Bienvenue à la 72e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration. Je suis désolée du retard causé par les votes.
Aujourd'hui, nous poursuivons notre étude sur le système d'exploitation ciblant certains étudiants internationaux.
Avant de commencer, je tiens à informer les membres du Comité qu'étant donné l'heure et la non-disponibilité des services pour cette réunion après 18 h 15, j'ai demandé au greffier d'annuler la deuxième partie, puisque le deuxième groupe de témoins devait comparaître à distance. J'ai gardé le premier groupe de témoins, puisqu'ils sont ici en personne.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à deux hauts fonctionnaires de l'Agence des services frontaliers du Canada, soit M. Aaron McCrorie, vice-président, Renseignement et exécution de la loi, et M. Carl Desmarais, directeur général, Exécution de la loi.
Merci et bienvenue. Nous sommes désolés du retard et de vous avoir fait attendre près d'une heure.
Vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions. Allez‑y, s'il vous plaît.
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Bonjour, madame la présidente. C'est un plaisir d'être ici. Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter aujourd'hui des problèmes liés aux documents frauduleux pour étudiants.
J'aimerais vous donner un aperçu du mandat de l'ASFC en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, ou LIPR, en matière de protection de l'intégrité du système d'immigration.
L'admission des étudiants internationaux au Canada est une responsabilité partagée entre l'ASFC, IRCC et la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, ou CISR. Le système comprend divers niveaux de protection pour assurer l'intégrité de notre système d'immigration.
Premièrement, aux termes de la LIPR, les demandeurs ont l'obligation de répondre véridiquement à toutes les questions concernant la demande d'immigration. Ils sont aussi responsables de l'ensemble des renseignements et documents contenus dans leur demande.
Deuxièmement, IRCC est responsable de l'examen, de la validation et de l'approbation des demandes de permis d'études provenant de l'étranger. La semaine dernière, vous avez entendu parler des efforts mis en œuvre par le ministère pour lutter contre les documents frauduleux.
Troisièmement, l'ASFC vérifiera l'admissibilité des demandeurs au point d'entrée et délivrera le permis d'études lorsqu'elle aura validé l'admissibilité du demandeur.
Enfin, l'ASFC mène des enquêtes intérieures fondées sur les renseignements au sujet de possibles cas de fraude. Dans le cadre de ces enquêtes, l'ASFC est chargée de collecter des renseignements pour cerner les tendances préoccupantes et, en fonction de ces tendances, de recueillir des éléments de preuve et d'évaluer, au cas par cas, la possibilité d'une interdiction de territoire. L'ASFC présente ces allégations à la CISR.
La CISR, qui est un tribunal indépendant, instruira l'affaire, examinera la preuve présentée par les deux parties et rendra une décision quant à l'admissibilité. Si le demandeur est jugé interdit de territoire, la CISR a la responsabilité de rendre une mesure de renvoi.
La Loi et la jurisprudence sont claires. Toute personne qui fait une fausse déclaration pour entrer au Canada ou y demeurer enfreint la LIPR et risque d'être expulsée du pays. Il existe toutefois d'autres mesures d'atténuation. Toute personne visée par une mesure de renvoi a accès à l'application régulière de la loi et dispose de divers recours pour contester une mesure de renvoi, et peut en outre s'adresser à la Cour fédérale. Comme nos collègues d'IRCC l'ont indiqué la semaine dernière, divers outils existent pour rétablir le statut et surseoir à des mesures de renvoi, notamment le permis de séjour temporaire. Une fois que la CISR a déterminé qu'un demandeur est interdit de territoire et que tous les recours sont épuisés, l'ASFC a l'obligation, aux termes de la Loi, de renvoyer les ressortissants étrangers le plus rapidement possible.
Comme le Comité le sait, un certain nombre d'enquêtes en vertu de la LIPR sont en cours dans des dossiers de fausses déclarations concernant des étudiants. En 2018, dans le cadre de son enquête sur des groupes criminels organisés, l'ASFC a appris que certains étudiants ne fréquentaient pas un établissement d'enseignement et étaient impliqués dans des activités criminelles et des gangs. Cela a mené à de nouvelles enquêtes qui, grâce aux signalements reçus du public en 2020, nous ont permis en fin de compte de découvrir plus de 2 000 cas pour lesquels des documents frauduleux pourraient avoir servi à obtenir un visa d'étudiant.
Nous avons examiné ces cas en collaboration avec IRCC. Vous pouvez constater que les niveaux de protection fonctionnent. Comme nos collègues d'IRCC l'ont indiqué la semaine dernière, le nombre de cas d'intérêt liés à des demandes de permis d'études a été réduit de 2 000 à 1 485. De ce nombre, 970 demandes ont été refusées et 440 demandes ont été approuvées, ce qui donne une indication du nombre possible de ces étudiants qui sont au Canada. Un peu plus de 300 de ces 440 demandes sont considérées comme préoccupantes. À titre comparatif, 817 000 permis d'étudiant ont été délivrés depuis 2020.
Jusqu'à maintenant, les enquêtes ont révélé que près de la moitié des 300 étudiants étaient d'authentiques étudiants venus étudier au Canada. Quant au reste, nous n'avons aucune preuve démontrant que ce sont effectivement des étudiants, de sorte que ces dossiers devront faire l'objet d'une enquête plus approfondie. Nous avons découvert des cas d'individus qui se sont livrés à des activités criminelles.
Comme annoncé la semaine dernière, un groupe de travail de fonctionnaires d'IRCC travaille en étroite collaboration avec l'ASFC pour identifier les étudiants authentiques en examinant les circonstances propres à chaque dossier. Nous suspendons la mesure de renvoi pour les dossiers faisant l'objet d'un examen. Les personnes reconnues comme des étudiants authentiques se verront délivrer un permis de séjour temporaire leur permettant de poursuivre leur séjour au Canada. D'autres continueront de bénéficier des mécanismes d'application régulière de la loi et des protections existantes.
Le mandat de l'ASFC en vertu de la LIPR consiste à maintenir l'intégrité du système d'immigration canadien. Cela permet au gouvernement de protéger les 250 000 étudiants qui choisissent de venir au Canada chaque année en leur offrant une voie d'accès honnête et équitable. Travailler avec des partenaires comme IRCC et la CISR nous assure d'avoir un système rigoureux, juste et humain.
Merci. C'est avec plaisir que nous répondrons aux questions des membres du Comité.
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Le nombre de 700 est un peu mystérieux. Nous ne savons pas d'où il vient. Comme je l'ai mentionné, lorsque nous avons lancé cette enquête, nous avons relevé environ 2 000 dossiers préoccupants. Nous avons ensuite travaillé avec nos collègues d'IRCC pour affiner davantage nos recherches. C'est à ce moment que nous avons recensé 1 485 demandeurs de permis d'études qui pourraient s'être servi de documents frauduleux.
Ce constat a entraîné l'annulation d'environ 900 permis d'études. Nous avons établi l'identité d'environ 440 demandeurs dont le permis avait été approuvé et qui se trouvaient ici au pays. Cette découverte nous a permis de cerner les quelque 300 personnes qui étaient peut-être munies de documents frauduleux et qui nous préoccupent.
Je tiens vraiment à faire une mise en garde au sujet des nombres, parce que l'enquête est en cours, et ils pourraient donc changer. De ce nombre, environ 50 % semblent être de véritables étudiants. Certains ont déployé des efforts réels et concertés lorsqu'ils sont arrivés à l'établissement, où ils ont découvert qu'ils n'avaient pas été admis au collège ou à l'université. Ils ont réalisé des efforts réels et intenses pour rétablir leur statut d'étudiant et devenir des étudiants.
Je le répète: les chiffres vont fluctuer, mais dans 45 à 50 % des cas, nous n'avons aucune indication que la personne a tenté de fréquenter l'école. Nous allons examiner ces cas de plus près pour comprendre quelles sont les circonstances exactes. De plus, je dirai qu'environ 3 % des dossiers, soit 10 sur 300, impliquent des personnes qui se livraient à un comportement criminel.
Ces nombres pourraient également se chevaucher. Je tiens à souligner qu'ils sont sujets à changement, mais c'est exactement le mandat du groupe de travail qu'IRCC a mis sur pied. Il s'agira d'examiner ces 300 dossiers et de définir le statut exact de chaque personne.
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Voilà pourquoi il est important de parler des niveaux de défense. Nos collègues qui ont comparu devant vous la semaine dernière ont parlé des efforts déployés par IRCC au pays et à l'étranger. Nous contribuons aux efforts de défense en menant des enquêtes au Canada. Nous aimons à penser que notre travail est axé sur le renseignement. Nous disposons d'une fonction à cet effet qui tente de trouver des informations, de repérer des tendances ou des préoccupations et d'utiliser les informations recueillies aux fins d'enquête.
Nous menons deux types d'enquêtes. Il y a d'abord les enquêtes administratives liées à la réglementation, puis les enquêtes criminelles qui sont principalement axées sur les auteurs de tentatives de fraude à grande échelle et ceux qui facilitent la fraude au lieu des victimes de tels crimes.
Voilà pour les niveaux de défense. Ils évoluent constamment, car nous les peaufinons et nous nous améliorons en détection de fraude. Ceux qui veulent profiter de notre système chercheront d'autres façons de contourner les mesures existantes. Chaque cas nous apprend des choses, et nous continuons à déployer des efforts et à affiner nos mesures.
Les étudiants ont la responsabilité initiale de remplir leurs documents. S'ils pensent être victimes de fraude, ils doivent nous le signaler afin que nous puissions prendre d'autres mesures.
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C'est fantastique. Je pense qu'il est très important d'offrir ce genre de formation au sein de l'appareil gouvernemental.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a de la fraude chez les étudiants, et ce n'est pas la première fois que des étudiants en sont les victimes. Par le passé, je pense que c'est arrivé à certains étudiants en provenance d'Haïti ou d'Afrique francophone.
Pourtant, aujourd'hui, on se retrouve au Comité pour parler d'une histoire qui est désastreuse pour beaucoup d'étudiants en provenance de l'Inde. De façon soudaine, le gouvernement met en place des mesures spécifiques concernant le dossier qui nous occupe, en vertu du fait que ces étudiants ont été victimes de fraude.
Comment se fait-il que, par le passé, quand ce genre de choses est arrivé à des étudiants provenant d'Afrique et d'Haïti, entre autres, le gouvernement n'ait mis en place aucune mesure spécifique? Comment analysez-vous cela? N'est-ce pas justement une preuve qu'il y a une discrimination envers des étudiants qui proviennent d'autres pays par rapport à des étudiants qui proviennent de l'Inde? Comment voit-on cela présentement?
Madame la présidente, j'aimerais soulever une question de privilège. Vous vous rappellerez que j'ai signalé la question et les divergences associées au communiqué de presse. Je suis très troublée par cette situation. Je sais que vous avez depuis transmis un courriel à tous les membres du Comité pour leur fournir votre explication. Toutefois, à mon avis, cette explication ne règle pas le problème.
Pour vous mettre en contexte, le 5 juin, j'ai proposé la motion suivante:
Que, suite aux reportages selon lesquels des étudiants internationaux admis au Canada avec des permis d'études valides se sont vus délivrer des lettres d'acceptation frauduleuses par des consultants en immigration et risquent maintenant l'expulsion, le Comité publie un communiqué de presse pour condamner les actions de ces « consultants fantômes » frauduleux et demande à l'Agence des services frontaliers du Canada de suspendre immédiatement les expulsions en cours de ces étudiants internationaux, de renoncer à l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations et de fournir une autre voie d'accès au statut permanent [...] ou un programme de régularisation à grande échelle [...]
La motion a par la suite été modifiée par Sukh Dhaliwal afin d'y ajouter ceci: « [...] et que le comité invite le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (une heure), le ministre de la Sécurité (une heure) et leurs fonctionnaires (une heure pour chaque ministère) à venir expliquer la situation (total de quatre heures). » L'amendement a été adopté à l'unanimité.
À la suite de ce débat, un député conservateur, Brad Redekopp, a proposé un amendement visant à remplacer le passage suivant de ma motion: « [...] fournir une autre voie d'accès au statut permanent pour les personnes concernées[...] » par celui‑ci: « [...] fournir une voie à suivre pour présenter une nouvelle demande de résidence permanente pour les personnes concernées [...] » Je me suis opposée à cet amendement. Après un débat, nous avons tenu un vote par appel nominal et l'amendement a été rejeté. La discussion s'est poursuivie, mais au bout du compte, la motion qui a été adoptée à l'unanimité était la mienne, avec l'amendement proposé par M. Dhaliwal. Je ne m'étendrai pas trop sur le libellé. J'en ai déjà parlé aux fins du compte rendu.
