Bienvenue à la 105e réunion du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 29 novembre 2022, le Comité reprend son étude du réseau de distribution d'électricité du Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride. Tous les témoins ont fait les tests de connexion requis avant la réunion, à l'exception de M. Sylvestre.
Je rappelle à tous les participants les points suivants:
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Chers collègues, veuillez lever la main si vous voulez intervenir, que vous participiez en personne ou au moyen de l'application Zoom. Le greffier et moi ferons de notre mieux pour gérer l'ordre d'intervention.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins, qui comparaissent par vidéoconférence.
Nous avons parmi nous aujourd'hui Alex Callahan, directeur national, Santé, sécurité et environnement, du Congrès du travail du Canada. De Ressources humaines, industrie électrique du Canada, nous accueillons Mark Chapeskie, vice-président des programmes. Enfin, nous avons James Jenkins, directeur exécutif d'Indigenous Clean Energy.
Un maximum de cinq minutes sera accordé pour faire une déclaration liminaire. Nous passerons ensuite aux questions.
Je vais utiliser ces cartons. Un carton jaune indique qu'il reste 30 secondes; le carton rouge signifie que votre temps est écoulé. Je vais essayer de ne pas vous interrompre au milieu d'une phrase pour que vous puissiez terminer ce que vous dites.
Je vais maintenant commencer par accorder à Alex Callahan, directeur national du Congrès du travail du Canada, cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Vous avez la parole, monsieur.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Alex Callahan. Je suis directeur national de Santé, sécurité et environnement au Congrès du travail du Canada.
Le Congrès représente plus de trois millions de travailleurs qui font partie de syndicats affiliés dans pratiquement chaque secteur de l'économie, dans toutes les professions et dans toutes les régions du Canada.
Les affiliés du Congrès représentent aussi des travailleurs partout dans le réseau de distribution d'électricité, dans chaque province et chaque territoire. Nous comprenons l'importance de l'étude menée par le Comité permanent des ressources naturelles et nous sommes impatients de répondre à vos questions. Je vous suis reconnaissant de l'invitation à vous parler aujourd'hui.
Le mandat du Comité consiste à étudier le réseau de distribution d'électricité du Canada pour comprendre les liens et les écarts entre les provinces, les possibilités ainsi que les défis à relever pour améliorer la production et la distribution d'électricité partout au pays.
Cela signifie que le Comité doit tenir compte des travailleurs. Bien que leur rôle dans l'amélioration du réseau est évident, car ils construisent, entretiennent et exploitent les actifs de production, de transport et de distribution d'électricité, les travailleurs de façon plus générale comptent sur l'électrification pour alimenter les nouvelles industries et décarboniser les industries existantes ainsi que pour alimenter de manière fiable des industries déjà électrifiées.
Votre travail sera essentiel pour bâtir une économie de l'avenir forte et pour créer une économie durable. Veuillez ne pas oublier que le taux de syndicalisation dans le secteur fait en sorte que les emplois dans le secteur de l'électricité sont bons et sécuritaires d'un bout à l'autre du pays.
De plus, en juin 2024, la Loi canadienne sur les emplois durables a reçu la sanction royale et engagé le Canada à créer de la croissance économique et des emplois durables. Ces emplois font partie de la trajectoire vers la carboneutralité, et dans l'ensemble, il s'agit de bons emplois sécuritaires, bien rémunérés et syndiqués. Nous devons toujours améliorer ces normes.
L'électrification des emplois partout au pays est un élément important de la décarbonisation industrielle, qui est l'un des principaux moyens de rendre durables des emplois qui sont déjà bons dans des secteurs à forte intensité d'émissions.
Où en sommes-nous maintenant? Les prévisionnistes s'entendent pour dire qu'il faudra à peu près doubler la production pour répondre à la demande d'ici 2050. D'importants investissements de capitaux dans des installations nouvelles et remises à neuf de production, de transport et de distribution seront nécessaires pour répondre à cette demande.
Cela signifie également qu'il faut faire tout le nécessaire, de la construction de nouvelles centrales électriques, de nouvelles lignes de transport et de nouveaux postes électriques au remplacement de poteaux de services en bois avec des poteaux en ciment et en acier, en passant par l'installation de transformateurs et de compteurs intelligents, pour assurer la résistance aux phénomènes météorologiques extrêmes. Les investissements dans ces projets d'infrastructure devront comprendre d'importants investissements dans une main-d'œuvre qualifiée pour assurer la construction, l'exploitation et le bon état des installations dans tout le réseau.
Cependant, malgré ce besoin reconnu et réel, le Canada est aux prises avec une pénurie d'électriciens. Je n'ai pas les données de Statistique Canada pour ce qui est de la Classification nationale des professions, mais je pense qu'il est juste de dire qu'à preuve du contraire, elles sont probablement semblables.
Dans ce contexte, nous constatons également que de nombreux autres pays ont annoncé ou mettent en œuvre d'importantes stratégies d'électrification. Selon les listes de l'Agence internationale de l'énergie, il y aurait plus de 244 stratégies d'électrification en vigueur dans le monde. Cela signifie qu'il y aura une demande de travailleurs plus forte partout dans le monde. Cela signifie également qu'il sera difficile de se retrouver dans un marché de vendeurs.
