Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je suis ravi d'être de retour devant vous en ma qualité de Président de la Chambre des communes afin de vous présenter notre Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l'exercice 2017-2018.
[Français]
Comme vous le savez, ma comparution est une occasion pour la Chambre des communes de présenter le financement supplémentaire approuvé pour les initiatives préalablement établies dont l'objectif est de maintenir et de renforcer le soutien que l'Administration de la Chambre offre aux députés et à l'institution même.
Le Bureau de régie interne a examiné et approuvé le budget des dépenses, le mois dernier, lors de sa première réunion ouverte au public. Vous avez donc probablement eu un aperçu de ce que je suis sur le point de vous présenter.
[Traduction]
Je suis là aujourd’hui pour préciser certains détails et répondre à vos questions. Je présenterai également — comme vous l’avez mentionné, monsieur le président — le Budget supplémentaire des dépenses (B) du Service de protection parlementaire, ou SPP. Comme vous l’avez peut-être remarqué, l’équipe de la haute direction de l'Administration de la Chambre et les dirigeants du SPP m’accompagnent aujourd’hui.
Je commencerai mon exposé d’aujourd’hui en soulignant les principaux éléments du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2017-2018 de la Chambre des communes. Les fonds supplémentaires s’élèvent au total à 35 millions de dollars, ce qui porte le budget de la Chambre des communes à 511 millions de dollars pour l’exercice.
Si vous souhaitez obtenir une analyse détaillée des chiffres, j’attire votre attention sur le document que j’ai remis au Comité, afin de faciliter nos discussions.
[Français]
Comme vous pouvez le voir, il y a 10 postes budgétaires dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) 2017-2018. Je les aborderai selon l'ordre dans lequel ils apparaissent. Une présentation du Budget supplémentaire des dépenses du SPP suivra.
Vous remarquerez que la majorité des postes budgétaires, plus précisément huit d'entre eux, se trouvent dans la vaste catégorie des crédits votés. Les deux autres postes sont des crédits législatifs.
[Traduction]
Pour commencer, le premier poste budgétaire montre qu'un financement temporaire de 15,4 millions de dollars a été demandé pour ce qu'on appelle le report de fonds du budget de fonctionnement.
La politique du Bureau sur les reports de fonds permet aux députés, aux agents supérieurs de la Chambre et à l'Administration de la Chambre de reporter des fonds non dépensés de l'exercice précédent à l'exercice en cours, jusqu'à concurrence de 5 % de leur budget fonctionnel présenté dans le Budget principal des dépenses. Cette pratique est conforme à celle du gouvernement du Canada et elle offre aux députés, aux agents supérieurs de la Chambre et à l'Administration une souplesse accrue dans la planification et l'exécution de leur travail. Le Bureau de régie interne a approuvé le report de fonds de la Chambre des communes qui, à la suite d'une directive du Conseil du Trésor, a été porté au budget supplémentaire.
Le poste budgétaire suivant concerne l'amélioration de la sécurité de l'édifice de l'Ouest, une mesure nécessaire dans le cadre de la vision et du plan à long terme. Comme vous le savez probablement, Services publics et Approvisionnement Canada, le principal partenaire dans cet ambitieux plan pluriannuel, a récemment annoncé que la réhabilitation de l'édifice de l'Ouest devrait être terminée l'an prochain. Lorsqu'il sera prêt, cet édifice patrimonial sera notre nouvelle demeure temporaire.
Je ne peux pas donner plus de détails concernant les 5,3 millions de dollars nécessaires pour améliorer la sécurité générale de l'édifice de l'Ouest sans passer à huis clos. Je tiens cependant à profiter de l'occasion pour préciser que nous exerçons la diligence raisonnable requise pour toute question de sécurité et que le plan détaillé a été approuvé par le Bureau.
Nous avons également demandé 4,4 millions de dollars en 2017-2018 pour financer les augmentations économiques des employés de l'Administration de la Chambre. Cette augmentation reflète les conclusions des négociations avec quatre de nos unités de négociation. Le total demandé comprend le financement temporaire des paiements rétroactifs et le financement requis pour les coûts permanents de main-d’œuvre.
