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Bienvenue à la quatrième séance du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui est télévisée et se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 24 novembre 2021. Le Bureau de régie interne exige que les comités respectent les protocoles de santé suivants, qui sont en vigueur jusqu'au 28 février 2022.
Toute personne présentant des symptômes doit participer par Zoom et ne pas assister à la réunion en personne. Les masques doivent être portés dans les salles de comité, sauf lorsque les députés sont à leur place pendant les délibérations parlementaires. Cependant, il est fortement recommandé que les députés portent un masque même lorsqu'ils sont à leur place pendant les délibérations parlementaires. Toutes les personnes qui se trouvent à l'intérieur de la salle de comité doivent suivre les meilleures pratiques pour maintenir une distance physique d'au moins deux mètres des autres et une bonne hygiène des mains en utilisant le désinfectant pour les mains fourni dans la salle de comité et en se lavant régulièrement les mains avec du savon.
À titre de présidente, je vais appliquer ces mesures au besoin, et je vous remercie tous de votre collaboration.
Je dois vous décrire quelques autres règles à suivre.
Les services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre l'anglais et le français. Si l'interprétation est interrompue, veuillez m'en informer immédiatement et nous veillerons à ce que l'interprétation soit rétablie correctement avant de reprendre les travaux.
La fonction « lever la main » se trouve dans la barre d'outils principale si vous souhaitez parler. Lorsque vous parlez, parlez lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être en sourdine. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. Le greffier du Comité et moi-même tiendrons une liste d'intervenants pour tous les membres.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 31 janvier 2022, le Comité reprend son étude sur la relation entre le Canada et les États-Unis et ses répercussions sur les véhicules électriques, le bois d'œuvre et d'autres secteurs.
Nous sommes très heureux d'accueillir aujourd'hui l'honorable Mary Ng, ministre du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite Entreprise et du Développement économique, ainsi que les fonctionnaires qui l'accompagnent.
Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons David Morrison, sous-ministre, Commerce international; Michael Grant, sous-ministre adjoint, Amériques; Arun Alexander, sous-ministre adjoint associé, Secteurs des politiques et négociations commerciales; Doug Forsyth, directeur général, Accès aux marchés; et Michael Cannon, directeur, Direction du bois d'œuvre.
Du ministère des Finances, nous accueillons Michèle Govier, directrice générale, Division de la politique commerciale internationale, et du ministère de l'Industrie, Mary Gregory, sous-ministre adjointe déléguée, Secteur de l'industrie.
Merci beaucoup à vous tous d'être venus.
La ministre Ng et le sous-ministre seront avec nous pendant une heure.
Madame la ministre Ng, vous avez la parole.
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Bonjour à vous, aux vice-présidents et, bien sûr, à tous les membres du Comité.
Je suis ravie d'être ici avec mes collaborateurs. C'est un plaisir d'être ici et d'aider le Comité dans son important travail.
Permettez-moi de commencer par dire que les relations canado-américaines sont parmi les plus étroites au monde et qu'à la fin de l'année dernière, les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis ont atteint un sommet sans précédent. Cela témoigne de la force de notre relation, de nos valeurs communes et de l'ACEUM.
Nous partageons également des objectifs communs en matière de lutte contre les changements climatiques, d'innovation et de compétitivité nord-américaine. Nous sommes les meilleurs partenaires pour nous aider mutuellement à atteindre ces objectifs communs, et cela était clair lors de mes visites à Washington en décembre et en novembre avec le pour rencontrer les dirigeants du Congrès et les intervenants.
[Français]
En travaillant ensemble pour renforcer nos chaînes d'approvisionnement profondément intégrées, nous allons générer de la croissance et créer des emplois, tout en luttant contre le changement climatique.
[Traduction]
Peu de chaînes d'approvisionnement sont plus intégrées de part et d'autre de notre frontière commune que celles du secteur de l'automobile. Depuis plus de 100 ans, le Canada et les États-Unis construisent des automobiles ensemble, et depuis plus de 50 ans, nous avons intentionnellement adopté des politiques pour intégrer ces chaînes d'approvisionnement.
[Français]
Vous m'avez déjà entendue le dire, mais un véhicule et ses pièces peuvent traverser la frontière entre le Canada et les États‑Unis plusieurs fois avant d'être complétés.
[Traduction]
Maintenant que nos gouvernements sont tous deux déterminés à lutter contre les changements climatiques, nous savons que l'avenir de notre secteur automobile et de ses travailleurs est un avenir électrique et durable. Le Canada s'est déjà engagé à atteindre une cible de 100 % de ventes de véhicules de tourisme à émissions nulles d'ici 2035.
[Français]
Défendre cet avenir est l'une de mes priorités et de celles du gouvernement.
[Traduction]
Dans un projet de loi récent intitulé Build Back Better, les États-Unis ont proposé des crédits d'impôt pour encourager l'achat de véhicules électriques, de VE. Malheureusement, dans la dernière ébauche de cette proposition, ces crédits d'impôt ne s'appliqueraient qu'à ceux qui sont produits aux États-Unis. Ces crédits d'impôt menaceraient l'avenir du secteur canadien de l'automobile et feraient fi de nos chaînes d'approvisionnement profondément intégrées.
Le Canada et les États-Unis sont l'un et l'autre le principal marché pour les exportations automobiles, et ces crédits d'impôt nuiraient aux entreprises et à des centaines de milliers d'emplois et de travailleurs des deux côtés de la frontière. Non seulement ces crédits d'impôt sont incompatibles avec l'ACEUM et l'OMC, mais ils constitueraient un obstacle à l'atteinte de nos objectifs communs d'accélération de l'ambition climatique, comme l'indique la feuille de route pour un partenariat renouvelé entre le Canada et les États-Unis.
[Français]
Nous avons travaillé à tous les niveaux pour résoudre cette question, et notre engagement continu sur cette question s'inscrit clairement dans la position du Canada.
