Il s'agit de la 17e séance du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes. La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Ici, c'est très agréable. Les témoins sont avec nous. C'est formidable de revenir à la normale.
Bienvenue à tous.
Conformément à la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, tous ceux qui assistent à la réunion en présentiel doivent porter un masque, sauf les députés qui sont assis à leur place pendant les délibérations.
Je vais présenter quelques observations aux témoins et aux membres du Comité.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous donne la parole en vous appelant par votre nom. Pour ceux qui participent par visioconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Veuillez désactiver le micro quand vous ne parlez pas. Pour ceux qui participent par Zoom, vous avez les choix de l'interprétation au bas de votre écran, en français ou en anglais. Je vous rappelle que toutes les questions et observations doivent être adressées à la présidence.
Avant de donner la parole à nos témoins, tous les membres du Comité ont reçu un exemplaire du budget la semaine dernière. J'ai besoin que quelqu'un en propose l'approbation. Il s'agit du budget de 18 000 $ pour l'étude que nous menons actuellement.
Une voix: Je propose.
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Nous accueillons aujourd'hui Mme Claire Citeau, directrice générale de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire. De la Canadian Canola Growers Association, nous accueillons M. Dave Carey, vice-président, Relations avec le gouvernement et l'industrie, et Mme Janelle Whitley, gestionnaire principale, Politique commerciale et de marketing. De la Canadian Cattlemen's Association, nous accueillons M. Jack Chaffe, coprésident du Comité du commerce, et Mme Fawn Jackson, directrice de la politique et des relations internationales. Nous avons aussi M. Stuart Trew, chercheur principal du Centre canadien de politiques alternatives, M. Gary Stordy, directeur, Affaires gouvernementales et corporatives du Conseil canadien du porc et M. Casey Vander Ploeg, vice-président de l'Association nationale des engraisseurs de bovins.
Bienvenue à tous.
Nous entendrons d'abord Mme Citeau.
Je vous invite à faire une déclaration préliminaire d'un maximum de cinq minutes.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de parler des façons dont le Canada peut maximiser ses possibilités dans la région indo-pacifique. L'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, l'ACCA, représente les exportateurs agroalimentaires canadiens. Elle représente 90 % des agriculteurs canadiens qui dépendent du commerce ainsi que ceux qui contribuent à la croissance de l'économie en profitant d'un meilleur accès aux marchés internationaux du bœuf, du porc, du blé, des céréales, des oléagineux, du canola, du sucre, du malt, des légumineuses et des produits de transformation.
Aujourd'hui, je vais vous présenter trois grandes recommandations.
Premièrement, il nous faut plus de diversité dans la région. La résilience économique est une préoccupation croissante dans le monde entier. Le système agroalimentaire du Canada a fait face à de fortes pressions et à de l'incertitude tout au long de la pandémie. La montée du protectionnisme continue de perturber le commerce des exportateurs agroalimentaires canadiens en bouleversant les règles. La meilleure façon de gérer les risques dans cette incertitude est de diversifier et d'élargir notre empreinte de commerce et d'investissement à l'étranger. L'ouverture des marchés et le maintien d'un système commercial fondé sur des règles sont probablement les mesures les plus importantes que le gouvernement pourrait prendre pour protéger le secteur agroalimentaire du Canada et pour appuyer le rôle essentiel qu'il joue au sein de notre économie.
L'ACCA appuie les initiatives qui visent à améliorer l'accès aux vastes marchés lucratifs des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne. Les membres de l'ACCA ont également les yeux rivés sur l'immense région de l'Indo-Pacifique, qui est en pleine croissance. C'est là que se déroulera probablement la majeure partie de la croissance mondiale au cours de ces prochaines décennies. Dans cette région, nous traitons en priorité avec l'ANASE. Nous appuyons les pourparlers bilatéraux avec l'Indonésie, car nous sommes convaincus qu'ils nous ouvriront l'accès à la région de l'ANASE. Avec un marché de 643 millions de personnes et une classe moyenne en pleine croissance, cette région nous offre une occasion de renforcer notre compétitivité et de développer un cadre de diversification dans des pays comme l'Indonésie, la Thaïlande et les Philippines, en particulier.
Le bloc de l'ANASE a conclu cinq accords de libre-échange, certains avec nos concurrents. Avec l'ANASE, la liste des pays de l'Asie-Pacifique avec lesquels le Canada a conclu un accord passerait de 4 — la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam et Singapour — à 10, puisqu'à ces pays s'ajouteraient l'Indonésie, le Cambodge, la Thaïlande, le Laos, le Myanmar et les Philippines, puis à 12 lorsque la Malaisie et le Brunei ratifieront l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste. Cet accord s'est avéré très bénéfique pour l'agroalimentaire, et l'ACCA appuie les pourparlers d'adhésion en cours avec des économies qui peuvent respecter ses normes. L'ACCA se réjouit également du renouvellement de l'engagement commercial avec l'Inde, tout en reconnaissant la nécessité de gérer cette relation complexe de façon constructive, mais prudente.
Dans le cadre de ces négociations commerciales, le Canada devrait insister sur l'efficacité de la mise en œuvre des accords afin que les résultats négociés se traduisent par de réelles possibilités de croissance pour nos entreprises. De nombreux partenaires commerciaux ne respectent pas leurs engagements, notamment dans trois domaines particuliers: la libéralisation des tarifs, les règles d'origine et les dispositions sur le cumul qui régissent l'utilisation des chaînes d'approvisionnement du Canada, et l'édification d'une plateforme commerciale transparente, stable et prévisible.
Deuxièmement, nous devons nous attaquer aux barrières non tarifaires. Nous avons déjà expliqué au Comité que ces barrières empêchent les exportateurs canadiens de réaliser des gains d'exportation dans le cadre d'accords de libre-échange. Nous vous présentons pour cela quatre suggestions.
Premièrement, nous devons entamer les négociations sans tarder et préciser les exigences réglementaires de nos secteurs. Il faut pour cela établir une bonne coopération entre l'industrie et le gouvernement, avec les fonctionnaires chargés de la réglementation et des politiques au pays et à l'étranger.
Deuxièmement, il faut intégrer aux accords de libre-échange des mécanismes de coopération entre les partenaires commerciaux sur les normes réglementaires et sur les processus d'approbation. Les groupes de travail doivent se préparer à inclure des moyens de transmettre les problèmes à des niveaux plus élevés si l'on n'y trouve pas de solution en temps opportun.
