:
Merci, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à vous présenter mes condoléances et à exprimer mon respect pour M. Brown. J'ai grandi à Leeds-Grenville, alors j'ai rencontré M. Brown et je connais bien sa circonscription. Elle vient de perdre un précieux représentant.
Merci de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui. Comme on vous l'a déjà dit, je m'appelle Timothy Egan et je suis président de l'Association canadienne du gaz, ou ACG. Je suis accompagné de mon vice-président des Affaires gouvernementales et réglementaires, M. Paul Cheliak. Je vais vous lire quelques observations, puis je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
L'ACG représente le secteur canadien de la distribution du gaz naturel. Nos membres sont des entreprises de distribution et de transport, des fabricants et des fournisseurs d’équipement et de matériaux ainsi que d’autres fournisseurs de services. Notre produit et notre système de livraison offrent un moyen incroyablement rentable d’atteindre les objectifs clés en matière d’infrastructures, d’innovation, de rendement environnemental, de transports, de réduction des émissions et plus encore.
Aujourd’hui, le gaz naturel occupe une place centrale dans le bouquet énergétique de notre pays; il répond à 36 % de nos besoins en énergie, soit à une plus grande demande que toute autre forme d’énergie au Canada: plus que l’électricité, l’essence, le diésel, etc. À l'heure actuelle, plus de 20 millions de Canadiens dépendent du gaz naturel, qui est une source d'énergie abordable, propre, sûre et fiable.
Je vais vous décrire les avantages des données nationales sur l’énergie et vous parler de ses utilisateurs, de leurs besoins et de la mesure dans laquelle on répond à leurs besoins à l'heure actuelle. Je tiens également à souligner le manque de disponibilité des données sur l’énergie et à présenter les recommandations de l’ACG sur les pratiques exemplaires de gestion des données à l’appliquer à l'avenir.
Je vous dirais que l'ACG est elle-même une source importante de données sur l'énergie et qu'elle s'en sert beaucoup. Comme l’utilisation du gaz naturel est très répandue, nos sociétés membres qui le distribuent partout au pays ont accès à un vaste réseau de données et de renseignements importants sur l’utilisation finale de l’énergie au Canada. À l’heure actuelle, une grande partie de ces données cruciales sont recueillies par les institutions publiques, c'est-à-dire par des organismes provinciaux et fédéraux et par des organismes de réglementation de l’énergie. De plus, des associations industrielles comme la nôtre et comme nos collègues de l'Association canadienne de l'électricité, ou ACÉ, ainsi que des entreprises privées, des groupes de réflexion et d’autres organismes non gouvernementaux constituent également des points de collecte qui fournissent des données et des renseignements sur l’énergie.
L’ACG est convaincue que le Canada, qui est un producteur et un consommateur important d’énergie, devrait jouir d'un accès rapide aux meilleures données sur l’énergie qui sont offertes à tous les intervenants. Il est également crucial que ces données soient exactes, impartiales et transparentes. Soulignons qu'en cette période où le Canada prépare sa stratégie énergétique d'avenir et s'efforce de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, cet accès aux données sur l’énergie est essentiel pour veiller à ce que le réseau énergétique des Canadiens soit fiable, abordable et résilient.
À première vue, les données et les besoins d’information de base sur l’énergie semblent assez simples. Il s'agit de mesurer et de présenter un ensemble complet de données qui nous permette de comprendre toute la chaîne de valeur énergétique, de l’extraction et de la production des ressources énergétiques au raffinage des produits, à leur expédition et à leur transport, jusqu'à leur distribution et à leur consommation. Chaque maillon de cette chaîne nécessite des renseignements fondamentaux. Il faut savoir combien d'énergie est produite, transportée et utilisée, quel en a été l'investissement ou le coût initial et à quel prix cette énergie sera livrée aux consommateurs et aux utilisateurs finals. Il faut aussi déterminer quels impacts environnementaux, comme les émissions et les déchets, sa production a générés et quels impacts subit son cycle de vie.
Il est crucial d’éliminer toute asymétrie de l'information ainsi que tous les obstacles créés par des critères de confidentialité injustifiés pour que les intervenants puissent observer et comprendre la situation énergétique du Canada. Dès que nous aurons un ensemble commun de données et de renseignements sur l’énergie au Canada, nous disposerons des points de référence nécessaires pour analyser les enjeux principaux, pour effectuer des prédictions et pour en débattre adéquatement. Nous aiderons ainsi tous les Canadiens à comprendre la dimension globale de la situation énergétique du Canada.
Cependant, à l’heure actuelle, le Canada ne possède pas ces points de référence. Selon l’Association canadienne du gaz, tous les Canadiens devraient avoir facilement accès à des données et à des analyses de la plus grande qualité. Il faudra pour cela établir un guichet unique de gestion des données sur l'énergie. Non seulement il nous manque des données fondamentales sur l'énergie, mais les données et les rapports produits au Canada à l'heure actuelle sont très incohérents, ce qui retarde la divulgation de données exactes et de grande qualité. Par exemple, aucune entité publique officielle ne compte le nombre de consommateurs de gaz naturel. Statistique Canada n'en fait plus rapport. Ressources naturelles Canada en estime la valeur, mais ne reçoit les données nécessaires que par l'intermédiaire de notre association. Par conséquent, bien que le gaz naturel soit la forme d'énergie la plus utilisée au Canada, personne ne sait combien de ménages, d'entreprises et de fabriques utilisent notre produit.
