Bienvenue à la 81 e réunion du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 17 octobre 2023 et à la motion du mercredi 13 décembre 2023, le Comité entreprend son étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi de mise en œuvre de l'Accord atlantique Canada—Terre‑Neuve‑et‑Labrador et la Loi de mise en œuvre de l'Accord Canada—Nouvelle‑Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois.
Pour l'étude du projet de loi par le Comité, j'aimerais rappeler aux députés que tous les amendements, y compris les sous-amendements, doivent être soumis par écrit et envoyés à notre greffier. Si vous souhaitez proposer des amendements pendant l'étude article par article, veuillez envoyer dès que possible vos instructions écrites à la conseillère législative, Marie Danik. Elle veillera à ce que les amendements soient rédigés dans le format juridique approprié.
Puisque la réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, j'aimerais faire quelques commentaires à l'intention des membres du Comité et des témoins.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent à la réunion par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro et veuillez vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Il y a de l'interprétation. Pour ceux qui utilisent Zoom, vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Ceux qui sont dans la salle peuvent utiliser l'oreillette et sélectionner le canal désiré.
Bien que la salle soit équipée d'un système audio puissant, il peut y avoir des retours de son. Cela peut être extrêmement dommageable pour les interprètes et causer de graves blessures. La cause la plus fréquente de la rétroaction acoustique est un écouteur porté trop près d'un microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire preuve d'une grande prudence lorsqu'ils manipulent les écouteurs, surtout lorsque leur microphone ou celui de leur voisin est allumé. Afin de prévenir les incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à s'assurer de parler dans le microphone auquel leur casque d'écoute est branché et d'éviter de manipuler les écouteurs en les plaçant sur la table loin du microphone lorsqu'ils ne les utilisent pas.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. De plus, il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran.
Nous accueillons aujourd'hui l'honorable Jonathan Wilkinson, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles. Le ministre Wilkinson est accompagné de représentants du ministère des Ressources naturelles: Michael Vandergrift, sous-ministre; Erin O'Brien, sous-ministre adjointe, Secteur des carburants; Abigail Lixfeld, directrice principale, Division de l'énergie renouvelable et électrique, Secteur des systèmes énergétiques; et Annette Tobin, directrice, Division de la gestion extracôtière, Secteur des carburants.
Monsieur Wilkinson, vous avez la parole pour cinq minutes. Allez‑y, s'il vous plaît.
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Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à répondre aux questions du Comité sur le projet de loi .
J'aimerais commencer par reconnaître que nous nous trouvons aujourd'hui sur le territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquienne anishinabe.
Le projet de loi en question est important pour l'avenir économique du Canada atlantique et pour l'avenir de notre pays, alors que nous nous efforçons de réduire les émissions, de développer notre réseau électrique, de créer des emplois durables, à fournir à nos alliés des sources d'énergie sûres à long terme et d'être compétitifs sur les marchés mondiaux de l'énergie.
[Français]
Ce projet de loi crée le cadre législatif nécessaire pour faire progresser le marché de l'éolien en mer au Canada, afin que nous puissions participer à un marché mondial de plusieurs billions de dollars qui connaîtra une croissance rapide.
Nous avons conçu ce projet de loi conjointement avec les gouvernements de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, et nous avons consulté les parties prenantes, notamment l'industrie, les pêcheurs, les travailleurs du secteur de l'énergie et les écologistes.
[Traduction]
Nous y sommes parvenus parce que les entreprises et les gouvernements du monde entier agissent rapidement pour saisir les formidables possibilités économiques qui découleront de la transition vers un avenir à faibles émissions de carbone, influencés en grande partie par le rythme rapide des investissements financiers internationaux à la recherche de produits et de secteurs à faibles émissions afin de maximiser les gains à long terme.
Comme l'a déclaré le directeur administratif de l'Agence internationale de l'énergie:
La transition vers l'énergie propre est en cours dans le monde entier et elle est inéluctable. Ce n'est pas une question hypothétique, mais juste une question de temps; et le plus tôt sera le mieux pour tous.
Les gouvernements, les entreprises et les investisseurs doivent soutenir les transitions vers les énergies propres plutôt que de les entraver.
Chers collègues, ce comité s'est vu confier aujourd'hui la possibilité d'aider le Canada à construire un élément essentiel de son avenir énergétique, à savoir une industrie éolienne extracôtière. À l'heure actuelle, la Chine représente 45 % de la production mondiale d'énergie éolienne extracôtière. Parmi nos pays amis, nous assistons à un déploiement à grande échelle en mer du Nord et, plus récemment, le long de la côte est des États-Unis, qui, selon le département américain de l'Énergie, attirera 12 milliards de dollars d'investissements directs par an.
À l'heure actuelle, il y a plus de 40 projets extracôtiers en cours aux États-Unis, et des centaines d'autres ailleurs dans le monde. Il y a également un vaste déploiement à Taïwan, qui installera plus de 700 turbines dans le détroit de Taïwan d'ici 2025. Les pays de l'Europe, notamment les Pays-Bas, le Danemark et le Royaume-Uni, ont plus de 300 projets en cours. Ils ont créé de nouvelles capacités régionales de 4,2 gigawatts en 2023 et mobilisé 30 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour seulement huit parcs éoliens.
