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Je déclare ouverte la 33
e réunion du Comité permanent du commerce international.
Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 juin 2022, la réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride. Des députés y participent en personne dans la salle; d'autres le font à distance en utilisant l'application Zoom.
Voici quelques consignes à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Veuillez parler lentement et clairement. Pour ceux qui participent par visioconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro et n'oubliez pas de vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas. Pour l'interprétation, les personnes qui sont sur Zoom ont le choix, au bas de leur écran, entre « parquet », « anglais » et « français ». Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser l'oreillette et sélectionner le canal souhaité.
Vous devez toujours vous adresser à la présidence. Les députés présents dans la salle sont priés de lever la main s'ils souhaitent prendre la parole. Les députés participant sur Zoom doivent utiliser la fonction « Lever la main ». La greffière et moi-même allons faire de notre mieux pour gérer l'ordre des interventions. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Veuillez noter qu'il est interdit de prendre des photos dans la salle ou de faire des captures d'écran sur Zoom.
En cas de difficultés techniques, veuillez m'aviser immédiatement. Nous devrons peut-être suspendre la séance pendant quelques minutes afin de nous assurer que tous les membres sont en mesure de participer pleinement.
Bienvenue à ceux qui sont en ligne pour prendre part à la séance en mode virtuel.
Madame Collins et monsieur Sarai, je suis heureuse de vous voir. Merci d'être des nôtres aujourd'hui.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 20 septembre 2022, le Comité tient aujourd'hui une séance d'information sur le travail accompli par la ministre du Commerce international, de la Promotion des exportations et de la Petite entreprise et du Développement économique lors d'un été 2022 qui a été très chargé.
Nous nous réjouissons donc d'accueillir la ministre Ng.
Bienvenue, madame la ministre. Je vais présenter les gens qui vous accompagnent.
Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons M. Rob Stewart, sous-ministre, Commerce international; Mme Sara Wilshaw, déléguée commerciale en chef, sous-ministre adjointe, Développement du commerce international, investissement et innovation; M. Bruce Christie, sous-ministre adjoint et négociateur commercial en chef; et M. Aaron Fowler, sous-ministre adjoint associé.
Du ministère de l'Industrie, nous recevons M. Charles Vincent, sous-ministre adjoint, Services axés sur le marché et la petite entreprise.
Vous êtes plusieurs à avoir déjà comparu devant le Comité et nous sommes heureux de vous accueillir à nouveau pour entendre vos témoignages.
Nous accordons habituellement cinq minutes à nos témoins pour leurs observations préliminaires. Je vais demander l'accord des membres du Comité pour que nous laissions quelques minutes supplémentaires à la ministre, car elle en a beaucoup à dire et nous aimerions l'entendre jusqu'au bout. Si tout le monde est d'accord, je vais maintenant lui céder la parole.
Nous vous écoutons, madame la ministre.
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Bonjour à vous ainsi qu'aux vice-présidents et à tous les membres du Comité, anciens comme nouveaux, qu'ils soient ici en personne… C'est merveilleux de pouvoir être présente dans la salle et de voir tout le monde sur l'écran. Je suis ravie d'avoir l'occasion de m'entretenir directement avec les membres du Comité. Je me réjouis toujours à la perspective de tenir le Comité au fait du travail que j'accomplis dans le secteur du commerce international.
Nous vivons un moment charnière pour notre économie et pour l'approche commerciale du Canada qui doit déterminer comment il va faire du commerce, avec qui et par quels intermédiaires. La pandémie et l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie ont mis au jour la nécessité de renforcer et de diversifier nos chaînes d'approvisionnement afin que les Canadiens puissent avoir accès aux marchandises dont ils ont besoin et que les entreprises canadiennes puissent continuer de prospérer, de contribuer à notre croissance économique et de créer des emplois bien rémunérés dans toutes les régions du pays.
[Français]
Mon objectif a toujours été, et il continue de l'être, le renforcement de nos relations commerciales dans le monde entier, en ouvrant de nouveaux marchés aux entreprises.
