:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bon après-midi à tous et à toutes.
[Traduction]
Je souhaite moi aussi la bienvenue aux nouveaux membres du Comité et aux nouveaux députés. Je ne peux qu'imaginer l'excitation que vous avez ressentie hier. Nous sommes tous arrivés en même temps, mais vous êtes arrivés un à la fois, et je n'ai aucun doute que c'est un souvenir que vous chérirez.
Chers collègues, beaucoup de choses se sont produites durant les cinq mois depuis que j'ai été présent ici la dernière fois. Nous avons vu les prix de certains produits de base augmenter, puis diminuer, puis augmenter à nouveau. Quelques-uns sont sur une lancée. D'autres, malheureusement, fluctuent constamment.
Cette incertitude dans le secteur des ressources naturelles est un rappel de l'époque dans laquelle nous vivons, une période marquée par des changements sans précédent et des défis continus, allant de nouveaux droits compensateurs des États-Unis sur notre bois d'oeuvre jusqu'à la consolidation du secteur pétrolier. Tout cela se produit à un moment de transition à l'échelle mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, qui est devenue inévitable dans chaque partie du monde.
[Français]
Par exemple, la Chine est l'un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde. Elle apporte des changements générationnels à sa consommation d'énergie, y compris en s'engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 18 % et à plafonner les émissions provenant du charbon d'ici 2020. L'année prochaine, la Chine optera pour la tarification du carbone.
Ou encore, prenons par exemple l'Arabie saoudite, le pays producteur de pétrole typique. Elle compte bâtir suffisamment de capacité solaire au cours des 15 prochaines années pour en tirer environ 20 % de son électricité.
[Traduction]
Pourquoi vit-on tous ces changements? Ce n'est pas seulement parce que la responsabilité environnementale est essentielle au développement économique. Ni parce que la mobilisation significative des peuples autochtones est une obligation constitutionnelle, ni encore parce que la confiance du public est essentielle au développement des ressources au XXIe siècle, bien que ce soit de très bonnes raisons, et une priorité pour notre gouvernement, mais il y a une raison encore plus fondamentale: faire en sorte que le Canada soit un chef de file mondial de l'économie propre constitue la voie la plus sûre vers une croissance durable, de bons emplois pour la classe moyenne et une prospérité partagée pour les générations à venir.
C'est la lentille à travers laquelle le Budget principal des dépenses a été examiné et rédigé. J'ai la sous-ministre Christyne Tremblay, et notre dirigeante principale des finances, Cheri Crosby, avec moi, pour nous aider à comprendre les chiffres. Toutefois, j'aimerais commencer par un bref aperçu de la façon dont le Budget principal des dépenses s'inscrit dans les priorités de notre gouvernement.
Le premier point clé à souligner, c'est que le Budget principal des dépenses est un instantané, dans le cas qui nous occupe, depuis février. Mais les budgets ministériels ne sont pas statiques. Ils évoluent, et c'est pourquoi nous avons des budgets supplémentaires des dépenses au cours de chaque exercice.
Deuxièmement, notre Budget principal des dépenses contient souvent de grands écarts d'une année à l'autre et tient compte de tout, des prix volatils des produits de base aux nouvelles priorités et aux programmes qui se terminent. En outre, le Budget principal des dépenses de cette année, monsieur le président, ne fait pas exception à la règle. Par exemple, la diminution la plus importante est une baisse prévue de 335 millions de dollars en vertu de la Loi de mise en oeuvre de l'Accord atlantique Canada-Terre-Neuve, en raison du prix des ressources et des niveaux de production inférieurs prévus sur la côte Atlantique. C'est assurément une forte baisse, mais la fluctuation annuelle n'a aucune incidence directe sur le financement de Ressources naturelles Canada. Nous ne sommes que l'intermédiaire par lequel les paiements sont acheminés aux bureaux des hydrocarbures extracôtiers et des provinces.