Troisièmement, les besoins en matière de ressources humaines de nos organismes de réglementation, de politique et de défense des intérêts augmentent avec chaque nouvel accord commercial. Cela est dû aux différences entre les nations et à l'augmentation continue des attentes du monde entier face aux producteurs alimentaires. Il est essentiel d'investir suffisamment et de façon stable dans la dotation en personnel et dans l'expertise de nos organismes de réglementation, de politiques et de diplomatie pour bien tirer parti des accords commerciaux que nous signons.
Quatrièmement, pour maximiser les accords de libre-échange, nous devrions tirer des leçons des accords existants et procéder à un examen des accords de libre-échange déjà conclus par le Canada afin que les résultats négociés se transforment en débouchés commerciaux. Comme vous le savez, alors que l'AECG présente un potentiel énorme pour l'agroalimentaire canadien, l'Europe tarde à éliminer ses barrières non tarifaires.
Mon troisième et dernier point concerne la nécessité d'améliorer la capacité de défense des droits et la collaboration entre l'industrie et le gouvernement. L'importance d'une collaboration régulière et efficace entre l'industrie et le gouvernement devrait être évidente pour les deux parties, mais ce n'est pas toujours le cas au Canada et à l'étranger.
Il est nécessaire d'améliorer la capacité globale de défense des intérêts du Canada afin que les fonctionnaires disposent des outils et de l'information nécessaires pour promouvoir la science et la durabilité de calibre mondial du secteur agroalimentaire canadien et qu'ils puissent défendre un système d'échange fondé sur des règles et des données scientifiques. Cette capacité est essentielle pour renforcer la diversification du Canada dans la région indo-pacifique.
En conclusion, il est crucial que l'industrie et le gouvernement communiquent mieux l'un avec l'autre et aussi avec nos partenaires commerciaux afin d'améliorer le dialogue, d'encourager une plus grande transparence et de favoriser une meilleure responsabilisation. Cela facilitera la résolution des difficultés avant qu'elles ne causent des problèmes. Cela est devenu particulièrement critique après deux années de discussions virtuelles et à la suite d'une érosion de la confiance, d'un manque croissant de respect pour les règles commerciales dans le monde et des changements massifs et constants que subit l'environnement commercial mondial.
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Je vous remercie de donner l'occasion à la Canadian Canola Growers Association de comparaître dans le cadre de votre étude sur les débouchés commerciaux pour les entreprises canadiennes dans la région indo-pacifique. Je suis accompagné virtuellement de ma collègue, Mme Janelle Whitley, directrice principale, Politique commerciale et marketing.
Notre association représente les 43 000 producteurs de canola du Canada sur les enjeux dont dépend le succès de leur ferme. Le Canada est le plus grand producteur et exportateur de canola au monde. Il exporte près de 90 % de ce qu'il produit sous forme d'huile, de graines ou de tourteau. Ses exportations s'élevaient à 13,7 milliards de dollars en 2021. Le commerce international soutient la contribution économique annuelle du secteur du canola, qui s'élève à 29,9 milliards de dollars, ainsi que les 207 000 emplois qu'il crée au Canada.
L'élargissement des relations commerciales et économiques du Canada en Asie du Sud-Est devrait être la pierre angulaire de la stratégie indo-pacifique du Canada. La région offre des possibilités intéressantes de diversification des marchés, et la nouvelle stratégie du gouvernement constitue une plateforme qui renforcera les relations commerciales dans cette région dynamique en croissance rapide ainsi que la position concurrentielle du canola.
En moyenne, le Canada exporte pour près de 45 millions de dollars de canola à des membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, l'ANASE. Bien que ce marché ne soit pas très important à l'heure actuelle, on s'attend à une augmentation des débouchés pour l'huile et le tourteau de canola canadiens. Cela s'applique particulièrement en Thaïlande et au Vietnam pour le tourteau de canola, en Malaisie pour l'huile de canola et en Indonésie pour tous les produits de canola. Taiwan et l'Inde, également mentionnés dans la motion du Comité, achètent respectivement chaque année pour 10 millions de dollars et 6 millions de dollars d'huile de canola.
Les objectifs des négociations d'accords avec l'ANASE et avec l'Indonésie visent à assurer un accès commercial important aux marchés en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires. Bien que la Thaïlande et l'Indonésie imposent des droits de douane, les barrières non tarifaires sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes. Cette situation ne se limite pas à l'Indo-Pacifique, mais elle réduit notre potentiel de croissance et constitue un obstacle à la création de marchés dans la région. À ce titre, nous voyons trois possibilités distinctes, mais interreliées, pour la stratégie indo-pacifique du gouvernement et pour l'étude du Comité.
Je vais céder la parole à ma collègue, Mme Whitley, qui vous donnera plus de détails sur ces priorités.
Premièrement, la diversification du commerce est une priorité importante pour les producteurs de canola. Bien que le canola soit exporté dans plus de 50 pays, il ne passe que par une poignée de marchés. Des accords de libre-échange ambitieux avec l'Indonésie et l'ANASE élargiraient considérablement les réseaux d'accords du Canada et fourniraient une plateforme pour réorienter et élargir la portée de ses exportations.
L'accès en franchise de droits pour les graines, l'huile et le tourteau de canola uniformiserait les règles du jeu avec les producteurs de canola australiens, dont le commerce est régi par un accord conclu en 2010, et donnerait aux oléagineux canadiens un avantage sur ceux des États-Unis. Compte tenu de sa proximité géographique et de sa longue histoire dans la région, l'Australie jouit d'un certain avantage lorsqu'elle vend ses produits aux principales économies asiatiques.
Deuxièmement, il faut fixer des règles claires pour faciliter le commerce des produits agricoles améliorés par la biotechnologie, notamment l'innovation en matière de sélection végétale et la culture à l'aide de produits de protection des végétaux. Ces règles soutiendront l'élargissement de notre accès commercial, car elles développeront la certitude nécessaire pour accroître de nouveaux marchés et pour éliminer les principaux obstacles qui entravent la vente du canola.
On consacre beaucoup de temps et d'efforts pour gérer les approbations asynchrones des variétés biotechnologiques et pour fixer des limites maximales uniformes de résidus dans les pesticides. Cela retarde l'accès à l'innovation pour les agriculteurs et entraîne la perte d'importants outils de production. Comme 95 % des acres de canola au Canada sont ensemencées en variétés biotechnologiques, ces deux obstacles sont reliés. Les agriculteurs ne devraient pas avoir à choisir entre l'accès à l'innovation et l'accès à un marché.
