Bienvenue à la réunion numéro 101 du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 29 novembre 2022, le Comité reprend son étude sur le réseau de distribution d'électricité au Canada.
Comme la réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, j'ai quelques commentaires à faire pour votre bénéfice à tous et toutes.
Avant que nous commencions, je demande à tous les députés et à tous les autres participants en personne de bien vouloir consulter les cartons sur la table afin de connaître les lignes directrices sur la prévention des incidents acoustiques. Veuillez respecter les mesures préventives suivantes qui ont été mises en place afin de protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris nos interprètes. Utilisez seulement une oreillette noire approuvée. Les anciennes oreillettes grises ne doivent plus être utilisées. Gardez votre oreillette loin des micros en tout temps. Si vous n'utilisez pas votre oreillette, placez-la face à l'envers sur l'autocollant sur la table prévu à cette fin. Merci de votre coopération.
Je rappelle aux participants par zoom de bien vouloir attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés par l'entremise de la présidence. Aussi, il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de votre écran. Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j'aimerais informer le Comité que tous les témoins ont réussi les tests de connexion requis avant la réunion.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Les représentants de Capital Power...
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Monsieur Angus, j'ai entendu l'interprétation pour M. Simard, et je pense que M. Steinley vient d'en dire autant. Peut-être n'avez-vous pas sélectionné le bon canal.
Avez-vous bien compris la réponse que j'ai donnée à la question de M. Simard? Je crois que oui. Est-ce que tout le monde a bien compris ce que j'ai dit?
Bien. Il n'y a pas de problème. Personne ne s'objecte à ce que nous procédions ainsi.
Je remercie les témoins de leur patience.
Nous allons commencer la discussion avec les témoins d'aujourd'hui.
Nous accueillons les représentants de Capital Power: Mme May Wong, vice-présidente principale, Stratégie, planification et durabilité, par vidéoconférence; et M. Daniel Jurijew, vice-président, Réglementation, implantation et engagement avec les intervenants, aussi par vidéoconférence.
Nous accueillons Mme Catherine Hickson, présidente de Géothermie Canada, par vidéoconférence; M. Dan Balaban, chef de la direction de Greengate Power Corporation, par vidéoconférence; et M. Paul West-Sells, président de Western Copper and Gold, par vidéoconférence.
Vous aurez un maximum de cinq minutes pour présenter votre déclaration préliminaire. Ensuite, nous passerons à la période de questions. Je vais utiliser deux cartons: le carton jaune vous avertit qu'il vous reste 30 secondes, et le carton rouge veut dire que votre temps est écoulé. Je vais essayer de ne pas vous interrompre au milieu d'une phrase, mais je vais vous demander de conclure si vous voyez le carton rouge. Merci beaucoup.
Nous allons commencer par Mme Wong, de Capital Power, qui va nous présenter sa déclaration préliminaire de cinq minutes.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs et bonjours aux députés du Comité permanent des ressources naturelles.
Je m'appelle May Wong. Je suis la vice-présidente principale, Stratégie, planification et durabilité chez Capital Power. Je suis accompagnée de M. Daniel Jurijew, notre vice-président, Réglementation, implantation et engagement avec les intervenants pour les petits réacteurs modulaires. Capital Power vous remercie de cette occasion de témoigner devant votre Comité et de vous présenter notre point de vue sur le réseau de distribution d'électricité du Canada.
Capital Power est un producteur d'électricité nord-américain dont le siège social se trouve à Edmonton, en Alberta. Nous fournissons actuellement une capacité de plus de 9,2 gigawatts grâce à 32 installations situées au Canada et aux États-Unis. Environ la moitié de notre capacité provient d'ici, au Canada; où nous exploitons des centrales en Alberta, en Ontario et en Colombie-Britannique, où nous employons plus de 700 personnes.
Nous avons investi et continuons d'investir dans toute une gamme de technologies pour fournir à nos clients des solutions énergétiques fiables, abordables et propres. Pour vous donner un exemple, notre projet de 1,35 milliard de dollars pour rééquiper la centrale de Genesee en Alberta est presque achevé et nous a permis, à nous et à l'Alberta, de nous défaire de notre dépendance au charbon. Nous avons aussi investi dans les technologies efficientes du gaz naturel et des batteries, en Ontario, et avons des projets d'énergie renouvelable dans toute l'Amérique du Nord. Nous nous sommes fixé l'objectif d'atteindre la carboneutralité d'ici 2045, et nous continuons d'explorer et d'évaluer activement les technologies, notamment en lien avec le captage et le stockage du carbone et les petits réacteurs modulaires. Nous nous sommes engagés à travailler de manière concrète avec les communautés autochtones et à saisir les occasions de participation économique dans nos projets actuels et futurs.
Notre déclaration d'aujourd'hui mettra l'accent sur ce que nous jugeons être des considérations clés pour l'élaboration du cadre qui sera nécessaire pour attirer et conserver les investissements à grande échelle dans la capacité de production, pour répondre à la croissance prévue de la charge et pour réaliser la décarbonisation de nos réseaux, tout en protégeant la fiabilité et l'abordabilité. Nous voulons souligner, d'emblée, que les thèmes centraux de notre déclaration — la fiabilité, l'abordabilité et le respect des différences régionales — sont également mis de l'avant dans le rapport final du Conseil consultatif canadien de l'électricité, publié cette semaine.
Chaque province et territoire structure de la façon qui lui est propre ses activités, ses mécanismes de surveillance, sa planification et sa participation aux divers aspects des réseaux électriques. Il y a deux composantes particulièrement importantes.
Premièrement, les différences entre les ressources naturelles des provinces ont créé des différences dans la composition de l'offre qui répond aux demandes provinciales et soutient l'abordabilité et la compétitivité des taux. Cette offre présente également différentes occasions à saisir ainsi que des défis pour les trajectoires de décarbonisation des provinces.