[Traduction]
Le premier ministre a transmis ce message directement au président, à la vice-présidente, aux dirigeants du Congrès et aux secrétaires du Cabinet. Nous travaillons en étroite collaboration avec l'industrie dans le cadre d'une approche Équipe Canada, en collaboration avec les dirigeants du Congrès américain, afin d'obtenir un résultat qui permettra à nos industries communes de prospérer à l'avenir. Le 10 décembre, la ministre et moi-même avons envoyé une lettre exhortant les États-Unis à veiller à ce que les crédits d'impôt pour véhicules électriques ne soient pas discriminatoires à l'égard du Canada, que ce soit par l'entremise du mécanisme de règlement des différends de l'ACEUM ou d'autres leviers commerciaux. Dans la lettre, nous avons envoyé un message clair: si nous ne sommes pas en mesure de trouver une solution, le Canada défendra ses intérêts nationaux comme il l'a toujours fait.
Le fait que nous ayons un moyen de trouver une solution par l'entremise de l'ACEUM témoigne de la force de notre relation. Par exemple, nous avons annoncé il y a quelques semaines que le Canada contesterait les droits injustifiés imposés par les États-Unis sur le bois d'œuvre canadien en vertu de l'ACEUM. Nous avons des leviers commerciaux et un processus à suivre parce que nos pays ont négocié un accord commercial solide et équitable qui soutient les travailleurs, l'industrie et les collectivités de toute l'Amérique du Nord dans le cadre de l'ACEUM.
[Français]
Dans toute relation aussi importante que celle qui existe entre le Canada et les États‑Unis, il y aura toujours des défis à relever.
[Traduction]
Nous en avons beaucoup. Nous avons travaillé ensemble et nous avons réglé bon nombre de ces problèmes par le passé, et notre gouvernement continuera de défendre nos entreprises et nos travailleurs partout au Canada jusqu'à ce que nous arrivions à un résultat acceptable pour eux. Nous travaillons avec nos partenaires aux États-Unis, avec des entreprises, avec des syndicats et avec des décideurs de l'autre côté de notre frontière commune pour trouver une solution qui appuie les entreprises et les travailleurs de nos deux pays.
[Français]
C'est mon objectif, et c'est aussi la priorité du gouvernement.
[Traduction]
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Français]
Je vous remercie.
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Merci, madame la ministre. J'ai hâte de voir les échéanciers, vos buts et vos objectifs à cet égard.
En ce qui concerne la frontière américaine et les questions frontalières... Elles sont soulignées pour nous par le biais de tous les camionneurs qui sont assis ici, et certaines de leurs plaintes. La décision initiale concernant les camionneurs non vaccinés qui traversent la frontière a changé de visage. La fin de semaine dernière, Mme Tam a parlé aux médias de la nécessité de réévaluer la façon dont nous gérons la frontière.
Cela relève-t‑il de votre portefeuille du commerce, madame la ministre? Êtes-vous prête à suivre les conseils de la Dre Tam et à commencer à chercher des moyens de rouvrir la frontière pour que les camionneurs vaccinés et non vaccinés puissent la traverser?
Les provinces commencent à supprimer les mandats. Ma province, la Saskatchewan, a déployé beaucoup d'efforts pour que les choses reviennent à la normale. Où cela se situe-t‑il au sein de votre gouvernement, et quel est votre calendrier pour ce qui est de l'élimination de ces obstacles afin de permettre la libre circulation des marchandises, comme c'était le cas avant la pandémie de COVID‑19?
:
Encore une fois, madame la ministre, vous allez devoir écourter vos réponses, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Si la Dre Tam disait demain: « Vous savez quoi, les mandats ne fonctionnent pas. Il y a une meilleure façon de procéder. » Parleriez-vous immédiatement à votre homologue américain pour lui dire qu'il est temps de rouvrir la frontière?
Allons-nous dans cette direction, et si c'est le cas, au moment où les provinces commencent à lever les restrictions, combien de temps faudra-t‑il au gouvernement fédéral pour établir un plan de match, et quels sont les points de repère qui doivent être fixés pour que vous puissiez dire que ces restrictions vont être levées?
:
Je vais bifurquer rapidement ici, madame la ministre.
On a vu des menaces en provenance des États-Unis. On discute beaucoup de la mention du pays d'origine sur les étiquettes. Vous avez participé à des réunions, auxquelles j'ai également participé, avec des syndicats qui étaient vraiment mécontents de notre manque d'efficacité dans le lobbying sur le projet Keystone pour faire changer les choses.
Quel est le plan de match pour contrer ce genre d'attaques contre des entreprises canadiennes et pour éviter que se reproduise ce qui s'est passé au sujet du projet Keystone? Je trouve vraiment frustrant de me retrouver dans une salle en compagnie de trois dirigeants syndicaux américains qui me demandent: « Où étiez-vous? » Je suis vraiment frustré quand je parle à des sénateurs qui disent que vous ne vous êtes même pas présentée à leur porte ne serait‑ce que pour parler de la nécessité de maintenir le projet Keystone.
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi nous n'étions pas là?
:
Merci, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, d'être parmi nous. Je suis heureux de savoir que vous communiquez avec le ministre du Commerce de l'Inde au sujet des diverses mesures qui doivent être prises pour favoriser le commerce et les investissements entre nos deux pays. Les Canadiens investissent beaucoup en Inde, et nous avons besoin d'accords de protection des investissements et d'accords commerciaux satisfaisants.
Pour revenir à la question principale des relations avec les États-Unis, surtout en ce qui concerne le crédit d'impôt sur les véhicules électriques, prenons un peu de recul. Ce crédit n'est qu'une petite partie de l'équation générale. Nous savons que le secteur canadien du transport est en train de passer du moteur à combustion interne au moteur électrique, et c'est un changement important. La Chine a pris les devants, certains pays d'Europe ont aussi pris les devants, et les États-Unis rattrapent leur retard, mais nous venons tout juste d'emboîter le pas.
Nous avons certains atouts. Nous avons un plan d'action conjoint Canada-États-Unis concernant les minéraux essentiels. Pour accroître le potentiel disponible au Canada, je sais que le dernier budget a prévu un centre d'excellence sur les minéraux des batteries et que nous sommes également en train de créer un centre de recherche pour développer les technologies connexes.
J'ai longtemps réclamé la création d'un groupe de travail chargé d'élaborer et de mettre en œuvre une stratégie globale pour le développement des mines, des technologies de traitement des minéraux, de la fabrication de batteries et, au final, de la fabrication de véhicules électriques.
