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Je suis Carine Joly, conseillère à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Je suis responsable de ce nous appelons la cellule
gender mainstreaming, c'est-à-dire l'intégration des questions d'égalité entre les sexes. L’Institut est notamment chargé d’encadrer cette stratégie.
Mon collègue Nicolas Bailly, qui est également membre de la cellule, et moi-même allons vous présenter la mise en oeuvre du gender mainstreaming à l'échelle fédérale belge. Après une brève introduction, je vous présenterai les principales dispositions de notre loi de 2007 et sa mise en oeuvre concrète dans le cadre du plan fédéral relatif au gender mainstreaming. Mon collègue Nicolas vous présentera ensuite, avant de conclure, un instrument d’évaluation d’impact, soit le test gender, qui repose notamment sur l’utilisation des statistiques sexuées.
En guise d'introduction, je vais faire une mise en contexte.
À la suite de la conférence mondiale de Pékin, un projet pilote relatif à l'intégration de la dimension de genre dans les politiques fédérales a été lancé en janvier 2001. L'évaluation de ce projet encadré par une équipe universitaire a conduit à diverses recommandations en 2003, qui soulignaient la nécessité d'institutionnaliser ce processus ou cette stratégie. La loi du 12 janvier 2007 est la traduction juridique de cette volonté politique d’ancrer le gender mainstreaming dans le contexte institutionnel fédéral belge.
Je vais énumérer les principales dispositions de cette loi.
Elle prévoit une série d’obligations, tant vis-à-vis du politique que des administrations.
Elle prévoit notamment que chaque membre du gouvernement intègre la dimension de genre dans les politiques qu’il mène, c’est-à-dire qu’il analyse, qu'il détermine les différences de situation qui existent entre hommes et femmes et qu'il en tienne compte lors de l’établissement de ses politiques.
La loi prévoit également l’établissement d’un groupe interdépartemental de coordination composé de représentants des administrations et du niveau politique. J’y reviendrai.
La loi prévoit l’établissement d’un test gender, c’est-à-dire une évaluation d’impact des projets législatifs et réglementaires sur la situation respective des femmes et des hommes.
La loi prévoit la production de statistiques sexuées et d’indicateurs de genre par les administrations fédérales.
Mon collègue reviendra sur ces deux points, soit le test gender et les statistiques.
La loi prévoit aussi que le gouvernement transmette au Parlement des rapports relatifs à la mise en oeuvre de la loi.
Enfin, la loi prévoit que l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes soit chargé d’accompagner et de soutenir le processus d’intégration de la dimension de genre dans les politiques fédérales.
Il faut souligner que la mise en oeuvre de la loi a été ralentie par une crise politique qui a perturbé la Belgique entre 2007 et 2011. Donc, le premier plan fédéral n’a pu être adopté qu’en 2012, à la suite de la mise en place du gouvernement issu des élections de juin 2010.
Comment organise-t-on, concrètement, le suivi de cette loi?
Globalement, le gender mainstreaming vise les personnes généralement impliquées dans l’élaboration des politiques. Notre objectif principal vise donc à faire en sorte que les membres des cellules stratégiques, c'est-à-dire les conseillers des ministres membres de leurs cabinets ministériels ainsi que les personnes responsables des politiques dans les administrations, acceptent et prennent l’habitude de réfléchir à l’impact des politiques envisagées sur la situation respective des femmes et des hommes.
Pour ce faire, deux instruments ont été mis en place concrètement pour mettre en oeuvre la loi.
Tout d'abord, il y a le groupe interdépartemental de coordination, qui prévoit également l'adoption d'un plan fédéral. Ce groupe est prévu par un arrêté d’exécution de la loi adopté en 2010.
Le groupe interdépartemental de coordination est composé de membres des cellules stratégiques, qui sont des conseillers des ministres et des fonctionnaires des différentes administrations. Ce groupe est présidé par la direction de l'Institut, qui en assure également le secrétariat. De par sa composition, il oblige une implication directe du politique et crée une dynamique entre le niveau politique et le niveau administratif. C'est un point important en ce qui me concerne.
Nous avons notamment pour mission de rédiger un projet de plan fédéral, de préparer et de coordonner les rapports intermédiaires et de fin de législature qui sont transmis au Parlement et d'établir un rapport semestriel de suivi de la mise en oeuvre du plan.
En outre, il est prévu dans cet arrêté que tous les membres de ce groupe reçoivent une formation en matière de gender mainstreaming. L’Institut organise ces formations par l'entremise d'une société externe spécialisée afin que l'approche devienne véritablement opérationnelle. Ces formations sont très concrètes, basées sur des exemples concrets et des mises en pratique destinées aux membres du groupe.