[Traduction]
Les États-Unis demeurent le principal partenaire commercial du Canada, comptant pour les deux tiers de nos échanges internationaux. Depuis que notre gouvernement à négocier l'Accord Canada—États-Unis—Mexique (ACEUM), nos échanges avec les États-Unis atteignent des niveaux sans précédent et ont même dépassé le billion de dollars au cours de la dernière année. En mai dernier, j'ai accueilli mon homologue, l'ambassadrice Katherine Tai, représentante au Commerce des États-Unis, qui est devenue ainsi la première membre du cabinet Biden à visiter le Canada, un témoignage de l'importance du lien commercial qui unit nos deux pays.
[Français]
Cependant, dans une relation aussi large et diversifiée que la nôtre, il y a forcément des défis à relever.
[Traduction]
Au cours de la dernière année, le et moi-même avons piloté une initiative de type Équipe Canada pour que les crédits d'impôt offerts aux États-Unis pour les véhicules électriques s'appliquent également à ceux qui sont construits au Canada. Cette prise en compte des véhicules canadiens dans la loi américaine sur la réduction de l'inflation protégera notre industrie automobile en même temps que des milliers d'emplois bien rémunérés. Cette mesure a déjà suscité des milliards de dollars en investissements dans notre chaîne d'approvisionnement en véhicules électriques.
En juillet, j'ai accueilli à Vancouver la réunion de la Commission du libre-échange de l'ACEUM. De concert avec nos homologues des États-Unis et du Mexique, nous avons alors pu souligner les résultats positifs découlant de cet accord commercial signé par notre gouvernement qui contribue au maintien de quelque deux millions d'emplois au Canada. Le mois suivant, le et moi-même avons travaillé à raffermir les liens unissant le Canada et le Mexique en participant au premier dialogue économique de haut niveau entre les deux pays.
Nous n'oublions pas pour autant nos partenaires commerciaux européens de l'autre côté de l'Atlantique. En mars, j'ai lancé les négociations en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni, notre quatrième plus important partenaire commercial. En août, j'étais présente avec le pour accueillir le chancelier allemand Olaf Scholz. Nos deux pays ont signé un accord sur l'hydrogène qui contribuera à la croissance de notre économie et à la lutte contre les changements climatiques. Le mois dernier, je me suis jointe à mon homologue de l'Union européenne pour souligner le cinquième anniversaire de l'AECG. Cet accord économique et commercial global a fait grimper de 30 % nos échanges avec l'Union européenne depuis son entrée en vigueur.
[Français]
Cela dit, le commerce du Canada doit s'étendre au-delà de nos partenaires historiques, et dans la région indopacifique.
[Traduction]
Depuis le début de l'année, je me suis déjà rendue à plusieurs reprises dans cette région afin de consolider nos relations, et j'y retournerai dans deux semaines. Lors de mon premier voyage, j'ai amorcé les négociations en vue de la conclusion d'un accord commercial des premiers progrès avec l'Inde, un mécanisme pragmatique au grand potentiel commercial qui permettra aux entreprises canadiennes de bénéficier d'un accès privilégié à plus d'un milliard de consommateurs. Mon deuxième voyage m'a permis de participer à la rencontre des ministres du Commerce de l'APEC en Thaïlande. J'ai pu alors entreprendre des négociations en vue de notre adhésion à l'Accord de partenariat pour l'économie numérique, ce qui positionnerait les entreprises et les travailleurs canadiens à l'avant-garde d'une économie numérique en croissance rapide.
Je me suis également rendue à Singapour en vue de l'établissement d'un portail commercial canadien en Asie du Sud-Est, une porte d'entrée novatrice qui aidera les entreprises et les entrepreneurs du Canada à étendre leurs activités dans la région indopacifique tout en attirant au Canada des investissements et des talents en provenance de l'Asie du Sud-Est. Je suis ensuite allée deux fois au Cambodge pour participer à des réunions de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est — l'ANASE —. J'en ai profité pour faire pression en faveur de l'accord de libre-échange que nous voulons conclure avec cette association et annoncer la création du Fonds en fiducie Canada-ANASE visant à favoriser la coopération entre les deux entités et l'atteinte des objectifs stratégiques du Canada dans cette région.
