Merci et bonjour.
Je suis heureux d’être ici pour parler du rôle des mesures d’efficacité énergétique dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques.
Comme vous le savez, le cadre est notre plan national et vise à rendre le Canada plus résilient aux impacts des changements climatiques tout en nous permettant d’atteindre notre objectif de réduction des émissions de 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030. Le cadre permet d’atteindre cet objectif grâce à un certain nombre de mesures complémentaires réparties sur quatre piliers.
L’amélioration de l’efficacité énergétique a toujours joué un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ici et partout dans le monde et elle occupe une place importante dans le cadre. Pour vous donner une idée du rôle que jouent les mesures d’efficacité énergétique, je vais vous donner un bref aperçu du cadre pancanadien et de la façon dont il a été élaboré.
La réunion des premiers ministres à Vancouver a lancé un processus auquel ont participé un certain nombre de groupes de travail, un pour chaque pilier. Les groupes étaient composés de représentants des provinces, des territoires et du gouvernement fédéral. Nous avons travaillé avec les peuples autochtones, mené des consultations publiques auprès des parties intéressées et dressé une longue liste de choix possibles qui ont été soumis à la réflexion. Ces commentaires ont servi de base à l’élaboration d’options dans les rapports et, en fin de compte, dans le cadre pancanadien, qui a été convenu en décembre 2016.
J’ai présidé le groupe de travail sur les mesures d’atténuation, avec un homologue de la Colombie-Britannique. Dès les premières étapes, l’efficacité énergétique a été envisagée et est demeurée un élément important de cet ensemble de mesures visant à réduire les émissions. Dans le rapport produit par le groupe de travail, les possibilités que nous avons proposées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre par des mesures d’efficacité énergétique concernaient l’industrie et l’environnement bâti en général.
Les mesures d’efficacité énergétique reflétées dans le cadre ont été tirées de ces options. Elles comprennent une longue liste dont vous entendrez parler plus en détail aujourd’hui, y compris l’amélioration de l’efficacité énergétique de l'industrie; des codes modèles du bâtiment conçus pour la consommation nette zéro; la modernisation des bâtiments existants, y compris l’élaboration d’un code modèle pour les bâtiments existants; l’amélioration de l’efficacité énergétique des appareils et de l’équipement en établissant de nouvelles normes pour l’équipement de chauffage et d’autres appareils; et l'appui aux codes du bâtiment et aux habitations écoénergétiques dans les logements autochtones et les collectivités autochtones.
Nous avons fait pas mal de progrès dans tous les domaines de la mise en oeuvre de ces mesures. Nous avons un rapport annuel sur ces données qui est remis aux premiers ministres, que nous pourrions transmettre au Comité si cela vous intéresse.
En ce qui concerne l’efficacité énergétique des industries, le gouvernement fédéral a apporté des modifications au Règlement sur l’efficacité énergétique, qui est entré en vigueur en juin 2017, pour un certain nombre de catégories de produits. Ce sera important pour améliorer le rendement de ces appareils. Le nouveau programme de certification ENERGY STAR pour l’industrie a été lancé et un nouveau programme mettant au défi les industries a été annoncé.
En ce qui concerne l’environnement bâti, les ministres de l’Énergie à l'échelon fédéral, provincial et territorial collaborent à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments dans le cadre de la Stratégie canadienne de l’énergie et les ministres de l’Énergie ont publié la Stratégie canadienne sur les bâtiments, qui est liée au cadre pancanadien. Des exigences en matière d’efficacité énergétique pour les nouveaux bâtiments sont également mises en oeuvre et des programmes d’aide financière appuient les rénovations.
De plus, des enveloppes de financement clés ont été annoncées pour appuyer les mesures d’efficacité énergétique, qui sont toutes en cours de mise en oeuvre.
Je vais m’arrêter ici et céder la parole à ma collègue Helen, qui vous en dira davantage sur les initiatives d’Environnement Canada liées à l’efficacité énergétique.
Je suis également heureuse d’être ici aujourd’hui pour parler du rôle de l’efficacité énergétique au Canada et de sa contribution aux engagements du Canada en matière de changements climatiques pris à Paris. Comme mon collègue Matt Jones vous l’a déjà dit, le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques est notre plan national sur les changements climatiques. Il vise à rendre le Canada plus résilient face aux répercussions des changements climatiques tout en nous aidant à atteindre notre objectif de réduction des gaz à effet de serre de 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030.
L’efficacité énergétique est un élément important de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et fait partie de l’aspect réglementaire des mesures complémentaires que nous mettons en oeuvre pour réduire ces émissions. Je vais parler davantage de certaines de ces mesures complémentaires, y compris celles qui ont trait au méthane dans le secteur pétrolier et gazier, au transport, à l’électricité et à la norme sur les carburants propres.
Dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, nous avons réaffirmé notre engagement à réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier de 40 % à 45 % sous les niveaux de 2012 d’ici 2025. Pour ceux d’entre vous qui ne le savent pas, le méthane est un puissant gaz à effet de serre. Il est 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone et représente environ 15 % des émissions totales de gaz à effet de serre du Canada. Le secteur pétrolier et gazier est celui qui contribue le plus aux émissions de méthane au Canada.
En avril 2018, Environnement et Changement climatique Canada a publié un règlement fédéral sur le méthane afin de respecter cet engagement et de réduire les émissions de méthane. Nous avons mené de vastes consultations auprès des provinces, des territoires, de l’industrie, des organisations environnementales et des peuples autochtones afin de mettre en place un règlement solide et rentable. Le règlement a été conçu pour promouvoir l’innovation et offrir de la souplesse afin de permettre à l’industrie de faire les choix de mise en conformité les plus rentables.
Les transports représentent environ 25 % des émissions totales de GES au Canada, dont la moitié proviennent des véhicules de tourisme, ou ce que nous appelons les véhicules légers. Notre réglementation actuelle sur les véhicules légers limite les émissions de gaz à effet de serre et a des répercussions connexes sur la réduction de la consommation d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique. La réglementation vise à promouvoir l’innovation et à donner à l’industrie la souplesse nécessaire pour faire les choix de mise en conformité les plus rentables. Les nouveaux véhicules de l’année modèle 2025 devraient consommer environ 50 % de carburant en moins et émettre 50 % moins de gaz à effet de serre que les véhicules construits en 2008.
Le nouveau Règlement sur les émissions des véhicules lourds du Canada, publié en mai 2018, instaure des normes sur les gaz à effet de serre pour une gamme complète de véhicules lourds et de moteurs. Ces normes vont augmenter en rigueur de 2021 à 2027. On estime que, pour certains types de véhicules, l'on peut s'attendre à des réductions de la pollution pouvant atteindre 25 % pour les véhicules lourds de l’année modèle 2027.
En ce qui concerne l’électricité, environ 80 % de l’électricité produite au Canada provient de sources qui n’émettent pas de gaz à effet de serre, comme l’énergie nucléaire, éolienne ou hydroélectrique. Cependant, les 20 % restants proviennent de sources qui émettent des GES. Le 16 février 2018, Environnement et Changement climatique Canada a publié des propositions de modifications à notre règlement traditionnel visant le secteur de l’électricité thermique au charbon afin d’accélérer l’élimination progressive du charbon d’ici 2030. En même temps, nous avons publié un projet de normes pour la production d’électricité au gaz naturel.
Nous nous attendons à ce que ces règlements soient finalisés cette année. Ils aideront le Canada à atteindre son objectif de 90 % d’électricité sans émissions d’ici 2030, et ils constituent un élément important du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Cela fait partie non seulement de notre plan de réduction des émissions et de croissance économique, mais aussi de notre stratégie visant l'horizon du milieu du siècle. Le règlement établira des normes de rendement relatives à l’intensité des émissions de gaz à effet de serre pour les nouvelles centrales alimentées au gaz, afin qu'elles soient plus propres et plus efficaces. La nouvelle capacité alimentée au gaz naturel sera nécessaire au cours des prochaines années pour assurer une production d’électricité fiable et abordable. Une grande quantité de charbon sera retirée du réseau, ce qui permettra d’accroître le déploiement des énergies renouvelables.
En ce qui concerne les normes en matière de carburants propres, l’utilisation de carburants à faible teneur en carbone dans les industries du transport et dans les bâtiments est l’une des mesures les plus importantes que nous pouvons prendre pour réduire la pollution par le carbone et rendre notre économie plus propre et plus concurrentielle. Le gouvernement s’est engagé à élaborer une norme sur les carburants propres afin de réduire la pollution par le carbone de 30 millions de tonnes d’ici 2030, ce qui équivaut à retirer environ sept millions de voitures de la circulation chaque année.
Pour ce qui est de l’élaboration de la norme, nous avons annoncé en 2016 que nous allions de l’avant et nous avons annoncé récemment au cours de l’été que nous allions procéder par étapes. Nous allons commencer par les combustibles liquides. Nous exigerons une réduction de l’intensité en carbone du combustible tout au long de son cycle de vie.
Ce règlement sera souple en ce qui concerne ses mécanismes de conformité, qui incluront des choses comme l’efficacité énergétique ou d’autres mesures d’efficacité que les raffineurs ou les producteurs en amont peuvent mettre en place pour réduire l’intensité en carbone de leurs carburants, en plus d’une série d’autres solutions souples en matière de conformité.