Deuxièmement, les processus décisionnels des provinces varient en ce qui concerne les délais et l'ajout ou le retrait de divers équipements de production, et aussi quant à la façon dont les coûts et les risques des décisions d'investissement dans la production sont répartis. Il s'agit ici d'une distinction fondamentale entre le système albertain et les systèmes des autres provinces. Les investissements dans la production sont décidés par un éventail de parties, en fonction des risques, sans garantie de rendement sur l'investissement ni filet de sécurité pour les contribuables.
Il est important de reconnaître et de respecter les différences et les circonstances des régions, dans le cadre de l'examen ou de la trajectoire de réseau d'électricité du Canada. Cela met également en relief la nécessité d'une collaboration entre les gouvernements, l'industrie, les communautés autochtones et les autres parties prenantes au moment d'élaborer des politiques de décarbonisation, tout en protégeant les objectifs de fiabilité et d'abordabilité de chaque province.
Le volume impressionnant et la rapidité de l'introduction des énergies renouvelables, ces dernières années, ont créé des défis pour les exploitants de réseau. La période de transition énergétique que nous traversons souligne bien l'importance d'avoir une source d'énergie fiable, qui peut fournir une capacité robuste et répartissable sur de longues périodes. C'est la raison pour laquelle une combinaison de technologies flexibles de production d'énergie, comme le gaz naturel et le stockage d'énergie, continuera d'être un élément critique à l'appui de la fiabilité du réseau, à mesure que la présence des énergies renouvelables s'accroît, jusqu'à ce que les technologies comme le stockage de longue durée, le captage et le stockage du carbone et les petits réacteurs modulaires puissent être déployées à grande échelle.
Nous allons passer de la transition énergétique à l'expansion énergétique, puisque la demande des centres de données, des véhicules électriques et de l'électrification en général entraînera une croissance encore plus forte de la demande. Le besoin d'une charge de base supplémentaire fiable et d'une capacité répartissable en tout temps sera encore plus critique.
Afin d'atteindre les objectifs de décarbonisation à long terme, nous aurons besoin d'un portefeuille complet de technologies de décarbonisation: les éléments dont nous avons besoin pour notre approche comprennent des cadres stratégiques et réglementaires qui favoriseront et accéléreront le déploiement des nouvelles technologies et créeront de la clarté et de la certitude quant à la tarification future du carbone pour l'industrie, un soutien approprié pour atténuer les défis liés aux coûts et un soutien pour l'infrastructure dont le réseau a besoin.
Les projets réalisés au Canada concurrenceront les projets réalisés ailleurs dans le monde; par conséquent, nous devons, en temps opportun, régler les détails et clarifier les cadres stratégiques afin de fournir la confiance et la certitude dont nous avons besoin pour avancer.
Voilà qui conclut ma déclaration. Je serai heureuse de répondre à toutes les questions du Comité.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Merci beaucoup de nous donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
Je pense que ma contribution à la discussion aujourd'hui ne sera pas liée spécifiquement au transport d'énergie; je vais plutôt vous parler d'une ressource oubliée, soit la chaleur géothermique enfouie profondément sous nos pieds.
Géothermie Canada a été fondée en 1974. Cette année marque notre 50e anniversaire. Les Canadiens ont contribué activement, sur la scène mondiale, à l'énergie géothermique, mais pas au Canada. Et pourquoi? Il y a toutes sortes de raisons, mais j'aimerais vous expliquer aujourd'hui ce qu'est vraiment l'énergie géothermique.
L'énergie géothermique couvre un éventail de technologies. Au début de ce continuum, il y a les technologies au sol, ce qu'on appelle la géothermie superficielle: il s'agit des thermopompes. Souvent, quand vous entendez quelqu'un dire « Je me chauffe à l'énergie géothermique », cela veut probablement dire qu'il a un système au sol ou un système d'échange géothermique.
Ensuite, il y a les technologies géothermiques conventionnelles, c'est-à-dire l'extraction d'énergie de la saumure naturelle du sous-sol afin de produire de l'électricité et de l'énergie thermique.
Il y a beaucoup de recherche et développement à l'heure actuelle sur ce qu'on appelle les systèmes avancés ou les systèmes aménagés. D'ailleurs, le gouvernement américain a investi environ 300 millions de dollars au cours des deux dernières années dans le perfectionnement des systèmes géothermiques aménagés.
Je souligne que les installations mondiales d'énergie géothermique produisent plus de 16 000 mégawatts. Cela peut paraître peu, mais rappelez-vous que l'énergie géothermique est une charge de base — elle est robuste et répartissable —, ce qui veut dire que ces 16 000 mégawatts équivalent à 5,5 milliards de mégawatts-heure annuellement.
J'ai dix choses à souligner à propos de l'énergie géothermique: elle peut contribuer à la décarbonisation du Canada. Elle peut fournir une charge de base ainsi que de l'énergie thermique. Je veux insister sur le fait que les installations géothermiques n'ont pas besoin d'accumulateur ou de stockage par batteries. Elles n'ont pas besoin de technologies de stabilisation du réseau et peuvent fournir de l'énergie répartissable 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Elles offrent des solutions de chauffage pour le Nord ainsi qu'une possibilité de décarbonisation sans revenir au chauffage électrique. Il s'agit aussi d'une source d'énergie potentielle pour les collectivités qui ne sont pas reliées au réseau — les collectivités autochtones, éloignées et rurales — ainsi que pour les industries en région rurale, comme l'exploitation minière.
Les systèmes d'énergie géothermique peuvent faire partie d'un système hybride lorsqu'elles sont jumelées à des systèmes de récupération de chaleur ou à d'autres formes d'énergie renouvelable, comme les énergies solaires et éoliennes, ce qui réduit la dépendance aux hydrocarbures des collectivités rurales, éloignées ou autochtones.