Le 14 juin, une semaine après l'adoption de la motion, le greffier a transmis aux membres du Comité une copie du communiqué de presse. À ma grande déception, les mots utilisés dans le communiqué ne reflétaient pas ceux de la motion qui avait été adoptée. En fait, on avait mal interprété la motion qui avait été adoptée. Certains renseignements ne faisaient pas partie de la motion. On pouvait notamment lire que le Comité allait entreprendre une étude sur le sujet.
De plus — et de façon plus importante, à mon avis —, le communiqué avait omis certains passages importants, voulant que le gouvernement suspende l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations et qu'il fournisse une autre voie d'accès au statut permanent aux étudiants internationaux. Il était évident que certains choix éditoriaux avaient été faits dans le cadre de la rédaction du communiqué de presse.
Madame la présidente, le 19 juin, après que je vous ai fait part de la situation, vous avez transmis un courriel aux membres du Comité dans lequel vous fournissiez l'explication suivante:
Le texte a été rédigé dans l'intention de présenter un communiqué de presse cohérent, précis et fidèle à la motion adoptée par le Comité le 7 juin en fonction des renseignements qui étaient disponibles à ce moment‑là. En tant que présidente, j'ai approuvé cette ébauche et j'ai demandé au personnel de la publier.
Vous avez ensuite dit qu'il était regrettable que les membres du Comité ne soient pas tous satisfaits de la forme finale du communiqué de presse.
Ce qui est clair, madame la présidente, c'est que vous avez demandé que l'on publie ce communiqué de presse et qu'il ne reflète pas l'orientation du Comité. Comme je l'ai fait valoir, il omettait certains renseignements critiques. Il interprétait d'autres renseignements que vous jugiez valides.
Ainsi, je crois que l'on a bafoué le privilège de tous les membres du Comité. D'autres communiqués de presse ont été publiés par le passé. Par exemple, mon bon collègue, M. Brunelle-Duceppe, qui est assis à côté de moi, a présenté une motion au sujet des Ouïghours. Le libellé et l'intention de la motion se reflétaient tout à fait dans le communiqué de presse. Ce communiqué ne contenait aucun langage éditorial; il n'omettait aucun renseignement critique, contrairement à ce qui s'est produit dans le cas de ma motion. C'est pourquoi je crois qu'il y a eu atteinte au privilège et je demande réparation.
Au sujet du rôle de la présidence, le chapitre portant sur les privilèges et les immunités énonce ceci:
Contrairement au Président de la Chambre, le président d'un comité n'a pas le pouvoir de réprimer le désordre ou de statuer sur des questions de privilège. Si un député veut soulever une question de privilège au cours des délibérations d'un comité ou s'il survient en comité un incident qui s'apparente à une violation de privilège ou à un outrage, le président du comité permettra au député d'intervenir pour soulever la question de privilège ou, dans le cas d'un incident, suggérera que le comité examine la question.
Il énonce ensuite ceci:
Un président de comité n'est toutefois pas habilité à juger s'il y a eu atteinte à un privilège ou outrage. Le rôle d'un président de comité, dans ces circonstances, consiste à déterminer si la question soulevée touche bel et bien au privilège parlementaire ou s'il s'agit plutôt d'un rappel au Règlement, d'un grief ou d'une question devant faire l'objet d'un débat. S'il est d'avis que l'intervention du député a trait à un rappel au Règlement, à un grief ou à une question devant faire l'objet d'un débat, ou que l'incident relève de la compétence du comité, il peut prendre une décision en conséquence, en la motivant. Le comité ne peut plus traiter l'affaire comme s'il s'agissait d'une question de privilège. Un député qui serait en désaccord avec la décision du président pourrait en appeler au comité [...] Le comité peut ainsi décider de maintenir ou d'infirmer la décision du président.
Madame la présidente, je crois — et cela m'attriste énormément — qu'il y a eu atteinte au privilège d'un membre du Comité. Je ne prends pas plaisir à soulever cette question aujourd'hui, mais je suis très contrariée. Nous avons débattu de la question. Je croyais que le processus allait suivre son cours, mais le résultat final n'est pas celui auquel je m'attendais.
Je suis prête à présenter une motion en anglais et en français, madame la présidente, si vous reconnaissez qu'il y a bel et bien eu atteinte au privilège.
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Nous reprenons les travaux.
J'aimerais vous faire part de ma décision au sujet de la question soulevée par Mme Kwan.
Le 7 juin 2023, le Comité a adopté une motion afin de publier un communiqué de presse au sujet des étudiants internationaux victimes de fraude. La motion présentait le message qui devait être transmis dans le communiqué de presse, mais n'exigeait pas la publication d'une formulation précise et inchangée.
Comme c'est habituellement le cas, nous avons préparé une ébauche en fonction des meilleurs renseignements dont nous disposions à ce moment‑là et dans le but de respecter le contenu de la motion. La présidence a usé de son pouvoir de discrétion en bonne et due forme pour approuver l'ébauche en fonction de son interprétation de la motion. Bien que je reconnaisse que certains membres ne sont pas satisfaits de la forme finale du communiqué de presse et que je vais tâcher d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise à l'avenir en consultant au préalable le Comité, l'ordre du Comité a néanmoins été dûment exécuté. Par conséquent, la question soulevée par la députée ne porte pas sur le privilège.
C'est ma décision.
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Merci, madame la présidente.
Je présente la motion suivante:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre des communes de la possibilité d'une atteinte au privilège par suite de la publication par le comité, le 14 juin 2023, d'un communiqué de presse qui modifie le libellé de la motion adoptée à l'unanimité le 7 juin 2023 en éditorialisant le contenu de la motion, en ajoutant des renseignements supplémentaires qui ne faisaient pas partie de la motion originale et en omettant carrément de l'information, y compris l'appel spécifique à renoncer à l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations; la motion demandait spécifiquement à la commission de publier un communiqué de presse pour "condamner les actions de ces "consultants fantômes" frauduleux et demander à l'Agence des services frontaliers du Canada de suspendre immédiatement les expulsions en cours de ces étudiants internationaux, de renoncer à l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations et de fournir une autre voie d'accès au statut permanent pour les personnes concernées, comme le processus de demande pour raisons humanitaires ou un programme de régularisation à grande échelle" ce qui n'a pas été fidèlement reflété dans le contenu du communiqué de presse publié.
Je vais vous en parler très brièvement.
Je n'aime pas ces manœuvres procédurales. Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas l'habitude de m'y adonner. La situation ne me réjouit pas, mais je crois qu'il faut procéder de la sorte pour préserver le travail du Comité, puisque nous avions adopté une motion à l'unanimité.
Votre explication, madame la présidente, est déficiente. Elle ne reconnaît même pas le fondement même de cette incohérence. Il ne s'agit pas d'une question d'interprétation si la motion demande très clairement de reconnaître l'inadmissibilité et d'y renoncer.
Nous avons débattu de la question en vue de rendre le programme de régularisation à grande échelle disponible et d'offrir une autre voie d'accès au statut permanent aux étudiants. Nous en avons débattu et le communiqué de presse ne reflétait pas nos discussions. Il s'harmonisait plutôt largement aux mesures désignées par le gouvernement.
Ce n'est pas acceptable. C'est pourquoi je propose cette motion.
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Merci, madame la présidente.
J'ai quelques observations à faire sur cette motion.
Je suis d'accord avec Mme Kwan. Dans sa motion, elle explique que, dans le cadre de nos discussions, nous avions convenu de certaines choses. Nous voulions apporter certains changements à la motion. Bien honnêtement, nous n'étions pas très heureux de la version définitive de la motion, mais c'était mieux que rien, alors nous l'avons adoptée à l'unanimité, comme l'a fait valoir Mme Kwan. Ce n'était pas exactement ce que nous voulions, mais c'était assez proche, alors nous avons accepté la motion.
Je suis d'accord avec elle lorsqu'elle dit que le communiqué de presse ne reflétait pas ce qui avait été adopté par le Comité. Je peux aimer ou ne pas aimer ce que je lis dans le communiqué de presse, mais le point n'est pas là. Le point, c'est que le Comité a pris une décision. Que je l'approuve ou non, cela n'a pas d'importance. Ce qui est important, c'est que le Comité a pris une décision et qu'elle aurait dû être reflétée dans le communiqué de presse. C'est pourquoi je suis d'accord avec Mme Kwan.
J'aimerais soulever un autre point, puisque j'y trouve des similitudes avec celui‑ci. Comme vous le savez tous, j'ai présenté une motion à quatre reprises en vue d'étudier la question des étudiants internationaux et elle a été rejetée à quatre reprises par les néo-démocrates et les libéraux. En fin de compte, une autre motion, celle de Mme Kwan, a été adoptée. Son message avait été modifié afin qu'il corresponde davantage à ce que voulaient les libéraux, à mon avis.
Ce que je veux dire par là, c'est que nous sommes face à une situation similaire: nous voulions adopter une motion, mais elle a été modifiée au fil du temps et n'est plus la même. C'est un peu ce qui s'est passé avec le communiqué de presse, et cela me préoccupe. Si nous prenons une décision, nous devons aller de l'avant. C'est pourquoi j'appuie Mme Kwan aujourd'hui.
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Il n'y a pas de problème, madame la présidente. Vous savez que vous êtes ma présidente préférée, même si je vote contre vos décisions.
Il reste à peine cinq minutes à la réunion et les ressources de la Chambre font que nous ne pouvons pas continuer la réunion plus tard que 18 h 15.
Je propose donc à mes honorables collègues de passer au vote tout de suite, si nous voulons passer à autre chose à la prochaine réunion. Sinon, nous allons devoir revenir là-dessus.
Les libéraux me font signe qu'ils ne sont pas d'accord avec moi; je sens que je n'aurai pas gain de cause, ce qui est malheureux, parce que nous devrions faire notre travail. Nous savons déjà comment tout le monde va voter. Je sais exactement comment mes amis conservateurs vont voter et je sais exactement comment Mme Kwan va voter. Évidemment, je sais aussi comment je vais voter.
Je pense que nous devrions terminer la réunion en faisant notre travail, en votant sur la motion, en n'essayant pas de faire de l'obstruction parlementaire et en rendant fiers les gens que nous représentons au sein de l'appareil fédéral. C'est un souverainiste québécois qui dit cela.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Madame la présidente, mon cher ami, M. Brunelle-Duceppe, a toujours droit à mon respect. En revanche, je dois rendre des comptes à mes électeurs et veiller à ce que les choses soient aussi consignées au compte rendu.
Tout à l'heure, M. Redekopp a mentionné que nous, les libéraux, n'avons pas appuyé sa motion. Cela n'a jamais été l'intention; il s'agissait plutôt de terminer d'abord l'étude du projet de loi sur la citoyenneté, puis de poursuivre cette étude. Elle était tout aussi importante, mais, dans un même temps, nous avions un programme législatif devant nous en tant que membres du Comité et nous devions le mener à terme. En fait, nous savons exactement qui a fait de l'obstruction systématique sur ce point. Je n'ai pas besoin de le mentionner, car je ne veux pas me lancer dans un débat là‑dessus.
Je dois vous dire que, dès que ce projet de loi a été renvoyé à la Chambre, notre comité a entrepris des travaux importants sur le problème vécu par les étudiants. Ces victimes vivent déjà beaucoup de séquelles et elles veulent éclaircir bien des choses. Je les ai rencontrées en juin et elles ont soulevé beaucoup de questions. En fait, j'étais prêt à poser ces questions aujourd'hui aux représentants de l'Agence des services frontaliers du Canada afin que ces étudiants puissent obtenir des réponses directement de celle‑ci. Malheureusement, au train où vont les choses actuellement, je doute que je puisse aborder ces questions sur ce qu'ont vécu les étudiants. Je dois vous dire que l'intention de tous les députés était d'aider ces étudiants, que les membres du Comité soient conservateurs, libéraux, néo-démocrates et j'en passe. C'est toutefois une autre question.
Les étudiants victimes de ce stratagème frauduleux sont au cœur de la question aujourd'hui, ce qui est très important. Nous devons savoir quel sera le processus de l'Agence des services frontaliers du Canada. Je sais que l'Agence nous a déjà dit que, si les étudiants sont allés à l'université, ont terminé leurs études, ont un lieu de travail et n'ont participé à aucune activité criminelle... Ces étudiants étaient de véritables étudiants. Je voulais m'assurer de pouvoir poser des questions aujourd'hui à l'Agence afin que les victimes aient cette information.
