:
Quoi qu'il en soit, j'ai un peu d'information officielle à vous transmettre, après quoi nous pourrons entrer dans le vif du sujet, si tout le monde est d'accord.
Le Comité se réunit aujourd'hui pour entendre le ministre des Ressources naturelles et ses collaborateurs. Neuf fonctionnaires se joignent à nous à distance, alors merci à chacun des représentants du ministère qui sont ici avec nous.
Conformément à l'article 81(4) du Règlement, le Comité entreprend l'examen du Budget principal des dépenses de 2022-2023: crédit 1 sous la rubrique Administration du pipe-line du Nord, crédit 1 sous la rubrique Commission canadienne de sûreté nucléaire, crédit 1 sous la rubrique Énergie atomique du Canada, Limitée, crédits 1, 5 et 10 sous la rubrique Ministère des Ressources naturelles et crédit 1 sous la rubrique Régie canadienne de l'énergie.
Nous sommes tous bien au courant de la procédure et des règles qui régissent les comités, alors je m'abstiendrai de les répéter. Si vous êtes à la table, vous pouvez enlever votre masque. Si vous n'y êtes pas, veuillez le porter à moins de manger ou de boire activement. Vous êtes priés d'adresser vos observations à la présidence.
Nous essaierons de faire deux tours de questions. Le ministre doit partir à 18 heures. Les fonctionnaires ont dit qu'ils pouvaient rester au‑delà de cette heure, si nécessaire.
Chers collègues, nous disposons de trois heures à partir de l'heure où la séance a été ouverte, mais nous ne pouvons siéger au‑delà de 21 heures. Le plan est de passer en revue les crédits pertinents du Budget principal des dépenses. Il y a ensuite une motion dont nous devons discuter concernant le rapport sur le Budget principal des dépenses à la Chambre. L'intention, après cela, est de passer à huis clos pour, espérons‑le, avancer autant que possible, voire terminer notre étude sur le Fonds de réduction des émissions ce soir. Voilà le topo.
Sur ce, monsieur le ministre, si vous êtes prêt à commencer, je vous laisse la parole. Vous avez cinq minutes pour votre déclaration préliminaire. Nous entamerons ensuite la première série de quatre questions de six minutes chacune, puis nous verrons où nous en sommes à ce moment‑là.
Je vous cède la parole, monsieur le ministre. J'ai hâte d'entendre votre allocution.
C’est avec plaisir que je viens vous entretenir aujourd’hui du Budget principal des dépenses 2022-2023. Je tiens à souligner que je vous parle depuis les territoires traditionnels et ancestraux des peuples Tsleil-Waututh, Squamish et Musqueam.
Comme vous le savez très bien, les effets de l’injustifiable invasion russe en Ukraine s’étendent bien au‑delà de l’Europe: les répercussions déstabilisantes se font sentir sur les marchés énergétiques mondiaux. L’Europe nous a demandé de l’aide. Par conséquent, le Canada entend contribuer à la stabilisation des marchés énergétiques et travaille avec ses alliés à cerner des solutions à long terme. En fait, je serai à Berlin la semaine prochaine pour assister à la réunion des ministres de l’Énergie, du Climat et de l’Environnement du G7 dans le cadre de cet engagement continu.
Sinon, lorsque je me suis adressé hier au comité sur l’énergie et les ressources naturelles du Sénat américain, j’ai évoqué la nécessité de consolider la sécurité énergétique de notre continent, tout en bâtissant les chaînes de valeurs de l’avenir, dont celles des minéraux critiques et de l’hydrogène. À l’instar de nos alliés européens, bon nombre de nos partenaires du sud de la frontière ont décidé de se tourner vers nous pour profiter d’un approvisionnement stable en électricité propre et en solutions de carburants écologiques.
[Français]
Agir pour sécuriser notre approvisionnement énergétique tout en nous attaquant à la crise climatique est un exemple de la façon dont nous marchons et mâchons de la gomme en même temps.