Le poste suivant représente un investissement de 2,7 millions de dollars dans une vaste stratégie numérique de modernisation de la transmission d'information parlementaire afin de mieux soutenir le travail des députés, de leur personnel et de l'Administration, ainsi qu'afin de maintenir les solutions et les systèmes à l'appui de la stratégie. La planification, l'élaboration et le lancement de notre stratégie numérique au printemps dernier marquent une avancée importante, parmi beaucoup d'autres à venir, vers notre objectif de faire de la Chambre un chef de file en matière de communication d'information parlementaire.
[Français]
Je dois mentionner que la stratégie prévoit également l'évolution de l'intranet des députés, afin qu'il devienne un guichet unique pour l'information importante que les députés s'attendent à recevoir de la Chambre des communes.
Vous vous rappellerez peut-être que, en mai dernier, lors de ma dernière comparution devant ce comité afin de présenter le Budget principal des dépenses, je vous ai parlé du travail de nos comités et associations parlementaires.
[Traduction]
Je vous avais alors mentionné que les citoyens canadiens et étrangers demandaient de plus en plus à nos parlementaires de pouvoir les rencontrer en vue de mieux façonner les politiques et les mesures prises, au pays et partout dans le monde.
Nous avons donc ajouté 1,7 million de dollars pour l'exercice 2017-2018 dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) afin de soutenir les activités de nos comités et de tenir la 15e Assemblée plénière de ParlAmericas. Cette assemblée, organisée par le Canada, est prévue en septembre 2018 dans la jolie ville de Victoria, en Colombie-Britannique.
Au poste budgétaire suivant, des fonds de 1,4 million de dollars ont été demandés en 2017-2018 pour qu'on puisse apporter deux changements à la façon dont nous menons nos activités.
D'abord, nous avons modernisé la structure budgétaire des agents supérieurs de la Chambre et des caucus nationaux afin d'accroître l'efficacité dans la gestion de leurs activités. Ce changement a été mis en oeuvre le 1er avril 2017.
Ensuite, nous ferons appliquer la divulgation proactive des dépenses des députés à tous les agents supérieurs de la Chambre et bureaux de recherche des caucus nationaux. Je suis heureux de confirmer que notre premier Rapport des dépenses des agents supérieurs de la Chambre sera publié en juin 2018. Ce dernier changement représente la dernière étape entreprise par le Bureau pour accroître la compréhension qu'a le public de son rôle et des dépenses de la Chambre des communes. L'ouverture des réunions du Bureau au public, mesure que j'ai mentionnée au début de mon exposé, en est un autre exemple notable.
[Français]
J'attire maintenant votre attention sur le poste budgétaire suivant, qui touche les efforts continus que déploie l'Administration de la Chambre pour moderniser les services de restauration offerts, entre autres, aux députés, et veiller à ce que leur prestation soit la plus efficace possible.
Nous avons demandé un financement de 1 million de dollars pour offrir une expérience davantage axée sur le client et pour préparer le déménagement de la Salle à manger parlementaire dans l'édifice de l'Ouest, y compris pour les améliorations connexes aux installations de production alimentaire.
[Traduction]
Parmi les changements qui seront apportés, mentionnons: le lancement d'un service de petit-déjeuner à la Salle à manger parlementaire; la mise sur pied d'une nouvelle équipe de traiteur chargée des préparations finales et de la mise en assiette; l'adaptation des menus aux goûts actuels et à la préparation des aliments dans une installation éloignée; l'offre de services toute l'année dans deux cafétérias de la Cité parlementaire; et la création d'un effectif de base, y compris l'embauche d'employés, afin de répondre à la demande de service croissante.
Le dernier poste que vous trouverez dans la section des crédits votés du document est une somme de 835 000 $ demandée pour les services de paie et d'avantages sociaux en 2017-2018. Compte tenu de la situation, le financement permettra d'assurer des charges de travail raisonnables pour les employés qui offrent ces services et de mieux répondre aux besoins des députés et d'autres clients.
