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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 26e séance du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
Compte tenu de la pandémie qui sévit actuellement et conformément aux recommandations des autorités sanitaires et à la directive émise par le Bureau de régie interne le jeudi 25 novembre 2021, pour rester en santé et en sécurité, toutes les personnes qui assistent à la séance en personne doivent maintenir une distance physique de deux mètres et porter un masque non médical quand elles circulent dans la salle. Il est fortement recommandé de porter le masque en tout temps. Vous devez garder une hygiène adéquate des mains en utilisant le désinfectant fourni à cette fin dans la salle. Veuillez vous abstenir d'entrer dans la salle si vous êtes symptomatiques.
Je vous rappelle que toutes les interventions doivent s'adresser à la présidence. Quand vous ne parlez pas, votre micro doit être mis en sourdine et votre caméra doit être allumée.
Avant de commencer, je voudrais fournir quelques informations sur les séances à venir. Notre séance de jeudi a été annulée, puisqu'un autre comité avait besoin de la salle à ce moment‑là. Cela signifie que le mardi 7 juin, nous entendrons le dernier groupe de témoins sur le projet de loi , suivi par un groupe de témoins sur les arriérés et les délais de traitement.
Le Comité consent‑il à ce que l'étude article par article du projet de loi d'initiative parlementaire ait lieu le jeudi 9 juin? Est‑ce que tout le monde est d'accord?
Vous avez la parole, monsieur Genuis.
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Je vous remercie, monsieur Genuis.
Oui, j'ai écrit une lettre au greffier législatif pour obtenir les éclaircissements qu'un des membres du Comité voulait obtenir. Nous n'avons pas encore reçu de réponse. Je travaillerai avec la greffière pour voir quand nous pouvons obtenir la réponse du greffier législatif. Une fois que nous l'aurons reçue, nous pourrons établir un calendrier à l'avenant.
De plus, avant d'aller plus loin, il y a des budgets à adopter. Je voudrais faire adopter les budgets de trois études. La première concerne l'objet de la partie 5, section 23, du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 7 avril 2022 et mettant en œuvre d'autres mesures, pour un montant de 850 $.
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Plaît‑il au Comité que la présidence présente le budget au Sous-comité des budgets des comités du Comité de liaison au plus tard le 3 juin 2022? Est‑ce que tout le monde est d'accord?
(La motion est adoptée.)
La présidente: Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 4 mai 2022, le Comité reprend maintenant l'examen du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (visas de résident temporaire pour les parents et les grands-parents).
Aujourd'hui, nous entendrons un certain nombre de témoins. Pour le premier groupe, je voudrais souhaiter la bienvenue à Dima Amad, directrice exécutive, et à Rasha Salman, responsable du développement des programmes, du Centre communautaire arabe de Toronto; à Vance Langford, directeur à l'Association Canadienne des Avocats et Avocates en Immigration; ainsi qu'à Richard Kurland, avocat et analyste des politiques, qui représente Lexbase.
Je remercie tous les témoins de comparaître devant le Comité aujourd'hui. Vous disposez tous de cinq minutes pour faire votre allocution d'ouverture. Nous passerons ensuite à notre période de questions.
Nous commencerons par Mme Amad, directrice exécutive du Centre communautaire arabe de Toronto.
Vous disposez de cinq minutes pour faire votre allocution d'ouverture. Vous pouvez commencer.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Distingués membres du Comité, je vous salue et vous remercie d'avoir invité le Centre communautaire arabe de Toronto à témoigner concernant la .
Je m'appelle Dima Amad et je suis directrice exécutive. Mme Rasha Salman, notre responsable du développement de programmes, m'accompagne aujourd'hui. Nous traiterons toutes deux de la position du Centre à l'égard du projet de loi que vous examinez aujourd'hui.
Nous voulons d'abord remercier et féliciter le gouvernement fédéral de faire preuve d'un fervent attachement aux valeurs humanitaires du Canada en offrant continuellement aux réfugiés et aux immigrants des occasions de se réinstaller au pays, notamment en promettant récemment d'accueillir au moins 40 000 réfugiés afghans et un nombre illimité de réfugiés ukrainiens dans le cadre de divers programmes et partenariats. Les différents gouvernements du Canada ont toujours fait passer la vie humaine avant les intérêts financiers, et nous espérons que cela continuera longtemps.
Nous avons vu et constaté par nous-mêmes les difficultés que vivent ces populations qui doivent quitter leurs maisons pour trouver refuge et chercher une vie meilleure ailleurs. Ces difficultés mettent parfois leur la vie en danger, et le monde doit faire preuve de solidarité aujourd'hui. En effet, avec 26,4 millions de réfugiés à l'échelle mondiale, la demande en programmes d'immigration et d'accueil de réfugiés ne peut qu'augmenter, et nous devons tous faire de notre mieux pour offrir de l'aide.
Notre organisation ayant comme raison d'être d'aider les réfugiés et les immigrants, nous sommes profondément reconnaissants envers le gouvernement de comprendre cette urgence mondiale complexe, et nous vous remercions de soutenir indéfectiblement notre mission et nos programmes. Nous nous réjouissons également d'avoir l'occasion de contribuer aux discussions en matière de politiques comme celle d'aujourd'hui, et nous nous efforçons de transmettre fidèlement les préoccupations et les besoins d'une part importante de la population canadienne.
Voilà qui m'amène à notre discussion d'aujourd'hui. Je commencerai en allant droit au fait.
Le Centre communautaire arabe de Toronto appuie le projet de loi proposé par le député et considère qu'il améliore substantiellement le programme de super visa initial. Dans ce qui suit, je vous ferai part de notre évaluation du projet de loi, et de certaines de nos observations et de nos recommandations qui, nous l'espérons, feront partie du débat entourant ce projet de loi.
Quand le programme de super visa a été instauré en 2011, la mesure a été bien accueillie, car elle devait permettre de réduire les arriérés dans le traitement des demandes d'immigration et faciliter le regroupement familial. La souplesse du super visa et la réduction des délais de traitement étaient, en effet, d'excellentes solutions pour les gens voulant retrouver leur famille pour de courtes périodes. Il est toutefois compréhensible qu'il faille apporter des améliorations au visa.
