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Bonjour à tous. Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 9e réunion du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité poursuit son étude sur le plafond des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur pétrolier et gazier. Nous en sommes aujourd'hui à la 5e de 8 réunions sur le sujet.
La réunion se tient selon un format hybride, conformément à l'ordre adopté à la Chambre le 25 novembre 2021. Les membres y participent en personne, dans la salle, ou à distance à l'aide de l'application Zoom. Veuillez prendre note que la diffusion Web montrera toujours la personne qui a la parole et non l'ensemble du Comité. Je profite de l'occasion pour rappeler à tous les participants qu'il est interdit de faire une saisie d'écran ou de prendre l'écran en photo pendant une séance. Les délibérations d'aujourd'hui sont télévisées et sont disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Je crois que nous connaissons tous les consignes en matière de santé et de sécurité qui s'appliquent dans la salle. En gros, nous vous demandons de porter le masque lorsque vous n'avez pas la parole. Je demande donc aux députés et à tout le personnel qui se trouve dans la salle de garder leur masque.
Je vais maintenant transmettre quelques renseignements à l'intention des témoins, puisqu'ils sont nouveaux ici.
Pour assurer le bon fonctionnement de la réunion, j'aimerais vous énoncer quelques règles à suivre. Les services d'interprétation sont offerts dans le cadre de la réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le son du parquet, l'anglais ou le français. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Pour que les interprètes puissent bien faire leur travail, nous vous demandons de ne pas parler trop vite. Veuillez vous exprimer à un rythme normal et faire quelques pauses pour que les interprètes puissent vous suivre. Ainsi, tout le monde pourra prendre part à la réunion de façon équitable dans la langue officielle de son choix.
Je demande aux membres du Comité qui se trouvent dans la salle de lever la main lorsqu'ils souhaitent s'exprimer. Je vais travailler avec la greffière pour déterminer l'ordre des interventions en personne et à l'écran. Si vous participez à la réunion par Zoom, veuillez utiliser la fonction Lever la main et nous vous inscrirons à la liste. Nous allons faire de notre mieux pour reconnaître les intervenants selon le bon ordre.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez à la réunion par Zoom, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Pour ceux qui se trouvent dans la salle, notre équipe s'occupera de vous. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre micro doit être en sourdine. Je vous rappelle que tous les commentaires des députés et des témoins doivent être adressés à la présidence.
J'aimerais maintenant vous présenter les témoins aux fins de notre étude sur le plafond des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur pétrolier et gazier.
Nous recevons trois témoins à titre personnel: David Keith, professeur de politique publique à la Harvard Kennedy School; Andrew Leach, professeur adjoint à l'Université d'Alberta; et Jennifer Winter, professeure agrégée à l'Université de Calgary.
Nous recevons également les représentants de Protection environnementale Canada: la responsable du programme climat et énergie, Julia Levin, et le gestionnaire du Programme national du climat, Dale Marshall.
Nous recevons aussi les représentants de la Corporation TC Énergie: le vice-président de la stratégie réglementaire, Robert Tarvydas, et le directeur des relations avec le gouvernement fédéral, Christopher Vivone.
Enfin, nous recevons Simon Langlois-Bertrand, qui est associé de recherche pour l'Institut de l'énergie Trottier.
Chacun des groupes disposera de cinq minutes pour une déclaration préliminaire. J'ai un système pratique pour m'assurer que tous respectent le temps qui leur est accordé. Lorsqu'il vous restera 30 secondes, je lèverai le carton jaune. Lorsque vous n'aurez plus de temps, je lèverai le carton rouge. Ne vous arrêtez pas en plein milieu d'une phrase, mais veuillez conclure en une ou deux phrases lorsque vous verrez ce carton. Mon système s'applique également aux séries de questions, pour permettre à tous les membres du Comité d'interagir avec nos distingués invités d'aujourd'hui.
Sur ce, je vais préparer mon horloge. Nous allons d'abord entendre les trois témoins qui sont ici à titre personnel. Vous disposez de cinq minutes chacun.
Nous allons commencer avec M. Keith.
Vous avez la parole.
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Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant vous.
J'aimerais d'abord vous faire part des bonnes raisons pour s'opposer à un plafond. Chaque tonne de carbone est nuisible au climat; pourquoi alors choisir les émissions de l'industrie pétrolière et gazière pour établir un plafond fixe? L'objectif du système de tarification du carbone du Canada, qui est impressionnant, est de laisser le marché trouver les façons les plus avantageuses et les moins coûteuses de réduire les émissions, plutôt que de laisser le marché microgérer les secteurs individuels. Il n'y a pas de plafond pour Internet ou le transport aérien; pourquoi en établir un pour le pétrole et le gaz?
Or, je suis pour un plafond fixe, mais ma réflexion tient compte de l'avenir économique de l'Alberta et du Canada dans un monde où les émissions de carbone sont contrôlées.
Au cours de mes 30 années de carrière dans le domaine des changements climatiques, je n'ai jamais vu autant d'attention politique de la part des grands gouvernements dirigée vers le climat. Le monde ne réduira pas les émissions aussi rapidement que les environnementalistes comme moi le souhaiteraient, mais il les réduira. La demande à l'égard du pétrole atteindra un sommet, puis elle baissera. Les technologies pour accéder au pétrole léger et la fracturation seront de plus en plus répandues, ce qui entraînera une diminution des prix à long terme et qui rendra le Canada un peu moins compétitif dans le domaine du pétrole, puisque ses émissions en amont seront relativement élevées.
Malheureusement, même avec la guerre, le prix du pétrole est 25 % en deçà du prix rajusté en fonction de l'inflation et les prévisions sont à la baisse, ce qui donne à penser que le marché considère la situation comme étant passagère.
J'ai quitté Pittsburgh pour m'installer en l'Alberta. Je sais à quoi ressemble un effondrement. J'ai vu ses conséquences sur les gens. En tant qu'Albertain qui souhaite que ses enfants et ses amis aient de bons emplois — et j'ai plusieurs amis qui travaillent dans les champs de pétrole —, je crois que d'enfoncer l'économie plus loin dans le pétrole et le gaz rendra l'effondrement encore plus brutal.
Nous achetons aujourd'hui la facilité, mais l'avenir économique de nos enfants et l'avenir de la planète en paieront le prix. J'espère que le gouvernement enverra un message clair qui éloignera l'ingéniosité et les investissements du secteur privé du secteur pétrolier et gazier, pour se tourner vers de nouvelles entreprises qui sauront miser sur le capital intellectuel de l'Alberta et du Canada, sur ses forces et ses services en matière d'ingénierie, pour se démarquer dans un monde où le recours au pétrole et au gaz diminue en raison des contraintes liées aux émissions.