En ce qui concerne le groupe interdépartemental de coordination, le deuxième grand appui est évidemment l'engagement politique, l'adoption d'un plan par le gouvernement fédéral. Même si, théoriquement, l’intégration de la dimension de genre est censée concerner l’ensemble des politiques fédérales, il est important de définir des objectifs en début de législature. Ceux-ci se traduisent, au niveau fédéral belge, par un plan qui a été adopté en juillet 2015, soit il y a un peu moins d'un an.
Ce plan constitue un engagement de l'ensemble du gouvernement ainsi que de chaque ministre individuellement et implique les administrations concernées qui sont chargées de la mise en oeuvre concrète de ce plan. Il comprend d'abord une série d'engagements relatifs à la loi, de même qu'une seconde partie — la plus importante, en ce qui nous concerne — relative aux différentes politiques gouvernementales qui feront prioritairement l’objet d’une intégration de la dimension de genre au cours de la législature.
Pour que ce soit un peu plus concret, citons l'objectif du ministre de la Justice qui consiste à intégrer la dimension de genre dans la réforme des régimes matrimoniaux et des droits successoraux. Il s'agit là de l'un des objectifs fixés pour cette législature. Pour sa part, le ministre de la Sécurité et de l'Intérieur a pour objectif l'intégration de la dimension de genre dans la prévention et la lutte contre la radicalisation, un thème important s'il en est, à l'heure actuelle. L’objectif est d’obtenir le plus de résultats concrets possible d’ici la fin de la législature afin d’ancrer le processus de gender mainstreaming dans le processus de décision politique et d’établir le maximum de bonnes pratiques qui serviront à démontrer la faisabilité et l’utilité de l’approche.
Je vais maintenant donner la parole à mon collègue Nicolas Bailly, qui va vous présenter le test gender, soit une évaluation d'impact de la réglementation.
Comme Carine vient de le dire, la loi prévoyait l’établissement d’un test gender, c’est-à-dire une évaluation d’impact des projets législatifs et réglementaires sur la situation respective des femmes et des hommes. Au palier fédéral, d’autres tests ex ante existaient déjà et d'autres étaient en préparation. Une négociation s'est ensuivie et a donné lieu à l'établissement d'une analyse d’impact de la réglementation. Celle-ci comprend plusieurs volets, dont un est consacré à l’égalité des femmes et des hommes.
Cet instrument s'appelle l’AIR, soit l'analyse d'impact de la réglementation. Sa réalisation est obligatoire dans le cas de tous les dossiers soumis au Conseil des ministres. Cela dit, le pouvoir exécutif reste tout à fait libre de tenir compte ou non des conclusions de l’analyse. L'objectif de cette analyse d'impact, qui est réalisée par les auteurs de réglementation eux-mêmes, est de stimuler la réflexion. Le but est en effet qu'ils prennent l'habitude de réfléchir à l'impact des projets de réglementation qu'ils établissent sur la situation des femmes et des hommes.
Concrètement, il y a une série de questions ouvertes qui portent sur la personne concernée et sur les différences qui existent entre les hommes et les femmes. L'objectif est que les auteurs de réglementation aient une idée claire de la situation des hommes et des femmes dans le domaine concerné par le projet de réglementation, pour ensuite pouvoir évaluer l’impact de leur projet sur la situation des femmes et des hommes.
La loi en vertu de laquelle cette analyse d'impact a été établie prévoyait aussi l'établissement d'un comité. Celui-ci est composé de représentants des cinq administrations concernées par les divers volets de l'analyse d'impact. Ce comité peut offrir des avis si les auteurs de réglementation veulent être conseillés sur la qualité des analyses qu'ils ont réalisées. Il établit en outre un rapport qui analyse en quelque sorte la qualité des réponses données aux questions posées dans le cadre de l'analyse.
Dans le premier rapport qui a été établi au sujet de l'ensemble de l'AIR, le constat n'est pas très positif. En effet, l'AIR n'a pas encore été vraiment intégrée dans le processus de décision fédéral belge. On constate que les gens y consacrent relativement peu de temps et qu'ils la réalisent en fin de processus. Or, idéalement, l'analyse d'impact doit être réalisée le plus tôt possible dans le cadre de la réflexion qui mène à l'adoption d'un projet.
Donc, les auteurs de réglementation et les responsables politiques et administratifs n'ont pas encore...
[Traduction]
Nous vous remercions beaucoup de nous donner l'occasion de vous parler aujourd'hui.
Vous nous avez demandé ce que la Nouvelle-Zélande fait pour surveiller l'utilisation de l'analyse comparative entre les sexes dans les processus gouvernementaux, d'une part, ainsi que notre point de vue sur les moyens efficaces de mesurer les impacts des politiques et des programmes gouvernementaux en produisant des résultats plus équitables, d'autre part.