Dix nouveaux postes seront financés au sein de l'équipe de la Paie et avantages sociaux des Services en ressources humaines. L'accroissement de notre bassin de personnel permettra notamment de mettre sur pied un centre d'appels pour répondre aux questions liées à la paie et aux avantages sociaux, et de nommer un spécialiste des services de pension, qui sera la ressource privilégiée vers qui les députés pourront se tourner lorsqu'ils auront des questions liées à la pension.
Il reste deux postes du Budget supplémentaire des dépenses (B) de la Chambre des communes à aborder. Dans le document, ils se trouvent dans la catégorie des crédits législatifs.
Pour commencer, des fonds de 1,6 million de dollars ont été demandés pour les régimes d'avantages sociaux des employés en 2017-2018, conformément à la directive du Conseil du Trésor. De plus, une somme supplémentaire de 793 000 $ a été demandée pour le rajustement annuel des indemnités de session et des rémunérations supplémentaires des députés en vertu de la Loi sur le Parlement du Canada. II s'agit d'une hausse de 1,4 %, entrée en vigueur le 1er avril 2017.
[Français]
Comme vous le savez, le rajustement est établi en fonction de l'indice en pourcentage de la moyenne des rajustements des taux des salaires de base pour une année civile au Canada, selon les principales ententes conclues par la voie de négociations dans le secteur privé.
Voilà qui met fin à ma présentation sur le Budget supplémentaire des dépenses (B) de la Chambre des communes.
[Traduction]
Monsieur le président, je voudrais maintenant passer au Service de protection parlementaire, qui continue à accroître et à renforcer sa capacité de fournir des services de sécurité dans l'ensemble de la cité.
Laissez-moi commencer par vous présenter un aperçu du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2017-2018, qui totalise 14,7 millions de dollars. Cette somme comprend 14,2 millions en crédits votés et 489 000 $ au titre des dépenses prévues par la loi pour le Régime de prestations aux employés.
Puisqu'il a été déterminé que le SPP est responsable de la propriété, de la mise à niveau, de l'utilisation et de l'exploitation des biens de sécurité physique servant à protéger la Colline du Parlement, le projet de mise à niveau du système de surveillance vidéo et de remplacement des barrières de sécurité au poste de contrôle des véhicules a été transféré au SPP.
Le SPP demande un financement temporaire de 5,3 millions de dollars pour l'exercice 2017-2018 pour la première étape du projet de surveillance vidéo, qui s'inscrit parfaitement dans le calendrier des travaux de la vision et du plan a long terme.
Cette demande de financement comprend la somme de 200 000 $ pour l'exercice en cours afin d'entreprendre les travaux de remplacement des barrières anti-intrusion par véhicule actuelles. Ce financement permettra de réduire le risque d'attaque en véhicule, une tactique de plus en plus employée ces derniers temps dans plusieurs endroits autour du monde.
Le SPP demande aussi un financement temporaire de 1,3 million de dollars pour des dépenses supplémentaires relatives aux événements liés à la fête du Canada.
Un financement permanent de 1,1 million de dollars est demandé pour permettre au SPP de doter, de façon permanente, des postes aux Services de l'information, à la formation, aux Services de l'infrastructure physique et de la planification d'urgence, à la Gestion des biens et à la Planification d'événements majeurs.
Le SPP demande un financement temporaire de 909 000 $ pour l'avancement des projets de soutien opérationnel, y compris l'ajout de services de soutien à la gestion de l'information, un système de gestion des stocks qui permettrait au SPP d'éliminer les inscriptions à la main, et du financement pour couvrir le coût de l'équipement et des uniformes pour les nouvelles recrues.
[Français]
En plus de demander du financement pour le soutien opérationnel, le SPP réclame une hausse de 1,1 million de dollars pour financer les ententes sur les niveaux de service conclues avec l'Administration de la Chambre des communes pour le soutien des opérations financières, du système financier, des services de l'information et des ressources humaines.
Le SPP demande 1 million de dollars de financement temporaire pour des travaux de réfection et de rénovation aux installations du 180 rue Wellington et de l'édifice du Centre, afin d'optimiser l'espace disponible. La planification de ces projets et le calcul des coûts ont été faits avec l'aide du groupe des Biens immobiliers de la Chambre des communes.