Cette même absence de données et de renseignements nous empêche de bien gérer nos politiques sur l'énergie et de développer adéquatement notre utilisation énergétique. Elles empêchent aussi les Canadiens de bien se renseigner sur les enjeux énergétiques.
La coordination de la collecte et de la gestion des données canadiennes en matière d’énergie est essentielle à la prise de décisions politiques et à la compréhension du public. Les États-Unis ont leur Energy Information Agency, source qu'utilisent les gouvernements et les membres de l’industrie du monde entier. Nous pouvons aussi consulter les données de l'Agence internationale de l’énergie. Ces deux sources jouissent d'une excellente réputation et elles sont cruciales, mais à l’heure actuelle, le Canada n'a aucun organisme comparable.
Il serait extrêmement utile d'avoir un organisme unique qui coordonne la divulgation de données et de renseignements globaux et complets sur l'énergie. Cela nous permettrait de réunir efficacement toutes les données nécessaires, de disposer de données exactes et fiables de la plus grande qualité et de cerner les lacunes pour les combler. Nous disposerions de données complètes, entièrement intégrées et cohérentes à l’interne. Cette source fournirait à tous les Canadiens un accès unique et facile aux données disponibles en matière d’énergie. Elle nous fournirait aussi les outils nécessaires à l’analyse des données sur l'énergie ainsi qu'un forum d'études connexes. Nous aurions une source indépendante de données et d’analyses libre de tous intérêts particuliers.
Autrement dit, grâce à cet organisme canadien de gestion des données sur l'énergie, nous cesserions de discuter de la valeur des données pour nous concentrer sur la meilleure façon de régler les problèmes urgents auxquels font face les Canadiens, l'économie et la société dans son ensemble.
En conclusion, nous vous présentons trois recommandations bien précises. Premièrement, que le gouvernement du Canada collabore avec les provinces pour créer un guichet unique et indépendant qui sera le dépositaire et le distributeur autorisé de toutes les données et de tous les renseignements sur l'énergie au pays. Soulignons qu'il sera essentiel de collaborer avec les provinces, puisqu'elles détiennent un pouvoir constitutionnel important en matière d’énergie. Il faudra respecter cela en collaborant avec elles à toute la gestion des données sur l'énergie.
Deuxièmement, l’information et les données que cette source recueillera devront être accessibles sur une plateforme de données ouvertes à quiconque désire les utiliser et les consulter.
Troisièmement, il faudra continuellement améliorer l’actualité, l’exactitude et l’intégralité des données.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir accordé ce temps de parole.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie le Comité d'avoir invité l'Association canadienne de l'électricité à comparaître aujourd'hui pour discuter de cette importante étude sur la situation actuelle et future des données nationales sur l'énergie au Canada.
[Traduction]
J'ai le grand plaisir d'avoir avec moi Patrick Brown, d'Hydro Ottawa. Patrick est gestionnaire de la Politique de réglementation et de la recherche.
[Français]
L'Association canadienne de l'électricité constitue le forum national et le porte-parole de l'industrie de l'électricité au Canada. Ses membres viennent d'entreprises de production, de transport et de distribution de partout au Canada.
Avec plus de 80 % de son électricité produite sans émissions de gaz à effet de serre, le secteur de l'électricité du Canada est prêt à contribuer à la transition vers une économie axée sur une croissance propre grâce à l'électrification d'autres secteurs. L'accès à de l'information fiable et exacte sur l'énergie — information accessible au public, aux responsables des politiques et à l'industrie dans des formats conviviaux — sera primordial au cours de cette transition.
[Traduction]
Aujourd’hui, je soulignerai certaines lacunes du système canadien actuel de collecte de données sur l’énergie, puis je proposerai une mesure corrective, la création d’une agence canadienne de l’information en matière d’énergie.
Parlons d'abord des lacunes. Notre système de collecte de données sur l’énergie tel qu’il existe à l’heure actuelle est complexe, fragmenté et inefficace. Ce problème découle du fait que nos trois ordres de gouvernement recueillent séparément des données sur l’énergie.
Sur le plan fédéral, les multiples ministères et organismes responsables de produire des données sur l’énergie rendent ce problème encore plus complexe. Pour n’en nommer que quelques-uns, Statistique Canada, l’Office national de l’énergie, Environnement et Changement climatique Canada, Ressources naturelles Canada et l’Agence des services frontaliers du Canada participent à la collecte, à l’analyse et à la diffusion de données sur l’énergie.
Par conséquent, les demandes de renseignements et les analyses de données se chevauchent, et les normes, les définitions, les concepts et des délais varient énormément, ce qui crée des données très incohérentes. Les intervenants qui utilisent les données nationales sur l’énergie se heurtent eux aussi à des problèmes. Nous recommandons donc que l'on harmonise les données sur l’énergie, ce qui réduirait la confusion des utilisateurs finals tout en améliorant l’efficacité de la collecte.
Autrement dit, il nous faut une source unique.
Deuxièmement, nous sommes convaincus que le Canada aura intérêt à établir un système de collecte de données efficace, efficient et simplifié. J'y vois deux grands avantages: la prise de décisions tant publique que privée s’en trouverait améliorée, et cela favoriserait la sensibilisation du public aux enjeux énergétiques.