[Traduction]
La sécurité énergétique est de plus en plus liée à l'énergie propre. Les autocrates n'arriveront jamais à déstabiliser nos marchés énergétiques si nous sommes approvisionnés par des carburants propres, des énergies renouvelables et des solutions efficaces de stockage. Comme l'a dit plus tôt ce mois‑ci la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, « c'est notre passage aux énergies renouvelables et à l'hydrogène qui nous rendra vraiment indépendants. Nous devons accélérer la transition verte. »
Je voudrais également souligner le rôle des hydrocarbures à l'avenir. Il ne faut pas oublier que la transition prendra du temps. Ensuite, il faut bien réfléchir à la façon dont nous pouvons jouer un rôle constructif pour remplacer le pétrole et le gaz russes à court et moyen terme. Enfin, il faut garder à l'esprit que dans un monde carboneutre, en 2050, on utilisera encore environ le quart de la production actuelle de pétrole et environ la moitié de la production actuelle de gaz, dans des applications sans combustion, comme les lubrifiants, les cires, etc. Cela signifie que les pays et les projets qui pourront produire du pétrole et du gaz à émissions de production pratiquement nulles seront les derniers producteurs à rester en affaires, d'où l'importance, une fois de plus, de réduire nos émissions.
[Français]
C'est dans ce contexte que nous demandons des autorisations budgétaires totales d'un peu plus de 3,6 milliards de dollars. Il s'agit d'une augmentation de 1,37 milliard de dollars, soit 61 %, par rapport au budget principal des dépenses de l'an dernier.
Les éléments clés qu'il contient aideront à libérer l'énorme capacité du Canada à innover et à construire une prospérité durable et à long terme alors que nous nous dirigeons vers un avenir carboneutre.
[Traduction]
Qu'il s'agisse des minéraux critiques, de foresterie, des investissements dans le nucléaire, des énergies renouvelables, d'efficacité énergétique, de la modernisation du réseau, de l'infrastructure de véhicules à émission zéro ou des technologies d'élimination du carbone, vous verrez dans tous ces investissements qu'on trouve dans le Budget principal des dépenses un point commun.
En appuyant l'immense capacité des Canadiennes et des Canadiens à innover et à saisir les occasions, nous agissons de manière à assurer une transition énergétique prospère qui entraînera la création d'emplois durables, l'avancement de la réconciliation avec les peuples autochtones et la mise à profit de possibilités économiques accrues dans les secteurs et les régions.
D'une perspective sectorielle, les possibilités viendront des nouveaux produits qui caractériseront un avenir à faibles émissions de carbone (comme les véhicules électriques, les technologies de batteries, les minéraux critiques, l'hydrogène et d'autres technologies propres). Ces possibilités viendront également des nouvelles utilisations d'anciens produits, comme en témoigne le programme Bitumen Beyond Combustion, mené en Alberta.
[Français]
Il s'agit notamment de notre hydroélectricité existante et fiable provenant de provinces comme le Québec et de notre industrie des minéraux critiques en pleine croissance qui est essentielle à la transition mondiale vers l’électrification et l’énergie propre.
[Traduction]
Parallèlement, les innovations dans les technologies canadiennes d'hydrogène sont stimulées par nos investissements. Pensons, par exemple, à la possibilité d'améliorer la sécurité énergétique en exportant de l'hydrogène propre en Europe et sur la côte est des États-Unis depuis Terre-Neuve-et-Labrador.
Ensemble, nous tiendrons les promesses que nous avons faites aux Canadiennes et Canadiens en luttant contre les changements climatiques, en revitalisant les écosystèmes et en mettant en place un avenir prospère où l'énergie sera propre, abondante et sécuritaire.
Comme je l'ai mentionné d'entrée de jeu, ces deux priorités sont interreliées. Prendre des actions éclairées et décisives maintenant nous permettra d'assurer la sécurité énergétique, la croissance propre et la prospérité du Canada pour les décennies à venir. C'est cette compréhension qui guide les investissements de notre gouvernement dans l'avenir des Canadiennes et des Canadiens.
[Français]
Je serai heureux d'en dire davantage sur ces éléments, et j'attends vos questions avec intérêt.
