:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les membres du comité d'avoir invité des représentants de Statistique Canada à comparaître devant eux afin de nourrir leur réflexion sur l'évolution de la dualité linguistique à l'approche du 150e anniversaire de la Confédération canadienne en 2017.
Comme vous le savez, le 24 octobre dernier, Statistique Canada a diffusé les résultats du Recensement de la population de 2011 portant sur la langue. Cette diffusion a mis en lumière deux éléments clés du portrait linguistique du Canada, soit la diversité et la dualité linguistiques du pays.
La diversité linguistique du Canada est illustrée par le fait que, lors du Recensement de la population de 2011, plus de 200 langues ont été dénombrées comme langue d'usage à la maison ou comme langue maternelle. La dualité linguistique du pays se traduit par le fait que 98 % de la population du pays a déclaré pouvoir soutenir une conversation en anglais ou en français. De même, l'anglais ou le français sont utilisés de façon au moins régulière à la maison par 94 % des Canadiens. Ces deux langues sont utilisées le plus souvent à la maison dans 89 % des cas.
J'aimerais souligner que lors du Recensement de 1871, soit quatre ans après la création de la Confédération canadienne, la population totale du Canada, selon le territoire actuel, comptait environ 3,8 millions de personnes. On ne posait pas encore de questions sur la langue lors de ce recensement, mais on sait que le pays était composé de près de 62 % de personnes d'origine britannique, de 29 % d'origine française et de 9 % d'autres origines, notamment amérindienne.
Cent quarante ans plus tard, en 2011, 20,6 % de la population canadienne, soit 6,8 millions de personnes, a déclaré avoir une autre langue que le français ou l'anglais comme langue maternelle, c'est-à-dire comme langue apprise en premier lieu à la maison durant l'enfance et encore comprise au moment du recensement. Parmi cette population, les langues autochtones regroupaient un peu plus de 213 000 personnes. En comparaison, l'anglais était la langue maternelle de 57,8 % de la population, et le français celle de 21,7 % de la population. Quant aux langues parlées le plus souvent à la maison, 66,3 % de la population a déclaré y parler l'anglais, 21 % le français et 12,6 % une autre langue que les deux langues officielles du pays.
[Traduction]
Bien que le poids démographique de la population dont la langue maternelle est une autre langue que le français ou l’anglais soit à peu près identique à celui de la population de langue maternelle française, cette population comprend plus de 200 langues; c'est donc dire qu'elle est très hétérogène. De fait, la langue la plus souvent déclarée en tant que langue maternelle est le pendjabi, une langue déclarée par 460 000 personnes, soit 1,4 p. 100 de la population canadienne.
Parmi les autres groupes dont la population en 2011 était supérieure à 300 000 personnes, on trouve le chinois, l’espagnol, l’italien, l’allemand, le cantonais, le tagalog — une langue originaire des Philippines — et l’arabe.
Plus de 80 p. 100 de la population déclarant parler une langue immigrante le plus souvent à la maison réside dans l’une des six grandes régions métropolitaines du pays, soit Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary, Edmonton et Ottawa-Gatineau.
Bien que le Canada soit de plus en plus diversifié sur le plan linguistique, les deux langues officielles du pays, le français et, dans une plus forte mesure, l'anglais, exercent une forte attraction comme langues de convergence et d'intégration à la société canadienne, notamment comme langues de travail, langues d'éducation et langues de service avec les administrations publiques.
Les deux langues officielles exercent également une influence sur les pratiques linguistiques à la maison. Ainsi, en 2011, parmi les quelque 6,6 millions de Canadiens ayant déclaré parler une autre langue que le français ou l'anglais à la maison, 68 p. 100 ont déclaré y parler aussi l’anglais ou le français le plus souvent ou régulièrement.
De plus, alors que la proportion de la population canadienne ayant déclaré ne parler que le français ou que l’anglais à la maison est à la baisse, principalement en raison de la croissance de l’immigration internationale, celle déclarant parler l’anglais ou le français en combinaison d’une langue non officielle est en hausse. En 2011, 17,3 p. 100 de la population canadienne a déclaré parler une langue officielle en combinaison d’une langue non officielle. Dix ans plus tôt, cette proportion était de 12,8 p. 100.
Si la dualité linguistique est au coeur de la dynamique linguistique canadienne, les données du recensement de 2011 ont montré que l’influence qu’exercent le français et l’anglais varie d’une région à l’autre du pays.
Ainsi, alors que le poids démographique des personnes faisant usage de l’anglais à la maison ou ayant l’anglais comme première langue officielle parlée est en hausse, celui de la population parlant le français à la maison ou dont cette langue est la première langue officielle parlée poursuit sa baisse.
Au cours des 30 dernières années, soit entre 1981 et 2011, la population canadienne a augmenté de près de 38 p. 100. Par comparaison, la population de langue maternelle française a augmenté de 16 p. 100. La population dont le français est la principale langue d'usage à la maison et celle dont cette langue est la première langue officielle parlée se sont accrues de 17,6 et 21,3 p. 100 respectivement.
Depuis 30 ans, la croissance de la population déclarant pouvoir soutenir une conversation en français, soit 30 p. 100, est la plus proche de celle de l'ensemble de la population canadienne, qui a été de 37,5 p. 100. Au cours de cette période, cette population est en effet passée de près de 7,7 millions à près de 10 millions de personnes
Plusieurs facteurs démographiques expliquent l'évolution du français et de la francophonie au Canada. Outre un faible taux de fécondité et, à l'extérieur du Québec, une transmission incomplète de la langue maternelle française des parents aux enfants, c'est l'immigration internationale qui influe le plus sur l'évolution du français au Canada. En moyenne, au cours des 20 dernières années, environ 235 000 nouveaux immigrants sont venus s'établir au Canada chaque année, dont plus de 80 p. 100 n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle.
En général, parmi les deux langues officielles du pays, la très forte majorité de ces immigrants ne connaissent que l'anglais, l'utilisent au travail et dans leur vie de tous les jours. De même, c'est surtout l'anglais qui, au fil du temps, finit par s'imposer dans les foyers de ces immigrants hors du Québec. Parmi les quelque 200 000 immigrants qui s’établissent à l’extérieur du Québec chaque année, un peu moins de 2 p. 100 ont le français comme première langue officielle parlée.