Au sujet du premier avantage, les services publics d’électricité utilisent les données nationales sur l’énergie pour éclairer une foule de décisions, de la planification du système aux campagnes d’information publique. De même, les organismes non gouvernementaux utilisent les données sur l’énergie pour suivre les progrès de notre lutte contre les changements climatiques et pour éclairer les recommandations qu'ils présentent au gouvernement et au public. Des décideurs de tous les niveaux, notamment les organismes internationaux et nos homologues nord-américains, utilisent également les données nationales sur l’énergie pour orienter l’élaboration de leurs politiques.
Troisièmement, la sensibilisation aux questions énergétiques est importante. La participation d'un public informé et éduqué qui comprend les concepts et les tendances des enjeux énergétiques sera cruciale pour notre transition vers une « croissance saine ». Bien que la collecte efficace et efficiente de données en elle-même ne garantisse pas que les citoyens seraient sensibilisés aux enjeux énergétiques, elle nous fournira des bases solides pour le faire. Si nous offrons au public l'accès facile à des données cohérentes, crédibles et indépendantes faciles à comprendre qui présentent les deux côtés de la médaille, les Canadiens pourront participer à notre conversation nationale sur l’énergie.
[Français]
Quatrièmement, le Canada devrait se tourner vers ses homologues et tirer des enseignements des pratiques exemplaires d'autres pays à l'égard de la collecte nationale de données.
À l'heure actuelle, les États-Unis disposent de l'Energy Information Administration, ou EIA, qui recueille, analyse et diffuse des données sur l'énergie de façon indépendante et impartiale afin de favoriser l'élaboration de politiques saines et d'accroître la compréhension du public sur les questions énergétiques et sur leur interaction avec l'économie et l'environnement.
L'EIA est indépendante du gouvernement et ne sollicite donc pas l'approbation gouvernementale pour collecter, analyser, déclarer et publier ses données. Ce modèle a contribué à accroître la compréhension de la question énergétique aux États-Unis. L'EIA rassemble des données cohérentes et uniformes sur l'énergie, normalise les définitions et les méthodes de collecte, et facilite la déclaration des données.
[Traduction]
Il est donc crucial que le Canada crée sa propre agence d'information sur l'énergie.
Notre association, l'ACÉ, demande depuis longtemps la création d’une agence canadienne d'information sur l’énergie indépendante et impartiale. Elle l’a récemment réitéré dans sa présentation prébudgétaire de 2018 au Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Par ailleurs, l'ACÉ n’est pas seule à demander cela. La recommandation 1.3.1 du rapport du comité d’experts sur la modernisation de l’ONE demande la même chose. Au cours du forum Génération Énergie qui a eu lieu l'année dernière, les Canadiens ont eux aussi demandé que l'on améliore les structures institutionnelles et que l'on crée un centre de données et de modélisation.
Cette agence aurait pour seul mandat de recueillir, d’analyser et de distribuer des données sur l’énergie, idéalement en produisant régulièrement des rapports publics. Elle conclurait des ententes de partenariat et de partage d’information avec les trois ordres de gouvernement. Statistique Canada serait sa source principale de données sur l’énergie, ou alors cette agence assumerait elle-même cette fonction.
La création de cette agence devrait reposer sur les principes suivants: faciliter l’établissement de définitions communes; mettre sur pied des mesures et des mécanismes qui protègent les données transmises par des sociétés d'énergie et par d’autres organismes, surtout les données les plus confidentielles; alléger le fardeau administratif en éliminant l’obligation de déclarer les mêmes données à différents organismes publics; établir une synergie avec l’atteinte d’objectifs de politiques publiques liés à la réduction des GES, à la lutte contre les changements climatiques et à la protection de l’environnement; enfin, reconnaître les avantages qu'apporte l'amélioration de la collecte et de la diffusion des données sur l’énergie aux domaines de la croissance économique et des investissements.
[Français]
J'aimerais maintenant inviter mon collègue d'Hydro Ottawa à vous faire part de quelques réflexions sur le sujet du point de vue d'une entreprise de services publics.
La société Hydro Ottawa se fait un plaisir de participer à la discussion aujourd’hui.
Hydro Ottawa est l’entreprise de distribution d’électricité de la capitale nationale. Outre cette activité commerciale de base, Hydro Ottawa compte dans son portefeuille de plus en plus d’actifs d’énergies renouvelables, dont l'usine hydroélectrique des chutes de la Chaudière, qui se trouve assez près de l'édifice où nous nous trouvons. Notre portefeuille comprend aussi de plus en plus de services énergétiques.
Pour appuyer nos divers intérêts commerciaux, nous avons un grand besoin d’information de qualité supérieure. Nous veillons aussi à ce que nos clients et le grand public aient accès à cette information.
Quant à la création d'une agence d'information sur l'énergie, Hydro Ottawa reconnaît la valeur de cette idée et souhaite faire écho aux recommandations principales de l’ACÉ que Francis vient de vous présenter.
Notre société énergétique, dont les services sont très diversifiés, désire que cette agence apporte les améliorations suivantes au statu quo.
Nous nous heurtons continuellement à des problèmes de production de rapports en suivant les processus de certains organismes fédéraux.
