Ceci est la 19e réunion du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre durant la première session de la 42e législature. Cette réunion est publique. Nous continuons nos audiences concernant l’étude des initiatives visant à favoriser une Chambre des communes propice à la vie de famille.
Durant la première heure, nous accueillerons Clare Beckton, directrice exécutive du Centre for Women in Politics and Public Leadership à l’Université Carleton, et David Prest, membre depuis longtemps du personnel du Parti conservateur sur la Colline parlementaire. Nous veillons ainsi à inclure tout le monde dans notre prise de décisions. La deuxième heure sera consacrée à M. François Arsenault, directeur de la procédure parlementaire à l’Assemblée nationale du Québec.
Nous avons aussi le plaisir d’accueillir aujourd’hui Joël Lightbound, et je souhaite enfin la bienvenue à un ex-conseiller municipal de Whitehorse, Ranj Pillai, qui est assis au fond de la salle et qui va suivre nos débats pour se familiariser avec les travaux d’un autre palier de gouvernement.
Pour votre information, je vous signale que nous avons appris, lors d’une récente discussion, que le mandat de la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique se terminera au mois de juin. Alors que nous prendrons des décisions sur ces questions, un nouveau commissaire aura peut-être été nommé.
Monsieur Christopherson.
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Je suis heureux que vous ayez mentionné cette question.
À ma connaissance, cette personne est un agent du Parlement. Lorsque nous avons entamé la procédure de désignation du nouveau vérificateur général, nous étions saisis de tellement de questions pressantes en même temps que nous n’avons pu lui consacrer qu’un temps limité. Je n’avais pas beaucoup apprécié cette procédure.
C’est le Parlement seul qui doit choisir les titulaires de ces postes, et seul le Parlement peut les remplacer. Pourtant, à l’époque, le gouvernement avait pris le contrôle total de la procédure. L’opposition n’y avait pas participé. Il y avait peut-être eu un peu de consultation pour la forme, mais il ne s’agissait pas d’une vraie consultation. À titre de comparaison, lorsque nous avons engagé le sergent d’armes quand j’étais à Queen’s Park, parce que le recrutement de cette personne devait être fait par toute l’Assemblée législative, on avait mis sur pied un comité représentant tous les partis politiques et la procédure avait été totalement dénuée de toute partisanerie.
Ce que nous avons fait ici, au niveau fédéral, au moins dans le cas de la dernière grande nomination, a été totalement phagocyté par le gouvernement. Il a organisé la consultation, il a organisé les entrevues, il a procédé à la sélection et il a ensuite soumis un nom au Parlement qui n’a eu qu’à voter. À mon avis, cette procédure n’était pas du tout conforme à l’idée que cette personne est un agent du Parlement. Ces postes ont été délibérément conçus pour que le gouvernement ne puisse pas en contrôler les titulaires ni leur donner des ordres. Je parle ici de gens tels que la commissaire à la protection de la vie privée, le vérificateur général, et il y en a d’autres. Il y en a 10 ou 11, en fait.
Le processus devrait correspondre totalement à l’idée que c’est le Parlement, et lui seul, qui effectue les recrutements, alors que cela n’a pas du tout été le cas pour les dernières nominations. En fait, on nous a simplement demandé si nous acceptions de ratifier des candidats choisis ailleurs. S’il doit y avoir de nouvelles nominations, j’aimerais beaucoup que nous ayons la possibilité de participer au processus. Je ne sais pas vraiment comment faire pour m’en assurer et je m’en remets à vous, monsieur le président. Le nouveau gouvernement semble vouloir faire les choses différemment. Il aura donc, avec ces nominations, une occasion idéale d’agir en respectant totalement les prérogatives du Parlement et en lui laissant le contrôle complet du processus de recrutement de ses agents, ce qui serait conforme au principe voulant que c’est le Parlement seul qui fait le recrutement et le Parlement seul qui peut engager ou renvoyer ses agents. La raison en est que si le premier ministre, quel qu’il soit, n’est pas satisfait du rapport du vérificateur général, par exemple, il ne peut pas le renvoyer. Seul le Parlement peut le faire.
Je demande donc que nous participions dès le début à ce processus afin de nous assurer que les choses se feront différemment à l’avenir, comme le gouvernement a dit le souhaiter.
Merci.
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Je vous remercie de m’avoir invitée à m’adresser au Comité, monsieur le président.
Je n’ai que quelques remarques à faire, car je sais que vous aimez poser beaucoup de questions.
Je suis heureuse que le Comité se penche sur la question des mesures à prendre pour rendre le Parlement plus favorable à la vie de famille, c’est-à-dire pour permettre aux personnes qui y travaillent de mieux assumer leurs responsabilités familiales ainsi que professionnelles. Il va sans dire que ce n’est pas une question facile à régler et qui se pose dans de nombreux secteurs.
Instaurer un environnement plus favorable à la vie de famille exige qu’on mette en place des mécanismes de soutien et qu’on s’assure que les pratiques et actions reflètent l’égalité entre les sexes. À l’heure actuelle, environ 25 % des députés sont des femmes, ce qui contribue à maintenir un environnement dans lequel l’égalité entre les sexes n’est pas vraiment reconnue. Il faut que les partis politiques fassent preuve de leadership pour continuer à accroître le nombre de femmes candidates aux fonctions électives, en évitant de les confiner à des circonscriptions dans lesquelles elles n’auraient absolument aucune chance d’être élues, ce qui s’est déjà vu. Permettez-moi cependant de faire une mise en garde. Le fait d’avoir plus de femmes au Parlement n’est pas automatiquement un gage d’égalité, mais cela contribuera à changer la culture de l’institution.
Je vois qu’on parle ici d’équilibre entre le travail et la famille. Pour ma part, je préfère toujours parler « d’intégration travail-famille », car je crois que l’équilibre est un mythe qu’on ne peut pas atteindre. Je ne l’ai jamais trouvé dans ma vie personnelle et cela ne m’a jamais inquiétée. Ce qui est important, c’est plutôt de trouver le moyen de permettre aux élus du peuple de servir leur pays comme ils le souhaitent tout en ayant du temps à consacrer à leur famille, ce qui peut exiger l’accès à des services de garde d’enfants adaptés à leurs besoins durant leur présence à Ottawa.
Les hommes élus au Parlement ont besoin d’encouragement et de soutien, de même que les femmes députées, pour s’acquitter de leurs obligations familiales.
Durant l’initiation des nouveaux élus et des présidents de comités, on devrait leur montrer comment instaurer un environnement respectueux, et il faudrait montrer aux présidents de comités comment organiser les réunions en tenant compte des besoins de leurs membres.