Nous faisons face à une pénurie, et nous ne pouvons pas présumer que les lacunes en matière de compétences pourront être comblées au moyen de l'immigration. Cela signifie que vous devez recommander d'importants investissements dans la formation, soutenir des chèques de paie généreux et investir dans l'éducation, les soins de santé et les services publics afin d'attirer et de maintenir en poste des travailleurs qualifiés.
Nous demandons une stratégie pour la main-d'œuvre sectorielle pour nous permettre d'atteindre les objectifs d'électrification et d'acheminer l'électricité de manière fiable et abordable. Cela signifie que vous devez avoir quatre principales priorités qui sous-tendent une stratégie pour la main-d'œuvre: le dialogue social; les principes du travail décent; une formation accréditée offerte par des organismes à but non lucratif, comme les centres de formation syndicale; et un engagement de procéder à la transition, sans mises à pied involontaires.
Qu'est‑ce que cela signifie?
Le dialogue social signifie que les employeurs et les gouvernements doivent rencontrer les travailleurs.
Un engagement à assurer un travail décent signifie une rémunération équitable, la sécurité d'emploi, un dialogue social et un solide filet de sécurité sociale.
La formation signifie une formation accréditée pour que les deniers publics soient utilisés à cette fin plutôt que d'être remis à un intermédiaire.
Enfin, un réseau à faible teneur en carbone signifie un changement de combinaisons de production, ce qui veut dire un engagement à procéder à une transition sans mises à pied involontaires parmi les travailleurs qui font en sorte que les lumières fonctionnent aujourd'hui.
Les syndicats du Canada vous demandent aussi de recommander que le gouvernement prenne des mesures pour assurer la production nationale de transformateurs et de transformateurs intelligents, d'acier utilisé dans les pylônes de transport, de ciment pour des barrages et de divers produits dans la chaîne d'approvisionnement.
Un solide secteur manufacturier canadien qui produit des biens sera essentiel à l'expansion du réseau et à la transformation qui est essentielle pour que le Canada puisse affronter les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ou les hausses de la demande mondiale des produits liés à l'électrification. Souvenez-vous de ce que j'ai dit plus tôt à propos de la demande mondiale d'électricité.
En ce qui concerne ces chaînes d'approvisionnement et le travail qui doit être fait, les syndicats du Canada croient que le Comité devrait recommander au gouvernement fédéral d'utiliser une combinaison de marchés publics fédéraux et de crédits d'impôt à l'investissement avec des normes du travail. Le Comité devrait recommander d'envisager des crédits d'impôt pour la production avec des normes du travail tout en respectant les normes en matière de qualité des emplois qui se trouvent à la définition du terme « emploi durable » dans la loi sur les emplois durables.
Enfin, en plus de créer un plan pour la main-d'œuvre — élaboré de manière crédible avec la participation des syndicats —, le Comité devrait recommander de mettre l'accent sur l'abordabilité et la fiabilité. Partout dans le secteur, des travailleurs paient pour de l'électricité. Le soutien à l'électrification dépendra d'une électricité abordable et fiable.
Alors que vous faites tout ce travail, le Comité devrait recommander l'application de conditions de travail dans les projets qui reçoivent des fonds publics.
Par exemple, on pourrait imiter les conditions appliquées aux crédits d'impôt à l'investissement dans l'économie propre pour des choses comme les salaires en vigueur, les ratios compagnon-apprenti, etc.
Merci. J'ai hâte d'entendre vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le Comité de me donner l'occasion de prendre la parole à ce sujet.
Comme on l'a mentionné, je suis directeur exécutif d'Indigenous Clean Energy. Nous représentons plus de 1 000 diplômés, mentors et membres d'équipe qui sont des leaders et des professionnels en matière d'énergie propre dans des collectivités et des entreprises autochtones. Depuis huit ans, nous offrons des programmes de renforcement des capacités et de formation. Nous ajoutons maintenant des programmes pour les jeunes, l'efficacité, le transport ainsi qu'une équipe qui se consacre à l'énergie et au climat en mettant l'accent sur les questions nationales et mondiales.
Nous sommes un partenaire central dans l'Initiative autochtone pour réduire la dépendance au diésel de Ressources naturelles Canada. Nos programmes éducatifs et mondiaux ont commencé en tant qu'initiatives dans le cadre du programme Énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées. Nous avons eu d'autres partenariats couronnés de succès, y compris les programmes relatifs aux véhicules à émission zéro dans le Programme de stages en sciences et technologie, que nous offrons à de jeunes Autochtones.
Je tiens à mentionner qu'au cours des 10 dernières années, les collectivités autochtones sont devenues d'importantes détentrices d'actifs dans le domaine de l'énergie propre au Canada. Aujourd'hui, presque 20 % de l'infrastructure de production totale se fait à l'aide d'une certaine participation économique de collectivités et d'entreprises autochtones. Nous avons observé un changement majeur depuis 2000, alors que presque tous les projets autochtones d'énergie propre de taille moyenne à large étaient hydroélectriques. Aujourd'hui, seuls 12 % des projets sont hydroélectriques, et nous voyons différentes énergies renouvelables. Cela varie selon la province. Par exemple, en Ontario, c'est plutôt égal entre l'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'hydroélectricité, avec certains projets de bioénergie et de stockage qui voient le jour. Dans d'autres provinces, la participation autochtone occupe une place prépondérante dans les industries des énergies propres dominantes.