C'est par l'expérience et la documentation que le Centre communautaire arabe de Toronto a pris connaissance de nombreux problèmes attribuables aux limites du super visa initial. Certaines recherches tendent à démontrer qu'en raison de sa nature temporaire, le super visa ne facilite pas le regroupement familial et empêche les familles de faire de solides plans à long terme.
Nombreux sont ceux qui jugent que les frais de voyage et d'assurance et les exigences relatives au revenu minimum sont prohibitifs. Nous avons entendu dire que le fait d'obliger les parents à contracter une assurance pour toute l'année alors qu'ils ne restent que quelques mois empêche bien des gens de demander un super visa.
Parfois, des familles ou des parents seuls ont besoin d'aide pour élever les enfants — une tâche qui incombait à la grand-mère dans leur pays d'origine — et n'ont pas les moyens de payer des services de garde d'enfants, les frais mensuels pouvant s'élever jusqu'à 1 800 $.
Il arrive de plus que des immigrants s'inquiètent pour des parents ou même des membres de la fratrie qui se retrouvent seuls au cœur d'une guerre ou d'un conflit quand le reste de la famille est décédée ou est partie vers des lieux plus sûrs. Bon nombre de ces immigrants ou de ces réfugiés préféraient être réunis en permanence avec leurs parents au Canada, mais ne pouvant pas faire de parrainage, plusieurs se rabattent sur le super visa.
En outre, des recherches réalisées au cours des dernières années montrent que les demandes de super visa de parents ou de grands-parents européens ou américains sont davantage approuvées que celles des populations racisées. Des experts affirment que le taux d'approbation est beaucoup moins élevé pour les régions du Sud, comme l'Afrique, l'Asie et le Moyen‑Orient, que pour les États‑Unis et l'Europe. Le super visa a donc accru la stratification raciale.
Enfin, les titulaires de super visa ne peuvent pas travailler. Cela signifie que même si des visiteurs restent jusqu'à deux ans — et maintenant jusqu'à cinq ans — au Canada, ces résidents, dont certains n'ont que 45 ou 50 ans, ne peuvent pas contribuer à l'économie.
Cela étant dit, j'ajouterai que le nouveau projet de loi comprend des améliorations plus que nécessaires: il fait passer la durée du séjour de deux à cinq ans; permet de contracter une assurance auprès de fournisseurs étrangers; et réduit le seuil de revenu minimum. Ce sont là d'excellentes améliorations, et nous considérons qu'elles faciliteront grandement la vie et le processus d'intégration de nombreux nouveaux immigrants. Cependant, ces mesures ne devraient pas se substituer aux moyens permettant la réinstallation permanente des parents et des grands-parents.
Je céderai maintenant la parole à ma collègue, Mme Salman, pour qu'elle vous en dise plus à ce sujet.
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Madame la présidente, honorables membres du Comité, témoins qui comparaissez à mes côtés, mesdames et messieurs, bonjour.
Je vous remercie de m'avoir invité à participer à votre étude sur le projet de loi .
L'Association Canadienne des Avocats et Avocates en Immigration, ou ACAI, a été fondée le 1er janvier 2021 en vertu de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif, avec pour objectif de promouvoir la primauté du droit, l'accès à la justice et le développement des lois et des politiques d'immigration canadiennes grâce aux recherches juridiques, à l'éducation et à des activités connexes. L'ACAI compte actuellement plus de 400 membres, parmi lesquels figurent des avocats, des étudiants, des universitaires et des organisations non gouvernementales de toutes les régions du Canada. L'ACAI a particulièrement à cœur de lutter contre l'exclusion des conseillers juridiques du système d'immigration du Canada. Vous trouverez plus d'information à l'adresse cila.co/fr/.
Les membres de l'ACAI ont diverses opinions quant aux modifications proposées dans le projet de loi . Nous soutenons sans réserve les programmes qui simplifieront les procédures et faciliteront le regroupement familial tout en maintenant l'intégrité de notre système d'immigration et de nos services sociaux, y compris les soins de santé. Nous nous opposons fortement aux abus commis par des agents et des membres du public qui profiteraient de notre équitable et généreux système d'immigration.
Sur le plan de l'autorisation des assureurs étrangers, l'ACAI admet qu'une concurrence accrue dans l'industrie de l'assurance pourrait profiter aux citoyens canadiens, aux résidents permanents et aux parents et grands-parents qui demandent un super visa. J'ai effectué quelques recherches et découvert qu'au moins 30 compagnies vendent de l'assurance-maladie privée au pays pour des super visas. Il se peut donc que la concurrence se porte bien. Néanmoins, les frais sont très élevés, allant de quelque 1 800 $ à plus de 5 000 $ par année pour une personne de 70 ans sans problème de santé préexistant.
Il est fort risqué d'autoriser des compagnies d'assurance étrangères. Pour maintenir l'intégrité du programme, nous ne nous opposerions pas à ce qu'un nombre restreint de courtiers d'assurance et d'assureurs étrangers soient assujettis à des normes équivalentes à celles imposées aux courtiers d'assurance et aux assureurs canadiens. Nous recommandons en outre que toute autorisation en matière d'assurance étrangère s'accompagne de solides programmes d'information pour qu'il soit clair que seuls les courtiers d'assurance et les assureurs autorisés sont admissibles, et ce, afin d'éviter la victimisation de Canadiens et de leurs parents et grands-parents.