Il est également important d’assurer un environnement permettant aux élus et au personnel de faire le travail qui doit se faire sans craindre de harcèlement ou de comportements irrespectueux. Cela peut être assuré par l’adoption de règles adéquates pour la Chambre, par des mesures d’éducation, par des processus idoines et en s’assurant que les chefs de partis donnent l’exemple des comportements souhaités.
Si l’on veut que la participation politique soit égale, il faut que l’environnement et les procédures de la Chambre donnent une voix égale aux hommes et aux femmes et qu’il y ait des procédures de résolution des plaintes par les pairs.
Rehausser l’efficience des processus de la Chambre est certainement une manière de réduire… Par exemple, limiter les séances à quatre jours par semaine pourrait être une solution pour mieux tenir compte des besoins des députés de l’extérieur d’Ottawa qui sont tenus de retourner régulièrement dans leur circonscription et qui veulent rester en contact avec leur famille. De même, adopter un système de vote électronique, à l’ère de la technologie, pourrait également être utile en permettant aux députés de participer aux votes tout en continuant de s’occuper de membres de leur famille si cela est nécessaire. Il ne serait peut-être pas possible d’éliminer les séances de soirée, mais on pourrait peut-être les réserver aux débats et aux votes exceptionnels et d’urgence, par exemple.
Une autre question à examiner est l’organisation des séances de travail durant les longs congés scolaires.
Voilà simplement quelques possibilités que je voulais mentionner avant de me préparer à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de m’avoir invité.
Pour votre information, je suis actuellement un employé du cabinet du leader en Chambre de l’opposition. J’ai travaillé pour les leaders en Chambre et les whips pendant quelque 35 ans, à la fois au gouvernement et dans l’opposition. J’ai été un parent pendant 25 de ces 35 ans. J’ai six enfants et j’ai encore de jeunes enfants à la maison, le plus jeune n’ayant que huit ans, ce qui veut dire que je suis directement intéressé par ce débat sur la vie familiale et le travail. Je vous demande simplement de ne pas me demander de conseils en planning familial.
Des voix: Oh, oh!
M. Davis Prest: J’aimerais parler d’abord du calendrier parlementaire et du nombre de journées pendant lesquelles la Chambre siège chaque semaine et chaque année. Je suis en faveur du statu quo. J’ai connu l’époque du calendrier ouvert, lorsque la date de fin des travaux parlementaires n’était pas fixée à l’avance et qu’on ne savait pas à l’avance quels seraient les jours de séance de la Chambre. Le calendrier fixe actuel est plus favorable à la famille que le calendrier ouvert d’autrefois.
Si l’on examine le calendrier en détail, on voit qu’il faut prévoir suffisamment de jours pour que la Chambre puisse faire le travail qui lui incombe, et un nombre de journées suffisant durant desquelles le gouvernement doit être disponible pour rendre des comptes devant le Parlement. Il faut aussi prévoir un nombre de jours suffisant pour que les députés puissent aller dans leur circonscription et être avec leur famille. Mon expérience m’a montré que le calendrier parlementaire fixe actuel assure un bon équilibre à ce sujet. Augmenter un élément pour en réduire un autre ne serait peut-être pas la bonne solution.
J’aimerais faire quelques suggestions, qui sont cependant d’ordre mineur.
L’an dernier, avant l’ajournement des travaux pour l’été, nous avons fixé le nombre de jours de séance pour janvier, février, mars et avril 2016, au lieu d’attendre l’automne comme on le faisait d’habitude. Le Comité pourrait peut-être recommander que la détermination plus précoce du calendrier parlementaire devienne la règle, car j’ai déjà commencé à réserver certaines journées en février sans avoir la certitude qu’elles seront libres. Pour cela, je vais devoir attendre l’automne.
En outre, lors des discussions avec le président de la Chambre pour l’établissement du prochain calendrier, je crois qu’il faudrait éviter de prévoir de longues périodes de travail en Chambre, notamment des blocs de cinq semaines. Lorsque mes beaux-parents organisaient une réunion de famille au Vermont pour ce mois de juillet, je leur ai donné le même conseil quand ils m’ont demandé mon avis sur le nombre de jours que devrait durer la réunion. Au début, tout le monde est très enthousiaste mais, au bout de quelques jours, il y a inévitablement des pleurs. C’est la même chose ici.
Je voudrais faire une remarque au sujet des heures de séance de la Chambre. La plupart des activités parascolaires des enfants commencent avant que la Chambre termine ses travaux le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi. De ce fait, je rate beaucoup de ces activités lorsque la Chambre siège, et mes enfants arrivent souvent en retard aux matchs de soccer et de base-ball. Lorsqu’il s’agit de matchs de compétition, ils en sont pénalisés et doivent souvent passer beaucoup de temps sur le banc. Je crois que le Comité devrait envisager de modifier les horaires de la Chambre en lui faisant commencer ses travaux plus tôt le matin, pour qu’elle les finisse plus tôt le soir.
Je suis heureux que les whips organisent maintenant la tenue de votes immédiatement après la période des questions plutôt qu’en soirée, car cela donne plus de temps libre aux députés et à leur personnel. Regrouper les votes pendant une journée particulière de la semaine permettrait aussi de réduire le nombre de jours durant lesquels la Chambre doit siéger tard.
Finalement, j’ai demandé à ma fille aînée, Wrenna, ce qu’elle pense de l’étude que vous avez entreprise et elle m’a répondu une chose à laquelle je n’avais pas pensé, peut-être parce qu’elle n’avait rien à voir avec des questions de procédure. Elle a suggéré d’organiser un plus grand nombre d’activités favorables à la famille et elle m’a rappelé l’époque où je l’emmenais à la fête de Noël organisée pour les enfants du personnel parlementaire et pour les députés. Cela l’avait beaucoup impressionnée et elle en garde un excellent souvenir. Quand j’avais mon bureau au deuxième étage de l’édifice du Centre et que je rentrais chez moi le mardi ou le mercredi soir, je traversais inévitablement toute une série d’activités et de réceptions en allant retrouver ma voiture. Il y avait toujours une activité ou une autre dans chaque salle et dans chaque coin de l’édifice du Centre. Nous avons évidemment des personnes très compétentes pour organiser ce genre d’événements, et il ne serait peut-être pas très difficile d’organiser plus d’événements de cette nature à l’intention des familles, peut-être une fois par saison.
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Quelle coïncidence! C’est justement ce que j’allais faire avec mon collègue, M. Schmale.
Je tiens à remercier David Prest d’être venu devant le Comité comme témoin. David a acquis une expérience incomparable au sein de notre caucus, puisqu’il a occupé ici toutes sortes de postes différents au cours de trois décennies, à différentes étapes de sa vie: d’abord comme jeune parent, puis comme parent d’une famille de plus en plus nombreuse.