Il est construit en deux parties. Il y aura également un élément dans la deuxième phase pour traiter des combustibles solides et gazeux comme le gaz naturel et le charbon, ainsi que des éléments pour aller de l’avant et réduire leur intensité en carbone.
Comme l’a mentionné mon collègue Matt Jones, il y a un certain nombre d’initiatives de recherche et de développement qui visent à appuyer les mesures provinciales et territoriales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à stimuler la croissance propre dans plusieurs secteurs. Ces fonds sont là pour appuyer l’innovation nécessaire, mais aussi pour élaborer les mesures nécessaires pour nous aider à respecter nos engagements.
Je vous remercie de votre attention. Je cède la parole à mes collègues de Ressources naturelles Canada.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Kaili Levesque et je suis la directrice principale de la Division de l'élaboration et de l'analyse de la politique de la demande de l'Office de l'efficacité énergétique, à Ressources naturelles Canada.
C'est pour moi un énorme plaisir d'être ici avec vous aujourd'hui pour parler de l'un de mes sujets préférés, l'efficacité énergétique, et de participer à votre étude visant à examiner les possibilités économiques associées à l'efficacité énergétique et à évaluer sa contribution aux engagements pris par le Canada dans le cadre de l'Accord de Paris sur le changement climatique.
Je partagerai le temps imparti à notre ministère pour sa présentation avec ma collègue Cynthia Handler, qui se penchera davantage sur la question de l'innovation par l'entremise de la recherche, de la technologie propre, du développement et du déploiement.
Pour ma part, j'aborderai les programmes visant à promouvoir l'efficacité énergétique et les transports à faible teneur en carbone.
[Traduction]
J'ai conscience que l'Association canadienne des constructeurs d'habitations et Efficacité Canada ont pris la parole devant le Comité la semaine dernière et même s’il est malheureux que nous n’ayons pas pu comparaître le même jour, il est bon de savoir qu’elles étaient ici et qu'elles ont posé les bases du débat.
D'ailleurs, s'agissant de participation conjointe, le 1er novembre, nous nous joindrons à Efficacité Canada et à d'autres leaders de l'efficacité énergétique de tout le Canada pour aborder l'immense potentiel de l'efficacité énergétique comme moyen de réaliser des économies d'énergie pour les Canadiens, ainsi que ses débouchés économiques dans la création d'emplois, l'accroissement du PIB et le renforcement de la compétitivité.
Pour planter le décor de mon intervention, je vais vous présenter brièvement l'Office de l'efficacité énergétique, dont les activités s'inscrivent dans le cadre général de l'action du gouvernement dans la réduction des émissions et de ses avancées en la matière.
L'Office de l'efficacité énergétique met en oeuvre la Loi sur l'efficacité énergétique et le Règlement sur l'efficacité énergétique et offre des programmes et des renseignements visant à promouvoir l'efficacité énergétique auprès des grands secteurs économiques consommateurs d'énergie. Il s'agit notamment des bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels, de l'industrie, des appareils et équipements et des carburants de transport et de remplacement.
L'efficacité énergétique étant un domaine de compétence et de responsabilité communes, nous travaillons en étroite collaboration avec tous les ordres de gouvernement et tous les intervenants. Aucun ordre de gouvernement ne peut agir seul. Nos activités aident à éliminer les obstacles du marché qui empêchent les investissements dans les technologies écoénergétiques. Nous aidons les entreprises et les consommateurs canadiens à économiser de l’argent, à innover et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Je ne vais pas revenir sur l’historique présenté par mon collègue, Matt, mais une chose dont RNCan est très fier dans le contexte du cadre pancanadien, c’est que nous jouons un rôle important dans la mise en oeuvre du cadre pancanadien, en pilotant ou en accompagnant 30 des 50 initiatives élaborées sous son égide. Ces initiatives couvrent plusieurs domaines majeurs, notamment l'électricité propre, les véhicules électriques, les forêts, l'adaptation, les technologies propres, l'innovation et l'efficacité énergétique. L'efficacité énergétique est d'ailleurs une composante cruciale du CPC puisque, selon les estimations, plus d'un tiers des réductions d'émissions de gaz à effet de serre devraient être imputées aux mesures liées à l'efficacité énergétique.