La course mondiale aux investissements et aux occasions d'affaires est bien lancée; le Canada ne doit pas rester à la traîne. La côte est du Canada possède des ressources éoliennes parmi les plus importantes au monde. C'est pourquoi des entreprises du monde entier ont exprimé leur intérêt pour le développement d'une énergie propre au large des côtes du Canada atlantique. En fait, les gouvernements de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador ont clairement indiqué qu'ils souhaitaient saisir cette occasion et qu'ils s'étaient associés au gouvernement fédéral pour ce faire.
Le premier ministre Furey a déclaré que: « Terre-Neuve‑et‑Labrador est parfaitement positionnée dans la transition vers l'énergie verte... Nous continuons d'appuyer le gouvernement du Canada quant au projet de loi et nous exhortons les autres partis fédéraux à faire de même. »
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a quant à lui déclaré que: « Le projet de loi est une première étape nécessaire pour libérer notre potentiel énergétique. Il y aura de nombreuses étapes à franchir, mais nous espérons que le projet de loi C‑49 sera adopté afin que nous puissions aller de l'avant. »
[Français]
Nos partenaires provinciaux comprennent l'urgence de la question et savent que l'industrie mondiale de l'éolien en mer représente une possibilité économique énorme, voire générationnelle. Elle permettra de produire d'énormes quantités d'énergie propre et abordable, tout en créant, dans les communautés côtières de ces provinces, des milliers d'emplois durables de qualité.
[Traduction]
Les gouvernements ont également consulté activement les pêcheurs à propos de ce projet de loi et de la réglementation connexe, et nous sommes convaincus que le développement des énergies renouvelables extracôtières créera des possibilités sans compromettre la prospérité économique des collectivités de pêcheurs.
Selon le Forum des politiques publiques, une seule zone au large de la Nouvelle-Écosse pourrait alimenter 6,5 millions de foyers et créer 30 000 emplois dans le secteur de la construction. Pour saisir cette occasion, nous devons simplement adopter le projet de loi . En fait, pour pouvoir lancer son premier appel d'offres et atteindre son objectif de délivrer des permis pour produire cinq gigawatts d'énergie éolienne extracôtière d'ici 2030, la Nouvelle-Écosse a besoin que le Parlement du Canada adopte rapidement ce projet de loi.
Permettez-moi de vous donner un bref aperçu de ce que les modifications proposées dans le projet de loi apporteraient.
Elles permettraient principalement d'élargir les mandats des deux offices pour y inclure la réglementation des énergies renouvelables extracôtières et moderniseraient les régimes fonciers, notamment en y incluant la consultation des peuples autochtones et prévoiraient des mesures d'adaptation afin de respecter les droits issus de traités et les droits autochtones.
[Français]
En outre, ils assureraient le respect des engagements internationaux du Canada en matière de conservation marine et de biodiversité par les offices extracôtiers, grâce à des outils de consultation et de réglementation modernisés.
Finalement, ils harmoniseraient les lois de mise en œuvre des accords avec la Loi sur l'évaluation d'impact du Canada.
[Traduction]
Il s'agit d'un projet de loi essentiel que le gouvernement du Canada a soigneusement élaboré avec ses partenaires provinciaux à chaque étape du processus.
Le Parti conservateur a un choix à faire: soit il laisse tomber son opposition et aide le Canada à créer des milliers d'emplois et de débouchés économiques, soit il continue de retarder les choses en disant essentiellement qu'il souhaite laisser le champ libre à l'Europe, à la Chine et à d'autres pour en profiter. Cessez de vous opposer à tout et joignez vos efforts à ceux des gouvernements de Terre-Neuve‑et‑Labrador et de la Nouvelle-Écosse, dont le premier ministre est conservateur. Cessez cette dérive croissante du Parti conservateur vers le négationnisme climatique. Vous devez laisser tomber votre approche à l'égard des changements climatiques, qui consiste simplement à laisser la planète brûler. Cela laissera le Canada loin derrière sur le plan de la compétitivité et de la croissance économique.
J'ai hâte de discuter davantage du projet de loi avec vous aujourd'hui.
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Il est intéressant que vous disiez cela parce que, bien entendu, les articles du projet de loi qui ont été déclarés inconstitutionnels — articles qui figurent également dans le projet de loi — portent sur les rôles, les responsabilités et les délais du processus décisionnel. C'est aussi la raison pour laquelle nous devons remplir notre devoir de diligence raisonnable à l'égard de votre projet de loi C‑49, car ce dernier aura pour effet de tripler le délai pour les décisions réglementaires futures concernant l'exploitation de l'énergie éolienne extracôtière.
La réalité, après huit ans de ce gouvernement, c'est que vous tenez mordicus à tuer le secteur de l'énergie, les provinces des Prairies étant votre cible principale. Or, cela a eu des répercussions sur toutes les provinces du pays, y compris Terre-Neuve‑et‑Labrador, qui consacre un pourcentage plus élevé de son PIB au pétrole et au gaz que l'Alberta.