Nous croyons que l’intérêt public serait bien servi, surtout dans le cadre de la sensibilisation aux enjeux énergétiques, par l’établissement d’une agence indépendante du gouvernement qui aurait le mandat exclusif de recueillir, d’analyser et de diffuser des données sur l’énergie.
Enfin, il faudrait que le gouvernement fédéral nous offre un vaste éventail de produits et de services de données sur une grande variété de sujets liés à l’énergie, notamment sur les énergies renouvelables et sur l’électricité en général. Il nous faudrait par exemple des données sur l'évolution et sur les tendances de l’électrification, sur les véhicules électriques, sur la décentralisation des ressources énergétiques et sur la tarification de l’électricité.
Cela dit, je repasse la parole à Francis.
:
Merci, monsieur le député.
Si vous me le permettez, je répondrai en anglais.
[Traduction]
J'ai souligné la participation des provinces puisqu'elles collectent déjà énormément de données sur l'énergie. Quant aux mesures indépendantes du gouvernement fédéral, comme l'a dit M. Bradley, un grand nombre d'organismes gouvernementaux réunissent déjà des données. Le gouvernement aura là une occasion d'évaluer celles qui lui viennent de ces organismes afin de les coordonner.
Je m'inquiète moi aussi du risque de créer un organisme fédéral qui dédoublerait ces capacités de collecte de données. Voilà donc une autre raison d'inviter les provinces à participer à cette conversation. À mon avis, cette nouvelle agence devra être absolument indépendante de toute instance gouvernementale. Cette condition est absolument critique.
À l'heure actuelle, nous recevons nos données de divers ministères fédéraux de manières très diverses, mais nous recevons aussi très régulièrement des données des provinces. Les organismes de réglementation économique que j’ai mentionnés sont ceux qui surveillent les activités de chacun de nos membres. La Régie du Québec supervise les activités d’Énergir et de la Gazifère ainsi que de ses homologues d'ailleurs au pays. Chacune de ces entités collecte des données, qu'il faudra réunir et coordonner.
Je recommanderais que les ministres de l’Énergie et des Mines qui se réunissent chaque année, dont cette année à Iqaluit, en fassent une priorité. Malgré les défis politiques qu’ils ont dû relever à l’occasion, ils ont très bien réussi à cerner les initiatives de coopération pour les traduire en un mécanisme unique. Je pense qu’ils pourraient diriger notre réponse à cette question et que l’entité indépendante qui en découlerait pourrait venir d’eux.
Je tiens aussi à souligner l'importance de la capacité et non de celle de l’agence, parce qu'il faudra réfléchir à la façon d'utiliser la technologie. En réalité, ces données sont en ligne. Nous pouvons en offrir l'accès dans le nuage. Il existe des manières rentables de coordonner cet accès tout en tenant compte des différences qui distinguent les diverses administrations.
:
Nous avons des membres en commun.
Nous représentons tous les deux des industries qui sont des monopoles réglementés, et il n’y a donc pas de concurrence entre mes membres et, si je puis me permettre, entre les membres de M. Bradley, parce qu’il s’agit de monopoles réglementés. Cependant, nous sommes effectivement en concurrence les uns avec les autres et nous sommes en concurrence avec d’autres sources d’énergie pour la prestation de services énergétiques.
La concurrence nous tient beaucoup à coeur. Nous sommes très préoccupés par la concurrence. La question n’est pas de savoir si la création d’une capacité de gestion des données énergétiques signifie que nous serons obligés de partager nos plans stratégiques pour le développement de notre clientèle. Non, je ne le crois pas. Cela signifie-t-il que nous allons fournir des détails sur nos clients, sur leurs taux de croissance et de consommation d’énergie, et sur leurs orientations? Je ne le crois pas.
Ce que cela nous apprendra vraiment, comme je l’ai mentionné, c’est quelle est notre base de ressources? Avons-nous une évaluation unique, complète et transparente de nos ressources au pays? Est-elle largement disponible? Quels sont les taux de production actuels à partir de ces ressources? Quels sont les taux de consommation actuels de ces ressources? Je pense qu’il y a des limites à respecter, et je ne veux pas laisser entendre qu'elles n'intéressent pas beaucoup nos membres sur le plan de la concurrence. Il s'agit de voir s’il y a des règles du jeu équitables pour que l’information puisse être mise à la disposition de tous afin que nous puissions tous poursuivre nos intérêts concurrentiels.
Je dirais également qu’il est important pour vous, en tant que décideurs, d’avoir des règles du jeu équitables en matière d’information, afin de créer le cadre stratégique le plus efficace possible. Sans un cadre stratégique efficace, il est beaucoup plus difficile pour nous de soutenir la concurrence.
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Je souhaite le bonjour aux membres du Comité permanent des ressources naturelles. Je vous remercie de m'avoir donné l’occasion de comparaître devant vous aujourd’hui pour vous parler des rôles et des responsabilités de la U.S. Energy Information Administration.