C’est à vous que je m’adresse en premier, David. Je partage votre avis au sujet des activités organisées à l’intention des familles. J’ai l’impression que la raison pour laquelle on cesse de les organiser est que nous sommes périodiquement confrontés à des tsunamis, ici. Des gens proposent de bonnes idées, qui deviennent partie intégrante de la culture institutionnelle, puis vous avez 200 nouveaux députés qui arrivent d’un seul coup et beaucoup des bonnes idées antérieures sont tout simplement balayées. On doit alors les redécouvrir.
Pendant que vous faisiez votre suggestion, j’ai pris note de quelques événements possibles. Le premier se tiendrait au moment où commence notre année de travail, c’est-à-dire en septembre, à l’automne. Je songeais à une fête d’Halloween. Ça se faisait autrefois, avec l’aide du président de la Chambre. C’était après que les confiseurs ont mis fin à la leur. Tous ceux qui avaient des enfants partaient de la Colline parlementaire les bras chargés de confiseries, ce qui n’était sans doute pas souhaitable pour les enfants. Toutefois, il pourrait y avoir à nouveau une fête d’Halloween.
Il pourrait aussi y avoir une fête de Noël spécialement pour les enfants.
Une année, nous avons essayé d’organiser quelque chose en février avec la coopération du Président, parce que février est le moment où on commence à en avoir assez de l’hiver.
On pourrait aussi organiser quelque chose en juin, peut-être sur la pelouse devant l’édifice du Centre, ou dans la cour de l’édifice de l’Est, en plein air en tout cas.
Est-ce que ce sont là des possibilités qui vous paraissent raisonnables ou est-ce que vous en avez d’autres à suggérer?
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Merci, monsieur Reid et monsieur le président.
Je remercie à nouveau les témoins de leur contribution. Ils nous ont donné beaucoup d’informations utiles.
Je voudrais revenir sur ce que vous avez dit au sujet de la culpabilité. C’est un phénomène qui touche les deux sexes. Moi aussi, quand je suis à la maison, je me dis que je devrais plutôt être au travail et, quand je suis au travail, je me dis que je devrais être à la maison. Il se peut que les femmes le ressentent plus fortement que les hommes mais je sais que, dans mon cas, c’est très présent. Je pense que c’est directement relié à notre fonction. Si l’on pouvait atténuer ce sentiment, je crois que ce serait utile.
Avant de passer à la question suivante, je voudrais revenir sur les événements organisés à l’intention des familles et sur l’idée de faire venir les familles ici. C’est une chose dont nous avons parlé lors d’une séance précédente: il s’agirait d’utiliser nos points de voyage pour nos conjoints ou conjointes qui habitent en dehors de la province ou qui ne pourraient pas venir ici en voiture.
Je pense que nous sommes tous en faveur de la divulgation des informations et que nous sommes parvenus à un accord sur l’idée d’atténuer la réaction négative du public si nous voulons faire venir nos conjoints ou conjointes aux frais du contribuable. Je pense que ce serait utile. Quoi qu’il en soit, je crois que tout le monde convient, quel que soit son parti, que ce serait une bonne chose de faire venir les conjoints ou conjointes à Ottawa pour voir comment fonctionne le Parlement et comment nous travaillons. Je crois que ce serait une très bonne idée pour que nos familles comprennent ce que nous faisons.
Je ne sais pas si vous voulez répondre à cela avant que je passe à la suite de mon intervention.
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Merci, monsieur le président. Quand on est ici depuis quelque temps, je peux vous assurer qu'on peut faire n'importe quoi en 20 secondes.
M. Jamie Schmale: J'aurais dû continuer.
M. David Christopherson: Ça va.
Merci à tous les deux d'être venus aujourd'hui.
Ma première remarque concerne le sentiment de culpabilité qu'a évoqué M. Schmale. Je connais ça depuis plus de 30 ans. Je me souviens d'un représentant du personnel des Travailleurs canadiens de l'automobile. C'était à une fête de départ à la retraite et il donnait son discours d'adieu. Voici ce qu'il avait dit: « Vous savez, au fil des ans, les gens m'ont souvent remercié pour les sacrifices que j'avais faits pour les travailleurs syndiqués, pour la cause, afin de leur offrir de meilleures conditions de travail. En vérité, ce n'est pas moi qui ai fait le sacrifice, c'est ma famille, parce que moi, je faisais ce que j'aimais; ma passion, c'était de parler des injustices et de l'équité, alors j'étais payé en retour pour ce que je faisais. Par contre, les anniversaires de mariage, les anniversaires des enfants... »
Le sentiment de culpabilité est une chose horrible. Mais la vérité, c'est que ce sont les familles qui font le sacrifice, parce que, franchement, souvent vous avez le choix. Cela paraît terrible, mais c'est ça le dilemme; cela fait partie de la vie quotidienne d'un député. Nous sommes des humains comme les autres, et ce sentiment de culpabilité se manifeste lorsque vous devez assister à un événement important — quelle que soit la raison, vous devez être présent —, mais votre conjointe vous rappelle que c'est l'anniversaire de votre fille et que vous devriez vous faire un devoir de le célébrer avec elle, que ça devrait être votre plus grande priorité. On se sent alors terriblement coupable.
Le fait d'en parler aide peut-être un peu. J'ai toujours pensé qu'elle était très profonde cette observation de Frank Marose, car ce n'est pas lui qui se sacrifiait, contrairement à ce que tout le monde pensait, mais plutôt sa famille.
Deuxièmement, Peter Stoffer, un des parlementaires les plus extraordinaires à avoir fréquenté les couloirs du Parlement... Il était réputé pour l'événement-bénéfice que l'on appelait « All-party party ». J'en étais très impressionné, parce que, je dois vous dire, si j'avais pour réputation, à Hamilton, d'être un organisateur d'événements sur la Colline, je ne tiendrais pas plus d'un mandat. Mais Peter organisait tout ça. C'était un gars unique et tout le monde aimait Peter.
Il est peut-être temps de trouver quelqu'un d'autre. C'est l'occasion où jamais. Il y a beaucoup de jeunes députés. C'est un créneau à prendre. Il n'y avait personne comme lui pour nous rassembler tous.
Monsieur Prest, tout ce dont vous avez parlé... C'était Peter. Peter était comme ça. Les exemples que vous avez donnés, je crois, se rapportaient surtout à Peter: la fête de Noël, le « Party de tous les partis »; il y avait aussi la fête de « Hilloween », dont M. Reid a parlé. Je suis content que vous en ayez parlé et nous allons y réfléchir.
J'aimerais dire de nouveau combien les choses se sont améliorées depuis qu'on a placé les votes après la période de questions. Combien de soirées avons-nous perdues à cause de cela? Et ne croyez pas que c'était parce que nous voulions retourner chez nous; nous devions ensuite aller aux réunions auxquelles nous étions censés participer et aux réceptions auxquelles nous voulions assister et, bien entendu, il nous arrivait aussi parfois de passer du temps avec des collègues que l'on n'a pas finalement l'occasion de connaître si bien.