Les installations traditionnelles d'énergie géothermique profondes sont carboneutres. Les travaux que mes collègues et moi-même avons réalisés à l'Université de l'Alberta ont démontré que ces installations peuvent être utilisées pour la séquestration du carbone, ce qui veut dire qu'un projet géothermique peut non seulement être carboneutre, il peut être négatif en carbone, s'il permet de séquestrer le carbone produit par d'autres émetteurs
Même si les projets géothermiques traditionnels nécessitent des dépenses d'investissement très élevées, les dépenses d'exploitation sont très faibles, et les technologies peuvent être déployées dans bien des régions du Canada. Les systèmes géothermiques non traditionnels, c'est-à-dire les systèmes aménagés ou avancés dont j'ai parlé, peuvent avoir des coûts très élevés, mais ces systèmes en sont encore en cours de développement, et, comme je l'ai dit, le gouvernement américain a investi plus de 300 millions de dollars dans les systèmes géothermiques aménagés, les SGA.
L'énergie géothermique peut favoriser la stabilité alimentaire et la production agricole locale. Avec des recherches et des tests supplémentaires, un petit nombre de puits de forage existants, en particulier les puits profonds à forte teneur en eau, pourraient être reconvertis en source d'énergie, comme de l'énergie thermique ou de l'énergie électrique.
L'exploration et l'exploitation de l'énergie géothermique font appel à la technologie canadienne. Nous savons comment exploiter cette source d'énergie. Nous savons comment forer et nous savons comment explorer la subsurface profonde. D'ailleurs, c'est grâce à l'expertise et la technologie canadiennes, qui ont été déployées et utilisées dans le monde entier, mais pas ici au Canada, que Géothermie Canada existe depuis 1974.
Merci.
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Bonjour, et merci de m'avoir invité à témoigner devant votre Comité aujourd'hui.
Je suis le cofondateur ainsi que le chef de la direction de Greengate Power. Greengate est une entreprise de développement d'énergie renouvelable établie à Calgary, en Alberta. Nous sommes à l'origine de certains des plus grands projets d'énergie renouvelable de l'histoire du Canada.
Pour vous donner un peu le contexte, je devrais peut-être commencer par vous expliquer mon parcours professionnel.
Je suis diplômé en informatique de l'Université de Toronto. J'ai commencé ma carrière en tant qu'expert-conseil en technologie, et j'aidais les entreprises à appliquer les technologies de l'Internet pour résoudre leurs problèmes commerciaux.
Vers la mi-vingtaine, j'ai quitté mon emploi de consultant pour créer ma propre société informatique. Nous fournissions des solutions logicielles axées sur Internet pour les sociétés pétrolières et gazières. Nous avons commercialisé le logiciel avec succès, et il est finalement devenu l'une des principales solutions logicielles de l'industrie.
Parmi ses nombreuses fonctions, le logiciel aidait les sociétés pétrolières et gazières à suivre leurs émissions de gaz à effet de serre et à en rendre compte, à une époque où les émissions de gaz à effet de serre étaient loin d'être l'enjeu qu'elles sont devenues aujourd'hui. Cela m'a donné un aperçu des défis environnementaux qui se profilaient à l'horizon. Je pouvais voir que l'industrie de l'énergie allait être confrontée à ces défis.
J'ai quitté cette entreprise en bons termes à l'âge de 30 ans. Je voulais que ma prochaine entreprise ait des retombées positives durables sur l'environnement.
Même si je n'avais aucune expérience antérieure dans le secteur de l'énergie, j'ai démarré Greengate avec mon frère, Jordan, en utilisant nos propres capitaux, il y a maintenant plus de 17 ans. Notre objectif était simple: démontrer que des projets d'énergie renouvelable à grande échelle pouvaient être rentables en Alberta, le cœur pétrolier du Canada. Je n'avais pas froid aux yeux.
Malgré les embûches, Greengate a exécuté avec succès des projets d'énergie renouvelable exploitables en Alberta, représentant plus de 2 milliards de dollars et environ le tiers de toutes les énergies renouvelables de la province aujourd'hui. Ces projets produisent suffisamment d'énergie pour alimenter plus d’un demi-million de maisons.
Ces projets comprennent plusieurs des grands projets d'énergie éolienne du pays, ainsi que le plus grand projet d'énergie solaire de l'histoire du Canada, un projet d'environ un milliard de dollars appelé Travers Solar.
Les projets que nous avons développés nous ont permis d'obtenir des contrats d'achat d'électricité avec Amazon et Microsoft. Des investissements de plusieurs milliards de dollars dans des centres de données sont maintenant prévus en Alberta, ce qui démontre qu'un réseau propre et de nouvelles occasions de développement économique vont de pair.
Ces cinq dernières années, l'Alberta a été la destination numéro un des investissements dans les énergies renouvelables au Canada, et l'une des principales destinations en Amérique du Nord. Nous avons prouvé hors de tout doute que c'est possible, et avons prouvé au monde entier que le Canada peut être un chef de file dans les secteurs pétroliers et gaziers et des énergies renouvelables.
Malheureusement, le secteur de l'énergie au Canada est devenu très politisé et polarisé: les différentes forces politiques affichent très clairement leurs positions opposées, comme nous l'avons vu récemment lorsque l'Alberta a décidé d'imposer un moratoire de sept mois sur les nouveaux projets d'énergie renouvelable dans la province. Cela envoie un signal profondément négatif à toute l'industrie. Le moratoire a récemment été levé, mais les nouvelles règles et l'incertitude qui ont découlé de ce moratoire ont mis en danger l'avenir jusque-là rayonnant de l'industrie d'énergie renouvelable dans la province.