De même, il y a une baisse de 46,2 millions de dollars affichée pour les Technologies du développement durable du Canada, mais cela ne signifie pas que nous avons coupé le financement de l'organisation. Cela reflète simplement notre décision de transférer ce programme important pour les entreprises de technologie propre vers un ministère différent. Par conséquent, TDDC disparaît de notre écran radar et réapparaît comme Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
Je mentionne ces deux points, car lorsqu'ils sont supprimés de la variation nette, une réalité très différente de RNCan apparaît. Soudainement, une baisse de financement de 250 millions de dollars dans le Budget principal des dépenses de l'année dernière cède la place à une augmentation globale de 82 millions de dollars dans notre budget de programmation et de fonctionnement. Cela veut dire plus d'argent pour aider à s'assurer que le secteur des ressources naturelles du Canada est concurrentiel à l'échelle mondiale. Plus d'argent pour promouvoir la gérance de l'environnement. Plus d'argent pour encourager les consommateurs à effectuer des achats plus intelligents et plus écologiques. Plus d'argent pour mieux gérer nos terres et nos ressources et pour mieux protéger les Canadiens.
C'est l'instantané que nous vous présentons aujourd'hui. Une intrigue bâtie autour de notre premier budget, le budget de 2016, qui comprenait un acompte important pour l'énergie propre.
Vous pouvez le voir avec les premiers versements afin de moderniser les installations de recherche du ministère, de faire progresser les technologies propres, d'améliorer le rendement environnemental au sein de l'industrie du pétrole et du gaz et de créer un réseau national de stations de recharge et de ravitaillement pour les véhicules propres de demain.
Le budget de 2017 prend ces investissements et les exploite. Par exemple, il fournit 200 millions de dollars additionnels sur quatre ans pour appuyer les recherches sur les technologies propres et les innovations dans les secteurs des ressources naturelles du Canada, y compris l'énergie, la foresterie et l'exploitation minière.
Le budget de 2017 reconnaît également le rôle essentiel de la foresterie dans la lutte contre les changements climatiques, en investissant près de 40 millions de dollars pour augmenter l'utilisation des nouvelles technologies du bois à faibles émissions de carbone dans les projets d'infrastructure.
Nous investissons également 43 millions de dollars supplémentaires cette année pour aider le secteur forestier à élaborer des produits de bois novateurs et à conquérir de nouveaux marchés. Cela tombe à point au lendemain des nouveaux droits compensateurs annoncés par les États-Unis la semaine dernière sur le bois d'oeuvre canadien. Je suis sûr que les membres auront des questions à poser à ce sujet. Je ne ferai qu'ajouter ici que notre gouvernement prévoit utiliser chaque outil à sa disposition pour combattre ces droits punitifs et défendre les intérêts de l'industrie canadienne du bois d'oeuvre, ses travailleurs et les collectivités locales.
Le budget de 2017 prolonge également le crédit d'impôt pour l'exploration minière de 15 % pour une année supplémentaire afin de s'assurer que le secteur minier continue d'apporter sa contribution essentielle à l'économie canadienne. Ce crédit d'impôt aide les petites entreprises d'exploitation minière à se procurer des capitaux pour financer de premières activités d'exploration qui peuvent conduire à de nouvelles découvertes, à de futures mines et à plus d'emplois. Sa prolongation part du principe que les améliorations récentes des marchés des produits de base sont encore faibles et que le financement demeure difficile.
Le budget de 2017 propose également de verser un paiement ponctuel de 30 millions de dollars afin de soutenir les mesures prises par l'Alberta pour stimuler l'activité économique et l'emploi dans son secteur des ressources; 17,4 millions de dollars supplémentaires seront versés au cours des trois prochaines années pour appuyer les efforts de l'Office national de l'énergie visant à améliorer la sûreté des pipelines.
Monsieur le président, tous ces investissements stimuleront l'innovation et nous aideront à respecter nos engagements relativement au Cadre pancanadien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à stimuler l'innovation, à nous adapter aux changements climatiques et à créer de bons emplois partout au pays.