La vérité, c'est que le projet de loi mettra fin au forage pétrolier en mer, ce qui est certainement votre intention. C'est ce que vous aimez annoncer lors de vos déplacements à l'étranger. Par ailleurs, le projet de loi à l'étude, dans sa forme actuelle, nuira aux investissements dans l'exploitation de l'énergie éolienne extracôtière — une source d'énergie renouvelable —, car les investisseurs ont besoin de certitude, de prévisibilité, d'équité et de délais efficaces. Vous voulez que ce projet de loi soit adopté à toute vapeur, malgré toutes les échéances, toutes les formalités administratives et toutes les inefficacités découlant du projet de loi C‑69, et vous ne nous dites même pas à quelle date vous corrigerez le tout.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, et merci aussi à votre équipe d'être des nôtres aujourd'hui.
Nous entamons un nouveau chapitre en ce qui concerne l'énergie éolienne extracôtière dans le Canada atlantique. Il est donc important que nous collaborions avec les provinces et que nous les écoutions afin de bien faire les choses.
Mes questions porteront directement sur le projet de loi , dont nous sommes saisis.
Je suis d'accord avec ma collègue sur un point: l'incertitude tuera le développement. Cela s'applique également au Canada atlantique. J'espère vraiment que les conservateurs trouveront un moyen d'appuyer le projet de loi et de soutenir les projets d'énergie éolienne extracôtière à Terre-Neuve‑et‑Labrador et en Nouvelle-Écosse, car c'est ce que demandent ces provinces et leurs habitants.
Nous savons que Terre-Neuve‑et‑Labrador et la Nouvelle-Écosse ont ouvert la voie à l'économie pétrolière extracôtière au Canada. Ce secteur a créé de bons emplois et une économie solide en partenariat avec Ottawa et le Canada. L'Accord atlantique a fourni la force législative dont toutes les parties avaient besoin pour réussir.
Elles sont maintenant prêtes à mettre sur pied le premier projet éolien extracôtier du Canada. Je suis très enthousiaste à ce sujet, et je sais que les gens de ma province le sont aussi. Nous savons que l'énergie éolienne extracôtière créera de bons emplois, réduira les émissions et bâtira la nouvelle économie verte de demain.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire comment l'énergie éolienne extracôtière et les changements importants que nous apportons aujourd'hui dans le cadre du projet de loi peuvent contribuer aux objectifs de carboneutralité du Canada et à l'électrification et à la décarbonation de l'économie canadienne, tout en créant les possibilités dont nous avons besoin dans le Canada atlantique, surtout en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve‑et‑Labrador?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie beaucoup de votre présence, monsieur le ministre.
Tout à l'heure, j'écoutais votre déclaration d'introduction dans laquelle vous disiez que la transition était en cours et qu'elle était inéluctable. Je pense que nous partageons cet avis. Nous sommes d'accord sur la transition énergétique, contrairement à mes collègues conservateurs.
Cela fit, selon moi, la transition énergétique veut dire qu'on passe de sources d'énergie à forte intensité carbonique à des sources d'énergie à moins forte intensité carbonique.
Êtes-vous d'accord avec moi là-dessus? C'est ce à quoi ça ressemble, n'est-ce pas?
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Oui. Pour moi, il y a là quelque chose qui ressemble à de l'écoblanchiment, et je vais vous expliquer pourquoi.
On fait disparaître du titre de la loi le terme « hydrocarbures » pour parler uniquement d'énergies extracôtières. En même temps, on maintient toujours la possibilité de délivrer des permis pour de nouveaux projets d'hydrocarbures. À mon avis, de ce côté-là, il y a quelque chose d'incongru.
Année après année, quand je regarde les bilans qui sont publiés, notamment par Oil Change International, je vois que vos investissements dans les énergies propres sont parmi les plus faibles par rapport à ceux des autres pays du G7. A contrario, les investissements que vous faites dans les énergies non renouvelables, soit dans le gaz et le pétrole, sont parmi les plus élevés.
N'y a-t-il pas là une contradiction assez importante?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être de retour à notre comité, où nous sommes toujours ravis de vous accueillir. Si vous désirez rester quelques heures de plus, je suis sûr que nous passerions volontiers au vote.
Pendant le temps des Fêtes, nous avons entendu des nouvelles très inquiétantes. Des chercheurs canadiens nous disent que les plateaux de glace du Groenland fondent à raison de 30 millions de tonnes par heure. On assiste à une débâcle planétaire en temps réel. Nous sommes en janvier, et certaines régions de l'Alberta brûlent depuis l'été dernier.
Le gouvernement tient un discours encourageant, mais je ne vois pas les actions que j'observe ailleurs dans le monde. La Chine, en une seule année, a doublé sa capacité solaire. Sa capacité éolienne a augmenté de 66 %. L'administration Biden a injecté 132 milliards de dollars dans des projets de technologie propre en un an, alors qu'ici, on discute encore des crédits d'impôt à l'investissement. Les conservateurs sabotent le projet de loi , et ils semblent vouloir en faire autant avec le .
Nous ne disposons que d'un certain laps de temps pour agir, et je crains qu'une fois qu'il sera passé, nous ayons manqué le train. Aux États-Unis, un projet de technologie propre extracôtier au New Jersey desservira 700 000 foyers, un projet à Martha's Vineyard, 400 000 foyers, et un projet au Rhode Island, 250 000 foyers. Ils sont en cours de construction, alors que nous en sommes encore aux discussions. Pourquoi les investisseurs viendraient-ils au Canada?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être avec nous.