Je suis vraiment désolé que nous ayons tous à vivre cela, pas seulement moi. En fait, je suis très frustré de voir aujourd'hui toute cette petite politique en raison d'un seul communiqué de presse. Nous empiétons sur le temps des fonctionnaires, qui sont venus jusqu'ici pour donner les réponses que les étudiants veulent entendre.
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Merci, madame la présidente.
Madame la présidente, aujourd'hui, j'aimerais tout d'abord souhaiter à tout le monde une bonne Journée nationale des peuples autochtones.
Vous parliez de ma cravate, madame la présidente. Elle a été brodée par l'ancienne chef Karen Telford.
Je tiens à remercier Mme Kwan d'avoir présenté sa motion.
Le point soulevé par Mme Kwan est important et devrait être abordé. Cependant, il est également important, madame la présidente, que nous entendions les groupes de témoins sur cette question concernant les étudiants internationaux. Par conséquent, je propose que le débat soit ajourné.
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M. Dhaliwal propose que le débat soit ajourné. Je vais demander au greffier de procéder au vote.
(La motion est adoptée par 5 voix contre 0.)
La présidente: Nous allons revenir à notre étude sur le système d'exploitation ciblant certains étudiants internationaux. Nous accueillons les témoins du premier groupe. Je vais suspendre la séance pendant deux minutes pour permettre aux témoins de prendre place.
La présidente: Nous reprenons nos travaux.
Trois témoins se joignent à nous: M. Balbir Singh, M. Lovepreet Singh et Mme Sarom Rho.
Les témoins disposeront de cinq minutes pour faire leur déclaration liminaire.
Deux témoins, MM. Balbir Singh et Lovepreet Singh, font leur déclaration ensemble.
Vous avez cinq minutes. Veuillez commencer.
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Bonsoir, madame la présidente et membres du comité parlementaire.
C'est avec une profonde gratitude que je prends la parole devant vous aujourd'hui pour remercier sincèrement chacun d'entre vous de nous donner l'occasion de traiter de ce grave problème de l'exploitation des étudiants internationaux. Je tiens à remercier tous les députés, les ministres, les membres du Comité et le d'avoir mis fin aux expulsions jusqu'à ce que l'enquête finale soit terminée.
Je suis ici pour représenter les étudiants qui ont participé à la manifestation. Nous sommes des étudiants qui ont été victimes d'agents sans scrupules qui nous ont fourni de fausses lettres d'offre et qui ont ruiné nos vies. Nous sommes victimes de fraude. Nous sommes déjà des victimes chez nous, et nous sommes de nouveau des victimes ici, au Canada.
J'aimerais faire une recommandation au groupe de travail sur la façon d'établir si un étudiant en est véritablement un ou non: vous devez vérifier ses capacités et ses intentions. Si l'étudiant est déjà capable d'obtenir la lettre d'offre originale, pourquoi aurait‑il besoin d'une fausse lettre? De plus, leurs intentions sont claires. C'est la raison pour laquelle ils sont allés à l'école. Ils ont terminé leurs études.
De plus, une fois que l'étudiant a obtenu l'autorisation du groupe de travail, nous demandons gentiment au d'utiliser ses pouvoirs pour révoquer l'interdiction de territoire et l'interdiction de cinq ans au titre de l'article 25.2 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Des études ont montré que 50 % des étudiants internationaux touchés ont des pensées suicidaires. Il y a quatre ou cinq dépouilles renvoyées en Inde chaque mois en raison d'un stress mental. Les étudiants consultent des conseillers pour assurer leur stabilité mentale. Nos familles, chez nous, sont au bord de la faillite, parce que nous payons cinq fois plus les droits de scolarité d'un étudiant d'ici. Maintenant, nous avons versé entre 15 000 $ et 20 000 $ en honoraires d'avocats.
Maintenant, les consultants en immigration menacent aussi nos familles, parce que nous les exposons ouvertement dans les médias et que nous faisons de la sensibilisation au sujet de ces consultants fantômes. La mère d'un des étudiants qui manifestait avec nous était malade. Elle l'attendait, et il a perdu sa mère. Il doit maintenant vivre avec ce regret pour le reste de ses jours. Son seul crime a été d'avoir été escroqué par un consultant fantôme en immigration. C'est pourquoi la révocation de l'interdiction de territoire est si importante, afin que nous puissions retourner chez nous dans des situations d'urgence.
Nous sommes mentalement et financièrement à bout, et nous perdons confiance en nous-mêmes parce que nous souffrons tous de cette douleur insupportable depuis au moins deux ou trois ans. Nous nous attendons à ce que justice nous soit réellement rendue.
Par ailleurs, les collèges canadiens se livrent maintenant à une course au recrutement de nombreux étudiants internationaux. C'est pourquoi ils transigent avec ces consultants fantômes qui agissent à titre de représentants des ventes pour ces collèges. Ces consultants fantômes, qui font affaire avec plusieurs collèges au Canada, vendent de faux rêves aux étudiants. Les collèges du Canada créent intentionnellement un mur entre eux et les étudiants, de sorte que les étudiants n'ont pas le choix. Ils doivent s'adresser à des consultants en immigration.
Selon un documentaire de la CBC diffusé à l'émission The Fifth Estate, les collèges du Canada ont envoyé 10 fois plus de lettres d'acceptation que leur limite d'occupation physique; lorsque ces étudiants sont venus au Canada, ces mêmes collèges ont reporté leur admission au trimestre suivant. Un étudiant qui a manifesté devant le Collège Alpha, à Toronto, est un exemple récent d'un incident semblable. J'aimerais maintenant formuler une recommandation: que les collèges au Canada soient tenus de traiter uniquement avec des agents autorisés régis par les autorités canadiennes en matière d'immigration.
Nous nous soucions de l'intégrité du système canadien et nous croyons que les coupables devraient en subir les conséquences. Nous croyons qu'aucun système n'est parfait en ce monde. Cependant, si les étudiants internationaux ont été exploités, c'est parce que les consultants fantômes ont été mis au courant de certaines lacunes de notre système.
Maintenant, nous devons travailler en équipe — le gouvernement, le ministère de l'Immigration et les étudiants internationaux — pour corriger notre système. Puisque je suis l'un des représentants des étudiants internationaux touchés, je tiens à mentionner que nous travaillons déjà à une campagne de sensibilisation. Nous allons sensibiliser les étudiants de partout dans le monde qui veulent venir au Canada avec un permis d'études, parce que nous ne voulons pas qu'un autre étudiant souffre comme nous avons souffert.
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Honorables députés, je vous remercie de m'avoir invitée à vous parler aujourd'hui au nom de la Migrant Workers Alliance for Change.
Nous sommes une organisation à adhésion volontaire qui regroupe des dizaines de milliers de travailleurs migrants en agriculture et en soins, de titulaires de permis d'études, de titulaires de permis de travail postdiplôme, de réfugiés et de sans-papiers. Je coordonne notre volet, appelé Migrant Students United, qui organise et appuie les étudiants étrangers, anciens et actuels, et qui compte des membres dans chaque province et territoire du pays.
En décembre 2022, on dénombrait 807 260 titulaires de permis d'études et 286 245 titulaires de permis de travail postdiplôme au pays. Parmi les 1,7 million de migrants et de sans-papiers au Canada, les étudiants étrangers, anciens et actuels, constituent le plus grand groupe de résidents non permanents. Comme les autres migrants, ils vivent et travaillent au Canada, généralement pour de faibles salaires, puis ils sont forcés de quitter le pays ou de devenir des sans-papiers. Autrement dit, ce sont des travailleurs migrants.
Les règles d'immigration qui refusent l'octroi du statut de résident permanent à la majorité des personnes qui arrivent au Canada sont fondamentalement responsables de l'exploitation et de l'exclusion des étudiants migrants. Nous réitérons notre appel: il faut accorder le statut de résident permanent à tous les migrants, y compris aux migrants de la classe ouvrière qui arrivent aujourd'hui au pays, munis d'un permis d'études. Je pourrai vous en dire plus à ce sujet pendant la période de questions, mais je voudrais me concentrer aujourd'hui plus particulièrement sur le recrutement.
Nous avons consulté les étudiants qui ont été dupés par des recruteurs du secteur de l'éducation, notamment Lovepreet et Balbir, et nous nous faisons écho de leurs recommandations. En effet, nous recommandons la levée de l'interdiction de territoire pour tous les étudiants concernés qui sont déjà jugés interdits de territoire ou qui font l'objet d'une enquête. Je vous exhorte à donner des directives immédiates au groupe de travail, par l'entremise du , pour mettre en place un processus équitable qui vise à soutenir les étudiants en permettant à tous ceux qui sont victimes de ce stratagème de s'identifier et de recevoir un permis de séjour temporaire, et en renversant le fardeau de la preuve, tout en veillant à ce qu'il y ait un droit d'appel pour ceux qui sont considérés comme des complices.
Notre organisation se consacre depuis plusieurs décennies à l'élaboration de règlements concernant les recruteurs de travailleurs étrangers temporaires. En nous appuyant sur cette expérience, nous proposons la création d’un régime de réglementation pour les recruteurs d’étudiants étrangers en consultation avec les organisations dirigées par des migrants.
Un tel régime de réglementation doit être fondé sur les principes de base suivants.
Premièrement, le mécanisme de réglementation doit être conçu dans le but de protéger et de soutenir les étudiants migrants, au lieu d’exclure ceux dont les agents se livrent à des pratiques illégales et sans scrupules.
Deuxièmement, tous les recruteurs d'étudiants étrangers doivent s'enregistrer auprès du gouvernement fédéral, et leurs noms doivent être rendus publics.
Troisièmement, les collèges et les universités ne doivent travailler qu'avec les recruteurs enregistrés. Ceux qui ne le font pas doivent être passibles de sanctions sévères.
Quatrièmement, il doit y avoir une responsabilité conjointe et solidaire entre les établissements d'enseignement et les recruteurs. Autrement dit, si un étudiant est exploité par un recruteur, même en Inde ou dans un autre pays d'origine, le collège ou l'université au Canada doit être tenu financièrement responsable.
Cinquièmement, il faut créer un système de plaintes qui protège les dénonciateurs, y compris le statut de résident permanent pour les étudiants étrangers qui portent plainte au sujet de pratiques de recrutement injustes. Bon nombre des étudiants pris dans ce stratagème par Brijesh Mishra, Atul Mahajan, Gurbaaz, Gill et d'autres recruteurs se manifesteraient s'ils savaient qu'ils ne seraient pas pénalisés.
Pour que le régime de réglementation des recruteurs fonctionne, le Canada doit également prendre deux mesures.
Tout d'abord, les processus d'accréditation des collèges et des universités doivent être pris en charge par le gouvernement fédéral. De nombreux collèges privés véreux constituent la majorité des établissements où les étudiants sont victimes d'abus de la part de recruteurs. Le gouvernement fédéral est au courant de la piètre qualité de ces établissements, car les diplômés ne reçoivent pas de permis de travail postdiplôme. Il faut se débarrasser de ces écoles, dont beaucoup tiennent essentiellement lieu d'institutions financières prédatrices.
Ensuite, vous devez rejeter les propositions d'autoréglementation des collèges et des universités. Les lignes directrices et les principes établis par les établissements postsecondaires ne sont pas exécutoires et ne fournissent pas de mécanisme coercitif aux migrants.
De nombreux étudiants migrants sont devenus des sans-papiers et font partie du demi-million de personnes au pays qui n'ont pas de statut d'immigrant. Je profite de l'occasion pour vous rappeler qu'il y a 18 mois, en décembre 2021, le a promis de créer un programme de régularisation pour les sans-papiers et d'octroyer le statut de résident permanent aux étudiants et aux travailleurs migrants.
Dans deux jours, ou peut-être ce soir, lorsque le Parlement s'ajournera, ce sera la fin de la troisième session législative consécutive depuis cette promesse. Nous n'avons pas besoin d'autres études ou enquêtes. Je vous exhorte à demander au de faire ce qui s'impose et de créer immédiatement un programme de régularisation non plafonné qui accorde le statut de résident permanent à tous les sans-papiers, sans exclusion.
Je vous remercie, et j'ai bien hâte de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être des nôtres aujourd'hui et de nous raconter certaines de leurs histoires. C'est assurément une question dont nous avons beaucoup parlé au Comité. C'est formidable que vous soyez ici pour répondre à nos questions. De toute évidence, cette situation a été éprouvante pour vous et vos proches, comme vous l'avez expliqué.