Pour ce qui est de la prolongation proposée de la durée du séjour au Canada au titre d'un super visa, qui passerait de deux à cinq ans, l'ACAI n'est pas convaincue que cette augmentation soit nécessaire ou recommandable. J'ai lu la transcription de la séance que le Comité a tenue le 17 mai, et il semble qu'on ait erronément affirmé que « Le super visa original permet à la famille de rester pendant deux ans sur une période de 10 ans ». De plus, si la durée est prolongée jusqu'à cinq ans, « les gens venaient au Canada pour 5 mois, 10 années de suite ». En fait, le super visa permet de rester au pays jusqu'à deux ans d'affilée, pas deux ans sur une période de 10 ans. Il autorise plusieurs séjours pendant sa durée de validité de 10 ans. Une personne peut rester au Canada pendant neuf ans ou plus tant qu'elle quitte le pays tous les deux ans. En outre, le titulaire d'un super visa peut demander une prolongation de son statut de résident temporaire quand il se trouve au Canada, et si sa demande est approuvée, il pourra rester plus de deux ans à la fois.
L'ACAI prévoit que si les titulaires de super visa sont autorisés à rester jusqu'à cinq ans au Canada pendant la période de validité de 10 ans, ils seront peu encouragés à maintenir des liens avec leur pays d'origine et la résidence qu'ils y possèdent. Au contraire, un nombre accru de titulaires de super visa pourraient demander la résidence permanente au Canada pour des motifs d'ordre humanitaire, affluant dans une catégorie déjà limitée. L'invocation de motifs d'ordre humanitaire constitue une mesure exceptionnelle et non un autre moyen de demander la résidence permanente au Canada.
Il y a — et continuera probablement d'y avoir — plus de demande que d'offre pour les visas d'immigrants de parents et de grands-parents, mais du point de vue économique, il n'est peut-être pas prudent d'élargir cette catégorie. Il est donc crucial que le super visa facilite le regroupement familial, même si c'est de façon temporaire, particulièrement si le Canada veut continuer d'attirer de solides immigrants économiques. Les immigrants potentiels doivent savoir que les super visas facilitent les visites de parents et de grands-parents et que le processus n'est pas indûment lourd.
En résumé, l'ACAI recommande de maintenir le super visa, valide pour 10 ans, avec admission pour un séjour de deux ans à la fois, et de mettre en œuvre un programme de parrainage des parents et des grands-parents qui soit stable, transparent et convivial.
En ce qui concerne la proposition d'obliger le ministre à présenter un rapport sur la réduction de l'exigence relative au revenu minimum, l'ACAI appuie sans réserve cet élément du projet de loi dans d'autres recherches et rapports. Si les recherches indiquent que la réduction de cette exigence permet aux citoyens canadiens et aux résidents permanents de profiter de la présence de parents et de grands-parents pour travailler davantage, accéder à l'éducation et augmenter le revenu du ménage, alors nous appuierions une réduction raisonnable de l'exigence relative au revenu minimum.
L'Association Canadienne des Avocats et Avocates en Immigration remercie le Comité de l'avoir consultée. Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
C'est un bon projet de loi. La durée de cinq ans est excellente. Il y a peut-être toutefois lieu de s'interroger sur les obligations internationales du Canada pour ce qui est d'assurer la libre circulation des biens et des services, car cela pourrait nous empêcher de restreindre aux produits canadiens le choix d'une police d'assurance. Il y aurait donc une mise en garde à faire de ce côté.
Des conséquences non souhaitées vont découler du projet de loi . En théorie, tout semble bien beau. Dans la pratique cependant, nous allons nous retrouver au bout de cinq ans avec de phénoménales quantités de parents et de grands-parents stressés et angoissés à l'idée d'être obligés de rentrer dans leur pays d'origine après avoir passé la moitié d'une décennie avec leur famille au Canada. C'est cruel. À moins que l'on fasse signer au départ ce qui pourrait s'apparenter à une renonciation pour la protection du consommateur, il faut s'attendre à une gigantesque catastrophe humanitaire. Voici la solution.
Chaque année, le Canada a une cible ou un contingent, si vous préférez, de parents et de grands-parents qui pourront demeurer ou entrer au Canada à titre de résidents permanents. C'est tout à fait légitime. Ce qui est actuellement problématique, et qui le sera beaucoup plus encore si nous adoptons la formule des super visas de cinq ans, c'est que les gens doivent exprimer chaque année leur intérêt à parrainer un parent ou un grand-parent. Tous les ans, on tient ainsi un tirage au sort et toutes les demandes non retenues sont supprimées du répertoire.
Nous ne pouvons plus procéder de cette manière. Lorsque nous avons un tel répertoire d'expressions d'intérêt — on en compte actuellement près de 100 000 — et que nous savons que nous allons n'en sélectionner que 30 000 ou 35 000, par exemple, nous ne devrions pas vider ce répertoire chaque année. Les expressions d'intérêt reçues devraient plutôt être conservées dans le répertoire sans que l'on en accepte de nouvelles dans le système. De cette façon, la taille du répertoire diminuerait chaque année en fonction du nombre de parents et de grands-parents qui sont sélectionnés.
Quelle différence cela ferait‑il pour le Canada? Aucune. Le nombre de parents et de grands-parents demeurait inchangé. Quelle différence cela ferait‑il pour le ministère? Aucune. Il aurait le même nombre de demandes à traiter. La différence se ferait sentir pour les êtres humains qui se retrouvent dans le répertoire. Ils n'auraient plus à se demander s'il leur sera possible de parrainer un membre de leur famille, mais seulement quand ils pourront le faire.
Si l'on en vient à instaurer un visa de cinq ans en sachant que les gens seront stressés à la perspective d'être expulsés du Canada, on pourrait conserver leur nom dans cet inventaire. Ils pourraient s'y inscrire s'ils souhaitent obtenir la résidence permanente, ce qui n'est pas le cas de tous. Ils sauraient ainsi que d'ici à la fin de leur séjour de trois à cinq ans, il y aurait de fortes chances que leur demande de résidence permanente soit traitée. Il suffirait ensuite d'ouvrir à nouveau les vannes pour accueillir un nouveau lot de demandes.
Je n'en dirai pas plus à ce sujet pour l'instant.
Pour ce qui est de l'admissibilité en fonction d'un revenu minimum, voici peut-être une solution intéressante. Il n'est pas nécessaire de… Nous pouvons abaisser l'exigence — cela ne pose aucun problème —, mais nous devrions accorder un crédit de 5 000 $ au titre de ce seuil de faible revenu pour chaque enfant de 12 ans et moins dans la famille, car il faut récompenser ceux qui élèvent des enfants.