Je commencerai par faire un lien avec nos collègues de la Belgique. Tous les ministères du gouvernement, chaque fois qu'un élément de politique est soumis à un comité du Cabinet qui examine des conseils sur les politiques sociales, doivent, depuis près d'une décennie, effectuer une analyse comparative entre les sexes et inclure les résultats dans une déclaration concernant les répercussions sur les sexes. C'est un ministère. Le ministère des Femmes dispensait autrefois de la formation sur l'analyse comparative entre les sexes.
J'aimerais être honnête avec vous. On fait souvent la déclaration concernant les répercussions sur les sexes à la fin, avant de soumettre le document. Dans le cadre de la formation sur l'analyse comparative entre les sexes que nous dispensions, nous avions jusqu'à 500 analystes de politiques qui travaillaient sur une gamme d'enjeux à l'échelle du gouvernement. Les données probantes montrent qu'une formation d'une journée, ou même de deux, n'était pas efficace. Même si nous pensons qu'il est important de conserver la déclaration concernant les répercussions sur les sexes parce qu'elle envoie un message clair: cela signifie qu'il y a, quelque part dans le processus, un point de référence pour les femmes lorsqu'on examine les enjeux relatifs à l'égalité entre les sexes. Nous avons adopté une approche différente qui découle d'une évolution.
Au ministère des Femmes, nous avons essentiellement pour rôle d'assurer un contrôle et de fournir des conseils à l'égard des politiques, ce qui signifie que nous avons la capacité d'émettre des commentaires sur les initiatives relatives aux politiques à mesure qu'on les élabore. Nous croyons pouvoir être plus efficaces en ciblant les enjeux auxquels nous voulons consacrer plus de temps et d'énergie, afin de pouvoir participer aux processus d'élaboration de politiques dès le début, là où nous pensons avoir l'impact le plus important sur l'égalité entre les sexes. Cela semble bien fonctionner pour nous, si bien qu'au moment où le document est présenté au comité des politiques sociales, une analyse comparative complète entre les sexes est enchâssée dans le processus relié à une politique.
Nous avons aussi constaté qu'il y a des domaines au gouvernement où nous pouvons faire avancer les choses davantage et avoir plus d'impact et c'est peut-être un aspect plus important. Nous travaillons avec nos collègues dans le cadre de partenariats, et nous avons une approche très technique, je suppose, à l'égard de l'affectation des ressources. Il s'agit d'une surveillance à grande échelle de l'impact des politiques gouvernementales. Nous avons, au ministère, une déclaration d'intention, instrument redditionnel permettant au public de suivre notre rendement et celui du gouvernement à la lumière d'une série d'indicateurs.
Nous sommes aussi sur le point de produire un rapport fondé sur les indicateurs concernant la condition féminine en Nouvelle-Zélande qui touche l'ensemble des priorités et des activités. Ainsi, chaque année, nous pouvons être ouverts à l'égard de ce qui se passe, et bien sûr, nous songeons tous à la façon dont nous rendons des comptes relativement à l'ODD 5. En tant que pays, nous prenons cela très au sérieux aussi.
Pour ce qui est de l'ensemble de notre gouvernement, et en ce qui concerne notre structure et la façon dont nous fonctionnons, nous avons des cibles précises. Le gouvernement s'est fixé une cible de 45 % de femmes au sein des conseils du secteur public. Nous sommes heureux d'affirmer que nous venons d'atteindre 33,7 %, ce qui est le plus haut pourcentage jamais atteint, et on consacre beaucoup d'énergie à l'atteinte de cette cible.
Quant aux autres domaines de politiques, nous avons une série de cibles pour une meilleure fonction publique — nous pouvons vous fournir plus d'information à ce sujet — qui guident nos politiques sociales et économiques. Pour chacune d'elles, il y a un élément d'égalité entre les sexes. Par exemple, une série de cibles porte sur les niveaux d'éducation atteints par les jeunes. Nous avons travaillé dur pour nous assurer qu'une analyse comparative entre les sexes à grande échelle et de manière stratégique est effectuée au sein du gouvernement. Le ministère peut agir sur ces cibles au moyen de projets particuliers qui portent entièrement sur les femmes.
Si j'avais à vous transmettre quelques messages clés, ils seraient que nous pensons qu'il est important d'avoir des points de référence ou de la rigueur à l'égard de la déclaration concernant les répercussions sur les sexes, mais nos expériences nous portent à croire que nous devons aller plus loin à ce sujet. Nous croyons que, particulièrement en tant que ministère, nous obtenons de meilleurs résultats en travaillant avec nos collègues du domaine des politiques dès le départ. Nous nous concentrons sur ce qui donne le plus de résultats ou les plus grands progrès accomplis pour les femmes à l'égard d'enjeux relatifs à l'égalité entre les sexes en Nouvelle-Zélande, et nous fixons des cibles à cet égard. Le modèle s'aligne fortement sur les principes des Autochtones relatifs à la nature du leadership, soit le fait de marcher aux côtés des autres et d'avancer avec eux.
Voudriez-vous ajouter quelque chose à ce sujet?