Certains espèrent qu'un plafond donnera lieu à des investissements pour réduire les émissions de pétrole et de gaz en amont. C'est l'objectif premier, d'une certaine façon. Ce sera peut-être le cas. Toutefois, même si j'ai participé il y a plusieurs années au groupe de travail fédéral qui a recommandé certains des investissements clés en matière de capture et de stockage de carbone en Alberta, j'espère qu'on ne misera pas sur la réduction des émissions en amont, parce qu'on ne fera que dépenser plus d'argent, sans protéger l'avenir économique de l'Alberta ou du Canada. On risque de faire dévier les investissements, et ainsi d'accroître notre dépendance au pétrole et au gaz.
Après tout, les émissions en amont ne représentent qu'un cinquième de l'ensemble des émissions associées au cycle de vie du pétrole et du gaz. La plupart des émissions émanent du brûlage des produits. Le problème, c'est le produit, et non le processus pour le fabriquer. C'est la raison pour laquelle l'Alberta et le Canada doivent voir au‑delà du secteur pétrolier et gazier.
Si nous voulons un climat stable, nous ne pouvons pas continuer de libérer du CO2 dans l'atmosphère. Nous pouvons débattre au sujet de la rapidité avec laquelle il faut faire la transition — et les opinions varient à ce sujet —, mais il faudra cesser un jour.
Je vous exhorte à établir un plafond strict pour les émissions de pétrole et de gaz en amont, pour protéger le climat et parce qu'à long terme, c'est dans l'intérêt des Albertains et des Canadiens dont les économies sont associées au pétrole et au gaz.
Bien sûr, les joueurs qui ont des intérêts à court terme dans le système actuel — ceux de l'industrie des combustibles fossiles — affirmeront le contraire, mais ils ne représentent pas les seules voix légitimes de l'Alberta.
Merci beaucoup.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui. Je suis heureux de vous parler relativement à ce discours très important.
[Traduction]
Le Canada aura sans doute besoin de politiques plus rigoureuses pour respecter ses engagements internationaux et nationaux en matière de réduction des émissions. J'appuie fortement de telles politiques et j'ai d'ailleurs travaillé à leur mise en œuvre, mais cela dit, je ne suis pas convaincu qu'il soit nécessaire d'établir un plafond réglementaire pour les émissions du secteur pétrolier et gazier.
[Français]
L'établissement d'un plafond décroissant dans ce secteur pourrait constituer une difficulté sur les plans financier, technique et constitutionnel. Il pourrait augmenter le coût des réductions des émissions générées par les politiques canadiennes.
[Traduction]
Le secteur pétrolier et gazier est le plus grand émetteur du Canada. La production de pétrole et de gaz représentait 191 mégatonnes durant notre dernière année d'inventaire, c'est‑à‑dire en 2019, ce qui est à peine plus que les 186 mégatonnes que nous avons mesurées pour le secteur des transports. Fait important, les prévisions révèlent qu'il est peu probable que ces émissions diminuent de manière considérable, à moins que des politiques plus strictes soient imposées.
Il ne fait aucun doute que la production de pétrole et de gaz contribue de manière substantielle aux émissions du Canada. Comme M. Keith l'a si bien dit, les émissions inhérentes à la production canadienne d'hydrocarbures constituent une source importante des émissions produites à l'échelle mondiale. En l'absence de réductions notables des émissions du secteur pétrolier et gazier, les objectifs du Canada deviendront de plus en plus difficiles, voire impossibles à atteindre.
Quand on tient de tels propos, les gens répondent souvent que l'intensité des émissions s'est améliorée. J'aimerais signaler que ce n'est pas toujours le cas. L'intensité des émissions du baril de pétrole canadien moyen a augmenté au cours des trois dernières décennies. La raison en est simple. Un plus grand nombre de nos barils proviennent des sables bitumineux, qui produisent davantage d'émissions. Un plus grand nombre de ces barils de sables bitumineux sont produits à l'aide de procédés in situ, qui génèrent plus d'émissions. D'un secteur à l'autre, les résultats se sont avérés positifs, mais dans l'ensemble, il n'y a pas autant de raisons de s'en réjouir que certains voudraient le faire croire.
La situation est légèrement meilleure pour le gaz naturel, mais on ne constate qu'une légère diminution à long terme de l'intensité des émissions.
Qu'est‑ce qui explique cette situation? Nous savons que le principal moteur de la production et, par conséquent, des émissions dans le secteur pétrolier et gazier repose sur des facteurs à l'extérieur de nos frontières, comme les prix des matières premières. En effet, les prix des matières premières sont influencés par tout, de la technologie au développement international en passant par la guerre, ce dont nous avons tous parlé ces derniers jours.
Des prix élevés signifient généralement une plus grande volonté d'investir pour maintenir la production, malgré les changements de politiques en matière de carbone, mais ce type d'analyse soulève la question de savoir si les prix du pétrole, conjugués à la tarification du carbone et au plafonnement réglementaire des émissions, vont aboutir, comme l'a dit M. Keith, à des investissements suffisants pour que l'on dissocie les émissions de la production.
Je crois, comme M. Keith, qu'une telle éventualité est peu probable, peut-être pour une raison légèrement différente. Pour faire écho aux récentes observations faites par certains dirigeants de l'industrie, les politiques n'offrent tout simplement pas assez de certitude à long terme. Certaines mesures peuvent combler cet écart, comme les crédits d'impôt, etc., mais un plafond réglementaire ne permet pas d'atteindre cet objectif.
J'aimerais maintenant aborder un autre point. Au moment de plaider en faveur de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre devant la Cour suprême, le procureur général a maintenu fermement que les économistes appuient la tarification du carbone parce que c'est le moyen le plus rentable de réduire les émissions. Il a d'ailleurs cité mon propre témoignage devant le comité des finances de la Chambre pour appuyer ses dires, et je dois donc accepter cela.
Pour que la tarification du carbone soit rentable, il faut appliquer le même prix à toute une série d'émissions, dans la mesure du possible.
[Français]
En gardant cela à l'esprit, deux questions se posent.
Premièrement, voudrions-nous que des politiques plus strictes soient appliquées à certains secteurs plutôt qu'à d'autres?
Deuxièmement, même si c'était le cas, aurions-nous besoin d'un autre mécanisme ou d'une autre politique pour y parvenir?
Ma réponse à ces deux questions est non.
[Traduction]
À mon avis, nous n'avons pas besoin d'une politique plus stricte qui ne vise qu'un secteur, et nous n'avons pas besoin d'adopter de nouvelles politiques, même si c'est ce que nous choisissons de faire. La tarification du carbone nous donne tous les outils dont nous avons besoin.