La manifestation qui a eu lieu à Mississauga a vraiment permis de mettre en lumière ce problème. J'ai eu le plaisir de vous rencontrer là‑bas. On me dit que j'ai été le premier politicien, de n'importe quel échelon, à y être allé. C'était formidable, mais si nous sommes ici aujourd'hui, c'est vraiment grâce au courage et à la bravoure dont vous avez fait preuve pour toute votre communauté et pour les autres étudiants.
Qu'est‑ce qui vous a incités à commencer à parler publiquement de votre situation?
Nous pourrions peut-être commencer par M. Balbir Singh.
Le groupe de travail nous a donné une séance d'information aujourd'hui. Je suis très impressionné par le processus à venir. En somme, leur raisonnement est le même que le vôtre.
Vous avez dit que les capacités des étudiants et leurs intentions d'étudier sont très claires.
Dans votre cas particulier, Balbir Singh, vous avez dit que vous êtes allé au Langara College. Je suis heureux de l'entendre. Vous avez obtenu une moyenne de plus de 80 %. En ce qui a trait aux capacités et à votre intention, il était très clair que vous aviez l'intention d'aller à l'école. Vous nous dites que les étudiants comme vous devraient obtenir une autorisation.
Que pensez-vous des autres? Ils ont pris leurs lettres et sont venus au Canada, mais ils n'ont fréquenté aucune école et ils ont obtenu un permis de travail. Selon vous, ils ne devraient pas être ici parce qu'ils n'ont jamais eu l'intention d'étudier. Vous ne voulez pas qu'on les aide.
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Ma prochaine question est peut-être délicate, mais je souhaite surtout que vous parliez avec votre cœur. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, bien entendu.
Dans un récent rapport publié par le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, à la fin septembre 2022, celui-ci admettait officiellement qu'il y avait du racisme au sein même du ministère. C'était dans le contexte du taux de refus particulièrement élevé chez les étudiants francophones en provenance d'Afrique, notamment.
L'important, et ce que je veux souligner, c'est que le ministère a admis officiellement qu'il y avait du racisme en son sein. Soyez à l'aise de répondre comme vous le voulez.
Avez-vous eu l'impression d'avoir été victime de racisme en raison du système de détection des fraudes et du processus qui s'en est suivi?
Si la réponse est négative, tant mieux, mais cette question m'intrigue vraiment.
Il y a quelques années, une situation semblable s'est passée au Québec. Des étudiants indiens étaient venus étudier dans des collèges anglais privés du Québec. À l'époque, ils ont vécu la même chose que vous. Le gouvernement du Québec avait fait part au gouvernement fédéral des irrégularités dans les dossiers des étudiants. Toutefois, le gouvernement du Canada a tardé à mettre des mesures en place. Aujourd'hui, on se retrouve sensiblement dans la même situation.
Croyez-vous que la situation qui vous touche et qui touche vos camarades aujourd'hui aurait pu être évitée si le gouvernement fédéral, en collaboration avec le gouvernement indien, avait mis en place certains mécanismes?
J'ai l'impression qu'il n'y a pas de discussions bilatérales entre les deux gouvernements, bien que les deux gouvernements soient au courant de ce genre de situations.
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à tous les témoins pour leurs présentations aujourd'hui.
J'ai moi aussi eu le bonheur de rencontrer les étudiants.
Je remercie également la Migrant Workers Alliance for Change pour le travail incroyable qu'elle accomplit — non seulement dans le cas qui nous occupe, mais aussi dans bien d'autres circonstances — pour les personnes qui cherchent à régulariser leur situation et à obtenir le statut de résident permanent à l'arrivée.
Je voudrais simplement que le Comité soit très explicite en ce qui concerne le soutien qu'il conviendra d'apporter aux étudiants à l'avenir. Nous sommes maintenant dans une situation où le gouvernement a créé un groupe de travail. Il a temporairement suspendu votre expulsion et il enquête sur les différents cas pour s'assurer que les victimes ne seront pas pénalisées.
Le gouvernement veille à ce que l'interdiction de territoire fondée sur de fausses déclarations soit un élément ou une partie de la solution, ce qui me semble très important.
Aujourd'hui, lors de notre réunion d'information avec les fonctionnaires, ces derniers ont confirmé qu'ils utiliseront l'article 25.2 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés pour appliquer l'interdiction de territoire, ce qui est une très bonne chose.
La question que j'ai à vous poser concerne toutefois le long terme. Beaucoup d'entre vous, bien sûr, viennent au Canada pour étudier, et pas seulement pour parfaire leur éducation. Je pense que beaucoup d'entre vous espèrent également rester ici au Canada de façon permanente. Ce que le gouvernement n'a pas encore dit clairement, c'est s'il allait vous offrir ou non une voie d'accès à la résidence permanente. La question que je vous pose, en tant qu'étudiants victimes de cette escroquerie, est la suivante. Demandez-vous au gouvernement de vous offrir une voie d'accès à la résidence permanente?
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Je vous remercie de vos réponses.
Je vais maintenant m'adresser à Mme Sarom Rho afin d'obtenir une réponse à la question suivante.
De nombreux étudiants obtiennent un statut temporaire pour venir au Canada, et nous constatons dans le cas qui nous occupe qu'ils ont été trompés par des consultants en immigration sans scrupules. D'autres travailleurs étrangers temporaires viennent au Canada et sont également maltraités par le système, simplement en raison de leur statut temporaire.
À cet égard, le NPD croit au principe selon lequel si l'on est assez doué pour travailler ici ou pour étudier ici, on est assez doué pour rester ici.
Pourriez-vous nous dire s'il s'agit ou non d'une politique d'immigration que le gouvernement devrait adopter?
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Oui, la décision de faire venir des gens avec des permis temporaires et de maintenir leur statut temporaire en permanence est politique. Il s'agit des personnes qui cultivent notre nourriture, mais aussi des étudiants qui travaillent dans des entrepôts et des restaurants et qui font des livraisons, ainsi que bon nombre des étudiants qui font partie du comité qui a organisé la manifestation au sujet de la résidence permanente.
Le statut de résident permanent ne permet pas seulement de rester ou de vivre dans notre pays. Essentiellement, il s'agit d'un mécanisme qui permet aux gens d'avoir accès aux mêmes droits, aux mêmes mesures de protection et aux mêmes services que les Canadiens.
Si les étudiants avaient eu le statut de résident permanent, ils auraient eu le pouvoir de se protéger et de s'exprimer quand ces agents ont mal agi ou quand des collèges ont mal agi. C'est en grande partie l'argument que faisait valoir le documentaire de l'émission The Fifth Estate.
Le travail que nous accomplissons pour aider les aides familiaux et les travailleurs agricoles nous a montré que sans responsabilité conjointe et solidaire, sans mécanisme de réglementation, il est impossible pour ces gens de se protéger.
Fondamentalement, nous demandons le statut de résident permanent et, dans la foulée, un régime de réglementation pour les étudiants internationaux, dont des centaines de milliers arrivent au Canada chaque année.
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Vous avez qualifié ces collèges de prédateurs en raison de la manière dont ils utilisent les consultants en immigration. Vous avez tous les deux dit que certains d'entre eux pourraient être propriétaires de certains de ces collèges. Un mécanisme leur permet de posséder ces collèges et d'orienter les gens vers ces établissements.
Est-ce l'une des raisons pour lesquelles vous les qualifiez de prédateurs, ou est-ce en raison des pratiques de recrutement auxquelles ils ont recours dans d'autres pays? À notre connaissance, trois pays sont concernés: l'Inde, la République populaire de Chine et le Vietnam. La nature prédatrice de ces pratiques ressemble à celle de pratiques commerciales douteuses.
Comme les provinces les désignent comme des établissements d’enseignement désignés (EED), un certain type de vérification doit être effectué. Aucune vérification n'est-elle effectuée?
J'essaie de comprendre le problème. Leurs pratiques commerciales sont-elles contestables, ou est-ce leur existence même qui l'est? Quel est le point de départ des problèmes?
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C'est une façon de s'attaquer au problème, mais je vais en proposer une autre.
Ne serait-il pas plus judicieux, peut-être, que le gouvernement fédéral dise simplement aux EED qu'un EED reconnu par une province ne peut pas utiliser des consultants à l'étranger; il doit utiliser des consultants canadiens qui sont enregistrés auprès du collège. Ils ne peuvent les utiliser pour aucun type de recrutement, car nous ne savons pas si leur travail est dans l'intérêt du public.
Cette idée ressemble à ce que Lovepreet et Balbir Singh ont déclaré, à savoir que ces recruteurs ne devraient pas être autorisés à travailler pour le compte des collèges. Les collèges ne devraient pas être autorisés à les embaucher, parce que nous ne savons pas quelles sont leurs pratiques commerciales — s'ils reçoivent une commission ou s'ils ont acheté ces collèges par des moyens détournés. C'est là ma première question.
Ma deuxième question serait la suivante: faut-il également interdire aux consultants de posséder un collège privé?
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Merci, madame la présidente.
J'adresse ma première question à Lovepreet et Balbir Singh.
Je vous félicite d'avoir accepté de comparaître devant le Comité aujourd'hui. Je pense qu'il faut beaucoup de courage pour le faire, et vous vous êtes tous deux très bien exprimés au nom des autres étudiants étrangers. Vous avez également joué un rôle de premier plan dans la défense de vos intérêts communs auprès des députés et des médias et au cours des manifestations. Je pense que c'est formidable.
Lors d'un échange précédent avec Mme Kwan, nous avons parlé de la manière dont ce groupe d'étudiants devrait bénéficier d'une voie d'accès à la résidence permanente. Je pense qu'une certaine confusion nuit à ma compréhension. Pour m'aider à mieux comprendre la situation, j'aimerais savoir si vous pensez que vous devriez être mis sur le même pied que les autres étudiants internationaux, qui n'ont pas eu à faire face à de faux documents dans leur dossier. Devriez-vous être traités de la même manière qu'eux, ou devriez-vous être mieux traités qu'eux?
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Oui, et j'estime que les choses évoluent du point de vue des normes gouvernementales. D'une manière générale, les choses ont évolué rapidement en ce qui concerne votre problème, parce qu'au cours des deux derniers mois, ils ont été en mesure de déroger aux règles et de créer une catégorie spéciale dans le système — un groupe de travail — qui donnera une seconde chance aux étudiants.
Je tiens également à préciser que vos documents et les preuves que vous présenterez seront examinés par ce groupe de travail et, s'il s'avère que vous êtes un véritable étudiant, vous aurez la possibilité de terminer vos études, de terminer votre travail et d'être placé sur le même pied que n'importe quel autre étudiant international. Ainsi, vous pourrez reprendre votre cheminement et, éventuellement, demander la résidence permanente. Ceux qui sont de véritables étudiants auront la possibilité d'emprunter la voie d'accès à la résidence permanente.
J'aimerais maintenant en savoir un peu plus sur vos idées concernant les agents peu scrupuleux qui travaillent en relation avec des collèges ici, en Ontario, ainsi qu'avec des collèges dans d'autres provinces. Vous avez mentionné que vous pensez que certains d'entre eux sont propriétaires de ces collèges ou ont des intérêts dans ceux-ci. Pouvez-vous nous donner des exemples de collèges ou nous expliquer à quoi ressemble ce processus? Comment recrutent-ils les étudiants? Que leur disent-ils? Dans vos cas particuliers, pourquoi pensez-vous que vos documents sont exacts?
Je voudrais également prendre un moment pour rendre hommage à la communauté sud-asiatique. Lorsque j'ai assisté au rassemblement à Brampton, quelque 200 à 300 personnes sont venues soutenir les étudiants et les ont traités comme s'ils étaient leurs enfants. C'était très beau à voir. C'est la force de la communauté qui s'est manifestée, ce qui m'a réjouie énormément.
Je voudrais apporter une précision concernant le prétendu « traitement spécial », qui consiste à accorder aux victimes ou aux étudiants une autre voie d'accès à la résidence permanente. Les étudiants n'ont-ils pas payé des frais de scolarité exorbitants, non pas parce qu'ils sont des étudiants internationaux, mais parce qu'ils ont été victimes d'une fraude? Vous avez dû payer des frais de scolarité à plusieurs reprises et n'avez pas obtenu de remboursement pour ces frais. En outre, vous avez été forcés d'engager des avocats pour mener cette bataille, ce qui vous coûte également beaucoup d'argent.