Au Québec, le français a également connu un recul de son poids démographique en tant que langue maternelle et principale langue d’usage à la maison. En revanche, la part de la population ayant le français comme première langue officielle parlée dans cette province est demeurée à peu près stable, un facteur attribuable au fait que de plus en plus de personnes de langue maternelle immigrante tendent à adopter le français comme langue d’usage dans la sphère privée ou publique. Quant à la part relative de l’anglais dans cette province, elle s’est légèrement accrue ou maintenue tant comme langue maternelle, langue d’usage à la maison ou comme première langue officielle parlée.
Nous avons souligné que la dualité linguistique canadienne s’exprime par le fait que 98 p. 100 de la population déclare pouvoir soutenir une conversation en anglais ou en français. Précisons à cet égard qu'en 2011, la part de la population qui a déclaré être capable de soutenir une conversation en français s’établissait à 30,1 p. 100, en baisse depuis la proportion de 30,7 p. 100 observée en 2006. À l’inverse, la part de la population déclarant pouvoir parler l’anglais était de 85,6 p. 100 en 2011, en hausse depuis 2006 où elle était de 85,1 p. 100.
[Français]
La dualité linguistique s'exprime également par la capacité autodéclarée de parler les deux langues officielles du pays. Entre 2006 et 2011, le nombre de personnes ayant déclaré pouvoir soutenir une conversation dans les deux langues officielles du Canada s'est accru de près de 350 000, pour atteindre 5,8 millions. Le taux de bilinguisme français-anglais est ainsi passé de 17,4 % à 17,5 % de la population. Cette hausse du bilinguisme français-anglais au Canada provient principalement de l'accroissement du nombre de Québécois ayant déclaré pouvoir soutenir une conversation en français et en anglais. Le Québec a en effet contribué à 90 % de l'accroissement net de l'effectif de ces personnes bilingues entre 2006 et 2011. Au Québec, le taux de bilinguisme français-anglais s'est accru, passant de 40,6 %, en 2006, à 42,6 %, en 2011. Dans les autres provinces, le bilinguisme a légèrement diminué. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique où, dans chacun des cas, le taux de bilinguisme a diminué d'un demi-point de pourcentage.
L'acquisition du français langue seconde demeure un défi dans le Canada hors Québec. L'apprentissage du français s'y fait d'ordinaire à l'école. Par conséquent, le taux de bilinguisme atteint un sommet au sein du groupe d'âge de 15 à 19 ans, au moment où les jeunes terminent leurs études secondaires. Plusieurs adolescents de ce groupe d'âge ont été inscrits dans un programme de français langue seconde ou dans un programme d'immersion.
Depuis 1996, le bilinguisme a perdu du terrain parmi les jeunes de ce groupe d'âge ayant l'anglais comme première langue officielle parlée. Ainsi, la proportion de ces jeunes qui peuvent soutenir une conversation dans les deux langues officielles du pays était de 15,2 % en 1996, et elle a diminué de façon continue depuis, pour atteindre 11,2 % en 2011, soit une baisse de quatre points de pourcentage.
En dépit d'une croissance des inscriptions dans les programmes d'immersion en français langue seconde au cours des 20 dernières années à l'extérieur du Québec, le nombre de jeunes du primaire et du secondaire exposés à l'enseignement de cette langue a diminué. Ainsi, depuis l'année scolaire 1991-1992, le nombre de jeunes inscrits dans un programme d'immersion est passé de plus de 267 000 à près de 329 000, soit un taux de croissance de 23 %. En revanche, le nombre de jeunes inscrits dans un programme régulier du français langue seconde est passé de 1,8 million à 1,38 million, soit un taux négatif de 23 %. En somme, en dépit de la croissance des inscriptions dans les programmes d'immersion, la proportion de jeunes à l'extérieur du Québec exposés à l'enseignement du français langue seconde depuis 20 ans est passée de 53,3 % à 44 %.
La perte de rétention de la connaissance du français chez les jeunes ayant appris le français et le fait que les personnes immigrantes sont moins susceptibles de pouvoir soutenir une conversation dans cette langue explique en partie la baisse du bilinguisme français-anglais à l'extérieur du Québec.
Les données du recensement sont une source importante de données pour suivre l'évolution de la situation linguistique.
J'aimerais mentionner, en terminant, qu'en 2017, année de la commémoration du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, Statistique Canada diffusera les résultats du Recensement de 2016 portant sur la langue. Soyez assurés que Statistique Canada continuera de tout mettre en oeuvre pour renseigner les Canadiens sur cette dimension clé de la population du pays.
Je vous remercie.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés.
[Français]
Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
[Traduction]
Merci de nous avoir invités à comparaître devant le Comité permanent des langues officielles pour parler du rôle que peuvent jouer les Jeux du Canada dans la célébration de la dualité linguistique à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération canadienne.
Les Jeux du Canada sont nés d’un projet unificateur du gouvernement pour le Centenaire du Canada en 1967. Sous la devise « L’unité par le sport », ces premiers Jeux d'hiver du Canada ont ouvert la voie à ce qui représente aujourd’hui l'événement multisports le plus important au pays pour les jeunes athlètes. Organisés tous les deux ans, en alternance entre l’été et l’hiver, les Jeux du Canada sont un événement capital pour le développement des futures vedettes sportives canadiennes. Les athlètes des Jeux du Canada forment la prochaine génération de champions nationaux, internationaux et olympiques du Canada. Nous en avons vu plusieurs sur le podium à Vancouver en 2010.
Les Jeux du Canada sont un catalyseur.
[Français]
Les Jeux du Canada et leurs legs durables continuent de jouer un rôle de catalyseur dans le développement du sport et des communautés partout au pays.
[Traduction]
Près de 100 000 athlètes représentant 800 à 1 000 collectivités canadiennes ont participé aux Jeux du Canada; des centaines de milliers ont pris part à des épreuves de qualification dans l’espoir de représenter leur province ou territoire sur la scène nationale. Chaque édition des jeux produit un legs humain de 5 000 à 6 000 bénévoles et enrichit le bassin d’officiels et d’entraîneurs à l’échelle du pays, sans compter les nombreux autres legs communautaires et les 500 sites dont continuent de profiter plus de 23 collectivités.