Nous devons comprendre la valeur économique de la présence d'un parent ou d'un grand-parent pouvant s'occuper d'un jeune enfant, car cela peut permettre à la mère ou au père biologique d'occuper un emploi et d'ainsi payer des impôts pour contribuer à notre économie.
C'est ce que j'avais à dire dans mes cinq minutes, madame la présidente...
Nous avons condensé nos observations sur le projet de loi en faisant valoir qu'il n'était pas nécessaire qu'il se substitue à la voie d'accès à la résidence permanente pour les parents et les grands-parents. Nous avons mis en lumière la réalité des familles multigénérationnelles en insistant sur la nécessité d'élargir la définition de « famille » pour tenir compte de cette caractéristique culturelle de nombreuses familles d'immigrants. Nous nous intéressons également de près aux contributions économiques et non économiques des parents et des grands-parents, des éléments aussi confirmés par la recherche, en tablant essentiellement sur les perspectives d'un vieillissement productif. Comme on vous l'a déjà mentionné, les parents et les grands-parents qui vivent avec la famille peuvent libérer du temps et des ressources, ce qui permet aux parents d'intensifier leurs activités professionnelles et scolaires.
Nous avons aussi souligné le fait que de nombreux immigrants considèrent, conformément à leur culture, qu'il est de leur devoir de subvenir aux besoins de leurs parents, et ce, même s'ils ne vivent pas dans le même pays. Un grand nombre d'immigrants envoient ainsi de l'argent à l'étranger. Plutôt que d'avoir à dépenser pour se rendre dans leur pays d'origine ou contracter des polices d'assurance-maladie à l'étranger, les immigrants pourraient injecter cet argent dans l'économie canadienne si leurs parents habitaient avec eux.
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Merci, madame la présidente.
Je souhaite la bienvenue à nos invités. Nous leur sommes très reconnaissants de témoigner devant le Comité.
Ma première question s'adresse à Mme Dima Amad.
Madame Amad, comme vous le savez, le super visa est un outil de facilitation conçu pour protéger les visiteurs en veillant à ce qu'ils puissent être soutenus financièrement par leurs enfants ou petits-enfants d'accueil et à ce qu'ils puissent recevoir des soins médicaux d'urgence couverts par une assurance.
Pensez-vous que les membres de votre communauté bénéficieraient de la possibilité d'acheter une couverture auprès de fournisseurs d'assurance internationaux?
Il est vrai que l'assurance est très coûteuse pour les membres de notre communauté et qu'il est très onéreux pour de nombreuses familles de faire venir ici leurs parents et leurs grands-parents. C'est la raison pour laquelle nous recommandons notamment, comme vous l'indiquait Mme Salman, que la durée de la police soit ajustée à celle du séjour.
J'ai peut-être manqué le début de la question avant de me rendre compte que je syntonisais le mauvais canal, mais il est bien certain que pour les communautés que nous servons, il serait bénéfique de pouvoir réduire les coûts grâce à une plus grande souplesse dans les exigences en matière d'assurance et à la possibilité de contracter une police à l'étranger.
Nous estimons toutefois en définitive qu'il s'agit d'une mesure temporaire en attendant la réunification de la famille grâce à un programme de parrainage en bonne et due forme.
Je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question.
[Français]
J'aimerais poser une question à MM. Kurland et Langford en me basant sur la réponse de Mme Amad.
Dans ma circonscription, il y a deux cas de grands-parents qui sont venus visiter leurs enfants et leurs petits-enfants à plusieurs reprises. Ils ont maintenant plus de 70 ans et ils trouvent que le coût d'une assurance est tellement élevé qu'ils sont obligés d'annuler la demande de visa. Ils ne pourront donc pas venir voir leur famille.
J'aimerais entendre votre réponse à tous les deux. Avez-vous une suggestion, une recommandation ou une proposition à nous faire sur la façon dont nous pouvons réduire le coût de l'assurance tout en offrant les services médicaux en cas de nécessité ou dans les cas urgents?
J'ai une autre question à poser à Mme Amad.
En ce qui concerne la possibilité de faire venir ses parents ou ses grands-parents au Canada pour un séjour prolongé, je suis sûr, madame, que vous avez eu l'occasion d'en constater les répercussions. Pouvez-vous confier au Comité ce que vous avez vu concernant la valeur économique, sociale et culturelle de la réunification familiale?
J'espère que l'interprétation sera correcte.
[Traduction]
N'hésitez pas à me le dire, si vous voulez que je répète la question.
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins d'aujourd'hui, qui prennent le temps de nous aider à faire nos recommandations et à étudier ce projet de loi.
Monsieur Kurland, quelque chose me laisse un peu perplexe. La durée de séjour désormais accordée par le super visa permettra de faire des demandes de résidence permanente dans de meilleures conditions. Pourtant, selon ce qui est indiqué, il faut veiller à ce que le membre de la famille quitte volontairement le Canada une fois la visite terminée.
Ainsi, d'un côté, on lui dit qu'il doit retourner chez lui et, de l'autre, on allonge la durée de séjour qui lui permet de faire une demande de résidence permanente. N'y voyez-vous pas là une contradiction institutionnelle?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci à tous nos témoins pour leurs exposés.
Il y a une question que j'aimerais poser à tous. Le système actuellement en place ne permet pas d'interjeter appel. Il en ressort qu'une personne peut du jour au lendemain être jugée inadmissible, et ce, même s'il existe des circonstances atténuantes.
Je peux vous donner l'exemple d'un couple avec lequel j'ai eu l'occasion de discuter. Lors de la dernière année prise en compte pour déterminer s'ils franchissaient le seuil de revenu établi, leur bébé est arrivé prématurément. Ainsi, la mère a été en congé de maternité pendant le dernier mois comptabilisé. Leur revenu a alors baissé sous le seuil et ils sont devenus inadmissibles après avoir attendu tout ce temps pour être sélectionnés et remplir toutes les formalités. Il n'existe pas de mécanisme d'appel leur permettant de faire valoir les circonstances atténuantes pour que l'on accepte tout de même de traiter leur demande. Juste après le congé de maternité d'un mois, la mère a repris le travail et leur revenu s'est retrouvé exactement au niveau où il était auparavant.