À la lumière du stress émotionnel et du traumatisme que vous avez subis tout au long de cette histoire, nous demandons au gouvernement de reconnaître ces épreuves, d'agir avec compassion et humanité et de vous offrir une voie spéciale d'accès à la résidence permanente. N'est-ce pas ce que vous demandez? Je veux juste m'assurer que je comprends clairement vos demandes.
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Veuillez les déposer auprès du Comité.
Enfin, je pense que nous devons veiller à ne pas créer une force d'attraction vers le Canada en matière d'admissibilité réelle, mais que nous devons également mettre en place des mesures de protection. Il faut faire face à la situation et à la fraude qui est survenue ici, et aux vies qui ont été touchées par cette fraude, mais il faut aussi nous assurer que nos systèmes ne créent pas à l'avenir de forces d'attraction ou d'échappatoires qui pourraient engendrer d'autres problèmes.
Les propos que j'ai entendus de votre part et de la part des témoins qui ont comparu devant le Comité, c'est qu'il faut exiger que tous les consultants qui donnent des conseils à l'étranger soient légalement enregistrés ou répertoriés auprès du gouvernement canadien, que les collèges soient tenus de communiquer cette liste de consultants aux étudiants, et qu'il existe un mécanisme juridique pour obliger les collèges à se conformer à ce type de régime.
Est-ce, en général, ce à quoi vous vouliez en venir?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Encore une fois, je tiens à vous remercier, en particulier M. Lovepreet Singh, et vous, d'être avec nous.
Je vous remercie d'être venus me voir dans mon bureau et d'avoir pris la parole lors de la réunion virtuelle avec les autres étudiants. J'ai été très impressionné par ce que vous avez fait. Vous avez étudié. Vous avez obtenu une moyenne de plus de 80 %. Vous travaillez pour la même entreprise depuis cinq ans, et le propriétaire vous a donné une très bonne lettre de recommandation. Je ne pense pas que les membres du groupe de travail voient un problème — d'après les discussions que nous avons eues avec eux —, car vous avez déjà demandé un permis de séjour temporaire. Bref, les gens comme vous ont toujours eu l'intention, depuis le début, d'étudier.
Je suis convaincu, monsieur Lovepreet Singh, que vous êtes dans une situation semblable et que vous êtes vous aussi compétent.
Ils n'ont pas vu de problème. Je pense que les choses vont aller très vite. Je peux vous dire tout de suite que nous avons posé toutes les questions. Vous avez demandé si vos avocats pouvaient participer. Ce n'est pas nécessaire, car le but est d'échanger de l'information, mais vous êtes libre de les inviter si vous le souhaitez.
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à communiquer avec un député, qui pourra trouver les réponses pour vous. Vous n'avez pas à dépenser plus d'argent. Ne soyez pas stressés. Je peux vous dire — et vous assurer — que tous les membres du Comité, j'en suis convaincu, vont se battre pour vous aussi longtemps... Vous êtes compétents et honnêtes. Vos intentions étaient très claires. Je peux vous dire que, du côté libéral, le a vraiment à cœur d'aider les gens comme vous.
Je vous souhaite tout le succès possible, et je vous remercie aussi pour votre leadership. Faites en sorte d'être les leaders d'aujourd'hui et de demain, et sensibilisez les étudiants partout dans le monde, en particulier en Inde et au Pendjab, afin qu'aucun autre étudiant ne tombe dans le même piège que vous.
Comment allez-vous procéder?
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Nous accueillons notre deuxième groupe de témoins pour aujourd'hui.
Je veux souhaiter la bienvenue à M. James Casey, de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, qui témoigne en personne; à Larissa Bezo, du Bureau canadien de l'éducation internationale, qui se joint à nous virtuellement; et à Janet Morrison et Rajan Sandhu, du Sheridan College.
Je vous remercie tous d'être avec nous.
Nous allons commencer par vos déclarations liminaires.
Nous entendrons d'abord Mme Larissa Bezo, du Bureau canadien de l'éducation internationale.
Vous avez cinq minutes. Allez‑y.
Au nom du Bureau canadien de l'éducation internationale, ou BCEI, je suis heureuse d'avoir l'occasion de vous présenter quelques observations concernant la situation troublante qui a eu des répercussions importantes sur un certain nombre d'étudiants étrangers au Canada.
Le BCEI étant l'association nationale chargée de l'avancement de l'éducation internationale au Canada, ses interventions se concentreront sur l'article 108(2)e) du Règlement et sur la façon d'éviter que des situations semblables ne se reproduisent à l'avenir.
Le BCEI n'est pas insensible à l'issue éventuelle de ces cas. Nous sommes en faveur d'un traitement juste, équilibré et compatissant pour ceux qui ont été dupés par des consultants en immigration fantômes. Toutefois, il est important pour moi de souligner d'emblée que le BCEI n'a pas le mandat et n'est pas en mesure de prendre position sur des cas individuels, car notre organisation s'occupe uniquement des grands enjeux.
J'ai quatre brèves observations à faire avant de répondre aux questions.
Premièrement, le Canada a le devoir de bien traiter les étudiants étrangers et de respecter les engagements qu'il a pris envers eux. L'éducation internationale est un secteur où la concurrence est mondiale, et le Canada rivalise avec d'autres pays pour obtenir une part du marché et les meilleurs talents. Si le Canada ne respecte pas ses engagements auprès des étudiants internationaux et si nous ne leur offrons pas une expérience éducative de premier ordre, notre réputation mondiale en tant que destination d'étude en souffrira, et cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur les flux d'étudiants internationaux qui viennent étudier au Canada.
C'est pourquoi le BCEI plaide depuis longtemps en faveur d'une stratégie pangouvernementale et sectorielle visant à garantir que le Canada offre la valeur réelle de ce qui est commercialisé auprès des étudiants sous la marque ÉduCanada. Pour que les étudiants étrangers vivent une expérience positive et réussie, le Canada doit bien les soutenir, depuis le moment où ils demandent à étudier dans un établissement canadien jusqu'à l'obtention de leur diplôme et leur transition vers le monde du travail.
Nous avons constaté une augmentation du nombre d'organismes intermédiaires offrant des conseils aux étudiants étrangers potentiels, et nous devons nous assurer que ces organismes et autres agents indépendants contribuent à promouvoir les objectifs du secteur de l'éducation canadien de manière responsable et éthique.
Deuxièmement, ÉduCanada, la marque mondiale du Canada en matière d'éducation internationale, devrait témoigner de l'engagement du Canada à l'égard de l'excellence scolaire et d'une approche éthique dans la façon de traiter les étudiants étrangers. Le BCEI montre déjà la voie en travaillant en étroite collaboration avec nos établissements d'enseignement pour concrétiser des engagements de longue date visant à promouvoir des pratiques éducatives internationales éthiques et à soutenir la rigueur et le professionnalisme dans l'ensemble du secteur canadien de l'éducation internationale.
Nous sommes en train de préparer un nouveau code de déontologie pour l'éducation internationale au Canada qui non seulement exigera que les établissements d'enseignement s'engagent à respecter les valeurs de qualité, d'équité, d'inclusion et de partenariat, mais leur fournira aussi des lignes directrices en matière d'éthique pour évaluer leurs performances.
Nous examinons aussi activement les possibilités d'élaborer un code de déontologie amélioré qui s'appliquerait expressément aux consultants en éducation. Pour orienter ces objectifs et soutenir nos partenaires, nous organisons des tables rondes, nous procédons régulièrement à un sondage auprès des étudiants étrangers, et nous élaborons et offrons des programmes de formation et de certification professionnelle à l'intention des professionnels de l'éducation internationale, y compris de la formation pour les conseillers réglementés en immigration auprès des étudiants étrangers, les CRIEE.
En complément de ces efforts, nous explorons avec le CMIC comment énoncer plus clairement l'exigence, pour les établissements d'enseignement désignés sous la marque ÉduCanada, de démontrer leur engagement et leur capacité à développer des programmes d'éducation internationale axés sur les valeurs.
Troisièmement, le BCEI mobilise activement ses ressources pour produire et diffuser des connaissances sur les expériences éducatives réussies pour les étudiants internationaux. Il existe depuis longtemps de nombreuses lacunes dans les données sur ce que nous savons et ne savons pas sur l'éducation internationale au pays, y compris sur les avantages que présente à long terme pour le Canada la mobilité des étudiants étrangers, et aussi sur la façon dont les étudiants internationaux s'en tirent à chaque étape de leur continuum d'éducation internationale, du recrutement à l'arrivée au Canada, et des expériences d'études à la transition vers le marché du travail.
L'un des aspects clés consiste à accorder une attention particulière aux interactions entre les futurs étudiants étrangers au Canada et les consultants en éducation. Nous aborderons cet élément dans le cadre de notre prochain sondage auprès des étudiants étrangers, cet automne, afin de déterminer précisément les façons pour eux de communiquer avec ces fournisseurs de soutien au moment de prendre des décisions et de présenter leurs demandes de permis d'études.
Enfin, sur le plan pratique, le BCEI s'associe aux gouvernements provinciaux et aux associations régionales d'éducation internationale pour former des agents de confiance afin de renforcer notre capacité à fournir un soutien de qualité aux étudiants potentiels qui envisagent le Canada comme destination d'apprentissage.
De notre point de vue, il est essentiel que les étudiants étrangers qui cherchent des informations sur les voies d'accès légales pour étudier au Canada obtiennent des conseils de la part de personnes qui sont non seulement qualifiées pour le faire, mais aussi capables de fournir des conseils en matière d'immigration.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer devant votre comité.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je voudrais tout d'abord mentionner les étudiants qui ont été touchés et saluer le travail de défense des droits qu'ils effectuent. Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est grâce aux étudiants qui sont restés debout et ont dormi dehors, qui ont enduré des inondations et qui ont raconté leur histoire lors de manifestations qui se sont déroulées 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pendant 18 jours. La justice ne peut pas attendre pour ces étudiants. C'est pourquoi nous devons impérativement trouver des solutions immédiates et permanentes pour stopper sans délai les déportations, lever l'inadmissibilité et fournir un accès immédiat à la régularisation et à la résidence permanente.
Il est odieux qu'il ait fallu attendre aussi longtemps après le premier rapport pour que ces étudiants obtiennent une once de justice, et il est frustrant qu'on ait dû organiser ces manifestations pour que les conditions de vie de ces étudiants soient prises au sérieux. Des membres du public et certains médias ont suggéré que le gouvernement en faisait trop parce qu'une partie seulement des étudiants concernés s'étaient manifestés. Madame la présidente, je veux que les choses soient claires. Le nombre d'étudiants n'a pas d'importance, car même si un seul étudiant n'avait pas accès à la justice, ce serait trop.
Certains de ces étudiants ont été blâmés pour avoir simplement voulu, pendant des années, venir au Canada et apporter leur contribution à ce pays dans la poursuite d'un rêve. Certains d'entre eux vivent cette débâcle depuis près de huit ans. Nous devons réfléchir au message que cette situation envoie aux étudiants internationaux ici présents et aux futurs étudiants.
Nous avons entendu l'expression « il faut un village pour élever un enfant », et c'est vrai. Dans le cas de ces étudiants internationaux pendjabis, ce manque d'accès à la justice et la violence latérale qu'il engendre ont également un effet sur leur famille et leur communauté.
Des familles et des vies sont menacées par ces mesures d'expulsion. Imaginez que toute votre vie — ce que vous avez construit et semé, et les racines que vous avez établies au sein de votre collectivité — disparaisse. On ne peut qu'imaginer les conséquences que cela peut avoir sur une personne, mais ces étudiants l'ont vécu, et ils vivent encore cette réalité. Le fait est que ces étudiants attendent toujours une solution permanente et qu'ils suivent de près les actions de ce gouvernement et de ce comité. Ce sont les meilleures années de leur vie, et ils ont dû faire des sacrifices, non seulement financiers, mais aussi mentaux et physiques.
Nombre de ces étudiants sont issus de familles à faibles revenus et sont les fils et les filles d'agriculteurs qui ont peut-être cultivé les pommes de terre de notre poutine ou le riz de notre sauté au poulet. La plupart de ces familles ont dû faire d'énormes sacrifices, par exemple vendre des parcelles de terre ou des tracteurs coûteux, faire des prêts à taux d'intérêt élevé et donner tout ce qu'elles possédaient pour ces étudiants, qui ont été exploités.
Ces étudiants ont été floués de dizaines de milliers de dollars par ce seul consultant en éducation, et ont dépensé des milliers de dollars supplémentaires pour se faire représenter par un avocat. Ce consultant était connu pour avoir déjà fabriqué de faux documents pour des étudiants, et il est toujours en fuite. Il a proféré des menaces de mort à l'encontre de ces étudiants, au cas où ils seraient expulsés.