:
Madame la présidente, je vous remercie de l’occasion que vous me donnez de présenter cet exposé.
Je suis ravie de pouvoir partager l'expérience de Santé Canada et j'espère que le Comité la trouvera utile.
Depuis de nombreuses années, Santé Canada tient compte du sexe et du genre comme moyen de faire progresser l'égalité entre les sexes et les principes scientifiques éprouvés. En effet, au début des années 1990, nous nous sommes concentrés sur la santé des femmes. En 2000, Santé Canada a adopté une politique sur l’analyse comparative entre les sexes, qui a été révisée par la suite. J'aborderai cette politique en détail dans un moment. Également en 2000, les Instituts de recherche en santé du Canada ont été créés et comprennent un Institut de la santé des femmes et des hommes. L'Institut est un partenaire clé et il a eu une influence énorme sur notre compréhension et notre approche à l'égard de ce travail.
En 2009, nous sommes passés de la santé des femmes à une approche fondée sur le sexe et le genre. Nous avons mis sur pied une Unité des genres et de la santé, qui est chargée de surveiller la Politique du portefeuille de la Santé en matière d’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre.
À partir de maintenant, j’appellerai l’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre l’ACSG, ce qui devrait nous permettre de gagner environ deux minutes sur le présent exposé.
Comme vous le savez, Santé Canada fait partie du portefeuille de la Santé, qui est constitué de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, des Instituts de recherche en santé du Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada. En 2009, les administrateurs généraux du portefeuille ont approuvé la Politique du portefeuille de la Santé en matière d’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre. La Politique exige qu'une ACSG soit appliquée à l’ensemble de la recherche, des politiques, des programmes et des services du portefeuille.
Vous remarquerez que notre terminologie diffère quelque peu de celle d'autres ministères. Nous établissons une distinction entre le sexe et le genre. Le terme « sexe » renvoie aux caractéristiques biologiques comme la taille et la conformation corporelle, les hormones, etc. qui distinguent les femmes des hommes. Le terme « genre » renvoie à l'éventail des rôles et des rapports déterminés par la société, à l’influence et au pouvoir relatifs que la société attribue aux deux sexes et qu'on a tendance à considérer comme des traits masculins ou féminins.
Par exemple, lorsque nous examinons l’utilisation de médicaments, le sexe est un facteur clé dont il faut tenir compte dans la réponse biochimique, qui peut varier entre les hommes et les femmes. Le genre serait un facteur à prendre en compte pour évaluer comment les patients et les patientes décrivent les symptômes et sont perçus par les professionnels de la santé.
Nous avons établi un groupe de travail du portefeuille de la Santé pour favoriser une approche uniforme et la collaboration au sein du portefeuille de la Santé. Ce groupe de travail repose sur le but commun d’incorporer l’ACSG comme moyen d'assurer une pratique durable au sein du portefeuille ainsi que des indicateurs communs permettant de mesurer les connaissances des employés et l’application de la politique. De plus, nous travaillons en collaboration afin de favoriser la sensibilisation des employés, la formation et l'échange des pratiques exemplaires.
D’ailleurs, je vous souhaite une excellente Semaine de sensibilisation à l'ACS+ ainsi qu'une bonne Journée contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie. Nous avons choisi la bonne journée pour être ici. Cette semaine, nous coanimons une table ronde scientifique avec l’Agence de la santé publique et l'Institut de la santé des femmes et des hommes. Trois chercheurs éminents partageront leur expérience de l’application des concepts de sexe biologique et de genre et parleront de l’incidence de ces concepts sur leur propre recherche et sur leur domaine d'intérêt.
Un des participants à la table ronde, le professeur Jeff Mogil, directeur du laboratoire de génétique de la douleur de l'Université McGill, a récemment participé à l’émission de la CBC The Current où il a insisté sur l’importance de faire des tests sur les souris femelles autant que sur les souris mâles. Les chercheurs commencent à apprendre que même au stade de l’expérimentation de laboratoire sur les animaux, il y a des différences entre les sexes qui peuvent s'appliquer sur les humains.
[Français]
À Santé Canada, nous avons adopté une approche graduelle dans l'application de l'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre. Notre intention était de renforcer l'habitude d'utiliser l'analyse comparative, au début, et ensuite d'approfondir les compétences.
Nous devions en premier lieu comprendre notre point de départ. En 2009, nous avons mené un sondage auprès des employés afin d'obtenir des données de référence sur leurs niveaux de sensibilisation et de compréhension.
À la lumière des résultats, nous avons mis sur pied des séances de sensibilisation et de formation. Nous considérons maintenant qu'il est plus efficace d'encourager les employés à suivre la formation en ligne proposée par Condition féminine Canada, ainsi que d'utiliser les modules de formation sur la recherche en santé qui ont été élaborés par l'lnstitut de la santé des femmes et des hommes. Bien que la formation ne soit pas obligatoire, elle est fortement encouragée au moyen d'activités éclair qui donnent la possibilité de remporter des prix.