Je veux juste m'assurer que tout est clair, parce qu'on a entendu beaucoup de choses ici.
En tant que député de la Nouvelle-Écosse et membre du caucus conservateur, je dirai que nous soutenons le développement de l'énergie éolienne extracôtier si c'est économique, si cela fonctionne et si cela ne prend pas la place d'importantes industries existantes, comme nos pêcheries commerciales. De plus, nous ne soutenons pas l'imposition des processus prévus dans le projet de loi pour le développement de tout type d'énergie au large de la Nouvelle-Écosse.
Vous avez dit que les nouveaux processus prévus dans le projet de loi , qui se trouvent dans ce projet de loi, ne s'appliqueraient qu'à l'examen des projets d'énergie éolienne extracôtiers, mais ce n'est pas la lecture que j'en fais, ni celle qu'en font la plupart des gens. C'est un nouveau processus qui s'appliquerait à tous les projets extracôtiers. Ces deux offices ne suivraient pas le processus actuel pour les projets pétroliers et gaziers ou éoliens extracôtiers. Ils suivraient les processus prévus dans le projet de loi C‑69 et la Loi sur l'évaluation d'impact. N'est‑ce pas le cas?
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J'aimerais donc revenir en arrière.
Ce projet de loi — à l'article 28, je crois — donne notamment un pouvoir énorme au ministère des Pêches et des Océans pour interdire tout projet extracôtier, y compris éolien, qu'il « pourrait » désigner comme une aire marine protégée. Vous vous souvenez sans doute de votre visite sur la côte Est, quand vous étiez ministre des Pêches, et des 200 pêcheurs de homard qui sont venus vous accueillir au sujet de la zone d'intérêt au large de la côte, qui avait été établie en 2018.
Vous vouliez en faire une aire marine protégée à l'époque, et les objections du Comité, parce que personne n'avait été consulté... Personne parmi ces gens n'a été consulté au sujet des projets d'éoliennes extracôtiers jusqu'à maintenant ou de la création de ce projet de loi. Ils étaient contre parce qu'il n'y avait pas eu d'étude socio-économique. Vous alliez vous y opposer dans une zone où ils ont peu de possibilités de gagner leur vie en dehors de la pêche au homard, au maquereau et au hareng. Vous alliez fermer cette zone.
Vous avez suspendu cela, mais cette épée de Damoclès reste au‑dessus de tout le monde, et c'est ce que fait Pêches et Océans. Vous lui avez donné le pouvoir dans ce projet de loi d'arrêter tout projet extracôtier. Pourquoi voulez-vous faire cela?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je suis perplexe.
J'ai examiné abondamment la question de l'hydrogène, et l'un des endroits privilégiés pour en fabriquer, c'est le Québec, parce qu'il produit d'importants volumes d'hydroélectricité.
Pourtant, le gouvernement du Québec a décidé de délaisser l'exportation d'hydrogène qui pourrait être produit à partir de l'hydroélectricité en raison d'un principe assez simple qu'on m'a expliqué, à savoir le taux de retour énergétique, selon lequel il faudrait investir trop d'énergie pour produire de l'hydrogène. La perte d'électricité serait donc trop importante.
On m'a expliqué cela. Je ne suis pas un spécialiste en sciences, mais je suis capable de comprendre des principes de base.
Je me demande donc si, dans le cadre des projets d'énergie éolienne qui sont visés, il faudra produire une quantité d'énergie quand même assez grande si on veut exporter de l'hydrogène.
Ne serait-ce pas plus logique, rationnel ou raisonnable d'utiliser cette électricité pour une consommation locale plutôt que pour fabriquer des volumes d'hydrogène somme toute assez faibles qui ne répondraient assurément pas aux besoins industriels de l'Allemagne?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue au comité des ressources naturelles et à la première journée de la session parlementaire.
Tout d'abord, monsieur le ministre, je voudrais dire que nous sommes tous des élus. Je dis toujours à mes électeurs que je les représente à Ottawa, que j'y parle de leurs problèmes et de leurs préoccupations et que je me bats pour eux chaque jour.
Je suis à peu près certain que les gens de la côte Est, y compris les premiers ministres, nous demandent de nous battre pour eux ici en faisant en sorte que le projet de loi fasse son chemin en comité, soit étudié vigoureusement et adopté afin que nous puissions l'utiliser comme catalyseur pour créer de la richesse, créer des emplois et, évidemment, passer à un monde carboneutre, ce que nous voyons ici, en Ontario, par la transition dans le secteur de l'automobile sur lequel notre gouvernement se penche aujourd'hui.
Monsieur le ministre, dans cette course — je ne dirai pas « contre la montre » — dans laquelle nous sommes engagés pour attirer des investissements, nous devons limiter les conséquences des changements climatiques, saisir les possibilités économiques et passer à un environnement carboneutre, y compris en ce qui concerne nos sources d'électricité et d'énergie.
À vrai dire, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la partie et de perdre du temps. Nous savons ce que cela peut nous apporter sur le plan économique. On parle d'un potentiel économique important. Au Canada, nous avons déjà de la chance étant donné que 85 % de notre électricité est produite à partir de sources neutres en carbone.
Monsieur le ministre, j'aimerais que vous me disiez en quoi cette mesure législative, le projet de loi , permettra au Canada de demeurer dans le peloton de tête de cette course.
