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Bonjour à tous. Merci de vous joindre à nous.
Nous accueillons aujourd’hui un certain nombre d’invités de marque. Merci d’être ici.
Plus important encore, nous avons aujourd'hui deux groupes de témoins, dont l’un, par vidéoconférence. Nous accueillons M. Connors, du Centre interservices des feux de forêt du Canada, ainsi que Michael Rosen, président d'Arbres Canada, accompagné de Léo Duguay.
Je crois savoir, monsieur, qu’à une époque, vous occupiez un siège ici, alors bon retour. Ce qui va suivre sera inutile pour vous parce que vous connaissez la procédure.
Pour les deux autres messieurs, nous allons accorder à chaque groupe un maximum de 10 minutes pour faire un exposé. Ensuite, nous passerons aux questions des membres du Comité. Vous pouvez faire votre exposé ou répondre à nos questions dans l’une ou l’autre des langues officielles. Je m’attends à ce qu’on vous pose des questions en français et en anglais, il y a des appareils disponibles pour l’interprétation si vous en avez besoin.
Monsieur Rosen et monsieur Duguay, vous pouvez commencer.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
C'est intéressant de me voir de l'autre côté de la médaille. Dans ma présentation, les gens vont me voir sous un angle un peu différent et pas du tout partisan. Les arbres ne sont pas partisans.
[Traduction]
Merci beaucoup de nous avoir invités Michael et moi. Je ne suis pas un expert en arbres, mais j’aime les arbres. Je sais à quel point ils sont importants pour les gens. Ils aident à assainir l’atmosphère. Ils aident les gens des collectivités à se sentir mieux. Ils offrent de l’ombre. Les arbres ont de nombreux atouts qui ont la faveur générale.
Il est intéressant de noter qu’Arbres Canada a été créé il y a longtemps, en 1992, grâce aux mesures prises par le gouvernement. Le gouvernement a financé un organisme pour planter des arbres. Nous dépendions à l'époque de l’argent du gouvernement, mais nous sommes désormais un organisme presque exclusivement financé par le secteur privé.
Les gens font des choses très intéressantes... Je fais partie d’une collectivité de 140 maisons et, cet automne, nous plantons 29 arbres fruitiers. Cela produira beaucoup plus de fruits et de noix comestibles que nous ne pourrons jamais en manger. Nous sommes partenaires d’un groupe appelé Hidden Harvest Ottawa, qui nous aidera à récolter et à redistribuer les aliments.
Depuis 1992, nous avons planté plus de 82 millions d’arbres. Nous plantons en moyenne plus de 300 000 arbres par an, tous financés presque exclusivement par le secteur privé.
Comme vous pouvez vous y attendre, l’association reçoit des appels provenant de vous et de groupes de tout le pays nous demandant ce qui se passe et ce qui peut être fait. Nous employons un grand nombre de forestiers qui sont des experts dans le domaine. Chaque fois que je fais quelque chose pour Arbres Canada, je suis toujours bien appuyé par un expert. Si vous avez des questions faciles, elles sont pour moi. Si vous avez des questions difficiles, elles sont pour les experts.
Notre expert aujourd’hui est le président d’Arbres Canada, il est avec nous depuis longtemps et connaît les arbres.
Mike.
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Merci beaucoup, monsieur Duguay.
Je suis très heureux d'être ici avec vous.
[Traduction]
Je m’appelle Mike Rosen. Je suis le président d’Arbres Canada. Je suis également un forestier professionnel agréé en Ontario, alors j’ai une certaine connaissance de ce milieu. J’ai travaillé pendant 35 ans en foresterie, d’une façon ou d’une autre.
Merci beaucoup de nous avoir invités. Ce dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est du dilemme auquel font face les Canadiens. Nous sommes les gardiens de 10 % des forêts du monde. Nous sommes le pays de la forêt. C’est très important pour notre pays, et pourtant nous sommes un peuple très urbain. Plus de 82 % des Canadiens vivent maintenant dans des villes et des villages. C’est le dilemme que nous, à Arbres Canada, essayons de résoudre, si vous voulez. Il s’agit d'intégrer les arbres dans la vie de gens qui sont essentiellement citadins.
Le Comité nous a demandé de venir parler des ravageurs forestiers. J’aimerais en parler brièvement, parce que vous m’avez posé une question précise au sujet du dendroctone du pin argenté et de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.