Alors que nous voyons la demande d'énergie augmenter — selon certaines estimations, il faudra doubler, voire tripler la production d'énergie au cours des 15 prochaines années —, nous allons également voir le nombre de projets à participation autochtone augmenter. Cela en dit long sur la nécessité de continuer d'investir dans des programmes de renforcement des capacités comme ceux qui relèvent de Ressources naturelles Canada.
Nous voyons aussi que le travail dans des collectivités rurales et éloignées pourrait créer un échange de connaissances essentielles ainsi que la main-d'œuvre qualifiée qui sera nécessaire pour moderniser le réseau dans son ensemble. L'état de préparation est un problème, et nous avons observé quelques réussites grâce à des programmes de renforcement des capacités, dont certains que nous avons offerts avec Ressources naturelles Canada.
Alors que nous soutenons des réseaux éloignés, l'initiative pour réduire la dépendance au diésel et des programmes similaires, nous avons l'occasion d'apprendre de ces microréseaux et d'appliquer cela à la modernisation plus importante qui s'impose. Alors que nous nous dépêchons d'attirer des investissements technologiques de partout dans le monde, la modernisation du réseau deviendra un problème de plus en plus grave, comme nous l'avons vu dans d'autres pays, dont la Chine.
L'une des principales difficultés est que les processus de réglementation et de services publics n'ont pas beaucoup changé depuis les années 1950, et ces collectivités éloignées sont aux prises avec la rigidité des structures tarifaires et d'autres facteurs qui accroissent les risques que présentent ces initiatives locales et la demande à cet égard.
Nous demandons un investissement fédéral dans des programmes transversaux, y compris le programme Énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées, l'Initiative autochtone pour réduire la dépendance au diésel et l'Initiative sur les partenariats stratégiques qui relève de Services aux Autochtones Canada pour évoluer et répondre à ces besoins.
Nous observons également des défis dans la percée du réseau par les énergies renouvelables pour ce qui est de beaucoup de ces projets, alors que le diésel continue d'être la technologie de production préférée. Il y a une occasion à saisir en prenant ce que nous avons appris des microréseaux et des projets hors réseau et en l'appliquant à la nécessité d'avoir une technologie de réseau intelligent alors que nous cherchons à moderniser le réseau et à investir à cette fin.
De plus, la population autochtone compte le groupe de jeunes dont la croissance est la plus rapide au Canada, et alors que nous voyons plus d'Autochtones se perfectionner et joindre le bassin de main-d'œuvre dans le domaine des énergies propres, nous pourrions être bien placés pour tirer parti d'un avantage concurrentiel dans la transition énergétique, tant au pays qu'ailleurs dans le monde.
Enfin, à propos de l'expansion du réseau à plus grande échelle, les nations autochtones deviennent de plus en plus des leaders. Il y a en place des débouchés liés à la chaîne d'approvisionnement dans des endroits comme le Cercle de feu, où des Premières Nations ont la possibilité de diriger des centres de contrôle, des stations de transfert et d'autres infrastructures essentielles. Nous voyons le projet de Wataynikaneyap Power dans le Nord de l'Ontario, un projet de transport dirigé par 17 collectivités éloignées, et Hydro One a annoncé une participation de 50 % dans toutes les lignes de transport.
D'autres administrations, comme le Québec et dans de nombreuses autres régions du Canada, adhèrent à la même trajectoire stratégique. Nous allons continuer de voir le leadership autochtone dans l'ensemble de l'infrastructure de transport.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du Comité permanent des ressources naturelles, de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui d'un aspect essentiel de l'avenir énergétique de notre pays: la résilience de notre réseau électrique.
Alors que nous naviguons dans les complexités de la fiabilité, de l'abordabilité, des répercussions des mauvaises conditions météorologiques, des avancées technologiques et de l'électrification accrue, il est impératif que nous reconnaissions le rôle central de la main-d’œuvre dans le maintien et l'amélioration de la résilience du réseau.
La vision de Ressources humaines, industrie électrique du Canada, ou RHIEC, est de former la meilleure main-d'œuvre au monde dans le domaine de l'électricité, une main-d’œuvre qui fera fonctionner le réseau électrique de notre pays, en assurera la fiabilité et soutiendra une économie propre pour les générations futures. Nous fournissons des renseignements opérationnels essentiels pour éclairer la prise de décisions liée au marché du travail, et nous dirigeons l'industrie dans la création et le maintien d'une main-d’œuvre sûre, qualifiée et inclusive.