Depuis le lancement du CPC en 2016, nous sommes passés de la phase d'engagement à la phase d'exécution. Nous avons mobilisé les financements nécessaires, édicté une réglementation visant à réduire les émissions et organisé une consultation à ce sujet, et élaboré de nouvelles politiques et de nouveaux programmes qui sont actuellement mis en oeuvre sur l'ensemble des provinces et territoires dans l'optique d'accroître la résilience, de soutenir les technologies propres et de réduire les émissions. Nous progressons sur tous les fronts. Ces progrès sont documentés dans les rapports de synthèse publiés pour informer le public de l'avancement de la mise en oeuvre du CPC et, comme Matt l'a signalé, par la conférence des ministres de l'Énergie et des Mines, qui a lieu chaque été.
Les Canadiens attendent des actions et des avancées sur ce plan. Ils se soucient de l'environnement et veulent que le Canada assume sa responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques. Parmi les points saillants du travail que nous avons accompli dans le cadre des consultations, mentionnons le lancement du défi pour l'industrie ENERGY STAR, la collaboration étroite avec l’industrie et la mise à jour de la réglementation sur les normes d’équipement.
La demande mondiale pour une croissance économique moins polluante ouvre la voie à des débouchés de plusieurs billions de dollars dans le monde entier et permet aux concepteurs canadiens de solutions propres d'accéder à de nouveaux marchés et de créer des emplois pour les Canadiens. Nous désirons mettre en place les conditions nécessaires pour qu'ils puissent tirer parti de ces débouchés.
Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie. J’ai la chance d'y présider un comité et de travailler avec des collègues du monde entier sur ces questions. L’an dernier, nous avons travaillé avec l’AIE à l’élaboration de la possibilité d'un rapport pour le Canada sur le potentiel inexploité en matière d’efficacité énergétique. Cela a été réitéré dans le rapport sur le marché de l’efficacité énergétique publié il y a tout juste une semaine par l'Agence internationale de l'énergie, qui pose la question suivante: « Que se passerait-il si les décideurs politiques exploitaient pleinement le potentiel économiquement viable de l'efficacité énergétique avec les technologies existantes? »
La réponse? L'amélioration de l'efficacité énergétique se traduirait par de multiples retombées économiques directes et indirectes, notamment en matière d'emploi, de productivité et de revenus pour les particuliers comme pour les entreprises. Pour ce faire, il est néanmoins indispensable de faciliter les investissements à grande échelle dans l'efficacité énergétique.
Force est de constater que l'efficacité énergétique aide les Canadiens à réaliser des économies. Par exemple, une maison mieux isolée coûte moins cher en chauffage et en climatisation. Les appareils à meilleur rendement énergétique, comme le frigo ou le climatiseur, contribuent à réduire les coûts d'électricité. Les véhicules écoénergétiques permettent aux consommateurs de moins dépenser à la pompe . Entre 1990 et 2014, la consommation d'énergie au Canada a augmenté de 31 %, mais en l'absence de mesures d'efficacité énergétique, ce chiffre se serait élevé à 55 %. Autrement dit, ces mesures ont permis d'éviter l'émission de 90,5 mégatonnes de gaz à effet de serre et d'économiser 38,5 milliards de dollars au cours de cette période.
L'efficacité énergétique stimule également la compétitivité et l'innovation. Les entreprises dont les besoins énergétiques sont plus faibles ont une longueur d'avance sur la concurrence en raison de la baisse de leurs coûts d'exploitation. Nos programmes et outils, comme la certification ISO 50001, le programme Rendement énergétique supérieur (RES) et le programme ENERGY STAR pour l'industrie, aident les entreprises à surveiller, analyser et améliorer leur efficacité énergétique.
Les normes d'efficacité énergétique peuvent stimuler la création de solutions innovantes susceptibles d'être commercialisées sur le marché international de l'efficacité énergétique. Comme les membres du Comité le savent, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable a publié en juin 2018 un rapport intitulé De meilleurs bâtiments pour un avenir à faibles émissions de carbone. Celui-ci préconise de recourir aux instruments de financement pour accélérer la transition vers une amélioration du rendement énergétique des bâtiments existants.
Étant donné que 75 % du parc actuel de maisons et de bâtiments du Canada sera toujours présent en 2030, il sera indispensable d'entreprendre une profonde rénovation des habitations pour atteindre nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et faciliter la transition du Canada vers une économie à faible teneur en carbone. Mais les investissements et les interventions du gouvernement fédéral sont insuffisants pour réaliser nos objectifs en matière d'efficacité énergétique. Nous devons faire appel aux capitaux non utilisés du secteur privé et développer l'économie de la rénovation écoénergétique du Canada pour réduire les émissions des bâtiments existants.