Troisièmement, il serait bon de créer un bureau de diversification indo-pacifique pour soutenir le programme commercial du Canada et tirer parti des débouchés croissants dans la région. Les activités de ce bureau s'ajouteraient à celles du Service des délégués commerciaux en renforçant l'accès aux marchés, en abordant les nouveaux enjeux stratégiques et réglementaires et en améliorant la collaboration entre le gouvernement et l'industrie pour prévenir et surmonter les obstacles en temps opportun.
De nombreux pays de la région manquent de réglementations scientifiques bien développées et d'environnements commerciaux transparents. Un bureau multidisciplinaire spécialisé pourrait tirer parti de son expérience sur le terrain et de ses relations régionales pour aider les exportateurs à surmonter les risques du marché et à chercher des solutions face aux défis complexes de l'accès aux marchés auxquels l'agriculture fait face.
En conclusion, la stratégie indo-pacifique ouvrira des occasions de renforcer les liens commerciaux et économiques du Canada dans une région très importante. En concluant des accords commerciaux efficaces et en améliorant notre capacité d'éliminer les obstacles à l'accès aux marchés, nous créerons l'environnement nécessaire pour accroître les exportations de canola.
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Bonjour. Je m'appelle Fawn Jackson et je suis la directrice des politiques et des relations internationales de la Canadian Cattlemen's Associastion, ou CCA. Je suis accompagnée de M. Jack Chaffe, coprésident du Comité du commerce et président des Beef Farmers of Ontario. Nous sommes heureux de cette possibilité de donner notre avis sur les débouchés qui s'offrent au secteur canadien du bœuf dans la région indo-pacifique.
La CCA représente 60 000 fermes d'élevage bovin situées dans tout le pays. L'industrie du bœuf est un moteur important de notre économie, puisqu'elle est la deuxième source de revenu agricole en importance au Canada. Elle apporte près de 22 milliards de dollars au PIB et soutient 347 000 emplois. Il est certain que le libre-échange et l'ouverture des échanges sont essentiels à l'industrie du bœuf, puisque plus de 50 % du bœuf canadien est exporté dans le monde.
Le commerce international ajoute une valeur importante à l'industrie, car les producteurs gagnent plus de 1 000 $ pour chaque animal qu'ils vendent sur les marchés internationaux, en plus de ceux qu'ils vendent sur le marché intérieur. L'an dernier, notre industrie a atteint un sommet de 4,5 milliards de dollars en exportations de bœuf, son sixième record d'affilée. Cette situation dépend énormément de notre accès à la région indo-pacifique.
Avec sa classe moyenne, son PIB et sa consommation alimentaire en pleine croissance, cette région constitue pour le Canada l'un des meilleurs débouchés de commerce agroalimentaire. Environ 20 % des exportations de bœuf du Canada sont destinées au marché indo-pacifique, les cinq principaux marchés étant actuellement le Japon, la Chine, la Corée du Sud, le Vietnam et Hong Kong.
Nous avons déjà constaté certains des effets positifs de l'accès aux marchés dans les pays situés dans cette région. Grâce à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et à l'élimination des droits de douane qui en a découlé, le secteur canadien du bœuf a réalisé des gains considérables. Le Japon est aujourd'hui notre deuxième marché d'exportation de bœuf en importance. En mars 2022, nos exportations s'y élevaient à 116 millions de dollars, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2021 et de 73 % depuis la mise en œuvre de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, le PTPGP. Le Vietnam a également connu une croissance intéressante, passant de 8 millions de dollars en 2019 à 83 millions de dollars en 2021 depuis la mise en œuvre de cet accord.
L'Accord de libre-échange Canada-Corée a provoqué une croissance semblable. En 2021, les exportations de bœuf vers la Corée du Sud se sont chiffrées à 117 millions de dollars, ce qui est une augmentation importante par rapport aux 45 millions de dollars de l'année précédente. Ces exportations ont augmenté de plus de 2 000 % depuis la mise en œuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Corée en 2015.
Comme ces exemples le démontrent, nos exportations augmentent énormément dans la région indo-pacifique lorsque nous obtenons un accès significatif à ses marchés. Nous encourageons donc le gouvernement à y gagner un plus grand accès, notamment en signant des accords de libre-échange, surtout par l'entremise de l'ANASE, en signant un accord de libre-échange avec l'Indonésie et en accédant à de nouvelles économies dans le cadre de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, PTPGP.
Je vais maintenant céder la parole à M. Chaffe, qui pourra compléter ces observations.
Parallèlement à l'élimination des droits de douane, nous voulons mettre l'accent sur l'élimination des limites imposées aux exportations de bœuf canadien, comme les restrictions sur certaines coupes de viande et sur l'âge d'admissibilité des bovins — par exemple, l'élimination des restrictions sur le bœuf non désossé en Indonésie et l'accès à la viande de bovins de moins de 30 mois en Corée du Sud et à Taïwan. Le Japon et Singapour ont levé toutes ces restrictions. Nous aimerions que les autres pays emboîtent le pas.
Nous aimerions également que l'on mette l'accent sur la prévention des problèmes d'accès aux marchés. Nous pourrions pour cela créer un bureau de diversification dans l'Indo-Pacifique. Il aurait pour mandat de prévenir et de résoudre les problèmes d'accès aux marchés agricoles. Il compléterait le personnel actuellement affecté dans la région. De plus, il fournirait les ressources techniques nécessaires pour régler les problèmes nouveaux et non résolus d'accès aux marchés en approfondissant les liens, en renforçant les capacités régionales et en prévenant les nouveaux obstacles au commerce.
Nous encourageons fortement les députés à éliminer les obstacles au commerce partout dans le monde, mais surtout dans la région indo-pacifique, où la demande augmente le potentiel de croissance des exportations de bœuf dans la région.
Notre association vous remercie de l'avoir invitée à donner son avis sur les débouchés commerciaux pour les entreprises canadiennes dans la région indo-pacifique. Nous nous ferons un plaisir de vous fournir tous les renseignements que le Comité nous demandera.
Merci.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner aujourd'hui.
Je vous parle à titre de chercheur du Centre canadien de politiques alternatives, un institut de recherche progressiste sur les politiques. Nous avons des bureaux à Ottawa et dans cinq autres provinces.
Je vais me concentrer sur l'accord de partenariat économique global entre le Canada et l'Indonésie, mais je pense que mes observations toucheront également les négociations avec l'ANASE et avec l'Inde.
Je vais faire valoir deux observations aujourd'hui. Tout d'abord, quelles que soient les occasions d'affaires qui s'offrent dans la région indo-pacifique — et je suis sûr qu'il y en a beaucoup, bien entendu —, nous n'aurons pas besoin d'intégrer un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États dans les accords que nous négocierons. En fait, l'inclusion de ce mécanisme nuirait à tous les pays concernés, y compris au Canada.