C'était une chose simple qui a produit une énorme différence.
Puisque j'ai la parole, j'aimerais parler de la Chambre et de l'attitude envers les femmes. Je me suis porté à la défense du chahut à la Chambre, en affirmant que cela faisait partie de la culture parlementaire, mais, bien entendu, il ne faut pas que cela devienne systématique. Il faut plutôt qu'on utilise le chahut comme le font les caricaturistes politiques, pour exprimer un point de vue drôle et mordant.
Je vais vous raconter une expérience que j'ai vécue hier. Je ne me suis pas levé pour faire appel au Règlement, mais je me suis fait un point d'honneur d'en parler par la suite au Président... Je suis assis juste en face de la ministre du Commerce international, une femme qui est plutôt de petite taille. Elle est assise juste en face de moi, comme David ici, et je peux vous dire que le bruit assourdissant qui venait des « banquettes de l'opposition », disons-le comme ça, était si énorme qu'on pouvait à peine l'entendre. Ça, ce n'était pas du chahut. Ce n'était pas une contribution intelligente. Ce n'était pas une réaction émotive exprimant un point de vue valable que l'on veut faire entendre. Non, c'était tout simplement grossier, ignare et inacceptable. Quand on parle de chahut, il faut faire la distinction, d'une part, entre ce qui est censé être une contribution pertinente aux débats, puisqu'il faut se rappeler que nos débats remplacent les combats et qu'il faut parfois laisser sortir la vapeur, et, d'autre part, le simple fait de vouloir faire taire quelqu'un et — je vais le dire — tout simplement parce qu'on est un homme et qu'on a une plus grosse...
J'ai une grosse voix de stentor. Si je l'utilisais uniquement pour faire taire un collègue, j'irais à l'encontre de tout débat intelligent, civilisé, démocratique et je pense que le Président va continuer à faire tout ce qu'il peut pour faire arrêter cela.
Voici ma question.
Monsieur Prest, vous avez le grand avantage d'avoir travaillé des deux côtés, comme membre du personnel. Compte tenu de votre expérience, dites-nous quelles sont les différences en matière d'impact sur le personnel — puisque vous avez été des deux côtés, dans les différentes chambres —, d'après vous, comment le personnel est-il touché selon qu'il travaille pour le gouvernement ou pour l'opposition?
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Monsieur Prest, j'ai moi aussi quelques questions pour vous.
On en a déjà parlé un peu, mais vous avez mentionné, dans vos remarques, la tenue des votes après la période de questions. Vous avez dit assez clairement, je crois, que selon vous, il faut augmenter la flexibilité. Je ne suis pas contre, mais le fait que les votes soient plus nombreux après la période de questions a été, d'après ce que j'ai pu observer, assez bien accueilli, ou même accueilli unanimement de façon positive.
J'aimerais connaître votre point de vue en tant que membre du personnel. Vous avez dit combien il est difficile pour vous de conduire vos enfants à leurs activités parascolaires — le sport, les arts et autres activités — lorsque la Chambre siège.
Est-ce que la tenue des votes après la période de questions vous arrange? Il est clair que cette formule permet de réduire la durée des séances de la Chambre puisqu'on élimine au moins la sonnerie pour appeler au vote. Avez-vous noté une différence à ce sujet? Est-ce que vous considérez que c'est une amélioration? Est-ce que vos enfants passent plus de temps sur le terrain de jeu et moins de temps sur le banc?
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Vous avez également parlé brièvement de la possibilité de prolonger les périodes de travaux. Selon vous, ce serait à éviter.
J'aimerais vous demander de nous dire quelle serait, selon vous, la durée idéale des périodes de travaux de la Chambre. Je crois que l'on cherche notamment à coordonner... Comme le président l'a dit, les calendriers scolaires sont établis par les provinces, bien entendu, mais je pense que l'on s'efforce d'établir un calendrier qui corresponde au plus grand nombre de personnes possible dans les diverses régions du pays, afin que notre calendrier s'harmonise au mieux avec les autres.
Je sais qu'il faut une certaine flexibilité pour respecter ces paramètres, mais pouvez-vous nous dire quelle serait la formule qui vous paraîtrait idéale, par exemple, trois semaines, puis une semaine de relâche, ou toute autre combinaison? Dites-nous aussi, en vous appuyant sur votre longue expérience, ce qui se passe lorsque nous avons des périodes de travail plus longues ou plus courtes. Est-ce que la durée de la période des travaux a des incidences sur le déroulement des travaux lui-même?
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Merci. En plus, vous avez bien prononcé mon nom. C'est formidable.
Avant tout, je tiens à remercier Mme Beckton et M. Prest d'être venus témoigner aujourd'hui. Nous vous remercions d'avoir pris le temps de nous aider sur ce dossier très important que nous devons examiner.
Pour commencer, il y a six ans environ, on m'avait sollicitée pour me présenter sur la scène provinciale, mais à l'époque, je vivais une situation très différente. Je m'occupais alors de ma mère qui souffrait de démence et je voulais vraiment être présente auprès d'elle et il fallait que je reste dans les environs. Par conséquent, j'avais décidé que ce n'était pas le bon moment.
Les personnes qui m'avaient sollicitée m'avaient dit qu'elles étaient à la recherche de candidates, en particulier de jeunes femmes, pour se présenter sur la scène provinciale. C'est la raison pour laquelle on me l'avait demandé et aussi parce que j'étais engagée dans ma collectivité.
Six ans plus tard, je suis ici. Ma mère vit toujours — elle est placée dans un centre de vie avec services de soutien — mais si j'avais à l'époque pris la décision de ne pas me présenter, c'est que la voie n'était pas libre.
De nos jours, je pense que les Canadiennes et les Canadiens veulent que notre Parlement soit un reflet authentique de la population canadienne. La question que je vous pose à tous les deux est la suivante: Pensez-vous que le statu quo encouragera ou découragera les femmes à se lancer en politique ou incitera plus de jeunes à se présenter, afin que nous ayons un Parlement plus inclusif ici à Ottawa?
La dernière fois, je n'ai pas eu le temps d'aborder cette question, ce qui était une bonne chose. Je n'avais pas l'intention d'en parler, mais maintenant, j'ai la parole de nouveau.
Parlons brièvement du chahut. Comme je l'ai dit auparavant, si vous placez 338 personnes dans une pièce, que ce soit des avocats ou des agents immobiliers, et que vous leur soumettez un sujet brûlant — je l'ai vu au cours des débats à l'école secondaire — il est certain que les esprits vont s'échauffer.