Je suis fermement convaincu de l'utilité de disposer d'une information nationale pertinente et crédible en matière d'énergie dans l’élaboration de politiques énergétiques nationales et internationales. Je suis fier que l’EIA joue un rôle important en fournissant ce genre d’information. L’EIA est l’agence statistique et analytique du département de l’Énergie des États-Unis. Elle a été créée par une loi fédérale à la fin des années 1970 avec pour mission de recueillir, d’analyser et de diffuser de l’information indépendante et impartiale sur l’énergie dans le but de favoriser la formulation de politiques judicieuses, l’efficacité des marchés et la compréhension du public en matière d’énergie et de son interaction avec l’économie et l’environnement.
L’EIA est la source primaire d’information sur l’énergie au sein du gouvernement fédéral des États-Unis et, comme il est fermement établi dans sa loi habilitante, ses données, ses analyses et ses prévisions ne sont soumises à l’approbation d'aucun dirigeant ou fonctionnaire du gouvernement des États-Unis. L’EIA est dirigée par un administrateur nommé par le président et confirmé par le Sénat. L’administrateur est la seule personne à l'EIA qui occupe son poste à la suite d'une nomination politique, et l’indépendance de l’EIA lui est directement dévolue. Au cours du processus de confirmation au Sénat des États-Unis, tous les candidats successifs au poste d’administrateur ont été appelés à s’engager à maintenir l’indépendance de l’EIA, quel que soit le parti du président ou des dirigeants du Congrès.
Mon exposé vous donnera un aperçu des parties prenantes de l’EIA, de sa structure organisationnelle et de ses activités de collecte et d’analyse des données. Un large éventail de parties prenantes utilisent les données et les projections énergétiques de l’EIA, que nous rendons généralement accessibles sur notre site Web, www.eia.gov. Notre sondage en ligne de 2017 a révélé que la plupart des utilisateurs actifs du site Web étaient des entreprises et industries intéressées, des citoyens privés, des consultants et des chercheurs, qui, ensemble représentaient les deux tiers de la clientèle de notre site Web. D’autres utilisateurs importants se sont déclarés être des milieux de l’éducation, des finances, de l’énergie et du gouvernement.
Les données et les analyses de l’EIA répondent à de nombreux besoins diversifiés des parties prenantes. Par exemple, les professionnels des affaires, de l’industrie et des finances ont besoin de bons renseignements sur la production, la consommation et les prix pour élaborer leurs propres stratégies et processus. Les décideurs politiques et les citoyens intéressés ont besoin d’informations contextuelles sur les activités et les marchés énergétiques et d'un moyen d’examiner les tendances qui se répercutent sur leur vie. Même les consultants et les médias qui s'occupent de produire leur propre analyse des données sur l’énergie ont besoin de certaines des statistiques que nous publions pour établir la mise en contexte et la référenciation de leur travail.
Bien que les médias ne représentent que 2 % de nos utilisateurs Web, ils représentent un autre canal important de diffusion de l’analyse et des statistiques de l’EIA. Bon nombre de nos rapports, mises à jour des données et prévisions sont activement utilisés par la presse spécialisée et les médias grand public. En se concentrant à la fois sur les statistiques et leur interprétation dans le but de fournir un contexte en matière d'énergie, les travaux de l’EIA sont accessibles à un large éventail d’utilisateurs et, par conséquent, aident à informer une vaste gamme de parties prenantes.
L’EIA est organisée de manière à développer et à intégrer ses statistiques et ses prévisions dans des informations utiles, à diffuser efficacement ces informations aux parties intéressées et à gérer ses opérations internes. Pour ce faire, l’EIA est composée de quatre bureaux. Les deux principaux, celui de la statistique énergétique et celui de l'analyse énergétique, se concentrent respectivement sur l’élaboration de statistiques et de prévisions et, conjointement, travaillent à préparer l’interprétation et l’analyse de leurs répercussions. Le bureau des communications est chargé de diffuser de nos produits et le bureau de la gestion des ressources et de la technologie s'occupe du budget, de l’approvisionnement et de la technologie.
J’aimerais décrire un peu plus en détail notre approche en matière de statistiques, de prévisions et d’analyses.
En tant qu’organisme statistique gouvernemental officiel, l’EIA se consacre à la production de données objectives sur l’énergie qui sont pertinentes aux questions touchant le marché et les politiques. Cela signifie qu'il faut veiller à respecter rigoureusement les principes régissant les statistiques officielles tels qu'ils sont interprétés aux États-Unis et appliqués à tous les organismes statistiques fédéraux. Les principaux éléments de ces principes comprennent la production de données pertinentes et objectives, l'instauration et la préservation de la crédibilité auprès des utilisateurs de données, le maintien de la confiance à l'égard des fournisseurs de données et, bien entendu, le refus de toute ingérence politique.
L’EIA a élaboré son programme statistique dans le contexte du droit américain, avec l’Office of Management and Budget des États-Unis pour la mise en application des normes et des lignes directrices, et l’EIA pour la mise en œuvre de ces normes et lignes directrices de façon indépendante.
Le maintien de systèmes de gestion efficaces est une composante importante des systèmes statistiques de l’EIA. Nous avons formulé une vision du cycle de vie statistique pour déterminer les informations importantes, élaborer des stratégies efficaces de communication d'informations utiles, diffuser ces informations et évaluer les résultats.
Notre approche a été fortement influencée par les pratiques internationales et nous avons fait bon usage de ce que nous avons appris de Statistique Canada, du travail du groupe de l'ONU à Oslo et de l’Agence internationale de l’énergie, entre autres, dans l’élaboration de notre cycle de vie.