[Français]
Nous sommes un projet centenaire qui continue d'être une source d'inspiration et de générer des retombées importantes.
[Traduction]
La portée des Jeux du Canada transcende le milieu des sports. Les jeux intègrent un programme culturel et promeuvent les valeurs canadiennes fondamentales comme la dualité linguistique, la diversité, le multiculturalisme, la santé et le bien-être, la citoyenneté et l’engagement communautaire, la diversité culturelle et l’inclusion des minorités, y compris les athlètes ayant une déficience physique et intellectuelle. Les jeux sont le reflet de ce qui compte le plus pour les Canadiens.
[Français]
La reconnaissance de la dualité linguistique canadienne fait partie intégrante de notre mission en tant qu'organisme et des valeurs fondamentales des Jeux du Canada.
Nous sommes fiers de la façon dont les sociétés hôtesses adoptent nos exigences en matière de langues officielles dans leurs communautés. Nous sommes également fiers d'avoir reçu des lettres d’éloges du Commissariat aux langues officielles pour nos efforts en matière de promotion de la dualité linguistique canadienne.
[Traduction]
Le sport doit constituer un pilier des célébrations du 150e anniversaire. Le Canada pourrait difficilement célébrer son 150e anniversaire sans mettre en évidence ses athlètes. En effet, les sports sont intimement liés au développement du pays et constituent un élément essentiel de la culture canadienne. Les Jeux du Canada méritent de former la pierre angulaire de nos célébrations du 150e en 2017.
Les Jeux du Canada rassemblent, comme aucun autre événement, le monde du sport, les gouvernements, le secteur privé et de nombreux autres intervenants. Nous travaillons avec des organismes comme l’Association canadienne pour l’avancement des femmes, du sport et de l’activité physique, ParticipACTION, AthlètesCAN, le Cercle sportif autochtone et Olympiques spéciaux Canada afin d’assurer que les jeux sont accessibles à tous, inclusifs et représentatifs de l’ensemble des Canadiens.
Le sort a voulu que 2017 marque aussi le 50e anniversaire des Jeux du Canada. Pour ces grandes célébrations, le pays convergera vers le centre du Canada — au Manitoba — où, comme vous le savez, les minorités ont joué un rôle historique dans l’entrée de la province dans la Confédération. Nous prévoyons à nouveau permettre aux Jeux du Canada de représenter ce changement positif et faire preuve d’un leadership exemplaire dans la promotion des idéaux canadiens.
[Français]
Le Conseil des Jeux du Canada envisage de grands projets qui exploiteront le positionnement unique des Jeux du Canada.
[Traduction]
Nous sommes présentement en phase de planification et d’étude, en collaboration avec une entreprise réputée du Groupe TwentyTen. Nos célébrations en 2017 auront pour objectifs de cibler et de promouvoir le sport et l’activité physique auprès des jeunes, de faire connaître les Jeux du Canada à l’échelle de notre merveilleux pays et de faire valoir les Jeux du Canada de 2017 au Manitoba.
En septembre dernier, plus de 61 000 enfants dans des écoles partout au pays ont participé à une Journée des Jeux du Canada et au Défi national aux écoles dans le cadre de la Journée des sports au Canada. Au cours des quatre dernières années, plus de 129 000 enfants ont participé à notre programme éducatif.
En 2017, nous aurons élargi notre programme scolaire à l’aide d’outils multimédias et pédagogiques et des médias sociaux pour rejoindre des millions de jeunes Canadiens qui rêvent de faire partie d’une équipe des Jeux du Canada, encourager la pratique du sport et de l’activité physique et leur transmettre des connaissances sur notre pays.
Le programme misera sur ses acquis et des nouveautés, dont un volet sur la dualité linguistique célébrant la diversité, la culture et les langues, et mettra chaque école au défi d’éduquer ses élèves sur l’importance du sport et de l’activité physique pour la santé.
Nous croyons que la notoriété des Jeux du Canada et leur potentiel en tant que pôle de célébration nationale ne peuvent que croître. Grâce à une campagne de sensibilisation nationale à l’approche des Jeux du Canada, nous ferons appel à des moyens créatifs, y compris une campagne unique dans les médias, une campagne de relations publiques, un relais national de la flamme culminant au centre du Canada afin de mettre en valeur notre passé, notre présent et notre avenir, et de diffuser l’esprit des Jeux du Canada dans l’ensemble du pays.
[Français]
Notre campagne fera également la promotion de ce qui enrichit ce pays en pleine évolution, soit la culture, les langues, la diversité, le multiculturalisme et la santé par le sport et l'activité physique.
[Traduction]
Nous célébrerons aussi notre plus grande fierté et le joyau que sont les Jeux du Canada. Aucune collectivité n’a tenu de Jeux du Canada sans bénéficier d’un héritage et de changements positifs dans l’ensemble de la collectivité, de la province ou du territoire et du pays. L'année 2017 sera une étape charnière pour les Jeux du Canada.
Notre programme culturel mettra en valeur notre histoire, notre pays, notre diversité et notre dualité linguistique. Grâce à une stratégie de diffusion sans précédent, nous optimiserons notre couverture médiatique au moyen d'un contenu spécialisé disponible dans les deux langues officielles.
Grâce à une stratégie de diffusion et de relations publiques sans précédent, les jeux de 2017 bénéficieront de la plus grande couverture médiatique de l’histoire des jeux dans les deux langues officielles. Timbres commémorant chacune des éditions des Jeux du Canada, collection de pièces de monnaie, partenaires nationaux de vente au détail, partenariats sportifs, hommage à nos anciens: tout sera mis en oeuvre pour célébrer les Jeux du Canada comme jamais auparavant.
[Français]
Comme c'est le cas pour les célébrations du cent cinquantenaire, nous sommes en phase de planification et de développement. Une analyse de l'environnement, diverses études et l'élaboration de stratégies nous permettront d'assurer la rentabilité de nos efforts, le choix de partenariats stratégiques, l'exploitation d'initiatives pancanadiennes et l'atteinte de nos objectifs nationaux. C'est le moment parfait pour en discuter.