Le secteur de l'électricité est en pleine mutation. Au cours des cinq dernières années, l'emploi total dans le secteur a augmenté de 12 % — presque deux fois plus que pour l'économie canadienne dans son ensemble à 7 % — pour atteindre 110 000 personnes. Toutefois, la modélisation du marché du travail de RHIEC suggère que d'ici 2028, dans un scénario de carboneutralité, il faudra embaucher un total de 28 000 nouveaux employés. Près de la moitié des professions essentielles du secteur devraient faire face à des pénuries de main-d'œuvre: l'ingénierie, les métiers spécialisés et, surtout, les technologies de l'information et des communications.
Pour relever ces défis, nous devons nous concentrer sur trois domaines clés: attirer et retenir les talents, perfectionner et requalifier notre main-d'œuvre, et favoriser une culture d'inclusion.
Premièrement, nous avons besoin de campagnes de recrutement ciblées pour attirer les talents dans le secteur. Le fait d'offrir des rémunérations et des avantages concurrentiels contribuera à retenir les travailleurs qualifiés dont nous disposons déjà. L'attraction commence tôt. RHIEC fait actuellement participer des jeunes d'écoles intermédiaires à des projets comme notre série de grandes cartes de l'électricité au Canada. Elles mesurent 8 mètres sur 11 mètres et présentent les installations de production, les infrastructures de transport, les territoires autochtones visés par des traités, les groupes linguistiques ainsi que l'histoire de l'électricité au Canada.
Les cartes comportent plus de 70 codes QR qui déclenchent, sur un téléphone intelligent standard, des vidéos de personnes travaillant dans l'industrie, comme Cherise, chaudronnière à la centrale nucléaire de Darlington de l'Ontario Power Generation, qui parlent de leur carrière dans l'industrie et expliquent pourquoi elle est importante — et amusante. Elles sont accompagnées de six unités destinées aux enseignants, qui sont adaptées aux programmes de sciences, d'études sociales et de géographie de niveau intermédiaire. En mobilisant un plus grand nombre de jeunes, nous pouvons faire en sorte que notre main-d’œuvre reste solide et capable de répondre aux exigences d'un secteur en évolution rapide. L'année dernière, 8 100 élèves ont marché sur cette carte.
Deuxièmement, il est essentiel d'élargir les programmes de formation, d'améliorer les compétences et d'en acquérir de nouvelles. Les progrès technologiques nécessitent la mise à jour et la création de nouveaux programmes de formation. Il est essentiel de développer des partenariats entre l'industrie et les établissements d'enseignement pour créer de tels programmes.
Il est clair qu'avec l'évolution des technologies, nos programmes de formation doivent devenir plus agiles pour répondre à ce besoin. Si les compétences de base, comme les connaissances fondamentales en électricité, restent absolument nécessaires, les partenariats établis entre l'industrie et l'éducation sur l'apprentissage intégré au travail et la recherche et le développement seront essentiels pour répondre aux besoins émergents en matière de compétences.
En outre, la création de conditions propices au perfectionnement professionnel continu garantira que notre main-d'œuvre dispose des compétences nécessaires pour s'adapter aux changements technologiques au fil du temps. Il s'agit notamment de congés payés pour poursuivre le perfectionnement professionnel et d'incitations pour les employeurs à partager les coûts ou à payer l'intégralité de la formation continue des employés. Cette approche permettra non seulement d'améliorer les capacités de la main-d'œuvre, mais aussi de renforcer la confiance des employés et leur satisfaction au travail à long terme.
Troisièmement, la promotion de la diversité et de l'inclusion est un impératif stratégique. Le visage de la main-d'œuvre canadienne a changé, mais nous n'avons constaté que des améliorations progressives de la représentation dans ce secteur. L'amélioration de la diversité de la main-d'œuvre est essentielle pour favoriser l'innovation et remédier aux pénuries de main-d'œuvre — de nombreuses recherches le démontrent. Nous devons mettre en œuvre des stratégies pour attirer et retenir davantage de groupes sous-représentés, notamment les femmes, les peuples autochtones, les Noirs et les personnes racisées, les personnes en situation de handicap et les personnes nouvellement arrivées au Canada. Une main-d'œuvre diversifiée apporte une variété de perspectives et d'idées, ce qui favorise l’innovation et l’efficacité.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons besoin d'initiatives stratégiques en matière de main-d'œuvre. La collaboration avec les intervenants de l'industrie, le gouvernement et les établissements d'enseignement permettra d'harmoniser le perfectionnement de la main-d'œuvre avec les besoins du secteur. La mise en place de programmes de mentorat et d'apprentissage facilitera le transfert des connaissances et le perfectionnement des compétences. Ces partenariats créeront un écosystème favorable à l'épanouissement des talents et à la préparation de notre main-d'œuvre pour l'avenir.
En conclusion, la main-d'œuvre est la pierre angulaire de la capacité du secteur de l'électricité à maintenir et à améliorer la résilience du réseau. En relevant les défis du marché du travail par le biais d'initiatives stratégiques, nous pouvons faire en sorte que le secteur atteigne ses objectifs de fiabilité, d'abordabilité et de décarbonisation. En mettant l'accent sur l'attraction, le maintien en poste et le développement d'une main-d'œuvre qualifiée et diversifiée, le Canada sera en mesure de construire un réseau électrique résilient capable de soutenir un avenir durable.
Merci de m'avoir accordé du temps aujourd'hui.