Le budget de 2017 comprend également 200 millions de dollars pour réduire la dépendance envers le diesel des collectivités rurales et éloignées, 100 millions de dollars à l'appui des technologies de nouvelle génération relatives aux réseaux intelligents, au stockage de l'énergie et à l'énergie propre, 120 millions de dollars pour les véhicules électriques et les véhicules alimentés par le gaz naturel et les véhicules à hydrogène, 182 millions de dollars pour élaborer et mettre en oeuvre de nouveaux codes du bâtiment destinés à rénover les immeubles existants et à construire de nouveaux immeubles à consommation d'énergie nette zéro partout au Canada et 87 millions de dollars pour les comités consultatifs et de surveillance autochtones pour l'agrandissement du réseau de Trans Mountain et le remplacement de la canalisation 3.
Enfin, de façon plus générale et plus importante encore, le budget de 2017 cerne six industries novatrices clés où le Canada peut être un chef de file mondial et créer de bons emplois pour les Canadiens; deux d'entre elles relèvent de la compétence de Ressources naturelles Canada: les technologies propres et les ressources propres.
Notre Budget principal des dépenses est un élément important à cet égard. Il fait partie du plan de notre gouvernement pour renforcer le coeur de l'économie canadienne — la classe moyenne — en réalisant des investissements stratégiques qui produiront une croissance durable, un environnement plus propre et des collectivités florissantes.
[Français]
J'espère que vous allez appuyer nos efforts aujourd'hui en approuvant le Budget principal des dépenses. Je vous invite à me poser toutes les questions que vous pourriez avoir.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Il y a le groupe de travail politique, qui est composé des ministres responsables de la foresterie de toutes les provinces et qui est présidé par le ministre des Ressources naturelles du Canada et soutenu par un comité de sous-ministres et sous-ministres adjoints, qui travaillent depuis des mois en prévision des droits compensateurs annoncés il y a 11 jours.
Nous voulons établir une réponse pancanadienne. Nous savons tous qu'il y a des différences régionales dans le secteur du bois d'oeuvre à l'échelle du pays, mais nous croyons avoir aussi beaucoup de choses en commun. Nous nous sommes rencontrés en personne aussi récemment qu'il y a quelques semaines. Nous nous rencontrerons à nouveau en personne au cours des prochaines semaines, maintenant que nous avons une certaine idée du niveau du droit compensateur, même si je dois rappeler aux membres que nous n'avons pas encore toute l'information. Nous serons informés des droits antidumping qu'en juin. La décision finale du département américain du commerce ne sera pas connue avant la fin de l'année.
Entretemps, nous travaillons en collaboration, ce qu'il est très important pour nous de rappeler à ce point-ci, dans le dossier, avec nos homologues provinciaux pour réfléchir à la durabilité à long terme du secteur. Cela signifie qu'il faudra miser sur la diversification des marchés. Cela signifie aussi, dans l'industrie en tant que telle, qu'il faut tirer profit, par exemple, des résidus forestiers pour les convertir en carburant propre. Cela signifie qu'il faut envisager la construction d'immeubles de grande hauteur. Je sais que mon collègue a ce dossier à coeur, parce que je crois que la technologie a été mise au point à Penticton, sa collectivité. J'espère qu'il aura une question à me poser à ce sujet, parce que je peux être fier comme lui, pour la coupe du ruban marquant le début des travaux d'un immeuble de 18 étages à l'Université de la Colombie-Britannique. L'avenir est là.
Mais, entretemps, il y aura des pertes d'emploi. Nous savons qu'on en est au différend du bois d'oeuvre numéro 5, c'est donc le cinquième depuis seulement 1982. Je ne vais pas prendre tout votre temps, mais le premier différend important lié au bois d'oeuvre remonte à 1839, lorsque le Maine et le Nouveau-Brunswick ont eu maille à partir. Ils ont réussi à régler la situation sans en venir aux coups de poing et ils ont pu trouver une solution pacifique grâce aux négociations, ce que nous pourrons, j'en suis sûr, faire encore une fois. C'est la seule façon dont nous pouvons, à long terme, régler cet irritant récurrent, découlant du fait que les États-Unis imposent à répétition des droits punitifs et, selon nous, injustes, contre l'industrie canadienne.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous suis reconnaissant.