Vous et vos collègues du Cabinet et d'autres paliers de gouvernement avez adopté une approche du style équipe Canada pour traiter avec les États-Unis. C'est une bonne chose, mais nous avons aussi besoin d'une approche semblable pour développer nos atouts au Canada, depuis l'exploitation des mines jusqu'à la fabrication de batteries en passant par la transformation des minéraux. Savez-vous ce qui se passe à cet égard au Cabinet et quelles interactions pourriez-vous avoir avec les provinces et les territoires?
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Nous savons que l'avenir sera un avenir durable et vert. Notre gouvernement est tout à fait déterminé à faire des investissements et à créer une économie qui sera cet avenir vert et qui permettra de s'attaquer aux changements climatiques, mais aussi de créer d'excellents emplois bien rémunérés au Canada.
Vous avez tout à fait raison, les minéraux essentiels sont un élément très important de l'équation. Ils font partie de la demande mondiale, mais il est certain qu'ici, entre le Canada et les États-Unis, nous avons une occasion extraordinaire de propulser une évolution majeure, et nous nous y sommes engagés. Il y a du travail qui se fait en ce moment entre nos deux pays, notamment au sujet des minéraux essentiels. Le Canada possède 13 des 35 minéraux que les États-Unis jugent essentiels. Nous sommes l'un des seuls pays de l'hémisphère occidental à posséder tous les minéraux essentiels nécessaires à la fabrication de batteries de véhicule électrique, du graphite au nickel, en passant par l'aluminium, le lithium, le cobalt, et ainsi de suite. C'est vraiment important.
C'est un travail auquel je participe bien entendu comme ministre du Commerce, mais je le fais en collaboration avec des collègues de toute l'équipe. Le fait un travail formidable avec les États-Unis, en instaurant un écosystème ici, au Canada, qui permettra à ces entreprises et à ces technologies de prendre de l'expansion et de créer d'excellents emplois et, ce faisant, de lutter contre les changements climatiques.
Mes collègues, le et le , y travaillent également. Ils collaborent avec leurs homologues américains, mais aussi avec l'ensemble de notre équipe gouvernementale, pour faciliter cette transition aux côtés du secteur minier et du secteur des ressources. Nous devons financer et appuyer le développement de ces entreprises et de ces technologies essentielles pour promouvoir un avenir vert axé sur l'innovation, l'expertise, l'entrepreneuriat et l'excellence au Canada. Nous abordons les choses dans une perspective pangouvernementale et, bien entendu, de concert avec des partenaires comme les États-Unis.
J'ajoute que, s'agissant des minéraux essentiels, nous travaillons également avec d'autres alliés et partenaires, comme l'Union européenne.
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Merci, madame la présidente.
Je salue mes collègues.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être parmi nous aujourd'hui.
Vous avez fait parvenir, avec la vice-première ministre, une lettre aux Américains. C'était en décembre dernier, si je ne m'abuse. Dans cette lettre, vous menaciez le gouvernement américain de représailles s'il donnait suite à ce plan. Nous savons que le plan n'a pas été voté et qu'on l'a mis en veille pour le moment.
Avez-vous reçu une réponse? Nous n'avons pas entendu dire qu'il y en avait eu une. Est-ce que cela demeure l'information la plus à jour, aujourd'hui?
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Je vous remercie de cette question, monsieur Savard‑Tremblay.
[Traduction]
Je vais répondre en anglais pour pouvoir vous donner une réponse complète. J'espère un jour pouvoir le faire en français.
Oui, la et moi-même avons communiqué et écrit au sénat américain. À ce moment‑là, certains signes indiquaient que le projet de loi était sur le point de passer au sénat américain. Nous défendons constamment et vigoureusement les intérêts des Canadiens, et c'est le cas non seulement du gouvernement, mais aussi des entreprises et des dirigeants syndicaux. À l'heure actuelle, cette loi est toujours dans le système législatif américain.
Comme je l'ai dit au début, nous allons continuer de défendre cette cause. Nous espérons que cela n'arrivera pas. Nous allons continuer de travailler à une solution, de concert avec les Américains. Sachez que, s'il n'y a pas de solution acceptable pour le Canada, nous ferons valoir nos intérêts nationaux et nous les défendrons.
L'ancienne gouverneure Granholm, du ministère de l'Énergie, s'inquiète du problème de la canalisation 5. La gouverneure Whitmer...
Concernant la loi Build Back Better et la question des véhicules électriques, 19 représentants du Congrès, dont les représentants Kildee et Dingell, s'y opposent. Ils ont écrit à votre gouvernement à ce sujet à de nombreuses reprises. J'ai beaucoup travaillé sur ce dossier. Je vous demande de vous pencher sur cette question — et j'aimerais obtenir un commentaire général — parce que ce sont quelques-unes des principales personnes qui sont très préoccupées par la canalisation 5 et par les déchets nucléaires.
Ne serait‑il pas logique d'examiner à tout le moins les répercussions que cela pourrait avoir sur les relations? Je peux vous dire que, bien souvent, on n'a pas répondu à leurs préoccupations concernant ces projets.
Il est difficile de négocier quand les uns et les autres ne tiennent pas compte des réflexions de chacun.
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Bien sûr. Vous ne pouvez pas être à jour sur chaque dossier, mais il s'agit d'un dossier épineux. Comme ces gens ont déjà été échaudés par un projet antérieur, pour ainsi dire, je vous en remercie donc et j'attends votre réponse avec impatience.
J'ai insisté pour qu'il y ait une réciprocité des incitatifs pour les véhicules électriques. Ils ont pris des mesures en ce sens. Le gouvernement a réagi positivement à cela.
Je passe maintenant à un sujet qui pourrait être relié au dossier des véhicules électriques. J'ai déposé le projet de loi qui traite du droit de réparer sur le marché secondaire de l'automobile. Les Américains sont en train de l'examiner. Si nous avions une réglementation sur l'accès au marché secondaire pour nous assurer que les véhicules électriques pourront y être réparés, et si les États-Unis faisaient de même, le gouvernement serait‑il disposé à envisager ce type de réciprocité? C'est un peu comme ce que nous faisons pour les pare-chocs et une foule de produits dans le but d'assurer la sécurité des produits et de protéger les droits des consommateurs.
Mon projet de loi initial été adopté à la Chambre des communes comme un accord volontaire, actuellement en vigueur, mais il ne comportait pas le volet numérique. Dans le passé, les Canadiens ne pouvaient pas avoir accès aux marchés américains. Votre gouvernement examinera‑t‑il ce projet de loi pour s'assurer que les Canadiens auront la même possibilité que les Américains de faire réparer leurs véhicules électriques?