[Traduction]
Merci beaucoup de me permettre d'échanger avec vous aujourd'hui
:
Merci, monsieur McLean.
Bien sûr, j'ai toujours été engagé dans ce dossier. Nous travaillons d'arrache-pied pour nous assurer de créer un avenir propre et prospère pour les Canadiens, notamment grâce à des sources d'énergie abondantes et sûres.
Nous avons assurément travaillé très assidûment en ce sens avec les Américains, avec nos amis américains, au cours des derniers mois. D'ailleurs, j'étais justement à Washington la semaine dernière, pour rencontrer des gens du Département de l'Énergie, la secrétaire Granholm et des représentants de la Maison-Blanche à ce sujet.
Il est certain que nous cherchons des solutions à court terme pour le pétrole et le gaz, mais nous travaillons également sur les questions relatives à l'hydrogène et aux minéraux critiques, entre autres, dans une perspective à long terme.
Revenons à d'autres questions. La fermeture de la ligne 5 d'Enbridge, qui représente 540 000 barils par jour d'approvisionnement énergétique essentiel pour le continent, exacerbera les problèmes des chaînes d'approvisionnement énergétique de l'Amérique du Nord et fera augmenter le coût de l'énergie dans nos deux pays.
En octobre dernier, votre gouvernement a finalement pris au sérieux les initiatives du Canada, et l'ancien ministre a invoqué les termes du traité sur les pipelines de transit, rendant la position du Canada très claire. Aujourd'hui, les mêmes groupes d'intérêt qui sont à l'origine de cette poursuite se lancent dans une guerre juridique semblable par d'autres voies juridiques.
Monsieur le ministre, il s'agit de groupes d'intérêt avec lesquels votre gouvernement a joué à l'autruche pendant bien trop longtemps. Combien de temps faudra‑t‑il laisser traîner ce litige pour que vous preniez à nouveau clairement position au nom du Canada?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence, monsieur le ministre.
Pas une journée ne passe sans que je reçoive des courriels ou des messages sur les médias sociaux de mes concitoyens au sujet du prix de l'essence, qui est à plus de 2 $ le litre.
Je vais vous poser une question fort simple.
Selon vous, connaissant les marges de raffinage dont nous pourrons reparler un peu plus tard, est-ce indécent de voir le gouvernement soutenir des multimilliardaires du secteur pétrolier alors que les gens de la classe moyenne sont en train de voir leurs richesses transférées dans les mains de ces multimilliardaires?
:
Je suis désolé, mais j'ai peu de temps. Je comprends tout ce mécanisme, mais voici ce sur quoi je veux attirer votre attention.
Je revois, dans votre budget, un montant de 384 millions de dollars pour le Fonds de réduction des émissions, lequel était très problématique. On n'a qu'à se référer au commissaire à l’environnement et au développement durable. On parle de 384 millions de dollars pour les pétrolières, précisément.
M. Éric Pineault, professeur et économiste à l'Institut des sciences de l’environnement, est venu dire au Comité que ce programme était peut-être légitime en 2021, pendant la crise, parce que le baril de pétrole se négociait à 64 $. Or aujourd'hui, le baril de pétrole se négocie aux alentours de 128 $, ce qui est quasiment le double.
J'aimerais vous parler des marges de raffinage, monsieur le ministre. En 2008, on parlait d'une marge de raffinage de 9,4 cents. Aujourd'hui, on parle de 48,2 cents. Cela suppose que les pétrolières sont en train de s'en mettre plein les poches et que les gens qui paient cela sont ceux de la classe moyenne.
Quand les gens de la classe moyenne voient que vous donnez aux pétrolières 384 millions de dollars uniquement pour réduire leurs émissions, pouvez-vous comprendre que certaines personnes soient fâchées?
:
Je comprends tout cela. Ce que je vous dis, c'est que les multimilliardaires du secteur pétrolier n'ont pas besoin de l'argent public pour faire ce qu'ils doivent faire, c'est-à-dire réduire leurs émissions.
Je vais vous donner une troisième chance.