En 2017, notre positionnement stratégique et notre longue histoire dans le sport raviveront notre culture de célébrations nationales, de la même façon que l'ont fait les Jeux olympiques en 2010, et renforceront le désir des Canadiens d'adopter un mode de vie sain et actif.
[Traduction]
Je termine avec un commentaire d’un ancien premier ministre au sujet des Jeux du Canada:
Réaliser des rêves et développer des athlètes d’exception, voilà la raison d’être des Jeux du Canada […] Les Jeux du Canada incarnent les nombreuses valeurs que nous partageons en tant que Canadiens.
Les Jeux du Canada sont un catalyseur.
Merci.
[Français]
monsieur le président et membres du comité.
[Traduction]
Nous vous sommes très reconnaissants de nous donner l'occasion de parler de notre organisme, de la façon dont nous pouvons contribuer aux célébrations du 150e anniversaire du Canada et du rôle que jouent nos deux langues officielles et les communautés linguistiques dans ce contexte.
[Français]
L'Institut Historica-Dominion est le plus grand organisme indépendant voué à la promotion de l'histoire, de l'identité et de la citoyenneté au Canada. Nous partageons avec les Canadiens leur passé en leur montrant comment celui-ci influence notre présent et notre avenir. Nous aidons également les Canadiens à être mieux informés et plus engagés.
[Traduction]
Nous administrons, en moyenne, 10 à 12 programmes nationaux par année et ce, dans les deux langues officielles. Nos produits les plus connus, comme certains d'entre vous le savent, sont les Minutes du patrimoine. Il y en a 66 jusqu'à maintenant. Au cours des 20 dernières années, ces vignettes ont couvert tous les sujets, allant de l'histoire de jeunes orphelins irlandais qui sont venus au Québec — et qui ont gardé leur nom tout en adoptant une nouvelle langue — jusqu'à Jacques Plante, le grand gardien de but qui a inventé le masque de gardien de but. Certaines de ces vignettes sont emblématiques. En fait, nous estimons, peut-être par manque de modestie, qu'en initiant les Canadiens à leur patrimoine, nous les avons aidés à en devenir une partie intégrante.
Parmi nos autres initiatives, mentionnons le Projet Mémoire, qui fait beaucoup les manchettes depuis quelque temps. Il s'agit d'enregistrer les témoignages d'anciens combattants — surtout ceux qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre de Corée, quoique nous ayons également inclus maintenant quelques anciens combattants du conflit en Afghanistan — qui parlent de leurs expériences en temps de guerre afin de constituer des archives en ligne. Nous envoyons des anciens combattants et des militaires en service actif rendre visite à des classes et à des groupes communautaires. Au cours du dernier mois seulement, nous avons organisé plus d'un millier de visites à des écoles d'un bout à l'autre du pays. Nous avons archivé plus de 2 500 témoignages de guerre d'anciens combattants canadiens, témoignages dont la longévité excédera la nôtre, bien au-delà des siècles.
Nous offrons également le programme appelé Passages vers le Canada, qui permet à des bénévoles de diverses origines de rendre visite à des classes et à des groupes communautaires pour raconter leurs histoires — comment ils sont arrivés au Canada, ce qu'ils ont trouvé ici et comment ils s'y sont adaptés.
De plus, le Concours canadien de rédaction et d'arts pour Autochtones encourage les jeunes autochtones à interpréter un aspect de leur patrimoine grâce à la création littéraire.
L'Encyclopédie canadienne est l'ouvrage de référence sur Internet pour obtenir des renseignements régulièrement mis à jour, fiables et vérifiés sur notre pays.
Ici au Canada, nous offrons le plus grand forum jeunesse du pays, appelé Rencontres du Canada. Chaque semaine durant l'année scolaire, plus d'une centaine d'adolescents provenant des quatre coins du pays ont l'occasion de découvrir les institutions nationales à Ottawa, de rencontrer des Canadiens accomplis, d'acquérir des compétences en leadership communautaire, de nouer des liens d'amitié durables et de vivre une expérience bilingue sans pareil.
Bien entendu, tous les programmes que j'ai mentionnés sont offerts dans les deux langues officielles.
Par ailleurs, nous effectuons régulièrement des sondages destinés à mesurer les connaissances et les attitudes des Canadiens afin de cerner des domaines d'intérêt, de déterminer ce que nous devons améliorer pour le bien du pays et des citoyens et d'élaborer des programmes pour répondre à ces besoins.
[Français]
Non seulement nous appuyons le bilinguisme, mais nous le vivons aussi. Plus de 70 % du personnel de notre bureau national à Toronto est bilingue. Nos historiens, qui sont pour la plupart dans la vingtaine ou la trentaine, possèdent tous une maîtrise ou un doctorat. Ils sont presque tous bilingues. L'un d'entre eux est même l'historien officiel du Royal 22e Régiment.
[Traduction]
Nous comprenons que la dualité linguistique, cela signifie qu'il faut représenter les groupes linguistiques et communiquer avec eux dans un environnement qui tient compte des différences culturelles. Par exemple, lorsque nous avons créé notre guide pédagogique intitulé Histoire des noirs au Canada, nous avons préparé une version anglaise et une version française. Dans la version anglaise, nous nous sommes concentrés davantage sur la présence historique de la communauté noire à Halifax. Au Québec, en revanche, nous nous sommes surtout penchés sur la communauté haïtienne.
Par ailleurs, nous offrons aux deux groupes linguistiques une formation sur les éléments fondamentaux. À titre d'exemple, le volet le plus récent des Minutes du patrimoine sur l'histoire des noirs porte sur l'histoire de Richard Pierpoint, un ancien esclave qui, à l'âge de 68 ans, en 1812, a formé le Coloured corps, une compagnie d'anciens esclaves qui a combattu lors de la guerre de 1812.
Nous savons que les Canadiens ignorent parfois la contribution des membres de l'autre groupe de langue officielle. C'est donc dans ce contexte que nous avons cherché des façons d'informer les gens, de favoriser leur participation et d'améliorer les sujets à aborder.