Les rénovations écoénergétiques peuvent procurer aux intervenants des avantages substantiels ainsi qu'un excellent rendement sur le capital investi. Il existe cependant un certain nombre d'obstacles et de problèmes qui empêchent les prêteurs de fonds de s'impliquer de manière plus importante et suscitent chez eux un manque de confiance et une aversion face au risque. Dans son rapport intermédiaire publié à l'automne, le Groupe d’experts sur la finance durable a identifié les rénovations comme un thème clé, une occasion de croissance d’un secteur financier durable au Canada. Le groupe d’experts a fait observer qu'un plan national pour l'investissement, soutenu par une institution nationale qui rechercherait les projets à fort potentiel, mobiliserait les fournisseurs de capitaux et faciliterait la collaboration intersectorielle, serait un formidable catalyseur.
Nous devons tout simplement cesser de percevoir l'efficacité énergétique uniquement sous le prisme de la baisse de la demande en énergie et prendre conscience de sa capacité à procurer des avantages socioéconomiques concrets. C'est pourquoi nous élaborons de nouveaux codes de construction et uniformisons les systèmes de cote en lien avec l'efficacité énergétique des bâtiments. C'est aussi la raison pour laquelle nous investissons dans la recherche pour mettre au point les technologies de construction à haut rendement énergétique de demain.
Nous pouvons nous estimer heureux, au Canada. Nous avons des ressources énergétiques de premier ordre ainsi qu'une vision de notre avenir énergétique. À cela s'ajoute une lourde responsabilité: celle de souligner l'importance de l'efficacité énergétique.
Parmi les secteurs où tous les ordres de gouvernement et les acteurs de l'industrie travaillent de concert à l'amélioration de l'efficacité énergétique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, on peut citer celui des transports, où l'efficacité énergétique a été améliorée de 36 %, depuis 1990, ce qui a permis d'économiser 17,9 milliards de dollars en 2015.
Sur ce, je cède la parole à ma collègue Cynthia Handler — je suis consciente du temps qui m’est alloué — pour qu’elle vous parle de façon plus générale des efforts en matière d’innovation et de technologies propres.
Comme les membres du Comité le savent, les technologies propres et l'innovation forment l'un des piliers du cadre pancanadien. Investir dans l'innovation dans le domaine des technologies propres permet de renforcer les signaux donnés par la tarification du carbone, d'adopter une réglementation plus « intelligente » et d'améliorer le rendement des technologies qui bénéficient de l'appui des programmes de déploiement. En bref, l'innovation donne un nouveau sens à la notion du « possible » et réduit les coûts associés à l'adoption pour les entreprises et les ménages canadiens.
Pour faire en sorte que les technologies émergentes passent du laboratoire au marché, RNCan investit dans les secteurs de l'énergie et des ressources naturelles. Le budget de l'année 2017 a permis de financer sept volets de programmes axés en totalité ou en partie sur l'innovation dans le domaine des technologies propres. Il s'agit notamment du Programme d'innovation énergétique qui assure le financement des activités de recherche, de développement et de démonstration à petite échelle dont la mise en oeuvre incombe aux laboratoires et aux centres de recherche fédéraux ainsi qu'à des organisations extérieures. Ce programme soutient actuellement un grand nombre de projets visant notamment les énergies renouvelables, les réseaux électriques intelligents, les bâtiments et véhicules écoénergétiques et le captage, l'utilisation et le stockage du carbone.
Par ailleurs, quatre des cinq programmes d'infrastructures vertes de RNCan comportent un volet « démonstration » destiné à financer les technologies énergétiques propres et innovantes en appui aux efforts menés dans le contexte du cadre pancanadien. Ces programmes sont les suivants: démonstration de réseaux électriques intelligents, énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées, démonstration d'infrastructures pour véhicules électriques et enfin les bâtiments écoénergétiques.
Le budget de l'année 2017 a également tenu compte du Programme de croissance propre, doté à hauteur de 155 millions de dollars sur 4 ans pour financer les projets pilotés par l'industrie dans les secteurs des ressources naturelles, et ce, dans le cadre de partenariats de collaboration avec les provinces et les territoires. Pour mieux accompagner les petites et moyennes entreprises, les promoteurs peuvent s'appuyer sur l'expertise et les ressources des laboratoires et des centres de recherche fédéraux pour faire avancer leurs projets. En coordonnant les investissements, nous maximisons les retombées, donnons un coup d'accélérateur à l'innovation technologique et multiplions les chances de réussite.
Dans l’ensemble, grâce à ces programmes, nous travaillons en parallèle avec les efforts déployés à l’échelle internationale par l’entremise de Mission Innovation, une coalition de 22 pays ainsi que de l’Union européenne dont l'objectif est d'accélérer les avancées dans le secteur des technologies énergétiques propres.