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Je vous remercie de la question.
Écoutez, le Canada est confronté à un choix. Soit nous cherchons à mener la course mondiale vers la carboneutralité en nous appuyant sur les domaines dans lesquels nous disposons d'un avantage comparatif ou dans lesquels nous pouvons faire preuve de compétitivité dans le monde, soit nous laissons passer l'occasion avec toutes les conséquences qui en découlent. Nous pouvons prendre les devants ou faire l'autruche, ce que mes collègues conservateurs semblent manifestement vouloir faire.
Dans ce contexte, le développement de réseaux d'énergie propre, que le projet de loi permettra, est un élément vraiment important. Le développement de ressources énergétiques à long terme pouvant être exportées partout dans le monde est un élément très important et le projet de loi le favorisera également. Des milliers d'emplois seront créés, comme dans les usines de batteries, les installations de fabrication de véhicules électriques, l'installation pétrochimique carboneutre et l'usine de fabrication de batteries d'E‑One Moli à Maple Ridge, en Colombie-Britannique. Le projet de loi permettra de créer un très grand nombre d'emplois. Il favorisera la prospérité économique des collectivités des deux provinces. C'est pourquoi les premiers ministres de la Nouvelle-Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador appuient fortement le projet de loi, sur lequel ils ont contribué aux négociations.
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Merci, monsieur le ministre.
L'une des choses que vous faites depuis que vous occupez ce poste, et que vous avez faites précédemment, c'est de voyager à l'étranger et de parler aux investisseurs qui souhaitent investir au Canada, en particulier dans les divers secteurs de notre économie où nous menons la transition vers une industrie carboneutre. Comme nous le savons, c'est ce vers quoi le monde s'oriente. Nous savons que, sous notre direction, c'est ce vers quoi le Canada s'oriente.
En quoi sommes-nous particulièrement bien placés pour continuer à attirer de tels investissements? Nous voyons les chiffres: le Canada occupe le troisième rang au chapitre des flux d'IDE au premier semestre de 2023. J'ai hâte de voir les résultats pour l'ensemble de l'année. Je pense que nous serons dans le peloton de tête, mais comme vous l'avez dit, avec l'investissement de Dow dans le cœur industriel de l'Alberta et les investissements en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec — en fait, dans l'ensemble du pays —, comment nous positionnons-nous à cet égard, monsieur le ministre?
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C'est un très bon comité. C'est un comité mal dirigé.
M. Charlie Angus: Vous comptez ce temps.
M. Stephen Ellis: Nous entendons maintenant piailler quelqu'un d'autre qui n'a même pas la parole.
Cela dit, nous savons très bien qu'il n'y a pas d'analyse de rentabilité à l'heure actuelle sur le transport de l'hydrogène sous la forme d'ammoniac. Nous le savons et tout le monde le sait à l'échelle internationale, mais vous dites ici qu'il nous faut une industrie éolienne extracôtière, ce qui risque de perturber beaucoup de choses, en particulier les activités de pêche en Nouvelle-Écosse. Il n'y a même pas d'industrie éolienne terrestre pleinement développée en Nouvelle-Écosse.
Vous êtes en train de vanter les mérites de l'analyse de rentabilité, comme votre gouvernement a l'habitude de le faire, en nous disant à quel point les choses sont formidables sans avoir d'analyse de rentabilité et sans être en mesure de fournir le moindre chiffre sur les coûts de la production de l'hydrogène, par exemple, que vous voulez voir comme le joyau de la Couronne. J'utiliserai ce terme.
Donc...
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Merci, monsieur le président.
Je vais emmener les témoins ailleurs, mais il y a quand même un lien avec ce que nous étudions.
Je sais que le crédit d'impôt à l'investissement dans l'hydrogène propre est entré en vigueur en 2023, si ma mémoire est bonne. En 2024, le crédit d'impôt à l'investissement dans l'électricité propre devrait entrer en vigueur.
Personnellement, je me pose une question. Je sais que cela s'applique peut-être aussi à Terre‑Neuve-et‑Labrador. Une grande entreprise de chez nous, Rio Tinto, a un éventuel projet d'éoliennes. Elle voudrait faire de l'hydrogène pour ses propres procédés industriels. Cela veut-il dire qu'elle aurait accès à un crédit d'impôt pour le volet éolien et à un autre crédit d'impôt pour ce qui est de l'hydrogène?
Est-ce que je comprends bien les choses?
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Je veux que les choses soient claires: dans le cadre du projet de loi , un promoteur ayant un projet éolien et un projet relatif à l'hydrogène propre recevrait les deux crédits d'impôt. Est-ce aussi ce que vous comprenez?
Principalement, cela me donne l'impression que les projets éoliens extracôtiers sont surtout mis en place pour fabriquer de l'hydrogène. Je vous donne cet exemple parce que, chez nous, si on n'a pas accès aux infrastructures d’Hydro‑Québec, le projet éolien ne sera pas rentable. Ce qui coûte cher, ce sont toutes les infrastructures, par exemple les lignes permettant de transporter l'électricité. Ce qui intéresse les promoteurs, c'est d'y avoir accès. Ils veulent réaliser des projets éoliens, mais ils veulent aussi avoir accès aux infrastructures d'Hydro‑Québec, s'ils veulent vendre leur énergie.