Je voudrais que nos témoins nous indiquent s'ils estiment que le projet de loi de devrait renfermer une disposition permettant au ministre de prévoir une possibilité d'appel en pareil cas.
Peut-être puis‑je commencer par M. Kurland avant de voir ce qu'en pensent nos autres témoins.
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Merci, monsieur Kurland.
Merci, madame Kwan, pour la question.
Je pense que bien des gens se retrouvent dans cette situation que vous avez exposée. Il devrait y avoir un processus d'appel. Dans le cas d'une demande de visa, je pense qu'il est possible de s'adresser à la Cour fédérale pour obtenir une révision judiciaire de la décision. Il s'agit alors de déterminer si l'agent qui a analysé la demande de visa a utilisé à bon escient son pouvoir discrétionnaire. C'est un processus complexe, long et dispendieux qu'il ne vaut pas nécessairement la peine d'entreprendre dans le cas d'une personne qui ne satisfaisait pas au critère de revenu.
J'ai aussi imaginé — et mes collègues pourront dire ce qu'ils pensent de cette idée — que le ministre pourrait délivrer un permis de résident temporaire pour une personne qui ne satisfait pas à l'exigence. C'est une autre possibilité.
Il y a également le fait que ce sont des directives ministérielles qui dictent la façon dont les visas sont délivrés et dont les critères du programme sont élaborés. Le 17 mai, lors de la réunion précédente du Comité, on s'est notamment demandé s'il convenait de modifier la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, en même temps que son règlement d'application et la façon dont on faisait les choses. Nous sommes d'avis que l'on devrait continuer de s'en remettre aux directives ministérielles, ce qui assure une plus grande souplesse. Je suggérerais que, si les recherches en démontrent la pertinence, on s'assure d'offrir cette souplesse accrue en réduisant ou en éliminant le seuil de faible revenu ou en établissant des crédits au titre de ce seuil, par exemple pour les actifs et les ressources dont disposent les parents et les grands-parents. Il n'est pas nécessairement envisageable d'imposer une caution. Ce n'est pas forcément ce que l'on souhaite faire, mais s'il existe un autre moyen de garantir l'accès à ces ressources, ce serait également une bonne idée.
Il y a donc différentes options, et je pense que la solution peut être déployée dans le cadre même du programme.
Je tiens à rappeler le processus actuel. Il faut s'adresser à la Cour fédérale, ce qui est assez fastidieux, comme vous l'avez indiqué. Beaucoup de gens abandonneront dès ce stade. Cependant, je pense que s'il y avait un processus d'appel ne faisant pas intervenir la Cour fédérale, dans lequel le gouvernement ou les fonctionnaires pourraient prendre la décision — ou même le ministre —, ce serait beaucoup plus efficace.
Madame Salman, je ne pense pas que vous ayez eu l'occasion de répondre, alors je vais vous donner l'occasion de répondre rapidement avant de poursuivre.
Madame Kwan, tout d'abord, nous sommes d'accord avec vous à 100 %. Un grand nombre des immigrants que nous servons et des communautés d'où nous venons sont surreprésentés dans les emplois précaires, et il est excessif d'exiger l'attestation de trois années de revenus, même d'un revenu minimum. Quand on veut acheter une maison, la banque ne demande pas la preuve de trois années de revenus stables pour obtenir un prêt hypothécaire.
En ce qui nous concerne, je tiens à souligner que bien que nous accueillions favorablement les améliorations apportées au projet de loi, parce que nous pensons que les familles ont le droit de faire venir leurs parents et leurs grands-parents ici, nous ne le voyons que comme une alternative au parrainage, ou une solution temporaire d'ici à ce que le parrainage soit possible, afin qu'ils puissent être réunis.
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La réponse, madame la présidente, se résume en un mot: flexibilité.
Il faudrait modifier la LIPR pour en changer la durée, pour faire tout ce qu'on fait ici dans le projet de loi, pour approuver une compagnie d'assurance ou abaisser le revenu minimum requis, toutes ces exigences relèvent plutôt du programme lui-même. La seule exigence que je jugerais utile d'inscrire dans la loi ou le règlement serait celle sur la durée du visa, mais je pense qu'il serait plus avantageux pour le système d'immigration canadien de recourir à des directives ministérielles pour changer quelque chose comme la durée d'un visa sans avoir à modifier la loi. Je pense qu'il y a des choses plus fondamentales à faire dans les lois.
Je conviens tout de même qu'il faut faire preuve de prudence quand on utilise des directives ministérielles pour ceci ou cela et que lorsque le gouvernement utilise des directives ministérielles, il a l'obligation de faire rapport au Parlement au moins une fois par an sur l'utilisation des directives ministérielles.
La seule chose que je peux dire, c'est que lorsque nous pensons aux familles, nous pensons à des vies réelles et au droit des familles d'être réunies. Il ne faudrait pas faire passer le coût et les avantages pour les contribuables avant le droit des familles d'être réunies.
En même temps, le problème, quand on les fait venir avec des visas de visiteurs temporaires, c'est que beaucoup de personnes sont refusées, parce que les parents doivent prouver qu'ils ont un certain revenu et qu'ils rentreront.
Comme nous l'avons déjà mentionné, le super visa a été accueilli avec soulagement pour la réunification des familles. Il est dommage que nous n'ayons pas pu parler des avantages de réunir les grands-parents et les parents, mais je pense que nous venons tous de familles et que nous sommes conscients de la valeur de la présence des parents et des grands-parents pour transmettre la langue, l'héritage culturel, la sagesse et la connexion. Pour nous, il s'agit de faciliter la réunification des membres de nos communautés avec leur famille.