Pourquoi nous faisons tout cela? Parce que les investissements dans l'innovation permettent d'améliorer aussi bien la performance environnementale que la compétitivité économique.
À court terme, les réductions d'émissions sont dopées par les projets de démonstration destinés à valider les nouvelles technologies. De nouvelles réductions interviennent à mesure que les projets sont reproduits et commercialisés au Canada et dans le monde entier. Ces investissements génèrent également d'importantes retombées économiques. Le Conference Board du Canada a constaté que l'investissement de 1,6 milliard de dollars de RNCan dans les technologies énergétiques avait été suivi d'un investissement des partenaires à hauteur de 4,3 milliards de dollars, avait permis d'accroître les revenus des ménages et...
:
Bonjour, je suis Judy Meltzer, d’Environnement et Changement climatique Canada, et je vais vous donner la première partie de la réponse, puis je demanderai à mes collègues d’ajouter quelque chose.
Je vous remercie de cette question. La réponse courte est oui, dans la mesure où il y a une étroite collaboration et que les gens de tous les ministères qui travaillent là-dessus travaillent ensemble. Je tiens à souligner que, bien que la compétitivité soit un thème général qui recoupe les divers éléments d’analyse en cours, il y a des différences importantes, et c’est pourquoi ces analyses sont faites de différentes façons.
La question dont je vais parler concerne le système fédéral de tarification de la pollution par le carbone et les approches, comme vous l’avez dit, pour la grande industrie lourde — le système de tarification fondé sur le rendement que nous sommes encore en train d’élaborer. Lorsque vous parlez de la troisième phase de l’analyse, vous faites allusion à l’analyse qui est toujours en cours. Comme vous l’avez dit, nous avons mis en place un processus systématique en trois étapes pour les secteurs qui feront partie du régime fédéral de tarification fondé sur le rendement.
La première étape consiste à mener une analyse statique, en examinant les données historiques. Il existe des paramètres couramment utilisés pour évaluer la compétitivité. Lorsque nous parlons de compétitivité sur le plan de la tarification de la pollution, ce qui nous préoccupe, c’est le risque de délocalisation des émissions de carbone et la façon dont cela peut avoir une incidence sur le déplacement de l’activité économique vers d’autres pays ayant différents types de politiques.
La première phase est basée sur des données historiques, des essais statiques. La deuxième étape consiste à prendre les mêmes mesures — et elles sont utilisées dans d’autres systèmes, y compris celui de l’Alberta — et à les examiner au moyen du modèle dynamique que nous avons à Environnement et Changement climatique Canada, qui est largement utilisé et reconnu. Une troisième phase est en cours pour reconnaître qu’il y a d’autres considérations. Nous demandons à l’industrie de nous informer de l'existence d’autres facteurs, qu’il s’agisse de ses installations particulières, de ses concurrents dans d’autres pays ou de l’impact des intrants indirects, etc.
Nous travaillons à ce processus, mais cela fait partie intégrante de la conception du système de tarification fondé sur le rendement. Pour cette raison, il s’agit d’une analyse très particulière.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de nous avoir invités. Je m'appelle Michel Dumoulin et je suis vice-président du Génie au Conseil national de recherches du Canada. Je suis accompagné aujourd'hui de mon collègue Trevor Nightingale, qui est agent principal de recherche au CNRC, plus spécifiquement au Centre de recherche en infrastructure.
[Traduction]
Nous sommes très heureux de cette occasion de vous parler aujourd’hui. Nous allons vous décrire les initiatives principales et les contributions du CNRC visant à aider le gouvernement du Canada et les propriétaires d’actifs commerciaux à accroître l’efficacité énergétique de leurs bâtiments et à obtenir des rendements intéressants tout en contribuant à l'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Je vais tout d'abord vous donner une idée de l’ampleur et de la portée des travaux du CNRC. Nous nous concentrons sur toute une gamme de domaines liés à la science et au génie, dont les résultats ont changé la vie de Canadiens et de gens partout dans le monde. Le CNRC est un organisme national qui compte quelque 3 700 chercheurs et employés hautement qualifiés et novateurs basés un peu partout au pays. Nos 14 centres de recherche, situés à 22 endroits, s'occupent de la mise en œuvre de 26 programmes ciblés de recherche-développement.
Au cours du siècle dernier, le CNRC a produit des inventions et des innovations révolutionnaires comme le radar, le stimulateur cardiaque, la boîte noire, le canola, le bras canadien, et j'en passe. Chaque année, notre organisme collabore étroitement avec l’industrie et mène des travaux de recherche-développement avec plus de 1 000 entreprises ainsi qu’avec de nombreux hôpitaux de recherche, universités, collèges, ministères fédéraux et partenaires internationaux.