J'ai aussi fait escale aux Philippines où j'ai fait la rencontre d'entrepreneures vraiment formidables qui sont nombreuses à considérer le Canada comme leur prochain marché d'exportation. Plus tôt cette année, nous avons mis en place la Commission économique mixte Canada-Philippines en vue de créer encore plus de débouchés pour ces entrepreneures. J'ai accueilli en outre cet été à Vancouver les représentants du Vietnam en vue de consolider le partenariat établi dans le cadre de la Commission économique mixte avec ce pays.
Mon plus récent voyage en Asie m'a ramenée à Singapour où j'ai pu nouer des liens encore plus étroits avec nos partenaires de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, une entente qui nous a permis d'accroître nos exportations de plus de 8 % depuis son entrée en vigueur.
Sur le chemin du retour au Canada, j'ai fait un arrêt à Jakarta où j'ai rencontré différents hauts fonctionnaires indonésiens pour favoriser la conclusion d'un accord de partenariat économique global entre le Canada et l'Indonésie ainsi que la collaboration entre notre pays et l'ANASE.
[Français]
Au-delà de la région indopacifique, j'ai également présenté les entreprises, les innovations et les investissements canadiens dans le monde entier.
[Traduction]
J'ai ainsi notamment dirigé une mission commerciale dans les Caraïbes; travaillé à ouvrir de nouveaux débouchés en Guyane, en Jamaïque, dans les Barbades, à Trinité‑et-Tobago et dans tout le marché commun des Caraïbes —CARICOM; et lancé une mission commerciale virtuelle en Afrique, en mettant l'accent sur le Botswana, le Sénégal, l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire. J'ai de plus rencontré cette semaine à Ottawa le président de la Commission de l'Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, à l'occasion du tout premier dialogue de haut niveau entre le Canada et l'Afrique.
Qu'ont en commun tous ces pays que je viens de citer? Ce sont tous des endroits d'où des Canadiens tirent leur origine. J'aime bien dire que le Canada est le pays le mieux placé pour faire du commerce avec le reste du monde, parce que nous venons tous d'un peu partout dans le monde. Notre gouvernement s'assure que tous les Canadiens, sans égard à leur origine, leurs objectifs et la taille de leur entreprise, peuvent bénéficier des perspectives commerciales qui s'offrent à eux.
[Français]
En tant que ministre de la Petite Entreprise, je dois veiller à ce que les propriétaires de nos petites entreprises et nos entrepreneurs obtiennent le soutien dont ils ont besoin pour faire croître leurs entreprises à l'échelle internationale.
[Traduction]
En déployant des ressources comme le Service des délégués commerciaux, le programme CanExport et le Programme d'accélération du commerce d'Exportation et Développement Canada, notre gouvernement aide des milliers de petites entreprises à prendre de l'expansion à l'échelle planétaire. Dans le cadre de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat de notre gouvernement, nous investissons 6 milliards de dollars pour aider les entrepreneures, notamment dans le cadre de missions commerciales dans la région indopacifique qui leur sont réservées par l'entremise de la Fondation Asie-Pacifique du Canada.
Nous veillons en outre à ce que les Autochtones puissent bénéficier du commerce, puisqu'ils ont été les premiers commerçants, entrepreneurs et innovateurs sur ce territoire que nous appelons maintenant le Canada. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Canada a adhéré à l'Accord de coopération économique et commerciale avec les peuples autochtones — l'ACECPA — qui établira un cadre de collaboration entre les pays participants afin d'éliminer les obstacles au renforcement des capacités économiques des peuples autochtones et à leur participation au commerce.
[Français]
Nous faisons tout ce travail, non seulement parce que c'est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c'est la chose intelligente à faire.