Tout projet de loi qui facilitera les choses pour les familles, abaissera les coûts et qui, d'un point de vue humain, permettra aux familles d'être réunies, sera évidemment le bienvenu.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à souligner qu'à la dernière législature, en 2015, cette question a été étudiée par le Comité, en fait, et les témoins ont exprimé toutes les préoccupations que les gens ont soulevées ici, y compris le problème du revenu minimum trop élevé pour la réunification des parents et des grands-parents. À l'époque, soit dit en passant, des recommandations ont été faites au gouvernement. Elles sont bien sûr restées lettre morte, et six ans plus tard, rien n'a encore été fait.
Je suis outrée par l'idée que, d'une manière ou d'une autre, cette question devrait être régie par directive ministérielle, comme si cela pouvait faire l'affaire, même si nous savons que ce n'est pas le cas jusqu'à présent.
Ma question s'adresse à Mme Amad. Est‑il donc important pour nous de définir clairement les mesures à mettre en place pour réduire les exigences trop élevées pour le parrainage des parents et des grands-parents? Je pose la question parce que si nous ne le faisons pas et que nous comptons sur le gouvernement pour agir de son propre chef, rien ne se passera, à tout le moins selon ma propre expérience des six dernières années.
Le temps de Mme Kwan est écoulé.
C'est ici que se termine la première heure. Au nom de tous les membres, je tiens à remercier tous les témoins de leur importante contribution à l'étude du projet de loi d'initiative parlementaire .
Je suspendrai maintenant la séance deux minutes, le temps de procéder aux tests de son voulus avec le deuxième groupe de témoins.
Madame la greffière, veuillez procéder aux tests de son avec le prochain groupe de témoins.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux fonctionnaires du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration qui comparaissent devant le Comité aujourd'hui dans le cadre de l'étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (visas de résident temporaire pour les parents et les grands-parents).
J'aimerais souhaiter la bienvenue à Michèle Kingsley, directrice générale, Immigration; James Seyler, directeur, Orientation du programme d'immigration, et Ben Mitchell, avocat.
Je vous souhaite la bienvenue. Merci de comparaître devant le Comité.
Vous aurez chacun cinq minutes pour vos déclarations préliminaires. Vous pouvez commencer, après quoi nous passerons aux questions.
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Merci, madame la présidente.
C'est avec plaisir que je comparais devant le Comité. J'aimerais prendre un moment pour souligner que je me joins à vous aujourd'hui depuis le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine anishinabe.
En tant que directrice générale de la section Immigration d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, je suis ravie de vous parler aujourd'hui du super visa et des modifications présentées dans le projet de loi .
Je suis accompagnée de mes collègues James Seyler, du secteur des opérations, Caroline Fobes et Ben Mitchell, des services juridiques du ministère.
[Traduction]
On reconnaît l'importance de la réunification familiale dans le système d'immigration du Canada et les avantages sociaux, culturels et économiques à réunir les parents et les grands-parents avec leurs proches au Canada.
Le super visa a été créé en 2011. Il est très populaire depuis sa création et se veut un visa à entrées multiples qui facilite la réunification des familles au Canada.
Il est valide pendant une période maximale de 10 ans et permet aux parents et aux grands-parents de séjourner au Canada jusqu’à deux ans par visite. Ces derniers peuvent également prolonger leur séjour au Canada pour une période maximale de deux ans, sans limite quant au nombre de demandes de prolongation qui peuvent être faites du Canada.
Il n'y a pas de limite non plus au nombre de personnes qui peuvent demander le super visa, et IRCC en accorde environ 17 000 par année.
Pour ces séjours plus longs, cependant, les demandeurs doivent satisfaire à des critères supplémentaires, notamment subir un examen médical standard unique au moment de la demande, souscrire une assurance-maladie privée auprès d'une entreprise canadienne et attester du soutien financier d'un hôte, qui doit respecter le seuil de revenu minimum. Ces mesures de protection sont là pour protéger les clients et notre système de santé.
Madame la présidente, j'aimerais maintenant aborder les changements proposés au super visa dans le projet de loi .
En ce qui concerne les pouvoirs conférés, le projet de loi C‑242 propose que certaines conditions du super visa soient établies dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Actuellement, la loi sert de loi-cadre et permet d'élaborer des règlements et des directives ministérielles régissant la prestation de programmes et de services. Les critères du programme des super visas sont établis par directive ministérielle plutôt que d'être prescrits par la loi. Cette façon de faire permet d'apporter rapidement des changements au programme afin de répondre aux nouveaux besoins des clients.
Les modifications proposées dans le projet de loi C‑242 feraient en sorte qu'il faudrait désormais des mesures législatives pouvant prendre des années pour modifier le régime.
Le projet de loi C‑242 propose également de faire passer la durée du séjour de deux à cinq ans par entrée, dans la loi. Comme je l'ai mentionné, en vertu du super visa actuel, les clients peuvent demander des prolongations pendant leur séjour, ce qui signifie qu'ils ont déjà la possibilité de rester cinq ans et même plus sans avoir à quitter le Canada.
Une autre disposition importante du projet de loi permettrait au ministre d'approuver les assurances privées de fournisseurs internationaux. Selon les règles régissant le super visa actuellement, les gens doivent souscrire une assurance d'une société canadienne, parce que nous connaissons ces fournisseurs. Ils sont réglementés au Canada, et ils sont fiables.
IRCC ne connaît actuellement pas bien le marché international de l'assurance-maladie, si bien que pour autoriser des fournisseurs étrangers, comme on le propose dans le projet de loi, le ministère devra consulter des spécialistes du secteur de la santé, de même que les provinces et les territoires, pour déterminer quels critères devront être retenus dans ce genre de système de désignation. Autrement dit, on ne sait vraiment pas quelles seront les conséquences de cette décision d'approuver des produits d'assurance-maladie de fournisseurs étrangers et il convient d'examiner la question plus en profondeur.
[Français]
Enfin, le projet de loi propose qu'un rapport soit déposé pour examiner les exigences en matière de revenu pour le super visa. Ces exigences sont basées sur le seuil de faible revenu, qui est défini par Statistique Canada, et son objectif est de s'assurer que les parents et les grands-parents qui visitent leur famille sont bien soutenus par les gens qui les accueillent.