Je reconnais qu'il faut limiter le tapage, mais je comprends également que cela fait partie de l'atmosphère, surtout lorsque, étant dans l'opposition, on pose une question et la réponse que l'on nous donne n'est absolument pas celle que vous attendiez ou qu'elle élude complètement votre question. Je pense qu'il faudrait procéder à une réforme générale de la période des questions avant de chercher à éliminer complètement le chahut, mais je comprends que le fait d'être chahuté au-delà d'un niveau acceptable peut être intimidant pour certains.
Je sais que certaines assemblées législatives provinciales ont pris des mesures pour réduire le chahut et le baliser, mais, là encore, je pense que cela tient à la sensibilité des questions qui sont traitées ainsi qu'à la fougue qui anime certains de ces débats.
J'ignore quelle est la bonne réponse. Je ne sais pas qui a mentionné cela au cours de la séance précédente, mais je pense que ce ne serait pas mieux de rester assis sans rien dire, comme à l'église.
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À propos du calendrier, je pense que ce serait une bonne chose que le calendrier des travaux soit connu à l'avance.
Je sais, David, que vous avez dit que les trop longues périodes de travaux de suite pouvaient poser problème aux députés qui ont des familles. Comme l'a dit M. Richards, je ne sais pas s'il y a un nombre magique, mais personnellement, j'ai beaucoup aimé les deux semaines de travail que j'ai passées en circonscription. J'ai pris part à des événements, j'ai passé du temps dans ma famille et c'était très bien. Quand je suis revenu, je me sentais en pleine forme et j'étais prêt à me mettre au travail ici.
Personnellement, je n'aime pas lorsque les travaux sont trop morcelés, une semaine par-ci, une semaine par-là. J'ai l'impression que je ne peux jamais me fixer, que je suis toujours entre deux endroits. J'aime l'idée d'avoir un calendrier qui permet de prévoir les travaux à l'avance, un calendrier qui ait si possible un certain rythme, qui marque les jours fériés et les fêtes. Je pense que c'est important aussi. J'aime cette idée.
Comme je l'ai déjà dit, je pense qu'il est très important d'avoir des événements propices à la vie de famille. Cela favorise la communication et tout le monde est plus heureux. C'est toujours mieux aussi lorsque votre conjoint ou votre conjointe peut vous accompagner ici.
Je ne sais pas si vous avez d'autres conseils à nous donner à ce sujet-là avant que je...
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Madame Beckton et monsieur Prest, merci d'être venus.
Je vous ai tous les deux entendu dire que lorsqu'on fait entrer plus de femmes en politique, on contribue à faire charger la culture. J'ai aussi entendu dire le contraire: pourquoi ne pas changer la culture et attirer ainsi plus de femmes au Parlement? C'est exactement ce que nous essayons de faire aujourd'hui dans notre Comité puisque nous examinons les façons dont nous pouvons changer la culture.
Jusqu'à présent, je n'ai pas entendu beaucoup d'idées concrètes. Il y a beaucoup de gens qui sont en faveur du statu quo, disant que c'est amusant pour leurs enfants de venir de temps en temps sur la Colline parlementaire, mais je ne pense pas que ce soit nécessairement le sujet qui nous préoccupe. C'est très bien de faire participer nos enfants à des activités amusantes. Je pense que c'est une bonne idée et, moi aussi, je fais parfois venir mes enfants ici. Mais ce que nous voulons, c'est une meilleure représentation. Nous voulons que les femmes que nous avons ici, qu'elles soient membres du personnel ou en politique, restent à long terme et ne décident pas de quitter leur emploi pour des raisons particulières.
Ma question s'adresse surtout à vous, madame Beckton. Pouvez-vous nous dire quels sont les obstacles ou les défis que vous entrevoyez? Vous affirmez que nous sommes actuellement à 26 %. Comment augmenter ce pourcentage? Que pouvons-nous faire? Vous parlez à des femmes chaque jour. Nous connaissons notre propre histoire, mais quelles sont les autres histoires que vous aimeriez partager avec nous?
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Il n'y a pas d'objection? Très bien.
À titre d'information pour le Comité, pour que nous n'ayons pas à prendre du temps plus tard, nous avons demandé au greffier de venir à notre prochaine réunion mardi. Par conséquent, à la deuxième heure de notre réunion de mardi, nous aurons le greffier de l'Assemblée de l'Ontario. Puis, à 18 heures, mardi soir, nous aurons la délégation australienne.
Il faut modifier le calendrier que vous avez devant vous. C'est assez important. Ne vous présentez pas mardi soir, parce que la réunion a été repoussée d'une semaine. De toute façon, vous recevrez un message. Nous aurons la délégation australienne le 17, et non pas le 10. Le calendrier indique que l'Australie c'est le 10, mais en fait ce sera le 17. Le 11, c'est la Nouvelle-Zélande, comme vous pouvez le constater, à 18 heures.
Ensuite, jeudi prochain, Élections Canada nous a invités pour une séance d'information informelle.
Très bien, j'aimerais maintenant accueillir François Arsenault.
[Français]
Il est directeur des travaux parlementaires à l'Assemblée nationale du Québec.
Merci de votre participation aujourd'hui.
Vous pouvez commencer. Vous disposez de cinq minutes.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité. Je m'appelle François Arsenault. Je suis directeur des travaux parlementaires à l'Assemblée nationale du Québec. Je tiens à remercier le Comité de m'avoir invité. J'espère que mon témoignage vous sera utile pour la suite de vos travaux.
D'entrée de jeu, il importe de mentionner que l'Assemblée nationale a adopté en 2009 une importante réforme parlementaire, qui a eu pour effet de toucher à plusieurs sujets qui sont à l'étude par ce comité. Les objectifs de la réforme de 2009 étaient notamment les suivants: étaler le travail législatif dans le temps, équilibrer le travail en circonscription et à l'Assemblée, limiter les périodes de travaux intensifs, éviter les longues périodes d'interruption d'hiver et d'été, intégrer les affaires des députés dans le calendrier et disposer du temps nécessaire pour le programme législatif du gouvernement.
Je vais commencer par parler de l'horaire des séances et des calendriers parlementaires.
Le calendrier en vigueur depuis 2009 a eu pour effet d'allonger chacune des périodes de travaux parlementaires pendant l'année, tout en réduisant les heures de séance par semaine et en ajoutant des semaines réglementaires de travail en circonscription. En résumé, l'Assemblée commence ses travaux plus tôt dans l'année et les termine plus tôt. Quant au nombre d'heures d'affaires du jour, il a été réduit considérablement. Toutefois, le gouvernement dispose encore d'une bonne marge de manoeuvre pour faire avancer le programme législatif, alors que beaucoup de temps disponible est encore inutilisé.
