour, ces femmes m'ont aidée à m'autonomiser. Elles nous encourageaient de faire ce qu'il y a de mieux pour nous-mêmes et pour les autres participantes.
Women Unlimited n'offre pas seulement une formation: l'organisation nous aide aussi à nous épanouir sur le plan personnel. Women Unlimited m'a ouvert d'innombrables portes, et je tiens à remercier l'organisation ainsi que tous les merveilleux groupes qui la parrainent. Pendant ma participation au programme de Women Unlimited, j'ai fini par jouer un rôle de leadership, et c'est quelque chose que j'ai gardé avec moi-même après la fin de mon aventure de deux ans. J'étais toujours présente pour mes consoeurs, pour leur donner des conseils, pour les aider ou pour simplement leur offrir mon soutien quand elles en avaient besoin, et elles me rendaient la pareille. Mon nom est apparu au tableau d'honneur les deux années de suite. Je suis devenue la présidente de l'association étudiante du campus Akerley du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse et j'ai également été engagée comme employée à temps partiel du campus. Je n'avais jamais imaginé réussir tant de choses au cours de cette aventure.
Maintenant, j'ai enfin terminé l'école et je suis en train de vivre mon stage de cinq semaines aux Chantiers maritimes Irving. J'espère y être engagée comme constructrice de navires parce que je sais que c'est ma place. Je pourrai y travailler près de ma maison, de ma famille, de mes amis et de mon réseau de soutien. Je sais que j'aurai les moyens financiers de prendre soin de ma famille et, fait le plus important, que je pourrai y prendre ma retraite le temps venu.
Je ne remercierai jamais assez Women Unlimited et Irving et tous les groupes qui les parrainent. Ils m'ont permis de réaliser mes rêves. Un jour, j'ai dit que je ne pouvais plus attendre de travailler sur mon premier navire. Aujourd'hui, c'est chose faite. Je peux dire que je fais partie de l'histoire.
Des députés: Bravo!
Bonjour. Je suis la directrice, Relations avec l'industrie de Women Building Futures. Je vais vous parler des mesures et des stratégies qui peuvent être utilisées et que nous utilisons afin de donner à des femmes accès à des postes supérieurs dans le monde économique ainsi que pour favoriser leur participation, leur maintien en poste et leur représentation.
Depuis 1998, Women Building Futures — ou WBF, c'est ainsi que nous nous appelons nous-mêmes — assume un rôle de leader pour ce qui est de préparer les femmes à des carrières prospères dans des industries où les femmes ont toujours été sous-représentées, notamment les secteurs de la construction, de l'entretien et des transports. Ces carrières procurent aux femmes une liberté économique, de la confiance en soi et un épanouissement personnel qui, comme vous pouvez le voir, transforment ces femmes, leur famille et leur collectivité. WBF a une longue expérience dans ce domaine. Nous recrutons des femmes et veillons à ce qu'elles réussissent dans leur carrière dans ces industries. Nous avons un taux d'emploi stable de plus de 90 %.
Avant tout, je vais maintenant vous parler de la réalité d'aujourd'hui. Les femmes représentent environ la moitié de la population active au Canada, mais elles continuent d'être sous-représentées dans ces industries. Selon Statistique Canada, le pourcentage de femmes diplômées d'une école de métiers en 2015 était de 7 % contre 10 % en 1991. La situation est en train de régresser. Il y a toujours peu de femmes qui suivent une formation d'apprenti, où les hommes comptent pour 86 % du total. Women Building Futures travaille fort pour essayer de rectifier la situation.