Le gouvernement s'est réjoui lorsque l'on a éliminé ce mécanisme du nouvel ALENA, si vous vous souvenez bien. La a expliqué qu'en l'éliminant, « nous renforçons le droit du gouvernement de réglementer, dans l'intérêt du public, pour protéger la santé publique et l'environnement ».
Comme le Comité le sait, le Canada et le Royaume‑Uni n'ont pas l'intention d'inclure ce mécanisme dans l'accord qui remplacera l'Accord de continuité commerciale de 2021.
Le gouvernement a eu raison d'agir ainsi. Il se joignait à l'opposition internationale, qui considère ce mécanisme comme un geste inutile, imprévisible et coûteux qui favorise les grandes entreprises sans apporter d'avantages aux nations.
L'opposition à ce mécanisme liée au climat est particulièrement solide maintenant que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat avertit, dans son rapport de 2022, que les traités sur l'investissement et le commerce risquent de retarder ou même d'empêcher les nations d'adopter de nouvelles mesures pour réduire les émissions. Elles craindront en effet de subir des recours massifs dans le cadre du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États lorsqu'elles annuleront des projets de combustibles fossiles, par exemple, ou lorsqu'elles refuseront de délivrer des permis pour certains projets.
Le Canada a été discrédité par de telles causes, comme la poursuite que la famille Clayton/Bilcon a gagnée dans le cadre de l'ALENA contre la non-délivrance d'un permis d'exploitation d'une carrière en Nouvelle‑Écosse. Il y a aussi l'affaire Lone Pine Resources Inc., qui est en instance contre le moratoire décrété par le gouvernement du Québec sur la mise en valeur du gaz de schiste par fracturation hydraulique sous le Saint‑Laurent.
Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Science la semaine dernière révèle que le règlement des différends entre investisseurs et États dans le domaine des combustibles fossiles pourrait s'élever à 340 milliards de dollars au cours de ces prochaines années, lorsque les pays commenceront à prendre des mesures pour atteindre leurs objectifs climatiques de l'Accord de Paris.
Les risques vont dans les deux sens pour le Canada et l'Indonésie. En Indonésie, le Canada effectue 95 % de ses investissements dans le secteur minier. Les investisseurs canadiens recourent très souvent à ce mécanisme dans les traités conclus par le Canada pour contester des décisions environnementales prises par d'autres pays. Toutefois, ces recours nuiront aussi au Canada, qui reçoit beaucoup d'investissements indonésiens dans des secteurs comme celui du gaz naturel liquéfié, de la foresterie et des pâtes et papiers. Les mesures de conservation ou les politiques de transition équitable que l'on appliquera probablement à ces secteurs risquent aussi de déclencher de graves poursuites contre le Canada, comme celles qu'il a subies dans le cadre de l'ALENA.
Ma deuxième observation a trait aux chances faibles ou même quasi inexistantes d'obtenir un chapitre acceptable sur la main-d'œuvre dans cet accord avec l'Indonésie. Cette observation s'applique aussi aux accords négociés avec l'ANASE et avec l'Inde. L'Indonésie a dit aux négociateurs canadiens le mois dernier qu'un chapitre sur le travail serait voué à l'échec. L'Indonésie n'a inclus aucune disposition sur la main-d'œuvre dans ses accords, notamment dans celui signé en 2020 avec l'Australie. J'en conclus que nous sommes en train de négocier — ou peut-être nous sommes-nous endormis dessus — un résultat qui nuira probablement aux travailleurs, aux femmes et à l'environnement.
À titre d'exemple, une évaluation européenne de l'impact sur la durabilité de l'accord de partenariat économique global que l'Union européenne prévoit conclure avec l'Indonésie indique que cet accord devrait entraîner une augmentation de la demande d'emploi dans des secteurs historiquement moins susceptibles de répondre à des conditions de travail acceptables, notamment l'industrie du textile, du vêtement et du cuir. On craint également que les groupes vulnérables, comme les femmes et les enfants, soient les plus durement touchés par de mauvaises conditions de travail. L'étude d'impact de l'Union européenne indique également que comme l'Indonésie n'applique que très faiblement les lois sur les droits fonciers des peuples autochtones, l'augmentation du commerce dans des secteurs où les préoccupations relatives aux droits fonciers sont pertinentes, comme la foresterie et les produits du bois, pourrait entraîner un risque accru de violations des droits de la personne.
Je n'entrerai pas dans les détails, parce que je pense que Greenpeace Canada l'a dit très clairement dans son exposé au Comité. J'insiste simplement sur le fait que, sans une fondation solide pour les droits des travailleurs, il est peu probable que les travailleurs indonésiens tirent des avantages de l'accord de partenariat économique global avec le Canada. Cet accord risque même de faire empirer leur situation. En demeurant à la table de négociation sans que l'Indonésie ne s'engage à appliquer des normes élevées en matière de main-d'œuvre, le Canada indique qu'il aborde cet enjeu crucial avec une souplesse étonnante.
Pour conclure, je tiens à souligner que pendant une période, vers 2016‑2017, le Canada semblait être le pionnier d'une politique commerciale plus progressiste et durable. Depuis, le gouvernement a accompli des choses intéressantes, comme l'indiquent par exemple les chapitres sur l'égalité entre les sexes dans les nouveaux accords. Il semble prendre plus au sérieux son obligation d'inclure les peuples autochtones dans les négociations et dans les résultats. Il l'a fait très évidemment en retirant le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États du nouvel ALENA.
Il serait honteux de négliger tous ces enjeux et de recommencer à signer des traités d'investissements commerciaux déséquilibrés avec une nouvelle liste de pays de l'Indo-Pacifique alors que les États‑Unis et l'Union européenne s'efforcent de conclure des partenariats plus prometteurs pour les travailleurs de cette région.
Merci.
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Bonjour. Je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité permanent cet après-midi pour discuter de la façon dont les débouchés commerciaux dans la région indo-pacifique peuvent profiter aux producteurs de porc.
Je m'appelle Gary Stordy. Je suis le directeur des affaires gouvernementales et corporatives. Je me fais un plaisir de parler au nom des producteurs de porc du Canada, qui ont créé 31 000 emplois dans des fermes situées partout au Canada.
Comme vous le savez, notre secteur vit du commerce. Plus des deux tiers de ce que nous produisons au Canada sont exportés dans le monde sous forme de porcs vivants ou de produits du porc. Au cours de ces cinq dernières années, le porc canadien a été exporté dans plus de 125 pays. En 2021, la valeur de ces exportations s'élevait à 4,9 milliards de dollars.