Au cours des dernières années, cela a mené à une utilisation accrue des sources de données de tiers, y compris les données administratives, les données opérationnelles en temps quasi réel et les données provenant de sources externes, afin d’apporter un contexte et des renseignements énergétiques vitaux à nos intervenants. Le rôle des statistiques gouvernementales officielles est souvent de fournir des renseignements opportuns et exacts qui sont difficiles à obtenir.
Par exemple, au cours des dernières années, l’EIA a déterminé qu’elle devait lancer une enquête mensuelle sur la production de pétrole pour suivre la croissance récente de cette production aux États-Unis. Avant l’enquête de l’EIA, les données sur la production de pétrole avaient été estimées à partir de celles des États. Lorsque la nouvelle enquête a été publiée, les problèmes liés à certaines des données administratives utilisées antérieurement sont devenus évidents et la compréhension générale de la production pétrolière aux États-Unis s’est améliorée considérablement.
Au total, l’EIA mène environ 57 enquêtes et autres collectes de données dont les cycles réguliers et irréguliers peuvent varier d’une heure à quatre ans. Elles portent sur un ensemble diversifié d’installations, de types et d’utilisations énergétiques. Souvent, ces parties du paysage énergétique global ne semblent pas avoir beaucoup de relations les unes avec les autres, mais nous constatons qu’une compréhension pratique des éléments qui composent l’énergie aux États-Unis et l’accent mis sur la façon dont ils s’imbriquent les uns dans les autres apportent une véritable connaissance de notre travail, ce qui fait que l'ensemble fonctionne mieux.
L'effort que nous déployons pour prendre en considération toute la chaîne de valeur est une autre dimension importante de la collecte de données sur l’énergie qu'effectue l’EIA. Cela ressort clairement de notre rapport hebdomadaire sur les stocks de pétrole le mercredi matin et de notre rapport sur les stocks de gaz naturel le jeudi matin, qui sont reconnus pour influer couramment sur leurs marchés financiers respectifs.
Les enquêtes sur la consommation de l’EIA, qui sont parmi les plus difficiles, les plus coûteuses et les moins régulières, fournissent des renseignements sur la consommation d’énergie pour les secteurs industriel, résidentiel et commercial qui sont pratiquement inégalés dans le monde et inestimables pour comprendre la consommation d’énergie de ces secteurs.
Les habitudes de consommation commerciale et résidentielle au cours de la dernière décennie ont changé de manière notable. L’expansion rapide des systèmes solaires photovoltaïques hors réseau pour les clients commerciaux et résidentiels change la planification des services publics dans certaines régions.
En plus des statistiques sur l’énergie, l’EIA établit des perspectives énergétiques nationales à court terme; pour ce faire, elle examine les tendances mensuelles au cours des deux prochaines années et les perspectives énergétiques nationales et internationales en faisant des projections annuelles sur les 20 à 25 prochaines années. De plus, à la demande des comités du Congrès ou de l’administration, l’EIA élabore des analyses de prévisions sur d’autres questions énergétiques.
L’EIA tire profit de la grande valeur que représente son fonctionnement en tant qu’organisme statistique et de son mandat d’analyse prévisionnelle. Chaque aspect en retire des avantages. Les prévisions de l’EIA procurent des statistiques détaillées bien organisées sur l’activité énergétique aux États-Unis et ont souvent contribué à la conception de l’enquête.
Les analyses de scénarios de référence et les perspectives de l’EIA sont élaborées à l’aide des lois et politiques actuelles. Cela fournit un cadre commun pour évaluer les changements de politique de façon transparente au moyen d'analyses de sensibilité, à l’aide de méthodologies accessibles et bien documentées pour les intervenants de l’EIA.
Les statistiques de l’EIA bénéficient également de l’analyse prévisionnelle qui va de pair avec ces données. Nos prévisionnistes sont déterminés à essayer de comprendre l’activité énergétique. Par conséquent, leur capacité de circonscrire les besoins en information tend à être plus proche de la fine pointe des nouveaux enjeux. Ce genre de rétroaction est très précieux pour planifier un programme d’information sur l’énergie pertinent.
La place qu'occupe l’EIA en tant que source reconnue d’information sur l’énergie aux États-Unis au cours de plus de quatre décennies d’existence découle directement de cette rencontre des statistiques, de l’analyse et de l’indépendance au coeur de son mandat et de son fonctionnement. La législation à l'origine de l’EIA lui permet de proposer les données nécessaires pour remplir ses missions d’analyse sur lesquelles s’appuient les décideurs et les marchés et de solliciter les points de vue des intervenants tout en conservant son indépendance.
Joindre les statistiques et l’analyse dans une même organisation gouvernementale a bien fonctionné pour notre pays. Au moment où vous envisagez un cadre pour fournir de l’information sur l’énergie au gouvernement canadien, je vous encourage vivement à tenir compte de notre expérience de cette combinaison et de la valeur qu’elle a ajoutée à notre travail.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Bon après-midi depuis Paris et merci beaucoup de m’avoir invité à vous faire part de mes commentaires. Je m’appelle Duncan Millard et je suis statisticien en chef à l’Agence internationale de l’énergie et ancien statisticien en chef du ministère au Royaume-Uni.