Nous le savons probablement tous, les femmes qui travaillent à temps plein au Canada gagnent en moyenne un salaire de 32 000 $ par année, soit 66 % moins que ce que gagne en moyenne un homme. Il existe un grand nombre de raisons qui expliquent cela, et je suis sûr que d'autres vont les aborder, mais la raison principale est que les femmes continuent d'occuper des emplois où le salaire est peu élevé. Dans le passé, on soutenait que les femmes gagnaient moins parce que les hommes accédaient davantage aux études supérieures, mais nous savons aujourd'hui que les femmes continuent de gagner moins d'argent, et ce, même si elles sont plus nombreuses que les hommes à avoir un diplôme d'études postsecondaires. Par exemple, les camionneurs — dont 97 % sont des hommes — gagnent un salaire annuel moyen de 45 000 $. À l'opposé, les personnes qui travaillent dans l'éducation à la petite enfance — 97 % de femmes — gagnent 25 000 $. C'est pour cette raison que WBF axe ses efforts sur le leadership économique en aidant les femmes à accéder à des postes au niveau d'entrée qu'elles peuvent obtenir très facilement et assez rapidement pour, au bout du compte, occuper un poste prospère dans le monde économique. C'est dans cette optique que nous les aidons avec leur parcours professionnel.
J'ai un très bon exemple à vous donner. En 2016, le salaire horaire moyen pour les métiers liés à l'industrie, à l'électricité ou à la construction, y compris les charpentiers, était environ 28 $, ce qui donne un salaire annuel d'environ 58 000 $. Le parcours professionnel d'un charpentier le mène habituellement à devenir gestionnaire d'un projet de construction, et le salaire moyen pour le gestionnaire principal d'un projet de construction qui a entre cinq et dix ans d'expérience est de plus de 100 000 $. Voilà un excellent exemple de parcours professionnel réussi: on commence avec un métier, et on termine avec un poste qui garantit prospérité et leadership économique.
Les femmes qui adhèrent aux programmes de WBF sont souvent sous-employées; elles gagnent entre 10 et 14 $ de l'heure, et occupent parfois plus d'un emploi. La plupart du temps, elles n'ont pas de diplôme d'études secondaires. De ces femmes, 34 % sont autochtones, et 94 % d'entre elles qui participeront à nos programmes vont obtenir leur diplôme, et 90 % d'entre elles vont réussir à se trouver un emploi. À partir du moment où elles sont embauchées, leur revenu augmente de 132 %. Ça, c'est la voie vers un véritable leadership économique.
Quels sont les obstacles qui empêchent ces femmes d'accéder à ces carrières et à la prospérité économique? Il y en a plus d'un. Notamment, il y a les enfants dont elles doivent prendre soin ainsi qu'un manque d'éducation et de sensibilisation relativement à ce genre de rôles. Les femmes ne se voient pas dans ce genre de rôles. Dans le secteur de la construction, les employeurs sont souvent réticents à embaucher des débutantes ou à les admettre comme apprentie. Les choses sont en train de changer, mais les gens dans l'industrie demeurent souvent réticents à embaucher des femmes.
Que pouvons-nous faire? Chez WBF, notre approche repose essentiellement sur la sensibilisation. Nous montrons à ces femmes que ce genre de carrières leur sont ouvertes, et nous sensibilisons l'industrie pour qu'elle comprenne que les femmes sont une source de main-d'oeuvre. Une fois que cela est fait, nous fournissons un soutien aux femmes pour qu'elles puissent surmonter ces barrières. Nous les préparons afin qu'elles puissent remplir ou surpasser les exigences de l'industrie en matière de sécurité et de rendement, et ce, avant qu'elles n'accèdent à l'industrie. Nous soutenons les femmes et nous soutenons les employeurs tout au long du processus. WBF jouit de l'estime de l'industrie grâce à ce travail de préparation et de soutien: nous formons ainsi de bonnes travailleuses, et l'industrie continue de les embaucher. Pour les femmes, c'est un cycle de prospérité économique continuelle.
Comme pratiques exemplaires, nous mettons aussi l'accent sur le « leadership éclairé ». Grâce à des études, nous examinons les pratiques exemplaires concernant l'embauche et le maintien en poste de femmes. Ensuite, nous apprenons ces pratiques exemplaires aux femmes de métier et aux employeurs afin qu'ils puissent poursuivre ce cycle de prospérité économique et de leadership. Nous examinons également ces pratiques exemplaires de façon à voir si elles s'appliquent différemment aux femmes autochtones.