[Traduction]
Conformément aux augmentations économiques attribuées à la Chambre des communes et afin d'honorer les ententes signées avant sa création, le SPP réclame des fonds pour couvrir les augmentations de salaire de ses employés non syndiqués et des membres de l'Association des employés du Service de sécurité. Les coûts pour l'exercice 2017-2018 seront de 693 000 $ pour les paiements de rétroaction et les augmentations pour l'année en cours.
Enfin, le SPP, par l'entremise de ce Budget supplémentaire des dépenses (B), demande accès au report de 5 % de l'exercice 2016-2017, qui représente une somme de 2,8 millions de dollars.
Voilà qui conclut mon exposé. Je vous remercie de votre gentille attention. Mon équipe et moi serons ravis de répondre à toutes vos questions.
:
Merci, monsieur le président, monsieur le Président de la Chambre, monsieur le greffier et autres invités.
Monsieur le Président, cela ne vous surprendra pas trop, la plupart de mes remarques et préoccupations vont probablement porter sur le SPP. Je ne veux pas vous décevoir.
Au risque de donner l'impression de me vanter — parce que je ne me vante pas, j'expose seulement quelques vérités —, en tant qu'ancien solliciteur général de l'Ontario, j'étais le chef civil de la Police provinciale de l'Ontario, alors non seulement je n'ai pas d'angoisse existentielle au sujet de la police d'État, mais je suis très fier d'elle et de mon affiliation antérieure avec elle. Cela dit, pour ma part, je ne crois pas que la transition se passe bien. Encore une fois, je tiens à souligner ma conviction qu'il est totalement inacceptable que le premier ministre contrôle les armes qui sont au Parlement.
En passant, puisque c'est mon temps de parole, mon bon ami Raoul Gebert, ancien chef de cabinet de Tom Mulcair, a amené des invités d'Allemagne, et ils ont demandé ce que nous faisions et sur quoi je me concentrerais. Ils ont été renversés lorsqu'ils ont découvert que le Parlement lui-même ne contrôlait pas les armes qui sont au Parlement pour protéger le Parlement.
Même si je ne peux pas changer cela par un seul discours, je continuerai à prononcer autant de discours que possible jusqu'à ce que je puisse atteindre la masse critique et faire changer les choses pour que le Parlement soit responsable de sa propre sécurité. Cependant, nous en sommes là où nous sommes.
Nous allons soulever quelques problèmes à huis clos, alors je vais jouer cartes sur table. Monsieur le Président, je pense que vous savez que c'est ce que je fais habituellement. Si vous estimez que je me rapproche trop du côté confidentiel des négociations, veuillez intervenir. Je vous exhorte à le faire. Ce n'est pas mon intention. Toutefois, je pense qu'il est juste de poser les questions suivantes.
Le SPP me fait part de ses inquiétudes concernant le nouvel équipement acheté. Le SPP paie la facture, mais c'est la GRC qui reçoit l'équipement. On a même attiré mon attention sur des véhicules, et des gens m'ont dit qu'ils avaient été achetés avec de l'argent du SPP. La GRC a celui-là, et c'est celui que le SPP reçoit; c'est un véhicule plus ancien.
C'est ce qu'on m'a dit. Je peux me tromper. On achète des armes sur lesquelles la GRC appose son estampille, ce qui est bien en soi, mais si c'est l'argent du SPP, on craint que cela soit dirigé vers la GRC. Ils obtiennent des armes flambant neuves avec l'estampille et tout, et le SPP se voit remettre des vêtements du frère aîné.
Je sollicite des conseils, des éclaircissements, et, au bout du compte, des assurances à ce sujet. Je vais en rester là, monsieur le Président, et vous demander de me faire part de vos commentaires et de m'aiguiller vers les personnes que vous jugez appropriées.
Merci, monsieur le président.
:
Merci de poser la question, madame May.
Je pense que je dois aborder quelques éléments de votre question et j'espère que cela sera utile.
Dans le premier cas — et comme je l'ai dit, je l'expliquerai plus en détail ultérieurement —, en ce moment notre capacité d'entreprendre des négociations collectives avec les trois associations actuellement en place pour le SPP est très limitée. Le conseil juridique dont je dispose est fondé sur la loi qui a créé le SPP, la Loi sur le Parlement du Canada. Au cours d'une certaine période après la création du SPP, l'employeur ou l'une des parties a eu la possibilité de s'adresser à la Commission des relations de travail et de l'emploi dans le secteur public fédéral et de demander des précisions sur le nombre d'unités de négociation qui feront partie du SPP.