D'un côté, il y a le gouvernement fédéral qui pousse les provinces, y compris ma province natale de l'Alberta, vers la cible très ambitieuse de la carboneutralité du réseau d'ici 2035. De l'autre, nous avons notre gouvernement provincial, qui s'oppose de toutes ses forces à cette cible. L'industrie des énergies renouvelables se retrouve donc prise entre deux feux. Nous devons travailler sur des solutions qui nous fourniront de l'énergie propre, abordable et fiable, qui répondront à nos besoins futurs. Cette lutte ne nous mènera à rien.
Le monde traverse une période de transition énergétique: notre principale source d'énergie est passée des molécules aux électrons propres. Cependant, cette transition prendra du temps, et pour l'instant, nous avons besoin de toutes les formes d'énergie pour répondre à la croissance rapide de nos demandes énergétiques. La demande en électricité tout particulièrement devrait augmenter rapidement, non seulement en raison de l'accroissement de la population, mais aussi à cause de l'électrification des transports et de l'industrie et à cause de la hausse de la demande des centres de données et de l'intelligence artificielle.
Alors que nous nous dirigeons vers un avenir carboneutre, il est important de reconnaître les occasions à saisir et les défis qui nous attendent. Nous voulons trois choses: de l'énergie propre, abordable et fiable. Avec la technologie actuelle, nous pouvons avoir deux des trois, mais la façon d'avoir les trois en même temps nous échappe encore.
C'est pour cette raison que les incitatifs comme le crédit d'impôt fédéral à l'investissement et le Programme des énergies renouvelables intelligentes et de trajectoires d'électrification jouent un rôle tellement crucial, car ils permettent à l'industrie d'attirer les capitaux nécessaires afin de construire l'infrastructure énergétique de l'avenir. Cela englobe les technologies comme les énergies renouvelables, le stockage d'énergie et le captage du carbone
Nous devons dépasser la polarisation, relever le défi et saisir l'occasion qui s'offre à nous, les Canadiens.
Encore une fois, merci de l'invitation. Je suis sûr que notre discussion sera fructueuse.
Bonjour, monsieur le président, et bonjour aux membres du Comité. Je vous remercie de l'invitation à témoigner aujourd'hui. C'est un honneur.
Je m'appelle Paul West-Sells, et je suis le président de Western Copper and Gold.
Notre projet phare, le projet Casino, au Yukon, est l'un des plus grands et des plus importants projets d'exploitation des minéraux critiques au Canada. Si je suis ici, c'est pour vous parler de l'importance de notre projet pour soutenir la transition vers une économie verte et pour assurer le développement d'un réseau électrique résilient et moderne.
Au cours de son cycle de vie, le projet Casino devrait contribuer au PIB canadien environ 44,3 milliards de dollars, créer plus de 132 000 emplois équivalents temps plein et générer 11,2 milliards de dollars en impôts et en redevances aux divers ordres de gouvernement.
Le projet Casino sera un contributeur clé pour l'approvisionnement du Canada en minéraux critiques essentiels pour la transition énergétique. Le projet, qui a un cycle de vie anticipé de 27 ans et pourrait être prolongé pour des décennies de plus, devrait produire des quantités substantielles de cuivre et de molybdène, ainsi que de l'or et de l'argent. Comme vous le savez, ces minéraux sont cruciaux pour le développement des énergies renouvelables, comme les turbines éoliennes, les panneaux solaires et les véhicules électriques. Ils s'harmonisent donc bien aux objectifs du Canada pour un réseau électrique durable.
Nous sommes le plus grand projet minier du territoire du Yukon, et nous sommes déterminés à faire en sorte que le projet Casino soit un modèle de production de cuivre écologique. À cette fin, nous avons besoin d'un accès à de l'électricité stable, fiable et propre. C'est pour cette raison que Western est très favorable à l'interconnexion des réseaux de la Colombie-Britannique et du Yukon.
Pour dire les choses simplement, le Yukon manque d'électricité. Chaque année, comme la population augmente, le territoire est obligé d'ajouter des génératrices au diesel pour répondre à la demande croissante. En hiver, ces génératrices ne suffisent pas. L'interconnexion des réseaux de la Colombie-Britannique et du Yukon non seulement nous donnerait accès à une source d'énergie propre, mais rendrait également le réseau du Yukon fiable. L'interconnexion nous donnera la possibilité, pour notre projet et pour d'autres projets, d'utiliser une source d'énergie fiable. Cela renforcerait aussi la souveraineté dans le Nord et assurerait la prospérité future des collectivités nordiques.
Le gouvernement du Yukon a déjà présenté une demande, dans le cadre du Fonds pour l'infrastructure des minéraux critiques, pour lancer des travaux exploratoires d'interconnexion du réseau. Cela suppose de commencer les travaux de planification, de sélection des sites et du tracé, et de poursuivre les consultations avec les collectivités autochtones de la Colombie-Britannique et du Yukon. Nous savons qu'un projet d'une telle envergure prendra du temps, mais à chaque année qui passe, les coûts et la demande pour le transport d'énergie augmentent. Nous devons commencer à prendre les premières mesures concrètes pour que ce projet devienne réalité.
Présentement, compte tenu de l'ampleur de notre projet et de la nature du réseau du Yukon, nous prévoyons devoir dépenser 1,8 milliard de dollars en taxes sur le carbone pour le projet Casino, durant tout le cycle de vie de la mine. Cela s'explique du fait que, pour alimenter la mine en énergie, nous devons construire et exploiter notre propre centrale électrique au gaz naturel liquéfié. Dans d'autres régions du Canada, nous pourrions nous brancher au réseau électrique, mais, comme le réseau électrique du Yukon n'a pas évolué au rythme de la demande, il n'est pas équipé pour alimenter la prochaine vague de projets de minéraux critiques, comme notre projet Casino. Nous croyons que, si nous payons la taxe sur le carbone, l'argent devrait être investi dans des projets qui renforcent la sécurité énergétique des Yukonnais.