[Français]
L'année 2014 marquera le centenaire de la Première Guerre mondiale. Nous noterons également que le Royal 22e Régiment a été fondé la même année, lorsque les Canadiens français se sont vraiment sentis chez eux. Dans deux ans, il y aura 400 ans que les explorateurs français qui se sont installés au Québec auront commencé à investir et construire dans les terres du Canada et dans ce qui est aujourd'hui les États-Unis. Nous devrions commémorer cela.
[Traduction]
Par exemple, lorsque nous soulignerons, en 2015, le 200e anniversaire de naissance de sir John A. Macdonald, nous devrions aussi nous souvenir de son partenaire, George-Étienne Cartier. Dans les temps modernes, le fait d'avoir deux langues officielles a façonné tous les aspects, de notre rôle lors des sommets du G20, où nos premiers ministres bilingues établissent souvent des ponts entre les dirigeants unilingues de certains pays importants du monde, jusqu'à notre capacité d'attirer des immigrants d'autres pays.
Tandis que l'anglais est la lingua franca d'une bonne partie du monde, comme nous le savons, le fait français présente un intérêt particulier pour les immigrants potentiels en provenance de divers pays, de la France elle-même à d'autres parties d'Europe, en passant par l'Afrique et les Caraïbes. Ce sont ces éléments que nous célébrons, toujours dans les deux langues, dans le cadre du programme Passages vers le Canada.
C'est une des leçons que nous tirons de la citoyenneté, de même que de l'histoire.
Nous sommes ici pour apporter notre aide et pour promouvoir ces questions. Comme je l'ai indiqué, nous avons un groupe d'historiens bilingues et des coordonnateurs des activités provenant de partout au pays. Nous avons des liens partout, tant à l'échelle locale et nationale. Nous comprenons les langues et, à l'échelle locale, la communauté participe activement.
Récemment, le gouvernement a indiqué que pour certains projets, il pourrait demander à des groupes sans but lucratif d'aider la fonction publique. S'il le fait, espérons qu'on ne nous oubliera pas.
[Français]
Le Canada est ouvert aux gens de toutes langues et de toutes cultures. Le fait d'avoir deux langues officielles nous permet de toucher plus de personnes et de communiquer un message positif au monde entier.
[Traduction]
L'héritage bilingue du Canada ne fait pas seulement partie de notre histoire; il est aussi lié à l'avenir, puisqu'il permet une plus grande ouverture sur le monde. Ces objectifs sont une priorité pour l'Institut Historica-Dominion et nous savons qu'il en va de même pour le Canada. C'est pourquoi nous sommes si heureux de parler de ces efforts et de les appuyer.
[Français]
Je vous remercie.
[Traduction]
Merci.
Compte tenu du peu de temps dont nous disposons, je propose de vous présenter l'Association d'études canadiennes, d'expliquer un peu ce que nous faisons ici, de vous donner quelques résultats de sondages et, enfin, de parler de ce qui sous-tend nos recommandations.
En bref, l'Association d'études canadiennes fêtera ses 40 ans l'année prochaine, en 2013. Notre grand mandat — vous avez plus de détails dans la présentation — est vraiment d'enrichir la connaissance qu'ont les Canadiens du Canada. Par ailleurs, nous avons un petit volet international, mais ce mandat principal est vraiment ce que nous faisons, en gros. Cela comporte trois volets. Ceux-ci vous permettront de mieux comprendre pourquoi nous voulions être ici pour parler de dualité linguistique.
Nous avons deux publications trimestrielles: Thèmes canadiens et Diversité canadienne, deux publications bilingues.
De plus, nous organisons chaque année une conférence nationale sur l'enseignement de l'histoire. Une année sur deux, elle se déroule en anglais, et une année sur deux, elle se déroule en français, pour vraiment bien illustrer cette dualité. La conférence en français vise à nous aider à construire un réseau francophone d'enseignants en histoire, parce que cela n'existe pas. C'est très important pour nous.
Finalement, nous avons aussi des projets de recherche ponctuels qui ont pour but d'enrichir nos connaissances. Je veux mentionner rapidement que nos projets sont toujours bilingues. Nous voulons produire un guide d'enseignement bilingue sur la guerre de 1812. Nous avons un site Web sur la francophonie canadienne dans le contexte de la guerre de 1812, afin de rejoindre les francophones dans ce contexte. Nous attendons aussi du financement pour un guide sur l'histoire de la francophonie canadienne.
Tout cela pour illustrer que nous baignons dans la dualité linguistique tous les jours. C'est au coeur de nos préoccupations, et c'est pourquoi Jack va vous présenter aujourd'hui des résultats de sondages et nos recommandations. Nous croyons pouvoir aider à garantir que la dualité linguistique sera un élément bien important des célébrations de 2017 qui s'en viennent.
Quant à moi, je veux parler brièvement du résultat des enquêtes que nous faisons sur divers aspects relatifs aux questions identitaires au Canada, notamment sur les questions touchant le bilinguisme, les langues officielles ainsi que la connaissance de l'histoire du Canada au sein de la population.
Comme le temps ne me permet pas d'aborder tous les détails, je vais me limiter à quelques commentaires, et je vais vous permettre de regarder la présentation et les résultats des enquêtes, notamment ceux concernant les aspects relatifs à la dualité linguistique. Je me limiterai aux aspects de l'enquête portant sur la connaissance de la Confédération.
Justement, si vous regardez les résultats de notre sondage, vous verrez qu'il y a un besoin important de mieux faire connaître la Confédération sous ses multiples aspects ainsi que d'envisager la dimension de la dualité à l'intérieur de la Confédération comme étant un élément central d'une commémoration du 150e anniversaire.
Je me permets ici de parler d'une de mes préoccupations personnelles relativement aux enquêtes que nous faisons. Nous allons commémorer le 150e anniversaire, et j'espère que cela sera de très grande envergure. Toutefois, j'estime que les gens devraient avoir une meilleure connaissance du sujet, afin de bien comprendre pourquoi nous faisons cette commémoration.
[Traduction]
Si vous le permettez, et conformément à notre dualité, je vais vous donner un aperçu de ma propre dualité. À mon avis, dans toute activité liée à la commémoration du 150e anniversaire, il serait extrêmement important d'améliorer notre connaissance des modalités de la confédération.