Cette demande a été faite en 2015. Selon l'avis juridique que j'ai reçu, je ne peux pas entamer de négociations collectives avant que la Commission des relations de travail rende cette décision; alors, nous avons cherché des solutions de rechange à ce que nous pouvions faire entre-temps. Je suis aussi contrariée que n'importe qui d'autre par les retards. Nous avons eu notre première audience — la semaine dernière, en fait —, avec la Commission des relations de travail précisément à ce sujet. J'ai bon espoir que cela pourra être réglé dans un délai raisonnable, mais d'autres audiences sont nécessaires. En attendant, le conseil juridique que je reçois est que je ne peux pas négocier collectivement. Nous avons donc effectivement tenté de trouver des solutions de rechange à la négociation collective, cherchant activement des moyens éventuels de résoudre des problèmes spécifiques en dehors de la sphère de la négociation collective.
En ce qui concerne les membres des anciens services de sécurité de la Chambre des communes qui sont maintenant des employés de SPP et de ceux en cause dans l'incident du 22 octobre 2014, je suis absolument d'accord avec vous pour dire que ces gens méritent d'être félicités. Ce sont des professionnels. Ce sont des gens fiers, et ils ont parfaitement le droit de l'être. Je ne voudrais certainement pas dire quoi que ce soit qui inciterait une personne à croire que je n'ai pas le plus grand respect à l'égard de ce qu'ils ont fait et de ce qu'ils font tous les jours pour assurer la sécurité de cet endroit. Toutefois, l'autre problème est que nous avons une politique relative à la tenue et à la conduite professionnelles, qui a été créée en collaboration avec les trois associations. Toute modification de l'uniforme constitue une violation de cette politique.
Lorsque cela a commencé en juin, avant la Fête du Canada, je venais d'arriver à la fin du mois de mai. J'ai commencé à occuper ce poste à la fin de mai et j'étais très ouverte à l'idée de trouver des solutions de rechange et, à ce titre, je me suis montrée très flexible en ce qui concerne les mesures disciplinaires à l'époque. Ce n'est pas ce que je voulais à ce moment-là. Depuis, nous avons pu fournir aux anciens employés des services de sécurité de la Chambre des communes, qui sont actuellement représentés par l'AESS, l'augmentation économique qui faisait partie d'un accord intervenu avant la création du SPP en 2014. Cela faisait partie des mesures que j'ai prises en juin. Nous leur avons apporté cette augmentation économique. J'ai obtenu un accord selon lequel l'action syndicale cesserait, et c'est ce qui s'est passé. Tout le monde est retourné à l'uniforme.
Par la suite, nous avons signé ce que j'appellerais un accord de paix sociale, un protocole d'entente, avec cette association, en disant essentiellement qu'il n'y aura plus de mesures de pression de la part du syndicat et que les membres respecteront la politique relative à la tenue et à la conduite professionnelles, et nous avons convenu d'aller de l'avant avec la médiation des griefs spécifiques. Nous l'avons fait, et de bonne foi. Je nie catégoriquement que nous étions là de mauvaise foi.
Bien sûr, je ne peux pas entrer dans les détails de la médiation. Nous sommes venus à la table et avons activement tenté de trouver un accord. Nous n'avons pas été en mesure d'arriver à un accord. Les deux parties étaient très éloignées. De par sa nature, la médiation ne débouche pas toujours sur un accord. Cela ne veut pas dire que l'une ou l'autre des parties était de mauvaise foi, et je nie un tel sous-entendu.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux aussi vous remercier, madame Malcolmson. Nous sommes très heureux d'avoir la chance de vous parler aujourd'hui de la raison pour laquelle le projet de loi devrait être votable à la Chambre des communes.
Étant donné que votre comité est celui qui s'occupe de toutes les prérogatives au Parlement, la décision que vous prendre est importante.