Le dendroctone du pin argenté est intéressant pour nous, parce que c’est un insecte indigène qui était normalement contrôlé par les basses températures en hiver. Nous n’avons plus ces températures. De plus, nous avons des étés chauds. Cela signifie que nous avons connu une prolifération du dendroctone du pin argenté à partir de 1996 en Colombie-Britannique. Il a complètement décimé la population de pins tordus latifoliés de la province. Puis, il a traversé les Rocheuses en 2006 et est entré en Alberta. Nous avons eu beaucoup de chance parce que nous avons travaillé avec la province de l’Alberta à un programme visant à remplacer les arbres qui se trouvaient sur des terres privées et qui ont été tués par le dendroctone du pin argenté.
Il y a un certain nombre de choses qui peuvent être faites pour essayer de limiter l’infestation du dendroctone du pin argenté, mais c’est incroyablement difficile, tout comme c’est difficile pour la tordeuse des bourgeons de l’épinette. La tordeuse des bourgeons de l’épinette est un autre insecte indigène. Il fonctionne sur un cycle de 35 à 40 ans, mais il dépend vraiment du sapin baumier mûr, voire trop âgé. Malheureusement, le sapin baumier n’est pas un arbre tellement apprécié des scieries. C’est une essence sous-utilisée, si vous voulez.
Il y a certaines choses que l’industrie peut faire pour protéger les arbres jusqu’à ce qu’ils soient prêts à être coupés, mais il s’agit surtout de palliatifs. C’est vraiment un insecte qui a une utilité écologique dans la forêt et qui fonctionne de façon cyclique.
On m’a aussi demandé de vous parler aujourd’hui de la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine. Arbres Canada faisait partie d’un effort plus vaste qui s’appelait la Stratégie nationale sur la forêt. Cette stratégie était active de 1988 à 2008. Il s'agissait d'une ONG gouvernementale qui a vraiment essayé de montrer au monde que le Canada s’oriente vers la durabilité des forêts. Dans la dernière version de cette stratégie, on a inclus les forêts urbaines. Lorsque la Stratégie nationale sur la forêt n’a pas été renouvelée après 2008, Arbres Canada a repris le flambeau en ce qui concerne la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine et nous l’avons maintenue jusqu'à aujourd'hui
Nous interagissons avec 950 professionnels de la forêt urbaine dans l'ensemble du pays pour mettre en oeuvre et maintenir la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine. Il est intéressant pour le Comité de noter que l'expression « foresterie urbaine » a été inventée par un Canadien. M. Erik Jorgensen, de l’Université de Toronto, a inventé ce terme en 1974, il était jusqu’à tout récemment totalement oxymoronique. On ne pouvait pas mettre les mots « urbain » et « foresterie » ensemble. Ce n’est que récemment que les gens ont vraiment compris. Il y a maintenant une prolifération de groupes dans tout le Canada, comme Trees London, GreenHere et Soverdi, qui s’efforcent de maintenir nos villes et nos collectivités vertes.
L’ironie dont je veux vous parler, c’est que, contrairement à tous les autres pays du G8, chez nous, la foresterie urbaine n'est pas vraiment reflétée au niveau fédéral. Elle est reléguée au niveau des municipalités. Cela contraste fortement par rapport à nos amis du Sud, les États-Unis, qui ont, au niveau des sous-ministres, une personne chargée des forêts urbaines. Il y a plusieurs raisons historiques à cela, mais c’est quelque chose que nous aimerions vraiment voir corriger.
Nous n’avons pas à vous dire à quel point les villes sont importantes. Peu importe la façon dont on voit les choses, nous avons besoin d’arbres dans nos villes. Les gens vivent dans nos villes. À part cela, il y a aussi un élément économique. Nous devons attirer les meilleures entreprises et les meilleurs cerveaux dans les villes canadiennes. Nous sommes en concurrence avec toutes les autres villes du monde. L’industrie veut placer ses travailleurs dans des endroits verts et accueillants, et nous estimons que les arbres y contribuent. Je veux simplement vous faire comprendre que les arbres ne sont pas seulement une question d’esthétique. C’est aussi une question de gagne-pain.
Il y a beaucoup de problèmes dans nos forêts urbaines. En fait, leur nombre a diminué au cours des 20 dernières années. Notre couvert arboré a diminué au cours des 20 dernières années et nous voulons vraiment que cette situation soit corrigée. Il y a un certain nombre de choses que nous pourrions faire, mais je veux surtout vous dire que, s’agissant de la maladie hollandaise de l’orme, de l’agrile du frêne ou de tout ce qui envahit nos forêts urbaines, nous avons besoin de l’aide du gouvernement fédéral.
Je cède la parole à Léo.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de me donner l’occasion de comparaître devant vous ce matin.