J’espère pouvoir profiter de mon expérience internationale et nationale pour essayer de répondre d'abord aux cinq questions que vous m’avez posées et ensuite, évidemment, pour donner mon point de vue sur toute autre question de suivi.
Pour commencer, l’un des points portait sur les avantages des statistiques sur l’énergie, et je pense qu’ils doivent être très clairs pour tout le monde. De nos jours, l’énergie est à la base de toute activité sociale et économique. Par conséquent, pour les entreprises, les investisseurs et le public, le besoin de sécurité énergétique, celui de comprendre l’énergie et de bien saisir d’où elle vient sont évidents.
Le besoin de données sur l’énergie s’accroît également. Il est possible qu'auparavant nous nous limitions à la sécurité énergétique et peut-être à la production, mais aujourd'hui nous nous intéressons de plus en plus à la croissance des énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique, aux prix et aux investissements. C’est peut-être particulièrement le cas dans un pays comme le Canada où les données que nous avons découvertes montrent que l’énergie représente environ 7 % du PIB et quelque 18 % des exportations; et pour les consommateurs, les dépenses en énergie et en transport représentent environ 6 % des dépenses totales des ménages. L’énergie revêt donc une grande importante.
L’énergie est aussi très importante pour le Canada dans le contexte international. Encore une fois, grâce à nos données mondiales, nous pouvons voir que le Canada est le deuxième producteur d’hydroélectricité, le quatrième producteur de pétrole brut, le quatrième producteur de gaz, le sixième producteur d'énergie nucléaire et le septième producteur d’énergie éolienne. Il est très clair que l’énergie est très importante pour le Canada et tous les Canadiens.
La question suivante portait sur la satisfaction des besoins des utilisateurs. Il est très clair que les utilisateurs ont divers besoins, mais ils ont de nombreux besoins d'obtenir des données. Il faudra utiliser différentes stratégies de diffusion et nous constatons le recours croissant aux médias sociaux comme autant de moyens d’informer les consommateurs.
D'une manière générale, avec l’information sur l’énergie, on peut penser que le bilan énergétique est le cadre fondamental qui réunit la production, la transformation et l’utilisation finale de tous les types d’énergie dans un ensemble où les interactions entre ceux-ci peuvent être comprises et la qualité des données peut être améliorée grâce à ce bilan.
Dans le même ordre d'idées, ces données s'appuient sur de l’information concernant les prix de l’énergie, la recherche, le développement et la démonstration, ainsi que sur une surveillance stratégique adaptée; il est utile de dire quelques mots sur le rôle des statisticiens dans la formulation des politiques.
Dans un cycle normal d’élaboration de politiques, on peut penser à l’étape qui consiste à comprendre la nécessité d’une politique, et l’une des questions pourrait être de savoir s’il y a une lacune au niveau des politiques ou de l’information. On peut penser à l’élaboration d’une politique et commencer à évaluer les idées en fonction de la façon dont les résultats d’une politique pourraient être surveillés et du point de référence voulu pour que ces données progressent. Vous pouvez songer à la préparation à la prestation et au besoin éventuel d’entreprendre un projet pilote sur les politiques et de mettre en place le cadre de politique et de surveillance. Ensuite, bien sûr, il y a l’étape finale, pendant et après l’application de la politique, la nécessité de la surveiller et de l’évaluer. Il est donc primordial de se demander dans quelle mesure les statisticiens et les données sur l’énergie sont utilisés efficacement dans l’élaboration des politiques.
La question suivante portait sur les lacunes dans les données sur l’énergie. Bien sûr, je ne suis pas en mesure de répondre à une question sur les lacunes du point de vue du gouvernement canadien ou de la population canadienne, mais je peux peut-être proposer quelques réflexions selon la perspective de l’AIE.
Nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues de Statistique Canada et de RNCan depuis de nombreuses années en vue d’améliorer les données et nous leur en sommes très reconnaissants de leur soutien continu. Nous remarquons qu’il pourrait y avoir deux grandes questions. Mentionnons d’abord la rapidité. Notre échéance pour les données est fixée en septembre et souvent nos collègues au Canada ne sont pas en mesure de la respecter. Nous constatons que d’autres pays n'y arrivent pas non plus. Je ne sais pas si c’est la même chose en ce qui concerne l’information destinée aux Canadiens.
Il y a aussi la question de la confidentialité, que vous connaissez tous très bien, j’en suis sûr, c'est-à-dire les données qui existent, mais qui, au bout du compte, doivent être estimées en raison des lois sur la statistique en vigueur.
Il y a un certain nombre d’autres questions. Par exemple, les problèmes liés aux lacunes dans les données où nous constatons des difficultés particulières au sujet de l’offre et de la demande d’électricité ou une augmentation des pertes de distribution. Encore une fois, s’il s’agit d’une tendance réelle, c’est un secteur de politique qu’il faudrait peut-être prendre en compte.
Il pourrait y avoir des lacunes dans l’enquête. Ce qui nous préoccupe surtout ce sont certains aspects de l’industrie pétrolière où les données sont absentes. Il y a aussi des problèmes liés à l’exhaustivité des données. Nous ne sommes pas actuellement en mesure, par exemple, d’obtenir une ventilation mensuelle des combustibles utilisés pour la production d’électricité.