Je vais maintenant présenter mes recommandations au Comité. D'abord et avant tout, nous avons besoin de services de garde abordables, durables et raisonnables. Sans ce genre de services, les femmes ne seront pas en mesure de participer pleinement à la vie économique, et cela est particulièrement vrai dans le secteur de la construction. Nous avons besoin de services de garde abordables, universels, normalisés et adaptés à l'horaire du secteur de la construction.
Ensuite, les organisations qui fonctionnent comme WBF ont besoin d'une forme simple de financement pluriannuel.
Les organismes sans but lucratif comme WBF dépensent une très grande quantité de ressources et de temps afin d'obtenir des fonds de divers ministères aux divers échelons chaque année. C'est du temps que nous pourrions utiliser pour faire notre travail et pour établir des partenariats cruciaux afin que ce genre d'initiative réunissant la main-d'oeuvre, les organismes sans but lucratif, les employeurs, les femmes et le gouvernement aboutisse.
Sur ce, je vous remercie chaleureusement de m'avoir laissé cette occasion de vous présenter mon exposé.
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Bonjour et merci beaucoup de me laisser témoigner devant votre Comité permanent.
Je suis Laurel Douglas, la directrice générale du Women's Enterprise Centre de la Colombie-Britannique. Je siège également au conseil de Women's Enterprise Organizations of Canada, l'association nationale de fournisseurs de services pour les femmes entrepreneures.
Aujourd'hui, j'ai pensé vous présenter un bref survol du Women's Enterprise Centre. Je ne peux pas trop entrer dans les détails, car je crois que vous avez entendu le témoignage de ma collègue, Sandra Altner, la semaine dernière. Je vais également parler un peu de notre association nationale et de certains des obstacles auxquels sont confrontées les femmes entrepreneures et je vais vous présenter quelques solutions et quelques recommandations.
Comme vous le savez peut-être déjà, l'Initiative pour les femmes entrepreneures a été lancée en 1995, soit il y a un peu plus de 20 ans maintenant. Nous fournissons des prêts aux entreprises allant jusqu'à 150 000 $, des activités de formation sur les compétences en affaires et des services consultatifs d'affaires. Nous répondons aussi aux demandes d'information commerciale.
Chaque année, nous aidons environ 3 000 femmes entrepreneures en Colombie-Britannique, nous fournissons des milliers de services consultatifs d'affaires et prêtons des millions de dollars. Ces prêts sont vraiment très importants, selon nous, parce que l'un des obstacles principaux auxquels se heurtent les femmes entrepreneures est l'accès aux capitaux. Nous ne faisons pas que prêter des fonds aux femmes entrepreneures, nous les aidons également à accéder à d'autres sources de capitaux.
Le programme de prêts — soit l'ensemble de l'initiative — a été mis sur pied par un organisme de développement régional du gouvernement fédéral, le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest. Voyez-vous, depuis le tout début, nous avons réalisé des études visant à déterminer s'il y avait des lacunes ou des problèmes spécifiques aux femmes entrepreneures et, le cas échéant, quelle est leur nature et ce que le gouvernement fédéral peut faire pour aider.
Essentiellement, les femmes entrepreneures lancent leur entreprise avec moins de formation professionnelle et moins d'expérience en gestion que les hommes. Nous pouvons les aider avec ce genre de choses. En outre, contrairement aux hommes, les femmes se heurtent à certains obstacles relatifs à l'accès aux capitaux. En ce qui concerne les raisons pour lesquelles les femmes entrepreneures lancent une entreprise et ce qui les motive à lui donner de l'expansion, il existe quelques différences sur le plan de l'attitude et de la motivation.
Dans l'ensemble, l'obstacle le plus commun pour les femmes entrepreneures qui veulent agrandir leur entreprise est d'obtenir du financement. L'une des raisons qui expliquent cela tient à leur propre perception de leurs besoins en financement et au fait qu'elles empruntent généralement moins que les hommes.
Notre organisation travaille sur deux fronts: d'une part, elle aide les femmes à acquérir les compétences techniques dont elles ont besoin et, d'autre part, elles les aident à changer leur attitude et à comprendre qu'elles doivent emprunter un montant d'argent adéquat si elles veulent financer la croissance de leur entreprise. Ainsi, elles arrivent à connaître de grandes réussites.