Je vais poursuivre avec plaisir la discussion sur le rôle important de la main-d'œuvre dans l'alimentation en énergie des habitations, des entreprises et des infrastructures essentielles canadiennes.
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Je ne suis probablement pas le mieux placé pour formuler des commentaires sur les règlements concernant l'électricité propre.
Disposons-nous de la main-d'œuvre nécessaire? Je dirais que non. Une chose que vous avez probablement relevée dans mes commentaires, c'est la nécessité de commencer à mettre sur pied des programmes pour former les travailleurs.
Je discutais avec un de vos collègues. Nous parlions du temps qu'il fallait, soit quatre ou cinq ans, pour développer les compétences exigées pour les postes techniques dans l'industrie, que ce soit dans les métiers spécialisés, en génie ou dans les technologies de l'information et des communications. C'est la durée de la formation des ingénieurs, des métiers spécialisés et des techniciens et technologues. Il faut faire de gros investissements si nous voulons offrir cette formation aux jeunes.
D'ici là, il y aurait des solutions à considérer telles que la reconnaissance des titres de compétences étrangers pour les personnes qui veulent travailler dans un domaine d'expertise qui diffère de l'expérience qu'elles ont acquise dans leur pays. Des programmes appropriés qui concordent avec les exigences des postes en question au Canada permettraient d'accélérer l'intégration de ces personnes au marché du travail. Il nous faudra alors consacrer du temps à la mise en place de ces voies d'entrée dans l'industrie. Ce serait ma suggestion.
Le dernier élément concerne les travailleurs en transition, c'est‑à‑dire les personnes issues d'autres secteurs qui possèdent des compétences similaires à celles exigées dans le nôtre. Des programmes de perfectionnement élimineraient cette période de quatre ou cinq ans qui est imposée aux nouveaux arrivants qui n'ont jamais occupé de postes techniques auparavant.
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Nous avons consacré passablement de temps à cette question.
Un des principaux enjeux pour un organisme comme le nôtre qui se spécialise dans le marché du travail est l'apprentissage intégré au travail. Je pense aux programmes coop, d'internat et d'apprenti déjà en place un peu partout. Il faut les élargir.
La main-d'œuvre compte actuellement environ 5 % de travailleurs de moins de 25 ans — les nouveaux arrivants —, mais une proportion de 15 % à 17 %, selon la province, de travailleurs de plus de 55 ans. Nous devons anticiper un certain nombre de départs. Il faut investir dans la jeunesse, mais la pression pèse également sur les postes de gestion intermédiaire. Les employés gravissent les échelons plus rapidement que jamais. Ils ont moins de temps pour développer des compétences telles que la supervision, la gestion et le leadership. Il faut consacrer davantage de temps à cela également. J'ai entendu des gens parler de l'horizon 2050. Tout est en place, y compris toutes les combinaisons intergénérationnelles possibles.
Je vois la main-d'œuvre à peu près de la même manière. Nous devons faire un petit peu de chaque chose pour atteindre nos objectifs — par exemple, collaborer avec nos partenaires et s'assurer que les conventions collectives concordent avec les nouvelles technologies utilisées par les travailleurs.
J'ai effleuré le sujet de la formation itérative. Ce type de formation sera offert par les établissements d'enseignement postsecondaires et les employeurs en concordance avec les nouvelles technologies qui font leur apparition sur le marché du travail. Les nouvelles technologies ne font pas qu'apporter des sources d'électricité renouvelables ou non émettrices de carbone. Le déploiement des nouvelles technologies et la gestion améliorée du réseau peuvent faire réaliser des gains énormes de productivité et d'efficacité au fil du temps.
Il faut déployer de nouvelles technologies et mettre en place de la formation et du perfectionnement dans toute l'industrie. Comme je l'ai mentionné à vos collègues d'en face, au sujet de la reconnaissance des titres de compétence étrangers, il faut faire mieux pour intégrer les travailleurs étrangers dans l'industrie. Le Canada a des croûtes à manger en la matière.
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J'adore la carte. C'est un de mes programmes favoris offerts par RHIEC. Il a été financé par le Programme d'ÉRITE de Ressources naturelles Canada.
En gros, le projet... Nous l'avons lancé après que notre secteur s'est rendu compte, en examinant son réservoir de talents, que très peu de Canadiens songent à l'électricité. C'est parce que la plupart du temps, nous réussissons très bien à éviter les pannes. Nous avons constaté que les jeunes commencent à faire des choix par rapport à leur carrière dès la sixième ou la huitième année. Nous avons donc créé la carte spécifiquement pour ce groupe démographique.
La carte est accompagnée d'un ensemble de ressources destinées aux enseignants. Les enseignants peuvent se servir de la carte pour donner des leçons. Comme je l'ai déjà dit, la carte montre toutes les lignes de transport. Il va sans dire que c'est une carte du Canada. Toutes les grandes infrastructures de production d'électricité y sont représentées, qu'il s'agisse d'un barrage hydroélectrique, d'une petite centrale solaire, d'un parc éolien ou d'une installation nucléaire. Elle montre même les mines de charbon, les centrales au charbon et les mines de lithium.