Ce succès est dû à des accords commerciaux comme l'ALENA, l'AECG, le PTPGP et, plus récemment, l'ACEUM. Tous ces accords visent à réduire les droits de douane et les obstacles au commerce. Ils ont structuré des systèmes d'importation et des règles commerciales souvent assez embrouillés qui devraient permettre de régler rapidement les différends. Notre industrie a la chance d'avoir des accords commerciaux dans des marchés clés partout au monde ainsi qu'une industrie bien établie qui sait vendre et acheminer le porc vers les marchés.
Malgré les pénuries de main-d'œuvre dans les usines de transformation et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, le porc du Canada se rend là où il doit aller. Toutefois, les gouvernements du monde entier mettent cette demande en péril en appliquant des politiques qui touchent directement notre industrie. Nous sommes préoccupés par le fait que les pays limitent l'utilisation des produits de santé animale, mettent en œuvre des règles d'étiquetage et limitent la façon dont les animaux doivent être élevés. Je vous dirai franchement qu'ils retardent leur approbation de systèmes ou même d'expédition de nos produits vers leurs pays.
Nous avons la chance d'avoir une fonction publique qui travaille au nom des Canadiens dans nos missions à l'étranger et ici au Canada. Ces représentants sont chargés de régler ces nouveaux problèmes. Cependant, nous savons que les fonctionnaires sont tellement débordés qu'il faudra des ressources et du personnel supplémentaires pour tirer parti des débouchés commerciaux qui s'ouvrent pour nous dans la région indo-pacifique.
L'industrie canadienne du porc est très concurrentielle sur les marchés mondiaux. Elle est bien placée pour tirer parti de la croissance et des débouchés de la région du Pacifique. C'est pourquoi nous appuyons le gouvernement canadien, qui cherche à conclure un accord avec l'Indonésie et un éventuel accord avec l'ANASE. À mesure que le revenu de leurs ménages augmente, les pays de l'ANASE augmentent leur consommation de porc. Ces pays offrent d'excellents débouchés à l'industrie canadienne du porc.
Comme vous le savez, sur les 10 pays de l'ANASE, quatre ont déjà signé l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste. Les Philippines et la Thaïlande, par contre, ne l'ont pas signé et elles n'ont signé aucun des accords dont nous faisons partie. Les marchés de ces deux pays sont importants pour notre industrie du porc. Les Philippines, par exemple, sont notre cinquième marché lucratif en importance, et nos ventes s'y élèvent à plus de 301 millions de dollars. C'est le cinquième marché en importance du point de vue du volume. L'an dernier, nous y avons exporté plus de 126 000 tonnes de porc canadien.
Outre les débouchés sur les marchés de ces pays, nous croyons qu'une collaboration économique accrue dans la région indonésienne nous permettra d'aborder d'importants problèmes mondiaux en matière de santé animale. Dans notre cas, ces quatre dernières années, la propagation de maladies animales exotiques, comme la peste porcine africaine, a eu des répercussions sur le commerce mondial de la viande. Pour que le Canada soit reconnu comme un fournisseur stable de produits du porc, toute stratégie menée dans la région doit établir que le gouvernement canadien travaille activement à établir des zones de contrôle des maladies animales avec chacun de ces pays. Singapour a déjà conclu un accord pour permettre au Canada d'effectuer des échanges commerciaux sûrs en cas d'éclosion de maladie, mais il faut conclure d'autres accords, surtout avec des marchés clés comme ceux du Vietnam, des Philippines et du Japon.
L'industrie du porc est consciente de l'importance de ne pas dépendre d'un seul marché, que ce soit en Amérique du Nord ou dans la région indo-pacifique. Cependant, il est impossible de ne pas parler de l'importance du marché chinois pour notre industrie et de la nécessité d'élaborer une approche stratégique pour le commerce agricole entre le Canada et la Chine. La Chine est le plus grand importateur de porc au monde. Elle importe plus du double du deuxième importateur en importance et plus de 30 % des importations mondiales. Cependant, la Chine empêche actuellement 65 % de la capacité de transformation du porc canadien d'entrer dans son pays. Le marché chinois ajoute de 10 à 20 $ de valeur aux carcasses. Cela favorise la stabilité financière de notre industrie et lui permet de prospérer.
Nous sommes heureux que notre industrie ait connu un certain succès l'année dernière, lorsque les ministres des Affaires étrangères du Canada et de la Chine ont repris leurs pourparlers. Nous ne pouvons pas abandonner ce marché. Il est crucial que le personnel dévoué de l'ambassade du Canada en Chine souligne l'importance des relations commerciales pour l'ensemble des produits agricoles.
En résumé, le Conseil canadien du porc appuie fermement les efforts que fait le Canada pour resserrer les liens économiques, que ce soit au moyen de négociations commerciales ou de stratégies visant à accroître les intérêts commerciaux dans la région indo-pacifique.
À notre avis, il serait bon de remédier à la pénurie de personnel technique spécialisé pour établir des relations de travail avec des représentants étrangers afin de régler les nouveaux problèmes et de faciliter la mise en œuvre en temps opportun des accords de zonage et des approbations des systèmes.
Je tiens à remercier le Comité de m'avoir invité à comparaître, et merci pour votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Je m'appelle Casey Vander Ploeg, et je suis vice-président de l'Association nationale des engraisseurs de bovins.
J'aimerais vous faire part de trois choses cet après-midi: premièrement, le paysage général de nos exportations de bœuf; deuxièmement, la façon dont ce paysage a changé et le rôle joué par l'Indo-Pacifique dans ce changement; et troisièmement, certaines recommandations portant sur les défis et les possibilités de commerce en général et de l'Indo-Pacifique en particulier.
On a déjà mentionné que le Canada exporte actuellement la moitié de la valeur de la totalité des bovins sur pied et du bœuf que nous produisons. Les États-Unis accaparent environ 75 % de ces exportations, mais parmi les autres marchés importants, mentionnons le Japon, la Chine, le Mexique et la Corée. Ces cinq pays représentent près de 95 % des exportations de bœuf du Canada.
Au cours des 10 dernières années, nos exportations de bœuf ont connu une croissance phénoménale. Elles sont passées d'environ 1,4 milliard de dollars par année à 4,5 milliards de dollars l'an dernier, comme il a été mentionné. Qu'est‑ce qui sous-tend cette croissance et la réponse aide‑t‑elle à éclairer l'avenir de la politique commerciale du Canada?