Je comprends que vous vous intéressez surtout aux ravageurs forestiers. Je ne suis pas un expert en ce qui concerne la relation entre les ravageurs forestiers et la quantification de la charge de combustible subséquente disponible pour les feux de végétation. Cependant, je peux dire avec une certaine confiance qu’il suffit de penser à la Colombie-Britannique en 2017 et en 2018 et à l’intensité accrue des incendies dans les régions touchées par le dendroctone du pin argenté. J’ajouterais qu’en 2018, en Ontario, certaines des régions qui ont brûlé avaient été endommagées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette.
J’aimerais consacrer mon temps de ce matin au problème croissant des feux de forêt au Canada, qui est corrélé à l’augmentation des combustibles disponibles liés aux ravageurs forestiers et aux défis associés à notre capacité d’intervention.
Le Canada connaît une augmentation de l’incidence et de l’intensité des incendies de végétation. Au fur et à mesure que les effets des changements climatiques augmenteront, la taille et la gravité des incendies augmenteront et la saison des incendies s’allongera. En même temps, il y a plus d’activité humaine dans les forêts, ce qui a de plus grandes conséquences sur la santé et la sécurité sociale et économique des Canadiens.
Récemment, nous avons connu des températures record sur quatre continents. Les saisons de feux de forêt au Canada sont plus longues, la taille et l’intensité des feux de forêt augmentent et les effets des feux de forêt évoluent à un rythme alarmant.
Les états d’urgence provinciaux liés aux feux de forêt ont été déclarés en Saskatchewan en 2015, en Alberta en 2016 et en Colombie-Britannique en 2017 et en 2018. Depuis 2011, environ 175 000 personnes ont été évacuées des collectivités canadiennes en raison des feux de végétation. La santé publique, les collectivités, l’infrastructure, l’environnement et l’économie sont également touchés. Depuis 2015, les services de lutte contre les incendies ont été entièrement engagés à l’échelle nationale et une aide internationale a été nécessaire. Cette tendance se poursuivra.
Bien que les statistiques n’aient pas été entièrement compilées pour la saison des feux de forêt de 2018, je peux vous dire intuitivement, d'après l'expérience de notre organisation, que de nouveaux records seront établis en ce qui concerne la multiplicité des provinces et des territoires concernés simultanément, notamment en 2018, le Québec, l'Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique.
Le partage des ressources en personnel et en équipement à l’échelle pancanadienne et internationale constitue une exigence annuelle. Depuis 2015, le Canada a importé près de 2 000 ressources humaines hautement qualifiées et expérimentées venant de partenaires internationaux pour répondre aux exigences accrues de lutte contre les feux de forêt.
Les incendies de végétation constituent un problème de gestion des feux de forêt, de sécurité publique, de santé publique, de changements climatiques et ils touchent les collectivités; les collectivités autochtones, rurales et éloignées étant particulièrement vulnérables aux changements climatiques.
En 2005, la Stratégie canadienne de lutte contre les feux de forêt a été signée et approuvée par tous les ordres de gouvernement au Canada. Malheureusement, l’engagement financier prévu dans la stratégie n’a pas été respecté et, bien que des progrès supplémentaires aient été réalisés, ces progrès sont loin d’être suffisants. Heureusement, en 2016, la stratégie a été mise à jour et renouvelée et elle est maintenant au centre des préoccupations du Conseil canadien des ministres des Forêts, qui a récemment accepté à Halifax d’accélérer sa mise en oeuvre, mais l’urgence de cette mise en oeuvre ne peut être sous-estimée alors que les effets des changements climatiques se font sentir au Canada et que les règles du jeu continuent de changer.
Des changements profonds sont nécessaires. Il est urgent que tous les Canadiens mettent en oeuvre la Stratégie canadienne de lutte contre les feux de forêt, et ce, avec beaucoup de célérité. Cela concernera certainement le gouvernement fédéral.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir donné l’occasion de m’adresser à votre comité.
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Merci à tous de votre présence.
Je poursuis avec M. Connors.
Tout d'abord, je tiens à vous remercier, vous et tous les services des incendies du pays, pour le travail que vous faites. Je viens de la vallée de l'Okanagan, en Colombie-Britannique, qui a connu une période difficile dans trois des quatre dernières années. Vous avez mentionné les deux dernières années en particulier. Si nous n'avions pas de feu comme tel dans notre cour, c'était de la fumée épaisse.
Au milieu de juillet, j'ai eu l'occasion de visiter la principale base de soutien aérien à Penticton, qui couvre le sud de la province. Il n'y avait pas eu grand-chose à faire jusque-là, mais pendant que je visitais les avions et que j'étais bien installé dans le poste de pilotage, la sonnerie d'alarme a retenti et je me suis vite écarté. Mes hôtes n'ont pas dû arrêter une minute avant la fin du mois d'août.