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D'accord. Je vais maintenant dire un mot sur la frontière, les camions et la chaîne d'approvisionnement.
Je représente une circonscription dans laquelle transitent 10 000 camions par jour. Même durant la pandémie, 5 000 véhicules y passaient, et durant la pire période, il y en avait environ 4 000 par jour. La frontière n'était jamais fermée. C'est un peu trompeur de laisser entendre qu'elle l'était, alors qu'en réalité, elle était très achalandée.
Concernant la politique annoncée aujourd'hui visant une réunion gouvernementale, à laquelle les États-Unis participeraient peut-être, sur le problème des camionneurs, pouvez-vous nous éclairer à ce sujet?
J'ai réclamé la création d'un groupe de travail sur la sécurité à la frontière. Ce n'est pas mon idée, mais celle des milieux d'affaires. Depuis deux ans, rien n'a été fait à cet égard. Que pouvez-vous nous dire au sujet de la réunion potentielle annoncée aujourd'hui entre les Américains et les Canadiens pour discuter de la frontière, des camionneurs et de la politique vaccinale?
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Monsieur Martel, je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Permettez-moi de commencer par vous relater un fait qui, peut-être, répondra à votre question sur le fonctionnement de l'ACEUM.
Ce mois‑ci, vous avons enregistré le plus important excédent commercial entre le Canada et les États-Unis depuis 15 ans. Cela veut dire que la relation commerciale fonctionne à merveille.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, certains des mécanismes que nous avons négociés dans le cadre de l'ACEUM sont essentiels pour le Canada. Il était très important pour le Canada de maintenir un mécanisme de règlement des différends dans cet accord. Nous avons négocié cela afin de pouvoir régler correctement les litiges commerciaux qui se présenteraient.
Dans une relation aussi importante que celle que nous entretenons avec les États-Unis, il y a bien sûr des litiges, mais les chiffres en disent long sur le bon fonctionnement de nos échanges bilatéraux. Nous allons toujours porter une grande attention aux différends que nous aurons, pour faire en sorte de trouver une solution, comme nous l'avons fait dans le passé.
En fait, le jour de l'anniversaire de l'ACEUM, j'assistais à la rencontre avec les États-Unis et le Mexique en compagnie de mes homologues du Commerce précisément pour faire le point sur l'Accord, sur les comités et le travail en cours. L'Accord fonctionne. Je suis très heureuse de poursuivre ce travail pour le compte des Canadiens.
:
Quand je parle du nombre de réunions, que ce soit au niveau du Cabinet avec des hauts représentants de l'administration américaine, ou à l'ambassade, avec l'ambassadeur ou le consul général, ou encore avec les divers représentants du gouvernement du Canada, cela reflète le dynamisme de la relation canado-américaine. Nous pouvons travailler ensemble pour résoudre des problèmes et trouver des solutions, mais ces chiffres sont également révélateurs.
Ils témoignent de l'engagement du Canada et des États-Unis à travailler sur cette feuille de route commune dans des dossiers comme la lutte contre les changements climatiques, les chaînes d'approvisionnement, la création de débouchés pour les petites et moyennes entreprises. Nous voulons aider toutes nos entreprises à croître et à rebondir, notamment les petites entreprises et les entreprises appartenant à des personnes racialisées, des immigrants et des femmes afin qu'elles puissent avoir accès à cet important marché que sont les États-Unis.
Les nombreuses réunions reflètent donc la relation de travail très solide existant entre le Canada et les États-Unis. Pensez‑y, nous nous réunissons régulièrement. Pourquoi? Parce que nous travaillons ensemble. Voilà ce que nous faisons avec les États-Unis.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Madame la ministre, je vous remercie d'être ici aujourd'hui. Merci également à vous tous.
J'ai une question au sujet du bois d'œuvre de la Colombie-Britannique. Comme vous le savez, le secteur forestier de ma province compte 100 000 travailleurs et apporte 13 milliards de dollars à l'économie de la province. L'an dernier, l'ambassadeur canadien aux États-Unis a fait savoir, à l'occasion d'un congrès de l'industrie forestière, que les prix élevés du bois d'œuvre risquaient de réduire la capacité du président des États-Unis d'atteindre son objectif de relance postpandémie [difficultés techniques] qui comprend le logement abordable et écologique.
Comme les Américains connaissent actuellement une pénurie de bois d'œuvre et des prix plus élevés que jamais, j'aimerais savoir ce que vous ont dit les représentants de l'industrie et les législateurs américains quand vous avez discuté du différend sur le bois d'œuvre avec eux.
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Je remercie mon collègue pour cette importante question. Elle me donnera l'occasion de revenir sur sa question et aussi sur la question précédente.
Il est extrêmement important de travailler de concert avec l'industrie canadienne du bois d'œuvre. Il y a beaucoup d'employeurs ici au Canada, en particulier en Colombie-Britannique, compte tenu de l'importance de ce secteur dans cette province. Comme je l'ai dit tout à l'heure, des députés de tous les partis m'ont accompagnée lors de mon récent déplacement à Washington. Nous avons rencontré des membres de l'association américaine des constructeurs d'habitations qui partagent nos préoccupations face aux tarifs élevés qui font grimper les coûts de construction des maisons.
Nous continuerons à travailler sur ce dossier et à défendre les intérêts de l'industrie canadienne du bois d'œuvre. En début d'année, il y a quelques semaines, j'ai rencontré des représentants du secteur pour que nous poursuivions notre travail afin de consolider la position du secteur, tout en continuant à travailler avec les Américains.
Permettez-moi de prendre un instant pour vous dire ce que nous avons fait. Dès le début, notre gouvernement s'est engagé à promouvoir la diversification de nos exportations. Les États-Unis sont bien sûr notre principal partenaire commercial, et c'est très important. Nous disons aussi souvent — moi la première, en tant que ministre du Commerce — que nous sommes fiers d'être le seul pays du G7 à avoir conclu un accord de libre-échange avec tous les autres pays du groupe. Nous avons accès aux marchés, à 60 % de l'économie mondiale, que ce soit en Europe dans le cadre de l'AECG, dans la région Asie-Pacifique dans le cadre du PTPGP ou, bien entendu, ici en Amérique du Nord dans le cadre de l'ACEUM. Nous cherchons à multiplier les possibilités de percer sur de nouveaux marchés dans la région Asie-Pacifique, notamment en signant de nouveaux accords avec l'Indonésie ou les pays de l'ANASE.