Monsieur le ministre, merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir nous rencontrer.
Je vais laisser tomber la question du bois d'oeuvre pour vous parler d'un enjeu différent. Je vais parler de certaines des choses que vous avez mentionnées dans votre exposé.
Vous avez parlé de donner plus d'argent pour aider le secteur des ressources naturelles du Canada à devenir compétitif à l'échelle internationale. Vous avez parlé de l'incertitude au sein de l'industrie. Vous avez parlé de créer de bons emplois pour la classe moyenne. Je veux faire valoir que tout ce que vous faites, et surtout tout ce qui figure dans votre budget, aura exactement l'effet contraire.
Votre présence arrive à point, aujourd'hui, puisqu'hier, ConocoPhillips a annoncé encore 300 mises à pied, dont la majeure partie sont à Calgary. ConocoPhillips se joint à Royal Dutch Shell, Marathon Oil, Total et Statoil qui ont tous quitté l'Alberta. Ils ont tous quitté le Canada. On parle de 80 milliards de dollars en capital qui ont déjà quitté ma province natale. Le taux d'inoccupation dans le centre-ville de Calgary est bien au-delà de 30 % et, si vous vous rendez au centre-ville pour jeter un coup d'oeil, il est probablement encore plus élevé. Plus de 125 000 Albertains n'ont plus d'emploi dans le secteur de l'énergie.
Durant la semaine de pause dans nos circonscriptions, j'ai eu l'occasion de rencontrer un groupe d'ingénieurs, de géologues et de géophysiciens au chômage. Ils ont créé un groupe appelé la Calgary and Region Unemployed Energy Professionals Association. L'organisation compte plus de 100 membres. Ce sont toutes des personnes qui sont sans emploi, pas seulement depuis des mois, mais, pour certains d'entre eux, depuis près de deux ans. Deux ans, et ils n'ont aucune idée d'où aller.
Vous avez parlé de l'incertitude dans l'industrie qui cause beaucoup de ces problèmes. Eh bien, monsieur le ministre, une bonne partie de l'incertitude dans cette industrie découle de vos décisions politiques lorsqu'il est question de projets comme l'oléoduc Northern Gateway et en augmentant l'incertitude dans le cadre des processus réglementaires et d'approbation. Les investissements internationaux de ces entreprises ne disparaîtraient pas s'il y avait un bon environnement où il est possible pour ces entreprises de réussir. Lorsque ces entreprises n'arrivent pas à voir clairement de quelle façon ils obtiendront leur approbation ou auront de la réussite, elles iront là où elles tireront un bon rendement de leur investissement, là où elles sont bienvenues et là où elles pourront faire des affaires.
Je vais terminer en vous posant une question assez facile. Pour nous, en Alberta, nous voulons savoir si le gouvernement fédéral veut vraiment une industrie de l'énergie. Voulez-vous une industrie du pétrole ou du gaz ou non? C'est le temps de nous le dire. Est-ce une industrie que vous soutenez ou non? Nous recevons des messages assez contradictoires.
Vous avez mis en place une taxe sur le carbone. Cette taxe était censée nous accorder cette insaisissable approbation sociale afin que nous puissions réaliser des projets comme celui de Trans Mountain et comme l'inversion du flux de la ligne 3, mais il est très probable qu'un gouvernement provincial néo-démocrate soit élu en Colombie-Britannique, et ce parti a dit très ouvertement qu'il allait bloquer la construction de l'oléoduc Trans Mountain, alors je ne vois pas où est l'approbation sociale, ici. Elle n'existe tout simplement pas. La taxe ne nous a permis d'obtenir aucune marge de manoeuvre ni aucun soutien de l'éventuel nouveau gouvernement provincial en Colombie-Britannique.