Madame la présidente, je veux être très clair: la situation n'est pas réglée et l'expulsion de n'importe lequel de ces étudiants équivaut à une condamnation à mort.
Nous avons décidé de nous concentrer sur l'exploitation de ces étudiants avant leur arrivée au Canada, mais lorsqu'ils étudient ici, ils doivent payer des frais de scolarité plus de cinq fois supérieurs à ceux des étudiants nationaux et n'ont pas accès aux bons de logement, à l'assurance maladie publique, aux bourses ou aux prêts fédéraux et provinciaux. C'est pour eux un véritable système à deux vitesses. Comment pouvons-nous attendre des étudiants internationaux qu'ils veuillent rester au Canada, ou même poursuivre leurs études, alors qu'ils sont constamment la cible de systèmes prédateurs en matière de logement et d'emploi, et qu'ils sont victimes de trafic d'êtres humains?
Il n'est pas étonnant que de nombreuses entreprises de pompes funèbres rapportent que chaque mois, des douzaines d'étudiants internationaux retournent dans leur pays d'origine dans des cercueils et que l'on observe des taux croissants de crimes haineux au Canada. Cependant, comme le gouvernement n'assure pas le suivi de ces statistiques, je ne peux pas donner de chiffres précis à ce sujet. Je ne peux que parler des nombreux cas individuels.
Lorsque nous parlons de l'exploitation des étudiants internationaux, nous ne pouvons pas nous contenter d'évoquer les défaillances de notre système d'immigration. Nous devons également parler des échecs de notre système d'éducation à deux vitesses, qui ne se soucie que de la valeur monétaire des étudiants internationaux, et non de leur humanité.
Certaines des suggestions formulées par ce comité pour résoudre ces problèmes sont prometteuses, comme celle faite la semaine dernière par la vice-ministre d'accroître le partage des données entre les établissements d’enseignement désignés, ou d'adopter les recommandations d'une étude réalisée en 2017 par ce même comité sur les consultants fantômes.
Au lieu de cela, j'aimerais faire une autre suggestion, une suggestion qui rende justice à ces étudiants et qui est réclamée par ces derniers: arrêter immédiatement les déportations, lever l'inadmissibilité et fournir un accès immédiat à la régularisation et à la résidence permanente.
Merci.
Je répondrai volontiers aux questions du Comité.
Je m'appelle Janet Morrison et, depuis cinq ans, je suis présidente et vice-chancelière du Sheridan College. Je suis accompagnée aujourd'hui de mon collègue Rajan Sandhu, vice-président de la stratégie et avocat général du Sheridan College. Lui et moi avons voyagé ensemble pour enrichir notre approche du leadership en matière d'inscription des étudiants internationaux. Nous vous remercions tous deux de nous avoir invités à nous exprimer sur ce sujet très important.
Permettez‑moi tout d'abord de souligner que l'intégrité de l'inscription des étudiants internationaux au niveau postsecondaire au Canada exige une attention urgente de votre part. Je suis constamment sur le terrain, et les histoires que j'entends de la part des apprenants, tout comme celles que vous avez entendues aujourd'hui, peuvent être déchirantes.
Je suis également préoccupée par les conséquences économiques et sociales qui se répercutent sur les collectivités que Sheridan et moi‑même, par extension, servons. Je suis profondément troublée par les répercussions potentielles que l'inaction pourrait avoir sur l'image de marque du Canada dans le monde. Dans ce contexte, je souhaite parler de ce que fait Sheridan pour améliorer l'expérience des étudiants internationaux par le biais de la charte de Brampton, qui a été créée en collaboration avec la ville de Brampton.
Pour commencer, en tant que responsable du système postsecondaire et du système public et en tant que championne de l'éducation, je ne me soucie pas franchement de savoir dans quel établissement un étudiant est inscrit ou à qui il paie des frais de scolarité. Mon but est plutôt de veiller à ce que chaque étudiant étranger reçoive une éducation de qualité et les services dont il a besoin pour réussir. Ces considérations doivent inclure la transparence des coûts, les résultats en matière de diplomation et d'emploi, et les voies d'accès à l'immigration. Notre intégrité collective repose sur ces impératifs, et ils doivent être garantis dans chaque établissement, qu'il soit public ou privé, ou qu'il relève d'un partenariat public-privé.
Les dirigeants de Sheridan, dont Rajan et moi‑même, par exemple, se rendent régulièrement dans les pays d'origine pour organiser des séances d'orientation en personne avant le départ des étudiants. Celles‑ci sont délibérément conçues pour être transparentes et honnêtes. Entre ces séances, Sheridan mobilise un petit cercle d'employés et de partenaires de confiance dans le pays pour s'assurer que les étudiants sont bien informés au sujet de l'expérience, des coûts et des résultats.
De façon plus générale, la réponse de Sheridan à la question de l'intégrité est la charte de Brampton, qui a été conçue et cristallisée au moyen d'un modèle d'impact collectif. Je pense que cette expérience et ce leadership peuvent soutenir le travail de ce comité, qu'ils peuvent être adoptés et déployés dans d'autres communautés à travers le Canada et qu'ils ont le potentiel de faire du Canada un modèle de pratiques exemplaires pour attirer les talents internationaux.
Comme certains d'entre vous le savent, Sheridan est l'un des 24 collèges publics de l'Ontario. Nous comptons plus de 31 000 étudiants à temps plein et à temps partiel inscrits à divers programmes. Nous avons des campus dans certaines des villes canadiennes dont la croissance est la plus rapide: Oakville, Mississauga, Toronto et Brampton. Notre campus de Brampton attire un peu plus de 11 000 apprenants, dont environ 40 % sont inscrits en tant qu'étudiants internationaux, et sont principalement originaires de l'Inde. Ces étudiants sont intelligents et courageux, et ils travaillent très dur. Après l'obtention de leur diplôme, ils apportent une contribution économique et sociale significative, tant au niveau local que national.
Nous nous sommes installés à Brampton il y a 55 ans. Cependant, la ville accueille actuellement 70 collèges privés d'enseignement professionnel, 10 campus relevant d'un partenariat privé-public — si l'on inclut ceux de la ville voisine de Mississauga — et des milliers d'étudiants internationaux qui vivent à Brampton, mais suivent leurs études ailleurs, y compris dans les zones rurales et le Nord de l'Ontario et au Québec. North Peel accueille un nombre très important d'étudiants postsecondaires étrangers, une réalité qui a été encore renforcée pendant la pandémie par l'apprentissage en ligne à distance.
Depuis des années, les partenaires communautaires nous font part de leurs préoccupations liées aux problèmes comme l'insécurité en matière de logement et d'alimentation, les problèmes de santé mentale, la violence, l'exploitation professionnelle et la traite des êtres humains. Je peux vous dire qu'aucune des circonstances les plus graves rapportées par les médias ne concernait nos étudiants, mais dans son rôle en tant qu'établissement d'ancrage, à l'automne 2021, Sheridan a eu le devoir d'entamer ce cheminement de l'impact collectif afin de répondre à des préoccupations urgentes.
En collaboration avec la ville, nous avons convoqué un groupe de dirigeants communautaires pour répondre à ces difficultés. Cette table ronde était coprésidée par le chef des services d'incendie et d'urgence de Brampton et le directeur général d'Indus Community Services, une agence de services locale. Elle comptait des représentants du collège, de la santé publique, de l'hôpital local, de la chambre de commerce, des groupes religieux et culturels et des étudiants qui ont raconté leurs expériences vécues. Ces personnes se sont réunies cinq fois en six mois et ont mobilisé toutes sortes d'intervenants.
Ce travail a généré 150 idées et a permis d'organiser un sommet public au cours duquel elles ont fait l'objet d'un examen plus approfondi. Cet événement a duré deux jours et a été organisé sur notre campus de Davis. Au total, 250 délégués y ont participé en personne et plus de 600 personnes y ont participé en ligne. Je tiens à remercier tout particulièrement l'un de nos députés locaux, le député Ali, qui est membre de ce comité, d'avoir été présent et je tiens également à exprimer ma gratitude à nos députées locales, Mme Sidhu et Mme Sahota.
Les personnes qui ont participé au sommet représentaient tous les paliers de gouvernement, les établissements d'enseignement supérieur publics et privés, les services sociaux, la police et les entreprises locales...
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être des nôtres. L'étude que nous menons actuellement est très importante, et nous devons être constructifs et rigoureux afin de trouver de vraies solutions.
Ma première question s'adressera à Mme Morrison ou à Mme Bezo.
Quand j'analyse la situation, je me trouve devant trois éléments qui forment un triangle et qui sont liés à ce scandale: les étudiants, les consultants et les institutions. Si les étudiants savent que les documents sont forgés, c'est une chose. Sinon, cela signifie qu'ils sont innocents et qu'ils doivent être traités comme tels. En ce qui concerne les consultants et les institutions, s'il y a une complicité entre eux, cela signifie qu'ils sont également responsables. Sinon, c'est l'un d'entre eux.
Si un consultant est responsable, allez-vous entamer des mesures judiciaires contre lui au Canada ou à l'extérieur, par l'entremise de nos ambassades? Sinon, pourquoi ne le faites-vous pas?
Pour ce qui est des institutions, y aura-t-il aussi des mesures disciplinaires et judiciaires afin que ce problème ne se reproduise jamais?
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J'aimerais ajouter quelque chose.
En ce qui concerne les établissements qui travaillent en partenariat avec des consultants en éducation ou des agents éducationnels, je pense qu'il est important de noter que, tout d'abord, tous les établissements ne travaillent pas en partenariat direct. Certains établissements n'ont pas de partenariat. En fait, les étudiants prennent seuls l'initiative de travailler avec des conseillers en éducation.
Alors qu'Affaires mondiales fait la promotion du Canada et mettent en avant la proposition de valeur, nous avons une occasion d'en faire plus pour informer nos futurs étudiants sur les personnes sur lesquelles ils peuvent compter pour obtenir ce soutien dans la première partie du processus. Nous pouvons en faire plus pour informer et habiliter ces étudiants, car ces renseignements ne sont pas partagés de manière proactive. Nous pouvons faire plus pour mieux diffuser l'information et accroître la sensibilisation.
D'autre part, un grand nombre de consultants en recrutement et en éducation qui travaillent avec nos établissements se comportent de manière très éthique et s'efforcent d'offrir un soutien significatif aux étudiants. Je pense qu'il est important que nous sachions qu'un très grand nombre d'entre eux font partie de cette catégorie.
Comme je l'ai mentionné dans mes observations préliminaires, il s'agit des partenaires de confiance avec lesquels... Je sais que le Bureau canadien de l’éducation internationale travaille avec les gouvernements provinciaux et certaines associations régionales du domaine de l'éducation internationale pour renforcer leurs capacités. Certains agents se comportent de manière éthique, mais n'ont peut-être pas une connaissance complète et approfondie des processus d'immigration liés aux demandes de permis d'études et de la meilleure façon d'aider les étudiants. Nous pouvons renforcer les capacités afin d'atténuer certains de ces risques.
Ils n'ont pas tous un comportement répréhensible, mais si nous renforçons leurs capacités, ils pourront jouer un rôle de partenaire éthique encore plus important en collaborant avec nos établissements pour renforcer certaines des opportunités offertes à nos étudiants.
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Une histoire similaire s'est produite au Québec. Je ne sais pas si vous avez vu cela dans les médias. Des étudiants étrangers avaient payé leurs frais de scolarité à l'avance. Quand ils sont arrivés ici, le collège avait fermé et il n'a pas remboursé les étudiants parce qu'il s'est placé sous la Loi sur la faillite et l'insolvabilité. Lorsque c'est arrivé, le gouvernement du Québec a prévenu le gouvernement fédéral.
Dans ce cas, dans quel champ de compétence cela tombe-t-il?
D'abord, le gouvernement fédéral a nécessairement un rôle à jouer là-dedans puisque c'est lui qui, ultimement, accorde ou non le permis d'études à l'étudiant.
Ensuite, je suis assez d'accord avec vous sur le fait que les gouvernements provincial et fédéral devraient discuter de ce problème.
Cela dit, d'autres questions se posent aussi. Par exemple, y a-t-il assez de discussions bilatérales entre les pays? On voit qu'il y a un problème particulier en Inde. Je n'ai aucune idée de ce qui explique cela. Comme la population est considérable, il est peut-être plus facile d'y ouvrir des agences, de les fermer ensuite puis d'en ouvrir d'autres sous de nouveaux noms.