[Traduction]
D'emblée, il y a trois principaux arguments que j'aimerais faire valoir.
Premièrement, comme vous le constaterez, le projet de loi est bien différent du projet de loi du gouvernement, le projet de loi . Pour cette raison, il ne devrait pas faire l'objet de la même question que le projet de loi , qui figure présentement au Feuilleton.
Deuxièmement, le sous-comité a erré quant aux critères qu'il a utilisés pour déclarer que le projet de loi était similaire au projet de loi . Au cours de la même séance, il semble avoir appliqué des critères différents au projet de loi , qui peut faire l'objet d'un vote, même s'il concerne le même sujet et vise à modifier la Loi électorale du Canada au même titre que le projet de loi et le projet de loi . Il y a une incohérence à ce chapitre.
Troisièmement, en soutenant la décision du sous-comité, vous permettez au gouvernement d'empiéter sur les initiatives parlementaires qui devraient être distinctes; vous lui permettez de faire officieusement ce qu'il lui est interdit, selon les règles, de faire officiellement, c'est-à-dire empêcher les députés de voter en faveur des initiatives parlementaires qu'ils soutiennent.
Comme nous le savons tous, les députés sont soumis à la discipline du parti en ce qui concerne les projets de loi émanant du gouvernement. Les projets de loi d'initiative parlementaire sont l'exception, et dans notre bible, La procédure et les usages de la Chambre des communes d'O'Brien et Bosc, il est clair que notre système, dont les règles ont été élaborées au fil de décennies, repose sur les caractéristiques fondamentales suivantes: chaque député admissible doit pouvoir « au moins une fois par législature, faire débattre une mesure émanant d'un député à la Chambre des communes » et faire qu'elle soit soumise aux voix. Aussi, « toute affaire figurant dans l'ordre de priorités serait votable, sauf si le parrain demande qu'elle ne le soit pas ».
Avec les initiatives parlementaires, on part du principe que les projets de loi d'initiative parlementaire sont fondamentalement différents des projets de loi émanant du gouvernement. Ce principe de base a été mis en place pour protéger les initiatives parlementaires présentées par les députés contre le pouvoir des gouvernements majoritaires, y compris les pouvoirs de réprimer un projet de loi.
Les différences entre les deux sont mises en relief par les nombreuses règles adoptées par la Chambre pour refléter la distinction entre les initiatives gouvernementales et les initiatives parlementaires. Par exemple, on peut seulement modifier une motion émanant d'un député si le parrain y consent. Le vote par appel nominal pour une initiative parlementaire, comme vous le savez, se fait rangée par rangée à la Chambre, et non parti par parti. Le système de tirage a été conçu de façon à ce que les ministres et les secrétaires parlementaires ne puissent pas proposer d'initiative parlementaire, et lorsqu'un comité prend une décision qui est ensuite portée en appel, l'appel fait l'objet d'un vote secret à la Chambre des communes. La seule autre situation où cela se produit, c'est lorsque nous devons élire un Président au début de la législature.
Je vais à présent redonner la parole à Mme Malcolmson, pour qu'elle nous explique en quoi le projet de loi est très différent du projet de loi .
Avant le projet de loi , il y a eu son prédécesseur, le projet de loi , que j'ai présenté en février 2016, à peine un mois après notre assermentation. J'ai ensuite présenté une nouvelle version du projet de loi en avril 2017, le projet de loi C-352. Ce n'est pas un gros document. Le projet de loi du gouvernement, présenté il y a 10 jours, le projet de loi , est beaucoup plus gros. Voilà la première différence.
Je vais vous expliquer en quoi ces deux projets de loi ne sont ni redondants ni contradictoires, et je vous prierais de décider que mon projet de loi peut faire l'objet d'un vote.
Il y a plusieurs différences entre les deux.
Le projet de loi C-64 n'est pas une stratégie nationale. L'expression n'apparaît nulle part dans le texte de loi. Les notes d'information du gouvernement l'indiquent aussi clairement. Ce n'est pas une stratégie nationale; à l'opposé, mon projet de loi a pour objet l'élaboration d'une stratégie nationale.