De plus, chaque séance de l'Assemblée débute maintenant par les affaires courantes, puisqu'il s'agit du moment où l'on retrouve le plus grand nombre de députés présents au Salon bleu. D'ailleurs, la séance du mardi, qui est habituellement la première séance de la semaine, débute en après-midi afin de donner davantage de temps aux députés qui travaillent en région pour revenir à l'Assemblée.
Finalement, les semaines de travaux intensifs ont été réduites de moitié, soit de quatre à deux semaines par période de travaux, pour un total de quatre par année, et l'Assemblée et les commissions siègent moins tard le soir pendant cette période.
À la page 3 du document qui vous a été transmis, il y a un résumé du calendrier qui est en vigueur jusqu'en juin. Il y a une période de 16 semaines commençant le deuxième mardi de février. L'autre période, d'une durée de 10 semaines, commence le troisième mardi de septembre. Ensuite, il y a des périodes de travaux intensifs pour un total de quatre semaines, qui sont deux semaines à la suite de chaque période de travaux. Également, il est prévu dans le calendrier des périodes de travail en circonscription: trois semaines pendant la période de travaux qui a débuté en février, donc la présente période de travaux, et une semaine pendant la période de travaux débutant en septembre et une semaine suivant cette période.
À la page 4 se trouve l'horaire des travaux de l'Assemblée. Je parle ici des heures pendant lesquelles l'Assemblée siège. Je vous fais grâce de la lecture de toutes les heures qui y figurent. Je tiens cependant à m'excuser pour une petite coquille. C'est l'ancienne version. Il est écrit 9 h 30 pour le début, or c'est maintenant 9 h 40, depuis l'adoption d'un ajustement réglementaire il y a quelques mois. C'est l'horaire régulier et l'horaire des travaux intensifs.
Les commissions ne sont pas en reste, car, à l'exception des périodes de travail en circonscription, les commissions peuvent se réunir en tout temps, selon l'horaire qui se trouve à la page 5. Vous pouvez aussi constater que les commissions peuvent se réunir le lundi après-midi et le vendredi matin. Il faut noter qu'un maximum de quatre commissions peuvent se réunir simultanément. Ce nombre augmente à cinq lorsque l'Assemblée ne siège pas.
Je vais maintenant aborder la procédure des votes à la Chambre ou en comité.
Le vote électronique ou à distance n'est pas permis à l'Assemblée nationale. Chaque député doit donc être présent pour pouvoir exercer son droit de vote. Il existe cependant un moyen d'éviter de procéder à un vote lors d'un moment moins propice, comme lorsque la Chambre siège tard le soir. Il s'agit du vote reporté, qui permet au gouvernement de reporter un vote par appel nominal à la période des affaires courantes de la séance suivante. Ce report de vote ne peut se faire qu'à la demande du leader du gouvernement.
En ce qui concerne les services de garde, il y a déjà eu des discussions afin d'examiner l'ouverture d'un service de garde dans l'enceinte du Parlement ou à proximité pour les parlementaires et leur personnel. Cette idée ne s'est pas concrétisée, en raison du fait que la Colline du Parlement est déjà bien desservie par plusieurs installations de services de garde. De plus, les députés ne souhaitaient pas ouvrir un tel service exclusif alors que ce n'est pas toute la population qui a accès à des places subventionnées en garderie.
Par ailleurs, une large majorité de députés n'ont pas leur résidence principale dans la région de Québec. Une garderie au Parlement ne réglerait donc pas entièrement les difficultés de conciliation travail-famille. Je vous rappelle que l'Assemblée se réunit en moyenne 26 semaines par année, pour environ 80 séances par année.
Tout comme le reste de la population, les parlementaires ont droit en principe à des congés parentaux, bien que ce type de congé n'ait jamais été utilisé pour le moment. En effet, un député exerce une charge publique élective et tout député est réputé exercer cette charge tant qu'il demeure en fonction. Le siège d'un député devient vacant uniquement dans les circonstances prévues aux articles 16 et 17 de la Loi sur l'Assemblée nationale, par exemple dans le cas de démission, de défaite électorale ou d'emprisonnement.
Puisqu'il s'agit d'un mandat d'au plus cinq ans confié par les électeurs d'une circonscription, la charge de député ne peut être déléguée à quiconque. Or, dans le cas d'une absence prolongée d'un député pour un congé parental, qui représenterait les citoyens de la circonscription? L'absence du député lors d'un vote pourrait-elle avoir pour effet de changer l'issue de celui-ci? Les députés en congé parental devraient-ils être calculés dans le quorum? Qui signera les documents officiels pour les députés? Qui aura le lien d'autorité sur les employés du député?
L'article 35 du Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée nationale prévoit que les députés doivent faire « preuve d'assiduité dans l'exercice de [leurs] fonctions » et qu'ils ne peuvent, « sans motif valable, faire défaut de siéger à l'Assemblée nationale durant une période déraisonnable ». Quel serait l'avis du commissaire à l'éthique advenant le cas d'une absence prolongée d'un député?
Je vais dire un petit mot sur les technologies favorisant la conciliation travail-famille.
L'Assemblée nationale utilise évidemment les technologies pour permettre aux parlementaires d'exercer efficacement leur travail, notamment en leur fournissant divers outils comme des ordinateurs portables, des tablettes numériques, des iPhone, et autres.
Un autre moyen est la mise en place du site du greffier. Je vois que le temps file. Je dirai simplement que le site du greffier est un site intranet accessible à l'ensemble des parlementaires partout où ils se trouvent dans le monde. Ils peuvent accéder à différents documents parlementaires comme des horaires, des mémoires des groupes transmis en audition, des textes de projets de loi ou des amendements. On peut retrouver tout cela dans le site du greffier, que ce soit à partir du Parlement ou de la maison.
J'ai mis en annexe quelques statistiques sur les travaux de l'Assemblée qui pourraient peut-être intéresser les membres du Comité.
Je vous remercie.
Je suis évidemment disponible pour répondre à vos questions.
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Merci de votre question.
Il y a une différence majeure. Le temps accordé à chacune des étapes législatives n'est pas calculé en jours, mais en temps de parole individuel pour chacun des députés.
Concernant l'établissement de l'horaire des travaux de l'Assemblée nationale, je dirais qu'en théorie — en pratique, cela peut être un peu différent et je vous expliquerai pourquoi —, cela devient difficile à prévoir, puisque ce n'est pas une durée fixe qui est prévue pour l'adoption du principe du projet de loi. Par exemple, il n'est pas prévu au règlement qu'il faudra cinq heures, dix heures ou deux jours pour passer à travers le processus d'adoption du principe d'un projet de loi. Ce sont plutôt des heures ou des minutes par député qui sont prévues.