Je sais que vous n'êtes pas spécialiste des ravageurs, et j'aimerais dire qu'un grand nombre des feux étaient dans les régions touchées par le dendroctone du pin argenté, et j'attends encore les rapports et les données scientifiques à ce sujet. D'après ce que j'ai lu cet été, lorsque les arbres sont rouges et ont encore des aiguilles mortes, le risque est élevé.
Lorsque 58 % des pins tordus meurent en Colombie-Britannique, c'est un peu par hasard que vous allez voir beaucoup de feux dans ces régions. Je m'arrête là, parce que cela dépasse votre domaine d'expertise.
Je voulais vous poser une question, et vous me direz peut-être que vous ne le savez pas non plus. Pour l'avenir, en Colombie-Britannique, la forêt est dévastée dans l'intérieur par le dendroctone du pin argenté et maintenant par le feu, et nous traversons une période où nous devrons reconstruire nos forêts, replanter. Avez-vous des idées sur ce processus ou savez-vous si les organismes de lutte contre le feu sont parties prenantes dans ces plans pour l'avenir pour ce qui est de la conception de forêts plus résistantes au feu?
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La ville de Toronto s'étend sur 630 kilomètres carrés et compte 2,8 millions d'habitants. La foresterie urbaine est une section de la division des parcs, de la foresterie et des loisirs, qui est chargée d'assurer des services d'entretien, de plantation et de protection de la forêt urbaine. Elle fournit ces services dans des secteurs comme les parcs, les grands espaces naturels et les paysages de rue.
La section de la politique et de la planification de la foresterie urbaine appuie la division pour l'élaboration de la politique environnementale, l'administration de la gestion des biens et des travaux, les rapports au conseil et d'autres services. Environ 350 employés travaillent à la division de la foresterie urbaine de Toronto.
Les soins de santé forestière sont un service assuré dans le cadre de l'entretien de la forêt urbaine. Des professionnels de la santé forestière répondent aux questions des résidents au sujet de la santé des arbres de la ville, dont bon nombre relèvent de l'esthétique, alors que d'autres sont de véritables problèmes de santé.
Le groupe des soins de santé forestière de la ville élabore et gère proactivement des programmes de lutte antiparasitaire, allant de la surveillance des parasites jusqu'au traitement, en passant par les suivis de contrôle et la communication. Cette petite équipe de sept personnes s'est dotée des outils nécessaires à la lutte antiparasitaire. Elle travaille depuis longtemps avec des partenaires comme le Service canadien des forêts, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, le ministère des Richesses naturelles, d'autres groupes municipaux, des chercheurs universitaires et d'autres organismes. Ces partenariats ont occupé une place essentielle dans le soutien à la gestion des ravageurs forestiers à Toronto.
Les insectes et les maladies indigènes jouent un rôle écologique essentiel dans les forêts canadiennes. Cependant, les insectes et les maladies indigènes et non indigènes peuvent devenir des nuisances importantes lorsque les infestations sont graves au point de détruire ou d'endommager de vastes zones forestières ou d'infester les produits forestiers canadiens destinés à l'exportation. Le dendroctone du pin argenté, la tordeuse des bourgeons de l'épinette, la spongieuse européenne et la maladie hollandaise de l'orme sont des exemples des ravageurs bien connus qui ont eu des répercussions économiques importantes sur les forêts canadiennes.
La ville de Toronto investit actuellement environ 2,5 millions de dollars par année dans des programmes de lutte contre les ravageurs forestiers — insectes et maladies — dans le cadre d'un budget global de gestion forestière de 68,7 millions de dollars. Entre 2010 et 2018, la ville de Toronto a investi plus de 70 millions de dollars dans la gestion du problème de l'agrile du frêne.
En plus des programmes de lutte antiparasitaire en cours et des services de vulgarisation, nous surveillons les ravageurs qui représentent une menace pour l'avenir, y compris le puceron lanigère de la pruche, l'encre des chênes rouges, le flétrissement du chêne, la maladie des milliers de chancres et le chancre du noyer cendré. La population d'arbres associés à ces ravageurs à Toronto est faible, soit environ 2,5 % de la population totale d'arbres à Toronto, mais l'impact associé à la perte de la diversité des espèces d'arbres indigènes et des communautés de flore et de faune qui y sont associées est très préoccupant.
Il existe un lien social avec les arbres qui suscite des émotions allant bien au-delà de ce que l'industrie, les biologistes et les agents immobiliers pourraient voir dans la valeur d'un arbre. Les chênes noirs de High Park, les chênes rouges des quartiers de Toronto comme Baby Point, le Beaches et le parc Moore, et les pruches des ravins de Toronto ont tous une valeur qui n'est pas facile à décrire en termes environnementaux ou financiers.