Le budget prévoit 2,6 milliards de dollars pour la captation de carbone. Je vois que vous allez donner 384 autres millions de dollars au Fonds de réduction des émissions, à des entreprises comme Suncor, qui a fait un bénéfice net de 2,95 milliards de dollars au cours du dernier trimestre; à Imperial Oil, qui a fait un profit de 1,17 milliard de dollars, son meilleur en 30 ans; à TC Energy, qui a fait un profit de 1,1 milliard de dollars; et à Chevron, qui a réussi à quadrupler ses profits au cours du dernier trimestre.
Vous allez donner à ces entreprises une part de financement public complètement indécente, alors que la classe moyenne se saigne, alors que des gens qui travaillent dans le camionnage, dans l'industrie du taxi et en agriculture se saignent, n'auront probablement pas de vacances cet été et verront leurs profits fondre au soleil. Pendant ce temps, vous allez donner cet argent public à des multimilliardaires.
Pouvez-vous comprendre que c'est indécent?
:
Je vous apprécie beaucoup, monsieur Wilkinson, mais ce n'est pas une réponse.
C'est complètement indécent. Vous parlez de l'aluminium, mais l'argent qui est donné pour soutenir l'aluminium carboneutre est une poussière dans votre œil comparativement à ce qui est fourni au secteur gazier et pétrolier.
Dans la même semaine où des gens m'appelaient pour me dire que leurs vacances venaient de tomber à l'eau, parce qu'ils doivent payer un prix de fou l'essence qui leur sert à se rendre au travail, j'ai vu passer une garantie de prêt de 10 milliards de dollars pour soutenir une infrastructure qui sert uniquement au secteur gazier et pétrolier, ainsi que 2,6 milliards de dollars en stratégie de captation de carbone qui servira uniquement au secteur gazier et pétrolier. Aujourd'hui, dans les crédits supplémentaires, je vois 384 millions de dollars. Si on met cela bout à bout et qu'on présente cela à M. et Mme Tout‑le‑Monde, il y a de quoi faire une crise d'apoplexie.
Ne devrait-il pas y avoir un mécanisme pour que ces multimilliardaires du secteur gazier et pétrolier ne puissent pas passer la gratte dans l'argent public quand tout le monde doit se contraindre à faire des efforts et quand que tout le monde va être pénalisé par la hausse des prix de l'essence?
Ne pensez-vous pas à un mécanisme pour mettre fin au soutien financier à ces gloutons de l'argent public?
Je suis ravi de vous revoir, monsieur le ministre. Vous êtes toujours le bienvenu à notre comité. Nous avons eu de nombreuses discussions, vous et moi, sur la nécessité de bien faire les choses. C'est pourquoi j'ai demandé de siéger à ce comité. Se tromper, à mon avis, pour moi n'est pas une option.
Le professeur Kevin Anderson, qui a préparé le rapport du Tyndall Centre sur la crise climatique, a témoigné devant notre comité. Il a dit que « pour avoir une chance sur deux » d'atteindre l'objectif de 1,5°C, le Canada et les autres pays producteurs de pétrole et de gaz riches doivent réduire leur production de « 74 % d'ici à 2030 » — soit d'ici sept ans — et l'éliminer « complètement d'ici à 2034 ».
D'après vos discussions avec le personnel de votre ministère, diriez-vous qu'il a raison ou qu'il exagère?
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Ce serait bien, mais en lisant le budget, je ne sens vraiment pas de sentiment d'urgence. Je vois beaucoup d'aspirations.
On y indique qu'il y aura un nouveau crédit d'impôt, et que le ministère des Finances « collaborera avec des experts pour [l'établir] ». La partie « Élargir le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone » débute par « [u]ne collaboration accrue en matière d’action climatique entre tous les ordres de gouvernement [...] ». Dans la partie intitulée « Renforcer les capacités pour appuyer l'approvisionnement écologique », on indique que Services publics et Approvisionnement Canada « élaborera de nouveaux outils, lignes directrices et cibles ». Ce que je veux dire, c'est qu'il s'agirait d'un excellent budget si nous étions en 2004 — en 2006, c'était la période Harper, et son gouvernement ne s'intéressait pas à la question du climat —, en 2015 ou en 2019.