Il est sûr qu'en pratique, dans le cas de la plupart des projets de loi qui ne sont pas contestés, souvent, les leaders parlementaires vont se parler pour essayer d'établir un horaire informel qui n'est pas public. Par exemple, pour déterminer l'adoption du principe d'un projet de loi donné, l'opposition officielle peut dire qu'elle aura trois intervenants et qu'ils parleront approximativement une heure en tout, puis le deuxième groupe d'opposition dit ce qu'il en est pour lui, et ainsi de suite. Le règlement lui-même ne prévoit pas de durée fixe, sauf lorsqu'on discute des motions de procédure d'exception.
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En ce qui concerne la présence des femmes, il y a actuellement 36 femmes sur 125 députés, ce qui fait un peu moins de 29 %. En 2012, 27 % des députés étaient des femmes. Je n'ai pas les chiffres de 2009 entre les mains, mais, essentiellement, on n'a pas vu de différence notable depuis la réforme de 2009. Il n'y a pas une plus grande représentation des femmes à l'Assemblée nationale du Québec. C'est une chose.
Qu'en est-il du deuxième élément, c'est-à-dire l'impact du règlement sur la conciliation travail-famille? Comme vous pouvez le voir dans les médias, c'est un sujet d'actualité au Québec. Même avant les événements de cette semaine, ce sujet revenait constamment auprès des parlementaires. Cela n'a pas réglé tous les problèmes passés. Si on demandait aux parlementaires leur avis sur le calendrier actuel que je vous ai exposé et quelles propositions ils souhaiteraient faire, on aurait probablement 125 propositions différentes puisqu'il y a 125 députés. Il n'y a pas vraiment d'unanimité sur la question.
Les parlementaires qui vivent dans la grande région de Québec peuvent voir de grands avantages à terminer les travaux plus tôt et à siéger moins tard le soir, puisqu'ils peuvent retourner chez eux voir leur famille. Cependant, c'est différent pour les parlementaires qui proviennent des régions et de l'extérieur de la région de Québec. Si l'Assemblée nationale termine ses travaux à 18 heures, il est impossible pour plusieurs d'entre eux de retourner dans leur famille. Certains seront d'avis que, au contraire, l'Assemblée nationale devrait concentrer encore davantage son calendrier et siéger de plus longues heures, mais sur une période de temps beaucoup plus courte, afin de leur permettre de retourner dans leurs circonscriptions.
En terminant, j'ajoute qu'il y a toujours des discussions sur les lundis et vendredis. Vous avez remarqué, en consultant le calendrier de l'Assemblée nationale, que celle-ci ne siège les lundis que sur motion du gouvernement. C'est assez rare. De plus, elle ne siège pas les vendredis, sauf en période de travaux intensifs.
Il y a cependant un impact sur les commissions parlementaires. Certains parlementaires souhaiteraient que l'Assemblée nationale ou les commissions ne siègent jamais les lundis et les vendredis, pour s'assurer de pouvoir retourner dans leurs circonscriptions et vaquer à leurs obligations familiales et au travail dans leurs comtés.
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Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. J'ai préparé quelques questions pour vous.
Tout d'abord, je tiens à vous dire que j'ai apprécié vos remarques concernant le congé parental pour les parlementaires. Vous avez soulevé une série de questions et je crois que nous devrions garder en mémoire les conséquences que ce type de réforme pourrait avoir sur les électeurs. Les électeurs votent pour la personne qui va les représenter et ils estiment que cette personne est la meilleure pour représenter la circonscription. Un député qui prendrait un congé parental laisserait ses électeurs sans représentant.
J'ai aimé certaines des questions que vous avez posées. Qui représenterait les électeurs? Est-ce que l'absence d'un député aurait une incidence sur les résultats d'un vote? Ces questions sont importantes et il y en a toute une série. Il est important de rappeler que nous sommes ici pour servir nos électeurs. C'est un élément crucial.
J'aimerais approfondir un certain nombre de points. Dans l'échange que vous avez eu avec les membres du gouvernement, je pense comprendre où vous vouliez en venir, mais lorsque vous avez fait vos réformes, vous avez pris la décision — je pense que j'ai bien compris — de prolonger la durée des périodes de travaux parlementaires, mais de réduire la durée des semaines. Il m'a semblé que ce changement était à l'étude ou tout au moins que vous en aviez parlé.
Pourriez-vous donner des précisions à ce sujet? Un des problèmes qui se poseraient à Ottawa dans le cas d'une pareille réforme, serait l'augmentation des coûts, en particulier pour les députés de l'Ouest. Si les périodes de travaux parlementaires sont plus longues, mais que les semaines sont plus courtes, cela entraînerait une augmentation des dépenses de déplacement, aux frais des contribuables. Est-ce pour cette raison-là que la réforme est à l'étude? Je sais que le contexte est un peu différent au niveau provincial, mais je me demande si c'est la raison pour laquelle cette réforme est actuellement à l'étude ou s'il y a d'autres raisons. Pouvez-vous nous donner des précisions à ce sujet?
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Les raisons pour lesquelles ces questions sont de nouveau à l'étude sont multiples. Pour ce qui est des coûts de déplacement, le territoire du Québec est moins vaste que celui de l'ensemble du Canada, et, de ce fait, l'enjeu est peut-être un peu moins important.
Par ailleurs, avant la réforme de 2009, l'Assemblée nationale du Québec commençait ses travaux vers la mi-mars et les terminait un peu avant la Saint-Jean-Baptiste, soit vers la fin juin, et à l'automne, elle commençait ses travaux à la mi-octobre pour ne les terminer que vers la veille de Noël, ce dont les parlementaires se plaignaient. Ils faisaient effectivement valoir que, entre la fin des travaux de l'Assemblée et la fête de Noël, ils disposaient de très peu de temps pour faire leur travail dans leur circonscription. C'est pourquoi le calendrier a été modifié. Nous commençons maintenant nos travaux en septembre et les finissons au début de décembre. Le même principe s'applique pour la période du printemps.
Une autre décision a été prise, à savoir celle d'insérer dans ces périodes de travaux parlementaires ce que nous appelons dans le règlement les semaines de travail en circonscription. Il s'agit de semaines de relâche parlementaire au cours desquelles autant l'Assemblée que les commissions ne peuvent siéger. C'est particulièrement le cas pendant la période du printemps, qui est la plus longue. Les périodes de relâche parlementaire coïncident avec les périodes de relâche scolaire, qui sont souvent en mars, et avec la fête de Pâques. Il y a déjà un congé férié le lundi de cette semaine-là. En outre, il y a une autre semaine, qui est mobile, qu'on peut déplacer. Cette année, il s'agit de la présente semaine. En ce moment même, nous sommes en relâche parlementaire. L'année dernière, c'était jumelé à la relâche scolaire, dont je vous parlais. Nous terminons donc les travaux plus tôt, mais nous les commençons plus tôt également.