Le fait que les émissions d'un secteur donné soient plus résistantes à la tarification du carbone signifie qu'il y a plus de valeur par tonne de carbone émis, ce qui est l'objectif de la tarification du carbone pour notre économie. Les gouvernements ne sont généralement pas les mieux placés pour juger si cette valeur sera présente à long terme. Toutefois, si le gouvernement choisit de procéder ainsi, le Parlement a les moyens de s'assurer que les prix du carbone tiennent compte des décisions en matière d'investissement, de production, d'exportation et de combustion liées aux hydrocarbures.
Il existe déjà une réglementation sur la tarification du carbone. En effet, nous pouvons compter sur les règlements sur les combustibles propres, les mesures prévues dans le projet de loi et le code fiscal.
En conclusion, si le plafond proposé pour le pétrole et le gaz n'est que l'expression de ce que nous attendons des politiques, je n'y vois pas d'inconvénient, mais je m'interroge sur la nécessité et l'efficacité d'un nouveau mécanisme de réglementation.
Je vous remercie. Je suis désolé d'avoir dépassé mon temps de parole de 10 secondes.
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Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant le Comité sur cette question très importante. C'est un privilège de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je suis économiste, et mes recherches portent sur les politiques en matière d'énergie et d'environnement. Je m'intéresse principalement aux politiques sur les changements climatiques et, en particulier, aux politiques de réduction des émissions et à leurs effets sur les ménages et les industries tributaires du commerce et à forte intensité d'émissions. Je vais donc m'appuyer sur cette expertise dans le cadre de mon témoignage d'aujourd'hui.
Le Canada doit relever le défi de réduire ses émissions tout en protégeant la qualité de vie et la croissance économique dont nous jouissons. J'appuie fermement la mise en œuvre de politiques de plus en plus rigoureuses afin que le Canada puisse respecter ses engagements en vertu de l'Accord de Paris. En même temps, l'adaptation aux changements climatiques et l'atténuation de leurs effets constituent un problème complexe, d'où la nécessité de soupeser très soigneusement les diverses solutions stratégiques. Mes observations d'aujourd'hui reflètent donc à la fois mon appui aux réductions d'émissions et mon désir de voir une politique climatique judicieuse qui maximise les avantages et réduit au minimum les coûts pour les Canadiens.
Dans une perspective mondiale, ainsi que du point de vue des engagements du Canada aux termes de l'Accord de Paris, la source des émissions n'a pas d'importance. Une tonne est une tonne, peu importe que les émissions proviennent de la Nouvelle-Écosse ou de l'Alberta, du chauffage domestique ou de la production de pétrole et de gaz. Pourtant, comme l'ont fait remarquer de nombreux témoins devant le Comité, le secteur pétrolier et gazier contribue de façon importante aux émissions du Canada. Il faut réduire les émissions de ce secteur pour que le Canada puisse atteindre ses objectifs de réduction des émissions pour 2030 et 2050. C'est le cas pour tous les secteurs de l'économie canadienne, y compris les ménages.
La question importante qui se pose au Comité et au gouvernement est celle de savoir s'il est nécessaire d'établir un plafond pour les émissions du secteur pétrolier et gazier afin d'obtenir les réductions d'émissions souhaitées. Plus précisément, quel problème le plafond résout‑il au chapitre des politiques? Je soumets respectueusement que le gouvernement dispose déjà des outils stratégiques nécessaires et que le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier nuirait inutilement à l'économie canadienne. Ma préoccupation comporte quatre volets.
Premièrement, l'établissement d'un plafond d'émissions visant un secteur en particulier empiète sur la politique existante. La tarification des émissions, qu'il s'agisse du filet de sécurité fédéral ou des régimes provinciaux ou territoriaux, encourage la réduction des émissions tant du côté de la demande que du côté de l'offre dans l'économie. Du côté de la demande, le prix des émissions fait augmenter le coût des sources d'énergie à base de combustibles fossiles, comme l'essence, et des biens et services à forte intensité d'émissions. Le prix des émissions a pour effet de réduire la demande de ces produits puisque cela encourage un changement des habitudes de consommation. Du côté de l'offre, la tarification des émissions fait augmenter le coût de production, ce qui encourage les entreprises à modifier leurs procédés de production pour éviter la tarification.
De plus, la norme proposée sur les combustibles propres crée un marché pour les crédits de réduction des émissions, ce qui encourage davantage la réduction des émissions dans l'ensemble de l'économie canadienne. Ce marché permet aux entreprises de rentabiliser les investissements dans la réduction des émissions, en plus d'éviter de payer le prix des émissions.
Puisque ces deux politiques sont déjà en place, un plafond pour les émissions du secteur pétrolier et gazier n'ajoute pas grand-chose à la trousse d'outils du Canada et pourrait se révéler plus coûteux que bénéfique. Cela m'amène à mon autre sujet de préoccupation.
Le traitement différentiel d'un secteur particulier finit par redistribuer les capitaux et la main-d'œuvre dans l'ensemble de l'économie, ce qui empêche l'utilisation optimale des intrants de production. Cela a pour effet d'élargir artificiellement certains secteurs, d'en réduire d'autres et de diminuer la productivité du Canada.
Troisièmement, et dans le même ordre d'idées, les prix différentiels des émissions, implicites ou explicites, dans différents secteurs signifient que certaines entreprises effectuent des réductions d'émissions plus coûteuses qu'elles ne le seraient autrement. Il en résulte des réductions d'émissions plus coûteuses dans l'ensemble, ce qui fait augmenter le coût de l'atteinte des objectifs du Canada.
Quatrièmement, l'établissement d'un plafond pour les émissions du secteur pétrolier et gazier vient compliquer encore plus un dossier déjà complexe, celui des changements climatiques. Le Canada impose déjà des prix différentiels par l'entremise des divers mécanismes provinciaux, territoriaux et fédéraux, et l'ajout d'un autre plafond réglementaire rend les choses plus complexes. Le plafonnement des émissions serait coûteux sur le plan administratif pour le gouvernement et alourdirait le fardeau de la conformité pour les entreprises, augmentant ainsi leurs coûts. Cela complique inutilement le paysage des politiques climatiques canadiennes. De plus, cela nous éloigne d'une approche uniforme pour la tarification des émissions à l'échelle du Canada.
Compte tenu de ces préoccupations, l'adoption d'une approche directe constitue un moyen plus approprié, plus facile et moins coûteux de réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier. Par exemple, on pourrait réduire la production, appliquer plus rigoureusement la tarification des émissions ou réduire les subventions à la production que reçoivent les secteurs tributaires du commerce et à forte intensité d'émissions.
Pour conclure, j'aimerais faire valoir trois grands points. En premier lieu, les émissions du secteur pétrolier et gazier n'ont rien de spécial; une tonne est une tonne, et les prix devraient s'appliquer uniformément à tous les secteurs. Une politique qui assure l'uniformité de la tarification des émissions dans l'ensemble de l'économie est largement préférable à une approche qui consiste à traiter différemment un secteur donné.