D'après ce que je comprends, dans le cadre du projet de loi, Terre‑Neuve-et‑Labrador ne compte pas construire les infrastructures, mais fabriquer des éoliennes en vue de produire par la suite de l'hydrogène. Elle n'a pas les infrastructures nécessaires, et ces dernières sont très coûteuses.
Mon analyse est-elle bonne?
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Je vous remercie, monsieur le ministre.
Je tiens à réitérer mon inquiétude au sujet des retards. Nous savons maintenant que les conservateurs s'opposeront au projet de loi, mais que Terre-Neuve‑et‑Labrador et la Nouvelle-Écosse souhaitent accélérer son adoption.
Je m'inquiète à nouveau de savoir si nous serons toujours dans la course, compte tenu des investissements massifs en Europe, en Chine et aux États-Unis. Notre capacité à être concurrentiels est menacée. Je pose la question dans le contexte de l'hydrogène, pour lequel les conservateurs, je le sais bien, ne croient pas qu'il existe un argument économique.
Je suis allé en Allemagne, où j'ai rencontré le chancelier, M. Scholz. J'ai aussi rencontré le chef de la chancellerie, M. Wolfgang Schmidt. Nous avons également rencontré des hauts fonctionnaires. Ils nous ont posé des questions très difficiles, par exemple si le Canada peut produire de l'hydrogène ou si notre pays peut répondre aux exigences de leur marché. L'Allemagne représente un énorme marché. C'est une puissance industrielle. Sommes-nous en mesure de répondre aux besoins de l'Allemagne ou resterons-nous les bras croisés en laissant la Chine et les États-Unis s'en charger?
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Il permet au ministre d'intervenir dans un projet — et c'est là où mon collègue, Rick Perkins, voulait en venir tout à l'heure — s'il estime que c'est dans l'intérêt du public. Il n'y a aucune définition dans ce contexte. Il s'ensuit que toutes les conditions jugées nécessaires peuvent être créées. C'est exactement ce qui a provoqué l'incertitude dans le secteur canadien de l'énergie, ce qui a fait fuir des milliards de dollars en projets et des promoteurs du secteur privé. Il est intéressant d'entendre votre homologue au gouvernement, c'est‑à‑dire votre collègue néo-démocrate, s'inquiéter de rater le bon moment pour agir. Nous savons maintenant pourquoi il ne s'inquiète pas.
Bien entendu, un exemple de votre destruction est illustré par le gaz naturel liquéfié. En effet, il y avait 18 propositions dans ce domaine lorsque vous êtes arrivés au pouvoir. À l'heure actuelle, seulement trois de ces projets sont approuvés et un projet est en cours de construction, mais il avait été approuvé précédemment par le gouvernement Harper. De plus, vous continuez à parler de la Chine avec la même admiration que celle manifestée par votre à un moment donné. Le Canada ne produit pas de lithium à l'usage du Canada, car il est envoyé en Chine, et à cause de votre projet de loi, il faudra attendre au moins 25 ans avant que nous puissions extraire les minéraux critiques ou les métaux des terres rares du sol de notre pays.
J'aimerais vous poser quelques questions. Pourquoi le projet de loi ne prévoit‑il aucun coût? Il s'agit certainement d'élargir le mandat, les rôles, les responsabilités et la fonction essentielle de l'organisme de réglementation pour évaluer les risques pour l'écologie, la faune marine et l'habitat. Ces risques sont liés à la technologie éolienne extracôtière, qui est une nouvelle technologie, plutôt qu'à l'exploitation pétrolière qui a déjà été effectuée. Pouvez-vous nous garantir qu'il n'y a pas de coût supplémentaire pour veiller à ce que les offices disposent des ressources et des compétences nécessaires pour exécuter leur nouveau mandat décrit dans le projet de loi?
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Merci, monsieur le président.
Comme la discussion a été très fragmentée et qu'elle n'a pas porté directement sur le projet de loi, je souhaite rappeler que les principaux bénéficiaires de l'Accord atlantique ont été les provinces où l'on a exploité le pétrole et le gaz. L'accord leur a permis de percevoir des redevances et de bénéficier des retombées de l'industrie, ce qu'elles n'auraient pas pu faire sans lui.
Le dernier gouvernement qui a tenté de mettre fin à l'Accord atlantique est celui de Stephen Harper, en 2006. Je m'en souviens très bien, car je siégeais à l'Assemblée législative de Terre-Neuve‑et‑Labrador à l'époque. Je me souviens que le premier ministre Danny Williams a dû se battre sans relâche avec le gouvernement fédéral, avec Stephen Harper et les conservateurs, pour que soit rétabli l'Accord atlantique à Terre-Neuve‑et‑Labrador.
Je dis à ma collègue que les seuls intervenants qui trompent les gens ici aujourd'hui, ce sont les conservateurs qui essaient de trouver des raisons de s'opposer à l'Accord pour que les Terre-Neuviens, les Labradoriens et les Néo-Écossais ne bénéficient pas de ces emplois et de ces perspectives auxquels ils ont été habitués et qui leur sont dus.
Le projet de loi dont nous sommes saisis existe parce que ces provinces ont prouvé au Canada...
Des députés: Oh, oh!