Je pense que les sondages que nous vous avons présentés ce matin, du moins pour ce qui est de la version papier, démontrent qu'il existe des écarts en ce qui a trait au degré de connaissance. De même, si on veut célébrer le 200e anniversaire de la guerre de 1812, ce que l'on fait actuellement, il faut s'assurer que l'un des objectifs principaux consiste à faire en sorte que les gens en connaissent davantage sur la guerre de 1812, d'où les diverses publicités que l'on voit et qui visent à accroître ces connaissances. Le travail de divers organismes — comme celui que dirige ma collègue — et le nôtre sont très axés sur l'amélioration des connaissances. En fait, mon principal message, c'est que nous devons en faire plus dans ce domaine tandis que nous cherchons à accroître ces connaissances. C'est ce qu'illustrent nos sondages.
Or, pour être juste, nos sondages démontrent aussi que 78 p. 100 de la population veut se concentrer sur ce que nous avons accompli pendant ces 150 ans, et, comme l’indique un autre sondage, 63 p. 100 de la population veut parler des défis et des problèmes, notamment. Donc, les Canadiens préfèrent davantage se concentrer sur ce que nous avons accompli plutôt que sur les choses qui ont constitué des défis et des problèmes au cours de nos 150 ans. Environ 63 p. 100 des Canadiens conviennent qu'une priorité dans les commémorations du 150e anniversaire de la Confédération devrait être le rôle joué par la communauté française, britannique et autochtone dans la fondation, pour ainsi dire, et l'évolution du Canada. Ce sont, à mon avis, les aspects importants illustrés dans les sondages, comme je l'ai indiqué.
Cependant, j'aimerais souligner une autre chose, en terminant. En ce qui concerne la dualité linguistique, bien que les Canadiens appuient le bilinguisme dans une proportion de 65 p. 100 et qu’à l’échelle mondiale la plupart des gens auxquels vous poseriez la question vous diraient probablement qu'ils n'ont aucune objection et qu'ils sont très favorables à ce que leurs enfants — ou la population en général — connaissent plus d'une langue, l'autre dimension du sondage, un peu plus préoccupante, c'est la proportion de gens qui indiquent ne pas se sentir enrichis par notre dualité linguistique.
C'est notamment le cas pour beaucoup de Canadiens anglophones. Autrement dit, ils accordent beaucoup de valeur à l'idée d'apprendre la langue seconde, mais ils n'ont pas le sentiment que cela les enrichit, en grande partie parce qu'ils ne sont pas en contact avec cette langue, à mon avis. Lorsque j'étudie nos sondages et que je compare les résultats de ceux qui disent avoir des contacts avec des francophones à ceux qui ont des contacts très fréquents avec des francophones, chez les Canadiens anglophones, ils ont beaucoup plus, si vous voulez… Ils sont beaucoup plus enclins à dire qu'ils se sentent enrichis par notre dualité.
[Français]
Il y a donc un lien important entre la fréquence des contacts entre anglophones, francophones et allophones, et le niveau d'enrichissement dont les gens disent bénéficier grâce à l'apport culturel provenant des communautés francophones ou autres.
Selon moi, il ne suffit pas de faire traduire les documents et les discours dans le cadre des conférences du 150e anniversaire. Il faut le faire; je ne dis pas de ne pas le faire. Cependant, il faut aller au-delà de la traduction. Il faut faire en sorte que les gens entrent véritablement en contact avec les divers aspects fondamentaux qui enrichissent notre pays, culturellement parlant. Il est primordial que l'importance de la dualité linguistique, qui est à l'origine du Canada, soit un élément central dans tout ce que nous faisons dans le cadre des commémorations, comme je l'ai mentionné.
Je sais que vous êtes en mesure de lire la documentation et de poser des questions par la suite. Je vais donc terminer en disant que dans toutes les commémorations que nous ferons, nous allons certainement porter attention à l'importance de connaître la raison d'être, la justification et les origines de l'événement que nous commémorerons, et ce, de toutes les manières possibles.
Je vais terminer là-dessus. Vous avez certainement des questions pour nous tous. Je suis disposé à vous apporter d'autres précisions.
Merci.
:
Je vais commencer, avec plaisir.
D'entrée de jeu, évidemment, nous sommes un institut indépendant sur le plan politique. Je ne suis pas ici pour parler des politiques globales du gouvernement.
Je suis certainement d'avis qu’en 2017, nous aurons beaucoup de choses à célébrer, tant dans le domaine linguistique que dans d'autres domaines. Cependant, je ne suis pas aussi venu ici pour dire que le Canada a un bilan parfait dans n'importe laquelle des activités qui ont été entreprises au fil du temps.
Je pense que les débuts du bilinguisme officiel au Canada remontent à 1969, si je me souviens bien. Je pense que ce serait là une des choses qu'il faut célébrer.
J'aimerais aussi vous dire autre chose au sujet des activités de l’Institut Historica-Dominion. Nous ne prétendons pas être la seule source de tout ce qui a trait à l'histoire du pays. Nous nous assurons plutôt de toujours faire valoir, par exemple, que dans nos 66 Minutes du patrimoine, les capsules les plus connues que nous ayons produites à ce jour, nous abordons abondamment les exploits de ce pays dans divers domaines. Nous parlons aussi des échecs. Nous avons manifestement abordé le traitement réservé aux Acadiens au fil du temps, et nous en avons discuté.
Je vous dirai aussi, par exemple, qu'en ce qui concerne la citoyenneté, où nous discutons des expériences des nouveaux arrivants et des Canadiens établis depuis plus longtemps, nous accueillons régulièrement des gens qui sont ici depuis peu ou, encore une fois, des gens dont les ancêtres ont connu beaucoup de difficultés lorsqu'ils sont arrivés. Ces gens vont dans les écoles et parlent de ces expériences. Ce programme est maintenant élargi de façon à inclure les francophones, et particulièrement les francophones hors Québec et les membres des diverses Premières nations.
Nous ne disons pas à ces gens ce qu'ils doivent faire. Des écoles ou d'autres groupes communautaires nous envoient des demandes indiquant qu'ils aimeraient que quelqu'un se présente pour parler de ces choses, puis nous invitons des gens. Inévitablement, et c'est un fait, un certain nombre de participants disent avoir connu beaucoup de difficultés ici, que cela ne correspondait pas à leurs attentes. Ils sont venus ici et ont connu beaucoup de problèmes. Parfois, ils diront qu'ils les ont surmontés; d'autres fois, ils diront que cela ne correspondait pas à ce qu'ils voulaient. C'est l'expérience humaine, et c'est de cela que nous sommes aussi venus témoigner.