En deuxième lieu, le Canada a déjà mis en place les outils stratégiques nécessaires pour réduire les émissions de tous les secteurs de l'économie. La question est de savoir si la tarification actuelle des émissions est suffisamment rigoureuse pour que le pays puisse atteindre ces objectifs et obtenir un engagement à long terme de la part des entreprises quant à leur intention d'investir dans la réduction des émissions au moyen de projets coûteux et de grande envergure.
En troisième lieu, grâce à l'utilisation des mécanismes stratégiques déjà en vigueur, nous évitons de compliquer les choses et d'accroître inutilement les coûts pour les mêmes réductions d'émissions.
Je vous remercie de votre attention. J'ai hâte de répondre à vos questions, et je m'excuse d'avoir dépassé mon temps de parole.
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Je vous remercie, et je tiens aussi à remercier le Comité de m'avoir invité à comparaître devant vous.
Je vous parle depuis le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe, aussi appelé Ottawa.
J'aimerais commencer par le rapport que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ou GIEC, vient de publier aujourd'hui et qui dresse, bien franchement, un tableau terrifiant de notre avenir si le Canada et le monde ne s'attaquent pas aux combustibles fossiles avec l'urgence nécessaire.
En voici un extrait:
« Les preuves scientifiques sont sans équivoque: le changement climatique menace le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Tout nouveau retard dans l’action mondiale concertée nous ferait perdre un temps précieux et limité pour instaurer un avenir viable. »
Depuis 30 ans, l'industrie pétrolière et gazière se trouve dans l'angle mort des efforts de lutte contre les changements climatiques au Canada. Alors que d'autres secteurs ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre, les sociétés pétrolières et gazières ont augmenté massivement leur production et leurs émissions, d'autant plus que les émissions attribuables aux exportations canadiennes de combustibles fossiles augmentent encore plus rapidement et sont maintenant supérieures aux émissions totales de gaz à effet de serre du Canada. Cela dit, le Canada a maintenant l'occasion de faire la lumière sur cet angle mort et de s'attaquer à la cause profonde des changements climatiques: la production et l'utilisation de combustibles fossiles.
Le s'est engagé à imposer un plafond aux émissions du secteur pétrolier et gazier dans l'immédiat et à veiller à ce qu'elles diminuent à l'avenir au rythme et à l'échelle nécessaires pour atteindre la carboneutralité d'ici 2050. C'est ce qui déterminera l'héritage du premier ministre dans le dossier des changements climatiques.
Le lobby du pétrole et du gaz tentera d'affaiblir, de retarder ou de torpiller cette politique parce qu'elle perturbe son modèle économique, qui consiste à pomper de plus en plus de combustibles fossiles pour les vendre sur le marché mondial et à rejeter de plus en plus d'émissions de carbone dans l'atmosphère.
De nombreuses entreprises, y compris les grandes sociétés d'exploitation des sables bitumineux, se sont engagées à atteindre la carboneutralité d'ici 2050 — l'objectif même de cette politique —, alors pourquoi tant de dirigeants du secteur pétrolier s'y sont-ils déjà opposés? C'est du pur écoblanchiment. Leurs plans de carboneutralité sont vagues et sans mordant, assortis de promesses lointaines et d'échappatoires pour permettre des réductions d'émissions dans d'autres secteurs et d'autres pays. Leurs plans reposent aussi sur le recours à de fausses solutions pour le secteur pétrolier et gazier, comme le captage et le stockage du carbone et l'hydrogène bleu, et sur l'attente que les gouvernements canadiens leur accordent des subventions de 50 milliards de dollars ou plus à cette fin.
Le ne doit pas céder aux pressions et aux attaques hostiles inévitables du lobby et de la machine de relations publiques des grandes sociétés pétrolières. Le GIEC a d'ailleurs signalé que la désinformation et la résistance active à la lutte contre les changements climatiques de la part de l'industrie pétrolière et gazière nous ont rendus plus vulnérables. Il est temps que le gouvernement fédéral agisse dans l'intérêt de tous les Canadiens.
L'établissement d'un plafond d'émissions visant le secteur pétrolier et gazier est un élément clé de cette lutte, mais à cet égard, le gouvernement doit prendre les mesures suivantes.
Premièrement, il doit fixer des plafonds fixes pour 2025 et 2030, c'est‑à‑dire des plafonds qui représentent la juste part du secteur pétrolier et gazier dans la réduction des émissions. Pour 2030, il s'agit d'une réduction de 60 % par rapport aux niveaux de 2005, soit 65 millions de tonnes.
Deuxièmement, il faut inclure toutes les émissions provenant de la production et de l'utilisation du pétrole et du gaz. S'attaquer uniquement aux émissions liées à la production revient à négliger 80 % du problème.
Troisièmement, il faut refuser d'accorder des subventions et des échappatoires aux sociétés pétrolières et gazières. Le principe du pollueur-payeur doit s'appliquer ici. Les sociétés pétrolières et gazières canadiennes feront des profits de 200 milliards de dollars en 2021 et 2022 et, pourtant, elles vont quémander sans vergogne de l'aide aux gouvernements canadiens pour réduire leurs émissions.
Quatrièmement, il faut accorder la priorité aux gens. Le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier doit s'accompagner d'une mise en œuvre complète et sincère de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et d'une transition équitable, gérée et financée par le gouvernement pour les travailleurs et les collectivités.
Ce sont des plafonds ambitieux que nous demandons, mais ils sont possibles et appropriés, mais comment y arriver? En plus d'imposer un plafond fixe aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, le gouvernement fédéral devrait prendre quatre mesures complémentaires.
Premièrement, il doit cesser d'approuver de nouveaux projets pétroliers et gaziers. L'attrition économique permettrait de réduire de plus de 30 % la production canadienne de pétrole et de gaz au cours de cette décennie et de réduire les émissions de carbone en conséquence. Cela comprend le projet pétrolier extracôtier Bay du Nord, qui sera une bombe au carbone pour la planète.
Deuxièmement, il faut renforcer immédiatement la réglementation sur le méthane. Au moins 20 % des émissions de gaz à effet de serre provenant des installations pétrolières et gazières se présentent sous forme de méthane et, pourtant, la réduction de ces émissions ne coûte pas très cher. Aujourd'hui, les émissions de méthane attribuables aux activités pétrolières et gazières peuvent être réduites de 88 % pour moins de 25 $ la tonne.
Troisièmement, il faut dénoncer le bluff de l'industrie au sujet de l'intensité des émissions. L'industrie s'est engagée à atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Si cet objectif était réalisable, alors l'intensité des émissions devrait s'améliorer considérablement au cours de cette décennie.