[Français]
Cela m'amène à parler de la contribution du CNRC au Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Comme nous avons pu l'entendre lors de la session précédente, ce cadre inclut la vision du gouvernement canadien quant aux mesures à prendre pour atteindre ses objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques. Dans le cadre de cette initiative, le CNRC, en association étroite avec Ressources naturelles Canada, collabore avec l'industrie pour l'aider à mettre au point, de manière économique, des technologies dont elle a besoin.
J'aimerais aujourd'hui souligner plus spécifiquement trois succès récents du CNRC dans le cadre de ses efforts pour convertir des technologies écoénergétiques en innovations prêtes à la commercialisation. L'objectif est de permettre aux propriétaires de bâtiments commerciaux de réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre tout en améliorant leurs bénéfices nets.
[Traduction]
Tout d'abord, la Banque Royale du Canada, la RBC, s’est associée au CNRC pour accélérer la mise en œuvre de ses technologies de construction écologique et pour atteindre un triple objectif de réduction de l’impact environnemental, de réduction des coûts d’exploitation et d’amélioration du bien-être de ses employés. Ces travaux se prévalaient des ensembles de données préexistants du service des RH de la RBC ainsi que du groupe immobilier et gestionnaire des installations, compilés à partir de l'information recueillie par près de 71 000 employés de la RBC situés dans plus de 1 600 installations en Amérique du Nord. Ces travaux étaient axés sur la comparaison entre les données de 10 grands bâtiments certifiés écologiques et celles de 10 bâtiments conventionnels. Les résultats du sondage annuel de la RBC auprès des employés ont confirmé que dans l’ensemble, les bâtiments écologiques produisaient une plus grande satisfaction au travail, une plus grande valeur pour les clients et pour les intervenants ainsi de meilleures évaluations de la gestion et un engagement ministériel solide. En outre, les résultats des évaluations annuelles du rendement des gestionnaires semblaient être à la hausse.
Le deuxième exemple est un projet de collaboration entre le CNRC et Services publics et Approvisionnements Canada, les SPAC, visant à tirer parti de l’analyse des mégadonnées en temps réel pour améliorer l’efficacité opérationnelle et l’entretien des immeubles du gouvernement fédéral.
Le CNRC a mis à l’essai des technologies dans 13 immeubles des SPAC situés dans la région de la capitale nationale. Ce projet pilote de deux ans a permis de réaliser des économies de 15 % sur le coût de l’énergie en une période de 8 à 12 mois. Ces technologies ont aussi amélioré l’efficacité de l’entretien en estimant automatiquement ce qu'il en coûterait de ne pas réparer les défectuosités. En 2017, ce projet a reçu le prix Excellence sur l’efficacité énergétique pour les édifices fédéraux de l’Institut des biens immobiliers du Canada.
Notre dernier exemple est celui de l'Ordre des architectes de l’Ontario, qui a entrepris de sérieux travaux d’amélioration écoénergétique pour transformer son siège social énergivore des années 1980 en un immeuble à haut rendement écoénergétique nul en carbone et presque nul en énergie nette. Le CNRC a fourni un soutien à l’équipe de conception intégrée et se sert maintenant de ce projet comme plateforme de démonstration des technologies énergétiques canadiennes novatrices.
Dès que le personnel réintégrera cet immeuble en février 2019, le CNRC en mesurera la réduction des taux d’énergie et de carbone et évaluera la hausse des indicateurs de rendement clés de productivité organisationnelle par rapport à ceux que présente l’étude de la RBC. En fait, cette rénovation énergétique en profondeur produira un immeuble entièrement rénové.
[Français]
Ces exemples contribuent à illustrer certains points essentiels.
Premièrement, les stratégies de remplacement d'une composante individuelle peuvent apporter d'importantes réductions de la consommation énergétique et engendrer des économies de coûts.
Deuxièmement, une portion de la période de récupération simple repose sur des économies de coûts en énergie, alors que les projets de rénovation énergétique approfondie offrent généralement un rendement économique moins élevé.
Troisièmement, il est important de tenir compte de la possibilité d'avantages accessoires ou cumulés lors de l'élaboration de l'analyse de rentabilité d'un projet de rénovation énergétique.
[Traduction]
Le CNRC continue à collaborer étroitement avec l’industrie et avec des organismes gouvernementaux comme RNCan pour mettre au point de nouvelles technologies énergétiques dans les laboratoires gouvernementaux et pour améliorer le rendement des technologies existantes.