[Traduction]
Les Canadiens peuvent participer aux échanges commerciaux et en bénéficier. Ils peuvent ainsi contribuer à la croissance de notre économie et créer de bons emplois, ce qui nous incite à négocier l'inclusion de dispositions rigoureuses et progressistes concernant l'équité entre les sexes, la main-d'œuvre et les PME dans nos accords de libre-échange. C'est également dans cette optique que j'ai lancé le 1er avril dernier une nouvelle stratégie plus vaste pour une conduite responsable des entreprises canadiennes à l'étranger afin qu'elles contribuent à l'essor des collectivités locales et qu'elles respectent les normes les plus élevées qui soient en matière d'environnement et d'éthique.
Les règles ont leur importance, et nous continuerons à nous faire les défenseurs d'un système commercial international reposant sur des règles, notamment par l'entremise de notre travail avec le Groupe d'Ottawa au sein de l'Organisation mondiale du commerce —l'OMC. Lors de la 12e conférence ministérielle de l'OMC tenue en juin, le Canada a contribué à la conclusion d'un accord multilatéral historique en faveur de l'équité vaccinale à l'échelle planétaire et de la reconduction du moratoire sur le commerce électronique. Nous nous employons en outre à rétablir le mécanisme de règlement des différends de l'OMC et à protéger nos océans et nos stocks de poissons.
Nous avons tous une leçon importante à tirer de la pandémie et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nous ne pouvons plus tenir pour acquis notre système commercial international fondé sur des règles. C'est ainsi que le Canada demeurera un chef de file mondial dans la défense d'un commerce progressiste, durable et inclusif.
Ce n'est pas un travail que je pourrai accomplir seule.
[Français]
Je tiens à vous remercier, tous et toutes, de votre travail et de vos contributions.
[Traduction]
Vous êtes tous des éléments importants d'Équipe Canada, et je me réjouis à la perspective de poursuivre ce travail avec chacun d'entre vous pour offrir aux Canadiens les résultats auxquels ils sont en droit de s'attendre.
Merci. Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup pour cette question.
Permettez-moi de commencer par le Groupe d'Ottawa. Il s'agit d'un groupe extrêmement efficace de pays qui travaillent ensemble à l'avancement de l'ordre international fondé sur des règles et du système commercial multilatéral.
Qui fait partie du Groupe d'Ottawa? Eh bien, il y a le Japon, la Corée, l'Australie, Singapour, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, le Kenya, la Norvège, le Brésil, le Chili, la Suisse, l'Union européenne et, depuis plus récemment, le Royaume-Uni. Il s'agit d'un formidable groupe de pays qui travaillent ensemble à renforcer le travail sur l'ordre commercial international.
Je dirais qu'à presque toutes les réunions que nous avons organisées avec le Groupe d'Ottawa, le directeur général ou la directrice générale était présent. Depuis peu, c'est Mme Ngozi Okonjo-Iweala, qui fait un formidable leader en sa qualité de directrice générale de l'OMC.
Ce groupe a justement été formé pour renforcer les règles dont nous dépendons tous et bâtir sur ces règles. Son nom au complet est le Groupe d'Ottawa pour la réforme de l'OMC.
Pendant la pandémie, j'ai été très fière du travail réalisé, qui a inspiré la réponse ministérielle à la pandémie. Nous avons constaté, dès le début, que quelque 90 pays avaient émis plus de 200 restrictions à l'exportation pendant la pandémie. Vous pouvez imaginer l'effet que cela a pu avoir sur la circulation des marchandises, sur les intrants nécessaires à la fabrication de produits essentiels comme l'EPI, l'équipement de protection, ou les aliments et les médicaments essentiels qui devaient circuler dans le monde.
L'initiative visant à nous doter de règles pour faire face à la pandémie, pour répondre à la pandémie, a débuté à l'OMC et au Groupe d'Ottawa. C'est le Groupe d'Ottawa qui a élaboré l'accord multilatéral, qui a finalement été adopté multilatéralement par les plus de 100 membres de l'OMC.