Autre fait important, les heures de séance sont moins nombreuses, surtout en session intensive. Auparavant, pendant cette période, l'Assemblée et les commissions siégeaient jusqu'à minuit, quatre jours par semaine, mais maintenant la séance est ajournée au plus tard à 22 h 30. C'est indiqué dans l'une des annexes. En fait, elle ne se termine à 22 h 30 que certains soirs. Sinon, c'est plus tôt. On s'entend pour dire que 22 h 30, c'est tard, mais au moins, les parlementaires ne terminent plus leur journée à minuit. En raison des longues heures de travail et du manque de repos, ils trouvaient difficile de bien faire leur travail de parlementaires et de concilier le travail et la famille.
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Il m'est difficile de répondre précisément à votre question, la raison principale étant que je ne suis pas un parlementaire. Le gros bon sens nous dit que les gens, du fait qu'ils sont moins fatigués, devraient être plus efficaces et moins impatients. C'est la nature humaine. La population a parfois tendance à oublier que les parlementaires sont avant tout des humains. Les périodes de pause peuvent donc faire du bien.
Comme on peut le voir dans notre actuel calendrier parlementaire, au mois de février, nous reprenons le travail pour une très courte période avant que la première semaine en circonscription arrive. Les choses se passent bien. Par contre, vers la fin des périodes de travaux parlementaires, lors des derniers sprints qui caractérisent les sessions un peu plus intensives, la tension est plus palpable, par moments, probablement parce que les gens souffrent de la fatigue et d'une accumulation de stress. Cela dit, les parlementaires seraient mieux placés pour en parler.
Dans le cadre de votre étude, vous devez déterminer le nombre de semaines dont le gouvernement a besoin pour légiférer. Je parle toujours du gouvernement, mais il y a évidemment l'opposition, qui doit elle aussi jouer son rôle. La question du contrôle parlementaire est aussi fort importante. Il faut déterminer combien de temps est nécessaire et comment le Parlement peut être efficace. C'est une question difficile, et cela dépend des mesures et des projets de loi qui sont contestés. Les projets de loi qui font l'unanimité progressent habituellement assez bien et plutôt rapidement. Cependant, quand l'opposition décide de se battre bec et ongles contre l'adoption d'un projet de loi, que ce soit pour des raisons idéologiques ou pour d'autres raisons, le gouvernement est heureux de disposer de ces plages horaires pour faire avancer le travail.
En outre, même si la procédure législative d'exception, l'équivalent du bâillon, existe toujours, les gouvernements, du moins celui du Québec, veulent à tout prix éviter d'avoir recours à ce mécanisme. Le fait de disposer de plus de temps peut faire en sorte que certains projets de loi finissent par être adoptés, parfois avec des amendements demandés par l'opposition, parce que le gouvernement veut mettre fin au débat et arriver à un genre de consensus.
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Je vous répondrais par oui et par non. Je vais vous expliquer pourquoi.
La réponse est oui parce que, selon notre perception, les parlementaires sont contents de pouvoir terminer les travaux plus tôt dans l'année. Cela leur donne un peu plus de temps avant la fête de Noël ou au moment de l'ajournement des travaux pour l'été.
Par contre, en réalité, il y a quand même beaucoup d'insatisfaction, notamment en ce qui a trait aux commissions parlementaires. Celles-ci peuvent siéger lorsque l'Assemblée nationale siège, mais elles se réunissent aussi beaucoup lorsque l'Assemblée nationale ne siège pas. Quand celle-ci ne siège pas, les commissions parlementaires ont plus de temps pour siéger.
Au Québec, beaucoup de commissions parlementaires commencent leurs travaux assez tôt dans l'année. Par conséquent, cela oblige les membres de ces commissions à être présents au Parlement pendant de très longues périodes de temps. C'est donc beaucoup plus que 26 semaines. C'est peut-être un effet un peu pervers de la réforme de 2009.
L'analyse est difficile à faire. Est-ce lié au transfert du calendrier ou au fait que les commissions siègent plus? Il faut dire qu'il y a eu une augmentation des auditions publiques tenues par les commissions parlementaires.
Si on faisait un sondage auprès des parlementaires sur la satisfaction relativement au calendrier actuel, on n'obtiendrait pas un score très élevé. Comme je l'ai expliqué un peu plus tôt, il y a probablement 125 points de vue différents parmi les parlementaires. Quel calendrier faudrait-il avoir?
À certains égards, cela a amélioré les choses, mais pas à d'autres égards, notamment en ce qui touche les commissions parlementaires. Beaucoup de parlementaires nous disent qu'ils sont trop longtemps à Québec et qu'ils n'ont pas assez de temps pour faire leur travail dans leur circonscription. Cependant, d'autres parlementaires vous diraient probablement quelque chose de différent. Cela varie.
On constate qu'on doit consacrer beaucoup de temps aux commissions qui siègent. Cela ne touche pas tous les 125 députés, mais cela touche beaucoup d'entre eux. Prenons l'exemple du mois d'août — et je terminerai là-dessus. Dès la mi-août ou la fin août, des commissions parlementaires commencent à siéger. Évidemment, ce n'est jamais très populaire auprès des parlementaires, pour des raisons évidentes. Si ces commissions parlementaires ont de longs mandats, si elles siègent de la mi-août jusqu'au début des travaux de l'Assemblée nationale au mois de septembre, ces gens n'auront pas eu beaucoup de temps pour aller travailler dans leurs circonscriptions. Évidemment, cela s'applique davantage aux députés qui sont de l'extérieur de la région.
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Votre question est excellente.
Quelques parlementaires ont eu des enfants, comme c'est le cas dans l'ensemble de la population. D'ailleurs, au cours des dernières semaines, un député est devenu papa.
Officiellement, aucun congé parental n'a été demandé par des parlementaires. Les whips le permettraient-ils? Certains députés peuvent être absents de l'Assemblée nationale pour toutes sortes de raisons. Il est rare que 100 % des députés soient présents à l'Assemblée nationale. Certains ont la permission de s'absenter, que ce soit pour participer à des missions parlementaires, pour faire du travail dans leurs circonscriptions ou pour des annonces ministérielles ou autres.
Les whips donnent-ils la permission à certains députés de s'absenter, de façon relativement courte, de l'Assemblée nationale? C'est probablement le cas. Évidemment, cela ne se fait pas à notre niveau, mais sûrement que quelques-uns peuvent bénéficier d'une exemption. Cependant, à ce jour, on n'a pas vu de parlementaires s'absenter de l'Assemblée nationale pendant des mois parce qu'ils étaient devenus papa ou maman. C'est déjà arrivé, mais ils n'étaient pas officiellement en congé parental. C'était peut-être le cas officieusement, mais pas officiellement.