Selon vous, l'amélioration de la situation passe-t-elle nécessairement par des discussions bilatérales entre le gouvernement canadien et le gouvernement indien?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins de leurs exposés.
Monsieur Casey, je vous remercie tout d'abord de représenter la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et, bien sûr, de défendre les étudiants internationaux.
Dans votre exposé, vous avez dit déplorer que les étudiants internationaux paient des frais de scolarité cinq fois plus élevés que les étudiants du pays. Les victimes de ce stratagème paient donc non seulement des frais de scolarité élevés, mais ils doivent parfois les payer en double, en raison de la fraude commise par des personnes peu scrupuleuses. Par ailleurs, ces étudiants doivent payer les frais juridiques qu'ils ont déjà engagés. Certains ont dû se rendre à la Cour d'appel fédérale pour régler toute cette situation.
Pour veiller à ce que leur dossier se règle comme il se doit, les étudiants demandent au gouvernement de suspendre leur déportation, de lever l'interdiction de territoire pour cause de fausses déclarations et de leur offrir un autre moyen d'obtenir la résidence permanente. Vous en avez aussi parlé.
Pouvez‑vous conseiller le Comité là‑dessus?
Pensez‑vous qu'en leur offrant une autre façon d'obtenir la résidence permanente, comme la voie des motifs d'ordre humanitaire ou le processus de régularisation, nous donnerions à ces étudiants un traitement de faveur par rapport aux autres étudiants internationaux?
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En effet, c'est une bonne remarque.
Quand nous avons visité ces étudiants et que nous leur avons parlé directement, ils voulaient absolument que je dise au Comité et à tous les intervenants qui veulent s'assurer de leur donner un moyen d'obtenir justice qu'ils ne veulent pas de traitement de faveur et qu'ils cherchent l'équité, tout simplement.
Ces étudiants tiennent à ce qu'on maintienne l'intégrité du système d'immigration. Ils veulent qu'il soit robuste et équitable. Cela dit, pour bon nombre d'entre eux, actuellement, les mesures prises ne changeront rien à l'interdiction de territoire qui les frappe, comme le ministre l'a dit dans différentes annonces.
Les paroles ne se traduisent pas nécessairement en actes, si l'on veut. Ces étudiants veulent surtout d'un système équitable pour tous les immigrants qui viennent ici. Ils tiennent à dire qu'ils veulent protéger l'intégrité du système et qu'ils ne demandent pas de traitement de faveur.
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Vous avez mentionné l'étude ou le rapport produit il y a quelques années. Je crois que la recommandation 17 porte justement sur les consultants fantômes.
Il faut indéniablement resserrer la réglementation en général, mais aussi prendre des règlements ciblant les consultants fantômes en particulier. Le fait est qu'il y a différents consultants fantômes... on ne parle ici que d'un consultant fantôme dans le domaine de l'éducation, qui est à l'origine de tellement de dossiers. Déjà, en 2013, nous savions qu'il fabriquait de faux documents et fraudait divers étudiants. Il est très inquiétant que cela n'ait pas suscité de réflexion dans le système ou dans les différents ministères.
Nous avons décidément besoin de nous attaquer aux pratiques non éthiques et de garantir que les établissements d'enseignement désignés ont bien les outils et les ressources pour communiquer entre eux. Ils doivent appliquer une stratégie proactive si un étudiant leur dit qu'il n'y avait plus de place selon son consultant, alors que ce n'est pas le cas...
La plupart des Canadiens seraient sans doute d'accord pour dire qu'idéalement, il faudrait communiquer avec l'Agence des services frontaliers du Canada ou le ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté pour que des enquêtes soient réalisées, au lieu de laisser la situation perdurer sans rien faire.
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Je déclare la séance ouverte.
C'est le dernier groupe de témoins de la soirée.
Je souhaite la bienvenue à M. Dory Jade et à Mme Monica O'Brien, qui représentent l'Association canadienne des conseillers professionnels en immigration; à Mme Anna Boyden, qui comparaît au nom du ministère des Collèges et Universités de l'Ontario, et à Mme Kamaljit Kaur Lehal, avocate chez Lehal Law.
Nous allons commencer par entendre les exposés des témoins. Merci à tous de comparaître devant le Comité.
Tout d'abord, nous entendrons M. Jade ou Mme O'Brien, qui représentent l'Association canadienne des consultants professionnels en immigration.
Vous avez cinq minutes, allez‑y.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Madame la présidente, honorables membres du Comité, je vous remercie de l'invitation. Par courtoisie, je vous rappelle que j'ai témoigné devant votre Comité à plusieurs reprises et que je suis aveugle au sens de la loi. Je vous serais donc reconnaissant de vous adresser à moi avec la voix, merci.
[Français]
Je vous remercie de l'information et de l'invitation que vous nous avez transmises au sujet des étudiants étrangers qui sont exploités par le système.
Il s'agit d'un sujet de très grande importance, sur lequel tout le monde doit se pencher.
[Traduction]
Notre association compte environ 5 000 consultants en immigration agréés. Nous recommandons d'éviter d'utiliser les termes « consultants fantômes », « consultants fantômes en immigration » et leurs variations. L'article 77 de la Loi sur le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, adoptée par votre comité et par le Parlement, désigne clairement les termes « consultant en immigration » et « consultant en citoyenneté » comme étant des termes exclusifs.
Les gens qui ne sont pas titulaires d'un permis sont désignés par les barreaux, le Collège, le ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, notre association et les autres intervenants comme des praticiens non autorisés. Les termes « consultant fantôme en immigration », « consultant fantôme » ou tout autre terme contenant les mots consultant en immigration... Nous connaissons ces gens et nous savons où ils se trouvent. Nous connaissons leurs adresses. Ils ne sont ni des consultants ni des consultants fantômes. On peut les appeler praticiens non autorisés.
La profession de consultant en immigration est régie par la Loi sur le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté. Les consultants titulaires d'un permis méritent d'être appelés consultants en immigration et en citoyenneté au titre de la loi, contrairement aux gens qui donnent des conseils non autorisés. Il est essentiel pour la cohérence et la précision d'utiliser les bons termes à tout moment à ce comité, dans les médias et dans toute autre intervention.
[Français]
De ce fait, les consultants en immigration méritent d'être proprement reconnus, surtout en vertu de l'alinéa 77c) de la Loi du Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, pour ne plus induire le public en erreur à ce sujet.
[Traduction]
Je vais céder la parole à Mme O'Brien, qui va mentionner quelques autres éléments durant nos cinq minutes.
Je vous remercie, madame la présidente.
Je suis responsable de l'éducation à l'Association, mais je suis aussi consultante agréée en immigration et en citoyenneté depuis plus de 25 ans.
Nous tenons à souligner les difficultés, l'énorme stress et l'anxiété vécus par les gens victimes de fraude.
Mes remarques s'ajoutent à celles de M. Jade.
Notre association reconnaît que l'annonce faite par le ministre le 14 juin constitue un bon moyen de protéger les victimes contre la fraude et de tenir les complices responsables de leurs actes. Les fausses déclarations constituent une infraction grave selon l'alinéa 40(1)a) de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Le fait de venir au Canada pour étudier est un projet exigeant qui demande une réflexion minutieuse et beaucoup de préparation. Les futurs étudiants et tous les candidats doivent faire preuve de diligence pour comprendre leurs obligations, les exigences et les voies à suivre. Ce ne sont pas tous les étudiants qui auront accès à la résidence permanente. En fait, la voie menant à la résidence permanente est un privilège et non un droit, et quiconque doit en mériter l'accès en toute légitimité.
Nos recommandations pour lutter contre l'exploitation des étudiants internationaux sont les suivantes.
À l'heure actuelle, après que le permis d'étude initial ait été délivré, les étudiants postsecondaires au Canada peuvent changer de programme ou d'établissement d'enseignement facilement en entrant les renseignements nécessaires dans leur compte d'immigration. Nous recommandons de renforcer les exigences entourant le changement d'école ou le transfert vers un établissement d'enseignement désigné et d'exiger la confirmation du changement par l'établissement d'origine et le nouvel établissement d'enseignement désigné. Ainsi, on pourrait détecter la fraude bien plus tôt.
Bien que les victimes de fraude ne devraient pas être pénalisées, l'intégrité du système canadien d'immigration doit être maintenue. Nous recommandons d'ajouter la question suivante à tous les formulaires de demande: avez‑vous reçu l'aide d'un tiers pour présenter cette demande? Cette question viendra renforcer les conséquences de fausses déclarations. Cette modification va bien au‑delà du formulaire de recours aux services d'un représentant. Cette question devrait apparaître dans tous les formulaires de demande en immigration.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, je m'appelle Anna Boyden. Je suis sous-ministre adjointe responsable de la Division du soutien aux apprenants au niveau postsecondaire du ministère des Collèges et Universités de l'Ontario. Je suis ici aujourd'hui en tant que représentante du ministère.
J'aimerais commencer par remercier le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui pour parler de cette question importante.
Les étudiants et les universitaires du monde entier sont attirés par l'éducation de grande qualité offerte par les établissements postsecondaires de l'Ontario et par notre réputation de destination multiculturelle, accueillante et favorable aux études postsecondaires. C'est pourquoi plus de 200 000 étudiants étrangers se sont inscrits dans les collèges et universités subventionnés par l'État en Ontario l'an dernier seulement.
Les étudiants étrangers qui étudient en Ontario sont ici grâce à une coordination considérable entre tous les ordres de gouvernement, les établissements postsecondaires eux-mêmes et les collectivités locales, chacun jouant un rôle dans le parcours qui amène des étudiants de partout dans le monde à étudier en Ontario. Qu'il s'agisse du permis d'études fourni par le gouvernement fédéral ou du soutien en matière de santé et de bien-être offert par un établissement d'enseignement postsecondaire, la réussite de tout apprenant étranger dépend de la collaboration de nombreux partenaires qui unissent leurs forces pour préparer et accompagner un étudiant.
Aujourd'hui, j'aimerais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour parler de la partie de l'équation qui relève du ministère des Collèges et Universités parmi les nombreux partenaires. L'éducation postsecondaire internationale est essentielle au renforcement de la main-d'œuvre qualifiée en Ontario. Elle joue un rôle important dans l'acquisition de compétences et la prospérité future de la province. Elle nous permet de créer un bassin de talents prêts à combler les lacunes du marché du travail de l'Ontario.
Les étudiants étrangers enrichissent la vie scolaire, sociale et culturelle de nos établissements postsecondaires et des collectivités de la province. Ils font partie des raisons pour lesquelles l'Ontario est une destination aussi dynamique et concurrentielle à l'échelle mondiale.
Les données préliminaires sur les inscriptions de 2022‑2023 nous indiquent que le nombre d'étudiants étrangers inscrits dans les collèges et universités subventionnés par l'État de l'Ontario continue d'augmenter. C'est la tendance que nous observons depuis 10 ans. Ainsi, le nombre d'apprenants augmente, chacun rêvant de recevoir une éducation de calibre mondial, et c'est ce qui fait la renommée de l'Ontario. C'est pourquoi nous continuons de travailler avec tous nos établissements d'enseignement postsecondaire, ainsi qu'avec nos partenaires fédéraux et municipaux, pour créer les conditions propices à ce que tous aient accès à une éducation postsecondaire de qualité.
Tous les ordres de gouvernement, en collaboration avec les établissements postsecondaires de l'Ontario, ont un rôle à jouer dans l'avenir de nos étudiants étrangers. L'Ontario a la responsabilité de superviser et d'appuyer les établissements postsecondaires et d'établir des règlements et des normes pour veiller à ce que notre secteur offre une excellente éducation postsecondaire à tous les étudiants, y compris aux étudiants étrangers.
Cependant, il est important de souligner que les établissements postsecondaires de l'Ontario sont des entités juridiques distinctes. Cela signifie que tant et aussi longtemps qu'ils respectent les exigences établies par le ministère en vertu des politiques et des lois applicables, ils ont le pouvoir de déterminer leurs propres politiques et pratiques. Cela comprend de travailler en partenariat avec les organismes d'éducation et d'offrir des services de soutien aux étudiants étrangers qui font affaire avec eux.
Cependant, le ministère a entendu parler des difficultés auxquelles de nombreux étudiants étrangers ont été confrontés en Ontario récemment. L'amélioration de leur expérience pendant leur séjour dans la province est une grande priorité du ministère.