Soit c'est un code rouge pour l'humanité, soit c'est le statu quo. Pourquoi est‑ce que je vois des aspirations dans le libellé? On ne dit pas ici que « oui, c'est un code rouge et il nous reste très peu de temps ». Je ne sens pas que vous avez le sentiment que le temps presse. Je vois beaucoup de « oui, nous allons tenir des consultations, rencontrer des spécialistes, discuter avec les gens, et arriver à cet avenir meilleur ».
Pourquoi ne nous dit‑on pas exactement où vont ces investissements, combien de temps il faudra et ce que nous allons faire pour y parvenir? Soit c'est une urgence, soit ce n'est pas vrai.
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J'ai une question brève, alors. Je vais essayer d'en poser deux ou trois.
Monsieur le ministre, vous avez voté contre la motion de l'opposition présentée par les conservateurs qui vise à prendre des mesures pour que le gaz naturel canadien soit exporté vers l'Europe afin de remplacer le gaz russe. La semaine dernière, on apprenait que votre ministère avait contacté Pieridae au sujet du projet du terminal de GNL proposé à Goldboro en Nouvelle-Écosse. L'article citait même le PDG de Pieridae, qui a dit que le gouvernement fédéral pourrait offrir un soutien réglementaire et financier.
Bien que je salue ce nouvel enthousiasme à l'égard de la construction de projets de GNL, je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez voté contre notre motion d'opposition compte tenu de ce dénouement. Votre nouvelle position consiste‑t‑elle à offrir un soutien réglementaire et financier pour des projets de GNL, étant donné qu'il vous reste, à son avis, des obstacles à franchir sur trois plans? Il s'agit de la réconciliation avec les Premières Nations; du besoin de trouver un nouveau partenaire pour l'ingénierie, l'approvisionnement, la construction et la mise en service; et de la nécessité d'apporter des améliorations aux pipelines existants, ce que nous demandions au départ. Pouvez-vous répondre à cette question?
:
Aux représentants du ministère, nous espérons pouvoir vous garder avec nous pendant 15 minutes, c'est‑à‑dire pour une série de questions de cinq minutes, qui sera suivie d'une autre série de questions de cinq minutes et de deux séries de questions de deux minutes et demie chacune.
Monsieur Hannaford, je sais que huit membres de votre équipe vous accompagnent. Au lieu de prendre le temps de présenter tout le monde, je pense que nous pouvons utiliser la liste des personnes présentes. Si vous souhaitez rediriger des questions à un ou des membres de votre équipe, n'hésitez pas à le faire.
J'aimerais remercier tous les représentants de leur patience avec les votes et les retards au début et à la fin de la réunion. Nous vous sommes reconnaissants.
Nous entamons maintenant la première série de questions de cinq minutes avec M. Maguire.
Monsieur Maguire, vous avez la parole.
:
Je vous remercie beaucoup de votre question.
Les minéraux critiques revêtent certainement une énorme importance stratégique. Ce fait a été reconnu dans le Budget, car 3,8 milliards de dollars ont été affectés à la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques. Cela s'ajoute au financement antérieur reflété dans le Budget principal des dépenses, et cela permettra la création d'un centre d'excellence pour les minéraux critiques. Ce centre d'excellence sera la pièce maîtresse de l'élaboration et de la mise en œuvre de notre stratégie sur ces minéraux.
Comme l'a dit l'honorable députée, il sera essentiel de concentrer nos efforts là où nous le pouvons, afin de soutenir les chaînes d'approvisionnement canadiennes et celles de nos alliés, et de travailler en étroite collaboration avec ces alliés, avec le secteur privé et avec les collectivités autochtones pour veiller à ce que l'exploitation de ces ressources s'effectue de façon responsable et de manière à permettre la réconciliation avec les peuples autochtones, ainsi que leur autodétermination. C'est la raison pour laquelle une partie du financement vise notamment notre programme de partenariats avec les Autochtones et le financement du Bureau des partenariats avec les Autochtones.