La prochaine différence tient à la recommandation royale. Le projet de loi C-64 suppose une affectation de deniers publics, et, conséquemment, a obtenu une recommandation royale. Ce n'est pas le cas de mon projet de loi.
En ce qui concerne les sanctions, le projet de loi C-64 prévoit un régime de conformité et d'application de la loi assez étendu. Il prévoit une toute nouvelle gamme de violations et de sanctions relativement à l'abandon de bâtiments. Mon projet de loi ne prévoit rien de tout cela. J'irais même jusqu'à dire que mon projet de loi rendrait plus facile d'infliger les sanctions prévues au projet de loi C-64.
Une autre différence concerne les mécanismes d'application de la loi. Dans le projet de loi C-64, il y a tout un éventail de mécanismes dont peut se servir le ministre des Transports pour faire appliquer la loi, soit des amendes. Mon projet de loi, non.
Il existe aussi un grand fossé en ce qui concerne les agents responsables de faire appliquer la loi et le système judiciaire. Le projet de loi C-64 confère différents pouvoirs aux agents d'exécution de la loi, au Tribunal d'appel des transports du Canada, au juge de paix et à la procureur générale. Il n'y a rien de tel dans le projet de loi C-352.
Dans mon projet de loi, le receveur d'épaves est la Garde côtière canadienne. C'était aussi le cas dans le projet de loi de Jean Crowder au cours de la dernière législature, un projet de loi qui était soutenu par un certain nombre de députés de l'époque. Le projet de loi du gouvernement ne suit pas la même approche. Le projet de loi C-64 prend une approche plurigouvernementale et prévoit que le receveur d'épaves demeure la responsabilité du ministre des Transports. Encore une fois, il s'agit de deux approches différentes. Il n'y a pas de redondance.
Pour ce qui est des consultations, mon projet de loi prévoit que le ministre des Transports doit consulter les intervenants et les gens de la garde côtière pour discuter de l'élaboration d'une stratégie. Cela ne fait pas partie du projet de loi C-64.
Relativement aux conventions à l'international, le projet de loi C-64, le projet de loi émanant du gouvernement, prévoit mettre en oeuvre la Convention internationale de Nairobi sur l'enlèvement des épaves. Dans mon projet de loi, le gouvernement doit d'abord évaluer les avantages d'adhérer à cette convention. À nouveau, les projets de loi sont compatibles; il n'y a pas de redondance ni d'incohérence.
Les collectivités côtières demandent depuis plus d'une décennie qu'on mette en oeuvre un programme de dépôt pour les bâtiments. Ce serait une bonne idée de reprendre le modèle pour un programme de prime à la casse de façon à aider à vider l'arriéré des bâtiments abandonnés, et c'est justement l'un des principaux éléments du projet de loi C-352. Le projet de loi est soutenu par l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique, et d'un bout à l'autre du pays, par au moins 50 organisations côtières et autorités portuaires. Le projet de loi C-64 ne prévoit rien de tel. Je me répète, mais les deux projets de loi sont complètement différents. Le projet de loi C-64 ne légifère aucunement là-dessus.
Mon projet de loi comprend un certain nombre de mesures législatives en réaction à l'arriéré des bâtiments abandonnés, qui, selon Transports Canada, pourraient comprendre des milliers de bâtiments abandonnés. Le projet de loi C-64 ne comprend aucune mesure pour vider l'arriéré. À nouveau, les projets de loi n'entrent pas en conflit, ne sont pas incohérents, et on peut aller jusqu'à dire qu'ils sont compatibles.
Le projet de loi C-64 ne dit rien à propos de la création d'un fonds pour couvrir les frais de disposition des bâtiments qui reprend le modèle mis en oeuvre il y a 15 ans par l'État de Washington. Cela ressort très clairement des notes d'information du ministre des Transports. Le projet de loi C-64 ne prévoit rien au sujet de l'imposition de droits pour l'immatriculation des bâtiments qui entrent dans la zone pour un enlèvement d'urgence. Mon projet de loi, si.
Une autre différence tient aux amendements visant d'autres lois. Le projet de loi C-64 prévoit des amendements à d'autres lois, y compris la Loi sur la protection de la navigation, la Loi sur les océans, la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada, la Loi sur la responsabilité civile de l'État et le contentieux administratif, la Loi sur les douanes et la Loi sur le Tribunal d'appel des transports du Canada. Mon projet de loi ne comprend rien dans ce sens.