Le rassemblement pour sauver le chêne sur la promenade Coral Gable, à North York, témoigne du lien affectif que certains résidents établissent avec les arbres. Les citadins et les propriétaires fonciers ruraux sont d'importants intervenants dans les forêts du Canada, et il importe d'appuyer les programmes de santé forestière, en particulier la surveillance et l'éducation dans toutes les collectivités, surtout lorsque les impôts fonciers locaux sont insuffisants pour permettre ces services.
Le gouvernement fédéral, par l'entremise de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, a un rôle essentiel à jouer dans l'établissement des protocoles d'éradication. Toronto a travaillé de près avec l'ACIA pendant les 14 années d'éradication du longicorne asiatique de même qu'aux premiers jours de l'infestation de l'agrile du frêne. Toronto a participé activement à des sondages, et nous avons aussi appuyé les activités de recherche visant à mettre au point des outils de détection et à améliorer les connaissances sur la dynamique des hôtes.
Lorsque le longicorne asiatique a été introduit à Toronto, on en savait très peu sur les espèces hôtes que le longicorne infesterait et dans lesquelles il se reproduirait. C'est ainsi que de nombreux arbres ont été abattus inutilement parce qu'ils étaient considérés comme hôtes potentiels pour les ravageurs. Aujourd'hui, après des années de recherche concertée, nous comprenons beaucoup mieux non seulement les espèces hôtes, mais encore les modes de dispersion et la meilleure façon de réaliser des relevés de détection précoce, ainsi que la façon de gérer une équipe d'enquête efficace sur une longue période.
Toronto a appuyé cette recherche en fournissant de la main-d'oeuvre et de l'équipement pour le prélèvement des spécimens ainsi que de l'espace pour une installation d'élevage. Le partenariat a été mutuellement avantageux en ce qu'il a favorisé l'évolution du programme d'éradication des ravageurs, et il débouchera sur un programme d'éradication plus efficace et moins coûteux lorsqu'une nouvelle infestation sera découverte au Canada.
Un expert scientifique du Service canadien des forêts a dirigé une équipe de scientifiques et de spécialistes de Ressources naturelles Canada, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, du ministère des Richesses naturelles, des États-Unis, des universités, ainsi que des municipalités et des offices de protection de la nature pour orienter le programme d'éradication. Il s'est révélé un modèle très efficace pour orienter l'éradication du longicorne asiatique.
Si le rôle de l'Agence canadienne d'inspection des aliments dans la définition des protocoles d'éradication est clair, la transition de l'éradication à la lutte antiparasitaire ne l'est pas. Dans le cas de l'agrile du frêne, il n'y avait pas de soutien aux activités de gestion au niveau de l'orientation et du financement. Il est clair qu'il faut des plans de formation et de gestion plus efficaces pour l'éventail des ravageurs, des plans qui pourront être appliqués à tous les types de terres, y compris les terres domaniales, les terres provinciales ou les parcs nationaux et les terres protégées, les terres appartenant aux municipalités et les terres privées. Actuellement, le mandat pour la définition de cette gestion appartient au propriétaire. Dans certains cas, les propriétaires ont du personnel qualifié pour aider à l'élaboration des plans propres au site, mais dans d'autres, cette expertise fait défaut. La gestion est laissée aux fournisseurs de services, comme les arboriculteurs et les entreprises de services forestiers embauchés à contrat, ou aux propriétaires fonciers qui « le font eux-mêmes ».
On peut faire valoir que le gouvernement pourrait donner davantage d'orientation pour les activités de gestion de l'élagage, de l'enlèvement ou du remplacement des arbres, ainsi que pour leur élimination. À titre d'exemple, des restrictions saisonnières d'élagage contribueraient à réduire la propagation du flétrissement du chêne, mais les documents des organismes gouvernementaux sont d'abord et avant tout axés sur l'identification. Il devrait y avoir les possibilités de formation continue, à dispenser à l'échelle régionale dans le cadre d'ateliers ou via le Web.
Le Service canadien des forêts a fourni un soutien essentiel à la mise au point de produits antiparasitaires, comme le TreeAzin et le Bacillus thuringiensis, tous deux utilisés par la ville de Toronto [Note de la rédaction: difficultés techniques] et pour la spongieuse. Il est important que le Service canadien des forêts continue d'appuyer le développement de ces produits.