Même lorsqu'elles lancent leur entreprise, les femmes ne recherchent pas le même financement que les hommes. Aujourd'hui, en moyenne, une femme entrepreneure emprunte 65 000 $, tandis que l'homme entrepreneur moyen emprunte 350 000 $. Vous vous dites peut-être que le risque est plus élevé ainsi, mais cela veut également dire que les hommes entrepreneurs disposent de plus de capitaux, ce qui leur permet d'investir et de faire croître leur entreprise.
Les prêts à court terme sont aussi moins nombreux à être approuvés pour les femmes, et elles ont l'impression que leur manque d'expérience leur complique l'accès à des sources de financement traditionnel.
Il existe de nombreux obstacles pour les femmes, et nous les aidons à les surmonter, par exemple, la confiance qu'elles ont en elles ainsi que leurs propres ressources et compétences.
Notre association nationale, WEOC, travaille avec ardeur pour faire en sorte que les femmes puissent accéder à ces ressources, et ce, d'un bout à l'autre du pays. Moi-même, je viens tout juste de revenir du W20, le sommet sur la participation des femmes à l'économie. Vous en avez peut-être entendu parler aux nouvelles; cela fait partie du G20. Le sommet a eu beaucoup de visibilité cette année à cause de la participation d'Ivanka Trump.
Nous avons un communiqué — et tous les pays du G20 l'ont approuvé — demandant que tous les États membres du G20 soutiennent les femmes entrepreneures en les aidant à lancer et à faire croître leur entreprise, à mettre en valeur leur potentiel, à veiller à ce qu'elles aient un accès égal aux sources de financement et aux marchés et en faisant en sorte qu'elles aient leur juste part des chaînes de valeur mondiale.
Les chaînes de valeur mondiale représentent sans aucun doute une occasion à saisir pour les femmes entrepreneures. Les besoins en approvisionnement des grandes entreprises et des organisations gouvernementales forment une partie très importante de l'économie, une partie dont les femmes ont généralement été exclues parce qu'elles n'avaient ni l'expérience ni le réseau pour y accéder.
En résumé, je crois que ma collègue a déjà mentionné que ce que nous voulons, actuellement, c'est aider les femmes entrepreneures aux quatre coins du pays à accéder aux mêmes services que ceux que DEO nous a aidés à fournir par l'intermédiaire d'un fonds d'emprunt national, dans l'Ouest du Canada, dans le cadre de notre travail avec nos organisations membres. Nous croyons qu'il est vraiment très important de faire connaître ces pratiques exemplaires d'un bout à l'autre du pays, afin que les femmes partout au Canada puissent avoir accès à des services étendus et complets que nous fournissons et ainsi réaliser les objectifs que nous les aidons à atteindre.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
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Merci, Eva. Vous posez une question très importante, mais je pourrai certainement y répondre.
Commençons avec l'attraction. L'attraction commence par la sensibilisation et des décisions professionnelles éclairées. Nous montrons aux femmes qu'elles peuvent jouer ce genre de rôles. La plupart du temps, elles croient qu'elles n'en sont pas capables, alors elles n'y songent même pas. Nous nous attaquons à ce problème en utilisant les médias, en menant des activités de sensibilisation et en réalisant des exercices axés sur les décisions professionnelles.
Ensuite, nous passons à l'étape du processus de présélection. Une femme nous présente sa demande, et nous faisons un exercice avec elle afin qu'elle puisse déterminer si elle est capable ou non de jouer ce genre de rôle. Si elle respecte les critères et qu'elle choisit de continuer, on essaie ensuite de déterminer quelles sont les lacunes.
Notre approche est constamment positive. Concrètement, notre mission est de soutenir la prospérité économique des femmes, alors lorsqu'il y a des lacunes, nous travaillons dur pour les cerner ainsi que pour élaborer un plan d'action pour la femme en question, afin qu'elle puisse comprendre ce qu'elle doit faire et quelles sont les ressources qui peuvent l'aider à atteindre ses buts — par exemple un soutien pour ses études ou des services de garde — et à surmonter les obstacles. Voilà pour le premier volet.