Quatrièmement, il faut rester ferme à l'égard de l'établissement d'un plafond fixe et applicable, assorti de pénalités en cas de non-conformité. Si les trois autres mesures ne suffisent pas pour que le secteur pétrolier et gazier assume sa juste part de la réduction des émissions, les entreprises devront alors réduire leur production. Faute de quoi, elles auront le champ libre pour se soustraire à leurs responsabilités et nous infliger des conséquences catastrophiques.
Il s'agit d'un test d'importance névralgique pour le . Malgré les progrès réalisés ces dernières années au chapitre des politiques sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre du Canada sont toujours à un niveau inacceptable. Le premier ministre doit rester ferme face aux inévitables et féroces attaques du lobby pétrolier et mettre en place une réglementation robuste pour réduire les émissions des plus gros pollueurs du Canada.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour aux membres du Comité.
TC Énergie est consciente de l’importance des travaux du Comité, qui consiste à solliciter et à écouter tout un éventail de points de vue sur l'établissement d’un plafond concernant les émissions pour le secteur pétrolier et gazier. Nous vous remercions de nous avoir invités à vous faire part de notre point de vue sur la question. Forte de ses 65 ans d’expérience, TC Énergie est une figure de proue dans le développement responsable et l’exploitation fiable des infrastructures énergétiques en Amérique du Nord.
TC Énergie est consciente de l’importance de s’attaquer aux changements climatiques et de l’ampleur des mesures nécessaires pour décarboniser l’économie canadienne. En octobre 2021, elle a annoncé de nouvelles cibles qui réduiront de 30 % l’intensité de ses émissions des gaz à effets de serre d’ici 2030 et qui lui permettront d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Elle appuie les objectifs de l’Accord de Paris et se juge prête à relever l’important défi qui nous attend dans notre transition vers un avenir à faibles émissions de carbone.
Nous savons qu'une politique robuste en matière de changement climatique nécessitera un effort collectif de la part de l'industrie, des pouvoirs publics, des collectivités et des consommateurs si nous voulons parvenir à réduire les émissions de manière significative. Au moment où le gouvernement se penche sur l'ampleur du plafonnement des émissions provenant du pétrole et du gaz, TC Énergie est d'avis que l'objectif de la politique peut être atteint en se concentrant uniquement sur les émissions directes de gaz à effets de serre produites par les activités du secteur du pétrole et du gaz.
La priorisation des émissions du champ d’application 1 respecte les principes de la responsabilité environnementale, qui représentent les fondements des régimes environnementaux d’ici et d’ailleurs. Qui plus est, cette priorisation permettra d'éviter le dénombrement en double, les lacunes dans la réglementation et la décarbonisation, les répercussions néfastes sur la sécurité énergétique et l’économie ainsi que les répercussions sur la collaboration entre les administrations des provinces et avec d’autres pays. Ce faisant, le gouvernement peut utiliser les leviers complémentaires existants, comme la tarification du carbone, les règlements sur le méthane, les normes en matière d'électricité propre et les règlements sur les carburants propres pour réaliser ses objectifs de réduction des émissions de la manière la plus efficace et la plus économique qui soit pour l’industrie et les consommateurs.
Nous voyons de nombreuses possibilités de décarboniser nos propres opérations pipelinières à court et à long terme. La modernisation des actifs permettra de réduire les émissions fugaces et dispersées de méthane associées à l'exploitation et à l'entretien réguliers, et d'améliorer l'efficacité opérationnelle globale. TC Énergie a déjà réduit considérablement ses émissions d'exploitation en modernisant ses turbines.
Pour réduire les émissions de méthane, nous avons piloté la mise à l'essai en conditions réelles d’un compresseur à vide carboneutre durant une inspection interne. Nous souhaitons en outre réduire notre empreinte carbone en installant des moteurs électriques dans les stations de compression qui fonctionnent au gaz et en décarbonisant notre consommation d’énergie par l’adoption de sources d’énergie renouvelable et faible en carbone. En effet, les possibilités qu'offre le mélange de gaz naturel renouvelable et d'hydrogène permettront de réduire encore plus notre profil d'émissions.
Au Québec, TC Énergie transporte du gaz naturel renouvelable depuis deux décharges depuis 2002 et contribue à l’avancement des normes provinciales sur le transport de biométhane. Grâce au réseau carbone de l'Alberta, TC Énergie jouera un rôle clé dans la mise en place d'une technologie de capture, de stockage et d'utilisation du carbone. Nous travaillons activement à la mise au point et à la mise en œuvre de logiciels et de systèmes perfectionnés qui optimiseront notre capacité à contrôler activement les émissions et à en faire le suivi.
Le gouvernement doit s'assurer que la capacité de l'industrie à adhérer à un plafond d'émissions de pétrole et de gaz est réalisable et viable sur le plan économique. L'incapacité du secteur pétrolier et gazier à se décarboniser de manière rentable pour atteindre les niveaux d'un plafond d'émissions trop restrictif viendrait étouffer la production et aurait des conséquences irréversibles sur la sécurité énergétique, la fiabilité de l'énergie et l'accessibilité à cette dernière. Cela aurait une incidence considérable sur l'économie et la balance commerciale du Canada, tout en ayant un effet négligeable sur les émissions mondiales, puisque la production serait déplacée vers des États où la gouvernance sociale et environnementale peut laisser è désirer.
À titre d'exemple, en 2020, le secteur canadien du pétrole et du gaz a contribué au PIB à hauteur de 105 milliards de dollars et a fourni près de 400 000 emplois. Le redressement des prix des produits de base que l'on constate depuis deux ans augmentera considérablement ce chiffre au cours des prochaines années. Une mise en œuvre inefficace du plafond mettrait en péril la contribution essentielle du secteur au chapitre des emplois et du PIB, tout en ayant un effet négatif sur l'abordabilité de l'énergie pour les autres secteurs industriels et les consommateurs canadiens.
Une industrie pétrolière et gazière saine est également nécessaire pour permettre à l'industrie de soutenir les priorités en matière de réconciliation économique et les opportunités financières pour les groupes autochtones. Chez TC Energy, nous voulons que l'avenir du développement énergétique canadien soit plus équitable et plus inclusif pour les peuples et les communautés autochtones, et nous prenons des mesures pour contribuer à un changement durable à cet égard grâce à notre propre Plan d'action pour la réconciliation. Des projets comme Coastal GasLink apportent des avantages considérables aux communautés autochtones. À preuve, plus de 1 milliard de dollars de contrats ont été attribués à des entreprises autochtones ou à leurs partenaires de coentreprise.
Merci d’offrir à TC Énergie l’occasion d’exprimer son point de vue général au sujet de ces enjeux. Je me ferai une joie de répondre à vos questions au moment voulu.
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Je vous remercie de m'avoir invité et de me donner l'occasion de fournir des informations sur ce sujet très important. J'espère qu'elles vous seront utiles dans votre réflexion sur cette mesure.