Pourquoi? Parce qu'il est très important de diversifier nos exportations et de créer de nouveaux débouchés pour nos entreprises, surtout dans le secteur forestier et celui du bois d'œuvre. Je vais vous donner quelques chiffres. Les exportations canadiennes de bois d'œuvre ont plus que doublé au cours de la dernière décennie, passant de 3,8 milliards de dollars en 2009, à 8 milliards en 2019. C'est toute une augmentation. Nos constatons que les exportations de bois d'œuvre vers les pays d'Asie enregistrent une forte hausse. C'est le résultat de nos efforts de diversification. Nous observons une croissance accrue sur des marchés comme le Japon, 20 %, la Corée du Sud, 25 %, les Philippines, une hausse de 230 %, ou vers le marché chinois, une augmentation de 491 millions de dollars des exportations de bois d'œuvre.
Voilà l'avantage de la diversification. Cela nous permet de créer de nouveaux marchés pour nos exportations. Sans minimiser l'importance de nos échanges commerciaux avec notre principal partenaire commercial au sud de la frontière, il est également important de soutenir notre industrie du bois d'œuvre et les travailleurs qu'elle emploie grâce à des programmes qui encouragent l'innovation. Je pense notamment au plan d'action sur le bois d'œuvre que notre gouvernement a présenté en 2017. Dans le budget de 2019, nous avons ajouté 250 millions de dollars pour renforcer notre soutien au secteur.
Pourquoi est‑ce important? Parce que cela encourage les entreprises à innover. Parce que cela les aide à créer de nouveaux produits et à faire partie de solutions durables grâce aux produits qu'elles exportent.
Si j'avais plus de temps, je pourrais vous donner la liste des entreprises qui ont bénéficié de l'exportation.
:
Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, nous allons justement parler du bois.
Contrairement à ce qui s'est produit dans le cas des véhicules électriques, le secteur du bois n'a pas reçu de lettres de menace de représailles. Vous n'avez pas brandi la menace de dresser une liste de produits. Bref, il n'y a pas eu la même réaction dans les deux cas.
Comme on le sait, les États‑Unis ont récemment diminué leurs tarifs. Selon nous, ces tarifs semblent tout de même illégitimes. On sait aussi qu'il y a eu une augmentation des prix, aux États‑Unis, et que certains milieux se mobilisent.
N'aurions-nous pas la possibilité de faire annuler complètement les tarifs? Si oui, comment utiliseriez-vous ces leviers politiques, ces possibilités de les lever entièrement?
:
Je vous remercie beaucoup de cette question.
[Traduction]
Voici ce que je veux vous dire, à vous et au secteur de l'ensemble du Canada et surtout du Québec... Je m'excuse encore de ne pouvoir vous répondre entièrement en français, mais comme je veux vous répondre correctement, je vais le faire en anglais.
Je veux que l'industrie et les travailleurs, notamment du Québec, sachent que nous travaillons très fort pour défendre le secteur, les emplois qu'il crée ainsi que sa contribution à l'économie.
Que fait le gouvernement pour essayer, à tout le moins, d'enclencher le processus? Pourquoi serions-nous obligés de commencer à payer des droits de douane sur le lithium alors que cette ressource abonde ici et que nous avons tout ce qu'il faut pour l'exploiter? En ce moment, notre production est nulle...
Cela fait plus d'un an que nous avons conclu cet accord et nous savions que la ressource était là, mais nous ne faisons rien pour l'exploiter. Je veux simplement savoir, et cela me préoccupe, si des Canadiens — ou le gouvernement — s'activent au développement de cette industrie. En faites-vous activement la promotion au sein du gouvernement?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame la ministre, je vous remercie d'être ici aujourd'hui dans le cadre de cette importante étude que nous avons entreprise. J'ai proposé cette étude, avec l'appui de tous les membres du Comité, afin de vous soutenir dans vos efforts.
Après votre prestation de serment, vous avez filé vers Washington pour vous mettre sérieusement au travail. Nous savons que le Canada et les États-Unis ont créé la plus importante grappe de fabrication automobile de l'Amérique du Nord qui se concentre autour de la région des Grands Lacs, dont fait partie Sault Ste. Marie. L'Ontario exporte chaque année pour environ 10 milliards de dollars de pièces automobiles vers le Michigan, l'Illinois, l'Indiana et l'Ohio seulement.
Il est clair que cette réciprocité doit absolument être maintenue, d'autant plus que nous partageons les mêmes objectifs qui consistent à accroître la flotte de véhicules électriques sur nos routes et à nous assurer que nos citoyens ont les moyens de se les procurer. Nous sommes tous favorables aux mesures incitatives qui nous permettront d'atteindre ces objectifs, mais comment expliquer cette discrimination à l'égard de l'industrie canadienne, alors que nous fabriquons des automobiles depuis un siècle? Beaucoup de gens se posent la question.
Quelle réponse avez-vous obtenue des Américains, au tout début, au sujet de leur attaque sur nos chaînes d'approvisionnement étroitement intégrées et nos partenariats historiques, d'autant plus que nous savons très bien que cette approche sera contre-productive et réduira l'accessibilité de la classe moyenne au marché?
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Je vous remercie pour l'excellent travail que vous avez fait pour me faire venir ici.
Parlons sérieusement un instant. Le Canada soutient vraiment les efforts déployés dans le monde pour nous assurer un avenir plus durable. Nos budgets prévoient des investissements à cette fin. L'engagement que le gouvernement a pris pour lutter contre les changements climatiques est tangible et concret. Nous nous sommes engagés à faire en sorte que d'ici 2035, la totalité des automobiles vendues sera à émission nulle.
Vous avez parlé, à juste titre, de la chaîne d'approvisionnement — celle du secteur de l'automobile. Il existe une forte intégration et une grande interrelation des chaînes d'approvisionnement canado-américaines, et le secteur automobile en est le plus bel exemple. Au cours des 50 dernières années, nous avons délibérément mis en place des politiques visant à promouvoir cette concurrence canado-américaine, devenue aujourd'hui une concurrence nord-américaine, dans la chaîne d'approvisionnement du secteur automobile.