Il n'est pas surprenant que les États-Unis soient à l'origine d'une bonne partie de cette croissance, soit environ 70 %. Bien entendu, c'est cette prise de conscience qui suscite des préoccupations au sujet de la dépendance du Canada à l'égard des États-Unis et de la nécessité de diversifier nos échanges commerciaux.
Ce qui est plus surprenant, c'est la part de cette croissance des exportations qui est générée par le bassin indo-pacifique, qui est à l'origine de 20 % de la croissance des exportations de bœuf au cours des 11 dernières années. Si on ajoute la Chine, ce total passe à 25 %.
Une autre façon d'examiner toute cette question, c'est par l'entremise de notre série actuelle d'accords multilatéraux et bilatéraux. Ils ont été absolument essentiels pour alimenter les exportations de bœuf du Canada. La quasi-totalité de la croissance de nos exportations est attribuable aux marchés avec lesquels le Canada a conclu un accord de libre-échange.
En ce qui concerne l'Indo-Pacifique en particulier, nous avons actuellement un accord avec huit des pays du bassin indo-pacifique. Ces accords n'ont pas entraîné seulement une croissance des exportations. En 2010, la balance commerciale du bœuf du Canada était négative auprès de ces huit pays. Nous importions pour 30 millions de dollars de plus que nous n'exportions, mais l'an dernier, nous avions une balance commerciale positive de 460 millions de dollars. Le PTPGP et l'accord bilatéral avec la Corée ont joué un rôle important dans notre capacité d'accéder à l'Indo-Pacifique, d'y livrer concurrence et de gagner.
Le Vietnam est un excellent exemple des avantages qui peuvent découler de ces accords. Nos exportations vers le Vietnam ont toujours été modestes, mais elles ont connu une croissance lente et constante d'une année à l'autre. Après l'entrée en vigueur du PTPGP, nos exportations ont bondi, passant de 8 millions de dollars en 2019 à 83 millions de dollars l'an dernier, année où nos exportations ont éclipsé toutes nos exportations vers le Vietnam des 10 dernières années.
Aujourd'hui, huit autres pays indo-pacifiques en font maintenant partie à la suite de négociations avec l'ANASE, de possibles adhésions au PTPGP et de diverses initiatives bilatérales. Ici, le Canada devra être stratégique. Les huit pays ne sont pas tous prometteurs. Il vaut peut-être mieux ne pas parler du bœuf dans nos discussions avec l'Inde, par exemple, mais les quatre qui se démarquent pour nous sont les Philippines, Taiwan, l'Indonésie et la Thaïlande.
Chaque année, nous exportons du bœuf aux Philippines et à Taiwan, et nos échanges commerciaux augmentent lentement. Le commerce avec l'Indonésie a été plus variable et inégal, mais nous avons de l'expérience dans ce marché. Dans le cas de la Thaïlande, on y exportait du bœuf, mais le commerce n'existe plus depuis plusieurs années.
Nos priorités pour le Comité concernant l'Indo-Pacifique sont les suivantes:
Premièrement, nous devrions mettre l'accent, mais pas exclusivement, sur les débouchés avec les Philippines, Taiwan, l'Indonésie et la Thaïlande.
Deuxièmement, nous devons mettre l'accent sur la libéralisation et l'élimination des tarifs, ainsi que sur l'élimination de tous les obstacles réglementaires et non tarifaires qui peuvent devenir si problématiques.
Troisièmement, nous croyons que l'adhésion prioritaire au PTPGP est la meilleure voie à suivre lorsque c'est possible.
Enfin, nous devons maximiser les possibilités et les avantages pour les Canadiens en vertu de nos accords actuels.
Ce dernier point nécessite deux explications.
Premièrement, ce ne sont pas tous les accords commerciaux qui ont procuré des avantages à l'exportation pour l'industrie canadienne du bœuf. Le Comité est probablement au courant de certaines de nos déceptions et de certains des défis que pose l'AECG.
Deuxièmement, les ALE n'augmentent pas automatiquement nos exportations. Les pénuries de main-d'œuvre à la ferme et dans nos usines de transformation du bœuf rendent difficile le maintien de la production actuelle, sans parler de son expansion. De plus, le cheptel bovin du Canada est aujourd'hui de 20 % inférieur au sommet atteint en 2005.
Nous devons maximiser les avantages de nos accords commerciaux et il nous faut des politiques de soutien dans d'autres domaines, comme la main-d'œuvre.
L'initiative d'étiquetage de Santé Canada sur le devant des emballages est une autre politique qui va à l'encontre de nos objectifs commerciaux. Pendant que nous travaillons à accroître nos exportations internationales, Santé Canada semble déterminé à apposer des étiquettes de mise en garde sur les aliments entiers à ingrédient unique, comme le bœuf haché maigre, et ce, à l'échelle nationale. Cette politique nuit à notre réputation tant au pays qu'à l'étranger.
L'ANEB...
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Merci, madame la présidente.
Les débouchés du Canada dans les pays indo-pacifiques sont très importants, surtout à la lumière du lancement de la stratégie indo-pacifique par Affaires mondiales Canada. La pandémie a un impact majeur, à mon avis, sur la mondialisation et sur la montée du protectionnisme dans plusieurs pays. Évidemment, pour le Canada, le commerce est important, car il représente de 60 à 65 % de notre PIB.
Nous devons nous diversifier, parce que la plus grande partie de notre commerce international se fait actuellement avec les États-Unis. Je crois que c'est près de 70 %. Il y a un potentiel avec l'Inde, et je pense que le Canada envisage d'en faire un partenaire commercial prioritaire. Cette année, nous avons officiellement relancé l'accord de partenariat économique global et nous avons convenu, il y a un mois, je crois, d'envisager de conclure un accord entretemps.
Taiwan est un partenaire important. Je pense qu'il est plus important que l'Inde sur le plan du commerce. En 2021, le commerce de Taiwan avec le Canada était d'environ 10 milliards de dollars, alors qu'il était de 8,9 milliards de dollars pour l'Inde.
Le Canada et l'ANASE, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est — le Brunei, la Malaisie, Singapour et le Vietnam — ont signé un PTPGP. Taiwan a présenté une demande en ce sens, et nous avons déjà entamé des discussions exploratoires avec Taiwan en vue d'un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers.
Les pays de l'ANASE sont importants pour la diversification. À l'heure actuelle, l'ANASE est le sixième partenaire commercial du Canada. Nous avons entamé des négociations avec l'Indonésie. Les économies combinées de l'ANASE sont trop grandes. En 2020, leur PIB s'élevait à 8,2 mille milliards de dollars, pour une population totale d'environ 670 millions de personnes.