Les ravageurs forestiers ne connaissent pas les limites municipales ou provinciales ni les frontières internationales. Les scientifiques du gouvernement fédéral sont bien placés pour coordonner la recherche sur les ravageurs considérés comme un risque élevé pour les forêts canadiennes. La mise sur pied d'équipes scientifiques est essentielle dès les premiers stades de la lutte antiparasitaire pour recommander des programmes efficaces de prévention et d'éradication précoce. Ces équipes peuvent aussi éclairer les plans de gestion qui entreront en vigueur si l'éradication ne réussit pas ou dans les zones réglementées qui sont très vastes.
Le comité scientifique qui s'est vu confier la mission de gérer l'ALHB, c'est-à-dire le longicorne asiatique, a été extrêmement utile pour accroître les connaissances grâce à un soutien à la recherche ciblée et à la gestion collaborative. Il faudrait reprendre ce modèle avant la prochaine éradication de ravageurs. Les experts fédéraux et provinciaux pourraient piloter un groupe de spécialistes pour collaborer à l'élaboration de programmes de lutte antiparasitaire et guider les programmes de recherche requis.
On ne saurait trop insister sur l'importance de la collaboration. Les municipalités ne sont pas bien placées pour diriger ces groupes de concertation, bien que nous apportions des connaissances pratiques, que nous offrions des services arboricoles pour faciliter la recherche et que nous participions à des programmes comme la surveillance ou la participation du public à des initiatives de sensibilisation. Il est crucial que les différents ordres de gouvernement se concertent.
En ce qui concerne l'évolution climatique, les projections annoncent un changement de notre climat. Un rapport de Toronto sur une étude des déterminants météorologiques et climatiques à venir fait état d'un changement estimé pour 40 ans après la période de 2000 à 2009. On y fait état de choses comme une augmentation des précipitations maximales en une journée, qui passeront de 66 à 166 millimètres; des augmentations de la température quotidienne maximale, qui passerait de 33 °C à 44 °C; du nombre de jours où les températures seront inférieures à -10 °C, qui passerait de 25 à zéro; et du nombre de jours où les températures seront supérieures à 24 °C, qui passerait de 10 à 180 jours, ce qui fait qu'il faudra beaucoup plus de climatisation.
Nous savons que ces changements auront d'importantes répercussions sur les résidents de Toronto, mais les répercussions sur la santé des forêts demeurent largement méconnues. Par exemple, dans le passé, le contrôle de la population de spongieuses se faisait naturellement, les températures hivernales extrêmes ayant contribué à la mortalité des masses d'oeufs. À l'avenir, les températures ne seront pas assez froides pour provoquer la mortalité et les praticiens de la santé forestière devront se tourner vers des mesures de contrôle biologique ou des programmes de pulvérisation continue pour venir à bout des ravageurs.
Il est important de soutenir la recherche visant à prédire, par exemple, le déplacement des ravageurs, l'expansion des gammes d'hôtes et les changements dans la dynamique des ravageurs et des hôtes. Malgré les pressions politiques visant une réduction de la réglementation gouvernementale, il est important que le gouvernement fédéral maintienne ses programmes de recherche. En cette période de grands changements écologiques et climatiques, nous devons mettre au point des outils pour lutter contre de nouveaux parasites. Il est également important de soutenir l'approbation de nouvelles technologies, comme l'utilisation de drones pour la pulvérisation à très faible volume.
Dans un récent article du Globe and Mail, j'ai lu que l'une des plus grandes faiblesses de l'humanité était notre incapacité à percevoir le changement graduel. Les biologistes constatent que chaque génération s'habitue à un écosystème affaibli. Notre idée d'abondance biologique est constamment revue à la baisse, à notre insu. Ma génération n'a jamais vu de châtaigniers américains. Mes enfants ne se souviendront probablement pas des frênes du Canada, seulement des chênes et des écureuils qui peuplaient jadis leur univers extérieur.
Si nous ne nous souvenons plus de ce que nous avons perdu, comme faire du camping sous les pruches dans le parc Algonquin, allons-nous reconnaître l'importance de protéger le paysage après la disparition des pruches pour nous assurer que le site est capable de se rétablir et de former une nouvelle forêt? L'histoire nous dit que la plupart des gens ne sauront le faire, à moins que nous les aidions à reconnaître les changements qui surviennent au fil du temps. C'est seulement grâce à une collaboration efficace et une sensibilisation accrue à l'environnement que nous pourrons aider les Canadiens à apprécier l'exceptionnelle diversité des paysages naturels du Canada.
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Merci beaucoup, je suis très heureux d'être ici.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral est responsable de la gestion des urgences au niveau national dans sa compétence exclusive et sur les terres et propriétés sous responsabilité fédérale. Les gouvernements provinciaux et territoriaux ont la responsabilité de gérer les urgences dans leurs champs de compétence respectifs, sauf si la loi permet une intervention directe du gouvernement fédéral ou le partage des responsabilités. Il suffit de penser aux incidents ferroviaires, par exemple.