Nous voulons tous créer des occasions pour faciliter cette transition vers un avenir plus propre et plus vert. Nous avons d'ailleurs mis en place, ici au Canada, des incitatifs pour encourager les gens à acheter des véhicules électriques. En fait, ces incitatifs aident les Canadiens qui achètent des véhicules électriques fabriqués aux États-Unis et soutiennent les emplois dans le secteur automobile américain.
Vous avez tout à fait raison. C'est l'argument que nous avançons aux Américains. Les véhicules assemblés au Canada sont des véhicules américains. Ils ont un contenu américain à 50 %. Le Canada est aussi le principal exportateur de véhicules aux États-Unis. Nous exigeons que la totalité des automobiles et des camions légers canadiens soit des véhicules à émission nulle.
Ce que vous et moi venons de dire, c'est essentiellement ce que nous disons aux Américains. La feuille de route canado-américaine pour lutter contre les changements climatiques et pour stimuler la relance post-pandémmique et les échanges commerciaux entre nos deux pays, englobera ce secteur essentiel, le commerce automobile qui, incidemment, est remarquablement équilibré. Cinquante pour cent de ces échanges se font des États-Unis vers le Canada et l'autre moitié se fait dans l'autre sens. J'ajoute que les exportations canadiennes intermédiaires maintiennent également la production américaine en activité.
Il y a beaucoup d'avantages et de points communs. Ce sont là les arguments que nous faisons valoir aux Américains. Cet arrangement a été productif pour tout le monde, je dirais, mais nous avons clairement indiqué que la situation actuelle n'est pas conforme aux dispositions de l'ACEUM ni avec les règles de l'OMC; de plus, elle ne sert pas leur intérêt sur le plan économique.
Nous poursuivrons ce travail en tant qu'équipe Canada. Le travail se fera de gouvernement à gouvernement, mais les provinces et les territoires y participeront aussi. Le secteur également, de même que les syndicats canadiens et binationaux. Nous allons tous y participer.
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En effet, en ce qui concerne les véhicules électriques, il y a eu littéralement des centaines de réunions, et comme vous pouvez l’imaginer, cela ne se limite pas au et aux ministres qui se sont rendus à Washington ou qui en ont parlé au téléphone. Notre ambassade à Washington, D.C., et notre réseau de consulats généraux aux États-Unis en ont également discuté à la fois dans leur territoire et avec les membres du Congrès sur la Colline. Vous pouvez voir que cela s’additionne rapidement
Effectivement, à plusieurs reprises, lorsque nous avons fait part de nos préoccupations au sujet du crédit d’impôt pour VE à un membre du Congrès ou au bureau d’un membre du Congrès, un certain nombre de ces personnes ne connaissaient pas les détails de ce crédit d’impôt. Comme vous pouvez l’imaginer, le projet de loi Build Back Better était une entreprise plutôt énorme, et certains membres du Congrès ne la voyaient tout simplement pas comme une priorité.
Au cours des derniers mois, nous avons veillé à ce que tout le monde soit parfaitement au courant des détails et prenne également conscience de la nature intégrée de l’industrie automobile et des répercussions qu’une telle mesure aurait sur l’industrie et l’économie américaines.
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Il ne me reste que 30 secondes, alors je vais être très bref. Cela concerne la frontière et la nécessité que le Canada et les États-Unis soient sur la même longueur d’onde.
Ce que je veux dire par là, c’est qu’historiquement... Je suppose qu’il s’agit davantage d’une déclaration que d’une question. Historiquement parlant, le Canada a toujours une semaine de retard sur les États-Unis ou les États-Unis ont une semaine de retard sur le Canada; il serait vraiment bon de savoir si nous sommes au diapason. Comme M. Masse — j’ai presque terminé, madame la présidente, merci —, je vis près de la frontière internationale la plus achalandée de l'Amérique du Nord, et ce serait vraiment bien si nous étions tous sur la même longueur d’onde.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les fonctionnaires de leur présence.
J’aimerais soulever quelques points qui cadrent avec ce que nous avons entendu au cours de la première heure.
Je m’adresse aux fonctionnaires. La ministre nous a dit à quel point il était essentiel, au moment de renégocier l’ACEUM, de conserver les processus de règlement des différends. Nous l'avons entendu en réponse à une question précise que M. Patzer avait soulevée au sujet des règles d’origine.
Nous savons que les Mexicains ont entamé des consultations en vertu du chapitre 31 de l’ACEUM, dans le cadre de ce processus de règlement des différends. Ils ont demandé la création d’un comité le 6 janvier, et nous avons décidé de nous joindre à eux en tant que plaignants.
Pourriez-vous nous parler de cette décision et des prochaines étapes de ce processus avec la participation du Canada?
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Oui, le Canada et le Mexique ont demandé la formation d’un groupe spécial. Le Mexique a demandé la formation d’un groupe spécial, et le Canada s’est joint à cette demande. Cela porte sur l’interprétation des règles d’origine pour les pièces essentielles des automobiles.
L'interprétation des États-Unis diffère de celle du Canada et du Mexique. Lors des négociations de l’entente, nous nous entendions sur la même interprétation. À notre avis, le texte de l’accord correspond tout à fait avec la nôtre. En bref — et je trouve toujours cela un peu déroutant —, il y a deux ensembles de règles d’origine, l’un pour les pièces essentielles qui comprennent les transmissions, les moteurs et les batteries, et l’autre pour l’automobile générale.
En règle générale, dans les lois et les processus relatifs aux règles d’origine, une fois qu’une pièce est déclarée originaire, qu'elle satisfait aux règles d’origine, elle est alors originaire pour tous les processus. En ce qui concerne le Canada et le Mexique, nous croyons que lorsqu’une pièce essentielle est déclarée comme étant originaire, lorsque nous évaluons la valeur régionale globale d’une automobile, cette pièce devrait être considérée comme étant originaire. Les États-Unis ne sont pas d’accord, et c’est là que réside le différend. Nous croyons avoir des arguments très convaincants en nous fondant sur le texte de l’accord lui-même ainsi que sur l’interprétation et la communication que nous avons eues avec les constructeurs automobiles pendant les négociations.
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Si vous me le permettez, j’aimerais poser une dernière question rapidement.