Nous savons également qu’à l’avenir il y aura un besoin croissant de données. Si je regarde globalement les besoins — et je suis sûr qu’ils s’appliquent également au Canada —, il y a un besoin de plus en plus grand de données sur l’énergie afin de comprendre comment et pourquoi elle est consommée; il ne suffit pas de savoir qu'on l'utilise. Il y a les défis de la production hors réseau et le fait que les consommateurs d’énergie sont de plus en plus des producteurs d’électricité, mais il existe également des possibilités liées aux données ouvertes et à la numérisation.
Ensuite, il faut réfléchir à certaines pratiques exemplaires relatives aux systèmes de données. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que nous avons affaire à un grand nombre de pays ayant de nombreux modèles différents, et aucun modèle ne convient mieux, mais il existe des caractéristiques communes présentes dans ceux qui sont les plus efficaces.
Il vaut peut-être la peine de réfléchir d’abord aux Principes fondamentaux de la statistique officielle, ce très bon document approuvé par l’ONU, qui parle aussi du besoin de données et de l’importance de l’indépendance des fonctions statistiques sur le plan de la méthodologie et de la diffusion, mais aussi de la nécessité d’une coordination entre les ministères et les autres organisations pour obtenir les données sur les pratiques exemplaires.
Nous remarquons que, généralement, les bons systèmes de données sont ciblés; ils ne recueillent que les données nécessaires et en maximisent l’utilisation afin qu’elles ne soient recueillies qu'une fois et servent souvent; de plus, ils utilisent des données administratives là où elles sont disponibles et ont un fondement juridique approprié non seulement pour la déclaration et la diffusion selon un calendrier convenu, mais aussi pour que tous disposent d'une publication juridique afin de bien comprendre. Il y a des ressources: le travail statistique peut coûter des sous et ces fonds doivent être suffisants. Nous constatons également que ce sont eux qui révisent leur méthodologie. La méthodologie et l’approche statistiques doivent changer à mesure que le marché évolue; les enquêtes doivent être réexaminées et les meilleurs le feront continuellement.
Les systèmes qui fonctionnent selon ces principes sont généralement en mesure de répondre aux besoins en données des utilisateurs et la rétroaction de ces derniers est évidemment très importante.
Je vais peut-être vous dire quelques mots sur l'échange de données à l’échelle du gouvernement. C’est un domaine dans lequel nous travaillons avec de nombreux pays, qui est perçu comme un aspect important. Les Canadiens, comme de nombreux citoyens dans le monde, voient peut-être le gouvernement comme une seule entité. Ils comprennent peut-être la différence entre le gouvernement provincial et le gouvernement national, mais pour beaucoup de citoyens, d’après ce que nous comprenons, le gouvernement est une seule organisation. Il est entendu, cependant, qu’il devrait peut-être y avoir une bonne collaboration entre les ministères.
Bien entendu, certaines données doivent être mieux protégées. Les données fiscales et les données sur la santé en sont deux exemples. Il existe toutefois de nombreux cas où les données peuvent être échangées à un niveau agrégé ou rendues anonymes, ce qui peut vraiment améliorer la compréhension et la capacité de produire des informations sur l'énergie plus complètes. Ces systèmes exigent souvent des protocoles d’entente conclus entre les ministères pour y parvenir, mais en général, ceux qui les utilisent réduisent le fardeau des entreprises et celui des ménages qui doivent se conformer aux données.
Enfin, on m’a demandé de formuler des recommandations ou de faire quelques observations. Je dois commencer par un point très important. À l’échelle mondiale, le Canada jouit d’une excellente réputation en matière de statistiques globales. Nous tenons aussi à poursuivre manifestement — manifestement en ce qui nous concerne — le solide travail de collaboration entre les divers partis.
Si je songe, toutefois, d’après ce que nous savons et ce que nous comprenons des données, à certains des problèmes qui pourraient surgir et, par conséquent, à certaines des recommandations que nous pourrions proposer, je dirais qu'il faut d’abord saisir les besoins des utilisateurs — quelles données sont nécessaires sur les plans national, provincial et fédéral —, puis comment évaluer la disponibilité des données de toutes les sources, y compris les données administratives, et enfin établir une carte des données illustrant la façon dont elles répondent aux besoins des utilisateurs; existe-t-il des lacunes dans les données ou des chevauchements?
Ensuite, il faut déterminer clairement qui est responsable de quoi. Cette clarté est primordiale. Encore une fois, cela devrait aider à éviter les dédoublements ou à cerner les lacunes. Il arrive souvent qu’une structure de gouvernance regroupant les représentants principaux des ministères ou des organismes concernés soit utile pour réunir tout le monde. Pour le Canada, cela inclurait probablement les provinces aussi.
Nous aurions tendance à mettre l'accent sur l’amélioration des données et non sur les structures des organisations. Nous aimerions que tous les intéressés fassent partie d’une « Statistique de l’énergie du Canada » réunissant tous ceux qui participent à la production de données pour répondre aux besoins des utilisateurs au Canada et à l’échelle internationale.
Naturellement, l’AIE est très heureuse de continuer à fournir du soutien, des conseils techniques et tout autre appui susceptible d'être utile au Canada pour l'aider à améliorer ses données sur l’énergie.
J’espère que cela a été utile. Je suis ravi de répondre à vos questions.