Nous nous sommes également engagés, lors de la conférence ministérielle, à travailler au système de règlement des différends afin que l'OMC dispose d'un système de règlement des différends efficace pour protéger l'ordre international fondé sur des règles. J'en suis très heureuse. Je sais que vous avez entendu notre ambassadrice, qui est à Genève pour travailler avec ses collègues de l'OMC, dont les États-Unis et beaucoup d'autres. Il s'agit de travailler multilatéralement à la recherche de solutions pour fortifier et renforcer le système fondé sur des règles.
Je pense au commerce électronique et aux négociations qui ont lieu pour nous doter de règles pour aider l'économie numérique. C'est indéniablement le présent et l'avenir. Le commerce et l'environnement et toutes les règles qui seront nécessaires pour garantir que l'économie et l'environnement aillent de pair au niveau mondial, voilà ce à quoi nous travaillons avec nos partenaires multilatéraux.
Nous nous penchons également sur la fonction de négociation. Parmi les innovations que nous avons été en mesure de mettre de l'avant, il y a les initiatives de déclaration conjointe, ou IDC. Nous en avons adopté une, une initiative plurilatérale sur la réglementation intérieure dans le domaine des services, qui facilite les échanges dans chacune de nos économies. Ces règles facilitant le commerce ont d'abord été proposées dans le cadre d'une IDC plurilatérale, avant d'être adoptées par l'ensemble des membres.
Voici ce qui est vraiment extraordinaire: nous sommes vraiment déterminés à favoriser un système commercial multilatéral fondé sur des règles, et nous avons obtenu un résultat ministériel avec les membres de l'OMC. N'oubliez pas qu'il faut pour cela que chaque membre parvienne à un accord multilatéral, et nous avons réussi.
Des négociations sur les pêches s'étiraient depuis plus de 20 ans. Enfin, lors de cette réunion multilatérale, nous sommes parvenus à un accord pour protéger nos stocks de poissons dans le monde. Ce travail se poursuit.
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Comment puis-je faire tout cela en une minute? Je vais essayer.
Permettez-moi de commencer par remercier toutes les personnes ici présentes. Vous avez tous joué un rôle déterminant dans la réalisation de ce que je vois comme une grande victoire pour l'économie canadienne et le secteur automobile canadien. Ce n'est pas seulement l'œuvre du gouvernement; il a fallu la contribution de tout le monde. Il a fallu la contribution de tous les ordres de gouvernement. Il a fallu la contribution de nos collègues des deux côtés. Il a fallu que nos entreprises et nos dirigeants syndicaux s'unissent pour défendre les intérêts du Canada et faire en sorte que les automobiles et les minéraux critiques produits au Canada fassent partie de la très importante chaîne d'approvisionnement canado-américaine. C'est extrêmement important, et je considère que c'est une victoire pour le Canada d'en faire partie. Je considère que c'est une victoire pour le Canada et donc une victoire pour nous tous.
La compétitivité nord-américaine est la raison d'être ultime de l'ACEUM. La relation commerciale entre le Canada, les États-Unis et le Mexique représente 1,9 billion de dollars. C'est loin d'être négligeable. C'est très important, et l'ACEUM est là pour assurer la compétitivité de toute l'Amérique du Nord. C'est la raison d'être de la Commission du libre-échange de l'ACEUM, qui a pour mandat d'examiner comment nous pouvons continuer à renforcer la compétitivité de nos trois pays.
Je vais souligner deux choses qui me semblent importantes. La première, c'est qu'il faut nous assurer que les petites et moyennes entreprises de toutes nos économies bénéficient du commerce. Cela a fait l'objet de négociations qui ont donné le chapitre de l'ACEUM sur les PME. Il y a un comité qui s'en occupe. Il y a un travail délibéré pour faciliter les choses pour nos entreprises de toutes tailles. Chacune de nos économies compte des micro, des petites et des moyennes entreprises qui ont besoin de se développer. Quand elles se développent, c'est bon pour notre économie et bon pour nos collectivités.