Le gouvernement est favorable à cette proposition et s'engage à préparer un rapport sur les répercussions de la baisse de ces seuils.
[Traduction]
Je tiens à remercier le député de et tous les membres du Comité d'avoir présenté le projt de loi C‑242. Le super visa est un outil important permettant de réunir les parents et grands-parents avec leurs proches au Canada.
Nous continuons d'examiner les critères actuels et nous accueillons favorablement les occasions d'accroître nos mesures de soutien pour la réunification des familles.
Je répondrai à vos questions avec plaisir. Merci.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins du présent groupe, de même que les témoins du groupe précédent; je ne sais pas s'ils nous écoutent encore.
J'aimerais entendre tous les témoins au sujet du seuil de faible revenu, qui est abordé dans le projet de loi. De façon particulière, le seuil de faible revenu présume que les personnes qui viennent au pays puiseront dans les ressources des personnes qui les accueillent alors que, dans les faits, comme nous l'avons entendu en comité, dans bon nombre de cas — et j'espère que ce que je dis n'est pas trop grossier —, la famille bénéficie d'un avantage économique associé à la présence des parents et des grands-parents, puisqu'ils offrent diverses formes de soutien.
Donc, est‑il logique d'établir un seuil de revenu?
Je ne veux pas insister, mais aux fins de la réflexion du Comité, je dirais que cela présume que le membre de la famille représente un coût plutôt qu'un avantage économique. Pour certaines familles qui ont des problèmes financiers, la garde d'enfants représente un défi important, et la présence des grands-parents pourrait permettre à ces personnes d'améliorer leur situation économique.
J'aimerais discuter plus en détail des instructions ministérielles. Certains membres du Comité ont dit que des mesures pouvaient être prises par l'entremise d'instructions ministérielles pour répondre à certains de ces enjeux.
Nous savons que le processus associé aux projets de loi — surtout un projet de loi d'initiative parlementaire — prend un certain temps. Nous tentons d'aborder ce projet de loi le plus rapidement possible, mais si tout se passe bien, il passera à l'étape du rapport, de la troisième lecture et probablement de l'étude par le comité du Sénat.
Le gouvernement pourrait aller de l'avant pour démontrer son engagement à l'égard de certaines de ces questions, par l'entremise d'instructions ministérielles, même si le projet de loi n'est pas encore adopté; n'est‑ce pas? Je ne comprends pas pourquoi on dit que ces dispositions ne sont pas nécessaires parce que nous pouvons passer par les instructions ministérielles alors qu'on n'y a toujours pas eu recours.
Pourriez-vous nous donner une idée des échéances associées aux instructions ministérielles qui permettraient au gouvernement d'aller de l'avant pour régler certaines de ces questions?
Ce que je veux dire, par contre, c'est qu'on a fait valoir que certaines dispositions du projet de loi ne devraient pas s'y trouver parce que le gouvernement pourrait plutôt avoir recours aux instructions ministérielles.
Donc, le gouvernement aurait déjà pu utiliser les instructions ministérielles pour améliorer la situation et il ne l'a pas fait. Vous confirmez que le gouvernement avait la possibilité de le faire, en quelques semaines, mais qu'il a choisi de ne pas le faire.
À mon avis, c'est signe que les mesures législatives sont nécessaires, parce que le gouvernement n'a pas voulu apporter certains de ces changements. C'est pourquoi nous avons besoin d'une loi. C'est souvent lorsque le gouvernement refuse de prendre certaines mesures que les lois deviennent importantes, parce qu'elles obligent le gouvernement à agir.
Il me reste 20 secondes. Je vous ai fait part de mon opinion; est‑ce que l'un d'entre vous souhaite faire un commentaire?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les représentants d'être avec nous.
Par votre entremise, madame la présidente, j'aimerais qu'on m'aide à comprendre les changements proposés à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés dans le projet de loi.
Le programme en question, le super visa, est actuellement visé par les instructions ministérielles. Pour être franc, je ne crois pas que tout le monde comprenne bien ce que sont les instructions ministérielles et en quoi elles diffèrent des lois. Si nous apportions les changements proposés dans le projet de loi , quelles mesures devraient être prises lorsque le programme aura à être modifié pour répondre aux besoins des clients?
Ma question s'adresse à tous les témoins.
Je comprends, d'après vos réponses précédentes et votre discours préliminaire, que si les super visas relevaient de la LIPR, il serait beaucoup plus difficile d'y apporter des modifications dans le futur.
Le projet de loi demande au ministre de présenter un rapport sur la réduction du seuil de revenu minimal de l'enfant ou du petit-enfant au Canada. Si le rapport détermine qu'une telle réduction est appropriée, que faudra‑t‑il faire pour que ce changement soit reflété dans la LIPR, par opposition à un changement par l'entremise d'une instruction ministérielle?
Pouvez-vous nous donner des exemples de changements qui pourraient être apportés rapidement au super visa ou à d'autres volets concernant les résidents temporaires à l'aide des instructions ministérielles? Y a‑t‑il d'autres programmes de résidence temporaire inscrits dans la LIPR?
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je crois que les objectifs du projet de loi visant à reconnaître les contributions sociales, économiques et culturelles des parents et des grands-parents non seulement pour leur famille, mais aussi pour notre société, s'harmonisent tout à fait aux objectifs du gouvernement. Le super visa actuel prévoit une période de deux ans pour la première entrée, mais il prévoit aussi le renouvellement illimité du visa à partir du Canada, pour des périodes de deux ans à la fois. Je crois que cela correspond tout à fait à l'objectif du projet de loi de prolonger les séjours.
Je crois que les objectifs de réunification des familles — étant donné les avantages reconnus — et de prolongation des séjours du projet de loi sont déjà abordés par l'entremise du super visa actuel, et que le gouvernement est prêt à faire avancer ces objectifs. Il faut tenir compte de la loi-cadre qui est en place et maintenir les instructions ministérielles, plutôt que d'intégrer ces changements à la loi, ce qui rendrait les changements futurs très laborieux et difficiles à adopter.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos amis du ministère qui sont ici aujourd'hui.