D'autres méthodes utilisées comprennent la publication des messages « Saviez-vous que... » dans nos médias de diffusion ainsi que le lancement cette année d'un programme de microaffectations avec l'Unité des genres et de la santé.
À partir des données du même sondage, nous avons établi comme priorité la rédaction des mémoires au Cabinet et des présentations au Conseil du Trésor. Le sondage a révélé que le sexe et le genre n'étaient pas toujours pris en compte dans la rédaction de tels documents. Nous avons donc élaboré une liste de vérification. L'Unité des genres et de la santé a joué un rôle de remise en question.
Ensuite, nous avons constaté que les questions liées au sexe et au genre étaient soulevées trop tard dans le processus et qu'il était difficile d'accéder aux données pertinentes dont le dossier avait besoin. Par conséquent, nous avons effectué des modifications pour nous assurer que l'Unité des genres et de la santé était engagée plus tôt dans le processus. Nous avons resserré nos exigences afin d'obtenir plus de renseignements qualitatifs.
Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais nous sommes quand même heureux de voir que ces mesures ont mené à un taux de conformité de près de 100 % lorsqu'il s'agit de tenir compte du sexe et du genre dans ces documents.
[Traduction]
Plus récemment, nous avons axé notre attention sur notre communauté scientifique. Santé Canada tient un forum scientifique annuel qui réunit plus de 500 chercheurs et scientifiques. Le forum a été un lieu clé pour sensibiliser et cibler les chercheurs et les scientifiques.
L'année dernière, nous avons instauré l’exigence de tenir compte du sexe biologique et du genre dans les appels de résumés pour les communications qui sont présentes au Forum. Nous avons ensuite effectué un suivi auprès des scientifiques qui avaient tenu compte du sexe et du genre pour en apprendre davantage sur leur initiative, pour les amener à se questionner un peu et pour enrichir notre base de connaissances. Il est important de savoir quelles sont les études en cours afin de pouvoir les utiliser judicieusement.
Notre comité d'éthique de la recherche a intégré l’exigence de tenir compte du sexe biologique et du genre dans le processus de présentation et d'examen des demandes. Le comité dispose maintenant d’une trousse de formation qui lui permet de poser des questions concernant le sexe et le genre de façon courante et avec confiance.
J'aimerais vous donner un aperçu au moyen de quelques autres exemples:
En 2011, le Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies, financé par Santé Canada, a élaboré et lancé les toutes premières Directives de consommation d'alcool à faible risque du Canada, qui expliquent aux Canadiens comment réduire les risques rattachés à leur consommation personnelle d'alcool et à celle d'autrui. Les directives donnent des conseils pratiques pour une consommation d'alcool plus sécuritaire et des recommandations sur les quantités de consommation appropriées pour les hommes, les femmes, les adolescents et les femmes enceintes.
En 2013, nous avons révisé nos directives réglementaires sur les essais cliniques. Nous avions fait cela en 1997, pour exiger que les femmes soient intégrées aux essais cliniques en proportion égale afin d’éviter les erreurs causées par la généralisation aux femmes des constatations fondées sur des sujets de sexe masculin. Après avoir refondu les directives, nous avons constaté que, même si les femmes étaient intégrées aux essais cliniques, les résultats n'étaient pas nécessairement analysés ou ventilés par sexe. Par conséquent, en 2013, nous avons apporté d'autres révisions pour rendre les directives plus explicites.
En 2015, nous avons mené une ACSG sur les opinions et les attentes à l'égard des soins en fin de vie et des soins palliatifs. Nous avons appris que le concept de « mort douce », c'est-à-dire de mourir chez soi et entouré de ses proches, ne se retrouvait pas dans tous les secteurs de la société. Nous cherchions les différences exprimées selon le sexe, selon le rôle lié au sexe ou des différences tenant au fait d'être aidant naturel. Au contraire, l’origine ethnique s'est avérée un facteur plus déterminant. Voilà un exemple d’ACS+ qui tient compte de la diversité et du contexte sociaux.
Ma principale observation concernant les obstacles et les défis, c'est qu'une ACSG rigoureuse exige du temps et doit être intégrée dès le début. Elle requiert un accès à des données fiables ou la capacité de mener des recherches au moment de la conception des politiques ou des programmes.
La communauté des chercheurs évolue et, bien que la disponibilité de travaux de recherche qui contiennent des renseignements ventilés par sexe augmente quotidiennement, ce n'est pas le cas dans toutes les situations. En l’absence de données probantes fiables pour éclairer notre analyse, nous devons nous limiter à effectuer l’analyse pendant le cycle de vie du dossier. L'Institut de la santé des femmes et des hommes a été d'un grand secours pour établir des liens avec les spécialistes en recherche.