Nous avons entendu M. Sheehan parler un peu des crédits d’impôt pour les VE, de ce que nous faisons ici du côté canadien et du fait que le crédit que notre gouvernement a mis en place — un crédit de 5 000 $ — profite aux Américains. Ce que nous voulons, c’est une réciprocité, des crédits d’impôt américains dont les Canadiens profiteront en raison de la nature intégrée de la chaîne d’approvisionnement automobile.
Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez du fait que les crédits d’impôt sont avantageux, et lorsque les crédits d’impôt qui étaient en place, au niveau provincial, sont annulés, quelle incidence cela a sur la position du Canada en ce qui concerne les VE en général , la lutte contre les changements climatiques et notre position de négociation avec les États-Unis?
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Je pourrais répondre à cette question, madame la présidente.
Je pense que l’ACEUM a un mécanisme de règlement des différends beaucoup plus efficace que l’ALENA. Nous l’avons grandement amélioré. En vertu de l’ALENA, les États-Unis ou une autre partie pouvaient mettre un bâton dans les roues en refusant de participer, peut-être en ne répondant pas à une demande de consultation. Cela pouvait empêcher d’établir un groupe spécial.
Ces obstacles ont maintenant été éliminés dans le cadre de l’ACEUM, de sorte que les groupes spéciaux sont établis automatiquement. De plus, leurs décisions seront rendues plus rapidement, car les délais ont été réduits.
Je crois que le nouveau système de règlement des différends de l’ACEUM est une bonne amélioration par rapport à celui de l’ALENA, et qu’il est aussi plus rapide que celui de l’OMC.
Nous espérons que certains de ces différends seront réglés rapidement, et nous en avons un certain nombre devant les tribunaux.
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Merci, madame la présidente.
Je vais également revenir sur les incitatifs provinciaux pour les véhicules électriques par rapport à ceux des États-Unis. A‑t‑on fait un inventaire des États qui offrent des incitatifs? Je connais bien les systèmes canadiens et certains des systèmes américains, mais est‑ce qu’un inventaire global a été fait? Cela serait vraiment très efficace.
À l’heure actuelle, je sais qu’en Ontario, par exemple, pour les Tesla et d’autres véhicules, on peut toujours obtenir un incitatif au Québec. Ce qui se passe, c’est que certaines personnes achètent des véhicules au Québec et les amènent ensuite en Ontario pour les vendre une fois qu’elles ont obtenu les remboursements, parce qu’il n’y a pas d’obligation de conserver le véhicule pendant trois ou quatre ans, comme c’était le cas auparavant.
Je me demande si des études ont été faites à ce sujet aux États-Unis et si nous pourrions avoir accès à certains de ces renseignements. Je suis juste curieux de savoir ce qu'il en est, parce que cela a une incidence sur notre position globale.
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Pourriez-vous fournir cette information au Comité à un moment donné? Nous vous en serions reconnaissants. Je pense que c'est important pour notre examen global de la question, parce que je crois comprendre que c'est le fléau de l'industrie automobile en ce qui concerne l'investissement.
Beaucoup de gens parlent de la soi-disant « économie de libre marché » des États-Unis, mais je peux vous dire ceci. Depuis que j'ai été élu au niveau municipal puis fédéral— cela fait 25 ans —, les incitatifs offerts aux États-Unis par les municipalités, les états et le fédéral ont toujours été le dénominateur commun de la suppression de nos emplois dans le secteur de l'automobile. En fait, ils ont eu beaucoup de succès, parce que nous sommes passés du troisième rang dans le monde au dixième rang maintenant, pour ce qui est de la fabrication et de l'assemblage.
Je vois la même chose avec les véhicules électriques, surtout dans le cas des batteries et d'autres types de composants.
Si je peux passer au secteur laitier...
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Merci beaucoup. Je peux répondre à cette question.
D'abord et avant tout, le fait que cela figure dans le projet de loi nous a surpris en ce qui concerne les dispositions favorisant le secteur manufacturier américain. Le fait que l'administration Biden soit en faveur de la promotion des véhicules électriques n'a pas été une surprise, mais la façon dont le projet de loi a été rédigé en a certainement été une.
Dès que nous avons appris cela, nous avons commencé à exercer des pressions intensives au niveau des fonctionnaires aussi bien qu'au niveau politique. Le fait que nous ayons réussi à diriger autant l'attention sur ce problème en témoigne.
Maintenant, bien sûr, le projet de loi est mis de côté, mais nous restons en contact avec les personnes influentes et les décideurs clés. Nous sommes vigilants, en fonction de l'évolution de la situation.
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Je ne me hâterai pas trop de vous féliciter. Si je dis cela, c'est parce que, lors de mes conversations avec différents sénateurs, ils m'ont dit qu'ils ne s'immiscent jamais dans la rédaction d'un projet de loi. Ils sont toujours là lorsque le projet de loi est étudié par le Sénat ou à la dernière étape.
Ma question est la suivante: pourquoi nous faut‑il tant de temps pour réagir lorsque nous voyons quelque chose dans une mesure législative?
Je donne un exemple concret. Le sénateur Marshall, du Kansas, a mentionné que, lorsque le projet Keystone a été annulé par M. Biden, il s'attendait à ce que nous allions là‑bas pour lui parler, mais nous n'avons pas bougé. Plus tard cette semaine‑là, nous avons rencontré trois des grands groupes syndicaux, à Washington. Ils nous ont tous dit à cette réunion, à laquelle la assistait, que nous sommes restés muets au sujet du pipeline Keystone. Ils étaient prêts à se rendre à la Maison-Blanche pour en parler en notre nom parce qu' il y a beaucoup d'emplois syndiqués en jeu.
Comment expliquez-vous cela?
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Tout d'abord, en ce qui concerne le différend sur le bois dœeuvre résineux, la a parlé des trois principales initiatives que le gouvernement a entreprises pour aider à régler le différend. Nous croyons que ces droits sont injustifiés et injustes. La ministre a fait état de notre ambitieuse stratégie de contestation des droits imposés par les États-Unis à l'Organisation mondiale du commerce dans le cadre de l'ALENA et de l'ACEUM. Le Canada a eu gain de cause dans son litige sur le bois dœeuvre résineux par le passé, alors nous croyons que nous aurons gain de cause à l'avenir.