J'aimerais poser quelques questions précises, mais je laisse les témoins décider qui est en mesure d'y répondre le plus adéquatement possible.
En 2016, une avocate a fait remarquer au Comité qu'il était difficile pour les veuves d'obtenir un super visa, parce que l'agent des visas est moins susceptible d'être convaincu que les parents et les grands-parents partiront à la fin de la période de séjour autorisée. L'avocate recommandait de supprimer l'obligation de repartir.
Considérant que le projet de loi étend la période de séjour autorisée à cinq ans, quel effet cela aurait-il sur les personnes veuves ou les autres personnes vulnérables qui font une demande de super visa?
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Je vous remercie de ces réponses.
Peut-être qu'on pourra vous acheminer le témoignage de cette avocate qui a comparu devant le Comité, en 2016. Sinon, vous pourriez tout simplement demander au personnel de la Bibliothèque du Parlement de vous le fournir. Je suis convaincu qu'il se fera un plaisir de vous l'envoyer.
Certains critiquent Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada en disant qu'il est trop exigeant, parce qu'il s'attend à ce que le revenu d'une famille ne varie pas d'une année à l'autre et ne tombe jamais sous le revenu minimum nécessaire pendant les périodes de récession. Or on s'apprête à vivre de véritables bouleversements économiques. On en a vécu durant la pandémie de la COVID‑19. Quant à l'après-pandémie, les prévisions diffèrent selon l'économiste à qui on parle.
Comment les nouvelles exigences en matière de rapport créées par les articles 4 et 5 du projet de loi C‑242 viennent-elles régler cette question?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les représentants du ministère d'être avec nous.
Nous avons discuté brièvement du processus d'appel dans le cadre de la première partie de la réunion. On a fait valoir qu'il était toujours possible de passer par le contrôle judiciaire, par la Cour fédérale, etc., ce qui représente un processus coûteux.
Selon les renseignements dont vous disposez, pouvez-vous nous dire à quelle fréquence ont recours à ce processus les gens qui ont vu leur demande rejetée en vertu du Programme de parrainage des parents et des grands-parents?
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Désolée, je dois vous interrompre ici.
Je demandais plus précisément des recommandations sur les contributions des parents et des grands-parents au Canada, sur les plans culturel et économique. Je ne crois pas qu'aucune donnée ou information n'ait été fournie à ce sujet. Je veux poser cette question en ce qui concerne les parents et les grands-parents. C'est lié à cela. Il a été suggéré que cette question soit traitée par l'entremise de directives ministérielles plutôt que par voie législative. L'argument est qu'il est plus facile pour le gouvernement d'agir, et que c'est moins lourd. Néanmoins, sans mesure législative, qu'est‑ce qui obligera le gouvernement à agir? Jusqu'à présent, nous n'avons pas vu d'action, de façon réaliste. L'idée du super visa, essentiellement, est de combler la lacune — l'absence de processus de demande de parrainage par les parents et les grands-parents.
Comment répondez-vous à cette question? Qu'est‑ce qui peut obliger le gouvernement à agir si nous ne passons pas par la voie législative?
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Merci, madame la présidente.
Je suis d'accord. Je pense que le super visa est un outil qui aide énormément et qui est beaucoup utilisé depuis 2011. IRCC approuve quelque 17 000 super visas chaque année, ce qui signifie que des parents et des grands-parents qui contribuent sur le plan économique, social et culturel à nos communautés, au pays et, bien entendu, à leur famille, peuvent retrouver leurs proches.
Là encore, ce super visa est valide pour 10 ans et l'entrée initiale est actuellement fixée à 2 ans. Il peut être renouvelé un nombre illimité de fois à l'intérieur du pays. Il permet de poursuivre le regroupement familial sans interruption si les détenteurs de super visa continuent à le renouveler à l'intérieur du pays.
Je ne suis pas certain si mon collègue, M. Seyler, ou l'avocat aimerait ajouter des observations à ce sujet.
À l'heure actuelle, étant donné que le super visa exige que l'assurance-maladie privée soit offerte par un fournisseur canadien, l'intégrité est assurée essentiellement parce que ces fournisseurs d'assurance sont réglementés dans le système canadien. Nous les connaissons, et nous savons qu'ils sont réglementés et que nous pouvons leur faire confiance.
Si nous devions considérer les fournisseurs d'assurance étrangers comme le fait ce projet de loi, nous devrions vraiment mettre au point un système de désignation qui tient compte des nouveaux critères que le ministère n'a pas actuellement l'expertise nécessaire pour élaborer. Nous devrions travailler avec les provinces, les territoires et les experts en santé pour déterminer quels sont ces critères. Sont-ils liés à la solvabilité des entreprises? Sont-ils liés au respect des lois et des règlements à l'étranger? Quelles sont les modalités de paiement, y compris les critères concernant les paiements au point de service pour protéger les clients, par exemple?
Bien entendu, nous devrions veiller à ce que tout système de désignation fasse l'objet d'une surveillance permanente afin de garantir que les clients continuent d'être protégés par toute personne désignée.
C'est une question complexe qu'il faudrait vraiment examiner en consultation avec des experts dans le domaine et les provinces et territoires.
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Merci, madame la présidente.
Je vais poursuivre avec la question de M. Benzen.
C'est très frustrant de voir les coûts d'assurance pour les enfants qui veulent faire venir leurs parents et grands-parents avec des super visas. De plus, lorsqu'ils viennent ici et qu'à un moment donné, l'une de ces personnes doit aller à l'hôpital, l'assurance ne couvre même pas la totalité du montant.
Comment le gouvernement peut‑il aider? Je pense que c'est une bonne idée que, tout comme l'assurance provinciale, le régime de services médicaux puisse le couvrir — à tout le moins, ces gens n'ont pas à s'inquiéter de passer d'une compagnie d'assurance à une autre.
Mesdames et messieurs les témoins, j'aimerais entendre vos observations.