[Français]
Le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile est responsable d'assurer le leadership en matière de gestion des urgences au Canada et d'assurer une réponse coordonnée aux événements touchant à l'intérêt national, y compris le terrorisme et les catastrophes d'origines naturelles ou humaines. Grâce au Centre des opérations du gouvernement et aux bureaux régionaux, nous travaillons en étroite collaboration avec d'autres ministères et organismes fédéraux, ainsi qu'avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les organisations de gestion des urgences et d'autres partenaires clés pour veiller à ce que les répercussions pour les personnes, les biens et les infrastructures soient réduites au minimum.
[Traduction]
Le Centre des opérations du gouvernement est une organisation interministérielle qui soutient le ministre dans son rôle de leadership et de coordination des mesures d'urgence. Le COG appuie la coordination des interventions fédérales lors d'événements touchant l'intérêt national, notamment les incendies de forêt majeurs. En cas de catastrophe, il coordonne les interventions en étroite collaboration avec des ONG et d'autres ministères fédéraux.
Pendant la phase d'intervention immédiate lors d'une urgence comme un incendie de forêt majeur, les collectivités mobilisent les capacités de prestation de service des Premières Nations, des municipalités, des provinces, des territoires et des tiers fournisseurs de services de gestion d'urgence comme la Croix-Rouge canadienne.
Chaque année, le COG collabore avec les provinces et les territoires afin d'effectuer une évaluation préliminaire des risques liés aux tendances générales prévues pour la prochaine saison des incendies. Cette évaluation est fondée sur les risques d'incendie potentiels déterminés par les capacités de modélisation de Ressources naturelles Canada.
[Français]
À la suite d'une évaluation initiale des risques, le Centre des opérations du gouvernement mobilise les principaux intervenants fédéraux et provinciaux pour la préparation d'un plan d'urgence pour la saison des incendies en milieu périurbain. En plus du plan d'urgence, le Centre des opérations du gouvernement met sur pied une équipe responsable de coordonner la planification particulière pour la saison, de veiller à ce que des dispositions soient en place pour l'accès aux ressources d'observation de la Terre, notamment l'imagerie satellite, de se préparer à la prestation de services de géomatique et d'imagerie qui peuvent être demandés par les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux et de préparer le gouvernement à d'éventuelles demandes d'assistance de la part des provinces, des territoires et également du ministère des Services aux Autochtones Canada.
Le Centre des opérations du gouvernement maintient une communication continue tout au long de la saison des incendies de forêt, et dans le cas d'un incendie de forêt majeur, il communique les connaissances de la situation en produisant des rapports exacts en temps opportun. Le Centre des opérations du gouvernement surveille ces événements en permanence et le compte rendu quotidien du Centre est communiqué aux partenaires.
[Traduction]
Pendant la saison des incendies de forêt, Ressources naturelles Canada et le Centre interservices des feux de forêt du Canada coordonnent la répartition des ressources de lutte contre les incendies à l'échelle nationale. Comme vous le savez déjà, le CIFFC sollicitera des ressources internationales au besoin. Services aux Autochtones Canada joue un rôle de premier plan dans la collaboration avec les provinces et les territoires pour la gestion des urgences afin de s'assurer que les communautés des Premières Nations reçoivent les services d'intervention et de rétablissement nécessaires. Pendant un incendie de forêt, Sécurité publique Canada travaille avec diligence pour coordonner une intervention en étroite collaboration avec une vaste gamme de partenaires, dont la Croix-Rouge canadienne.
Quant à la stratégie de gestion des urgences, conformément au mandat du de s'engager à travailler avec les provinces et les territoires, les peuples autochtones et les municipalités à l'élaboration d'un plan d'action exhaustif permettant au Canada de mieux prévoir les catastrophes naturelles et les urgences liées au climat, Sécurité publique Canada travaille avec des partenaires à l'élaboration d'une stratégie qui permettra à tous les Canadiens d'avoir accès aux outils et aux ressources dont ils ont besoin avant, pendant et après une catastrophe, notamment d'un incendie de forêt. À la suite de consultations auprès d'un large éventail d'intervenants, nous avons établi cinq objectifs stratégiques pour la stratégie de gestion des urgences.