Donc, il y a les tares, les défauts et les imperfections, mais il y a aussi les exploits. Je dirais que de la façon peut-être aléatoire qui est la nôtre, nous représentons toutes ces choses.
:
D'abord, il y a un problème important du fait que l'éducation est de compétence provinciale. Ce n'est pas nécessairement un problème, mais c'est une réalité.
Cependant, il existe des technologies. Par exemple, j'ai déjà fait une suggestion dans un texte que j'ai écrit assez récemment. Avec Skype, on peut jumeler des écoles, soit une école anglophone avec une école francophone, pour permettre aux jeunes d'avoir une communication directe entre eux. Par exemple, dans une classe d'immersion pour les anglophones, les élèves ont absolument besoin d'avoir l'occasion de pratiquer le français pour leur permettre de perfectionner la langue qu'ils apprennent.
Toutefois, cela ne suffit pas, et on le voit dans les chiffres. Jean-Pierre, qui est ici avec nous, est le grand expert au Canada à ce sujet.
[Traduction]
Je ne le dis pas à la légère, en passant. Je le pense vraiment.
Pensez à cette région, la région de Gatineau-Ottawa. Vous constaterez qu'à Gatineau, les francophones apprennent l'anglais plus tard au cours de leur parcours scolaire, selon le sondage. Très souvent, ils n'apprennent pas l'anglais avant d'avoir atteint le marché du travail, mais à ce moment-là, ils le font en très grand nombre.
Souvent, les anglophones qui sont exposés au français à l'école n'ont pas suffisamment l'occasion de l'utiliser sur le marché du travail. C'est alors que l'on observe une baisse quant à la rétention de la langue, malgré tous les efforts qu'ils ont faits pour l'apprendre à l'école. Ce qu'il leur faut, c'est un plus grand nombre d'occasions d'être en contact avec la langue, tant au début de leur parcours scolaire…
[Français]
Au départ, ils ont besoin d'ajouter des contacts à leur apprentissage. Présentement, ils n'ont pas nécessairement l'occasion de le faire, même si les nouvelles technologies permettraient de le faire à un coût raisonnable. On le sait, on est dans une période budgétaire difficile. Toutefois, avec les nouvelles technologies, je pense qu'il y a des occasions d'être créatifs pour créer ce genre de contacts ou les encourager.
De plus, il existe d'autres programmes. M. Godin a mentionné Katimavik. Je ne veux pas faire de commentaires au sujet de Katimavik, mais permettez-moi de souligner que quel que soit le programme en place, le principe demeure important. Il s'agit du principe voulant que l'occasion de créer ce genre de contacts se présente de plus en plus. C'est vrai que cela se présente dans le milieu de travail. On peut dire que cela se fait naturellement, mais certaines régions du Canada sont situées un peu à l'extérieur des endroits où le contact est direct. Je crois qu'avec des technologies et des programmes qui mettent l'accent sur les nouvelles technologies, on peut établir ou soutenir des contacts. Il y a d'autres programmes où le principe de promouvoir ces contacts pourrait être appuyé. Cela demeure important dans le cas de notre 150e anniversaire, si nous désirons vraiment plus que seulement parler d'un pays bilingue. En fait, la majorité des Canadiens pensent que le Canada est bilingue. Dans tous les sondages que j'ai faits, les francophones à l'extérieur du Québec pensent aussi que le Canada est un pays bilingue.
Je suis moins d'avis que nous sommes un pays bilingue. Je regarde la réalité. Je pense que nous sommes bilingues du point de vue juridique. Cependant, sur le plan pratico-pratique, pour ce qui est du taux de bilinguisme, c'est-à-dire la capacité réelle des gens à parler les deux langues, la situation des Canadiens anglais est très près de celle des Américains non hispanophones. Le bilinguisme ici n'est pas celui qu'on retrouve en Europe.
:
Il ne fait aucun doute que vous avez raison lorsque vous dites que vous êtes un catalyseur. Pour le comité, la question est de savoir si vous serez un catalyseur dans les deux langues officielles, de A à Z, parfaitement. Avez-vous besoin d'une aide quelconque du gouvernement pour être un parfait catalyseur bilingue? Voilà la question du comité. Votre mémoire contient peu d'information à ce sujet.
Rassurez-nous à cet égard, non seulement en ce qui a trait aux Jeux du Canada, mais au sport en général, car de graves erreurs ont été commises, même récemment, lors des Jeux olympiques. Nous ne voulons plus que cela se reproduise. Le comité manquerait à son devoir s'il ne recommandait pas au gouvernement de faire tout ce qui est possible pour s'assurer que les deux langues officielles sont respectées. Voilà la question que l'on vous pose.
[Français]
Je voudrais poser mes questions en rafale, parce qu'on a peu de temps, monsieur le président.
Monsieur Corbeil et monsieur Nault, de Statistique Canada, merci beaucoup de cette présentation. C'était excellent. Que le français recule en proportion, on s'y attend, étant donné les centaines de milliers de nouveaux Canadiens qui, pour la plupart, ne parlent pas français. Cependant, que le bilinguisme des Canadiens hors Québec diminue, c'est très inquiétant. Que cela diminue chez les jeunes, c'est très inquiétant. Alors je veux savoir si vous allez pouvoir nous aider à expliquer ce phénomène à partir de statistiques très précises.
Par exemple, on sait que dans le cas des couples exogames, lorsque le parent non francophone parle le français, le taux de transmission de la langue française aux enfants est beaucoup plus élevé que lorsque le parent non francophone ne parle pas le français. Est-ce que vous êtes en mesure de nous donner des statistiques précises là-dessus? Ça nous aiderait beaucoup, comme comité, à cerner le problème. C'est le coeur du problème, à mon avis, pour l'avenir du bilinguisme au Canada. Les anglophones et les francophones se marient entre eux, et il faut qu'ils transmettent leur double héritage linguistique à leurs enfants. On a besoin de votre aide à ce propos.