La ministre a également mentionné que nous faisons appel à des interlocuteurs américains à tous les niveaux, chaque fois que l'occasion se présente. Par exemple, le a soulevé la question auprès de son homologue en novembre, en marge du Sommet des leaders nord-américains. La ministre en parle avec ses homologues américains, la secrétaire au Commerce des États-Unis, Mme Raimondo, et la représentante au Commerce des États-Unis, Mme Katherine Tai.
Enfin, l'autre élément important à garder à l'esprit est l'approche Équipe Canada. Nous croyons qu'un règlement négocié est dans l'intérêt du Canada et des États-Unis. Nous travaillons en étroite collaboration avec les acteurs de l'industrie, les provinces et les territoires, les partenaires autochtones et d'autres intervenants.
Pour ce qui est des autres mesures prises par le gouvernement, la a parlé de la diversification de nos exportations de bois dœeuvre résineux. Elle a mentionné en particulier l'augmentation des exportations vers les marchés asiatiques. Le Service des délégués commerciaux d'Affaires mondiales Canada a connu du succès, car les délégués commerciaux aident les exportateurs à percer de nouveaux marchés. Par exemple, une entreprise de Merritt, en Colombie-Britannique, a obtenu un nouveau contrat d'exportation de bois dœeuvre vers la Corée par l'entremise du Service des délégués commerciaux. Cela fait partie de la stratégie de diversification. De plus, la ministre a parlé à certains des...
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Madame la présidente, je pourrais peut-être commencer, puis M. Cannon pourra poursuivre.
J'aimerais parler de ce sujet parce que j'ai été délégué commercial principal au Japon et que j'ai beaucoup contribué à la diversification du secteur forestier canadien. Nous avons travaillé très fort sur deux aspects, soit l'augmentation de la quantité de bois d'œuvre qui entre au pays et les produits technologiques à valeur ajoutée qui pourraient être vendus, afin de diversifier les marchés et les produits.
Plus précisément, nous faisions la promotion de concepts comme la construction d'édifices en hauteur en bois. Il y a eu un excellent exemple de ce type de résidence à l'Université de la Colombie-Britannique. Je pense que c'était la structure en bois la plus haute au monde à l'époque, mais elle ne l'est peut-être plus aujourd'hui.
Nous avons fait la promotion de la diversification des produits et des marchés, et nous avons travaillé très fort au sein du Service des délégués commerciaux en Asie pour y arriver. Les chiffres cités par la ministre montrent que l'effort a été couronné de succès.
Monsieur Cannon, avez-vous quelque chose à ajouter?
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Merci, madame la présidente.
Je n'ai que quelques brèves questions. Je vais revenir au sujet de la frontière. Je sais qu'au dernier tour, je viens de faire une déclaration, mais je n'ai pas posé de questions à ce sujet.
Dans la circonscription d'Essex, il y a beaucoup de serres. Environ 90 % des fruits et légumes frais sont exportés aux États-Unis. Lorsque nous parlons de chaînes d'approvisionnement, il est déjà assez difficile de faire venir des travailleurs étrangers temporaires au Canada, mais il est tout aussi difficile de retourner nos produits sur les marchés des États-Unis et du Mexique.
Y a‑t‑il eu des discussions avec l'administration Biden et avec les autres bureaucrates de l'autre côté de l'étang, pour ainsi dire, au sujet de l'ouverture complète de nos frontières afin qu'il n'y ait plus de discussion sur qui peut faire des allers-retours?
J'en parle — et ce sera peut-être une approche à deux volets — en ce qui concerne la chaîne d'approvisionnement, non seulement pour les camionneurs, mais aussi pour notre secteur de la fabrication de pointe. La région de Windsor-Essex est littéralement un chef de file mondial en ce qui concerne les pièces d'automobile, mais il faut pour cela une main-d'œuvre, qui doit traverser la frontière et faire aussi des allers-retours. Cette discussion a‑t‑elle eu lieu avec nos homologues américains sur l'un ou l'autre des deux fronts?
Cette question s'adresse à qui le veut bien, madame la présidente.
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Madame la présidente, je vais essayer de répondre, et un collègue pourra ensuite poursuivre.
Pour ce qui est de votre question précise sur la main-d'œuvre, je m'en remets à mes collègues de l'Agence des services frontaliers du Canada et peut-être d'IRCC pour ce qui est de la gestion de la circulation des personnes. Ce que je peux dire, c'est qu'avec les États-Unis — et je crois l'avoir dit un peu plus tôt —, nous avons maintenant un groupe de travail sur la chaîne d'approvisionnement, qui a été établi à la suite du sommet entre le et le président Biden. Ce groupe de travail est divisé en un certain nombre de sous-secteurs. Je ne les passerai pas tous en revue, mais l'un d'eux concerne le transport et la logistique. À l'heure actuelle, ce groupe de travail travaille sur chaque point par l'entremise de ses sous-groupes, et un rapport initial doit être déposé en mars.
Les deux gouvernements se sont fermement engagés à travailler en collaboration — et ce groupe de travail en est un excellent exemple — afin d'améliorer et d'accroître la résilience de nos chaînes d'approvisionnement dans l'ensemble. Je sais que cela ne répond pas à la question précise que vous avez posée, mais je pense qu'il est tout de même pertinent d'en parler.
Un de mes collègues voudrait peut-être prendre le relais?
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Si vous me le permettez, madame la présidente, je pourrais peut-être répondre à cette question.
Je pense que le député a entièrement raison. Les droits sur le bois d'œuvre canadien constituent une taxe imposée à la classe moyenne américaine, et peut-être même à la classe populaire. La National Association of Home Builders, avec laquelle nous restons en contact très étroit, a souligné à plusieurs reprises que le coût des maisons unifamiliales et des habitations à loyer modique a sensiblement augmenté. Je ne me souviens pas du chiffre exact, mais il s'agit de dizaines de milliers de dollars, et peut-être même plus que ce que c'était il y a plusieurs années comme le souligne le député. Il y a un impact important.
Un certain nombre de sénateurs et de membres du Congrès américain, il me semble, ont écrit à l'administration pour souligner ce fait et le tort que les droits causent aux achats de la classe moyenne et de la classe populaire aux États-Unis. Je pense que c'est un problème très important. C'est un problème que nous soulignons tout le temps dans le cadre de nos efforts de défense des intérêts.
Merci beaucoup.