Le réseau électrique et le secteur de l'électricité du Canada possèdent un avantage concurrentiel, au XXIe siècle. Pendant que le pays effectue la transition vers des sources d'énergie verte, des projets comme le nôtre remplissent un rôle crucial. Le cuivre extrait grâce au projet Casino servira à appuyer la modernisation de l'infrastructure du réseau. Nous serons une source fiable, éthique et durable de minéraux critiques pour les fabricants, qui utilisent nos minéraux critiques pour fabriquer de l'équipement de transport, des génératrices et des batteries. Les minéraux critiques du Canada sont essentiels pour l'amilocalisation de notre industrie nationale et pour veiller à ce que le Canada et ses alliés aient accès aux ressources dont ils ont besoin.
La trajectoire vers la carboneutralité d'ici 2035 est semée d'embûches financières importantes. Nous le savons. Notre projet contribue à la transition en attirant les investissements du secteur privé. Les retombées économiques du projet Casino, notamment la création d'emplois et le développement de la région, constituent une occasion générationnelle à saisir pour le Yukon et pour le pays. Le Canada s'est engagé dans une entreprise difficile, mais nécessaire, en promettant la décarbonisation de son réseau d'électricité d'ici 2035 et la carboneutralité économique d'ici 2050. Notre projet illustre comment les initiatives du secteur privé peuvent appuyer les efforts nationaux de décarbonisation, contribuer à une électricité plus propre et aider à réduire notre empreinte carbonique.
Western Copper and Gold est fière d'être aux premières lignes de la transition du Canada vers une économie verte, grâce à son projet Casino. Nous sommes déterminés à apporter une contribution positive à l'infrastructure électrique du pays, à ses objectifs environnementaux et à ses stratégies de mobilisation autochtone. En fournissant des minéraux critiques, en appuyant la modernisation du réseau électrique et en favorisant la croissance économique, nous remplissons un rôle clé dans les efforts du Canada pour un avenir durable.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous faire part de notre vision et de notre engagement. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Je pense que l'une des différences clés, en ce qui a trait au sujet de la discussion d'aujourd'hui, est l'accès à l'énergie.
Au Yukon, le réseau est isolé, et il est aujourd'hui complètement surchargé. Quand il y a de nouveaux projets d'exploitation minière, ils doivent soit générer leur propre électricité, soit se brancher à un réseau.
À l'heure actuelle, les derniers mégawatts qui sont ajoutés sont fournis par des génératrices diesel de location, ce qui veut dire, essentiellement, que le développement au Yukon actuellement dépend de l'électricité alimentée au charbon, le sera comme n'importe quel projet futur si rien ne change.
J'aimerais remercier mes collègues et les membres du Comité de m'avoir autorisé à siéger au Comité.
À mon avis, il s'agit d'une étude très importante, qui mérite d'être explorée, élaborée et mise en œuvre. Je crois que l'électricité et le réseau national devraient être considérés comme un projet d'édification de la nation. Je veux m'assurer que les perspectives et les besoins et débouchés des collectivités du Nord soient pris en considération, dans le cadre de cette étude.
Je vais adresser mes questions à M. West-Sells — mais je remercie aussi tous les autres témoins d'être venus —, mais d'abord, votre témoignage m'a beaucoup intéressé, madame Hickson. J'aimerais savoir si vous pouviez nous parler du potentiel de l'énergie géothermique pour le Nord canadien, et tout particulièrement pour le Yukon. Je sais qu'il y a eu certaines activités, là-bas. Pourriez-vous faire le point très rapidement sur l'énergie géothermique dans le Nord?
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Merci, monsieur Hanley. Je suis content de vous revoir.
Évidemment, je suis ici pour parler de l'occasion que représente la plus grande mine canadienne de minéraux critiques: l'exploitation du cuivre et du molybdène pendant 27 ans, sinon encore plus de décennies, et probablement jusqu'à un siècle. Cela représente déjà une énorme occasion à saisir. Il y a derrière nous un certain nombre d'autres projets liés aux minéraux critiques, mais ce n'est pas notre seul sujet de discussion.
Depuis que l'idée a été lancée — et le gouvernement territorial est sensibilisé depuis un an environ —, on a porté à mon attention une possibilité en matière de production d'énergie, surtout dans le nord de la Colombie-Britannique. Il y aurait d'autres projets miniers dans le nord de la Colombie-Britannique qui deviendraient réalisables grâce à cela.
Essentiellement, je me dis qu'il s'agit d'une situation semblable à celle de la route de l'Alaska, l'un des facteurs clés qui a ouvert des possibilités au Yukon. La route de l'Alaska a été construite aux alentours de la Deuxième Guerre mondiale. La prochaine grande route qui doit être construite ne servira pas à transporter de gens, mais à transporter de l'électricité. Il faut que cette route d'électricité soit construite au Yukon.
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Vous revenez sur ce que j'ai dit à propos de la polarisation de l'enjeu énergétique au pays.
Je ne veux pas pointer du doigt un parti ou un autre en particulier. Je veux que ce soit clair: ce que je dis, c'est qu'il y a de la polarisation des deux côtés. D'une part, il y a ceux qui pensent que nous pouvons effectuer très rapidement la transition vers des réseaux d'énergie entièrement renouvelable, ce qui n'est malheureusement pas réaliste avec la technologie d'aujourd'hui. Je pense que nous pouvons augmenter la part des énergies renouvelables et accroître à son intégration au fil du temps, tout à fait, mais ce n'est pas réaliste de croire que nous aurons dès aujourd'hui un réseau d'énergie entièrement renouvelable.