Mme Yvonne Jones: Vous pouvez vous moquer de tout ce que vous voulez de votre côté, je m'en fiche. Vous pouvez rire à gorge déployée. Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais laissez-moi vous dire ceci: ce sont ces provinces qui ont été le moteur de l'industrie des hydrocarbures extracôtiers au Canada. Aujourd'hui, elles demandent qu'on leur laisse diriger l'industrie éolienne extracôtière du pays. Elles ont le savoir-faire et les ressources voulus pour rendre cela possible.
Je suis très déçue d'être ici aujourd'hui avec des députés de l'Atlantique qui ne soutiennent pas ce que font leurs provinces, alors qu'elles ont fait leurs preuves en matière d'emplois et de création d'occasions favorables.
Des députés: Oh, oh!
Mme Yvonne Jones: Je suis désolée, mais j'ai entendu tellement de choses aujourd'hui qui ne sont pas fondées, qui sont incorrectes et qui sont inutiles dans le cadre de l'examen de ce projet de loi.
Monsieur le ministre, je voudrais revenir en arrière, car je sais que ce projet de loi est là parce que ces provinces veulent être des chefs de file dans le domaine des énergies propres au Canada. Elles veulent être des leaders mondiaux dans le domaine de l'énergie éolienne en mer, et je veux faire en sorte qu'elles aient toutes les chances d'y parvenir. Je voudrais revenir à l'essentiel de ce dont nous traitons ici, à savoir qu'il est important de soutenir les économies de ce pays et d'être des leaders mondiaux en matière d'énergie verte.
Pouvez-vous nous dire, sans rhétorique, sans interruption, comment le projet de loi profitera aux provinces du Canada atlantique et quelle différence réelle cela fera pour nous, en tant que pays, d'aller de l'avant avec ce projet? Je vous pose cette question, monsieur le ministre, en toute sincérité, parce que j'ai entendu aujourd'hui beaucoup de choses qui ne sont pas nécessaires à cette table alors que nous examinons un projet de loi qui est fondamentalement important pour les moyens de subsistance des habitants de Terre-Neuve‑et‑Labrador et de la Nouvelle-Écosse.
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Monsieur le président, j'essayais de souligner la différence entre, d'une part, les préoccupations soulevées par le Parti conservateur concernant une loi fédérale — qui sera mise à jour sous peu selon ce qu'a dit le ministre —, et d'autre part, le sujet de la discussion d'aujourd'hui. La Nouvelle‑Écosse et Terre‑Neuve‑et‑Labrador ont toutes deux demandé l'adoption de dispositions à ce sujet.
Lorsque j'entends les députés du Parti conservateur dire qu'ils savent mieux que la province où je vis et que les gouvernements dûment élus de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et de la Nouvelle‑Écosse ce dont ils ont besoin, je trouve ces propos extrêmement condescendants, comme si ce parti fédéral se pensait plus avisé que les provinces.
Mme Stubbs a souligné à juste titre que les provinces avaient exprimé leur soutien. Je n'ai pas entendu un seul premier ministre provincial s'opposer à l'adoption du projet de loi, même après la décision de la cour. À mon avis, ce sont deux choses très différentes. Je vois cela comme une attaque contre le Canada atlantique.
Mon temps est limité, monsieur le ministre, mais pourriez-vous expliquer brièvement la distinction entre ces deux choses, en tenant compte notamment de l'approbation des provinces?
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J'ai un commentaire et une question rapide, monsieur le ministre.
Nombreux sont ceux qui ont dit que le projet de loi — je ne veux employer le vocable de ces interlocuteurs — était un moyen détourné pour contrer le développement du secteur pétrolier et gazier. Ce n'est pas du tout mon avis. Vous avez affirmé très clairement que ce n'est pas l'objet du projet de loi.
En fait, je voudrais faire inscrire au compte rendu qu'au titre de l'Accord atlantique Canada, la durée des permis pour les puits d'exploration était de 300 jours avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement Harper. Cette durée est passée à 900 jours au cours des mandats du gouvernement Harper et a été ramenée à 90 jours par le gouvernement actuel. Le secteur pétrolier et gazier est le sujet de prédilection des conservateurs. J'admets que ce secteur est important pour la région.
Monsieur le ministre, le député de a adopté le slogan « les technologies, pas les taxes », qui est repris en chœur par les députés de l'opposition. Je ne vois pas en quoi le projet de loi déroge à ce slogan, puisqu'il propose de tirer profit d'une technologie émergente pour décarboner et exporter un peu partout dans le monde. Les conservateurs s'opposent au texte qui permettrait à tout cela de se concrétiser. Ai‑je raison de voir un peu d'hypocrisie dans cette posture?
Les conservateurs peuvent très bien s'insurger contre la tarification du carbone ou contre autre chose, mais ce projet de loi ne traite pas de la taxe sur le carbone. Ils s'entêtent à s'opposer même si le projet de loi traite des technologies et d'un secteur qui assureront notre avenir économique. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
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Faisons tous preuve de gros bon sens. Cela nous permettra peut-être de progresser un peu.