De plus, bien que Santé Canada se fasse un devoir d'examiner le sexe biologique et le genre, selon notre expérience, il a été beaucoup plus facile de réaliser des progrès à l'égard du sexe biologique que du genre, lequel, de par sa nature, est très complexe et nuancé.
Je propose les réflexions suivantes sur les pratiques exemplaires. Le fait d'avoir en place une politique donne le ton, mais ne suffit pas en lui-même. Les mesures de soutien et la prestation continue de conseils sont nécessaires pour enraciner la pratique, par exemple au moyen d'une ressource affectée à cette fin, telle que l'Unité des genres et de la santé.
Les outils de suivi et de mesure sont cruciaux. La mise en place d'un cadre de mesure du rendement, notamment à l’échelon du portefeuille, a exigé des efforts et des compétences spécialisées considérables.
L'utilisation d'une approche graduelle à Santé Canada a été efficace. L'exigence de présenter un rapport annuel à l’échelon des sous-ministres ajoute un élan à la collecte et à l'échange de données probantes et d'exemples de réussite.
Une leçon que nous avons apprise est que l’ACSG n'est pas une tâche qui s'accomplit une fois pour toutes; il s'agit plutôt d'une compétence analytique et stratégique qui fonctionne le mieux lorsqu'elle est appliquée en permanence pendant tout le cycle de vie du projet ou du dossier. Il ne suffit pas de mener l’analyse à un moment donné, typiquement au moment de la conception d'une politique ou d'un programme. Les résultats doivent être appliqués aux décisions pour avoir un effet.
En conclusion, bien que nous soyons convaincus que nous avons réalisé des progrès appréciables, nous sommes conscients que nous avons encore beaucoup à accomplir. Nous sommes impatients de poursuivre notre collaboration avec nos partenaires du portefeuille de la Santé et d'autres ministères fédéraux pour relever les défis qui restent.
[Français]
Cela me fera plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie le comité de m'avoir invitée à venir parler de la question de l'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre et à expliquer comment les Instituts de recherche en santé du Canada appuient l'intégration du sexe et du genre dans la recherche et leurs programmes.
[Français]
Les Instituts de recherche en santé du Canada, les IRSC, constituent l’organisme fédéral qui appuie l'excellence dans la recherche en santé dans les universités, les hôpitaux et les centres de recherche partout au pays.
Pour réaliser leur mandat, les IRSC appuient la recherche grâce à une structure interdisciplinaire unique composée de 13 instituts. La mission de l'Institut de la santé des femmes et des hommes, qui relève des IRSC et dont je suis actuellement la directrice scientifique, est de favoriser l'excellence en recherche quant à l'influence du sexe et du genre sur la santé des femmes, des hommes et des personnes de diverses identités de genre à toutes les étapes de la vie, et d'assurer l'application des résultats de cette recherche pour cerner et relever les défis urgents en matière de santé.
[Traduction]
Il est clairement démontré que des facteurs liés au sexe et au genre influent sur les pratiques de santé, les résultats et l'accès aux soins de santé. Pourtant, ces importants facteurs — comme l'a démontré ma collègue — ne sont pas souvent pris en considération. Par exemple, la plupart de la recherche dans les sciences fondamentales est menée sur des modèles animaux mâles seulement; les femmes continuent à être sous-représentées dans les essais cliniques; et des phénomènes comme la dépression et le suicide n'ont pas été étudiés à fond chez les hommes et les garçons ici au Canada.
À titre de médecin, j'offre aux patients des traitements qui me permettent de saisir concrètement que l'excellence en recherche peut mener à une meilleure santé pour les femmes, les hommes, les filles, les garçons et les personnes de diverses identités de genre. Chaque jour je me rappelle qu'une vraie transformation des résultats sur la santé des Canadiens repose sur les découvertes scientifiques, les nouveaux traitements et l'application efficace des connaissances qui tiennent compte du sexe et du genre de façon significative. Pour moi, cette idée est au coeur de la médecine personnalisée. Après tout, qu'y a-t-il de plus personnel que le sexe que chacun de nous avait à la naissance et le genre auquel nous nous identifions?
Les IRSC ont fait d'importants progrès en vue de combler ces lacunes sur le plan de la santé et de la recherche. Par exemple, depuis décembre 2010, après que la politique en matière d'ACSG est entrée en vigueur, tous les chercheurs qui demandent des fonds aux IRSC, peu importe leur discipline, sont invités à déterminer comment le sexe et le genre sont pris en compte dans leurs études.
J'ai entendu une question sur le niveau de référence, plus tôt. D'après vous, quelle proportion des candidats des IRSC — au départ — ont dit: « oui, nous tenons compte de ces aspects »? Quelqu'un veut se lancer?
C'était 10 %. Dix pour cent des candidats déclaraient avoir intégré le sexe ou le genre à leur plan de recherche. L'année dernière, ce pourcentage était de 50 %. Le principal obstacle à l'ACSG serait, semble-t-il, le manque de connaissances, de compétences et de confiance sur la bonne façon de mener l'analyse et de l'incorporer à des projets scientifiques.