Nous utilisons des projets pilotes et des projets de démonstration dans les immeubles des secteurs public et privé pour valider le rendement énergétique et pour accélérer l’adoption de technologies énergétiques nouvelles et existantes. Les projets pilotes réalisés dans les édifices du ministère de la Défense nationale, des SPAC, des Laboratoires Nucléaires Canadiens et d’autres ministères fédéraux contribuent de façon importante à la réduction des émissions de GES des ministères fédéraux gardiens et permettent le réinvestissement d'économies énergétiques considérables dans de nouveaux programmes.
Nous menons également des recherches de pointe avec des collaborateurs de l’industrie afin de quantifier les avantages collatéraux et d’élaborer des cadres de monétisation des gains de productivité organisationnels afin d'encourager les organismes à investir dans de profondes rénovations énergétiques et pour déployer à grande échelle de nouvelles technologies énergétiques.
En plus de ces résultats à long terme, la création d’une économie à faibles émissions de carbone produira immédiatement des effets positifs en aidant l’industrie à innover sur le plan de la richesse et de la création d’emplois.
Pour accomplir cela, le CNRC dirigera la recherche-développement en collaboration avec d’autres ministères à vocation scientifique. Nous validerons les hypothèses, nous développerons de nouvelles connaissances, nous poserons de nouvelles questions, nous fournirons des réponses et des solutions validées et nous comblerons les lacunes du savoir. Cette R-D aura une valeur inestimable lorsque l’industrie s'efforcera de saisir les occasions d’affaires créées par la nouvelle réalité à faibles émissions de carbone. Nous accomplirons tout cela en veillant aussi à offrir des solutions rentables là et quand elles seront nécessaires.
La réduction de l’empreinte du carbone de nos bâtiments aidera le Canada à respecter son engagement aux termes de l’Accord de Paris, soit de réduire de 30 % les émissions de GES d’ici à 2030. Le travail que le CNRC exécute pour relever les défis actuels donne inévitablement lieu aux solutions et aux innovations à long terme que le Canada et que le reste du monde attendent.
[Français]
Je vous remercie de votre intérêt pour le CNRC. Mon collègue et moi sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
Je pourrais peut-être reculer d'un pas et dire que le CNRC collabore très étroitement avec RNCan et d'autres ministères à diverses initiatives importantes. De fait, le Centre canadien des technologies résidentielles, au CNRC, est une installation partagée entre RNCan, le CNRC et la SCHL, la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Il s'agit d'une plateforme pour la démonstration et la validation de nombreuses technologies énergétiques résidentielles; essentiellement, elle devient une porte d'entrée sur le marché.
Nous collaborons à des programmes fédéraux comme le Programme de recherche et développement en énergie, et le Programme écoIIE — ou l'initiative d'innovation en écoÉNERGIE —, où les chercheurs se réunissent et se concentrent sur la R-D et la production de l'information nécessaire à l'élaboration des politiques et au développement de la technologie.
Nous appuyons également l'écologisation du gouvernement par l'entremise du Centre pour un gouvernement vert, géré par le Conseil du Trésor. Il y a une solide collaboration entre de nombreux ministères qui ont la capacité, dans le domaine de l'efficacité énergétique, de prendre les mesures les plus efficaces et les plus rentables pour les immeubles du gouvernement du Canada.
Nous avons beaucoup à offrir dans ce domaine. Comme l'a dit mon collègue, M. Dumoulin, nous sommes prêts à appuyer ces programmes dès qu'ils seront disponibles.
:
C'est une excellente question, tout à fait.
Nous veillons à nous mettre d'accord avec nos partenaires sur des conditions qui les satisferont. Si nous travaillons avec des gens du privé, cela reste confidentiel. Ils sont les clients. Ce sont eux qui payent, eux qui décident.
Lorsqu'il s'agit de notre propre travail, bien sûr, nous nous assurons de le publier. Nous le rendons public. Dans ce cas particulier, le partenaire, c'est SPAC. Il doit décider quand et comment le rendre accessible.
Je dois dire, pour revenir sur votre commentaire de tantôt sur le fait que cette empreinte est minuscule, oui, nous sommes d'accord avec vous.
Je prendrai peut-être une minute pour vous expliquer le fonctionnement de nos travaux. Nous avons des conseils consultatifs d'experts de l'industrie qui viennent inspecter notre travail et nous donner des conseils. Ils ont vu plusieurs de nos projets. Lorsqu'ils ont examiné cela, ils ont dit: « Wow, du travail fantastique, mais compte tenu de la portée de ce projet et du rythme auquel vous allez, il faudra des décennies avant que nous ayons un impact. »
La prochaine étape consiste à communiquer avec SPAC et à voir comment nous pouvons élargir et agrandir le projet...