Finalement, elle présente les carrières: 70 personnes parlent du travail qu'elles font dans le secteur de l'électricité en vue d'éveiller l'intérêt de la prochaine génération. Nous avons trouvé très intéressant de constater que même si notre objectif n'était pas expressément de transmettre ce que j'appellerais un message d'espoir, beaucoup de jeunes qui se sentent découragés et dont la santé mentale est affectée par les discours liés aux changements climatiques voient la carte comme une source d'espoir. Ils y voient la possibilité d'agir. Ils voient que leurs parents et l'industrie déploient des efforts, et c'est pour eux un message d'espoir. Voilà l'effet de la carte.
Nous avons aussi organisé plusieurs camps à l'intention des jeunes partout au Canada pour les encourager à poursuivre leurs apprentissages dans les STIM au‑delà de la 10e année. Nous savons qu'il n'est pas obligatoire de réussir des cours de mathématiques et de sciences en 12e année pour recevoir son diplôme d'études secondaires, mais ces cours sont exigés pour beaucoup de programmes dans notre secteur.
Par ailleurs, je le répète, il faut davantage de programmes d'apprentissage intégré au travail ou de travail intégré à l'apprentissage afin d'exposer les étudiants au secteur au début de leur parcours et de les retenir à long terme.
J'espère que vous m'entendez bien, messieurs Callahan et Chapeskie.
Lors de votre présentation, vous avez parlé des défis liés à l'emploi dans le secteur de l'électrification. J'aimerais établir un parallèle avec ce qu'on a fait dans le projet de loi sur les emplois durables. Celui-ci comprend une entente entre le Québec et le gouvernement fédéral sur la formation de la main-d'œuvre, mais, malheureusement, on n'a pas pu s'inspirer de cette entente pour faire en sorte que les sommes soient dirigées vers des établissements qui existent déjà et qui ont pour mandat de former la main-d'œuvre au Québec.
Je pense que M. Callahan disait qu'on n'arriverait pas à répondre au manque de main-d'œuvre qualifiée au moyen de l'immigration, et qu'il allait donc falloir mettre en place des stratégies qui nous sont propres. Je sais que c'est tout un défi et qu'il existe déjà des structures. Je pense, entre autres, à l'Institut de recherche d'Hydro‑Québec, l'IREQ, qui peut offrir de la formation et qui fait de la recherche.
Toutefois, j'aimerais que vous nous disiez si vous jugez que l'approche du gouvernement est suffisamment souple pour répondre aux besoins de main-d'œuvre qu'on va avoir dans le cadre du passage à une plus grande électrification de notre économie.
M. Chapeskie peut répondre le premier, suivi de M. Callahan.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être avec nous ce matin. Vos témoignages sont instructifs.
Monsieur Chapeskie, je vais m'adresser à vous en premier. Vous avez parlé des difficultés d'attirer des travailleurs dans votre secteur et de les maintenir en poste, tout en reconnaissant que c'est un secteur très bien rémunéré. Cela a piqué ma curiosité.
Sept entreprises nord-américaines importantes — Molson Coors, Ford, John Deere, Lowe's, Harley-Davidson, Brown-Forman et Tractor Supply Co. — ont abandonné leurs programmes d'équité, de diversité et d'inclusion. Google et Meta ont aussi annoncé des réductions considérables à leurs programmes en la matière.
Quel effet les programmes en matière d'équité, de diversité et d'inclusion ont-ils eu sur les ressources humaines dans le secteur canadien de l'électricité?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis ravi, chers collègues, que nous menions cette étude. C'est important pour nous tous. Je représente une circonscription, Vaudreuil-Soulanges, qui ressent les effets des changements climatiques. J'ai fait part à ce comité à maintes reprises de la gravité de la situation. Nous avons connu des inondations sans précédent dans ma circonscription en 2017 et à nouveau en 2019. L'année dernière, une tempête de verglas a privé d'électricité des milliers de personnes dans ma collectivité pendant plusieurs jours.
Le mois dernier, monsieur le président, nous avons eu des records de pluie dans ma circonscription, avec 153 millimètres tombés en 24 heures. Pour vous donner une idée de l'ampleur du phénomène, le précédent record était de 96 millimètres. À cause de cela, les sous-sols de milliers de maisons ont été inondés. Le coût moyen est de 25 000 à 100 000 $ par sous-sol. De plus, notre chambre de commerce affirme actuellement que cela va nous coûter des dizaines de millions de dollars en dépenses personnelles pour ces propriétaires, mais aussi en frais d'assurance, et que les primes d'assurance vont augmenter.
Nous devons en parler, n'est‑ce pas? Nous devons parler de solutions. L'une de ces solutions est de construire un réseau moderne, propre, abordable et résilient. Malheureusement, nous n'avons pas l'accord de tous les députés et de tous les partis. Le Parti conservateur refuse encore aujourd'hui de reconnaître que les changements climatiques sont réels et, chaque année depuis neuf ans, il bloque toutes les initiatives que nous proposons pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et créer d'incroyables emplois syndiqués bien rémunérés de l'économie de demain.
Ma question est pour M. Callahan.