Nous devons également travailler en étroite collaboration avec nos alliés et avec les groupes de l'industrie tout au long de l'évolution de cette politique.
Je vous remercie.
J'aimerais poser une petite question à M. Hannaford.
Tout à l'heure, j'ai entendu le ministre nous donner une définition — ce que nous n’avions jamais eu — d'une subvention inefficace aux énergies fossiles. Il m'a répondu que ce sont toutes les subventions qui accélèrent la production et l'exportation. Je suis assez content d'avoir finalement une définition.
Monsieur Hannaford, cela signifie-t-il que le Fonds de réduction des émissions et, du même coup, les 2,5 milliards de dollars pour la captation de carbone sont des subventions qui n'accélèrent pas l'exportation et la production?
Peut-on dire que, aux fins du ministère, ce serait des subventions qui n'accélèrent pas l'exportation et la production?
:
Pardon, je vais essayer d'être plus clair. C'est l'un de mes problèmes: parfois, je ne suis pas clair.
Je peux juste vous dire que, quand nous avons étudié le Fonds de réduction des émissions, on nous a dit à de nombreuses reprises qu'il ne fallait pas plafonner la production, mais les émissions. Je pense donc que, si on ne plafonne pas la production, le Fonds de réduction des émissions vient l'accélérer.
Seriez-vous d'accord avec moi pour dire que, en réduisant les émissions du secteur, le Fonds peut accélérer la production?
Il est possible d'en produire plus avec moins d'émissions.
:
Merci, monsieur le président.
Et merci à vous, monsieur Angus.
Je veux savoir des fonctionnaires le genre de conseils qu'ils donnent au ministre, si on se fie à quelques-unes de ses déclarations.
La première question concerne l'annonce de l'atteinte de l'objectif de la carboneutralité d'ici 2050, par opposition à l'augmentation moyenne mondiale de la température de pas plus de 1,5 °C que réclame le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. À la COP26, un certain nombre d'États plutôt discrets ont affirmé que l'écart entre cette température et 2 °C équivalait à une sentence de mort contre eux.
Quelqu'un, au ministère, dit‑il au ministre que la carboneutralité d'ici 2050 équivaut à 1,5 °C?
:
Chers membres, voici la question: Ai‑je votre consentement unanime pour mettre aux voix, dans une motion, le Budget principal des dépenses?
Êtes-vous tous d'accord?
Des députés: Oui.
Le président: Voyons d'abord les crédits.
Les crédits 1 sous la rubrique « Énergie atomique du Canada limitée », 1 sous la rubrique « Régie canadienne de l'énergie », 1 sous la rubrique « Commission canadienne de sûreté nucléaire », 1, 5 et 10 sous la rubrique « Ministère des Ressources naturelles » et 1 sous la rubrique « Administration du pipe-line du Nord », moins les sommes votées au titre des crédits provisoires, sont‑ils adoptés?
ÉNERGIE ATOMIQUE DU CANADA LIMITÉE
ç
Crédit 1 — Paiements à la société pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........1 174 652 615 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
RÉGIE CANADIENNE DE L'ÉNERGIE
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........90 160 129 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION CANADIENNE DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........40 818 583 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........722 418 907 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital..........36 640 886 $
ç
Crédit 10 — Subventions et contributions..........2 245 355 494 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés avec dissidence.)
ADMINISTRATION DU PIPE-LINE DU NORD
ç
Crédit 1 – Dépenses du programme..........540 000 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
:
Dois‑je faire rapport du Budget principal des dépenses 2022‑2023, moins les sommes votées au titre des crédits provisoires, à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Merci.
Chers amis, nous devons maintenant nous retirer à huis clos, dans l'espoir que ce sera court. Nous pouvons dépasser 20 heures, mais je voudrais examiner les recommandations pour le Fonds de réduction des émissions. Il en subsiste deux dans le rapport principal, trois de M. Angus et deux de M. Simard. J'espère également que nous pourrons examiner un court projet de conclusion et trois graphiques.
Sur ce, je suspends les travaux, le temps, deux ou trois minutes, de rappeler nos analystes.
[La séance se poursuit à huis clos.]