Ce qui me préoccupe vraiment dans le budget, c'est l'élimination des frais liés à l'exploration au Canada. L'Alberta et notre secteur pétrolier et gazier sont en difficulté, mais, plutôt que de mettre en place une politique qui nous serait favorable ou, au moins, de nous laisser tranquilles, vous avez trouvé une autre occasion de nous acharner sur nous. C'est du moins ce que je pense, et c'est aussi l'opinion de mes électeurs en Alberta. Je semble peut-être y aller un peu fort, monsieur le ministre, mais c'est un fait. C'est ainsi que les gens se sentent en Alberta, surtout ceux qui sont liés au secteur de l'énergie.
J'ai regardé les données du ministère des Finances du Canada cette semaine pour voir quel allait être l'impact de l'élimination des frais d'exploration. Selon le ministère des Finances du Canada, « de 2007 à 2012, les prises de participation dans des sociétés cotées effectuées au moyen d'actions accréditives ont permis de mobiliser environ 1,4 milliard de dollars par année pour ces secteurs ainsi que pour celui de l'énergie propre », et ce, par l'intermédiaire du Programme des actions accréditives, y compris des programmes comme celui des frais d'exploration au Canada, auxquels toutes les entreprises qui ont des dépenses admissibles peuvent participer. Il est dit que ces actions accréditives sont surtout émises « par des petites sociétés d'exploration qui ont un accès limité à d'autres sources de financement ». Cette mesure a un impact majeur en Alberta.
Tim McMilland, le président et PDG de l'Association canadienne des producteurs pétroliers a dit: « Je suis déçu et je crois qu'on envoie un mauvais message et que nous nous retrouverons encore plus désavantagés en ce qui a trait aux capitaux des marchés mondiaux que nous tentons d'attirer, ici, comparativement aux [États-Unis]... » Vous avez parlé du besoin de nous rendre compétitifs à l'échelle internationale. La mesure nous rend non concurrentiels à l'échelle internationale. Les États-Unis sont notre principal compétiteur pour l'obtention de capitaux.
Le gouvernement actuel est très préoccupé par la classe moyenne. Eh bien, notre industrie embauche des gens de la classe moyenne.
Monsieur le ministre, allez-vous mener des consultations auprès de l'industrie avant de prendre la décision d'éliminer les frais d'exploration au Canada du budget?
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Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence aujourd'hui. Je vous en suis reconnaissant.
Je vais ramener la conversation à la situation du bois d'oeuvre de résineux. Je vous remercie de votre appel de la semaine dernière. Certaines des premières paroles que vous avez prononcées — comme vous l'avez fait aujourd'hui — concernaient les conséquences qui vont se manifester. Vous avez affirmé qu'il y aura des mises à pied et des pertes d'emploi. À court terme, vous avez souligné qu'il existe des programmes qui peuvent être utiles, d'une certaine manière, à ces égards... l'assurance-emploi pour les travailleurs qui perdent leur emploi, et les prêts consentis par EDC et par la BDC aux entreprises qui pourraient avoir besoin d'un genre de soutien.
C'est une situation très difficile, comme d'autres personnes l'ont mentionné. Je viens de la Colombie-Britannique. La dernière fois que cela s'est produit, nous avons perdu 100 usines, ou à peu près. J'oublie le nombre exact. Nous avons perdu des dizaines de milliers d'emplois. Cet événement a vraiment changé la face de bien des collectivités, alors je pense qu'il exige la prise d'un plus grand nombre de mesures directes de la part du gouvernement afin de faciliter la situation partout au pays.
Nous avons vu l'Ontario et le Québec demander des garanties de prêt au gouvernement fédéral, à court terme. En outre, durant le dernier conflit relatif au bois d'oeuvre de résineux, le gouvernement Martin a fourni un financement de — je pense — 20 millions de dollars à l'industrie forestière afin de compenser ses frais juridiques découlant du conflit, argent qui a aidé ces entreprises à court terme.