Je veux commencer par ceci. Je vais vous donner l'occasion de prendre la parole, parce que les conservateurs ont empêché le débat et la comparution de témoins à ce sujet. Je vais vous donner l'occasion de commenter le projet de loi , la Loi sur les emplois durables, et la façon dont ces mesures visant à soutenir les emplois durables aura une incidence sur les travailleurs — les travailleurs que vous représentez.
La Loi canadienne sur les emplois durables est un important pas en avant. J'encouragerais les membres du Comité à examiner la définition d'emplois durables, qui ne parle pas seulement d'être sur la bonne voie d'atteindre une économie carboneutre, mais aussi de mesures de la qualité de l'emploi. Il est notamment question d'emplois syndiqués. Elle fixe un objectif pour créer des emplois syndiqués dans un secteur carboneutre. Ce sont les deux parties de l'équation.
Elle apporte certaines choses importantes aux travailleurs syndiqués du pays. La plus importante est que les travailleurs ont voix au chapitre. Il y a le conseil du partenariat, qui réunira les voix des travailleurs et celles des employés, des experts et des représentants autochtones pour discuter de la manière dont nous bâtissons notre économie. Je pense qu'il est extrêmement important de permettre aux travailleurs d'exprimer leurs opinions en ce qui concerne leur avenir et ce qui les attend.
Bien entendu, l'autre élément qui sera important et que j'espère que tous les membres de ce comité appuieront, c'est les plans d'action.
Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, la mesure législative fait trois choses. Elle met sur pied un secrétariat. C'est excellent. Elle crée le conseil du partenariat que je viens de mentionner, qui donne aux travailleurs une voix. Elle crée ensuite ces plans d'action quinquennaux. Il appartiendra au gouvernement de s'asseoir à la table des négociations pour financer les plans d'action.
C'est exactement ce dont je parlais avec M. Angus il y a un instant, à savoir qu'il faut veiller à ce qu'il y ait de l'argent avec des conditions de former les travailleurs afin de garantir que lorsqu'ils travaillent dans ces projets, quels qu'ils soient, ils sont protégés par une carte syndicale, leur travail est sécuritaire et rémunéré équitablement et ils ont une voix au chapitre dans le cadre de négociations, de dialogues sociaux et ce genre de choses.
En ce qui concerne le projet de loi , c'est une mesure législative très importante pour définir ce à quoi l'avenir peut ressembler. Au final, il incombe au gouvernement de s'assurer d'apporter les soutiens financiers et politiques nécessaires pour offrir des formations et des investissements réels dans ce que sera l'économie.
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Merci, monsieur le président.
J'ai écouté le plaidoyer de mon collègue M. Schiefke sur les gestes difficiles qu'on devra poser pour vivre la nécessaire transition énergétique. Je suis toujours un peu éberlué par la naïveté de mes collègues libéraux.
Entre 2018 et 2024, le gouvernement libéral a investi 34 milliards de dollars, je dis bien 34 milliards de dollars, dans un seul projet d'hydrocarbures, soit un pipeline. Quant au plan ambitieux qui a été déposé pour l'électrification de façon générale, il représente un investissement de 40 milliards de dollars d'ici 2035. Imaginons qu'un extraterrestre arrive ici et qu'on lui dise qu'on veut vivre la transition énergétique, mais qu'on a investi 34 milliards de dollars sur six ans, de 2018 à 2024, dans un seul projet d'hydrocarbures, tandis que le projet qu'on présente comme étant ambitieux prévoit 40 milliards de dollars d'investissements d'ici 2035. Qui plus est, dans ce fameux projet ambitieux, il y a quand même de l'argent pour financer les stratégies de captation de carbone du secteur gazier et pétrolier. Je ne veux pas être méchant avec M. Schiefke, mais, si j'étais lui, je me garderais de faire la leçon aux autres.
Je vais conclure là-dessus rapidement. À court terme, si on veut déployer et renforcer notre réseau électrique, quels gestes pourrait-on poser?
Je vous demande à chacun une brève réponse.
Monsieur Jenkins, je vais vous adresser mes questions.
Dans une autre vie, avant de devenir député, j'ai travaillé pour la nation algonquine dans le Nord du Québec. L'une de mes tâches principales était d'organiser des barrages, car personne ne venait à la table. Les sociétés hydroélectriques ne venaient pas. Les entreprises minières et forestières ne venaient pas. La seule façon d'attirer l'attention à l'époque était de bloquer un projet.
J'ai été témoin d'une transformation incroyable. J'ai vu émerger un leadership extraordinaire, surtout avec les jeunes générations qui arrivent. Toutefois, je vois également des projets qui devraient aller de l'avant, mais qui ne progressent pas assez rapidement, en particulier pour les projets hydroélectriques d'énergie propre. Il y a encore une myriade de problèmes aux niveaux fédéral et provincial, et les accords de libre-échange entravent la capacité d'approvisionnement local.
Comment voyez-vous la situation actuelle en ce qui concerne la participation des Premières Nations dans l'énergie propre et la possibilité de bénéficier non seulement de la transformation de l'énergie dans les réserves, mais aussi dans les territoires traditionnels, afin qu'elles puissent s'intégrer dans un réseau plus vaste et obtenir des salaires durables et des emplois pour les membres de la communauté?