Comment avons-nous réagi à cela? Nous avons créé nos modules de formation interactifs en ligne, qui ont été lancés cette semaine, afin de faciliter le perfectionnement des compétences des chercheurs ainsi que des pairs examinateurs — les gens chargés de mener des évaluations et de décider si du financement sera consenti —, à savoir si le sexe et le genre sont intégrés de façon appropriée dans l'étude. Le lancement très attendu de ces modules a été bien reçu, et je pourrais, si vous le souhaitez, vous montrer comment il a fait ses preuves auprès des 300 premiers utilisateurs.
Même avant le lancement officiel cette semaine, les National Institutes of Health des États-Unis ont communiqué le lien vers ces modules à leurs 11 000 abonnés sur Twitter. C'est pour cette raison — ainsi que pour son rôle au sein du comité consultatif sur l'égalité des sexes de l'Union européenne — que les IRSC sont en train d'acquérir une réputation internationale pour leur leadership dans la science, la mise en oeuvre et l'évaluation de l'ACSG.
Lorsque les chercheurs comprennent l'importance du sexe et du genre et appliquent ces deux considérations à leur recherche, les Canadiens en bénéficient. Voilà pourquoi les IRSC s'emploient à soutenir l'application des résultats de la recherche sous forme de pratiques, de programmes et de politiques.
Par exemple, il y a quelques mois, j'ai dirigé une séance d'échanges « Meilleurs Cerveaux » à Halifax, en Nouvelle-Écosse, sur le thème de la santé des aînés et de l'importance de leur engagement dans la communauté, d'un point de vue économique et social. Des chercheurs d'un bout à l'autre du Canada et des responsables des politiques ont discuté des meilleures données disponibles sur des interventions novatrices, factuelles et tenant compte de la notion du sexe et du genre dans le but de guider l'élaboration du cadre et du plan d'action sur les aînés du gouvernement de la Nouvelle-Écosse.
Ces chercheurs qui fournissent des données probantes, nous les appelons nos « spécialistes en matière de sexe et de genre ». Plus tard, je pourrai parler un peu de la façon dont cela fonctionne.
Les chercheurs ont échangé des pratiques exemplaires qui permettront de veiller non seulement à la santé et à la prospérité des personnes âgées, mais aussi à l'équité entre les genres. Je ne sais pas combien d'entre vous connaissent ce que l'Organisation mondiale de la Santé appelle une approche « sexotransformatrice » relativement aux politiques et aux programmes, par opposition à une approche inégalitaire par rapport au genre ou faisant abstraction du genre. Elle constitue l'étalon de référence — du moins, nous l'espérons —, de l'application de l'ACSG dans les programmes et les politiques de santé ici au Canada.
Faisant partie des principaux artisans de la Politique en matière d'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre du portefeuille de la Santé et de l'Énoncé de politique des trois conseils sur l'équité, les IRSC entreprennent une réévaluation approfondie de leur fonctionnement pour guider un plan de mise en oeuvre de l'ACSG et appuyer la mesure du rendement à cet égard. Ces activités permettront aux IRSC de rendre compte, dans une même optique, de leurs engagements multilatéraux envers Condition féminine Canada, envers le groupe de travail des trois conseils sur l'équité et envers le portefeuille de la Santé, pour sa Politique en matière d'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre.
Les IRSC travaillent également avec les autres organismes subventionnaires que sont le Conseil de recherches en sciences humaines et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie pour planifier le Sommet sur le genre qui aura lieu à Montréal en novembre 2017. Vous y êtes tous invités.
[Français]
En terminant, madame la présidente, je tiens à vous assurer que les IRSC sont déterminés à faire en sorte que la recherche qu'ils financent profite aux femmes et aux hommes également et qu'ils appliquent l'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre à leurs programmes, processus et politiques.
Je vous remercie tous encore de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer sur cette question importante.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Avant tout, je tiens à vous remercier. Je crois que toute réussite est relative, mais je suis heureuse de pouvoir m'approprier celle-là.
Pour répondre à votre dernière question en premier, il est plus facile de mener des analyses en fonction du sexe, puisque nous pouvons nous procurer des données ventilées en fonction du sexe sur à peu près tous les sujets. Même si les données ne sont pas toujours présentées de cette façon, et qu'il faut parfois creuser un peu plus loin lorsqu'il s'agit de sujets nouveaux et émergents ou procéder à de nouvelles recherches, il est relativement possible d'ordinaire de séparer les données pour les hommes et les femmes. Les données ne sont pas vraiment complètement réparties de façon binaire, mais je ne vais pas approfondir ce sujet.