Je ferai mes remarques en anglais, mais je répondrai aux questions dans la langue de l'interlocuteur.
[Traduction]
Les observations que je formule ici sont basées sur deux séries de travaux. Il y a d'abord le vaste travail de modélisation que nous avons effectué dans le cadre de notre examen des perspectives énergétiques canadiennes, que nous publions tous les deux ans. Y sont évaluées les trajectoires permettant d'atteindre les objectifs de réduction différenciés, y compris les objectifs actuels de 2030 et 2050. La deuxième série de travaux est une analyse sectorielle que nous effectuons à plus court terme et qui comprend les tendances plus récentes et la façon dont les acteurs évoluent actuellement.
En ce qui concerne le plafond, pour atteindre son objectif de réduction des GES qui consiste à réduire les émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030 — ce qui revient, en gros, aux niveaux d'émissions actuels —, le Canada a besoin de réduire ses émissions de 5 % par année dans l'ensemble de l'économie. Pour atteindre cet objectif à court terme, il est nécessaire de se concentrer sur les secteurs où d'importantes réductions d'émissions sont possibles à court terme, tout en amorçant des changements dans d'autres secteurs où les réductions à court terme sont plus difficiles.
Pour atteindre l'objectif de 2030, le gouvernement doit se concentrer sur les secteurs qui peuvent se transformer en profondeur en moins d'une décennie. Parallèlement à cela, il peut retarder le lancement des changements de plus grande envergure qui seront nécessaires dans les secteurs qui évolueront plus lentement pour atteindre l'objectif de zéro émission nette en 2050. Le corollaire de cette situation est que, pour certains secteurs, il est très difficile d'espérer une réduction de 40 à 45 % d'ici 2030. Cela peut être dû aux coûts, comme c'est le cas, par exemple, dans des secteurs comme le transport lourd où la technologie en est aux premiers stades de développement. Cela peut également être attribuable à des obstacles sur le plan technologique, comme lorsqu'il s'agit de processus industriels pour lesquels il n'existe actuellement aucune alternative au carbone.
Pour ces raisons, l'objectif à court terme de 2030 doit être considéré avec soin. Cela signifie en outre qu'il faudra cerner ces différences dans l'ensemble de l'économie. Dans cette optique, les réductions les plus importantes pour atteindre l'objectif 2030 devraient provenir du secteur pétrolier et gazier. C'est à la fois la façon la moins coûteuse et la plus simple d'atteindre un objectif à l'échelle d'un pays. Dans notre modélisation, nous estimons la nécessité de réduire les émissions de ce secteur de plus de 60 % par rapport aux niveaux actuels, et ce, en supposant que tous les autres secteurs réussissent à concrétiser intégralement leurs propres réductions.
Bien que ces niveaux de réduction soient assurément imposants, il est important de noter que si la production de pétrole et de gaz ne réduit pas ses émissions dans une telle mesure, d'autres secteurs devront compenser pour que l'économie atteigne l'objectif de 2030. Cela signifie que des transformations plus coûteuses et, dans certains cas, plus difficiles sur le plan technologique, seront nécessaires ailleurs, par exemple dans d'autres industries, dans le secteur des transports, etc. Cela ne veut pas dire que des réductions profondes et rapides des émissions provenant de la production de pétrole et de gaz peuvent se substituer à des mesures substantielles dans le cadre du portefeuille de politiques pour d'autres secteurs. Il est plutôt essentiel de comprendre que l'objectif 2030 ne peut être atteint sans une transformation profonde du secteur pétrolier et gazier.
En ce qui concerne le plafond, disons qu'un plafond ferme d'émissions pour le secteur pourrait être mis en œuvre de diverses façons et conduire à des transformations qui prendront différentes formes, comme l'ont noté les intervenants précédents. Il s'agit notamment de limiter les niveaux de production et, bien sûr, de faire très rapidement des progrès en ce qui a trait à l'intensité des émissions, au captage et au stockage du carbone lorsque cela peut se révéler économique, etc. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'imposition de ce plafond à l'industrie, par le biais d'un système de plafonnement et d'échange par exemple, pourrait laisser les producteurs et les raffineurs décider de ce qu'ils devront faire pour respecter leurs obligations.
Il est important de noter que l'effet théorique du plafond est de stimuler l'innovation et l'investissement, du moins en est‑ce l'idée. Or, quel que soit le moyen utilisé pour respecter le plafond — le captage et le stockage du carbone ou autre —, tant que les réductions sont là, c'est peut-être ce qui est le plus important.
Il est peut-être tout aussi important d'imposer un plafond assorti d'un calendrier précis de réductions, car cela contribuera à éliminer l'un des principaux obstacles à la transformation de toutes les industries, à savoir l'incertitude politique entourant les engagements en matière de climat. Pour démarrer les investissements et soutenir l'innovation nécessaire à la réalisation de nos objectifs climatiques, les acteurs de l'industrie ont besoin d'un environnement d'investissement stable, et un plafonnement rigoureux des émissions du secteur le plus émetteur serait assurément un facteur déterminant à cet égard.
Bien qu'il ne s'agisse pas seulement de choisir d'imposer ou non un plafond afin de réduire les émissions, étant donné la profondeur de la transformation dont nous parlons ici et le fait qu'une partie de cette industrie pourrait devoir réduire sa production pour respecter le plafond, toute mesure devrait être accompagnée d'un soutien visant à compenser toute incidence économique négative que la décarbonisation pourrait avoir sur les collectivités et les travailleurs, soutien qui serait proportionnel, souhaitons‑le, à la perturbation économique causée par l'atteinte d'objectifs particuliers.
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Je vais poser une question à Mme Winter.
Vous avez dit, dans votre présentation, que la source des émissions n'avait pas d'importance et qu'il ne fallait pas cibler uniquement le secteur gazier et pétrolier. Pourtant, je peux vous donner des cas de figure. Là d'où je viens, l'aluminium est un secteur d'activité très important. Dans quelques années, ils vont réussir à produire de l'aluminium carboneutre grâce à des anodes inertes. Les coûts de recherche‑développement ont été assumés quasiment en entier par Rio Tinto, qui a décidé de se lancer dans l'aventure de l'aluminium carboneutre.
Quand je vois les montagnes d'argent public qui sont investies dans le secteur gazier et pétrolier au Canada, je trouve cela un peu fort de café de dire qu'il ne faut pas regarder la source des émissions. On sait que le problème, c'est le pétrole. Ne pas regarder la source des émissions, c'est faire porter le fardeau à l'ensemble des autres secteurs d'activité économique, et c'est un peu ce qu'un intervenant est venu nous dire.
Êtes-vous d'accord sur cette affirmation?
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Merci. Comme toujours, c'est un grand privilège d'être des vôtres.