Fait important, un document de travail publié récemment par l'Institut C.D. Howe indique qu'un accord avec l'ANASE permettrait au Canada de se joindre au partenariat économique global régional entre l'Australie, la Chine, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et 10 pays de l'ANASE. Il s'agit désormais du plus important accord commercial régional au monde et il constituera vraisemblablement un cadre important pour le développement futur des chaînes de valeur et des réseaux de production de l'Asie de l'Est. Tout cela nous indique que nous devrions aller de l'avant et conclure le plus tôt possible des accords commerciaux avec les pays de la région indo-pacifique.
Ma question s'adresse à Claire Citeau, de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire.
J'ai écouté ce que vous avez dit. Je suis d'accord avec toutes les suggestions que vous avez faites concernant la diversification des barrières non tarifaires et la défense des intérêts. La pandémie, comme on l'a mentionné, a une incidence sur la mondialisation. À mon avis, la stratégie de protectionnisme et d'autonomie adoptée par plusieurs pays va nuire à nos accords de libre-échange.
Pensez-vous que, maintenant ou dans un proche avenir, nous aurons des problèmes avec tous les accords commerciaux existants et les nouveaux accords commerciaux dans les régions de pays qui ne respectent pas les accords ou qui augmentent les barrières non tarifaires?
Je remercie l'ensemble des témoins d'être avec nous aujourd'hui.
C'est agréable de les revoir en personne. Cela faisait bien longtemps que nous ne les avions pas accueillis en chair et en os.
Monsieur Trew, vous nous avez parlé un peu de la protection des investisseurs, c'est-à-dire du mécanisme que nous appelons « investisseur‑État », qui a été évacué du nouvel accord de libre-échange, soit l'ACEUM.
Vous nous dites qu'il en serait question dans le cadre d'un accord avec l'Indonésie, potentiellement aussi dans le cadre d'un accord avec la région indo‑pacifique, et que ce serait une mauvaise idée.
En quoi un tel mécanisme poserait-il véritablement un problème en ce qui concerne la protection des droits et la protection de l'environnement?
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Je vous remercie beaucoup pour la question.
[Traduction]
Il y a quelques années, le Centre canadien de politiques alternatives a publié un rapport. D'après l'expérience canadienne, les deux tiers des cas de différends entre investisseurs et États, qui ont été le fait principalement et presque entièrement d'entreprises américaines, concernaient les politiques environnementales ou de gestion des ressources, qu'il s'agisse de la décision d'éliminer progressivement l'utilisation de pesticides à des fins esthétiques au Québec, par exemple, ou de l'affaire Bilcon, en Nouvelle-Écosse, où un processus d'évaluation environnementale a été contesté par un investisseur canadien qui avaient certains investissements aux États-Unis.
Nous avons vu cela à maintes reprises, surtout dans le cas des sociétés minières canadiennes. Elles sont les utilisatrices les plus actives des mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États prévus dans les traités existants du Canada avec l'étranger. Par exemple, elles ont réussi à intenter des poursuites contre la Colombie, qui a récemment perdu une cause liée à une interdiction d'exploitation minière dans une région environnementale très sensible du pays, interdiction qui s'appliquait à tout le monde, une entreprise canadienne ayant pu intenter des poursuites pour obtenir une indemnisation, simplement parce que le Canada avait un traité.
C'est un système extrêmement déséquilibré.
Je vais revenir sur certaines de ces questions avec M. Trew, par votre entremise, madame la présidente.
Aux fins de notre étude et, peut-être, pour les gens qui nous écoutent, j'aimerais en savoir un peu plus sur ce que vous pensez de l'équilibre dont vous avez parlé, et plus particulièrement de la façon dont les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États ont été conçus à dessein pour donner la primauté aux sociétés privées, si j'ai bien compris, par des entités non élues, non responsables et vraiment inconnues en matière de règlement des différends, dont les procédés s'écartent de tous nos cadres juridiques.
Pouvez-vous nous donner un exemple, en particulier dans le secteur minier, par exemple, dans les pays que nous étudions actuellement, où cela pourrait poser un problème important selon vous?
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Je vous remercie de la question.
Je suppose que vous voulez dire dans la région, mais il y a eu un cas récemment au Pakistan. Les membres du Comité en ont peut-être entendu parler. C'était Tethyan Copper, une compagnie en lien avec Barrick Gold. Dans cette affaire, le Pakistan a récemment été condamné à verser 6 milliards de dollars américains à l'entreprise, qui a été indemnisée pour ne pas avoir obtenu un bail minier pour creuser une mine d'or et de cuivre à la frontière avec l'Afghanistan. Il y a eu un certain nombre de problèmes, dont la valorisation, qui tenait compte des profits futurs. C'est un problème majeur avec le RDIE. L'entreprise n'a investi qu'environ 200 millions de dollars au Pakistan, mais un tribunal privé a ordonné au pays de lui verser 6 milliards de dollars.
On pensait qu'il y avait peut-être eu de la corruption de la part de l'entreprise pour obtenir le bail, et que l'administration du Balouchistan n'était peut-être pas autorisée à lui accorder le droit de creuser au départ. Toutes sortes de problèmes se sont posés dans cette affaire, pourtant, le Pakistan a été condamné à payer. Ce montant était équivalent à l'aide financière qu'avait obtenue le pays du FMI cette année‑là, parce que son économie était en crise.
Ce genre de cas se produit tout le temps. Nous pouvons certainement nous attendre à ce que cela se produise aussi avec les sociétés minières canadiennes... comme cela est déjà arrivé. Les sociétés minières ont déjà utilisé de tels processus pour des contestations en Indonésie.
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Ma réponse est semblable à celle de M. Carey.
L'un des principaux avantages serait d'avoir une plateforme pour assurer la diversification dans la région, en particulier pour le tourteau en Thaïlande et aux Philippines, et l'huile en Malaisie et en Inde. Comme de nombreux témoins l'ont déjà dit, la région compte une population très importante, une classe moyenne en pleine croissance et un intérêt grandissant pour les produits propices à la santé cardiovasculaire. Le canola pourrait être bien positionné si nous avions des réductions des droits tarifaires et des règles commerciales claires pour permettre à nos exportateurs de passer facilement d'un marché à l'autre.
Plus précisément, nous avons une occasion en or au Canada, avec sept millions de tonnes de capacité de trituration qui pourraient entrer en service au cours des prochaines années. Ainsi, nous aurons plus d'huile et de tourteau à vendre à l'échelle mondiale, et l'Indo-Pacifique est une zone sur laquelle nous aimerions beaucoup miser pour vendre davantage dans la région. Il y a une forte demande, une demande croissante d'aliments de grande qualité, un intérêt accru de la part du secteur de l'aquaculture, des tendances à opter pour les protéines végétales...