Dans le cadre de nos activités à l'installation de WBF à Edmonton, nous donnons des formations, certaines grâce aux partenariats que nous avons conclus. L'une des formations est axée sur les pratiques exemplaires favorisant la réussite dans le milieu de la construction, par exemple accepter la rétroaction.
La plupart du temps, les femmes ou les nouveaux venus dans le milieu de la construction n'ont jamais travaillé dans ce genre d'environnement. C'est un milieu à l'opposé d'un bureau, et c'est pourquoi il est important, entre autres, de trouver un mentor, d'apprendre comment les gens communiquent entre eux et de prendre soin de soi-même, que ce soit au chapitre de la nutrition ou de la forme physique. Chacun de nos cours et de nos programmes comprend un volet d'éducation financière, chose extrêmement importante lorsqu'on veut augmenter le revenu des femmes de 132 %.
Voilà donc ce qu'on fait. Pour ce qui est du renforcement des compétences techniques, par exemple l'utilisation des outils et de l'équipement, il y a certaines choses qui sont uniques à certains métiers, et d'autres sont générales. Nous nous en occupons à l'interne, en partie. Nous pouvons aussi donner ce genre de formation dans le cadre de partenariats, et c'est de cette façon que nous planifions étendre notre modèle à l'ensemble de la province et à l'ensemble du pays.
Autant pendant qu'après le programme, nous continuons de fournir un soutien aux femmes. Nous restons en contact avec les employeurs et les femmes qui ont participé à notre programme afin de nous assurer qu'elles trouvent un mentor et qu'elles ne manquent jamais de soutien.
Est-ce que cela répond à votre question?
Je veux vous poser des questions sur l'approche que, selon moi, Irving Shipbuilding a adoptée dans le cadre de son partenariat avec la Women Unlimited Association, approche qui est fantastique. Doreen nous a parlé plus tôt des réussites.
En Colombie-Britannique, d'où moi et ma collègue, , venons, lorsque le gouvernement a construit la route de l'île de Vancouver, nous avons inclus des exigences en matière d'équité, et la représentation au sein de la main-d'oeuvre du secteur est passée de 2 % à 20 %, ce qui est une augmentation assez importante. On nous a dit que, sans modèle, pas d'émulation possible. C'est quelque chose que le Comité a entendu maintes et maintes fois.
De ce point de vue, est-il temps qu'un gouvernement utilise des exemples comme le vôtre comme modèle? Il y a beaucoup de programmes d'infrastructure qui s'en viennent. N'est-ce pas un modèle à reproduire et ne devrions-nous pas définir certaines exigences pour tous ces contrats?
Je vais demander à tous les témoins de répondre, en commençant par Sarah.
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Women Building Futures a eu l'occasion de créer de nombreux partenariats réussis avec l'industrie qui ont généré des résultats extraordinaires, en raison des partenariats et du fait que les propriétaires travaillaient très dur avec nous pour s'assurer que leurs entrepreneurs embauchent des femmes qui sortent de nos programmes.
J'ai deux ou trois exemples liés à Suncor Énergie. Nous avons permis à 50 femmes de travailler dans les mines du Nord de l'Alberta, à Fort Hills, et dans la mine Millenium, et 88 % d'entre elles sont restées. Leur revenu a augmenté d'environ 168 %, et tout ça a été fait à l'initiative de Suncor. Suncor a constaté que la diversité de la main-d'oeuvre entraîne une diversification des pensées. L'organisation a aussi compris que c'était une bien meilleure option, sur le plan des coûts, que d'avoir à importer de la main-d'oeuvre de l'extérieur du pays et d'autres provinces. Actuellement, près de 20 % des opérateurs de l'entreprise — ceux qui conduisent les camions dans les mines — sont des femmes.