J'ai parfois l'impression de vivre dans un univers parallèle, car c'est une conversation qu'il aurait été fabuleux d'avoir en 2004, 2006 ou 2008, après quoi nous aurions tous cru que l'on allait se mettre au travail.
Pourtant, j'ai lu le rapport du GIEC aujourd'hui. Il brosse un portrait d'une catastrophe se déroulant en temps réel. Il met sur la sellette les grands émetteurs, les pays, qui ne font pas leur travail. Il parle d'un « recueil de la souffrance humaine et [d']une accusation accablante envers l’échec des dirigeants dans la lutte contre les changements climatiques ». Mais, à ce que je vois, eh bien, la vie continue, quoi, et tout ira bien.
Monsieur Marshall, j'aimerais vous demander, d'après le rapport du GIEC et les réalisations du Canada, avons-nous la moindre chance de respecter les cibles internationales au rythme où nous allons?
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Merci, monsieur le président. J'aimerais poursuivre et remercier tous nos visiteurs en ligne et nos témoins d'aujourd'hui pour leurs exposés.
Merci à M. Tarvydas, de la Corporation TC Énergie, pour son exposé.
L'objectif est d'essayer de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Vous voulez être une source de premier plan d'énergie sans carbone pour l'Amérique du Nord en particulier, ce qui aide le monde, dans les secteurs industriels du gaz naturel et du pétrole. Les investissements dans la technologie sont un moyen d'y parvenir.
Je veux vous poser une question sur ce qui se passe sur le terrain aujourd'hui. Il y a eu beaucoup de changements ces derniers jours, et de nombreuses personnes demandent aux gouvernements du monde entier, pas seulement ici au Canada, de cesser d'acheter de l'énergie russe.
Il est clair que si les pays cessent de le faire, le Canada ne pourra pas répondre immédiatement à la demande d'énergie dans des endroits comme l'Europe occidentale. C'est pertinent. Il ne s'agit pas seulement de veiller sur nous-mêmes, mais aussi sur nos alliés. Bien qu'il soit trop tôt pour déterminer les implications énergétiques mondiales à long terme de la guerre non provoquée de Vladimir Poutine, j'aimerais savoir ce que vous conseillez au gouvernement pour intégrer cette incertitude dans le processus de réglementation des plafonds d'émissions.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue aux nouveaux membres du Comité.
[Traduction]
Ma question s'adresse à M. Leach.
Monsieur Leach, vous avez fait un travail considérable dans ce domaine. J'aimerais vous interroger sur votre travail, en particulier avec l'Institut pour l’intélliProspérité et le partenariat pour une croissance verte.
Selon l'Institut — et c'est une citation directe —, il envisage « une économie plus forte et plus propre qui construit un avenir meilleur pour tous les Canadiens. Nous nous engageons à promouvoir une économie florissante, un environnement sain et une qualité de vie élevée, en dissociant les dommages environnementaux de la réussite économique. »
En termes pratiques, j'aimerais que vous me disiez quelles sont les pratiques exemplaires qui pourraient être adoptées pour que cette vision se concrétise.
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Il est clair que je ne m'exprime pas au nom de l'Institut pour l'IntelliProspérité sur sa subvention en tant que co‑chercheur, mais si vous voulez connaître sa position générale, je vous encourage à inviter certains membres de son équipe de direction à s'exprimer.
En général, je pense que le point de départ de tout économiste est de s'assurer que les décisions tiennent compte de tous les coûts de production ainsi que de la consommation, de sorte que lorsque vous décidez de produire du pétrole et du gaz, les émissions, les résidus et les dommages environnementaux associés à cette production ne soient pas répercutés sur quelqu'un d'autre sans que vous ayez à payer ce fret, et que, en tant que consommateur, ces coûts se reflètent dans les prix que vous payez.
Qu'il s'agisse de la tarification du carbone ou du programme de lutte contre les pluies acides dont M. Angus a parlé tout à l'heure, et qui a eu des répercussions importantes dans votre région également, je crois, ce sont tous des exemples de mesures où nous avons intégré le coût des dommages environnementaux dans la décision d'affaires, ce qui, pour moi, est toujours la porte d'entrée vers ce type de lien entre le rendement sur le plan environnemental et la prospérité économique.
En septembre dernier, juste avant les élections fédérales, vous avez écrit un blogue intitulé « Il n'y a qu'un seul vote climatique dans ces élections et c'est pour les libéraux ». Vous avez dit — encore une fois, ce sera une citation directe, tirée de votre blogue — que le « gouvernement Trudeau a dû se battre pour défendre chacune de ses avancées politiques devant les tribunaux, lors des campagnes électorales de 2015 et 2019, et presque chaque jour entre les deux. Et, à chaque étape, il s'est battu contre la “Résistance” — c'est le terme que vous avez employé —, soit la coalition des premiers ministres provinciaux conservateurs et de leurs alliés dans l'opposition et sur les bancs du Sénat à Ottawa, qui se sont engagés à stopper les progrès de la politique climatique au Canada. »
Comment voyez-vous la politique fédérale se développer de manière efficace et efficiente au rythme nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques, alors qu'elle est continuellement remise en question par la résistance, comme vous l'appelez?
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Je remercie tous mes amis autour de la table. Nous avons tous le même objectif, soit réduire les émissions polluantes dans l'industrie et l'économie partout au Canada. Je suis heureux que nous soyons tous concentrés ici sur l'atteinte de ce résultat.
J'aimerais commencer par féliciter M. Tarvydas dont la société est à l'avant-plan lorsqu'il s'agit de parler de l'arbitraire des décisions à court terme en matière de politique étrangère, en particulier celle concernant Keystone XL. Ce projet aurait réduit l'intensité des émissions de tout le pétrole consommé en Amérique du Nord, du pétrole qui, aux États-Unis, sera maintenant remplacé par du pétrole étranger. Voilà un des éléments dont nous devons tenir compte: réduire les émissions de l'énergie consommée partout dans le monde.
Cela m'amène à ma question, que je vais poser à Mme Winter, parce qu'elle est économiste et que nous parlons en quelque sorte le même langage.
Quand on regarde la balance du commerce extérieur du Canada en 2020, l'industrie du pétrole et dugaz comptait pour environ 86 milliards de dollars du commerce extérieur, principalement avec les États-Unis, bien entendu. Si on soustrayait ce montant, savez-vous quel serait le montant exact de la balance commerciale du Canada?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je pense qu'il y a eu des questions à ce sujet, et je voulais m'assurer de bien préciser que le Canada n'a pas importé de pétrole brut de Russie depuis 2019 et que, en fait, nous interdisons toute importation à l'avenir, et non pas à partir de maintenant, puisque nous n'en importons pas.
Je vais m'adresser tout d'abord à Mme Winter.