Ensuite, d'autre part, il y a ceux qui disent que les énergies renouvelables ne sont pas fiables et sont dispendieuses, et il y a toutes sortes d'idées fausses qui circulent à ce sujet.
La vérité se situe quelque part entre les deux. Ce que nous devons faire, réellement, c'est travailler au-delà de ces discours polarisés et travailler sur des solutions qui nous permettront d'arriver là où nous voulons arriver.
En ce qui concerne la taxe sur le carbone imposée au secteur industriel, ce genre de régime existe déjà en Alberta et s'est avérée très efficace pour encourager la bonne sorte de projets d'infrastructure, en Alberta, pour les énergies renouvelables. Toutefois, la taxe sur le carbone imposée aux commerces de détail n'a eu aucune incidence directe sur notre travail.
Certaines des politiques proposées sont déjà en vigueur, à l'heure actuelle. Les crédits d'impôt à l'investissement qui ont été proposés sont essentiels pour assurer la poursuite du développement des technologies renouvelables. Ces crédits feront en sorte que le Canada restera compétitif, sur la scène mondiale, par rapport au pays où les capitaux pourraient aller. Je pense tout particulièrement au sud de la frontière, aux États-Unis, où la Inflation Réduction Act — la Loi sur la réduction de l'inflation — a été très bonne pour les investissements.
Nous devons réagir, et nous l'avons fait grâce aux crédits d'impôt à l'investissement. D'autres choses, comme le Programme des énergies renouvelables intelligentes et de trajectoires d'électrification, qui a permis d'injecter des capitaux dans divers projets d'énergie renouvelable à l'échelle du pays, ont été très efficaces. Le Programme de croissance propre du Canada, qui fournit de la certitude à long terme pour les revenus dérivés du carbone, a lui aussi été très efficace. Certaines initiatives de la Banque d'infrastructure du Canada se sont aussi avérées très efficaces.
Nous avons toute une trousse d'outils, et nous devons l'utiliser pour saisir l'occasion, et il faut aussi agir assez rapidement pour saisir ces occasions, si nous voulons demeurer compétitifs à l'échelle mondiale.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins. C'est une discussion fascinante.
J'aimerais commencer par vous, madame Wong, parce que vous représentez une entreprise qui a énormément d'expertise dans le domaine de l'énergie, et ce pour différents types d'énergie. Je suis intéressé parce que vous vous êtes récemment retirée d'un projet de Genesee près d'Edmonton, un projet d'une valeur de 2,4 milliards de dollars, ce qui n'est pas négligeable, sur la capture du carbone. Cela a vraiment surpris tout le monde.
Certains analystes laissent entendre que vous vous êtes retirée en raison d'incertitudes financières et techniques liées au projet. Pouvez-vous expliquer pourquoi le projet de Genesee a été abandonné?
En ce qui concerne l'annonce de Genesee, comme nous l'avons dit publiquement dans l'annonce, nous avons pris cette décision pour deux raisons.
Nous avons effectué une première étude d'ingénierie et de conception qui a confirmé que la technologie était viable et pratique pour le mode de fonctionnement que nous envisagions, mais à l'heure actuelle, ce n'est pas viable sur le plan économique, compte tenu d'une foule de facteurs. Par conséquent, nous avons décidé de nous retirer pour le moment.
Nous avons aussi affirmé — et nous le maintenons — que nous allons réévaluer la situation si la situation économique et les conditions changent. Je pense entre autres au coût de la technologie elle-même, au prix de nos produits de base et à d'autres facteurs.
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C'est certainement plus cher que le gaz, mais ce que nous offrons, c'est le fait que...
Je ne veux pas dire que la géothermie, c'est mieux que le gaz naturel. Ce que je veux souligner, c'est que, si nous produisons de l'électricité à l'aide de la géothermie ou que nous l'utilisons pour créer de l'énergie thermique, cela peut en fait compenser pour le gaz naturel. Si le gaz naturel peut être vendu à bien meilleur prix à l'étranger — grâce aux nouveaux pipelines qui se rendront là-bas, je l'espère —, dans les faits, cela peut aider d'autres pays à diminuer leurs émissions de carbone.
En tant qu'Albertaine, je pense que la géothermie a un rôle important à jouer et qu'elle pourrait remplacer le gaz naturel que l'on pourrait envoyer vers d'autres marchés, et qui réduiraient ainsi leurs émissions de gaz à effet de serre.
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Nous parlons de la géothermie traditionnelle. Les obstacles sont de nature financière: convaincre les gens d'investir du capital dans le secteur géothermique, c'est un gros problème.
Le gouvernement fédéral a versé du capital dans les projets. Le programme sur les énergies renouvelables émergentes soutient trois projets de production d'électricité. Celui de DEEP, en Saskatchewan; celui d'Alberta No. 1 en Alberta — dont je suis la PDG — et un projet appelé Tu Deh-Kah, en Colombie-Britannique.
Cependant, en ce qui concerne la taxe sur le carbone, le modèle financier d'Alberta No. 1 est fondé sur trois piliers: les taxes sur le carbone, la vente de l'énergie thermique et la vente de l'électricité. Actuellement, nous devons vendre l'énergie thermique à prix réduit par rapport au gaz naturel. Ce qui fait qu'il est très difficile pour l'énergie thermique de faire concurrence au gaz naturel et aux autres formes de production électrique.
Si nous parlons de cette nouvelle génération de systèmes géothermiques avancés et aménagés, présentement, c'est très dispendieux, mais je préfère me concentrer sur la géothermie traditionnelle, qui...
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Tout d'abord, je dirais que l'énergie solaire est très fiable et qu'elle convient très bien à notre climat nordique. Les défis de l'énergie solaire, c'est que l'on ne peut en produire que lorsqu'il y a du soleil — mais c'est une source d'énergie très fiable dans ces conditions.