Nous avons aussi créé un partenariat extrêmement efficace avec North West Refining, la plus importante raffinerie dans l'Ouest canadien depuis plus de 50 ans. Il s'agissait là d'un accord tripartite entre les syndicats — les syndicats représentant les travailleurs de l'acier, les menuisiers et les isolateurs — North West Refining et WBF... et les entrepreneurs de l'entreprise aussi. NWR a eu la clairvoyance de vraiment financer et promouvoir ce partenariat auprès de nous, et nous nous sommes tournés vers les syndicats afin qu'ils nous aident à offrir la formation.
Pour ce qui est du point soulevé par Denise, les femmes savaient qu'elles allaient avoir un emploi après; il y avait donc une lumière au bout du tunnel. Grâce à ce partenariat, 50 femmes qui ont réussi la formation de travailleuses de l'acier, de menuisières, de monteuses d'échafaudages et de calorifugeuses, ont pu commencer leur carrière d'apprenties à la raffinerie.
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Au cours des deux premières années, je dirais, il faut compter 6 000 heures pour retourner aux études et obtenir l'accréditation du Sceau rouge. Lorsqu'on quitte le collège communautaire, on a accumulé un peu plus de 2 000 heures. Ensuite, il faut aller travailler pour une entreprise pour accumuler les autres heures, puis on revient pour réaliser le processus d'accréditation du Sceau rouge.
Au cours des deux premières années, on obtient quatre tickets, qui concernent le soudage à l'arc avec électrode et le soudage au fil fourré. Il y a le soudage à plat et le soudage horizontal. Durant la deuxième année, on passe au soudage vertical et au plafond. Et donc, on quitte l'école, j'ose espérer... On n'a pas à les faire, mais, essentiellement, c'est ce qu'ils veulent qu'on ait fait lorsqu'on termine les deux années d'études.
J'ai eu la chance d'être embauchée par l'école en tant que soudeuse à temps partiel. Je réalisais des travaux nécessaires, et j'ai eu l'occasion d'obtenir mes tickets sans avoir à payer pour les obtenir. On peut poursuivre la formation par l'intermédiaire du collège. Au bout du compte, j'avais onze tickets, j'en avais donc plus que j'en avais besoin. Je vais simplement travailler plus.
Irving possède une installation de formation, et donc, lorsque je travaillerai là, si je travaille là, je poursuivrai de toute évidence ma formation pour obtenir plus de tickets et obtenir certains tickets spécialisés aussi. Lorsque j'aurai accumulé 6 000 heures dans le cadre du programme d'apprentissage, je retournerai à l'école pendant sept semaines pour obtenir mon accréditation du Sceau rouge.
Un des objectifs de la Stratégie nationale de construction navale, c'est de créer une industrie maritime durable au Canada et de façon à éviter l'habituel cycle d'expansion et de ralentissement dans les industries de la construction navale. Vraiment, afin de renforcer l'industrie sur laquelle nous voulons compter à l'avenir, il faut compter sur une main-d'oeuvre représentative. Je sais que quelqu'un a mentionné tantôt que la diversité favorise la diversification des idées, et c'est quelque chose que nous regardons vraiment de près. Certains constructeurs de navires expérimentés qui travaillent avec nous nous ont dit que c'était une très bonne idée d'inclure des travailleuses de métier, qu'elles ont un souci du détail et qu'elles amènent une nouvelle vision au sein de l'effectif, et c'est quelque chose qui, assurément, nous intéresse. Pour nous, ces investissements sont vraiment des investissements pour l'industrie. Cela nous permet de diversifier notre effectif, mais c'est aussi bénéfique pour l'ensemble du secteur des métiers de façon générale.
Le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse a remarqué que le simple fait qu'il y ait des femmes étudiantes dans les programmes de métiers fait en sorte que leurs collègues de classe de sexe masculin peuvent voir des femmes être les meilleures étudiantes dans les cours de soudage et de fabrication de produits métalliques. En outre, une fois qu'ils seront en milieu de travail, ils sauront d'entrée de jeu que les femmes sont leurs égales. On crée ainsi la population active que nous recherchons et l'avenir que nous souhaitons dans l'industrie des métiers, dans l'industrie maritime et dans l'industrie de la construction navale en général.
C'est assurément une perspective à long terme, et cela s'inscrit dans la manière de façonner l'ensemble de l'effectif.