La deuxième chose que je dirai, c'est que c'était la première fois qu'il y avait un sommet des femmes d'affaires, un sommet nord-américain des femmes d'affaires du Canada, du Mexique et des États-Unis. Elles se sont réunies à Vancouver. Si ce premier sommet est indicateur de l'avenir, la croissance sera au rendez-vous, et la croissance viendra de ces femmes extraordinaires qui dirigent des entreprises de toutes tailles dans nos trois pays.
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Comme le Comité le sait, le Canada est actuellement à la table des négociations avec le groupe de 10 pays de l'ANASE. Certains de ces pays font déjà partie du PTPGP. Nous sommes également à la table de négociation avec l'Indonésie pour un accord bilatéral.
Pour donner aux gens une idée de l'ampleur de l'occasion, l'Indonésie est un pays de 280 millions d'habitants. Après les États-Unis, elle se classe au deuxième rang. Les deux seuls autres pays plus grands sont l'Inde et la Chine. Ce sera donc et c'est une relation commerciale importante. Comme vous l'avez souligné, nous avons déjà 70 ans de relations diplomatiques avec l'Indonésie, et avec les pays de l'ANASE, ils devraient devenir le troisième groupe le plus important au monde. La croissance y est rapide et le Canada y est déjà présent.
Dans chacun de mes voyages, j'ai l'occasion de rencontrer des entreprises appartenant à des femmes et à des entreprises canadiennes qui mènent leurs activités sur le terrain afin qu'elles puissent me parler du type de croissance qu'elles observent dans ce qu'elles me disent être des marchés d'avant poste, tant pour les services que pour les biens, et c'est vraiment très important. Nous allons célébrer l'anniversaire de 45 ans de relations entre l'ANASE et le Canada, alors ces deux accords commerciaux sont extrêmement importants.
Pourquoi les accords commerciaux sont-ils importants? Ils sont importants pour que nous puissions créer, par l'entremise de ces accords, les conditions nécessaires pour que les entreprises fassent des affaires et que les investisseurs aient confiance, car il existe un ensemble de règles prévisibles sur lesquelles ils peuvent s'appuyer pour que les investissements canadiens fructifient dans la région ou que ces mêmes investissements fructifient au Canada.
Quand j'étais dans la région, j'ai été très heureuse de lancer une porte d'entrée pour le commerce avec la région indo-pacifique, l'Asie-Pacifique. Nous sommes un groupe formidable de délégués commerciaux et de ressources humaines dans la région, mais cela nous aidera vraiment à coordonner nos efforts de manière à ce que les entreprises canadiennes disposent d'une occasion ou d'une ouverture.
Je dis aux habitants de la région que la porte s'ouvre dans les deux sens. C'est un moyen pour les entreprises canadiennes de comprendre les possibilités dans la région et d'établir ces soutiens, qu'ils s'agisse des accélérateurs commerciaux canadiens, des accélérateurs technologiques, du Service des délégués commerciaux du Canada ou de l'ensemble des chambres canadiennes qui sont maintenant présentes dans toute la région pour soutenir les entreprises et les exportateurs canadiens qui cherchent à prendre de l'expansion dans cette région et travailler avec elles. C'est très dynamique. Je sais que, dans le cadre de ses travaux, le Comité a prévu d'examiner ce qui se passe sur le terrain, et je pense que vous verrez ce que je vois, à savoir une croissance dynamique.
Je suis quelqu'un qui est très résolu à faire du commerce inclusif qui fonctionne pour tout le monde et qui veille à ce que chaque entreprise, quelle que soit sa taille, s'implante dans ces économies et dans ces pays. La croissance signifie des emplois pour les Canadiens, et de bons emplois pour les Canadiens sont bons pour nos communautés.
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Comment saviez-vous que ce serait ma question préférée?
Investir dans les femmes dans le secteur du commerce — les femmes entrepreneures, point —, c'est la chose la plus intelligente que nous puissions faire. Nous représentons 50 % de la population. J'ai déjà utilisé cette analogie sportive: Si vous voulez former une équipe formidable pour gagner dans votre sport, vous ne voulez certainement pas que 50 % de cette équipe reste sur le banc. Pourquoi voudrions-nous que 50 % des femmes restent sur le banc de touche?