Abordons maintenant les mécanismes d'examen du projet de loi . On propose de réaliser un examen le jour du cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du projet de loi. L'examen serait mené par le comité du Sénat, le comité de la Chambre des communes et/par un comité mixte. Dans mon projet de loi, le ministre des Transports n'a qu'à présenter un rapport au Parlement.
Les deux projets de loi divergent sur un grand nombre de points. Je n'ai pas le temps de vous les décrire un à un. J'espère simplement que cela suffira à vous convaincre que les deux projets de loi sont profondément différents. Il n'y a pas de contradiction, et ils sont vraisemblablement compatibles. Globalement, leurs objectifs sont similaires, mais la Chambre peut certainement recevoir les deux, et je crois sincèrement que le projet de loi du ministre serait avantagé par le mien.
Je vous demande fortement de rejeter et d'annuler la décision du sous-comité, et je vous implore de conclure que mon projet de loi d'initiative parlementaire sur l'abandon de bâtiments, le projet de loi , peut faire l'objet d'un vote.
Sur ce, je cède à nouveau la parole à mon collègue, Peter Julian.
Chers collègues, dans la mesure du possible, je ne vois pas cela en tant que collègue du NPD, mais j'essaie beaucoup de le voir comme M. Reid le voit: ce pourrait être n'importe qui, et il s'agit des droits des députés.
J'ai passé 13 ans à Queen's Park, dans la plus grande province de la Confédération. Nous n'avions pas cela. Lorsque je suis arrivé ici et que j'ai pris connaissance de cette idée des motions votables, je me suis dit: « Quoi? Vous voulez dire que quelqu'un d'autre peut décider si ce que je veux faire fera l'objet d'un vote? » En grande partie, c'est la raison pour laquelle vous venez ici: c'est pour vous assurer que vous allez avoir une incidence.
Le concept entier me renverse complètement, et, pendant les 14 ans ou presque que j'ai été ici, c'est la première fois qu'il fait surface, et qu'on dit à un député que celui-ci ne peut proposer son projet de loi.
Je demande à mes collègues de prendre du recul et d'examiner la chose sous cet angle-là, et non pas nécessairement comme un député du gouvernement ou de l'opposition. La procédure d'appel existe pour une raison. M. Julian s'est donné beaucoup de mal pour nous rappeler que personne, pas même le gouvernement, ne devrait être en mesure de passer par la porte arrière lorsqu'il n'a pas le droit de passer par la porte avant. C'est un principe fondamental qui régit la façon dont nous faisons nos affaires ici.
Je ne blâme pas les analystes. Ils ont fait leur travail. Maintenant, nous avons l'occasion de faire le nôtre. Nous ne sommes liés par aucune de ces choses. C'est un processus d'appel pour une raison, et, si nous prenons cette décision aujourd'hui, Mme Malcolmson obtiendra ses droits complets. Si nous ne le faisons pas, cela ira à la Chambre, ou, à tout le moins, elle a cette option, et la Chambre pourrait dire qu'elle va accorder à Mme Malcolmson ses droits. Ce n'est pas parce que les analystes ont fait leur travail que cela s'achève.
Je presse mes collègues autant que possible de ne pas retourner sur le sale chemin qui consiste à décider quelles questions méritent d'être débattues et de faire l'objet d'un vote. Chacun d'entre nous devrait avoir ce droit souverain. Il reste de rares droits souverains aux députés dans ce système. À mon avis, c'en est un pour lequel nous devons, collectivement, travailler fort en vue de le préserver.
Pour compléter mes commentaires, monsieur Julian, je précise qu'un projet de loi comparable a été présenté au Sous-comité, le projet de loi , du député de Terrebonne, et on a apparemment pris la bonne décision à son sujet. Si vous tenez compte de la situation et appliquez ce raisonnement, la conclusion devrait être différente, soit d'autoriser que le projet de loi fasse l'objet d'un vote.
Je demande à M. Julian d'expliquer rapidement son argument selon son point de vue.