De ce point de vue et concernant ce que nous pouvons faire aujourd'hui, comme beaucoup de ces petites entreprises vont effectuer de gros versements rétroactifs très bientôt, les garanties de prêt sont-elles quelque chose que votre gouvernement envisage d'offrir, et songez-vous à offrir une aide pour les frais juridiques?
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Passons au moyen et au long terme; je vous accorderai votre argument au sujet des gros bâtiments en bois.
Vous avez parlé de diversification des marchés et de se tourner vers l'Asie et en Europe. J'ai assisté aux réunions du COFI tenues à Vancouver, le mois dernier, où le sentiment était tout à fait contraire au sujet de la Chine. Les analystes qui se spécialisent dans ce marché étaient un peu négatifs au sujet des perspectives — du moins, à moyen terme — liées au fait d'entrer sur le marché de la Chine, en raison de la concurrence russe, de la faible valeur du rouble, et de choses de ce genre... mais je ne veux pas m'aventurer sur ce terrain. Je parle simplement de cette occasion de vraiment stimuler notre marché intérieur, ainsi que le marché américain, grâce à l'utilisation du bois dans les gros bâtiments.
Vous avez mentionné les quelque 40 millions de dollars que vous fournissez dans le budget 2017. Malheureusement, cet argent ne serait pas dépensé avant le prochain exercice, en 2018-2019. Je veux connaître la raison du retard, alors que nous pourrions être en train d'aider ces entreprises maintenant. Je voudrais savoir quelle part de ces 40 millions de dollars sera vraiment consacrée à la construction d'immeubles... que notre industrie pourra utiliser.
Juste avant la relâche, j'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire — le projet de loi —, qui demande au gouvernement fédéral d'envisager l'utilisation de bois dans la construction de gros bâtiments afin d'aider l'industrie maintenant, comme nous l'avons fait en Colombie-Britannique.
Il s'agissait là de mes trois questions.
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Les technologies propres et l'innovation sont vraiment au cœur du programme du gouvernement. Des investissements importants seront effectués dans un certain nombre de ministères afin de concrétiser ce projet. Dans le cadre de notre mission en Chine qui se déroulera du début à la mi-juin, nous tiendrons des conversations sérieuses à ce sujet avec les Chinois et d'autres représentants de pays étrangers.
L'innovation est un élément extrêmement important de la façon dont nous allons gérer la transition de l'économie énergétique d'aujourd'hui à celle de demain. À l'échelle internationale, on s'entend sur le fait qu'on tend à s'éloigner des combustibles fossiles. Les analystes ne s'entendent pas tous sur la durée de cette transition, mais je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de dissidence quant au fait qu'il s'agit de la trajectoire indéniable.
Si vous regardez les sables bitumineux en tant que tels, nous étions bien placés pour les mettre en valeur en raison de l'innovation. Cette ressource est restée dans le sol pendant longtemps, jusqu'à ce que des innovateurs découvrent une façon de l'en extraire. Maintenant, nous constatons déjà que grâce à l'innovation nous pouvons extraire la ressource du sol de façon plus durable, comme on en juge par l'empreinte carbone du procédé utilisé.
Selon mes conversations avec d'autres ministres de partout dans le monde, dernièrement au G7, à Rome, nous sommes sur un marché international, et une concurrence internationale se livre sur le plan de l'innovation dans les technologies propres. Nous devrions considérer cette situation comme une occasion pour le Canada. Nous évoquons souvent et ne devrions pas oublier les pressions concurrentielles des États-Unis et le fait que nous sommes dans une position unique qui nous permet de tirer profit de nos innovateurs, de nos entrepreneurs et de nos richesses dans le secteur de l'énergie, traditionnelle et renouvelable, afin de mettre le Canada à l'avant-plan.
Les gens ici présents connaissent l'excellent travail de la COSIA, l'Alliance canadienne pour l'innovation dans les sables bitumineux, qui met sa propre propriété intellectuelle de côté et collabore en tant qu'industrie afin de communiquer les technologies et les pratiques exemplaires au profit de tous.