La situation est beaucoup plus nuancée en ce qui concerne le genre. C'est pourquoi nous avons ajouté un « plus ». Cela concerne les rôles et les relations dans différents contextes. Nous devons procéder beaucoup plus prudemment, et nous avons encore beaucoup de chemin à faire. Nous sommes parvenus à l'appliquer à certains dossiers, mais pas à d'autres.
Donc, pourquoi différencier le sexe et le genre? Pour être franche, il y a plus d'une réponse. Puisque Santé Canada est un ministère à vocation scientifique, et que nous sommes chargés d'un portefeuille connexe, il est très important — crucial, cela va sans dire — que nos données scientifiques soient exactes, parce qu'elles ont, pour reprendre ce que la Dre Tannenbaum a dit, un impact immense sur la santé, autant en ce qui concerne les issues que l'incidence. Donc, nous sommes axés sur la science. Avant, nous envisagions la chose comme plus qu'une simple construction sociale. Avec le recul, prendre en considération le sexe et le genre, comparativement à l'analyse différenciée selon les sexes, nous a permis d'améliorer notre image pour nous permettre de venir à bout de certains obstacles du genre: « encore ces folles de féministes qui en remettent. »
Ce que je veux dire, c'est que j'ai grandi pendant le début des années 1980. L'analyse féministe est devenue l'analyse différenciée selon les sexes, qui est devenue, dans le secteur de la santé, l'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre. Nous voulions vraiment en tirer parti; l'utiliser, à des fins de formation et promotion, comme outil, comme processus fondé sur des données probantes et comme mécanisme ou méthode visant à assurer l'égalité entre les sexes.
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Du point de vue de la recherche, il est difficile d'établir une corrélation entre les personnes qui ont suivi la formation et les résultats des études que ces personnes ont menées. Je suis désolée, mais je suis une scientifique, donc la corrélation ne signifie pas l'existence d'une relation de cause à effet. C'est une question difficile.
Quant à ce que je peux vous dire, j'ai apporté nos résumés graphiques pour vous les distribuer. Ils portent sur les questions « qu'est-ce que le sexe? » et « qu'est-ce que le genre? » parce que je crois que c'est utile. Nous avons un dépliant sur la formation. De fait, j'ai quelques questions pour vous tous, afin de savoir si vous savez comment mener une analyse comparative fondée sur le sexe et le genre; donc, dites-moi si le fait de répondre à ces questions améliore les résultats obtenus ici, au Parlement. Nous pourrions mener une petite enquête ici même.
En guise de réponse à votre question, je vais vous donner un exemple provenant de l'enquête sur les jeunes trans: la formation et la sensibilisation concernant la diversité de genre a entraîné une diminution de la stigmatisation touchant l'expression de l'identité de genre. Un de nos chercheurs bénéficiant d'une subvention a mené une enquête portant sur les sentiments éprouvés par les jeunes trans à l'égard de leur genre. Leur est-il possible d'en parler? Peuvent-ils l'exprimer? À la suite de la diffusion des résultats de l'enquête dans les médias, des écoles ont mis en place des politiques d'inclusion et des groupes parascolaires traitant de la diversité de genre ainsi que des groupes de soutien. Par ailleurs, certaines données montrent que ces mesures réduisent le taux de décrochage scolaire et peut-être même les idées suicidaires et le nombre de suicides.
Je ne sais pas si c'était un bon exemple. La formation n'est offerte que depuis quelques années. Pour ce qui est des données dont j'ai parlé, nous faisons remplir un questionnaire avant la formation, et un autre après. Par exemple, au début de la formation, nous pourrions demander s'il s'agit d'une variable liée au genre, s'il s'agit d'une pratique sexotransformatrice, faisant abstraction du genre ou inégalitaire par rapport au genre. Les participants se disent « Oh, mon Dieu »; ils n'ont aucune idée de ce que cela signifie. Ils obtiennent une note et, ensuite, ils suivent la formation. Une fois la formation terminée, nous vérifions s'ils répondent correctement à ces questions. Nous pouvons vérifier s'il y a une amélioration des connaissances. Nous demandons aux participants d'évaluer, sur une échelle de zéro à dix, la mesure dans laquelle ils sont convaincus de pouvoir effectuer une ACFSG. Au départ, la plupart des personnes répondent... je ne sais pas ce que vous diriez. La note zéro signifie que le participant n'est pas du tout confiant, et celle de 10 signifie qu'il est en pleine confiance. À la fin, nous pouvons constater si sa note a augmenté.
Pour finir, nous demandons aux participants d'évaluer des articles et des protocoles de recherche et de formuler des commentaires sur les incidences et l'application des connaissances découlant des résultats obtenus. Nous sommes en mesure de comparer les réponses aux questions posées avant avec celles obtenues après afin d'évaluer si les participants sont capables d'effectuer ces tâches de façon appropriée. Je pourrais vous donner d'autres exemples de choses positives, mais je crois que la clé est encore et toujours l'éducation.