Il y a beaucoup de possibilités dont il faudrait tenir compte, selon nous, dans les accords commerciaux et la stratégie proposée par le gouvernement.
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Je peux commencer, et je vais demander à Mme Whitley de vous donner de plus amples détails.
Les agriculteurs ne décident pas nécessairement de la destination de leurs produits. C'est un système de manutention en vrac. Environ 20 millions de tonnes sont regroupées. Lorsque le marché est stable, les prix ont tendance à être plus élevés, et les producteurs n'ont jamais de mal à vendre leurs produits sur le marché intérieur. Le reste est expédié à l'étranger.
Je vais demander à Janelle Whitley de parler des particularités de la région, mais lorsque nous établissons une relation pour étudier la possibilité d'un accord de libre-échange, nous pouvons reprendre le libellé de l'ACEUM et du PTPGP, un libellé progressiste sur les équivalences scientifiques, le traitement de la biotechnologie et l'arbitrage transparent et rapide des désaccords scientifiques. Il y a beaucoup de possibilités, si nous adoptons le libellé progressiste du PTPGP et de l'ACEUM, de nous éloigner, comme ma collègue Fawn Jackson l'a dit, du libellé de l'AECG, qui est loin d'être aussi progressiste.
J'invite Mme Whitley à vous donner plus de détails.
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Il y a beaucoup de possibilités incroyables dans cette région. Le porc est la protéine de prédilection. À l'heure actuelle, même s'il y a des problèmes, il y a des possibilités de croissance.
Nous examinons certains accords de libre-échange, leurs modalités et la possibilité de relations bilatérales. Cela donne à notre industrie une certaine latitude quant à la destination des produits.
Pour être bref, je dirai que nous... Vous m'excuserez de parler aussi crûment, mais nous dépeçons l'animal autant que possible pour maximiser les revenus que nous en tirons. Une semaine, nous vendrons aux États-Unis. La semaine suivante au Japon, peut-être. S'il surgit un problème qui nous empêche d'expédier les produits aux États-Unis ou au Japon, les modalités des accords de libre-échange et les relations que nous avons établies nous permettraient de les expédier ailleurs avec efficacité. La différence est très nette.
Malheureusement, en ce qui concerne le porc, il est arrivé trop souvent que nous dépendions d'un marché et qu'un changement survienne. Le meilleur exemple serait celui de la Russie ou alors de la Chine. À tout moment, nous avions de 500 à 600 conteneurs en route vers ces pays. Les accords de libre-échange et les accords bilatéraux nous donnent d'autres débouchés. Nous pouvons acheminer ces produits ailleurs et limiter les pertes financières.
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Je peux certainement dire que même au Canada, nous sortons de la pire sécheresse des 50 dernières années dans l'Ouest canadien. La production est passée d'environ 20 millions à quelque 12,5 millions de tonnes. La grande question qui se pose cette année dans le monde au sujet des oléagineux est la suivante: l'offre pourra-t-elle ou non répondre à la demande?
Pour ce qui est des prix, il s'agit d'un marché mondial. Les agriculteurs ne demanderaient pas mieux que de les contrôler. Vu le rôle des preneurs de prix, c'est un produit mondial. Des discussions sont en cours sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture au sujet de la sécurité alimentaire mondiale. Notre PDG y participe. La plus grande préoccupation suscitée par le conflit russo-ukrainien concerne probablement les céréales, plutôt. Le canola n'est pas un aliment qui se mange à la cuillère. Environ 40 % des céréales d'Afrique du Nord, comme l'avoine et l'orge, proviennent de cette région de la Russie et de l'Ukraine.
Il y a ensuite les effets en cascade. Une grande partie de l'approvisionnement mondial en engrais, qui est essentiel à la production de beaucoup de denrées, provient également de cette région. Nous suivons la situation de près et nous participons à des forums internationaux.
Pour ce qui est des prix, c'est un marché mondial, mais je dirais que les agriculteurs canadiens sont très optimistes, cette année, et espèrent avoir la production la plus importante possible. Mais cela exige aussi un cadre réglementaire national qui encourage l'intensification au lieu de la décourager. C'est là une question qui pourrait faire l'objet d'une autre comparution.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie encore une fois les témoins de leur présence.
Tout à l'heure, monsieur Vander Ploeg, vous avez parlé des défis inhérents aux négociations commerciales et des problèmes auxquels vous êtes confrontés dans d'autres pays. Vous avez également énuméré dans votre déclaration, que vous n'avez jamais eu l'occasion de vraiment terminer, certaines des difficultés auxquelles vous avez fait face. Certaines des questions sont d'ordre national, dans un certain sens. M. Stordy a dit la même chose.
Monsieur Vander Ploeg, vous avez parlé de vos préoccupations au sujet de Santé Canada. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
Monsieur Stordy, vous avez également évoqué certains problèmes, notamment les chaînes d'approvisionnement. Si vous pouviez nous en dire un peu plus à ce sujet, ce serait formidable.
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L'essentiel, c'est que nous devons tous comprendre que la signature d'un accord de libre-échange est une première étape fondamentale et importante pour obtenir l'accès aux marchés, mais que les efforts ne doivent pas s'arrêter là. On a beaucoup parlé au Comité cet après-midi des barrières non tarifaires, par exemple.
Il y a aussi d'autres difficultés. Il y en a qui sont liées à la politique intérieure. La pénurie de main-d'œuvre, par exemple. C'est de ce problème qu'il est le plus question.
Une étude récente a révélé que, dans le secteur bovin, nous perdons près d'un demi-milliard de dollars en ventes simplement parce qu'il n'y a pas suffisamment de main-d'œuvre dans les exploitations et dans les usines pour maximiser la valeur des carcasses. Dans plusieurs usines de transformation du bœuf partout au Canada, la pénurie est constante. Des postes restent inoccupés, et nous ne tirons pas le maximum de valeur de ce que les éleveurs produisent.
En plus de la politique commerciale et du ciblage de marchés précis où nous pourrions réussir, il faudra d'autres politiques de soutien. Que pouvons-nous faire pour accroître la population active canadienne dans le secteur agricole et agroalimentaire? Quelles sont les autres politiques qui nous nuisent? Je n'ai parlé de l'étiquetage sur le devant de l'emballage que pour donner un exemple de problème que nous créons nous-mêmes, sans que la proposition ait beaucoup d'utilité pour promouvoir le bœuf canadien à l'étranger.
Nous devons examiner d'autres politiques pour nous assurer qu'elles appuient notre programme commercial.