Lorsque des étudiants étrangers viennent en Ontario pour recevoir une éducation de calibre mondial, ils méritent de ne pas être victimes de traitements prédateurs de la part de mauvais acteurs. En décembre dernier, la ministre des Collèges et Universités de l'Ontario a écrit au au sujet de la nécessité pour le gouvernement fédéral de protéger les étudiants étrangers potentiels et de réduire le temps d'attente pour l'obtention d'un visa. Les temps d'attente pour l'obtention d'un visa incitent bien des étudiants talentueux à choisir d'autres pays pour poursuivre leurs études, et ceux qui veulent venir en Ontario sont vulnérables au marketing prédateur de recruteurs de leur pays d'origine.
L'Ontario fait sa part par le travail crédible de Collèges Ontario et les nouvelles normes établies par l'organisme. Ces nouvelles normes garantiront que la promotion des programmes auprès des étudiants étrangers soit juste et transparente. Les agents internationaux devront travailler pour Collèges Ontario et suivre un programme de formation des agents reconnu par le secteur. Cela fera en sorte que les étudiants soient informés des services, des mesures de soutien et des installations mis à leur disposition avant leur arrivée en Ontario et une fois qu'ils sont dans la province. Enfin, cela permettra d'offrir une aide ciblée aux étudiants étrangers pour les aider à s'adapter à leur nouvel environnement.
Tous les ordres de gouvernement, en collaboration avec les établissements d'enseignement postsecondaire de l'Ontario, ont un rôle à jouer dans l'avenir de nos étudiants internationaux. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l'Ontario continue d'être le meilleur endroit où poursuivre ses études.
Le gouvernement de l'Ontario est fier de contribuer à l'atteinte de cet objectif collectif. Nous nous efforçons de faire en sorte que du moment où un étudiant étranger met les pieds sur le campus jusqu'au jour où il obtient son diplôme, la qualité de l'éducation qu'il reçoit ici soit sans égale et, au bout du compte, qu'elle l'aide à se préparer à réussir sur le marché du travail.
Merci. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité de m'avoir invitée aujourd'hui.
Je suis heureuse de voir que le Comité s'efforce de venir en aide aux étudiants qui sont les victimes innocentes d'un stratagème frauduleux et qu'il discute de la création de mécanismes pour éviter que ce genre d'incident se reproduise.
Je vais diviser mon exposé en deux parties: la première portera sur les étudiants touchés et la deuxième, sur les mesures à prendre à long terme.
Premièrement, bien des étudiants pris dans ce stratagème frauduleux m'ont dit que leur vie avait basculé. L'arrêt des expulsions est effectivement un soulagement pour eux. J'aurais préféré une option qui n'aille pas nécessairement jusqu'à l'interdiction de territoire et au permis de séjour temporaire, mais il est rassurant de savoir que des permis de séjour temporaire seront délivrés immédiatement après la déclaration d'interdiction de territoire, afin de permettre aux étudiants de poursuivre leurs études ou leur travail, selon l'étape où ils en sont dans le processus.
Je crois comprendre qu'un groupe de travail déterminera ensuite, au cas par cas, qui sont les victimes de fraude. D'après ce que je comprends, ce processus s'enclenchera selon le degré de priorité des dossiers, et on tiendra compte des motifs d'ordre humanitaire. Je suis soulagée de l'apprendre.
Cependant, si nous voulons atteindre cet objectif de diligence et de compassion, je crois qu'il est impératif que le groupe de travail permette aux étudiants concernés d'être représentés par un avocat s'ils le souhaitent, compte tenu de l'importance du résultat possible. Les travaux du groupe de travail doivent être régis par les principes d'équité procédurale.
L'immigration est l'un des domaines uniques du droit où les avocats peuvent être autorisés à assister à une entrevue avec l'ASFC ou un agent d'immigration, mais pas à y participer activement. Encore une fois, compte tenu de la gravité des procédures envisagées, je vous somme de faire en sorte que les étudiants aient accès au dossier complet, qu'ils connaissent bien les enjeux et aient droit à une représentation juridique complète.
Je salue la décision de ne pas imposer d'interdiction de cinq ans à ces étudiants. Il s'agit en effet d'un énorme soulagement pour les étudiants qui veulent faire avancer leur processus d'immigration au Canada.
Cependant, comme il faudra probablement présenter des demandes pour des motifs d'ordre humanitaire pour faire annuler une décision d'interdiction de territoire, j'exhorterais l'Agence à procéder rapidement à une évaluation aussi. Il suffirait d'indiquer qu'il s'agit d'un dossier prioritaire pour qu'il soit traité de façon accélérée. Normalement, le traitement des demandes présentées à l'Agence peut prendre au moins un an.
Je travaille aussi dans d'autres domaines du droit de l'immigration où les personnes vulnérables, comme les victimes de violence familiale, peuvent demander le traitement prioritaire de leur demande pour des motifs d'ordre humanitaire au moyen du code « VF » pour violence familiale. Je recommanderais de créer un code pour les demandes présentées par des étudiants pour des motifs d'ordre humanitaire, afin qu'ils puissent obtenir un traitement prioritaire. Ce faisant, on veillerait, comme le ministre lui-même l'a dit, à ce que le parcours de ces étudiants ne soit pas interrompu par le processus.
Il y a une autre question qui mérite notre attention, soit celle des conséquences pour ces étudiants d'une interdiction de territoire à l'extérieur du Canada. Chez nous, nous pouvons peut-être résoudre le problème au moyen du permis de séjour temporaire et de demandes présentées pour des motifs d'ordre humanitaire, mais qu'en est‑il des conséquences à l'extérieur de nos frontières? Si ces étudiants souhaitent voyager dans d'autres pays, l'interdiction de territoire au Canada pourrait les rendre inadmissibles ou compliquer leur admission dans d'autres pays. Il serait important que ces étudiants aient quelque chose, peut-être une lettre du groupe de travail disant qu'ils sont des victimes innocentes d'un stratagème frauduleux. Il est à espérer que cela les affranchirait de cette tache au dossier, autant que possible, et éliminerait les obstacles potentiels à leur admission dans d'autres pays.
Je vais maintenant passer à la deuxième partie de mon mémoire sur les mesures à prendre à long terme.
À l'avenir, nous voulons nous assurer d'avoir en place des mesures dissuasives pour les mauvais acteurs. Il sera important d'utiliser stratégiquement la technologie pour cela.
Nous utilisons déjà la technologie pour l'identification unique du client à diverses étapes du processus d'immigration. Par exemple, les demandes d'examens médicaux et les demandes de données biométriques comprennent des codes à barres propres à la personne visée.
On pourrait peut-être créer quelque chose de semblable pour les étudiants, un code à barres unique — ou quelque chose du genre — qui serait produit par l'établissement d'enseignement désigné lorsqu'un étudiant y présente une demande. Ce code à barres unique établirait la correspondance entre l'étudiant et la base de données de l'établissement d'enseignement désigné et permettrait à l'étudiant de vérifier son statut de façon indépendante.
D'après ce que je comprends, les établissements d'enseignement désignés ont déjà des portails qui sont utilisés pour les exigences en matière de déclaration. Il serait peut-être possible de modifier ces portails ou de les adapter pour y intégrer ce processus de vérification. Je m'en remettrais aux experts en technologie pour ce qui est de la façon de faire, précisément, mais je suis convaincue qu'à notre époque, nous devrions être en mesure d'arriver à quelque chose.
Je favoriserais également la tenue d'autres discussions avec nos homologues, en Inde, quels qu'ils soient, pour aborder la question de l'exploitation par les consultants des étudiants qui veulent étudier au Canada. Cela nécessiterait peut-être des consultations avec des experts en droit criminel, tant en Inde qu'au Canada, pour nous conseiller sur les mesures à prendre contre les personnes qui commettent ce genre d'actes criminels.
En terminant, je remercie encore une fois le Comité de m'avoir invitée à témoigner aujourd'hui.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Je tiens à remercier le groupe de témoins qui comparaît.
Ma première question s'adresse à Mme Lehal.
Je tiens tout d'abord à vous remercier des services que vous avez rendus dans le secteur où je suis depuis de nombreuses années. Vous avez la réputation d'être serviable et professionnelle dans votre champ d'expertise.
J'aimerais vous poser la question suivante, madame Lehal: à votre avis, comment le groupe de travail ou le gouvernement devrait‑il s'y prendre pour distinguer les étudiants qui sont réellement venus étudier, et qui ont été bernés, de ceux qui se sont adonnés délibérément à des activités frauduleuses, et qui n'ont jamais fréquenté l'école?
:
Monsieur Dhaliwal, je vous remercie de partager votre temps avec moi.
Je remercie tous les témoins.
Ma question s'adresse à Mme Boyden. Nous entendons les histoires déchirantes que racontent les étudiants étrangers. Les suicides sont à la hausse. Ces jeunes ne reçoivent pas un enseignement de qualité dans ces prétendus collèges de deuxième ordre. Que fait la province pour maintenir des normes élevées en matière d'éducation et pour soutenir les étudiants étrangers?
En deuxième lieu, je sais qu'au début de la pandémie, le collège Alpha, un établissement privé d'enseignement professionnel situé à Kingston, a plus que doublé son nombre d'étudiants. Il a une capacité de 420 étudiants, mais il en compte aujourd'hui plus de 4 000.
Qui surveille la situation? Où est le contrôle, et qu'est‑ce qui est fait pour vérifier ces établissements d’enseignement désignés, ou EED? Nous savons qu'il s'agit d'une compétence partagée. Le gouvernement fédéral est responsable de délivrer les permis d'études, alors que la province s'occupe du volet éducatif et sélectionne les EED.
Les étudiants sont exploités. Qui surveille le tout? Pourquoi n'y a‑t‑il pas de vérification? Pouvez-vous nous l'expliquer?
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur Jade, comme vous pouvez le voir, il y a deux langues officielles au Canada, soit l'anglais et l'interprétation. C'est fantastique.
Vous avez dit que les gens vivaient déjà une pression indue, et ce, même lorsqu'ils ne sont pas en situation difficile. Lorsque le gouvernement a menacé tous ces gens de déportation, cela a nécessairement engendré une pression supplémentaire sur leur santé mentale, qui était déjà fragilisée.
Le gouvernement n'est-il pas responsable d'avoir accentué les problèmes de santé mentale de ces étudiants? Si oui, n'est-ce pas la responsabilité du gouvernement de fournir des ressources en santé mentale pour accompagner ces jeunes dans cette aventure désastreuse, selon vous?
:
J'ai besoin d'un consentement unanime pour ce faire.
Des députés: D'accord.
La présidente: Est‑ce que tout le monde a obtenu les réponses voulues? C'est bien.
Sur ce, je tiens à remercier chaleureusement tous nos témoins d'avoir comparu devant le Comité aujourd'hui. Je sais que la soirée a été longue.
Il s'agit de notre dernière réunion avant les vacances d'été.
Au nom de tous les membres du Comité, je tiens vraiment à remercier notre greffier, Keelan Buck. Je vous remercie des services que vous fournissez à notre comité.
Je tiens à remercier nos excellents analystes, Julie Béchard, Andrea Garland et Philippe Antoine Gagnon. Je vous remercie des services que vous rendez au Comité
Je remercie tous les interprètes et le personnel de soutien.
Cette session a été fructueuse. Nous avons accompli beaucoup de travail. Je tiens à remercier particulièrement tous les députés pour leur travail sur le projet de loi .
Nous avons participé à de nombreuses réunions, qui étaient souvent longues. Nous bénéficions tous du soutien d'un personnel formidable. Applaudissons tous nos collaborateurs. Jeff Jedras fait un travail remarquable. Il rend vraiment service à notre comité.
Je tiens à remercier l'ensemble du personnel qui nous apporte son soutien au quotidien.
Je remercie tout le personnel des bureaux des whips et des leaders parlementaires.
C'était une excellente session. J'espère que vous avez tous hâte de passer du temps dans vos circonscriptions. Je sais que beaucoup de travail nous y attend, mais j'espère que vous passerez tous du temps avec vos familles.
Mes garçons ont une longue liste de tout ce que je dois cuisiner quand je suis à la maison. J'ai vraiment hâte d'échanger avec mes électeurs de la circonscription. Il se passe beaucoup de choses extraordinaires dans ma circonscription, à commencer par la fête du Canada et notre barbecue communautaire. Vous serez tous très occupés. Nous nous reverrons peut-être quelque part au cours de l'été.
J'espère que tous les députés prendront le temps de se reposer et de tisser des liens avec leurs électeurs.
Je vous souhaite un bel été.
Sur ce, la séance est levée.