Notre toute première stratégie en matière d'entrepreneuriat féminin est un investissement de 6 milliards de dollars afin d'aider les femmes entrepreneures à créer leur entreprise, à la développer et à la faire croître pour accéder au marché international.
Je dis souvent aux gens de ne pas s'inquiéter du titre sur ma carte professionnelle. Je suis la ministre du démarrage, de l'expansion et de l'accès aux nouveaux marchés. Je suis aux côtés des femmes entrepreneures à chaque étape du processus pour les aider à lancer et à développer leur entreprise.
Le rendement du capital investi pour la stratégie en matière d'entrepreneuriat féminin s'élève à 150 milliards de dollars au Canada. Nous avons investi 6 milliards de dollars et nous pouvons réinjecter 150 milliards de dollars dans l'économie canadienne simplement en y intégrant plus de femmes. Si on intégrait plus de femmes dans l'économie mondiale, cela nous permettrait de générer 12 billions de dollars. C'est ce que je dis à mes collègues internationaux.
La stratégie en matière d'entrepreneuriat féminin comporte trois volets. Le premier est l'accès au capital. Les propriétaires de petites entreprises nous en parlent beaucoup, mais cela pose surtout problème aux femmes. Elles sont à la recherche de mentorat et d'un écosystème de soutien. Cela dit, par la suite, nous devons être en mesure de faire un suivi et veiller à recueillir de bonnes données.
Bien que nous n'ayons instauré l'écosystème d'entrepreneuriat féminin qu'en 2019, il nous a déjà permis d'aider 5 000 femmes propriétaires à démarrer leur entreprise et 7 000 autres à prendre de l'expansion.
J'aimerais souligner un des partenaires de l'écosystème en particulier, soit la Fondation Asie Pacifique. Elle a organisé d'incroyables missions commerciales menées par des femmes. Il y en a eu une en personne au Japon. Elle en a aussi organisé à Taiwan, en Inde, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Corée du Sud, et il y en aura une autre au Japon en décembre. Ces missions commerciales menées par des femmes visent à rechercher des débouchés dans ces marchés précis afin que les entreprises puissent prendre de l'expansion. La collaboration dans ces marchés est incroyable.
Nous entrevoyons d'autres excellentes possibilités de collaboration, car je convoque une table ronde de femmes propriétaires d'entreprises partout où je vais. Cela comprend entre autres la France, la Suède, l'Afrique, la Thaïlande, les Philippines, le Cambodge, l'Indonésie, Singapour, et la CARICOM.
Les choses évoluent. On voit d'incroyables entreprises de toutes tailles menées par des femmes, qui les font croître. Nous essayons de créer des liens entre les entreprises canadiennes qui veulent se développer dans ces marchés, collaborer avec d'autres et co‑investir pour leur croissance. Je pense que c'est la chose la plus intelligente que nous puissions faire.
Le programme Femmes d’affaires en commerce international prend de l'expansion. EDC et la BDC offrent de plus en plus de soutien aux femmes entrepreneures, mais je dirais que les politiques économiques à elles seules ne suffisent pas. On a besoin de services de garde d'enfants abordables. Les femmes doivent travailler, et lorsqu'elles travaillent, elles ont besoin d'un soutien pour la garde de leurs enfants.
Le congé parental change la donne. Lorsque j'étais en Israël, je me souviens que les femmes entrepreneures m'ont dit: « vous plaisantez? Êtes-vous en train de me dire que si j'étais au Canada, je pourrais continuer à travailler et mon partenaire ou mon conjoint pourrait prendre les 18 mois? » J'ai répondu: « vous avez bien compris. » Cela change la donne.
Depuis 2015, j'estime que nous avons instauré des politiques intelligentes et pangouvernementales pour soutenir la croissance des entreprises. Vous faites partie du caucus des femmes et vous me parlez de ce sujet tout le temps. Cela dit, je tiens à remercier tout le monde, parce que c'est un travail d'équipe.