Nous avons besoin du stockage par batteries pour étendre les heures d'activité des projets d'énergies renouvelables, afin d'utiliser de l'énergie emmagasinée lorsqu'il n'y a pas de soleil, par exemple. Il existe différents types de technologies de stockage, et elles pourraient aider à régler le problème de la mise en marché. Le stockage par batteries est une de ces solutions.
Les batteries sont habituellement utiles pendant une courte durée; elles peuvent emmagasiner de l'énergie de façon économique pendant deux à quatre heures. Il y a d'autres technologies qui ne sont pas encore tout à fait au point qui visent à d'offrir des solutions pour un stockage plus long, de huit à douze heures, voire même plus.
Cependant, je pense qu'il est très important d'utiliser plusieurs solutions dans le bouquet énergétique. Il existe plusieurs solutions, différentes technologies de production de l'énergie dont nous avons besoin. Une solution à elle seule ne peut pas combler tout nos besoins, mais une combinaison d'énergies renouvelables peut y arriver. Aujourd'hui, on parle principalement de l'énergie solaire et éolienne, et du stockage par batteries, qui est une solution très prometteuse, à supposer que le cadre réglementaire en place le permette.
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Je dirais que, récemment, le plus gros enjeu auquel fait face notre industrie, c'est l'extrême polarisation sur la question de l'énergie, dont j'ai parlé dans mes déclarations liminaires. Cette dispute entraîne beaucoup d'incertitude en matière de réglementation et sur le marché en ce moment en Alberta, ce qui a grandement diminué les investissements
En effet, les gens qui font de gros investissements à long terme dans quelque chose comme un projet d'énergie renouvelable, qui est habituellement exploité pendant au moins 30 ans, doivent savoir à quoi vont ressembler les revenus à long terme. Dans l'incertitude, il est difficile de prendre des décisions d'investissement à long terme.
Je pense qu'il faut vraiment cesser de polariser la question et chercher plutôt des solutions. Parmi les solutions importantes, je pense aux incitatifs fédéraux dont nous avons parlé et que j'ai mentionnés — les crédits d'impôt à l'investissement et les autres programmes —, à la collaboration pour le réseau électrique national, et à une meilleure connexion des provinces. Par exemple, l'Alberta est assez isolée par rapport à ses voisins, et je pense que c'est un problème qui existe partout au pays. Rien ne nous empêche de relier les provinces de l'Ouest afin que l'hydroélectricité de la Colombie-Britannique et du Manitoba, par exemple, puisse alimenter et verdir les réseaux de l'Alberta et de la Saskatchewan, qui se servent habituellement des combustibles fossiles pour produire de l'électricité. Nous avons seulement besoin d'une certitude, et nous devons tenter de travailler ensemble de façon collaborative.
Madame Hickson, j'aimerais vous parler du potentiel que vous avez mentionné de 16 000 mégawatts à l'échelle internationale. Le Canada ne semble pas présent, dans le secteur de la géothermie, or, ce que je trouve surprenant, c'est que tout porte à croire que nous avons d'énormes ressources. Je constate que la vieille mine de Springhill, qui a causé un tel désastre humain, est modernisée et produira de l'énergie géothermique.
Dans ma petite municipalité de Cobalt, il y a au moins six puits de mine abandonnés sur la colline derrière ma maison. Il y en a au moins une centaine dans le boisé environnant. À Timmins, il y a des puits de mine d'une profondeur de 5 000, 6 000 ou 8 000 pieds et qui contiennent de l'eau très très chaude, parce qu'ils se sont remplis.
Pourrions-nous produire de l'énergie géothermique en utilisant l'infrastructure des exploitations minières fermées?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins. La discussion que nous avons cet après-midi est très intéressante.
Tout d'abord, je vais m'adresser à Mme Wong et à Capital Power.
Vous avez parlé du coût holistique de la distribution et de l'énergie. Bien entendu, en Alberta, la majeure partie du gaz naturel est utilisée par les agriculteurs et toutes les collectivités. Ce réseau est déjà là. Je pense qu'il est essentiel de parler des projets qui sont déjà sur le terrain. C'est le même scénario dans d'autres provinces. Elles ont développé leurs systèmes, et ils leur conviennent. Toutefois, des préoccupations semblent se présenter à mesure que nous avançons dans le dossier du gaz naturel.
Il faut aussi penser — M. Simard en a parlé — à la ventilation des coûts. J'aimerais que tous les producteurs d'énergie à qui nous parlons aujourd'hui y réfléchissent. Vous pourrez peut-être nous fournir cette information.
Tous les aspects d'un projet ont un coût. J'ai toujours dit qu'il est important de mesurer l'engagement, les émissions de gaz à effet de serre et tout ce que vous devez utiliser, de la première pelle qui sert à extraire quelque chose, à la dernière pelle qui sert à recouvrir le tout. Oui, nous pouvons l'utiliser, et il y a aussi la durée de vie du projet. Toutes ces choses sont importantes, mais il est aussi important de s'assurer d'analyser tous les aspects environnementaux, parce que nous devons nous occuper de l'environnement. Il semble que tout le monde veut se concentrer sur les gaz à effet de serre, mais c'est de l'environnement dont nous nous soucions. Je me demandais si on pouvait examiner cela.
Tout d'abord, madame Wong, avez-vous en main les chiffres relatifs à tout le cycle de vie des projets dans lesquels vous êtes engagée, comme je l'ai dit?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous nos témoins.
Madame Hickson, je vais m'adresser à vous.