Aussi, vous nous dites que le programme régulier du français langue seconde est en déclin. De 1992 à aujourd'hui, je crois, on est passé de 1,8 million à 1,38 million, soit une diminution de 23 %. Êtes-vous en mesure de nous dire dans quelles provinces ça s'est passé principalement? Ça nous aiderait à interpeller ces gouvernements. Je comprends que c'est de leur compétence, mais notre rôle est de nous assurer qu'on enseigne le français partout au Canada au programme régulier, et pas seulement dans les écoles d'immersion. Pour ce qui est des écoles d'immersion, si je ne m'abuse, vous avez tous les chiffres nécessaires pour nous montrer comment cela a augmenté. Alors voilà pour vous.
Merci, monsieur Wilson-Smith et M. Jedwab. Vos présentations m'ont grandement impressionné.
Très rapidement, je vous pose une question. Vous avez l'air d'être bien équipés au sein de vos organisations. Vous n'avez pas l'air de demander quoi que ce soit. Néanmoins, pour qu'on s'assure que le message touchant l'histoire et la recherche sur le Canada sera bien conçu dans les deux langues, quelles recommandations feriez-vous au gouvernement?
:
Si vous le permettez, je vais commencer par la recommandation et reviendrai aux autres sujets par après, au lieu de fournir des explications, car je sais que M. Dion veut connaître la recommandation.
Je veux répéter que nous ne sommes pas ici pour demander des ressources. Quand vous avez mentionné les ressources, je ne pensais pas que c'était l'objectif ici, alors je ne veux pas associer une recommandation à une demande de ressources. Mais s'il y a un point sur lequel je voudrais m'attarder, ce serait — que ce soit nous ou d'autres organismes avec lesquels nous travaillons — d'essayer de renforcer le réseau de personnes et les membres de la francophonie qui s'emploient à promouvoir l'importance de connaître l'histoire.
Permettez-moi maintenant de revenir en arrière. Julie a mentionné tout à l'heure qu'une année sur deux, notre conférence annuelle sur l'enseignement de l'histoire est tenue en français, et l'autre année, en anglais, ce qui n'est pas ce que j'avais espéré. Je souhaitais au départ que nous pourrions réunir des enseignants anglophones et francophones et des historiens, et que nous pourrions traduire toute la conférence. Toutefois, il y a trois ans — et j'espère que mes propos n'offenseront personne avec qui j'ai travaillé dans le passé —, lors de notre conférence avec l'association des enseignants d'histoire, avec qui nous travaillons dans les provinces, il a été très difficile de les convaincre d'intégrer le français.
Heureusement, les choses ont changé et les enseignants collaborent maintenant avec un groupe d'historiens francophones, mais cela n'a pas été facile. Ils ne jugeaient pas utile d'incorporer le français à la conférence parce que leurs enseignants étaient pour la plupart anglophones et n'en voyaient pas l'intérêt.
Tant sur le plan personnel que professionnel, je suis résolu à faire en sorte que le français soit intégré aux conférences, et ce sera le cas à la conférence qui se déroulera bientôt à Niagara Falls.
[Français]
Il serait vraiment important de renforcer le réseau des francophones qui enseignent l'histoire au secondaire partout au pays, non seulement pour les jeunes francophones, dans les écoles, qui ont besoin de connaître leur histoire, mais aussi pour ceux et celles qui, à l'extérieur de ces écoles, ont également besoin de connaître l'histoire du pays et la place importante qu'y occupe la dualité linguistique.
Beaucoup des immigrants qui arrivent au Canada — et je ne dis pas ici que c'est une question d'immigrants et de non-immigrants; il faut faire attention — ont aussi besoin de savoir, même s'ils n'apprennent pas le français en Colombie-Britannique ou ailleurs, que l'appui à notre communauté francophone minoritaire est un élément essentiel de notre histoire et une garantie, dans notre pays.
J'aimerais tout d'abord exprimer mon admiration et mon respect pour votre fils… Il y a environ 20 ans, j'ai fait un très bref séjour en Afghanistan à l'occasion d'un autre conflit. Quel que soit le temps que votre fils a passé en Afghanistan, j'ai pour lui une grande admiration.
Tout ce que nous avons fait et tout ce que nous faisons aujourd'hui dans le cadre de notre programme des anciens combattants, et dans tous les autres domaines d'ailleurs, nous le faisons dans les deux langues. La moyenne d'âge des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale est aujourd'hui de 89 ans et ils nous quittent au rythme de 500 par semaine. On devrait donc sans tarder leur rendre hommage et entendre leurs histoires. Nous envoyons quelquefois des conférenciers de langue française dans des communautés anglophones, ou l'inverse, mais nous nous faisons un point d'honneur de raconter leurs histoires. Comme je l'ai dit, nous avons dans nos archives sonores 2 500 récits de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, récits rapportés par des anciens combattants des deux groupes linguistiques.
Au début de l'année, nous avons commencé à recueillir les témoignages d'hommes et de femmes qui viennent de quitter les forces ou qui y sont encore, et qui rapportent leurs expériences en Afghanistan. Là encore, les deux groupes linguistiques sont évidemment représentés. On peut désormais faire un lien entre toutes les générations.
Récemment, j'étais en compagnie du lors de sa visite d'une école d'Ottawa. Il y avait un jeune homme de 31 ans qui avait participé à deux missions en Afghanistan. Il parlait couramment les deux langues — ayant été élevé dans un milieu comme on dit moitié-moitié — et relatait ses expériences dans une école bilingue.
Je dis souvent que si vous invitez un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale dans une école telle que celle que fréquente aujourd'hui mon fils de 11 ans… En 2039 il aura 38 ans et pourra dire: « J'ai entendu parler de la contribution de nos héros dans une guerre qui a eu lieu il y a un siècle. »
Nous cherchons surtout à raconter ces histoires, mais je le redis, tout ce que nous faisons, c'est envoyer les anciens combattants là où ils veulent aller. S'il s'agit d'une école de langue française en Colombie-Britannique, que ce soit une école d'immersion ou autre, nous ferons en sorte qu'on leur parle en français. S'il s'agit d'une école de langue anglaise à Sept-Îles ou à Baie-Comeau, ils auront leur conférence dans leur langue.