J'entends le point de vue d'une foule de témoins qui veulent tous atteindre le même but. Nous avons vu le rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat. Nous savons que nous devons lutter contre les changements climatiques et réduire nos émissions rapidement.
J'entends des gens qui ont un point de vue contraire au vôtre et qui disent que le plafonnement des émissions est indispensable pour remédier au problème et atteindre ce but.
Si vous étiez à ma place, que répondriez-vous à cela? J'ai deux points de vue très contradictoires aujourd'hui et je me demande comment voir clair dans ce qu'il faut faire.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je voulais aussi revenir un peu en arrière. J'ai déjà parlé dans d'autres séances de mon grand intérêt à voir le secteur privé et nos universités et cégeps concevoir pour notre industrie des technologies qui vont réduire les gaz à effet de serre dans le monde et, bien entendu, le 1,8 % ou le 1,6 % que nous avons ici au Canada, afin de tout mettre en œuvre pour atteindre zéro également.
Mes collègues s'inquiètent aussi du fait que si nous atteignions zéro, le 2 % serait très facile à remplacer par les types de pétrole au contenu en carbone beaucoup plus élevé que celui à faible carbone au Canada.
Ma question s'adresse à M. Tarvydas, et peut-être aux autres si le temps le permet. Au sujet de notre étude sur le plafonnement des émissions, certains disent souhaiter un plafonnement sur la production, mais les témoins que nous avons entendus jusqu'à maintenant s'entendent pour dire qu'il s'agirait d'un plafond sur les émissions, et que c'est bon pour la planète.
J'aimerais savoir ce que vous pensez de l'utilisation des technologies dans le monde — nous avons l'expertise et c'est déjà le cas ici au Canada —, et de ce qui se passerait si nous pouvions en fait exporter nos technologies partout sur la planète et réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'industrie du charbon est un bon exemple, et certains en ont parlé précédemment. Nous avons déjà des systèmes au Canada qui le rendrait aussi propre que le gaz naturel liquide, essentiellement, mais c'est très coûteux. Pourriez-vous me dire d'abord ce que vous en pensez? Je sais que vous avez parlé des avantages de l'énergie nucléaire, etc., mais j'aimerais avoir votre opinion sur cette question.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de leurs déclarations d'aujourd'hui. C'est très intéressant, à l'instar de plusieurs réunions que nous avons eues dans le cadre de cette étude, où nous avons entendu parler de soutien direct pour la tarification du carbone et d'autres pour le plafonnement et l'échange. Certains se concentraient sur la production et d'autres estimaient que nous devons nous concentrer sur le carbone et non pas sur la production. Les différents témoins nous véhiculent différents messages.
Quand M. Angus interrogeait M. Marshall, ce dernier a fait savoir que nous ne pourrions pas atteindre les cibles que nous avons fixées d'ici 2050. J'aimerais demander à M. Keith plus particulièrement, parce que nous ne l'avons pas beaucoup entendu jusqu'à présent dans ce groupe de témoins, s'il partage ce point de vue, et s'il partage le point de vue selon lequel nous devons plafonner aux niveaux de 2019 mais continuer à apporter des réductions jusqu'à ce que nous soyons en dessous des niveaux de 2005.
Si un autre témoin souhaite répondre à ces remarques, j'aimerais connaître si vous êtes de cet avis ou si vous avez un autre point de vue ou une vision plus optimiste de l'orientation que nous adoptons, mais je vais certainement commencer avec vous, monsieur Keith.
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Merci, monsieur le président.
Comme on le fait avec les Smarties, on se garde les meilleurs pour la fin.
Monsieur Langlois‑Bertrand, j'ai une brève question. Dans votre intervention, vous avez dit que les coûts et les contraintes technologiques vont rendre difficile l'atteinte de nos cibles de réduction des émissions, en particulier pour le secteur gazier et pétrolier. Par ailleurs, vous avez aussi indiqué que c'est ce secteur qui devrait fournir le plus d'efforts. J'aimerais vous signaler que le a récemment indiqué qu'il voulait mettre fin aux subventions des énergies fossiles d'ici 2023. Or il parlait des subventions inefficaces.
Le diable étant dans les détails, qu'est-ce qu'une subvention efficace et une subvention inefficace? Je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du ministre, mais j'ai l'impression que le Canada s'apprête à soutenir financièrement les stratégies comme celles de production de l'hydrogène vert ou de captage de carbone. Toutefois, il y a un principe de base qu'on apprend en écologie: celui du « pollueur-payeur » ou le « bonus-malus ». Il me semble qu'il faut récompenser les comportements dont l'empreinte carbone est faible et décourager ceux dont l'empreinte carbone est forte. En ce sens, pourriez-vous nous parler des investissements du gouvernement fédéral dans les stratégies pour l'hydrogène et de captage de carbone?
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Pour ce qui est du captage de carbone, il faut faire attention. Effectivement, les investissements à court terme peuvent sembler tentants. Je ferai référence à quelques interventions précédentes. On a parlé d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Les technologies vont évoluer, mais, pour le moment, cela veut dire qu'une quantité astronomique de gaz doit déjà être captée, à moins que nous arrêtions complètement l'agriculture, les activités industrielles, etc. Si tous les secteurs commencent à faire du captage de carbone au lieu de réduire leurs émissions, même si cela est difficile à court terme, cela laisse envisager un avenir très compliqué pour le stockage du carbone, car les quantités deviendront impossibles à gérer, surtout que nous n'avons pas beaucoup d'expérience dans le stockage de grandes quantités de carbone.
Pour ce qui est de l'hydrogène, l'incertitude quant à son avenir est très présente, au Canada comme ailleurs. Beaucoup d'entreprises et de pays décident d'aller dans une autre direction en ce moment, tandis que d'autres continuent dans cette voie. Il est difficile pour le gouvernement de faire un choix à ce stade-ci. Il faut aller de l'avant doucement et à court terme. Ce n'est pas une solution facile.
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Le temps est écoulé. Comme je l'ai dit, nous devons étudier les travaux du Comité.
Mais avant, merci aux témoins qui se sont joints à nous cet après-midi. Nous avons eu de nombreuses discussions constructives. Il y a de nombreux autres facteurs à considérer alors que nous travaillons ensemble à préparer notre rapport sur le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier.
À ce stade‑ci, mesdames et messieurs les témoins, si vous souhaitez vous retirer de l'appel, vous êtes libres de le faire. Si vous avez d'autres réflexions à nous communiquer, veuillez nous les faire parvenir par l'entremise de la greffière.
Pour les membres, en ligne et dans la salle, si vous pouvez rester avec nous, nous avons des affaires à régler brièvement. Nous devons élire un nouveau vice-président, en fonction des membres conservateurs.
Pour ce faire, je vais céder la parole à la greffière, qui s'occupera de cette partie du processus.