Tout à l'heure, monsieur le ministre, je vous disais que j'avais certains doutes sur votre volonté de contribuer à la transition énergétique au moyen de ce projet de loi. Je vais vous expliquer pourquoi. Il y a déjà des crédits d'impôt pour les stratégies de captage et de stockage du carbone, ainsi que pour l'hydrogène propre, depuis 2023, et il y en aura un pour l'électricité propre en 2024.
Plus tôt, je vous ai demandé si Terre‑Neuve-et‑Labrador pouvait déjà développer des projets éoliens extracôtiers. Vous m'avez dit qu'il fallait d'abord adopter le projet de loi. Pourtant, dans la feuille de route de Terre‑Neuve-et‑Labrador, en 2023, soit l'an dernier, on parlait déjà de produire cinq gigawatts d'ici 2025. Cela va prendre beaucoup d'argent. Si le gouvernement fédéral soutient des projets privés, cela va prendre beaucoup d'argent. Si on veut transformer ces cinq gigawatts en hydrogène propre, cela va demander aussi beaucoup d'argent.
Vos stratégies ne sont-elles pas contradictoires? D'un côté, vous dépensez de l'argent pour faire du pétrole propre à l'aide du captage et du stockage du carbone, ce qui m'apparaît comme une lubie, et de l'autre, vous allez avoir des technologies assez coûteuses qui produiront une quantité importante d'électricité. Cinq gigawatts, c'est énorme. Il me semble y avoir une dichotomie entre les investissements que vous devrez faire dans les combustibles fossiles, d'une part, et ceux que vous devrez faire, d'autre part, dans les énergies propres.
Ne devriez-vous pas plutôt simplement laisser de côté cette folie qu'est le captage et le stockage du carbone?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, la série de catastrophes climatiques et la dénonciation du déni climatique sont des questions capitales. Je regarde ma famille. Ma mère est une MacNeil. Son village au Cap‑Breton a connu un exode. Les gens sont allés en Ontario, à Boston et dans l'Ouest en raison du manque de bons emplois stables. Dans ma région, partout où il y a un nouveau projet minier, les avions sont remplis de Terre-Neuviens qui viennent y travailler parce qu'il n'y a pas assez de travail dans leur région.
Nous parlons de la possibilité de créer des emplois dans le la construction et des emplois stables à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et en Nouvelle‑Écosse. Ces questions devraient transcender la partisanerie. Les États‑Unis comptent 471 000 emplois dans le solaire et dans l'éolien et les conservateurs soutiennent que le premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador a été berné. Ils déplorent l'absence d'une analyse de rentabilisation et disent qu'ils vont s'opposer au projet de loi.
Je suis très inquiet, monsieur le ministre. Si nous attendons encore, nous allons rater le bateau, car cet investissement se promène. Il faut le saisir maintenant. Ce n'est pas une situation hypothétique. Des technologies sont mises en œuvre partout dans le monde, sauf au Canada. Il faut trouver un moyen de lancer ces projets en travaillant avec Terre‑Neuve‑et‑Labrador et la Nouvelle‑Écosse.
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Monsieur le ministre, je vais prendre le relais.
J'ai une brève question à poser.
Nous avons beaucoup parlé de la façon dont ce projet de loi permet le développement de l'énergie éolienne en mer. Pour ce qui est de l'exportation d'hydrogène vert ou d'ammoniac, ce serait une question de transport. Cependant, il y a encore beaucoup d'électricité produite à partir du charbon en Nouvelle-Écosse. Je crois comprendre que le potentiel de l'éolien en mer dépasserait de loin la demande en électricité dans notre province.
Pouvez-vous nous parler très rapidement non seulement de la façon dont cela pourrait offrir des possibilités d'exportation d'hydrogène vert, mais aussi de la façon dont cela pourrait aider la Nouvelle-Écosse et, en fait, aider à répondre à la demande provenant du centre du Canada, comme le Québec ou d'autres provinces? C'est surtout vrai si nous améliorons notre infrastructure de transmission, ce qui, je le sais, fait l'objet de discussions en ce moment.
Monsieur le ministre, merci d'être venu aujourd'hui. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous. Nous espérons vous revoir.
Je remercie les représentants du ministère.
Monsieur le ministre, vous êtes libéré de la réunion d'aujourd'hui.
Chers collègues, si vous me le permettez, je vais vous demander de prendre quelques minutes de votre temps pour régler très rapidement quelques questions administratives. Je pense qu'il faudra une minute ou deux pour les passer en revue.
Plus tôt aujourd'hui, le greffier a envoyé des budgets.
Plaît‑il au Comité d'adopter un budget pour l'étude du projet de loi ?
Des députés: D'accord.
Le président: Je vous remercie.
Plaît‑il au Comité d'adopter un budget pour l'étude du projet de loi ?
Des députés: Oui.
Le président: Merci.
Plaît‑il au Comité d'adopter le budget de déplacement de 108 500 $ pour le projet de loi ?
Des députés: D'accord.
Le président: Je vous remercie, chers collègues.
Je tiens à souhaiter la bienvenue au Comité à notre nouveau greffier et analyste à temps plein. Notre analyste a fait un travail remarquable pour terminer la dernière année, et notre nouveau greffier a lui aussi fait un travail formidable aujourd'hui pour préparer le projet de loi .
Des députés: Bravo!
Le président: Je vous remercie tous les deux de votre travail acharné et du travail acharné que vous allez devoir accomplir.
La séance est levée.