Je comprends que vous ayez isolé cet élément comme un volet très important de la transition vers un avenir énergétique à faibles émissions de carbone. Soyez assuré que le gouvernement du Canada comprend les possibilités et qu'il prend des mesures dynamiques, de concert et en collaboration avec le secteur privé, afin de faire en sorte que le Canada soit bien placé, non seulement pour s'occuper de sa situation intérieure, mais aussi pour devenir un chef de file international.
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Autrefois, je travaillais au ministère de l'Énergie, dans l'unité opérationnelle responsable des sables bitumineux, en Alberta. Je représente une grande circonscription rurale du Nord de l'Alberta, située juste au sud des sables bitumineux. Les collectivités rurales de ma circonscription sont absolument stimulées par la mise en valeur des ressources énergétiques dans le domaine du pétrole lourd et des sables bitumineux, ainsi que du pétrole conventionnel et du gaz naturel.
J'apprécie que vous ayez lu certaines statistiques, mais je veux profiter de cette occasion pour vous expliquer pourquoi les Albertains ont de la difficulté à croire vos paroles. Je pense que les Calgariens se sont exprimés haut et fort à ce sujet lors des récentes élections partielles. J'espère que vous ne commencerez pas à me dire ce que pensent les Albertains. Ils ont de la difficulté à croire ce que vous affirmez parce que vous n'avez aucun problème à parler passionnément, directement et de façon cohérente au sujet d'autres secteurs qui sont des chefs de file dans le monde, alors que vous noyez le poisson et ne pouvez pas répondre aux mêmes questions directement au sujet du secteur pétrolier et gazier canadien. Relativement à un certain nombre de mesures, allant du système réglementaire au rendement environnemental, des experts de partout dans le monde reconnaissent que le pétrole et le gaz canadiens sont les plus écologiquement et socialement responsables au monde.
Je pense qu'il serait utile aux travailleurs du secteur de l'énergie de partout au pays, qui se sentent absolument et complètement dévastés et désespérés — les Albertains, mais aussi des Canadiens d'autres provinces et collectivités productrices d'énergie qui profitent de la mise en valeur des ressources énergétiques; de fait, toutes les collectivités de l'ensemble du pays — que vous, en votre qualité de dirigeant, de représentant du gouvernement fédéral, une voix importante et influente s'exprimant au nom du Canada, affirmiez cela sans gêne et sans équivoque.
Si vous voulez connaître certains autres éléments, l'Alberta, bien entendu, a été la première administration en Amérique du Nord à réglementer les émissions. C'était il y a plus d'une décennie. De fait, l'Alberta était la première administration à mettre en œuvre une taxe sur le carbone de 15 $ la tonne ciblant les grands émetteurs industriels, ce qui comprenait les exploitants des sables bitumineux. Et c'était il y a plus d'une décennie.
Pourtant, ici, aujourd'hui, les Albertains sont confus, lorsque nous posons des questions au sujet des mesures concrètes que prend votre gouvernement en réaction, par exemple, à la diminution des investissements dans l'énergie au cours des deux ou trois dernières années, qui représente l'équivalent de l'élimination du secteur manufacturier automobile en entier et de 75 % du secteur de l'aérospatial. Ils se demandent pourquoi votre réponse est: « Pourquoi les Albertains et les travailleurs du secteur de l'énergie ne sont-ils pas assez reconnaissants à l'égard de l'approbation de ces pipelines? Pourquoi ne sont-ils pas assez reconnaissants pour la prolongation de cinq semaines et demie de l'assurance-emploi? »
Vous dépensez des millions et des milliards de dollars dans d'autres secteurs, dans des subventions versées directement à des entreprises situées à l'étranger, alors que les gens sont complètement dévastés au sujet de leur gagne-pain et de leur avenir.
Vous avez déjà souligné à quel point il s'agit d'un enjeu essentiel en ce qui a trait à la compétitivité et au commerce, plus particulièrement avec les États-Unis. Vous avez reconnu le déséquilibre commercial et la façon dont nous dépendons fortement...