Premièrement, améliorer la collaboration et la gouvernance dans l'ensemble de la société afin de renforcer la résilience. Deuxièmement, améliorer la compréhension et la sensibilisation à l'égard des risques de catastrophes afin de permettre une prise de décisions éclairées et fondées les risques dans tous les secteurs de la société. Troisièmement, multiplier les activités de prévention et d'atténuation des catastrophes dans l'ensemble de la société. Quatrièmement, améliorer les activités de préparation afin de permettre une meilleure capacité d'intervention et une meilleure coordination et de favoriser l'introduction de nouvelles capacités. Cinquièmement, tirer parti des leçons apprises et des pratiques exemplaires pour améliorer la résilience, notamment en reconstruisant mieux ou, comme le dirait mon ministre, en reconstruisant mieux et plus vite, afin de minimiser les répercussions des catastrophes futures.
[Français]
Sécurité publique Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires et en partenariat avec les collectivités autochtones, poursuivra le travail pour faire progresser cette vision nationale de la gestion des urgences. En mai dernier, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la gestion des urgences ont convenu que les fonctionnaires devaient accélérer les consultations restantes pour veiller à ce qu'on puisse approuver une stratégie au début de l'année 2019.
En mai 2017, les ministres ont également convenu de travailler en collaboration avec les représentants des collectivités autochtones afin d'élaborer un répertoire des capacités en matière de gestion des urgences dans les collectivités autochtones du Canada.
[Traduction]
Sécurité publique Canada, en partenariat avec l'Assemblée des Premières Nations et d'autres représentants autochtones nationaux, élabore le répertoire des capacités en matière de gestion des urgences. L'inventaire permettra de prendre des décisions éclairées en fonction des risques en améliorant notre compréhension des défis et des ressources existantes en matière de gestion d'urgence dans les communautés autochtones. Nous travaillons évidemment en étroite collaboration avec Services aux Autochtones Canada.
Plus précisément, les ministres FPT et les dirigeants autochtones se sont engagés à dresser un répertoire des risques auxquels sont confrontées les collectivités autochtones et à établir des plans d'urgence et des capacités pour faire face à ces risques. Cette approche, fondée sur une participation accrue, s'appuie sur les principes clés de l'élaboration conjointe de solutions de gestion des urgences autochtones qui sont durables, inclusives et culturellement adaptées. Le projet de répertoire des Autochtones a réuni de nombreux partenaires dans le but d'élaborer une méthodologie qui permettra aux collectivités autochtones de donner leur point de vue sur les défis en matière de gestion des urgences qui ont une incidence sur leurs collectivités, ainsi que sur les pratiques exemplaires communautaires considérées comme des réussites.
Le projet sera mis à l'essai dans certaines communautés autochtones du Canada au cours de l'automne. Nous avons été très occupés cet été. Nous avons rencontré des dizaines de communautés. Les résultats des projets pilotes orienteront le déploiement pancanadien du projet au début de 2019.
Malgré les améliorations apportées à la coordination de l'intervention fédérale, il reste encore beaucoup de travail à faire pour moderniser l'ensemble du système de gestion des urgences afin de renforcer la résilience et d'améliorer l'état de préparation en cas de répercussions futures sur le climat. Comme la plupart des urgences, les incendies de forêt sont gérés à l'échelle locale et provinciale. Lorsqu'une situation d'urgence dépasse sa capacité d'intervention, la province peut solliciter l'aide du gouvernement fédéral par l'entremise du Centre des opérations du gouvernement qui coordonne l'intervention fédérale en cas d'événements touchant l'intérêt national. Les bureaux régionaux de Sécurité publique Canada et le COG collaborent avec les provinces pour s'assurer que les besoins sont satisfaits et que la sécurité des Canadiens est protégée.
En 2017-2018, les collectivités des Premières Nations ont demandé l'aide fédérale qui leur a été fournie par les Forces armées canadiennes. En 2017, 25 communautés des Premières Nations ont été évacuées et 1 915 personnes ont été déplacées. En 2018, 25 communautés ont aussi été évacuées et plus de 2 200 personnes ont été déplacées. L'assistance fédérale aux provinces est plus visible lorsque les Forces armées canadiennes interviennent. Des militaires ont été déployés sur le terrain et ont participé à la mise en place de murs de sable et aux opérations de nettoyage.
Les autres contributions du gouvernement fédéral comprennent les services d'imagerie et de géomatique, comme le Programme national de surveillance aérienne, ou l'apport de fournitures d'urgence provenant du Système de la réserve nationale d'urgence. À la fin de chaque saison des incendies de forêt, le Centre des opérations du gouvernement dirige un exercice de leçons apprises avec ses partenaires afin de déterminer les pratiques exemplaires et les points à améliorer. Les données recueillies au cours de cet exercice éclaireront les processus futurs de planification.
Monsieur le président, je vais m'arrêter ici.