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Je suis d'accord avec vous pour dire que lorsque nous voyons le nombre de projets appartenant à des Autochtones et à des intérêts conjoints dans tout le pays et la vitesse à laquelle ils prennent de l'expansion à l'heure actuelle, nous pouvons constater qu'il y a une certaine harmonisation avec les communautés et entreprises autochtones et une volonté de détenir des parts de ces projets d'énergie propre d'envergure.
Nous suivons plus de 250 projets de production de taille moyenne à grande. Ces projets sont supérieurs à un mégawatt, et bon nombre d'entre eux sont supérieurs à 100 mégawatts. Ils se développent à un rythme de près de 30 % par an ces trois dernières années, en plus des grands projets de transmission dont ils sont propriétaires.
Les possibilités sont énormes. Bon nombre de nos programmes sont devenus des programmes destinés aux jeunes parce que les jeunes considèrent qu'il s'agit d'une possibilité de carrière viable. Les jeunes dans les communautés voient que les entreprises autochtones et les entreprises appartenant aux communautés investissent massivement dans ces industries.
De mon point de vue, c'est une occasion majeure de développement économique qui s'offre aux communautés autochtones dans l'ensemble des provinces et territoires du Canada, et l'une des plus grandes que nous ayons vues depuis longtemps. Je vois un très grand potentiel.
Certains des défis qui ont déjà été mentionnés sont notamment la stabilité quant à la réglementation. Je vais en évoquer un. De nombreux partenariats autochtones attendent toujours que les règles régissant les crédits de taxe sur les intrants, ou CTI, soient publiées, ce qui contribuera à la stabilité et à la sécurité, car ils sont prêts à aller de l'avant avec ces projets.
Ce n'est qu'un exemple où il faut vraiment reconnaître le niveau élevé d'investissements autochtones qui existe actuellement dans le secteur et le potentiel d'apporter une nouvelle main-d'œuvre qualifiée, si bien que nous devons vraiment accorder la priorité à la définition de ces paramètres.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Vous savez quoi? Ces ministres ont eu littéralement tout l'été pour préparer, espérons‑le, leurs plans et visions stratégiques pour leurs ministères respectifs. Comme nous le savons, il y a beaucoup de recoupements entre l'environnement et les ressources naturelles, et c'est pourquoi il est important que ces deux ministres comparaissent. La motion mentionne clairement leurs priorités dans le contexte du retour du Parlement et leurs mandats. Si nous supprimons le délai de 15 jours, nous pourrions nous retrouver à les recevoir pendant la prochaine année civile, parce que ce pourrait être « dès que cela est raisonnablement possible. » Ce serait bien d'avoir un échéancier clair comme de l'eau de roche.
Bien entendu, s'ils viennent dans 17 jours alors que nous demandons un délai de 15 jours, je ne pense pas que nous nous écrierons: « Eh bien, ils devront changer leur horaire pour notre échéancier. » À mon avis, si nous demandons un délai de 15 jours, mais qu'ils comparaissent deux jours plus tard, je suis à peu près certain que personne ne se fâchera. Or, si nous supprimons le délai, je pense que tout prétexte pour ne pas venir nous voir reportera leur comparution, si bien qu'ils finiront par ne jamais se présenter. Nous voulons éviter ce dénouement, alors je pense que nous pouvons laisser le délai tel quel, tout en étant conscients, comme je l'ai dit, que s'il faut 17 jours pour la comparution, le léger retard ne nous contrariera pas, n'est‑ce pas? Il y a un peu de latitude, mais je pense que nous devons nous en tenir à un échéancier prédéterminé pour nous assurer que les ministres viendront à notre comité et que leur comparution est prévue à notre calendrier. De cette façon, nous saurons avec certitude quand ils se présenteront et ce qu'ils font. Comme je l'ai dit, ils ont eu tout l'été pour mettre de l'ordre dans leurs priorités, alors il est temps que nous les entendions.
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Il est normal qu'un comité ne fixe pas d'échéancier prédéterminé pour les ministres en raison des nombreuses autres questions qu'ils doivent traiter. C'est en quelque sorte la norme que j'ai observée au fil des ans, donc je comprends la proposition de Mme Dabrusin.
Je pense qu'ils devraient venir le plus tôt possible, et j'envisage donc la situation sous deux angles. D'une part, plus l'étude sur TMX pèsera sur le gouvernement, plus elle leur fera du tort, alors si j'étais au gouvernement, j'en finirais le plus vite possible. Toutefois, si le gouvernement veut faire traîner les choses, je les ferai traîner à perpétuité.
Je vais donner un conseil politique à mes collègues: enlevez ce pansement aussi vite que possible. Je suggère que le greffier vérifie leurs disponibilités. Puis, si on essuie un refus, je proposerai une motion pour insister afin qu'ils comparaissent devant nous. Je suis prêt à procéder de bonne foi avec l'amendement, mais je veux que la question soit réglée.
Je sais que ce commentaire ne porte pas sur l'amendement, mais je veux poser cette question: est sur notre liste de témoins — y figure‑t‑elle toujours?