Je regardais le document présenté par Géothermal Canada au Comité, qui est intitulé « Les sources d'énergie géothermique profondes au Canada ». On lit ceci au deuxième paragraphe: « Le déploiement des divers types de systèmes géothermiques dépend de multiples facteurs, dont les conditions géologiques de la région, les exigences de la population et de l’industrie et les objectifs de décarbonation. »
Pouvez-vous nous expliquer quelque chose? Vous avez parlé du large éventail, et je pense que vous avez parlé de trois technologies et de certaines technologies émergentes, mais pourriez-vous nous en dire plus sur celle-là?
C'est très intéressant. Après avoir lu cela, si je comprends bien, nous pourrions recourir à la géothermie, mais cela varie d'une province à une autre. Nous pourrions faire les analyses dans chaque province et faire des recommandations sur le genre d'énergie géothermique qui convient. Vous avez aussi surligné les deux passages suivants: « les exigences de la population et de l'industrie » et « les objectifs de décarbonation » Pouvez-vous nous en parler un peu plus? Pourquoi est-ce nécessaire?
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C'est nécessaire en raison des dépenses d'investissement élevées. Les projets géothermiques, contrairement aux projets éoliens et solaires, demandent des dépenses d'investissement initial élevées, et le rendement du capital investi est… Selon notre modèle financier pour le projet d'Alberta No. 1, le rendement du capital investi est d'environ 10 à 15 % sur une période de 8 à 10 ans. Le problème, c'est que nous demandons de l'argent à des gens qui investissent déjà dans le secteur des hydrocarbures. Ces investissements offrent un rendement du capital investi beaucoup plus important qu'un projet géothermique.
Il faut qu'une population ait besoin de l'électricité ou de l'énergie thermique. En répondant à l'autre monsieur, j'ai déjà dit qu'il ne s'agissait pas seulement de mettre un échangeur thermique au fond d'un puits; nous devons construire un système énergétique collectif, surtout pour l'énergie thermique. Comme ce genre de système suppose de creuser le sol, c'est très dispendieux.
Encore une fois, nous devons faire concurrence, dans beaucoup de localités du Canada, aux infrastructures au gaz naturel déjà en place. Le meilleur endroit pour mettre en œuvre un système géothermique, c'est les nouveaux développements, où l'on peut créer une demande en énergie thermique ou procéder à l'extraction pour construire une nouvelle installation.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Wong, si vous avez l'intention de présenter à notre Comité un document au sujet du coût par kilowattheure pour la production solaire, éolienne et au gaz naturel, je me demandais si vous pouviez également y inclure une ventilation de ce que seraient les coûts si le gouvernement n'imposait pas une taxe sur le carbone pour le gaz naturel, que nous ayons un bon aperçu de la situation, toutes choses étant égales par ailleurs.
Sur ce, monsieur le président, je vais consacrer une partie du temps dont je dispose pour donner avis d'une motion:
Le gouvernement libéral a publié ses données économiques internes sur la taxe sur le carbone, révélant qu'elle coûte aux Canadiens 30,5 milliards de dollars et plus de 1 800 $ pour chaque foyer au Canada,
Cela s'ajoute aux coûts accrus que la taxe carbone impose sur l'essence, l'épicerie et le chauffage domestique, et
Le gouvernement libéral a tenté de dissimuler cette information aux Canadiens,
Lorsque le directeur parlementaire du budget a révélé que le gouvernement libéral détenait ces données, celui-ci l'a placé sous silence et a tenté de dénigrer sa réputation;
Le Comité rapporte à la Chambre que le ministre de l'Environnement doit démissionner immédiatement.
Je ne fais que donner avis de cette motion. Je ne demande pas qu'elle soit adoptée ou que l'on en débatte. Je ne fais que la présenter. Étant donné que nous parlons ici des coûts liés à la production de l'énergie, je crois que cela rejoint plutôt bien certains points qui ont été soulevés ici, aujourd'hui.
Je m'adresse à Capital Power. Je me demandais si vous pouviez nous parler une peu plus des obstacles qui vous empêchent ou peut-être des facteurs vous dissuadent de lancer votre projet de captage du carbone.
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Merci de votre réponse.
Vous avez parlé de la polarisation politique et des dommages qu'elle cause. Je peux certainement le constater en lien avec le moratoire. Une fois de plus, j'ai parlé à des entreprises, qui ont dit qu'elles n'iront pas dans une certaine direction en ne sachant pas si elles auront du soutien dans le contexte actuel.
Prenons, par exemple la Californie, qui en cinq ans est passée d'une production de 770 mégawatts d'énergie propre en 2019 à une production de plus 10 379 mégawatts. La production du Texas est encore plus importante. Je ne sais pas si je vais un peu trop loin, mais je dirais que le Texas compte encore plus de politiciens de droite que le Parti conservateur uni, et, pourtant, le Texas peut générer chaque jour avec des technologies propres plus de la moitié de l'énergie totale produite au Canada.
Diriez-vous que l'Alberta est en train de perdre sur ces fronts?
Compte tenu de ce qui se passe à d'autres endroits, comme la Californie et le Texas, c'est la volonté politique qui nous permettra d'obtenir ces entités importants volumes d'énergie propre. Si nous avions une volonté politique, l'Alberta et les provinces de l'Ouest pourraient-elles faire concurrence à la Californie et au Texas?
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Merci, monsieur Balaban.
Je remercie tous les témoins de s'être joints à nous aujourd'hui et d'avoir fourni des témoignages.
Je vous rappelle que, si vous voulez présenter un mémoire supplémentaire au Comité, vous devez s'il vous plaît le transmettre à notre greffier.
Merci beaucoup. Je vous souhaite une excellente journée.
Je crois que la volonté du Comité est de mettre fin à la séance.
Mme Julie Dabrusin: Oui.
Le président: Tout le monde est d'accord, alors nous allons lever la séance. La séance est levée.